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When the lights go out - Vaast

Vaast
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Vaast
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Occupation : Inquisiteur (sous couverture)
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When the lights go out
Feat Dilay


 
When the lights go out - Vaast - Page 4 Lk0f

Vaast ne s’attendait pas à cette réaction. La voyant bondir, il s’écarta et s’assit sur le lit en la regardant faire des allers-retours. Il voulut parler, mais Alix avait l’air très agitée. Elle bougeait les mains et balbutiait des choses en même temps, et s’il intervenait en même temps qu’elle, ça n’aiderait personne, alors il garda sa bouche soigneusement fermée.

S’il comprenait bien ce qu’elle tentait de transmettre, c’était bel et bien sa première déclaration…

…Et surtout, elle n’était pas à la hauteur.

Un instant figé, Vaast se releva. C’est qu’Alix avait l’air bouleversée, assise à son bureau, à tâter son torse comme s’il envoyait des signaux inquiétants. Quand elle se retourna, il était debout à quelques pas, et puisqu’elle posait une question il saisit sa chance de se rattraper et vint mettre un genou à terre devant elle. Voilà que lui aussi sentait son coeur battre un peu trop fort. Il n’avait encore jamais eu de partenaire qui ne le trouve pas assez romantique ! C’était toujours l’inverse !

-Alix, dit-il avec application en fixant ses yeux mordorés. Je t’aime. Je t’ai toujours aimée. Je sais que... que l’on moque souvent ce genre d’élan mais je jure sur l'Illuminé que je suis sincère. J’ai voulu être avec toi dès que je t’ai vue et ce désir ne s’est jamais démenti. Je suis sincèrement navré de ne jamais t’avoir fait cette déclaration dans les formes mais je te prie de n’y voir là qu’une preuve que mes sentiments sont si forts qu’ils me semblent toujours inscrits dans tous mes gestes, dans tous mes mots, dans toutes mes lettres… Je t’aime, je t’aime, je t’aime, et je te promets que je me rattraperai. Je t’inviterai à quelque chose de spécial pour l’occasion !

Toujours à genoux, Vaast se sentait un rien à bout de souffle et même inquiet - et si ça ne suffisait pas ?

Alix
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Alix
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When the lights

Go out

Feat Vaast


Dilay ouvre de grands yeux qu’elle braque sur les lèvres de Vaast pour ne pas perdre une miette de ce qu’il raconte.

Et voilà, un genou à terre, il lui fait sa déclaration. Un instant, elle a l’air un peu idiot, parce que la tête très légère, elle ne peut s’empêcher de sourire, puis de pincer les lèvres pour arrêter de sourire, puis de sourire encore davantage.

C’est exactement comme dans un roman. C’est mieux que ça, même, parce que Vaast est de chair et de sang, pas un morceau de papier et parce qu’accessoirement…

« Je t’aime. »

Signe Alix avec soin, puis elle se penche vers Vaast et le lui répète, tout bas, de sa voix cassée et usée. Elle embrasse du bout des lèvres ses longs cils, avec lesquels elle aime tant jouer, dont elle se souvient les avoir remarqué pour la première fois dans la lueur des bougies, à Sérène, voilà une éternité.

Il dit qu’il l’a toujours aimée, et à cet instant, elle est encline à le croire. Encline à penser qu’elle-même est tombée amoureuse voilà une vie, d’un inconnu, sur un coup de tête. Comme tout ce qu’elle fait.

Et pour une fois elle ne s’est pas trompée. Elle n’a jamais eu tort à son sujet ; sa foi, ses efforts, ses encouragements ont toujours été récompensés. Quand Vaast l’étonne ce n’est jamais pour la décevoir.

Elle touche le visage de Vaast du bout des doigts comme pour y trouver la légère inflexion du tracé des mots échangés durant leurs mois de séparation, presque trempés dans le sang. Elle ne se sent plus la jeune femme qu’il a rencontré là-bas, et le sentiment est probablement mutuel. Peut-être est-ce mieux. Il lui semble que, paradoxalement, elle avait moins à lui donner alors.

Elle n’aurait pas su qu’elle l’aimait. Pire, elle n’aurait pas su l’aimer. Ses mains se crispent brièvement au souvenir de ses ongles coupés très courts parce qu’elle se les enfonçait dans la peau à force de serrer les poings, de cette cordelette à la porte, maigre garante de sa sobriété.

Voilà qu’Alix se penche et, faisant confiance à Vaast pour suivre son mouvement, car la façon dont elle se penche est très reconnaissable, elle se penche pour le porter sur ses épaules. Elle le met comme un paquet sur le lit, avec le plus de délicatesse possible, et saute à côté de lui. Elle bat le matelas de ses jambes et de ses mains alors qu’elle rit dessus, extatique, et puis elle s’aperçoit qu’elle sanglote en même temps. Elle essuie péniblement ses joues déjà très humides, et les regarde avec perplexité. Elle n’a pas l’impression de s’épancher de joie. D’habitude, elle pleure quand elle est en colère. Mais ce n’est pas le cas non plus. Il y a un soulagement dans ses épaules et pourtant la tension n’est pas tout à fait partie.

Elle n’arrive pas à croire que ce soit vraiment vrai – pas encore, du moins. Et elle sent le monde un peu flotter à cette pensée-là, submergée par d’autres, aux griffes pointues et aux dents longues. Toutes les voix qu’on a mis dans sa tête. Elle ne mérite évidemment pas cela – ni l’amour, ni la souffrance. Les deux idées se télescopent. Alix roule sur le dos. Elle sanglote pour de bon, à présent, en silence. Elle met ses deux mains sur sa bouche et ferme les yeux, coupant sa respiration pendant environ dix secondes avant de prendre une grande inspiration.

- L-Le monde tan-tangue un peu.

Elle confie à Vaast en faisant un signe de la main comme pour mimer le fait que les murs ballotent doucement, comme sous la bise, pas comme sur un bateau. Elle regarde l’inquisiteur.

- Dis-le encore.

Elle chuchote, avant de tendre une main vers lui, l’autre demeurant sur son ventre à elle.

- Q-Qu’est… Qu’est ce qu’on fait maintenant ?

Elle ajoute. Parce que ça compte ! Il faut un signe, qu’on crie dans la rue, et même alors… Même alors ce serait trop flottant, les passants seraient capables de l’oublier. Mais ce devrait marquer, l’amour, non ? Marquer la chair. Tout ce qui en vaut la peine le fait – tout ce qui est amusant. Et peut-être qu’il y a une part de danger dans l’amour aussi, mais elle avance à pas feutrés. Elle ne dit pas son nom. Un cœur brisé est invisible.

« Mais non. » se dit, butée et fière, Alix « personne ne pourrait me briser le cœur. »

Pas sans qu’elle le veuille, qu’elle donne son autorisation. C’est comme ça que ça fonctionne, non ?

- Ça a intérêt à être vraiment spécial.

Elle grommelle en cherchant la main de Vaast.



Alix écrit en #d5a952 - Elle est bègue, malentendante et s'exprime avec un accent.
Elle est également connue sous le nom de Dilay ou d'Alix de Courcelles.
Elle s'exprime à l'oral après un tiret et signe entre guillemets.

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Elle souriait ! Vaast n’osa pourtant se sentir soulagé qu’après, quand elle lui fit sa déclaration à son tour, et pour faire bonne mesure il répliqua ses gestes avec application. Il ne les oublierait pas, se promit l’inquisiteur ; il n’aurait qu’à souvent les répéter.

Vaast ne protesta pas en se faisant soulever comme un sac de grains. Il n’avait plus fait ça depuis longtemps et il était impossible d’en vouloir à Alix pour quoi que ce soit, de toute façon, avec la manière qu’elle avait de rire et de pleurer et de maltraiter les couvertures - comme s’il y avait trop d’émotions et qu’elles débordaient de partout.

Laquelle était en train de gagner ? Vaast qui souriait avec elle l’instant d’avant se sentit un peu inquiet en la voyant pleurer pour de bon. Rampant sur le lit, il se rapprocha d’elle et l’enlaça.

-Je t’aime, chuchota-t-il tout près de son oreille, puisqu’elle l’avait demandé.

Il lui caressa les joues pour faire disparaître les larmes, mais la question l’étonnait. Ce qu’ils faisaient ? Voulait-elle qu’ils s’embrassent ? Qu’il lui écrive un poème ? Qu’ils officialisent ? Peut-être attendait-elle quelque chose en particulier, peut-être y avait-il des traditions qu’il ne connaissait pas dans la Congrégation ?

-Il faut faire quelque chose ? s’enquit Vaast. D’où tu viens, je veux dire.

Il se laissa retomber juste à côté d’Alix, sur le côté pour pouvoir la regarder, et noua ses doigts aux siens.

-Ça le sera.

Il avait déjà des idées, dont la moitié était trop ambitieuse. L’avantage, c’est qu’Alix n’avait pas l’air de craindre qu’il en fasse trop, au contraire. Ne pas avoir à réfréner ses idées constituait un agréable changement. Elle ne verrait peut-être même pas d’inconvénients à ce qu’il lui envoie des roses ?

Beaucoup de roses ?

-Je n’ai pas envie de partir, soupira l’inquisiteur. Ni dans deux heures ni jamais. Tu vas voir qu’en plus ce sera la réunion la plus ennuyeuse du monde…

A ce moment-là, la pluie dehors se mit à tomber et à tambourriner sur ses vitres. Il faisait sombre, maintenant.

Vaast n’aimait pas ce genre de temps. Ou plutôt, il n’avait jamais la motivation d’allumer sa cheminée, de se faire une boisson chaude, et toutes ces petites choses qui peuvent rendre une après-midi pluvieuse agréable. Quand c’était comme ça, il n’avait toujours qu’une envie : s’asseoir près de la fenêtre et regarder la pluie tomber.

La grisaille l’avalait alors tout cru et il s’éveillait des heures plus tard, les doigts glacés.

Mais aujourd’hui, il y avait Alix. Aller à la rencontre du brouillard était une mauvaise idée. Il se concentra donc sur la jeune femme et chercha quelque chose à dire.

-…et en plus il pleut !

Alix
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When the lights

Go out

Feat Vaast


Dilay enfouit sa tête dans l’oreiller aux mots de Vaast. Son visage la brûle, comme la morsure de la glace. Basir a un jour raconté, parce qu’il savait comment mettre du baume au cœur durant une soirée, que quand les gens avaient si froids dans les steppes ils avaient l’impression d’avoir chaud et finissaient par se dénuder, désorientés par la sensation. Ils étaient happés par le blizzard qui tourbillonne dans la poussière – la mort blanche.

Dilay ne sait pas trop pourquoi elle pense à ça maintenant. Peut-être parce qu’elle se sent un peu à la dérive elle-même, peut-être parce que son esprit a cette tendance à faire fleurir dix idées sous son crâne. A la seconde. A la demi-seconde, parfois.

Dilay se sent ridicule, c’est surtout ce qui l’habite quand elle arrive à s’immobiliser. Elle n’a pas envie de regarder Vaast, ce qui est idiot parce que même s’il était déçu elle ne le devinerait probablement pas sur son beau visage stoïque. Ou alors il faudrait qu’il le soit beaucoup. Vraiment. Ou alors elle interprètera tout quand elle le regardera, et ce sera de travers et…

Dilay roule sur le dos et prend une graaaande inspiration, avant d’haleter. Son souffle était bloqué, elle vient à peine de s’en rendre compte, et de petites lucioles dansent devant ses yeux. Elle cille et secoue la tête quand Vaast lui demande s’il faut faire quelque chose en particulier.

- N-Non.

Elle répond. Elle continue de fixer la toile de lit pendant plusieurs secondes, mais même elle n’a pas la patience de rester comme ça, à gonfler et dégonfler les joues, habitée d’une timidité qui ne lui est pas coutumière. Elle vient de soulever Vaast comme un sac, elle ne peut pas vraiment faire de coquetteries maintenant.

Elle roule sur le côté et le regard. Il a l’air… de Vaast. Elle sourit, spontanément, quand il prend sa main.

- C-Ca paraît… i-irréel. Et… Je t’ai dit que j’avais jamais été avec personne.

Lui a-t-elle confié ? Oui, elle se rappelle de quelque chose comme ça, mais elle n’est plus certaine. Cela paraissait sans importance, et c’est même très bête parce qu’ils étaient ensemble, ce n’est pas comme si quelque chose avait changé. Il lui dit même qu’il l’aime depuis le début. Dilay fait la moue et articule avec soin.

- J-Je crois…

Elle fronce légèrement les sourcils. Non, ce doit être ça.

- … que j’y accorde beaucoup d’im-importance. Moi.

Tout n’est pas affaire d’éducation, mais quand même un peu…

- On le dit peu. Chez moi.

Chez elle. Pas dans le Pont. Chez elle.

Il y a un dernier petit point, mais elle sait que Vaast va s’insurger. Cela dit, elle n’a pas exactement envie de l’ignorer, maintenant que tout paraît à la fois plus sérieux et plus… glissant.

Cependant, avant que Dilay ait pu trouver les bons mots, la bouche à moitié ouverte, bloquée par l’hésitation, la pluie se met à tambouriner aux carreaux. Le bruit fait papillonner les yeux de Dilay, et alors qu’elle avait une moue d’empathie, pas désireuse que Vaast la quitte non plus, son visage s’éclaire d’un nouveau sourire.

Les pensées qui la traversent sont bien différentes de celles de Vaast ; elle adore la pluie !

- O-Oui !

Elle s’exclame d’un ton enthousiaste.

- T-Tu peux pas dire que tu… vas attraper froid si tu sors. Et que tu te mouilles ?

Elle s’enquiert ensuite. Elle est spécialiste des excuses foireuses, mais elle ne sait pas trop lesquelles dégainer à Thélème. Probablement qu’ils croient encore que c’est comme ça qu’on tombe malade, non ? Ca se dit bien dans la paysannerie de la Congrégation.

- O-Ou que tu as une panne magique. Tu dois prier. Ou quelque chose.

Là, elle le taquine évidemment, et plus encore quand elle ajoute.

- ‘V-Vais te remplacer. On fait presque la même taille. Et on se re-ressemble.

Son jeu de sourcils indique l’ironie sur la dernière phrase. Cependant, elle se redresse sur les coudes et s’étire.

« Le bois ? »

Elle signe en désignant la cheminée. Une petite flambée est de rigueur. Une grosse ! Sans surprise, Dilay aime bien faire brûler des trucs, et elle en a peu l’occasion chez elle. Elle est pauvre, d’accord, mais certaines choses ne devraient jamais approcher une cheminée – l’odeur serait trop abominable.

La jeune femme pose une main sur sa poitrine. Elle sent son cœur tambouriner. Fort. Elle prend une grande inspiration, elle s’est filé un petit vertige à bouger si vitement.
… Mais évidemment, c’est Dilay, alors sa main retombe sur les draps, et elle n’y prête guère attention



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Si Vaast avait été plus détendu, il aurait souri en voyant Alix gonfler les joues d’un air soudain embarrassé. Mais comme il était encore un peu nerveux, il se contenta de la fixer avec un grand sérieux jusqu’à ce qu’elle lui réponde.

-Je ne l’ai jamais beaucoup entendu non plus, confia l’inquisiteur.

L’avait-il seulement entendu tout court quand il était petit ? Au couvent, l’affection était une denrée rare.

-C’est peut-être pour ça que j’aime bien le dire. Je te le dirai souvent, maintenant…si tu veux bien.

Il lui offrit un sourire en coin qui glissa de son visage en voyant l’expression d’Alix : hésitante. Il n’ajouta rien, patient, mais ensuite la pluie s’en mêla et il ne put s’empêcher de rire devant l’enthousiasme de la joueuse de cartes. Manifestement, ce n’était pas elle qui allait grommeler devant quelques nuages gris.

-Non, ce ne serait pas suffisant même si j’étais enrhumé pour de bon. Un jour, Juliette m’a obligé à venir alors même que je n’avais plus de voix. Elle voulait que j’assiste aux échanges malgré tout, comme quoi c’était bon pour moi ou je ne sais quoi.

Ou bien elle était surtout intéressée par les analyses qu’il avait ensuite faites par écrit, mais Vaast n’en était plus si sûr aujourd’hui. Il avait rédigé ce rapport par habitude mais il avait paru surprendre Juliette. Peut-être qu’elle avait réellement voulu l’inviter pour son bien.

Les lèvres de Vaast s’étirèrent de nouveau en un sourire à l'écoute des suggestions de moins en moins crédibles d'Alix.

-Excellente idée. Tu t’assieds dans un coin et tu croises les bras en silence, ils n’y verront que du feu…

Il tourna la tête vers la cheminée qu’elle désignait. A propos de feu... Il était presque sûr d’avoir reconnu le signe pour “bois” et s'en sentit satisfait.

-Ah, oui. Je crois que j’en ai en réserve en bas. Prends la quantité que tu veux, je m’en sers rarement.

A regrets, Vaast se redressa et s’étira.

-Que voulais-tu dire, tout à l’heure ? Avant que la pluie ne vienne toquer à la fenêtre ?

Alix
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When the lights

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Feat Vaast


Vraiment ? Dilay hausse les sourcils, la surprise peinte sur son visage. Vaast n’a-t-il pas eu un amant pour lequel il a eu beaucoup d’affection ? Se dit-on souvent ces choses-là à Thélème ? Ils professent leur amour du Lumineux à toutes les sauces, pourquoi pas celui qu’ils portent à leur prochain ?

Dilay opine vigoureusement du chef quand il lui demande si elle veut bien. Evidemment ! Elle espère simplement s’habituer un peu, avec le temps, peut-être que s’il lui dit beaucoup elle ne sera plus assaillie de trépidations la prochaine fois ? Peut-être qu’il devrait le répéter d’un coup quelques fois, pour voir ?

Cependant, Dilay ne peut s’empêcher de relever :

- M-Mais si tu aimes le dire pourquoi tu as oublié de le dire avant ?

Et s’il le dit souvent, cela ne va-t-il pas rendre les mots moins importants ? Oh non, voilà qu’elle se prend la tête avec pas grand-chose. Elle fait la moue et après avoir toussoté, parvient à mettre ses pensées en mots.

- C-Ca a l’air trop facile.

Rien n’a changé, pourtant, elle se le répète une seconde fois. Il l’aimait avant. Il l’aimait maintenant. Mais elle a tant mis d’espoir dans ce moment sans pourtant jamais l’avoir imaginé, ni avec lui, ni avec quiconque. Elle se creuse le crâne, à la recherche de ce qui lui cause tant d’inconfort, et hausse les sourcils à l’évocation de la supérieure de Vaast.

- E-Et si tu avais été con-contagieux ?

Elle s’exclame, pur réflexe culturel. Elle se couvre ensuite la tête pour ricaner en silence, seules ses épaules marquent qu’elle trouve cela drôle, la façon dont elles s’agitent.

Dilay opine. Elle n’a guère envie d’aller chercher du bois, dans l’absolu, mais si elle veut pouvoir profiter d’un bon jour de pluie, il faut une bonne flambée. Et si elle veut pouvoir embrasser Vaast, bercée par le murmure de la pluie contre les vitres, devant une cheminée qui projette sensuellement leurs ombres sur le parquet ciré… dénué de tapis.

Elle regarde la cheminée. Elle regarde Vaast.

- T-Tu dois acheter un tapis.

Elle lui dit avant de se mettre debout. Elle va jusqu’au bureau et lui prend une feuille de papier vierge, lui faisant signe qu’elle va lui répondre par ce biais.

« Il y a plusieurs points, vraiment, ce qui ne rend pas la chose aisée, mais je vais faire de mon mieux pour tous te les confier.

Premièrement, il y a mes pères. Eser, comme tu le sais, est peintre, et Gustav vit par l’épée. Eser a toujours des mots doux. Il dit souvent à mon père comme il l’aime, et je crois à dire vrai qu’à moi aussi il me l’a déjà glissé. »


Dilay observe les grosses gouttes qui glissent contre le verre alors qu’elle suspend sa plume dans les airs. Son cœur bat trop fort pour qu’elle écoute la pluie, à présent. Elle inspire à nouveau. Elle aime ce bruit, elle aime cette sensation, ces fourmillements. D’habitude, elle les ressent avant de se battre. Elle se demande de quel genre de combat, il s’agit présentement. Peut-être un contre sa mémoire, fragmentée par l’alcool, la drogue, et puis le procès.

Lui a-t-il dit ? Elle jurerait que non et pourtant, elle sait que oui. Il faut dire qu’entendre à 12 ans ne rend pas susceptible de savoir beaucoup de ces choses-là.

« Gustav ne prononce jamais ces mots-là et pourtant il a défendu Eser envers et contre tous. Lui et Alphonse m’ont appris à me battre, à jouer aux cartes, c’est vrai. Ces grandes choses-là, pour lesquelles je pourrais me dire leur successeuse, pour lesquels je pourrais les dire mes modèles. Mais ce n’est pas tout. Il m’a mouché quand je morvais, il a essuyé le sang de mes genoux quand je tombais, il m’a appris à couper mes cheveux, il m’a réveillé pour que j’aille à mes classes même lorsque je ne le voulais pas. Les mots d’Eser paraissent creux. Mon père ne m’a pas dit qu’il m’aimait, mais il me l’a prouvé.

Pour autant, je suis une romantique. Pour autant, je n’ai jamais saisi l’amour même quand il débordait d’un cœur qui battait à l’unisson du mien. »


C’est vrai. Elle ne lui a jamais parlé de Basir – jamais comme ça. Et elle est trop embarrassée pour développer davantage.

« Je me nourrie de romans où l’affection déborde, et j’écris l’amour, je l’écris tant que j’ai le sentiment de le connaître intimement sans jamais avoir eu besoin de l’éprouver moi-même. Certains craignent la peur ; moi, j’aime l’amour. C’est ainsi. Pourtant, tu dois savoir que dans la Congrégation tout est affaire d’argent, et l’hésitation qui m’a traversée est la suivante : je n’ai pas ta situation. Tu te récriras en disant que je suis noble, et je suppose que tu as raison. Techniquement, je le suis. Mais comprend qu’il est difficile d’ébranler la sensation que nous ne venons pas du même monde. Je suis pauvre, je suis destituée, et ma réputation est un rien entachée. Un rien. Pas que je n’y ai pas activement participé, entendons-nous bien.

Nos situations sociales ne sont guère importantes si notre relation n’est pas sérieuse, mais l’amour a toujours revêtu, à mes yeux, une forme plus solennelle d’engagement. Je pensais n’aimer que celui ou celle que j’épouserais. N’ai crainte ! Je ne te demande pas ta main, ni ne te presse à quoi que ce soit.

Mais je suis une romantique, je l’ai dit, je l’incarne. Demande à mon entourage ! Ils ne m’ont jamais connu même la moindre affection pour mes pairs. Je crois qu’au fond de moi j’ai préservé toutes mes fantaisies pour une romance qui serait sans pareille. Mes espoirs sont tout peut-être un peu trop grands, un peu trop enflés. C’est un peu comme économiser des mois de salaire pour une robe et ne pas savoir quand la porter une fois que tu as mis la main dessus. Il semble que ce soit tout ou rien ; je n'aimais pas et maintenant je veux tout, et je m’angoisse de tout. Tu le vois bien, je pense à mon père, à mes pères, c’est à peine si je ne suis pas en train de mesurer la taille de mon doigt pour savoir quelle bague acheter !

Je plaisante. Il faut que je réconcilie la vision que j’ai des affaires romantiques et la réalité des faits. Je dois mettre de l’ordre dans mes pensées. Ce n’est pas un concept, comme dirait Hassan. C’est réel, je dirais même que c’est incarné. Et j’ai peur de tout gâcher. »


Elle écrit la fin un peu rapidement, mais elle l’écrit quand même. C’est probablement ce qu’elle lui aurait dit, si elle en avait été capable, et un instant, Dilay reste prostrée au bureau, l’impression d’être absolument ridicule lui tiraillant les tripes.

Elle expire. Et ça passe.

Peut-être auraient-ils dû se dire tout ça par écrit ?

Mais qu’advient-il d’elle ?! Va-t-elle commencer à planifier son quotidien, à ordonner ses sentiments ? La symbolique n’a jamais été d’une grande importance pour elle.

Elle fixe les derniers mots. Elle a envie de les barrer d’un trait propre, de les griffonner jusqu’à ce qu’ils soient invisibles. Mais elle veut faire les choses bien, cette fois, dans l’ordre, avec des étapes, et même les respecter. Et pour cela, il faut d’abord qu’elle admette qu’elle pourrait les faire mal.

Elle se relève et remet sa lettre à Vaast. Elle sait qu’il doit trépigner d’impatience à l’idée de la lire, parce qu’elle ferait de même si leurs rôles étaient inversés.

Ensuite, elle désigne à nouveau l’âtre et signe de nouveau bois. Elle s’éclipse au rez-de-chaussée et passe environ dix minutes en bas. A mi-chemin, elle doit s’appuyer contre le mur. Elle a envie de passer la tête par la fenêtre et de laisser la pluie la tremper jusqu’aux os. Elle a envie de courir, de danser – de crier. Elle a un ricanement sec, comme le cliquetis d’une chaine. Après quoi elle remonte pour empiler les fagots dans la cheminée.



Alix écrit en #d5a952 - Elle est bègue, malentendante et s'exprime avec un accent.
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Voyant l’air surpris d’Alix, Vaast se justifia :

-Je veux dire, au couvent. Quand j’étais gamin. Comme tu parlais de ta famille…

L’inquisiteur cilla à la question.

-Il me semble t’avoir appelée mon amour dans une lettre ?

Ce n’était peut-être pas assez. Il se frotta le crâne.

-Je suppose que je ne voulais pas non plus le dire avant d’être certain que… tu m’aimais aussi.

Certes, il l’avait quand même dit en premier - comme toujours - mais Alix qui frappait à sa porte, en pleine ville ennemie, seule et épuisée, c’était tout de même un signe de confiance. Il n’avait pas eu besoin de plus.

-Est-ce que j’aurais dû te faire passer des épreuves pour mériter de l’entendre ? dit-il pour la taquiner.

Contagieux ? Il fronça le nez. C’était bien un terme d’Allié, ça.

-Nous avons de très bons guérisseurs.

Il se redressa et regarda le parquet. Il avait dit à Alix qu’il achèterait un tapis, et elle avait dit aimer l’orange. Voilà qui allait jurer horriblement avec les murs rouges. Pendant que la jeune femme griffonnait furieusement à son bureau, Vaast tâcha de tromper son impatience en listant dans sa tête les endroits susceptibles de lui vendre un tapis qui conviendrait. Sur la fin néanmoins, il releva la tête pour observer sa joueuse de cartes favorite.

Elle n’avait pas l’air bien.

Vaast prit la lettre sans rien dire, la regarda s’éloigner, puis fronça les sourcils. Qu’avait-elle bien pu penser et écrire qui la mette dans cet état ? Il se pencha sur son texte.

Comme toujours, la plume d’Alix était si précise et fluide qu’il n’eut aucun mal à se représenter ce dont elle parlait. Alix, enfant, une main dans celle de Gustav et Eser qui tâchait d’attraper l’autre…

Mais quand il arriva au mot “situation”, il fronça les sourcils. Parlait-elle de positions sociales ? Un missionnaire n’avait rien d’exceptionnel, à côté d’une noble de la Congrégation. Ou bien parlait-elle d’argent ? Oui, apparemment. Toute titrée qu’elle était, Alix n’avait pas accès à son héritage. Lui-même n’était pas fortuné, mais il avait de quoi vivre confortablement. Aux yeux de la jeune femme, c’était peut-être déjà un fossé trop grand. Vaast sentit ses entrailles se nouer.

Le noeud s’allégea quand il lut tous ces mots qui parlaient de mariage. Chaque fois elle ajoutait de ne rien en penser, mais Vaast se sentit bizarrement ému tout de même. D’ordinaire, c’était lui qui voyait trop grand.

Les derniers mots étaient écrits un peu vitement. Il les effleura du doigt, songeur. Alix, qui avait toujours porté son coeur en bandoulière et clamé ses défauts à la face du monde, semblait se torturer à l’idée de ruiner ses rêves. Vaast ne pouvait prétendre que ces peurs lui étaient étrangères, même si son cas était un peu différent. Lui, il avait déjà tout gâché par le passé. Il savait quel goût ce genre de deuil avait.

Il posa la lettre à plat sur ses genoux et inspira profondément. Il n’avait encore rien gâché, n’est-ce pas ? Et Alix était un meilleur choix que son précédent amant. Il contempla cette idée une minute entière, mal à l’aise sans savoir pourquoi.

Qui voulait-il convaincre ?

Enervé contre lui-même, l’inquisiteur se leva d’un coup pour aller poser le papier sur le bureau au moment où Alix revint dans la pièce, les bras chargés de petit bois. Il attendit qu’elle ait fini de préparer la flambée pour s’approcher et la prendre dans ses bras. Il la serra fort contre lui et inspira comme pour regagner un peu de courage, puis il recula d’un pas en prenant ses mains.

Mauvaise idée, pensa-t-il soudain. Alix avait besoin de ses mains pour lui répondre. Vaast la relâcha donc complètement après une seconde de silence gêné. Il se racla la gorge. Par où commencer ? Autant aller droit au but.

-Je suppose que si je dis que je me moque de tes moyens, je ne ferai que prouver que nos situations sont opposées. Et peut-être que si je te dis que ta situation ne va pas rester ainsi pour toujours, tu me répondras qu’on s’en fiche car je ne peux pas faire de promesses et qu’aujourd’hui est tout ce qui compte…

Il s’interrompit pour se mordre la langue. Il faisait les questions et les réponses, déroulait une analyse qui lui servait à parer les coups avant qu’ils n’arrivent. Ce n’était pas ce qu’il avait en tête.

-Ce que je veux dire… reprit-il, c’est que c’est sérieux pour moi aussi. Très sérieux. Sans parler de fiançailles, du moins pas encore…

Il lui adressa un sourire en coin.

-…je veux que tu saches que c’est suffisamment important pour moi pour que tu puisses faire des erreurs. J’en ferai sans doute aussi, j’en ai même déjà faites.

Il repensa à la façon dont il l’avait attrapée et traînée derrière lui à Nouvelle-Sérène, quand il l’avait revue pour la première fois, et se sentit stupide.

-Pour tout gâcher, il faut que les erreurs se répètent encore et encore et qu’on y fasse rien ou qu’on n’y puisse rien. Je ne crois pas que ce sera le cas. Et peut-être que parfois tu auras l’impression que tu as économisé six mois pour une robe qui ne… n’en valait pas la peine…

Voilà qu’il balbutiait. Il reprit une inspiration.

-Mais je ferai tout ce que je peux pour que, l’écrasante majorité du temps, tu sois heureuse de m’avoir choisi. Et si tu as besoin qu’on signe un papier pour te rassurer ou qu’on planifie les mois à venir, on peut le faire. Ici, on irait plutôt prier ensemble pour recevoir une bénédiction mais je me doute que ça te semblerait très bizarre.

Mieux valait en plaisanter qu’en pleurer.

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Ah. Dilay se contente d’opiner du chef à la mention du couvent, puis elle se plonge visiblement dans ses pensées. Oui, oui elle se rappelle de ce mot là qu’elle a longuement fixé sur le papier avant de décider que ce n’était rien.

- E-En passant.

Elle proteste avant de soupirer. Elle a un nouveau sourire, un peu piteux, quand il dit qu’il voulait être certain.

« Je comprends. »

Elle signe, avant de dire à haute voix.

- J-Je crois que ça faisait quelques temps. Moi non plus j’aurais pas voulu le dire… Sans savoir.

Ah, ça aurait été un sacré coup à sa fierté, et à sa grimace ça se sent. La peur du rejet aurait plané dans l’air, et Dilay n’aurait probablement pas été capable de s’en dépêtrer. Son sourire devient ensuite narquois, canaille. Vaast vient de dire le mot magique – ou l’un d’eux, du moins – « épreuve ».

- Tu m’aurais fait faire quoi ?

Elle réplique immédiatement.

En revenant à l’étage, Dilay ne peut s’empêcher d’éprouver de l’inquiétude. Vaast ne dit rien pour le moment. A quoi pense-t-il ? A-t-il mal pris un passage ? Il lui semble pourtant que le message à retirer était positif, mais peut-être que dans l’esprit parfois torturé de l’inquisiteur, les mots ont trouvé un autre écho.

Et puis il l’étreint, et comme il la serre fort, elle fait de même en retour. Elle lui donne un de ses câlins – ses meilleurs câlins, ceux enveloppants, ceux qu’on dirait qu’elle a répété avant de savoir en donner des comme ça. Comme il recule, Dilay lui sourit, et comme il lui lâche les mains, elle hausse les sourcils et son expression se fait attendrie.

Elle pose tout de même une main contre son épaule alors que Vaast parle, pour ne pas perdre le contact que l’inquisiteur semblait vouloir conserver, et qu’elle-même apprécie. Elle peut signer avec sa main gauche seule pour beaucoup de phrases simples, et Vaast n’en comprend pas davantage.

- T-T’es né dans plus d’o-opulence que moi. Ma famille… Est pas noble. Nos amis seront pas pareils. Et d’autres trucs aussi.

Explique Dilay, comme elle voit Vaast s’emporter dans une spirale d’angoisse, ou il semble parler à deux voix. Cependant, quoi qu’honnête, sa réponse est dépourvue de brutalité car elle ajoute :

- Ca me fait pas peur. Ca m’embête parce que j’ai du mal à croire que tu imagines un truc sérieux avec moi. Mais c’est ta décision. Faudra… Voir.

Elle fait en signant « ajustement » à la place du mot « voir » qu’elle vient de prononcer, parce que c’est ce qu’elle veut vraiment dire. Pour avoir évolué dans deux cercles à la fois, elle sait qu’ils finissent toujours par rentrer en collision, et certaines amitiés n’y survivent pas, sans parler des relations amoureuses. Cela dit, Dilay se surprend alors que les paroles de Vaast font naître de la révolte chez elle et qu’elle lance :

- T-Tu en vaux la peine. Je t’ai choisi. Je vais me battre.

Voilà qu’elle veut faire des efforts maintenant ! Elle imagine déjà les insinuations grinçantes de son entourage, les boutades de mauvais goût : oh ce doit être un vraiment bon coup pour donner le goût de l’effort à Alix !

Les lèvres de la jeune femme sont agitées d’un spasme alors qu’elles se plissent en une moue mécontente, ses épaules tendues comme si elle s’apprêtait à recevoir un coup. Elle dit avec un peu de morgue :

- J-Je peux faire un rituel s’il faut.

Comme si quelqu’un l’avait mis au défi, mais son ton tranchant n’est pas destiné à Vaast, elle touche rapidement ses pommettes puis ses cils qu’elle aime tant, et l’attire dans une nouvelle étreinte pour le signaler. Elle ferme un instant les yeux, et sur cinq expirations, chassent les voix qui essaient de noyer la sienne. Ce n’est pas trop difficile, parce que cette dernière est plutôt forte, et semble bloquée sur un seul point : le sourire de Vaast après qu’il ait évoqué les fiançailles.

Réfléchir à une telle chose fait tourner la tête à Alix. Si on lui demandait tout de suite, elle affirmerait que non, elle ne veut pas de ça. Elle le dirait peut-être même un peu trop vite, un peu trop brutalement, parce qu’elle aurait peur. Parce qu’elle n’arrive pas à se dépatouiller avec la main qu’elle a tiré, elle ne saurait pas quoi faire d’une carte en plus alors qu’elle commence à peine à réfléchir à sa stratégie.

Cependant, le concept est alléchant. Et s’ils arrivent à bien se débrouiller, mutuellement profitable. Avec Vaast pour époux, elle serait à l’abri du besoin. L’idée la traverse, et elle évite de se flageller pour l’avoir laissé naître dans son esprit. Elle n’y peut rien. Et ce n’est pas faux.

Elle serait heureuse aussi. Mais ça, elle l’est déjà.

Dilay s’écarte de Vaast pour lui adresser à nouveau la parole sans lui postillonner à l’oreille.

- J’ai pas besoin qu’on signe de papier. La seule chose à prévoir c’est que je rejoigne la Con-Congrégation. Comme ça, on pourra être ensemble face au monde. Et après ça…

Elle a geste vague. Elle déteste que ses yeux qui se détournaient pour accompagner son mouvement soient d’un coup trop fuyants pour oser se reposer sur Vaast. Elle tente de relâcher les lignes trop dures de ses épaules et de sa mâchoire.

- J’ai déjà tout foiré. Pas avec toi. Mais j’ai un record pour sa-saboter ce que j’aime.

Ce ? Ou ceux ? Difficile à dire à la façon dont elle l’a formulé ou articulé. Son regard est presque timide quand il revient à Vaast. Elle a envie d’ajouter qu’elle n’y peut rien – et n’y fait rien – que son tempérament est comme ça, et que de toute façon, elle l’a prévenue. Mais ce serait pathétique, se dit Dilay. Aboyer très fort ne suffirait pas à cacher l’odeur de la peur.

Il est de bonne volonté, lui aussi. Ce doit lui demander beaucoup. Et Dilay se sent ridicule – ridicule d’être revêche, ridicule d’espérer. Pathétique. Faible. Naïve. Mais elle ne dit rien de tout ça, parce que tout ça au lieu de la rendre triste la hérisse, pleine de piques, et de clous, et de crocs.

Elle a décidé. Elle a décidé, et maintenant, elle ne reviendra pas sur sa parole.

- M-Merci, Vaast.

« Je t’aime »

Elle signe, puis elle passe lentement, une main derrière sa nuque. Elle se met sur la pointe des pieds, approche son visage de celui de l’inquisiteur, ferme les yeux.
Un baiser devrait avoir un autre goût après une déclaration, non ? C’est toute la cire dont elle a besoin pour sceller ce contrat-là. Même si, évidemment, elle ne peut s’empêcher de narguer alors qu’elle touche ses lèvres des siennes, et signe.

« Je peux continuer à te bassiner même quand j’ai la bouche prise. »

Mais elle s’en empêche toute seule alors que sa main gauche vient rejoindre sa droite à la base du crâne de l’inquisiteur.




Alix écrit en #d5a952 - Elle est bègue, malentendante et s'exprime avec un accent.
Elle est également connue sous le nom de Dilay ou d'Alix de Courcelles.
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Vaast se sentit de nouveau satisfait de comprendre un signe. En plus, qu’Alix signe ce qu’il avait appris dans des livres rendait la chose beaucoup plus concrète et simple à retenir. Il se pencha pour l’embrasser sur la joue puis ricana.

-Je t’aurais mise au défi de trouver ma maison seule, de nuit, à San-Matheus, déguisée en Garde.
Et puis Vaast ne songea plus à la taquiner, parce qu’elle lui rendait son étreinte et qu’elle le réchauffait plus que toutes les flambées du monde.

-Techniquement, je suis probablement né dans une maison qui tenait à peine debout et ma mère n’avait pas de quoi me payer à manger.

Son ton était un peu sec. Il s’appliqua à l’adoucir avant d’ajouter :

-Je comprends ce que tu veux dire. C’est vrai qu’au couvent je n’ai manqué de rien et que j’y ai reçu une éducation qui m’a permis d’arriver loin, mais j’y ai beaucoup entendu que je devais ma place à la charité de mon bienfaiteur et rien d’autre.

Bien sûr, c’était censé être positif. Domnius était plein de bonté ; Vaast en était la preuve vivante. Mais être une preuve brillante, posée seule sur une estrade, n’avait pas toujours été agréable.

Il se retint d’ajouter d’autres choses. Qu’il n’avait plus vraiment d’amis, s’il en avait jamais eus. Qu’il avait envoyé sa demande sur Gacane pour rappatrier toutes ses économies. Que s’il rencontrait ceux qui avaient fait croire à Alix que personne ne voudrait d’un “truc sérieux” avec elle, il aurait deux mots à leur dire…

…mais peut-être qu’Alix était parvenue seule à cette conclusion.

-Voir, répéta-t-il.

Il était confus. C’était un signe qu’il avait appris, pourtant ! Il avait appris tous les signes liés aux sens, mais il ne le reconnaissait pas. Peut-être avait-elle ajouté une subtilité qu’il ne pouvait comprendre.

Vaast ne put s’empêcher de souffler :

-Tu ne trouves pas que parfois, on est davantage prêt à se battre pour l’autre que pour soi-même ?

Peut-être que se battre pour Alix lui redonnait de l’énergie, là où pour lui-même il n’avait pas même celle de voir par où commencer.

-Merci.

Il ferma les yeux et la reprit dans ses bras. Elle l’avait peut-être dit par goût du défi. Entrer dans une église, pour quelqu’un né de l’autre côté du Front, devait être une idée sacrilège. Mais n’empêche… elle était vraiment prête à essayer pour lui faire plaisir…

Il redescendit de ses songes quand elle reprit la parole. Son expression se fit de nouveau sérieuse ; elle avait raison. La priorité était à son statut de congrégationniste. Ce qui lui faisait penser… Il faudrait qu’il lui demande si elle avait entendu parler d’une madame de Nuzzo…

Un instant, Vaast faillit renchérir. Ah oui, elle avait un record ? Lui aussi ! Il avait brûlé les ailes qui l’avaient porté si haut, voilà qui méritait bien quelque chose, n’est-ce pas ? Une médaille ?

Mais l’idée de se vautrer avec elle dans ce tableau où ils étaient chacun si doués pour s’enterrer qu’ils finissaient de la terre plein la bouche… ce n’était finalement pas très alléchant.

Vaast se sentit soudain fatigué. Ou peut-être vieux.

-Je t’aime aussi, murmura-t-il.

Il dut écarquiller les yeux pour comprendre quelque chose à ses signes tout en l’embrassant - c’était si peu pratique ! Il préféra fermer les yeux pour ne pas rire et gratifier Alix d’un baiser qu’il espérait réussi.

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Dilay adresse un sourire narquois à Vaast. Très drôle, a-t-elle envie de répliquer.

- E-Et toi, tu dois passer aucune épreuve ? Rien à prouver ?

Elle lui lance avec insolence. Ensuite, Dilay écoute. Elle a une mine pleine de compassion, le visage froncé, les lèvres prises dans une petite moue, lorsque Vaast lui révèle des origines humbles. Elle n’en savait rien, elle n’est pas surprise non plus, parce qu’elle ne s’attendait pas à quoi que ce soit. Elle a conscience de ne pas encore tout savoir au sujet de son compagnon, et c’est bien réciproque. Comme il commence à chanter les louages de Domnius, Dilay se retient de rouler des yeux. A la place, elle secoue la tête. Vaast ne semble pas cerner le problème alors qu’il gît peut-être partout dans leur future relation – il semble vouloir défendre son statut, affirmer qu’il n’est pas si riche. Elle n’aurait rien eu contre le fait qu’il le soit plus cela dit.

Ou moins. Moins, bien sûr.

Le truc c’est que…

- L-Les gens verront pas d’où tu viens. Où d’où je viens. Ils nous verront pour ce qu’ils… verront.

Diantre. Quelle éloquence. Dilay laisse passer deux secondes, le temps d’avaler sa gêne.

- … C-C-Ce qui est devant eux. Des connaissances que j’ai diront que tu es… Mou. Ou… Ou que tu l’as facile. Et moi on pourrait dire que je te veux que pour ton argent. Que je te mérite pas. Et on s’en fiche. Je sais. Mais je sais que ça va m’agacer. Et je crois que ça va t’agacer. Or ce sera pareil partout. Au début. Les inconnus, même. On sera… a-atypiques. Et on peut pas se permettre d’être en… colère pour tout.

Ca lui va bien de dire ça ! Mais c’est vrai – si les collègues de Vaast se montrent désagréables, Dilay espère bien qu’il sera ferme mais poli et pensera à sa situation avant de leur retourner la table sur le nez. Elle-même aura probablement du mal, mais c’est un monde au-dehors qui les trouvera dépareillés et ils ne peuvent pas se disputer avec tout le monde. Ni ignorer tout le monde, d’ailleurs, aussi endurante que soit Dilay. Elle est habituée au jugement dans le regard des autres, et même elle sait que l’indifférence a une limite. Après tant d’années, certains mots l’affectent toujours.

- A-ju-ste-ments.
Articule Dilay avec soin après avoir tourné trente huit fois sa langue dans sa bouche, incapable de retrouver la sonorité du mot alors qu’elle en connaît la signification et le signe. Elle inspire et son expiration se finit en toussotements rauques.

- Regarde ce que tu dis sur la Garde. C’est pas grave. Mais tu comprends pas ce que je comprends. Et tu dois avoir la même impression pour ton Ordre. Ce sera pareil mais pour évoquer la… Mendicité. Ou les taxes. Ou le crime. On pensera probablement pas pareil. Et si ça se trouve on pensera jamais que l’autre peut penser ce qu’il pense.

Dilay semble parler d’expérience – et pour cause, elle a pris grand soin de ne jamais parler politique pour cette raison précise. Le seul endroit où elle s’y autorise c’est parmi les travailleurs du bordel, parce qu’elle a l’impression que quand elle ouvre la bouche, elle est comprise. Viscéralement. A un niveau qu’aucun débat théologique ou philosophique ne peut atteindre.

- E-Et peut-être que sur des sujets tu seras à côté de la plaque. Et moi aussi. Et j’aurais l’impression que tu es pas la personne à qui en parler. Et toi aussi. Or, moi je vois ça comme tout… Partager. Alors. Voilà.

Elle signe à nouveau avec vigueur : « ajustement ».

C’est une conversation qu’ils auraient probablement dû avoir lorsqu’ils se sont mis ensemble. Et d’une certaine façon, ils ont déjà dit ou entrevu tout cela, sous une forme ou une autre, mais il s’agissait là de leurs différences de faction. Aux yeux de Dilay le gouffre qu’engendre le fait d’avoir été élevé dans des classes différentes est encore plus énorme.

Être pauvre, c’est pareil partout. Et ceux au pouvoir semblent avoir des traits en commun où que ce soit. Or, Vaast est l’instrument de ce pouvoir, chez lui du moins.

« Si. »

Elle signe quand il remarque qu’ils sont davantage pugnaces l’un pour l’autre que pour eux-mêmes. La tendresse du sourire de Dilay n’est égalée que par celle qu’on lit dans ses yeux d’or.

- C-C’est pour ça qu’on fait…

Elle tousse dans son poing fermé.

- B-B-Bonne équipe.

Elle chuchote, la voix un peu hachée. Lorsqu’il la remercie en retour, elle lui souffle.

- Quand tu veux.

Elle était sérieuse. Elle tient à ce que ce soit su. Et alors qu’ils s’embrassent, Dilay saisit Vaast au creux des reins. Il peut connaître cette prise, elle ne pourrait pas en avoir beaucoup d’autre pour le soulever sans prendre d’élan. Elle abandonne les lèvres de l’inquisiteur pour plier les genoux et le faire quitter le sol. Cela dure quelques instants seulement. Elle le pose sur le lit, assis, et se perche sur ses genoux. Elle se remet à l’embrasser.

Dilay est une allumette, une friction et elle s’embrase, mais sur l’instant elle se perd en baisers tout simples alors que le feu crépite, que la pluie continue de mouiller les carreaux. Deux heures, a dit Vaast. Oh, elle est certaine qu’il garde l’œil sur quelque horloge interne qu’il possède. Elle ne va certainement pas le rappeler à son devoir.

Cependant, au fond de son esprit un détail continue de l’asticoter, aussi se détache-t-elle un rien de Vaast pour demander d’une voix plus affermie après cette pause :

- D-Dès que je vais dans la Con-Congrégation… C’est officiel ? J’écris à mes parents. Et toi… ton groupe de travail ?

Elle n’insinue même pas qu’il faudrait qu’il l’annonce à Domnius. Elle n’est pas certaine que leur relation fonctionne ainsi, premièrement. En plus, elle ne veut pas le brusquer. Même la question au sujet de ses collègues est dite d’un ton sincèrement curieux. Elle essuierait sans mal un refus. Vaast est dans une situation délicate, songe Dilay. Il n’a pas besoin que leur relation, où il semble à l’aise, devienne un nouveau poids sur ses épaules. « Larges », disait-il dans ses lettres, sur lesquelles on s’était « empressé » d’empiler des choses. Elle en trace la ligne d’un index avant d’offrir à l’inquisiteur un nouveau sourire.

- Je t’inviterai à diner.

Et dans ça, pour Dilay la pique-assiette, oh oui, il y a de l’amour.



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Vaast réprima un rire nerveux. Il avait toujours quelque chose à prouver.

-Nomme l’épreuve, dit-il, et son ton était trop sérieux pour la plaisanterie.

Il lui fut plus dur que d’habitude de rester silencieux pendant qu’Alix parlait. Vaast se frotta le crâne du poing. Elle aussi faisait les questions et les réponses, sans doute parce qu’elle commençait à le connaître. Oui, bien sûr qu’il voulait dire qu’ils s’en fichaient, et oui, ça l’agacerait quand même.

Lui reprit l’envie de se comporter comme un gamin et de répliquer que si, il pouvait être en colère pour tout - qu’il l’était, d’ailleurs, et que parfois c’était tout ce qui le faisait tenir debout. Mais bien sûr, ce n’était pas pareil avec Alix. Il ne pouvait pas proposer de bâtir leur relation sur la rancoeur ni de tout ignorer.

Il s’était caché pour voir Tonio. Ce dernier essayait d’en rire. Il avait toujours un bon mot à la bouche pour répliquer quand un des siens faisait une remarque. Vaast en était incapable, lui qui se sentait coupable chaque fois qu’il lui prenait la main. Tonio avait fini par se lasser. Ou quelque chose comme ça. Vaast avait pensé le moins possible à leur dernière dispute, et ça ne l’avait pas aidé à comprendre ce que son amant lui reprochait.

Il fixa les grands yeux dorés d’Alix et dut se retenir de lui faire la demande stupide et pathétique de ne jamais partir.

-Tu as raison, dit-il à la place.

Il inspira profondément.

-Je pensais que ce serait mieux si je m’agaçais. Plutôt que de ne rien dire et te cacher. Mais c’est sûr que si tout le monde dit quelque chose…

Toute son énergie ne suffirait pas. Mais il faudrait bien que le monde s’habitue. Une fois Alix rétablie dans sa faction, de toute façon, ce serait beaucoup plus simple. Ils verraient bien, alors, tous. Et en attendant…

-Je sais que c’est un talent que j’ai peu pratiqué ces derniers temps, mais je sais être poli. Je peux l’être tout en disant non. Et pour le reste… la Garde, et les taxes, et tout ça… Je sais bien qu’on sera toujours en décalage sur ce genre de choses mais j’essaierai toujours d’écouter ton opinion. C’est promis.

Une bonne équipe. C’était vrai qu’ensemble beaucoup moins de choses paraissaient impossibles.

Vaast effleura la gorge d’Alix du bout des doigts, navré d’entendre sa voix devenir si rauque. Il la fatiguait avec tous ces discours. Il oublia néanmoins très vite ces préoccupations quand Alix le souleva du sol pour le ramener sur le lit et l’y embrasser. Il oublia même tout ce qui n’était pas sous ses mains et ses lèvres.

Ce fut elle qui le ramena à la réalité. Peu désireux de se détacher d’elle, il l’enlaça avant de lui répondre.

-Oui.

Il n’osait en dire plus. Il ne comptait pas se cacher, une fois Alix revenue au bercail, mais devrait-il prévenir l’Ordo Luminis ? S’il le faisait, ils s’estimeraient en droit de dire quelque chose, et ils en auraient des choses à dire en le sachant avec une incroyante. S’il se taisait, il aurait davantage la paix, mais il serait vu avec davantage de suspicion encore. On le penserait à la dérive. Lui qui était si prometteur.

Et Domnius, que dirait-il ?

Vaast ne bougeait plus ; il fixait le vide, tâchant de prévoir d’où viendraient les coups. Son protecteur tâcherait sans doute d’en savoir plus sur Alix. Pas au point de mener une enquête complète, mais il poserait quelques questions ci et là, c’était certain. Peut-être traiterait-il le choix de Vaast comme une passade un peu stupide, mais l’inquisiteur en doutait. Domnius verrait bien à quel point Alix était importante pour lui. Ses pensées s'effilochèrent, mais il n'y prit pas garde.

Quand celle-ci parla de dîner, Vaast avait oublié où il se trouvait et ce qu’il était censé ressentir. Il la regarda sans la voir.

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Dilay fait mine de réfléchir très fort, mais elle a l’impression tenace que quelque chose ne va pas. Le ton de Vaast a une inflexion trop… Ou pas assez…

Elle regarde son œil gauche. Puis le droit.

- I-Il y en a eu assez.

Elle remarque. Et si ces épreuves là ne sont pas suffisantes pour cimenter leur relation, Dilay ne sait pas trop ce qui pourrait l’être.

Dilay laisse l’inquisiteur cogiter après tout son petit discours, et puis ça lui laisse le temps de s’humecter le fond de la gorge avec sa salive.

- O-On peut ne rien faire.

Elle remarque, comme il dit qu’il hésitait entre s’agacer et la cacher. Parfois, une situation n’appelle pas à une réponse pour anticiper celle que les autres vont donner, parce qu’on ne contrôle que ce qu’on fait et que Dilay a abandonné depuis longtemps l’idée qu’elle pouvait avoir une influence sur le comportement d’autrui.

A la deuxième concession de Vaast, sur leur décalage, la jeune femme signe :

« Toujours ? »

Puis elle ajoute, à l’oral.

- S-Si on s’écoute… ça se tasse.

Vaast dirait peut-être qu’elle a la foi. D’autres qu’elle a de l’espoir, ou est optimiste. Cela sous-entendrait qu’il faudrait être l’inverse, par défaut. Elle, elle se sent simplement confiante.

Mais bien sûr, pour que ça se tasse, il faut des concessions mutuelles. Il ne faut pas prendre la table, la retourner et l’envoyer dans les airs. Dilay se dit que c’est probablement elle qui devra faire le plus d’efforts. Elle songe même qu’il faut qu’elle en fasse, pas pour cacher sa colère à Vaast, mais pour oser lui montrer. Il lui a pris la main en bas, après tout. S’il ne voit pas ça, s’il ne sait pas ça, alors tout ne sera qu’une farce. Pour Dilay, c’est un pan entier de son identité, sa rage, on la lui a plus citée que la couleur de ses yeux ou le nom de sa propre mère.

Et puis, ils s’embrassent. Et puis, Vaast étreint Dilay, alors elle pense que tout va bien. Mais il y a un truc dans la voix de l’inquisiteur… A nouveau, elle peine à mettre le doigt dessus. Elle continue ses caresses, sur la ligne de ses muscles, mais elle sent bien que quoi que ce soit, ça empire. Il était rigide sous son toucher. Elle se redresse, agenouillée, sans rompre le contact physique. Elle garde ses genoux contre le corps de Vaast, une de ses mains dans la sienne, et elle cherche son regard qu’elle ne parvient pas à accrocher.

- Vaast ?

Elle fait à haute et intelligible voix mais sans brusquerie. Du froid, il lui faut quelque chose de froid. C’est ce dont aurait eu besoin son père, mais elle ne peut pas appeler son frère pour lui faire couler un baquet d’eau, et pendant un instant, elle se sent déphasée. Entre deux mondes. Dans le souvenir, et dans le présent. Elle secoue la tête. Des mèches tombent devant ses iris d’or.

Qu’est-ce qu’elle a ? La liste de ce qui se trouve dans ses poches s’égraine à toute vitesse dans son esprit jusqu’à se fixer sur un mot. Bague. La chevalière d’Isaure. Elle est toujours fraiche au toucher. Dilay en presse la face contre le dessus de la main de son compagnon, et puis elle tamponne ainsi tout doucement le long de son bras.

- T’as vu le temps qu’il fait ?

Elle lui demande, en attirant son attention vers un élément présent et sonore – la lumière à la fenêtre, la pluie sur les carreaux.

Dilay ne peut pas se satisfaire de la réponse de Vaast. Elle a l’impression de lui avoir arraché ce « oui », et la culpabilité lui tord les entrailles, très vite suivie par l’agacement, parce qu’elle n’aime pas se sentir comme ça. En tort. Ca lui donne envie de taper quelque chose. Elle n’en veut pas à Vaast, mais elle ne veut certainement pas s’en vouloir à elle.

Ses mains demeurent diligentes, même si elles tremblent un peu. Elles n’ont jamais été très douées pour ce jeu-là. Elles ne font pas « doux » ou « patientes » - et c’est injuste envers elle, Dilay le sait, mais cette pensée s’attarde. Un peu la sienne et pas vraiment à la fois. Elle la laisse couler dans le torrent de ses idées. Elle se concentre sur Vaast. Pas grand-chose d’autre ne compte sur le moment.



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Vaast cilla sans pouvoir répliquer. La situation était trop nouvelle pour qu’il sache quoi répondre. Jamais on ne lui avait dit qu’il avait passé assez d’épreuves - il y en avait toujours une à venir. D’ailleurs, leur discussion sur leurs différences n’était-elle pas une forme d’épreuve ?

-Oui. Toujours.

Il répéta le mot juste par orgueil, pour montrer qu’il l’avait reconnu.

-Tu sais…

Il hésita avant de poursuivre d’une voix très basse, près de l’oreille d’Alix :

-…Parfois je me dis que nous y arriverons parce que le Lumineux Lui-même est avec nous. Il a permis que nous nous retrouvions, Il t’a fait don de magie. Peut-être que je ne le mérite pas mais peut-être… peut-être qu’Il a eu pitié quand même.

Ça faisait beaucoup de “peut-être”, mais Vaast n’avait encore jamais osé émettre l’hypothèse que le dieu solaire pouvait poser sur lui un regard bienveillant, et il attendit la réponse d’Alix avec anxiété. Elle serait certainement surprenante, elle l’était toujours quand il parlait de sa foi.

Les pensées de l’inquisiteur se firent ensuite si décousues qu’il dut se concentrer pour retrouver les yeux d’Alix. Ils étaient là, si dorés et attentifs, et - qu’est-ce que c’était que ça sur son bras ?

Il baissa les yeux. Une bague. Elle touchait sa peau avec à petits coups réguliers et parlait de la pluie. Oui. La pluie. Il l'entendait tambouriner à l'aveugle sur les carreaux...

Vaast avait très envie de fermer les yeux et de se laisser emporter par le brouillard. Il savait que s’il faisait cela, il s’endormirait très vite, et ne plus penser à rien était terriblement tentant. Mais il n’était pas seul et s’il se faisait happer maintenant…

-Je suis là, murmura-t-il.

Articuler était inconfortable. A quoi pensait-il avant de perdre le fil ? Pourquoi tout était-il si flou ? Il n’arrivait même pas à se sentir agacé. Il n’arrivait pas non plus à sentir la bague sans la regarder.

-Alix… reprit Vaast.

Il ne savait plus ce qu’il voulait ajouter. Les mots le fuyaient. Il se souvenait d’un jour comme ça où pour se remettre d’aplomb il s’était frappé le genou. L’idée ne s’était pas révélée très bonne, et il doutait qu’Alix approuve. Il n’avait qu’à trouver autre chose. Lui revint en mémoire la chambre de cet ami qu’elle avait, à Nouvelle-Sérène, où elle l’avait invité le premier soir… elle l’avait enseveli sous son poids quand il s’était senti partir. Il s’en souvenait très bien. Alors il fit un nouvel effort pour parler.

-Serre-moi fort.

Alix
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- T-Toujours, c’est trop long.

Réplique, Dilay, certaine elle que le temps pourrait leur permettre d’aplanir leurs différends. Mais peut-être Vaast évoque-t-il le point de départ – leurs éducations seront effectivement toujours différentes ? Qu’est ce qui compte ? Le début ou l’arrivée ? Finira-t-on par les trouver si bien assortis qu’on ne se douterait pas de leurs ascendances ? Est-ce même souhaitable ? L’un ne risque-t-il pas de prendre le pas sur l’autre ? Ou alors il faudrait un mélange équilibré, un cinquante-cinquante.

Dilay doute que cela existe pour de vrai. Il faut toujours que quelqu’un fasse une concession, aussi petite soit-elle, sur ces sujets. L’important c’est que ce ne soit pas la même personne à chaque fois.

La question est vaste et si Dilay aimerait la débattre, elle se sent limitée par sa voix, évidemment. Alors elle ne dit que ça. Un trait d’humour ou une expression de sa frustration.

Elle écoute son compagnon ensuite, et lui adresse un sourire.

- P-Peut-être. Peut-être qu’il a été… A-attendri.

Elle articule avec soin. Cela reste dans le même registre, la dépréciation en moins. Dilay ne proteste pas, au sujet de sa magie. Elle est loin d’être une athée convaincue – peut-être qu’un type appelé le Lumineux lui a fait don de magie. Qui sait ? Ses manuels ne disaient pas d’où la magie vient, et même, l’idée est plutôt amusante et Dilay a un large sourire, sans livrer ses pensées à Vaast.

Le Lumineux doit avoir une sacrée confiance en sa création s’il lui donne, à elle, le don d’emmerder les gens avec un autre talent que ses deux gros poings, et, occasionnellement, son pied au dimensionnement plus mesuré mais pas moins précis.

Dilay cesse de sourire quand elle avise l’état de Vaast. Lorsqu’il parle, elle le contemple, une moue d’inquiétude aux lèvres. Au moins, il est conscient, et il se rappelle de son nom. C’est triste, mais Dilay le note comme de bons signes. Elle a connu pire, bien pire.

A sa demande, elle roule des épaules. D’accord, elle était trop délicate et il faut passer aux choses sérieuses. Elle s’étend près de Vaast, embrasse sa main, et puis passe d’abord une main par-dessus lui avant de glisser l’autre sous lui, le tout pas trop lentement mais suffisamment pour qu’il puisse la repousser, ou protester, même faiblement. Ensuite, elle le plaque à elle. Elle est partout, de la façon dont elle place sa tête, menton sur le crâne de l’inquisiteur, dont elle enserre tout son torse, lie ses jambes aux siennes. C’est une étreinte enveloppante et forte, sans qu’elle cherche à l’écraser. Elle prend grand soin à éviter de mettre un bras sous ses côtes pour ne pas remonter ses organes internes, à ne pas appuyer sur son ventre pour lui couper la respiration, à ce que son nez et sa bouche soient dégagés pour qu’il puisse respirer et parler. Cela peur avoir l’air désordonné, mais chaque geste est délibéré.

- Alors, mon grand… Mon chéri ? Mon co-coquelicot ?

Parce qu’il porte souvent du rouge.

- P-Pupuce ?

Ca, c'est davantage pour le taquiner.

Elle ne cherche pas à chuchoter, parce qu’elle ne croit pas que cela l’aidera. Elle ne parle pas trop fort non plus.

- D-Dis moi quelque chose.

Brève pause.

- Et pas « quelque chose ».

Elle ajoute avec malice, préoccupée mais pas angoissée.
 



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Ah. Il avait mal saisi.

-Non, je voulais dire que je ferais toujours des efforts.

Il la gratifia d’un sourire en coin, qui s’accentua au choix de mots d’Alix. Être attendri, c’était plus doux qu’avoir pitié. Comme s’il avait raté une marche et s’était rattrapé de manière amusante, et non comme s’il s’était cassé la figure dans trois volées de marches successives.

Et puis le temps des sourires passa, et Vaast se retrouva enseveli sous quelques dizaines de kilos d’Alix - ce qui n’était pas pour lui déplaire. Il s’appliqua à respirer profondément et à fixer son regard sur quelque chose au lieu de le laisser errer dans la pièce.

-On dirait un nom de chien, fit-il remarquer d’une voix un peu absente.

Il étouffa un frisson. Il n’avait pas froid, pourtant.

-Je pensais…

Il inspira de nouveau. Il voulait réussir à s’expliquer. Une émotion était en train de se frayer un chemin quelque part à l’intérieur et s’il ne l’avait pas encore identifiée, il sentait que ce n’était pas agréable.

-Je pensais à Domnius et à l’Ordo Luminis. A ce que je peux leur dire. A ce qu’ils répondraient.

Lui vint à l’esprit que pas un instant il ne s’était soucié de son équipe. Il n’avait aucune inquiétude véritable concernant les missionnaires.

-Quand je t’ai trouvée à Nouvelle-Sérène… J’étais dans un sale état. Je ne savais plus quoi penser, et pourtant j’ai l’impression que j’arrivais à mieux… parler de tout ça.

Et Vaast n’avait aucune idée de pourquoi. Il avait passé des semaines en mer sans prier ni parler ; on l’avait laissé tranquillement dépérir dans son coin. Il allait mieux, maintenant. Tout le monde le disait, lui le premier. Il mangeait, et souvent plusieurs fois par jour. Il pouvait marcher sur de longues distances et travailler. Revenir dans le giron de l’inquisition n’avait pourtant pas été le soulagement que ça aurait dû être.

Il préféra couper court à ses réflexions, de peur qu’elles ne le ramènent dans le brouillard.

-Alors… pourquoi un coquelicot ?

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Ah. Voilà qui est mieux ! Dilay lui rend son sourire sans avoir grand-chose à redire.

- P-Peut-être que je devrais te prendre un chien.

Elle glisse à Vaast comme il dit ce mot-là, pour le faire parler, pour le garder avec elle.

Elle l’écoute ensuite, sans en perdre une miette, sans le relâcher non plus.

- T-T’étais plus froid à ce moment.

Elle remarque après une seconde de réflexion à peine.

- Le brouillard… Etait là. Plus.

Elle ajoute. Elle se rappelle de la façon dont il l’a trainé dans la ruelle et de son ton parfois coupant, de ses mouvements d’humeur, et quand quelque chose n’allait pas, il se coupait. Et elle ne pouvait pas l’atteindre.

Au moins, il parle, elle se répète. Et elle choisit ses mots avec soin, parce que si la glace a un peu fondu, elle est toujours là, prête à reprendre. Il fait froid. Dilay serre Vaast un peu plus fort.

- J-Je pensais que tu pensais à ça.

A eux, a-t-elle envie de dire – à lui. Mais elle ne rajoute rien, elle choisit ses mots avec un soin qu’elle ne met jamais dans quoi que ce soit d’autre. L’angoisse qui la tiraillait au ventre sur la chaise est revenue, vorace. Vaast pourrait la rejeter si elle désignait directement son protecteur. Qu’est ce que celui-ci en penserait, oui, c’était une question que Dilay se posait aussi. Il se dirait peut-être qu’il n’avait pas mis tout cet argent dans son pupille pour qu’il se retrouve avec une fille venue de rien, et qui ne finirait nulle part. Tout le monde serait probablement très déçu – Dilay était douée pour ça. Décevoir les gens. Mais s’ils voulaient vraiment qu’elle décampe, il n’y aurait pas à attendre longtemps. De Bardi allait finir par la trouver.

Et il la tuerait. Ou plus sûrement, elle le tuerait et irait en prison. Ça finirait mal. A la fin, le rouge, c’est tout ce qu’il y a pour elle.

Mais ça, Dilay ne le dit pas. Elle déglutit et inspire profondément. C’est un moment pour Vaast, pas un moment pour elle. Et la colère monte, piquante.

Il peut aller se faire foutre, Domnius. Ils peuvent tous aller se faire foutre. Si ça doit finir en rouge – plutôt leur sang que le sien.

Mais évidemment, ça non plus, elle ne peut pas le dire à Vaast.

- T-T’es pas obligé de leur dire. Pas de suite. Pas sans pré-préparation. Tu as du temps, oui ?

Lui. Pas elle. Elle ferme brièvement les yeux. Il faudra simplement qu’elle soit rapide.

Elle fait craquer sa nuque. Le bruit est un peu sec, mais après elle se sent toujours mieux.

- D-Des pointes de rouge où on s’y attend pas.

Elle lui répond, d’un ton naturel, alors qu’elle pose doucement ses lèvres sur sa joue qui s’est déjà empourprée – si elle ne l’avait pas vue elle-même, elle aurait du mal à y croire !

Et si ça se finit en rouge, est-ce que ça ne pourrait pas être celui-là ? Dilay esquisse un sourire.

« Tu peux rêver ma vieille. »

Elle compte bien.  



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-Trop de travail, marmonna Vaast.

Il y avait des jours où être responsable de sa propre petite personne lui paraissait trop lourd, alors une bestiole en plus…

-Ah.

Il ne savait pas quoi dire d’autre, mais malgré toute sa confusion Vaast ne perdait pas une miette des intonations de la jeune femme. Il leva une main, chercha sa joue pour la caresser.

-Tu fais tellement attention.

Il s’en étonnait, s’en émouvait presque, là où avec un autre il en aurait sûrement pris ombrage.

-Oui. Bien sûr. On ne va pas réussir à te rendre ton héritage en trois jours. Mais quand ça arrivera, je serai prêt.

Une ombre de sourire lui revint quand Alix embrassa sa joue, puis il réalisa que l’heure tournait. Il allait bientôt falloir partir, et il n’en avait pas la moindre envie. Il poussa un profond soupir.

-Je vais bientôt devoir y aller. J’espère que ça ne durera pas trop longtemps. Juliette ne m’a pas dit qui elle avait invité au juste…

Il s’étira, enlaça Alix.

-Est-ce que tu as besoin que je ramène quelque chose sur le chemin du retour ? Ou envie ?

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Dilay sourit. Même dans cet état, Vaast ne perd pas le nord. Elle ferme à demi les yeux lorsqu’il touche sa joue. Qu’y a-t-il dans son ton maintenant ? De la surprise ?

Elle l’est autant que lui. Elle a envie de lui répliquer de ne le dire à personne, qu’elle a une réputation à tenir. A la place, elle embrasse sa tempe, près de ses petits cheveux, là où ça pique un peu ses lèvres.

- Ca vient tout seul.

Elle souffle, comme pour expliquer – peut-être même pour justifier. A la mention de son héritage, elle pousse un bref soupir :

- J-Je serai dans la Congrégation avant d’être… vengée.

Ce n’est pas une estimation, c’est une affirmation. Qu’on lui octroie son dû pourrait encore prendre des années, elle ne compte pas attendre qu’une cour de droit reconnaissance sa légitimité avant de quitter l’Alliance du Pont. C’était un moment transitoire, un endroit où se cacher. Une parenthèse, belle et bien fermée.

Dilay fait une bonne grosse moue alors que Vaast dit qu’il va s’en aller. Elle n’en a pas plus envie que lui mais elle sait que cela doit lui peser plus qu’à elle.

- Je peux faire…

Elle signe le symbole d’une question, sous-entendu « quoi que ce soit ? », quoi que ce soit pour lui faciliter un peu la vie avant qu’il ne parte. Si elle savait où il rangeait ses affaires, elle l’aiderait à enfiler son vêtement… Si elle savait même quelle veste il portait pour ces occasions. Elle lui rend son étreinte en embrassant son épaule, puis relâche lentement Vaast. C’est difficile. Elle éprouve déjà de la suspicion – elle sera en colère s’il revient pire.

Il lui revient toujours moins bien que quand il l’a quittée, et c’est toujours de leur faute. Eux, qui n’ont pas de nom et encore moins de visage.

La question de Vaast la fait sourire. Dans d’autres circonstances, elle aurait un peu minaudé, proposé qu’il la surprenne, mais elle préfère lui faciliter la tâche pour ne pas qu’il ressasse une demi-réponse :

- D-Des fleurs ?

Elle propose. Ce serait un bon départ, pour courtiser quelqu’un, non ? Elles valent de plus en plus cher, sur le continent, parce qu’on n’en ramasse plus sur le bord des chemins, dans le fond des vallées. Mais ici, Dilay n’a guère de doute : Vaast en trouvera à prix tout à fait raisonnable, il pourrait même en cueillir lui-même.

- V-Vais nettoyer. Cuisiner. Mesurer. Y a des trucs que je dois pas toucher ?

Pas que les lieux soient sales, mais Dilay veut s’occuper les mains, et c’est l’une des seules façons dont elle peut montrer sa gratitude à Vaast qui ne soit pas financière. Elle le supplie du regard de ne pas protester : c’est une question d’égo. S’il lui dit qu’il n’a besoin de rien, elle n’a pas l’impression d’apporter grand-chose sur la table.



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When the lights go out - Vaast - Page 4 Lk0f

Vaast ne put s’empêcher de tirer un peu sur la joue d’Alix quand elle fit la moue.

-Je n’ai besoin de rien.

Il se releva et se dirigea vers son armoire, dont il se chargea d’extraire sans enthousiasme une tenue de rigueur. Il se déshabilla et commença par enfiler une nouvelle chemise.

-Va pour des fleurs.

C’était bien modeste, tout de même. Elles avaient intérêt à être belles, ces fleurs. D’un autre côté, Vaast sentait que s’il ne faisait pas attention, ses économies risquaient de fondre plus vite qu’il ne pourrait les reconstituer…

Il se retourna vers elle en attachant sa cape. Elle avait l’air de tenir à faire quelque chose et il n’avait pas de raisons de l’en empêcher. Elle pouvait même ajouter du désordre si ça lui faisait plaisir.

Elle repartirait toujours trop tôt.

-Si tu peux ne pas toucher à l’autel… et au bureau. Fais ce que tu veux avec le reste.

Il savait que si Alix égarait ou mélangeait ses papiers, il serait soudain d’humeur moins charmante.

Il enfila ses bottes, les attacha, et pour finir attrapa son chapeau, qu’il posa un court instant sur la tête d’Alix avec un sourire en coin.

-Je reviens vite. Je serai là pour le dîner à tout casser, ces réunions durent rarement plus de trois heures.

Il reprit son chapeau et se pencha pour l’embrasser. Entre la pluie qu’il entendait frapper aux carreaux et la présence d’Alix, jamais il n’avait eu aussi peu envie de partir de chez lui. Il fit appel à ce qui lui restait de courage pour se relever et sortir de la pièce.

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Dilay émet un bruit de protestation alors que Vaast tire sur sa joue. D’accord, elles sont proéminentes, mais elle n’est pas un campagnol ! Elle lui fait la moue mais ne râle pas davantage alors qu’elle l’observe se changer. A son sourire narquois, elle lui indique clairement « Ne fais pas attention à moi, je ne fais que regarder ».

Elle opine du chef aux consignes, signe son assentiment et sa compréhension, et accompagne Vaast jusqu’à la porte. Là, elle l’étreint avant qu’il ne l’ait ouverte.

- A-A tout à l’heure.

Elle lui fait avec un sourire avant qu’il ne sorte. Elle se sent toute drôle quand Vaast referme le battant. Elle répète dans sa tête « à tout à l’heure » et se demande si elle aurait dû dire autre chose. N’ont-ils pas l’air d’un vieux couple quand elle s’exclame des choses pareilles ? N’aurait-elle pas dû lancer quelque chose de plus passionné ? Y mettre davantage d’emphase ? C’est que tout a l’air d’avoir toujours été avec Vaast. Et, en vérité, elle ne le connaît pas d’hier. Ils ne se disputent jamais. Cela veut-il dit que la passion leur manque ? Parce qu’ils sont tout le temps d’accord et qu’elle n’a que dit « A tout à l’heure », comme s’ils avaient fait ça mille fois, alors qu’elle ne l’a jamais salué à la porte ! Est-ce que c’est important ? Est-ce que ça devrait l’être ? Surtout maintenant qu’il lui a dit qu’il l’aimait. Et qu’elle lui a dit en retour.

Dilay est jeune, et amoureuse, et pas toujours la tête hors de ses romans quand il s’agit de ces affaires-là, mais heureusement elle est dotée en plus d’un cerveau prompt à faire des nœuds, de deux mains. Pendant l’heure qui suit elle astique avec un grand soin la maison. Elle ne range rien, aucun objet, elle ne s’approche pas de l’autel, ne touche pas au bureau. Elle se contente de briquer les surfaces, de faire reluire le parquet. Elle l’huile un peu, parce que le bois a besoin de boire. Elle nettoie ses nouveaux vêtements et les met à une distance sage du feu pour qu’ils puissent sécher. Elle refait le lit, aère un peu à l’étage en prenant bien soin de ne pas se montrer à la fenêtre, puis décide de faire une soupe aux haricots pour le retour de Vaast. Elle grignote quelques biscuits, boit un peu de lait… Tout ce qu’elle utilise, elle le nettoie et le remet à sa place ensuite. Elle ne laisse pas de traces de son passage comme on sèmerait des cailloux, pourtant elle est bien là, dans la jupe plissée face à l’âtre, dans le grand bol plein d’eau où elle a mis les légumineuses à tremper, dans l’air qui sent un peu la pluie, l’herbe humide et l’huile de pépin de raisins.

Et puis, et c’est probablement ainsi que Vaast la trouve, Dilay se munit d’un papier tiré de ses affaires, d’une règle et d’une mine, et la voilà qui commence à mesurer les surfaces de tout le rez-de-chaussée avant de les reporter, grossièrement, sur sa feuille.

Elle essaie de ne pas trop penser. Impossible, même en temps normal. Elle rejoue la scène dans la chambre à l’infini sous son crâne. Elle se demande dix fois s’il aime les haricots – mais pourquoi en aurait-il s’il n’aime pas ça ? Que fait-il à cet instant ? Comment se porte-t-il ? Va-t-il rentrer mécontent, fatigué, voire tout absent ?

Et elle s’en veut de redouter un peu ça, elle s’en veut de ne pas avoir que de la joie au fond du cœur, alors qu’il y a en a déjà une bonne dose. Faire tout ça – dire tout ça – met dans l’esprit de Dilay l’idée qu’un jour ils pourraient habiter ensemble. N’est-ce-pas la prochaine étape ? La logique ? Ce serait plus facile. Moins cher, aussi. Mais il y aurait le brouillard, il y aurait toujours le brouillard, et Dilay entend, dans le clapotement de l’eau qui coule, dans ses pas qu’elle a appris à rendre silencieux dans les escaliers pour filer en douce – pour qu’on ne l’appelle pas à la rescousse, pas une énième fois – les lamentations d’Eser.
Il faut que Vaast sache, qu’elle soit honnête avec lui. Mais comment lancer à son amant « parfois, tu me rappelles mon père ? ». Comment parler de ces peurs-là sans aiguiser la culpabilité de Vaast, alourdir la chape qui tourbillonne autour de lui.

Dilay finit par se dire que c’est simple : il faudra expliquer que tout ira bien. Parce qu’elle le pense. Ce n’est pas d’elle qu’elle a peur, c’est de Vaast ; de sa réaction. Il faut que lui aussi puisse le croire, que ce n’est pas un reproche, que c’est dit avec bonne foi, avec des intentions sincères. Pour ajuster, comme ils ont dit.

Et puis si elle devait vivre avec lui, il prendrait toutes les dépenses sur son dos. Il serait son compagnon, elle serait son boulet. Elle a besoin de vivre, encore un peu, de prouver… Des choses. A des gens. Probablement à elle-même d’abord.



Alix écrit en #d5a952 - Elle est bègue, malentendante et s'exprime avec un accent.
Elle est également connue sous le nom de Dilay ou d'Alix de Courcelles.
Elle s'exprime à l'oral après un tiret et signe entre guillemets.

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Vaast se sentait d’humeur massacrante.

Rien ne s’était passé comme prévu. Qu’est-ce qui était passé par la tête de Juliette pour inviter des gens pareils ? Qu’est-ce qu’Ambrus avait bien pu raconter à l’Ordo Luminis ? Pourquoi Juliette avait-elle coupé court à la réunion dès les premières difficultés ?

Il avait bien tenté de sauver les meubles en poursuivant la conversation ailleurs, mais il n’y avait rien eu à en tirer, et finalement ses deux invités avaient dû partir avant qu’il n’ait le temps d’analyser correctement la situation. Frustré, Vaast se frotta le crâne du poing en accélérant le pas ; il avait tant plu ces dernières heures qu’il y avait des flaques tous les cinq mètres.

-Monsieur ? lança une voix derrière lui.

Vaast s’aperçut soudain qu’on courait derrière lui et se retourna. Drapé dans son manteau très noir, il avait l’air d’un mauvais présage. Ses yeux très clairs avaient la couleur d’un ciel d’orage - une teinte adaptée à la météo.

-Quoi ? aboya-t-il.

Le jeune homme qui lui courait après recula d’un pas avant de le percuter et faillit tomber.

-Vous… Vous avez juste oublié votre chapeau, balbutia-t-il.

Vaast le fixa une seconde, puis baissa les yeux sur l’objet qu’il lui tendait. Il le lui arracha sèchement et, sans dire un mot, s’éloigna de lui en enfonçant le couvre-chef humide sur son crâne.

Sans doute un serveur de l’auberge où il était passé. Il avait eu l’air terrifié.

Vaast donna un coup de pied dans un caillou pour se défouler ; il ne l’entendit pas retomber, car le tonnerre gronda au même moment. Un éclair illumina toute la ville, puis celle-ci plongea de nouveau dans l’obscurité.

L’inquisiteur prit le chemin du marché. Il avait promis à Alix de lui apporter des fleurs ; mais la pensée qu’elle l’attendait ne le réconforta pas autant que d’habitude. Ses fleurs seraient en mauvais état, le temps qu’il rentre chez lui sous la pluie. Il n’était même pas fichu de faire un cadeau correct.

Le marchand chez qui il s’arrêta ne perdit pas de temps en bavardages. Il lui confectionna rapidement un bouquet de fleurs sauvages et colorées, et Vaast songea qu’il devait avoir l’air ridicule.

La pensée l’agaça. Non, il n’était pas ridicule ! Il avait le droit d’être bien habillé et de porter un bouquet coloré ! Il allait l’offrir à Alix, et ça allait lui faire plaisir : n’importe qui aurait voulu être à sa place !

En attendant, il marchait dans les rues mal agencées de San-Matheus, tête baissée, en tapant dans tous les cailloux qui passaient à portée de pied. Par ce temps, personne ne flânait dehors, et il n’y eut pas une âme pour lui lancer un regard moqueur.

Il les sentait dans son dos, pourtant. Mais il n’y avait jamais personne quand il se retournait.

Quand il frappa à sa propre porte, sa colère avait commencé à fondre. Il se sentait agacé, fatigué et soucieux, et quand Alix lui ouvrit il ne fit pas tout de suite attention aux odeurs nouvelles. Il se contenta de brandir d’un air sinistre le bouquet trempé au bout de son poing qui ne l’était pas moins.

Alix
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Go out

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Dilay se lève de la chaise lorsqu’elle entend les coups contre le battant. Elle remet son crayon près de sa règle pour être sûre qu’il soit à peu près aligné. Puisque ses papiers ne sont pas très bien classés et un peu étalés sur la table, elle se dit qu’au moins Vaast trouvera son crayon bien rangé. Au moins.

Elle inspire, le ventre un peu serré, et va ouvrir la porte après s’être assuré par un coup d’œil à la fenêtre qu’il s’agissait bien de Vaast. Elle hausse les sourcils en le voyant planté-là et son estomac semble faire un nouveau nœud, mais dans l’autre sens. Une autre sorte de nœud.

Le premier réflexe de Dilay est de lancer :

- Rentre ! Serviette !

Elle l’observe avec un souci évident. Le pauvre ! Tout trempé ! Comme le petit lévrier sous son banc près du port. Vaast ne lui paraît pas sinistre du tout, alors qu’elle monte quatre à quatre les marches pour prendre une serviette. A croire qu’elle sait déjà se repérer dans l’habitation en quelques heures. Non, Vaast semble surtout… pitoyable avec les gouttes qui tombent de son grand chapeau. Il est déjà si pâle ! Une drachée va lui faire bleuir les lèvres, s’alarme Dilay en pensée. Elle-même n’a jamais vécu ce phénomène mais elle a remarqué qu’il arrivait chez les gens palots.

- On échange.

Elle lance alors qu’elle lui tend la serviette la plus molletonnée qu’elle a pu trouver – le tout avec une rapidité dont seule une personne avec son endurance physique est capable – et qu’elle ouvre la paume pour saisir les fleurs. Elle inspire près des pétales et ajoute.

- Merci ! Je vais les pendre un peu. Je pense pas qu’elles aient besoin… Plus d’eau.

Elle s’amuse. Pour le moment elle va les poser proche de l’évier de pierre et puis elle revient à Vaast. Elle ouvre ses bras, en une invitation, une question. Veut-il qu’elle joue de la serviette pour l’aider à se sécher ? Veut-il qu’elle l’étreigne, malgré ses vêtements trempés ? Elle n’ose proposer de l’aider à les retirer. Elle sait qu’il ne désire pas qu’elle le voit sans sa chemise. Elle l’observe tout en réfléchissant, le souci et l’empathie peints sur le visage. Elle est de ceux qui bouillent de pouvoir faire quelque chose, mais il y a une ligne invisible, et elle ne la franchira pas. Pas sans au moins un sourire. Ou son ombre.

- C-Ca s’est mal passé ?

Elle demande d’une voix assombrie par le peu d’usage qu’elle en a fait durant les heures écoulées.



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Vaast baissa les yeux sur son parquet et remarqua enfin qu’il avait été nettoyé. Il allait mettre de l’eau partout…

Il retira son chapeau et le secoua à l’extérieur d’une main. Au moins, sous le semblant de porche, il ne prenait pas davantage l’eau.

Quand Alix lui tendit la serviette, il lui donna les fleurs et s’empressa d’enlever aussi sa cape et ses bottes. Il alla poser ses affaires trempées près de la cheminée et se frictionna la tête avec la serviette. Malgré toute sa mauvaise humeur et sa fatigue, se retrouver au chaud et qu’on s’occupe de lui lui remonta le moral.

Sa chemise et ses pantalons étaient humides, mais c’était tolérable. La cape, suffisamment longue, avait tout pris.

Il se laissa tomber sur une chaise et tendit un bras vers Alix pour enlacer sa taille.

-On peut dire ça, oui. Juliette avait invité n’importe qui, grommela l’inquisiteur en appuyant sa joue contre le ventre de son amie. Je te parie ce que tu veux que le type qui est parti en premier est allé droit à l’Ordo Luminis pour leur faire un rapport. Et puis…

Il y avait cette lettre adressée à Juliette. Il se faisait peut-être des idées, mais il n’allait pas non plus ignorer son instinct.

-…Juliette est un peu étrange en ce moment.

Il soupira. Il n’avait vraiment pas besoin que sa vie devienne encore plus compliquée. Dire qu’il commençait à se faire au groupe… Quoiqu’il était prêt à faire une exception pour Marisa…

-Peut-être que c’est juste toutes ces histoires au sujet de frère Ariel et de la Confrérie de l’Aube. Je ne sais pas si tu en as entendu parler à Nouvelle-Sérène, mais ici c’est l’un des principaux sujets de discussion en ce moment. Juliette est forcément concernée.

Il embrassa le ventre d’Alix et se releva pour aller faire chauffer de l’eau.

-Merci beaucoup pour le ménage, au fait. Et désolé pour les fleurs, ajouta-t-il dans un soupir en les voyant la tête en bas.

Une voix lui souffla qu’il n’aurait pas pu contrôler le temps et une autre répliqua qu’il aurait tout de même pu essayer.

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Feat Vaast


Dilay va chercher la serpillère alors que Vaast accroche ses affaires. Elle le laisse se frictionner sous son saoul et astique le sol à deux mains, puis elle va mettre de l’eau à chauffer dans la cuisine. Il aura probablement besoin de quelque chose de chaud.

En revenant dans la pièce principale, Dilay fait la moue en voyant Vaast les mains tendues. Il a l’air d’un chien battu ! Ce qualificatif ne viendrait pas dans la tête de grand monde en voyant l’inquisiteur, l’œil noir, mais Dilay est toute soucieuse alors qu’elle vient se laisser enlacer. Elle caresse la tête qui pique de Vaast et écoute toute son histoire avec attention et flegme… Sauf qu’elle n’y comprend pas grand-chose, et cela se voit, presque comiquement sur son visage.

Elle ne songe même pas que Vaast pourrait se fâcher contre elle, mais elle se dit tout de même qu’il serait probablement mieux qu’il puisse parler à quelqu’un qui en sait quelque chose, que cela lui ferait un poids en moins que de devoir tout expliquer. Cela dit, c’est aussi le moment d’apprendre.

- L-Les fleurs aiment l’eau.

Elle répond avec l’air de dire « duh », mais évidemment elle le taquine et fixe son front pour parfaitement calibrer le point d’impact de son baiser : pile au milieu.

- M-Merci. Pour les fleurs. Elles vont sécher. Moins vite que toi.

Elle assure, désireuse de marquer l’occasion malgré tout, et puis en se redressant elle ajoute :

- Rapport ? Bien ?

Elle lève une main.

- Mal ?

Elle lève l’autre et fait un mouvement de balancier avec les deux, paumes vers le haut. C’est au fond ce qui l’inquiète le plus. Elle se fiche de Juliette, elle veut savoir si Vaast a des ennuis, mais elle ne saisit pas la complexité du problème.

- Connais pas de con-confrérie.

Elle ajoute, avec un haussement de sourcils. Confrérie de l’aube ? Pfff… Ce n’est pas très inspiré, non ? Faut-il vraiment qu’ils fassent tout le temps référence au soleil, partout ?

- T-Tu veux boire un truc ? Une ouverture ? Te changer ? Je ferme les yeux.

Promet Dilay. Elle pare au plus urgent, aussi agaçant que ce soit quand on est pétri d’émotions. Soulager Vaast, s’occuper de lui, et le mettre dans de bonnes dispositions pour parler. S’il se lance dans un long discours avec une chemise toute humide, il va finir par avoir les doigts tout bleus. Et cela ne peut certainement pas améliorer son humeur de tempêter à ce sujet, là, sans avoir eu le temps de se mettre à l’aise.



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Vaast releva la tête et se mordit les lèvres pour ne pas rire nerveusement en voyant la tête que tirait Alix. Évidemment, ce qu’il racontait ne devait pas faire grand sens pour elle.

-Vraiment ? fit-il d’un ton faussement surpris quand elle lui annonça que les fleurs aimaient l’eau.

Il se laissa embrasser et dodelina de la tête.

-Ce n’est jamais vraiment bon signe quand quelqu’un passe la porte de l’Ordo Luminis dans ces circonstances. Il y avait une inquisitrice à la table, tu vois. Et elle a commencé à…

Il hésita. Se lancer dans une explication complète ne ferait sans doute qu’embrouiller les choses.

-…tenir des propos un peu étranges, appuyée par un théologien. Disons qu’à l’écouter on pouvait croire que sa foi vacillait et évidemment, pour une inquisitrice, c’est une chose très sérieuse.

Sa foi en le Lumineux, se demanda Vaast, ou en le dogme ?

-Mais a priori, le rapport ne sera pas sur moi du tout, je ne me suis guère mouillé. Donc je ne suis pas inquiet. Enfin, si, mais pas pour elle.

L’inquisiteur s’étira et se demanda bêtement une seconde pourquoi Alix proposait de fermer les yeux.

Ah. Oui. La cicatrice. Bien sûr.

Il faillit dire qu’elle pouvait garder les yeux ouverts. Après tout, Alix connaissait déjà presque tout de lui et il se doutait qu’elle ne pousserait pas les hauts cris en voyant les marques. D’un autre côté, il ne pourrait pas couper à une explication et cela les entraînerait sur un terrain où il n’avait pas envie de se rendre ce soir.

D’accord. Où il n’avait jamais envie de se rendre.

-Je veux bien boire un chocolat et si tu peux m’amener des vêtements secs… Merci.

Vaast se déshabilla entièrement devant le feu, enfila une chemise propre, puis annonça à Alix qu’elle pouvait rouvrir les paupières.

-Donc, reprit-il en mettant ses chausses. La Confrérie de l’Aube. C’est une sorte de nouveau courant politique. Et religieux, bien sûr, les deux vont ensemble.  Elle est menée par une femme appelée Judith… Elle aurait soi-disant fait démonstration d’un nouveau sort. Une façon d’utiliser la magie de l’ombre que personne ne connaissait. C’est ça qui lui a permis de s’installer sur l’île avec ses fidèles.

Il regarda Alix pour voir si elle mesurait la portée de ce qu’il lui révélait. Peut-être que, comme lui, elle songerait aussitôt que ce nouveau sort pouvait signer un bouleversement dans l’équilibre des forces sur le continent.

L'Alliance était sans doute déjà au courant. Vaast ne doutait pas qu'elle avait des espions dans San-Matheus.

-La Confrérie plaide pour… en gros, qu’on s’occupe des fidèles avant d’essayer d’en amener de nouveaux dans notre giron.

Autant dire qu’elle ne serait sans doute guère pressée de poursuivre la guerre. Peut-être même que Judith voudrait signer une armistice avec l’Alliance, qui sait ? Vaast avait entendu la rumeur courir. Elle avait fait grincer des dents au marché, même si rien de fiable ne venait étayer cette théorie. Si Thélème cessait de se battre, l’Alliance du Pont leur tomberait sans doute dessus pour tous les massacrer, avait affirmé une marchande bavarde à Vaast.

-Alors forcément, l’ordre des missionnaires n’est pas ravi de ces nouveaux concurrents. L’inquisition a l’air plus partagée. Et je connais sœur Juliette, je m’attendais à ce qu’elle vitupère contre la Confrérie, parce que c’est une missionnaire d’assez longue date. Mais pas du tout. Elle nous fait même taire quand on en débat entre nous. Et je suis presque sûr d’avoir vu une lettre de menaces sur son bureau aujourd’hui. Je ne sais pas ce qui se passe.

Rhabillé, Vaast se laissa tomber sur sa chaise et soupira.

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