Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

Page 2 sur 5 Précédent  1, 2, 3, 4, 5  Suivant

When the lights go out - Vaast

Vaast
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Vaast
Thélème
Infos
Occupation : Inquisiteur (sous couverture)
Pièces d'or : 1440
Messages : 610
Congrégation Marchande : 6
Natifs : 3
Thélème : 6
Alliance du Pont : 2
Icone : When the lights go out - Vaast - Page 2 Ke9m
Citation : Am I bitter? Yes. But do I try to move on and let go of past anger? Well, actually no.
Liens
Reput

When the lights go out
Feat Dilay


 
When the lights go out - Vaast - Page 2 Lk0f

Vaast sentit son cœur se serrer en entendant Alix dire qu’elle avait craint de le laisser seul. Qu’il en ait peur lui, soit, mais elle ?

Ne pas se fâcher. Ne pas se mettre en colère même si elle risquait sa vie à force d’inattention. Il se mordit la langue, fit tourner l’idée dans sa tête.

-J’essaierai, souffla-t-il.

Il allait devoir sacrément se retenir la prochaine fois. Se mettre en colère, c’était facile. Avouer sans détours qu’il s’inquiétait, ça l’était moins.

-Ce n’est pas grave que tu n’aies pas de plan. Je peux t’aider à en faire un.

La façon dont elle avait formulé les choses l’embêtait, alors il ajouta :

-Toi aussi, tu es intelligente. Tu crois que tout le monde m’écrit des lettres comme les tiennes ? Fait de la musique comme toi ? Et sait des choses sur… sur les équations, sur les étoiles, tout ça…

Était-il vraiment en train de balbutier parce qu’elle le déconcentrait à frotter sa tête contre son cou ?

Quand elle s’excusa, il pinça les lèvres. Si elle grimaçait, c’est que ça devait être amer à prononcer.

-Parler d’argent est délicat, j'ai compris. Comment je devrais m’y prendre ?

Parce qu’il avait l’intention d’encore dépenser ce qu’il fallait si ça signifiait qu’Alix pouvait vivre mieux ou, dans un cas où elle était malade, juste plus longtemps.

Tout à coup, elle reprit la parole après lui avoir rendu son sourire. Vaast cilla, déstabilisé par le changement de sujet. Elle devait parler de Juliette - il n’avait guère interagi avec grand-monde. Il répondit sans réfléchir, sur un ton admiratif :

-Tu as réussi à lire sur nos lèvres de là où tu étais ?

Ce n'était pas une réponse aux questions sous-entendues d'Alix. Il se racla la gorge.

-Sœur Juliette est ma supérieure. Je ne sais pas si on peut dire qu’on est proches… On s’entend rarement bien. Disons que je la respecte.

Il ajouta avec amusement :

-Ne va pas lui répéter ça.

Comme si c’était Juliette qui allait s’enorgueillir. C’était lui qui ne voulait pas qu’on sache ce qu’il pensait vraiment.

-Je pense à toi aussi. Je pense à toi tous les jours.

Il l’avait murmuré en approchant son visage de celui d’Alix pour effleurer son nez du sien.

-Je ne veux pas autre chose. Je n’ai pas besoin de contrepartie ou de contrat. Non pas que tu ne puisses pas refaire toute la maison si ça t’amuse. Je n’ai aucun attachement pour cet endroit.

Est-ce que ça serait différent une fois les murs peints par Alix ? Sûrement.

Sa demande lui arracha un bref rire un peu étranglé. Sans se faire prier, il lui releva le menton pour l’embrasser.

Alix
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Alix
As de pique
Infos
Occupation : Gérante du Club des Agapes
Pièces d'or : 1584
Messages : 785
Congrégation Marchande : 8
Natifs : 3
Thélème : 2
Alliance du Pont : 5
Icone : When the lights go out - Vaast - Page 2 BRabdNe
Citation : The world owes me a debt, And now I'm here to collect.
Inventaire : Carte, Déguisement de Garde, Pas-de-Soie
Liens
Reput

When the lights

Go out

Feat Vaast


Dilay hoche la tête pour remercier Vaast, et elle la hoche à nouveau quand il lui dit qu’il peut l’aider à monter un plan.

Elle a envie de lui répliquer qu’elle aimerait l’aider, aussi. Il répondrait probablement que c’est déjà le cas et elle devrait lui dire qu’elle souhaiterait ne plus jamais provoquer de crises. Ne plus jamais le rendre triste. Ne plus jamais le pousser dans le brouillard.

Peut-être qu’il se sentirait encore plus triste si elle le lui disait. Encore plus coupable.

Alors Dilay n’ouvre pas la bouche. Elle ne peut pas protéger quelqu’un de la douleur pour toujours, c’est un acquis. Elle n’aurait jamais pensé qu’elle le voudrait. Elle aurait préféré que son père n’ait pas de crises mais, quand ce souhait était né, c’était pour qu’elle n’ait plus à les supporter. Pour Vaast, c’est différent, parce que si ce n’était que ça, elle n’aurait qu’à s’en aller.

Ça ne semble même pas une option – ça n’en est pas une du tout.

Que Vaast tente de relever toutes les choses qu’elle sait émeut bizarrement Dilay. Elle ne pensait pas que sa phrase appeler à des compliments, mais maintenant qu’ils ont franchi les lèvres de l’inquisiteur, ils la réchauffent, et elle en veut davantage. Elle inspire contre le cou de Vaast, tout contre sa peau.

- J-J’ai des éclairs de génie. Toi, tu es intelligent presque tout le temps.

Son ton est léger, elle semble davantage s’en amuser. Vaast a l’esprit d’un stratège. Dilay se dit que toutes ses idées doivent être plus ou moins bonnes. Elle, elle en a simplement beaucoup – beaucoup trop – et parmi toute cette masse, il y en a quelques-unes foutrement superbes.

Quant aux autres…

Elle se redresse alors que Vaast évoque l’argent. C’est un long sujet, un sujet compliqué, et il faut tout déballer, tout formuler… Elle préfèrerait retourner dans le cou de Vaast. Il est à croquer. Elle lorgne dessus, tentée de le mordiller, mais parvient finalement à se montrer raisonnable, non sans avoir fait la moue.

- Je sais pas. J’en parle jamais. J’ai jamais fréquenté quelqu’un d’égal à égale comme ça… Comme toi… Qui avait ton statut. On dirait que je te colle aux basques pour ce que tu peux m’apporter. Quand on sera ensemble pu-publiquement c’est ce qu’on dira.

C’est un fait, selon Dilay, et elle ne l’énonce pas autrement, pas plus qu’elle n’utilise autre chose qu’un « quand » parce qu’ils pourront bientôt s’afficher l’un à côté de l’autre. Elle y veillera. Elle l’a décidé maintenant. C’est trop tard.

- C-C’est mal à l’aise pour moi. Si je parle d’un truc où y a une question d’argent, y a toujours la possibilité que tu m’aides. Mais ça créerait un précédent. L’impression que je peux pas me passer de toi. J’aime pas que tu présentes des choses comme si c’était simple. Simple que si j’avais de l’argent. Or j’en ai pas. Donc c’est pas simple. Ca me fait me sentir mal. Ca me rappelle ce qui me manque. Et ce que tu pourrais donner d’un tour du poignet. Je veux pas me sentir moins que rien avec toi. Et je veux pas que tu me trouves comme une sangsue. Alors…

Elle hausse les épaules.

- Je sais pas.

Elle répète.

- P-Probablement qu’il faudrait plus sentir rien de ça. Que je prenne un cadeau comme un cadeau. Que tu me fasses assez confiance. Que je te fasse assez confiance.

Elle effleure le cil de Vaast du bout du pouce.

- Je veux bien essayer. De pas tenir de comptes. Je veux pas… Je veux pas si… Si on s’entendait plus que tu me ressortes tout ce que je te dois. Que tu l’utilises contre moi.

Ça, ça lui brûle la gorge de le dire. Dilay a une imagination puissante et fertile. Rien que de considérer la position qu’ils puissent se séparer en mauvais termes lui serre la gorge. Fort.
Et justement, voilà que le sujet de l’autre fille passe sur la table.

Sa supérieure. Juliette. Il en a déjà parlé, de vives voix et dans les lettres. Dilay se sent penaude, mais elle ajoute en écho aux paroles de Vaast.

- Promis.

Son ton est taquin. Elle a bien envie d’ajouter qu’il faut la soudoyer pour qu’elle ne parle pas mais maintenant qu’ils sont vraiment les deux pieds dans des sujets financiers, elle ne pense pas que ce soit de très bon goût.

Le ton admiratif de Vaast lui a un peu échappé, mais elle sent bien qu’il prend ça comme une bonne chose, alors elle le contemple, perplexe, et dit.

- Oui.

Même si le ton de la mathématicienne semble un peu interrogateur, comme si elle se demandait ce qu’il y avait de si étonnant à ça. Probablement qu’avec un peu de pratique, Vaast pourrait aussi le faire.

Il est tout proche, maintenant. Il est tout proche et il dit des choses douces, douces comme du miel. Dilay effleure son nez du sien, elle touche son crâne, de son sommet jusqu’à la naissance de sa nuque, l’index léger, un peu tremblant, toujours pas bien assuré.

- J-Je vais le faire.

Elle souffle, comme il lui dit qu’il se ficherait qu’elle refasse sa demeure du sol au plafond. Elle le prend presque comme un défi – celui de rendre l’endroit vivable pour Vaast, de l’y faire s’attacher – alors elle le prévient d’un murmure.

Ensuite, il l’embrasse et Dilay l’embrasse en retour. Avant qu’elle ait pu bien y réfléchir, elle s’assoit carrément sur les genoux de l’inquisiteur, les jambes perpendiculaires aux siennes. Elle répartit son poids pour lui peser le moins possible.

Comme elle est un rien plus grande que lui, ainsi, c’est à elle de lui effleurer le menton pour le redresser. Elle le regarde, les yeux légèrement écarquillés, avant de l’embrasser à nouveau. C’est ce qu’elle veut faire mais c’est aussi plus simple que de le fixer là, comme ça, et de ne pas laisser ses lèvres trembler à cause de la drôle de sensation que cette image lui provoque. Au moins, sa bouche est mise à une agréable contribution.

A mesure que les secondes s’égrènent, Dilay se ratatine un peu contre Vaast. Ses épaules se détendent, et elle rompt leur baiser pour se blottir contre lui alors qu’un bruit inarticulé lui échappe. Le début d’un sanglot qu’on tente de contenir.

Aucun endroit sur l’île ne saurait être plus sûr que celui-ci, et il a fallu que Dilay s’en souvienne – ou le découvre. Maintenant, elle a l’impression d’être un peu moins solide. Que si Vaast ne la tient pas, elle va éclater dans ses bras. Ou peut-être se dissoudre. Peut-être couler, lui échapper, se liquéfier sur le sol.

Elle parvient à signer « désolée » avant de faire de son mieux pour inspirer – ou plutôt renifler – cramponnée à l’inquisiteur.



Alix écrit en #d5a952 - Elle est bègue, malentendante et s'exprime avec un accent.
Elle est également connue sous le nom de Dilay ou d'Alix de Courcelles.
Elle s'exprime à l'oral après un tiret et signe entre guillemets.

Badges:
Vaast
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Vaast
Thélème
Infos
Occupation : Inquisiteur (sous couverture)
Pièces d'or : 1440
Messages : 610
Congrégation Marchande : 6
Natifs : 3
Thélème : 6
Alliance du Pont : 2
Icone : When the lights go out - Vaast - Page 2 Ke9m
Citation : Am I bitter? Yes. But do I try to move on and let go of past anger? Well, actually no.
Liens
Reput

When the lights go out
Feat Dilay


 
When the lights go out - Vaast - Page 2 Lk0f

Vaast fit la moue malgré le compliment. Il eut envie de dire qu’il avait déjà vu Alix impulsive mais pas stupide, d’insister sur la différence, sur tout ce qu’il lui trouvait, comme s’il était vital qu’elle se sache son égale. Il inspira et renonça. Elle avait l’air amusée. Inutile d’alourdir de nouveau le ton de la conversation.

Il tiqua quand Alix parla de son statut. A Thélème, un tel mot aurait été employé pour parler du fait qu’il était inquisiteur et pas pour autre chose.

-Les gens d’ici ne parleront pas de ça. Ils parleront du fait que tu n’es pas convertie, et c’est moi qu’on regardera mal. Dans la Congrégation…

Evidemment que la Congrégation regarderait d’abord leurs fortunes respectives avant le reste. Il haussa les épaules et s’interrompit pour l’écouter. Quand il fut sûr qu’elle avait terminé, il inspira.

-Je n’ai pas de fortune insondable que je dépenserais sans compter ni réfléchir. L’argent n’est pas assez important à mes yeux pour que je sois un jour crispé en songeant au montant investi pour que tu sois heureuse et en sécurité. Tu pourrais me dire que c’est un luxe de trouver l’argent secondaire et… eh bien, ce ne serait pas faux. Ce que je veux dire…

Il effleura encore le visage d’Alix de son nez, glissa sur sa joue, appuya son front contre ses cheveux.

-Si demain on ne s’entendait plus, je ne regretterais rien, à part sans doute les bêtises que j’aurai faites ou dites qui auront causé ton éloignement. Je ne regretterai pas les crêpes que je t’ai offertes. Je ne regretterai pas d’avoir payé un médecin car tu t’es cassé le bras. Je ne regretterai pas d’avoir acheté une robe de noble parce que tu voulais aller à un bal. Si un jour je suis assez stupide pour t’accuser de me devoir je ne sais quoi, c’est que je mérite que tu me quittes.

Il avait parlé très calmement, trop peut-être.

-Quant à Juliette, eh bien… ne te cachant rien, je ne m’inquiète guère de ce que tu as pu surprendre mais la prochaine fois, tu pourras peut-être directement rejoindre la conversation, dit-il un peu timidement. Je te présenterai.

Juliette serait un bon test pour voir les réactions des bonnes gens de San-Matheus. Si elle avait un commentaire à faire, elle viendrait lui en faire part.

Il sourit quand Alix affirma qu’elle allait s’attaquer à la maison et ne se défendit guère quand elle l’empêcha de répondre. Il laissa même volontiers l’élan de la jeune femme le contaminer.

Quand Alix interrompit le baiser en étouffant un sanglot, Vaast l’entoura de ses bras sans chercher à comprendre et la serra contre lui. Il secoua la tête en distinguant ce qu’elle signait et l’embrassa dans les cheveux.

-Tout va bien. Tout va bien.

Il aurait aimé avoir un siège à bascule ou une balançoire. Alix lui semblait être le genre de personne qui aimerait se bercer. Comme il n’avait rien de ce genre sous la main, il la berça lui-même, très légèrement. Il chantonna même bouche fermée en n’utilisant que des notes graves, qu’il trouvait apaisantes.

Il lui sembla que tant qu’elle s’accrochait à lui, rien ne pourrait vraiment lui arriver.

Alix
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Alix
As de pique
Infos
Occupation : Gérante du Club des Agapes
Pièces d'or : 1584
Messages : 785
Congrégation Marchande : 8
Natifs : 3
Thélème : 2
Alliance du Pont : 5
Icone : When the lights go out - Vaast - Page 2 BRabdNe
Citation : The world owes me a debt, And now I'm here to collect.
Inventaire : Carte, Déguisement de Garde, Pas-de-Soie
Liens
Reput

When the lights

Go out

Feat Vaast


Dilay ne demande pas à Vaast si cela le dérange, qu’on lui lance des regards en coin parce qu’il n’est pas avec une femme de foi. Il ne faut pas être très affuté pour deviner – s’il a voulu qu’ils soient partenaires, c’est en connaissance de cause. Et Dilay sait comment ça fonctionne. Parfois, on se trouve des inconforts dans ce qu’on pensait accepter. Si Vaast regrette son choix, il ne le saura qu’après avoir supporté la désapprobation de ses concitoyens.

Dilay préfère continuer comme si de rien n’était en attendant, de peur de soupoudrer de doutes la conversation pour un bête « peut-être ».

Tandis que Vaast parle, Dilay l’écoute. Et tandis qu’elle l’écoute, son visage se crispe un peu. Elle a envie de lui dire d’arrêter. D’arrêter de parler, parce que sinon, elle risque de le croire – la même chose que d’habitude.

Mais voilà, il a l’air d’y croire lui-même. D’y penser. D’être sincère, même. Et, Dilay, pourtant sceptique et dure, n’a guère envie de débattre. Elle veut aussi que ce soit vrai.

Elle pourrait lui répliquer qu’il ne serait probablement pas la raison de leur séparation. A la place, elle tente de faire le tri dans tout ce qui tape sous son crâne, trouver un coin de calme, nichée là entre la terreur et l’extase.

Vaast trouve tous les mots justes. Il se rattrape, formule ses inquiétudes ou ses critiques avant qu’elle n’ait à les énoncer. Il évoque une robe, chose que Dilay désire depuis des mois, et l’idée de le voir débarquer devant un médecin ébahi, bourse à la main, a quelque chose d’amusant.

- T-Tu pourrais me payer une robe d’ici… On en avait parlé.

Propose la mathématicienne alors que sa main finit sa course au creux de la nuque de Vaast. Ce serait amusant, de faire les étales avec l’inquisiteur, de faire comme si elle avait le budget, pour une fois. Une robe n’est jamais pas un petit investissement mais Dilay se doute que l’uniformité du tissu à Thélème doit couper quelques coûts dans la confection.

- Je suis pas très pré-prévenante avec l’argent des autres, Vaast. J’ai de l’amour propre, alors je me laisse pas entretenir. Mais j’ai toujours été la dernière à payer ma tournée, même quand je pouvais.

La mathématicienne ne veut pas tempérer la générosité de son partenaire mais, malgré tout, il lui semble juste de le prévenir. Elle n’a jamais fait, dans ses souvenirs, de demandes extravagantes, mais elle n’est pas la dernière à se servir.
- D-Dans la Congrégation, c’est avoir de l’influence ou de l’argent qui donne du pouvoir. Souvent l’argent donne l’influence. Ça donne plus que du pouvoir. Ça donne de la valeur. Aux choses et aux gens. Une vie a un prix et les nobles savent très bien comment le fixer. Je sais que c’est pas pareil à Thélème mais je veux pas qu’on puisse dire que j’apporte rien… Rien sur notre table, à toi et à moi.

Elle pousse un soupir un peu dramatique avant d’ajouter :

- Je veux pas qu’on dise que je suis une bonne à rien.

C’est pourtant ce qu’elle affirme elle-même, régulièrement, et à sa tête, presque comique, on devine qu’elle a envie d’ajouter « même si je le suis un peu ». Elle fait la moue, le visage contracté, la commissure des lèvres pincée.

Au fond, elle veut savoir pourquoi elle mérite sa place. Pourquoi c’est elle et pas quelqu’un d’autre. Pourquoi cela fait sens quand rien ne semble trop en avoir dans cette histoire.

D’habitude elle ne s’en préoccuperait pas autant, si l’impression d’être un imposteur ne lui collait pas à la peau, que la pensée qu’il n’y a aucune logique dans la loyauté de Vaast ne continuait pas de l’asticoter.

Dilay donne un petit coup de nez à Vaast quand celui-ci propose qu’elle s’avance, la prochaine fois.

- T’as pas peur que je lui donne la frousse ?

S’amuse-t-elle. Il ne lui faut pas longtemps pour retomber dans ses affres de vilaine fille, pour se donner un genre, comme un parfum qui cache – mal – l’odeur de la peur.

Mais ensuite, elle sourit.

- D’accord. Je le ferai. Puis t’as pas à trop t’inquiéter. J’ai rien retenu.

C’est que oui, elle est capable de comprendre ce qu’on dit de loin, mais tout entreposer dans sa tête de linotte, c’est une autre histoire. Elle essaie d’évincer le souvenir de Vaast, planté devant Juliette, tout protecteur.

Ça arrivera encore des tas de fois. Et ça ne veut rien dire. Isaure disait toujours que la jalousie était un des traits les plus affreux d’un amant et Dilay se connaissait tout un tas de mauvais penchants, mais découvrir qu’elle a celui-là en plus la chagrine un peu.

Ce n’est pas la goutte qui fait déborder le vase. Il y a un océan de contrariétés avec.

Si Dilay pouvait peindre une image de l’intimité – si elle pouvait pendre tout court – elle épinglerait ce moment précis. La tête posée contre le torse de Vaast, elle n’entend que lui, sa voix et la vibration dans sa poitrine. Elle peut cacher les quelques larmes qui roulent le long de ses joues. Avec des mains tremblantes, elle tente de retirer ses lunettes pour sécher ses pommettes. Malheureusement, ses doigts sont pris de véritables soubresauts et même ses dents se mettent à claquer. Elle serre la mâchoire pour éviter de mordre sa langue. Dilay respire un peu plus vite. Elle ferme fort les yeux, sans savoir si elle veut empêcher les larmes de venir, ou au contraire, qu’elles coulent plus vite, pour enfin en être débarrassée.

Dilay ne s’inquiète pas, mais elle oublie d’en réconforter Vaast. Elle a déjà vécu ce genre de choses, sous l’emprise de certaines substances, après des périodes d’examens particulièrement intenses. L’impression de redescente, brutale. Le corps, trop longtemps privé de sommeil, trop sollicité, semble volontairement la priver de toute sa force, comme une punition.

Dilay pose sa tête au creux de l’épaule de Vaast et pousse un long gémissement inarticulé, étouffé par le tissu et la peau. Quand elle se tait, sa masse retombe, lourde comme un cadavre, dans les bras de l’inquisiteur. Dilay halète, Dilay sanglote, mais elle n’arrive pas à pleurer pour de bon.

Elle n’essaie plus. Elle ferme les yeux et se laisse aller. Avant. Arrière. Avant. Arrière. Elle tente de respirer à ce rythme-là. Quand elle peut, elle essuie sa bouche, qui même elle, toute tétanisée l’instant d’avant, a un peu de bave à la commissure.

Singulièrement, Dilay n’éprouve pas de honte. Alors qu’elle a détaché sa tête de l’inquisiteur, elle garde une main posée sur son torse, pour continuer de sentir son cœur, continuer de sentir son souffle.

Quand enfin elle reprend la parole, plusieurs minutes se sont écoulées, et sa voix est incroyablement rauque, semblable à un grognement.

- ‘Suis… C-Contente d’être ici. J-J-Je veux qu’on f-f-fasse tout ce qu’on a dit. J-J’ai hâte.

Elle le dit avec sincérité et aussi une forme de détermination, en cherchant le regard de l’inquisiteur, résolue à ce que personne ne puisse lui dérober son bonheur.

- Ça va être b-b-bien. Ça va être mieux que bien.

Elle saisit une des mains de Vaast, la prend dans la sienne, et l’amène à ses lèvres pour y piquer des baisers, sans cesser d’observer l’homme.

- M-Mais avant faut qu’on discute du plan. Je suis prête, maintenant.

Et elle serre les doigts de Vaast, elle les presse. Elle a beau s’y accrocher, c’est avec douceur, et quand elle presse sa joue contre eux, c’est avec tendresse. Quand elle regarde Vaast, c’est avec confiance.



Alix écrit en #d5a952 - Elle est bègue, malentendante et s'exprime avec un accent.
Elle est également connue sous le nom de Dilay ou d'Alix de Courcelles.
Elle s'exprime à l'oral après un tiret et signe entre guillemets.

Badges:
Vaast
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Vaast
Thélème
Infos
Occupation : Inquisiteur (sous couverture)
Pièces d'or : 1440
Messages : 610
Congrégation Marchande : 6
Natifs : 3
Thélème : 6
Alliance du Pont : 2
Icone : When the lights go out - Vaast - Page 2 Ke9m
Citation : Am I bitter? Yes. But do I try to move on and let go of past anger? Well, actually no.
Liens
Reput

When the lights go out
Feat Dilay


 
When the lights go out - Vaast - Page 2 Lk0f

Pourquoi Alix se crispait-elle toujours quand il faisait des déclarations ? Vaast mit cette question de côté avec la centaine d’autres qu’il avait.

-Je n’ai pas oublié. Je voulais juste qu’on déjeune avant d’aller au marché.

C’était quelque chose qui ne lassait pas de le surprendre, voire de l’impressionner. A peine avaient-ils atteint la conclusion d’un sujet difficile qu’Alix, un pied dans le présent et l’autre dans le futur, cherchait la prochaine étape.

-Tu n’as pas à être prévenante avec mon argent. Ce n’est pas à toi de l’être. C’est moi qui propose et c’est moi qui suis responsable de ce que je fais de mes fonds.

Il émit un grognement quand elle exposa l’importance qu’avaient l’influence et l’argent aux yeux de la Congrégation, tenté de critiquer tous ces marchands aux poches pleines d’oursins mais cousues d’or.

-Si quelqu’un le dit, ce sera dans mon dos, à moins qu’il ne soit doté d’un très mauvais instinct de survie.

Il sourit en coin, espérant la faire sourire aussi en retour, et s’esclaffa pour de bon quand elle suggéra qu’elle pourrait effrayer Juliette.

-Tu pourrais si tu le voulais vraiment. Juliette n’est pas très à l’aise avec l’Alliance - ce n’est pas rare en Thélème, sans surprise. Mais je serais content qu’elle t’apprécie.

Et puis, il n’ajouta plus rien, se contentant de bercer Alix dans un silence tout relatif à cause du chant très bas. Il ne bougea pas en la sentant trembler, pleurer ou gémir ; c’était comme si son amante était en train de traverser une grotte immergée. Il fallait juste qu’elle tienne jusqu’à pouvoir sortir la tête de l’eau pour respirer.

Vaast adressa seulement en pensée une prière à Saint Matheus pour demander son soutien.

Quand Alix lui parla, il dut se concentrer pour saisir tous les mots. Ne la quittant des yeux que brièvement, il détacha un bras d’elle pour attraper sa tasse et la lui tendre afin qu’elle puisse boire. De l’autre main, il écarta de son visage les cheveux qui s’y étaient collés. Elle avait les yeux rougis.

Le jour où il mettrait la main sur ceux qui avaient tenté de l’écraser, pensa l’inquisiteur en essuyant les joues d'Alix, ce serait à leur tour de prier tous les saints en espérant obtenir une aide dont il s'assurerait qu'elle ne vienne pas.

-Très bien. Je vais reprendre mes idées une à une.

Il embrassa Alix sur la tempe dans un geste spontané. Il ne savait si c’était pour la remercier de le regarder ainsi ou par admiration pour sa capacité à se relever si vite. Peut-être un peu des deux.

-Tu pars donc pour la Congrégation et Verona t’a recommandé de t’adresser à Thaddeus, commença-t-il d'une voix posée. Il serait bon de comprendre pourquoi. Verona a forcément un intérêt dans l’affaire, ne serait-ce que celui de soutenir Thaddeus. Quant à ce dernier, s’il voit qu’il est ta seule option, il pourrait te proposer quelque chose de désavantageux. Que veux-tu, toi ? Quels sont tes critères ? Qu’es-tu prête à faire ou non et quels sont tes objectifs ?

Alix
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Alix
As de pique
Infos
Occupation : Gérante du Club des Agapes
Pièces d'or : 1584
Messages : 785
Congrégation Marchande : 8
Natifs : 3
Thélème : 2
Alliance du Pont : 5
Icone : When the lights go out - Vaast - Page 2 BRabdNe
Citation : The world owes me a debt, And now I'm here to collect.
Inventaire : Carte, Déguisement de Garde, Pas-de-Soie
Liens
Reput

When the lights

Go out

Feat Vaast


Dilay opine du chef. Déjeuner était une bonne idée. Il faudrait qu’elle finisse son jus de fruit presque intouché. Elle ne se presse pas. Vaast n’a pas indiqué d’horaires particuliers à respecter.

- D’accord.

Dit à nouveau la mathématicienne quand l’inquisiteur lui explique qu’il a la main sur ses finances. Il n’a pas tort et Dilay ne se donne absolument pas le crédit d’être capable de lui faire faire quelque chose qu’il ne veut pas. Ce n’est pas comme si elle était une fine manipulatrice même en y mettant tous les efforts, de là à abuser quelqu’un sans même le vouloir…

La remarque de Vaast tire effectivement un sourire narquois à Dilay, et alors qu’il évoque Juliette, elle souffle le début d’un rire.

- J-J ’essaierais d’être sage.

Promet-elle avec un nouveau sourire, quoi qu’un peu malicieux. Probablement qu’elle fera véritablement de son mieux, surtout si cela tient à cœur à Vaast. Elle ne compte pas annoncer à qui que ce soit de l’entourage de l’inquisiteur qu’elle vient de l’Alliance… Et elle n’a pas eu tant de difficultés avec les comparses de Lucia.

En d’autres circonstances, Dilay aurait probablement renchérit en demandant si c’était vraiment comme ça – sage – que Vaast l’appréciait, mais l’humeur n’y est pas.

La mathématicienne prend la tasse que l’inquisiteur dépose entre ses mains et boit un peu du liquide encore tiède pour tapisser sa gorge malmenée. Ses mèches collent à son front avec un rien de sueur, comme si elle avait fait un effort, couru sur une petite distance. L’œil de Dilay n’est pas moins vif mais elle ne paraît pas tout à fait remise de la veille, et à l’évidence la petite crise n’aide pas. Elle agite légèrement ses jambes pour les détendre et trouver une position confortable, tandis que Vaast présente à nouveau chacun de ses points. Entre chaque, Dilay sirote sa tasse. Elle a lâché la main de l’inquisiteur pour qu’il soit libre de ses mouvements.

Elle repose le contenant quand il est temps de répondre. Elle se redresse et s’étire, quittant les genoux de Vaast. Elle fait quelques pas dans la pièce pour tenter de décontracter ses muscles un peu goures, et chasser l’agitation qui la traverse. Elle essaie de rester dans le champ de vision de Vaast.

- Verona est dans les mines. A mon avis, si elle en a à Nouvelle-Sérène, la position de Thaddeus l’arrange. Elle produira plus.

Commence Dilay, qui ne fait qu’émettre des suppositions, puisque la femme n’a fait que lui confier son domaine d’affaires. Cependant, de l’avis de la mathématicienne, il ne faut pas être un génie pour percuter.

- M-Même. Si elle est alliée de Thaddeus, c’est que Thaddeus lui a promis des trucs monétaires. Elle dit qu’elle aimerait bien voir la famille de Courcelles à nouveau dans la partie.

Impossible de croire que ce soit la seule raison de ses conseils et le scepticisme de Dilay s’entend. Elle se met à avancer sur la pointe des pieds.

- V-Verona m’a dit d’aller voir Thaddeus et de lui raconter mon histoire. Que ce serait inspirant pour des gens. Bien des trucs de bourgeois, ça.

Grommelle Dilay, qui n’a visiblement aucun intérêt à être une inspiration pour qui que ce soit. A l’idée même que sa situation soit ainsi portée à l’attention de tous, ses orteils se recroquevillent un peu. Elle repose ses talons par terre.

- Ce serait un peu un gant jeté à de Bardi. Mais ça voudrait dire que quelqu’un me soutient. Pu-publiquement. Je pensais pas à un truc aussi… poussé. Je voudrais juste un travail. Comme Thaddeus vent des terrains… Je me disais… Peut-être qu’il m’em-emploierait comme architecte ?

Elle pose son dos contre le mur, comme s’il fallait qu’elle s’appuie pour ne pas être emportée d’un vertige à cette idée, ou qu’avoir quelque chose de solide contre elle empêchait quoi ou qui que ce soit de se glisser dans son angle mort. Tiraillée par un malaise diffus, Dilay retire ses lunettes pour les essuyer contre la chemise qu’elle porte toujours.

- J’ai un diplôme d’une académie de l’Alliance. Je peux le faire valoir. Mais me manque l’ex-expérience. J’ai pas d’argent, alors Thaddeus va me voir arriver et me cueillir, ouais. Mais je me disais… Je connais Erika, de la taverne, et je croise plein de gens en jouant là-bas. J’ai des amis dans la garde. Des gens me parlent, depuis la fête. Je pourrais peut-être continuer de gratter un peu par-ci, par-là, et arriver avec… Quelques soutiens ? Que Thaddeus se dise qu’il a intérêt à me prendre, parce que je vais parler de lui en bien. Moi, je suis prête à défendre sa cause.

C’est que ça fait une belle jambe à Dilay qui emporte le duel, d’Ortian ou d’Altieri, et vraiment, si elle doit se positionner, ce ne sera pas du côté de la noblesse et de ses projets hors sol. C’est facile pour eux d’évoquer les liens avec les Natifs plutôt que l’extension quand ils ont déjà de magnifiques parcelles en ville.

Dilay a un sourire qui ressemble davantage à une grimace. Elle doute que d’Ortian accepte de se faire exproprier de son domaine si les Natifs lui demandaient gentiment de rendre son lopin de terre.

- J-Je peux faire des trucs illégaux mais de petits trucs illégaux. Comme…

Dilay fait la moue.

- Tout ce qui est petit – elle mime entre son pouce et son index – et illégal dans la Congrégation c’est ce qui est pas vu pas pris. Je sais pas si je pourrais pas me faire prendre. Alors si je suis pas sûre, je veux rien faire. Je peux mettre mon poing dans la gueule de quelqu’un, c’est le seul truc que je peux garantir.

La mathématicienne se décolle du mur et vient se rassoir. Elle étend ses jambes pour les poser sur les genoux de Vaast et ainsi prolonger le contact entre eux. Ce n’est pas tout – elle pousse un gémissement en s’étirant une nouvelle fois et tire un bruit sinistre à ses articulations quand elle fait craquer sa nuque. Avachie sur sa chaise, elle grommelle.

- J-J’ai l’impression qu’une charrette m’est passée dessus.

Elle arrive malgré tout à se redresser pour saisir son verre de jus. Au début, elle essaie de l’attraper sans avoir à bouger du fond de la chaise, ses doigts s’agitant dans le vide, mais elle finit par renoncer et par se pencher tout à fait. Elle prend une bonne lampée de sa boisson, comme elle aurait pris d'un autre breuvage ambré, et ferme les yeux. Après avoir laissé passer quelques secondes, elle ajoute :

- J-J'ai pensé à la Garde. Je pourrais me passer de tout ça et demander à être intégrée au régiment de Nouvelle-Sérène. J'aurais une paie. Et toi et moi, on aurait la paix. Mais...

Quel retour en arrière ce serait. Dilay a envie de se recroqueviller sur elle-même rien qu'à cette idée, alors évidemment, elle fait tout l'inverse. Elle se déplie, lance ses bras de chaque côté de sa tête, pour ne toucher que le vide.



Alix écrit en #d5a952 - Elle est bègue, malentendante et s'exprime avec un accent.
Elle est également connue sous le nom de Dilay ou d'Alix de Courcelles.
Elle s'exprime à l'oral après un tiret et signe entre guillemets.

Badges:
Vaast
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Vaast
Thélème
Infos
Occupation : Inquisiteur (sous couverture)
Pièces d'or : 1440
Messages : 610
Congrégation Marchande : 6
Natifs : 3
Thélème : 6
Alliance du Pont : 2
Icone : When the lights go out - Vaast - Page 2 Ke9m
Citation : Am I bitter? Yes. But do I try to move on and let go of past anger? Well, actually no.
Liens
Reput

When the lights go out
Feat Dilay


 
When the lights go out - Vaast - Page 2 Lk0f

-Les mines, répéta Vaast. Quel rapport avec les positions de Thaddeus ? Que prône-t-il exactement ?

L’inquisiteur regarda Alix déambuler dans le salon. Des trucs monétaires, disait-elle - évidemment. La préoccupation principale de la Congrégation était de s’enrichir. Jusque-là, c’était clair, sinon qu’il ne voyait pas quel rôle Alix était censée jouer dans tout ça. Il ouvrit la bouche pour le demander, mais elle lui fournit la réponse avant qu’il n’ait eu le temps de formuler sa pensée.

Vaast tenta d’imaginer le tableau que brossait la mathématicienne. Peut-être un entrefilet dans un journal qui raconterait sa sinistre mésaventure. Quelques rumeurs dans une fête. Des bavardages à la taverne du Denier, dans les rues, au travail, pendant les rondes de la Garde… On s’apitoierait sur le sort de cette demoiselle née pauvre, charitablement adoptée, puis réduite à rien à cause d’une poignée de puissants. Un conte digne de Thélème.

Mais Alix ne parlait pas de cela, se raisonna l’inquisiteur. Elle parlait d’inspiration. Pour la Congrégation, l’histoire n’était pas intéressante pour les mêmes raisons. Elle l’était parce que ladite pauvre demoiselle était parvenue au sommet et allait se battre pour le rester.

-Ça pourrait t’aider, oui. Tu aurais du soutien. Mais à partir du moment où tu confies ton histoire à des gens qui ont plus de moyens que toi, tu prends le risque qu’elle t’échappe. Elle pourra être racontée différemment de ce que tu aurais voulu et utilisée à des fins peu charitables. D’un autre côté… De Bardi ne doit pas se priver de raconter sa propre version de son côté. C’est une manière de reprendre un peu de contrôle. Si ce Thaddeus et Verona se révèlent être des alliés solides, ce qui reste à voir, ce pourrait être une idée… potable.

Architecte. Vaast haussa les sourcils et la regarda s’appuyer contre son mur.

-Ma foi… Oui, tu pourrais faire valoir ta position et proposer de travailler comme architecte. J’avoue que je n’y connais pas grand-chose dans ce domaine. Il peut demander quel genre d’expérience ?

Il fit la moue quand Alix évoqua la possibilité de donner dans l’illégalité et plus encore quand elle avoua ne pas être certaine de s’en tirer sans dommages. Comme toutefois elle ajoutait qu’elle ne voulait rien faire sans certitudes de ce côté-là, il se contenta de hocher la tête.

Sa métaphore sur la charrette lui tira un sourire désolé et il tendit la main pour caresser la joue de la jeune femme.

-La Garde ressemble à une situation de repli, sans parler du fait que je doute que tu t’y épanouisses.

Imaginer Alix en uniforme n’était pas difficile, mais cela lui donnait envie de faire la grimace. La Garde n’était pas exactement réputée pour encourager les esprits brillants à briller plus fort.

-Si le plan de Verona réussit - car pour l’instant, force est de constater que c’est le sien - tu avanceras sur deux sujets à la fois. Tu récolteras une base de soutien contre de Bardi et tu auras un travail. Le tout dans la Congrégation.

Vaast étira ses bras lui aussi et se releva pour commencer à ranger les reliefs du petit-déjeuner.

-On va aller au marché avant que tous les étals ne soient dévalisés ! On en reparlera en rentrant.

Alix
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Alix
As de pique
Infos
Occupation : Gérante du Club des Agapes
Pièces d'or : 1584
Messages : 785
Congrégation Marchande : 8
Natifs : 3
Thélème : 2
Alliance du Pont : 5
Icone : When the lights go out - Vaast - Page 2 BRabdNe
Citation : The world owes me a debt, And now I'm here to collect.
Inventaire : Carte, Déguisement de Garde, Pas-de-Soie
Liens
Reput

When the lights

Go out

Feat Vaast


- Que Nouvelle-Sérène s’agrandisse. Partout. Qu’on ait plus de terre. Qu’on l’exploite.

Résume brièvement Dilay qui elle-même ne semble pas très intéressée par ce que Thaddeus pense, au fond. C’est un moyen pour atteindre une fin. Elle lui accorde de bons points – si Thaddeus l’emportait dans l’opinion, des gens comme Rosmunda pourraient monter leurs commerces et cette île deviendrait ce qui a été promis ; une terre d’opportunité.

- La ville se dé-développe pas assez rapidement par rapport au nombre de gens qui arrive.

Et cela, c’est aussi l’affaire de la mathématicienne. Si les choses continuent à ce rythme il va falloir se battre pour sa place et sa pitance. Connaître une disette sur une île aussi abondante en ressources serait un échec cuisant pour la Congrégation. Ce n’est pas trop le souci de Dilay ; elle ne veut pas souffrir de la fin, pas plus qu’elle ne désire voir qui que ce soit tomber d’inanition devant elle. Elle se rappelle de corps sans force alignés dans les allées les plus ombragées de Khorshid, de l’odeur abominable parce qu’ils ne pouvaient plus de mouvoir tandis qu’ils glissaient vers l’inconscience dont on ne revient pas….

Le souvenir ne fait pas frémir Dilay. Ca fait du bois au feu au lieu de l’éteindre.

Elle-même ne connaîtra pas ça. Elle se l’est dit alors, elle y tient encore.

Alors que Vaast spécule sur le fait que l’histoire de la jeune femme pourrait être utilisée différemment, Dilay brandit un index qu’elle commence à ajouter en opinant du chef avec vigueur.

- E-E-Exactement ! Le procès était basé sur dire des trucs faux à ce sujet, aux juges mais pas qu’à eux. La moitié de Khorshid doit savoir que je suis horrible !

Elle met ses mains comme des griffes et fait une grimace où se lit un peu de la rage qui lui fait bouillir les tripes. C’est pour rire, comme pour se grimer en monstre, mais il est bien là quelque part sous la surface, celui qu’ont tant redouté ses anciens amis.

- Quoi que Thaddeus en dise, ça pourra pas être pire. Si de Bardi vient pour moi, il fera tout pareil. Il dira les mêmes choses à tous les gens que je connais à Nouvelle-Sérène. Il les paiera.

Dilay se renfrogne parce qu’elle envisage mal la très ambitieuse Erika décliner une coquette somme, et ça lui fait grincer les dents.

- U-Un jour faudra que j’en parle. Et ce sera déjà plus à moi. Je dois savoir quand en parler. Et comment. Pour que ce soit le moins déformé.

La mathématicienne dévisage l’inquisiteur. Evidemment, elle compte sur lui, mais au cas où son expression insistante et un peu suppliante ne serait pas suffisante, elle ajoute :

- J-J’ai besoin de toi.

Sa tête frisée appuyée contre le mur tout rouge, Dilay fait la moue. Toute ce qui concerne l’architecture, elle n’y a pas beaucoup réfléchi, et son visage exprime très vite la gêne. Elle ne peut pas blâmer Vaast, il ne sait pas qu’il a mis les pieds sur un terrain glissant et sensible, d’autant que c’est elle qui l’y a invité.

- Me demander dans quoi j’ai déjà travaillé. Des projets. J’ai pas encore vraiment fait de trucs… Pas qu’il puisse voir…

Ce n’est pas illogique, même si elle avait soumis des plans, ce serait dans l’Alliance du Pont, sur le continent. Bien loin de Thaddeus et de ses préoccupations. Mais l’idée de mentir semble un peu ridicule à Dilay – elle le fait si mal que…

- F-Faudra qu’on fasse le truc avec le miroir !

S’exclame la mathématicienne tout à trac avant d’ajouter tandis qu’elle revient à la table.

- Je peux vendre mes plans pour la gestion de l’eau. Si on veut loger du monde je peux faire un système comme dans l’Alliance avec une di-distribution commune centrale… ‘Puis les gens qu’ont pas trop les moyens ils ont mis toutes les économies d’une vie pour venir sur Teer Fradee. Ils vont pas vouloir loger dans un cabanon. Faudrait un plan qui leur donne l’impression que c’est vachement chouette tout en réduisant les coûts de construction. Les cubes, c’est bien. Faciles à construire, on cloi-cloisonne l’intérieur… Un lopin de terre ! Qui se rêve pas de posséder de la terre, de la vraie, même si c’est un bout de machin devant son porche ?

Dilay s’explique à grands renforts de gestes. Ses mains retombent avec un bruit mat sur ses cuisses quand elle soupire.

- Ce sont que des idées. J’ai pas le… Le bagout pour les présenter bien. Je vais me mettre à bé-bé-bégayer et ensuite…

Elle fait la grimace. Il y a intérêt qu’elle lui dessine de jolies et larges fenêtres car elle voudra sûrement passer à travers l’une d’elle pour s’enfuir si elle est doit s’expliquer davantage. Il ne suffit pas de lancer un mot magique comme « cube » pour avoir l’approbation d’un projet couteux, quoi que cela fasse parfaitement sens dans l’esprit de Dilay. Elle ne peut demander à personne de lui faire confiance comme ça. Il faudra qu’elle présente consciencieusement, patiemment… Elle s’en sait tout bonnement incapable.

- Je connais aussi les matériaux qui résistent à des climats ex-extrêmes.

Ajoute cependant la jeune femme qui semble réfléchir à ses arguments bien après avoir réfléchi à tout un plan compliqué pour s’attirer des soutiens. On pourrait presque s’enchanter que Vaast lui ait demandé – il est possible qu’elle ait improvisé sur le tas, juste devant Thaddeus, s’il ne l’avait pas fait.

Dilay laisse sa joue aller contre la main de Vaast, comme elle le fait souvent, comme un chat paresseux qui demande plus de caresses.

- C-Ca te dérangerait d’être avec une Garde publiquement ?

Demande la mathématicienne sans détour. Elle opine ensuite légèrement du chef à la conclusion de l’inquisiteur, mais reprend la parole :

- Je te le dis. Si je me fais des soutiens à moi avant peut-être que ce sera pas que son plan. Peut-être que je pourrais avoir l’air utile. Pour moi. Pas que pour mon nom. Y a des tas de gens riches qui emploient des gens moins riches pour faire des trucs… Si je rends service à quelqu’un, j’aurais l’air… Mieux. Tu crois pas ?

Comme Vaast se relève, Dilay retire promptement ses jambes de ses cuisses. Elle agite les mains de façon désordonnée quand elle constate qu’il va débarrasser le repas et s’empresse de finir son jus de fruit et sa part de gâteau en sautillant derrière lui vers la cuisine.
- J-Je suis pas habillée ! Faut que tu me dises ce que j’ai le droit de faire ! De pas faire !

S’exclame Dilay, qui fait preuve d’une bonne volonté exemplaire pour son caractère en acceptant de se laisser donner des instructions – en le demandant, même. Elle tire sur la chemise de Vaast, seul habit qu’elle a sur le dos pour le moment, alors qu’une pointe de panique la saisit. C’est bien. Elle-même la sensation de l’adrénaline qui envahit ses veines.
Sortir à San-Matheus faire la touriste est proprement stupide. C’est exactement pour cela que ce sera amusant.



Alix écrit en #d5a952 - Elle est bègue, malentendante et s'exprime avec un accent.
Elle est également connue sous le nom de Dilay ou d'Alix de Courcelles.
Elle s'exprime à l'oral après un tiret et signe entre guillemets.

Badges:
Vaast
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Vaast
Thélème
Infos
Occupation : Inquisiteur (sous couverture)
Pièces d'or : 1440
Messages : 610
Congrégation Marchande : 6
Natifs : 3
Thélème : 6
Alliance du Pont : 2
Icone : When the lights go out - Vaast - Page 2 Ke9m
Citation : Am I bitter? Yes. But do I try to move on and let go of past anger? Well, actually no.
Liens
Reput

When the lights go out
Feat Dilay


 
When the lights go out - Vaast - Page 2 Lk0f

Le résumé fit sourciller Vaast. C’est qu’Alix n’avait pas l’air très emballée par le programme - et lui-même n’était pas certain de l’être non plus. Teer Fradee n’était pas une île si vaste que cela. Elle ne pourrait pas accueillir tous les pauvres hères du continent. Bien sûr, la Congrégation et les Nautes devaient s’en mettre plein les poches en vendant de faux tickets de sortie. Mais que feraient-ils avec une île réduite à une copie surpeuplée de Nouvelle-Sérène ?

-Je vois. Et qui est Thaddeus, exactement ? Un noble ? Un marchand ? Un politique ? Les trois ?

La grimace d’Alix n’amusa pas Vaast. Il pinça les lèvres.

-C’était facile pour de Bardi de payer des commis de cuisine pour raconter des horreurs. On ne corrompt pas aussi facilement un aristocrate. Imagine qu’il fasse tinter des pièces d’or devant Verona ! Elle lui rira au nez. Ce ne sera plus suffisant.

Il dodelina de la tête et offrit un sourire à Alix quand elle affirma avoir besoin de lui.

-Tout dépend de l’image que tu veux donner. Ici, à San-Matheus, il faudrait te montrer comme une pauvre âme broyée par un puissant. Thélème regorge de contes de ce genre où le jeune homme de modeste condition mais vertueux doit triompher du riche corrompu…

Il s’interrompit brièvement et observa Alix. Il lui faudrait être sacrément déterminée pour maintenir les apparences nécessaires au fonctionnement de cette version de l’histoire. De Bardi s’appuierait sans doute sur ses accès de violence et les fois où il l’avait vue ivre. Il faudrait présenter la jeune femme comme ayant été perdue, acculée de tous côtés, cédant au péché malgré elle… et puis, bien sûr, elle l’avait rencontré lui.

Elle devrait sans doute se convertir.

Vaast se pinça l’arête du nez et inspira.

-Tu peux aussi la jouer battante. Dire que tu veux arracher la victoire parce qu’elle ne serait pas que pour toi. Ce serait hautement symbolique pour tous les gens qui ne peuvent que rêver d’avoir l’occasion de battre un noble à son propre jeu. Il faudrait jouer de délicatesse pour toujours faire sentir que tu es du côté du peuple que tes draps soient en soie ou non.

Au moins, elle n’aurait pas à baisser la tête. Peut-être cela lui serait-il plus facile.

-A toi de voir, Alix. On peut essayer de jouer sur les deux tableaux, mais ça ne tiendrait pas bien longtemps. Tu as déjà des pistes de soutiens dans la Congrégation. Peut-être ce choix est-il le plus logique. Ensuite, on pourra même tenter d’arracher quelques soutiens à de Bardi.

Vaast cilla alors qu’Alix entamait une réponse quant à l’architecture. Le miroir ? Quel truc ?

-On a prévu de faire des plans de miroir ?

Il écouta sans l’interrompre sa longue explication en hochant régulièrement la tête. Il était incapable de dire si les idées d’Alix étaient pertinentes, mais elle en avait, c’était déjà ça.

-Tu devrais écrire. Faire des plans et rédiger une explication, un argumentaire. Tu t’en tirerais à merveille. Tu vends tes talents d’architecte, pas ta capacité à amuser un public. Tu es là pour présenter un plan qui tient la route. Si Thaddeus préfère un plan minable mais qu’on lui vendra comme réinventant la roue, c’est son problème.

Il releva le menton avec un rien d’arrogance, puis la question d’Alix lui tira un rire.

-Non. Ça ne me dérangerait pas. Ce qui me dérange, c’est d’imaginer un esprit comme le tien à l’étroit dans un uniforme. Je n’ai pas oublié tout ton discours sur la porte de sortie que représentait la Garde pour plein de gens et l’honneur qu’il pouvait y avoir à y appartenir… Mais tu vaux tellement mieux, Alix. Tu sais te battre, soit, mais tu te verrais passer ta vie à la risquer et à obéir aux ordres de gens pas fichus d’écrire un rapport mieux que toi ?

Il hocha la tête.

-Bon. Ça ressemble à un début de plan.

Il adressa un nouveau sourire à Alix, en coin celui-là, et se mit à rire tandis qu’elle sautillait derrière lui.

-Dans le doute, incline simplement la tête pour dire bonjour, merci ou au revoir. Si on te souhaite quelque chose, comme que Saint Matheus veille sur toi, réponds “Ainsi que sur vous” ou quelque chose de cet acabit. Je déconseille bien sûr de critiquer haut et fort nos chapeaux, notre architecture ou que sais-je encore.

Vaast s’attela à la vaisselle tout en parlant, puis laissa Alix monter à l’étage enfiler ses vêtements. Lui-même s’agenouilla un instant devant son autel pour allumer une bougie et formuler une brève prière à Saint Matheus.

Alix
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Alix
As de pique
Infos
Occupation : Gérante du Club des Agapes
Pièces d'or : 1584
Messages : 785
Congrégation Marchande : 8
Natifs : 3
Thélème : 2
Alliance du Pont : 5
Icone : When the lights go out - Vaast - Page 2 BRabdNe
Citation : The world owes me a debt, And now I'm here to collect.
Inventaire : Carte, Déguisement de Garde, Pas-de-Soie
Liens
Reput

When the lights

Go out

Feat Vaast


Dilay fronce les sourcils. Elle a beau se creuser la tête, elle ne se souvient pas bien de ce que Thaddeus fait de ses jours, très exactement. Verona la présenté comme…

- C-C’est un bourgeois. Un homme d’affaires. Mais je sais pas vraiment… Dans quel domaine il est. Il a acheté du terrain à Nouvelle-Sérène. Il va bientôt faire une vente aux enchères.

Ça lui tire un soupir. Elle aurait profité de l’occasion si elle n’avait pas été à sec.

- Je pensais pas à Verona. Je pensais à d’autres amis que j’ai en ville.

Explique Dilay quand l’inquisiteur évoque qu’il sera difficile de soudoyer une femme de cette stature.

- Toute façon si Verona me propose ça c’est qu’elle aime déjà pas de Bardi.

La femme ne l’a pas formulé ainsi, mais il est évident qu’elle pousse Dilay à sortir du bois et à se placer en opposition au riche noble de Peren. Si cela n’avait été qu’une affaire de filer un coup de pouce à la fille adoptive d’une ancienne amie, Verona lui aurait trouvé un travail… Et s’il fallait simplement profiter de la situation désavantage de Dilay, Verona lui aurait déjà fait signer un contrat.

Dilay dédie tout ce qu’elle a d’attention à écouter Vaast. Son visage passe par tout un tas d’expressions tandis qu’il s’adresse à elle. D’abord, elle semble curieuse, presque amusée. Ensuite, elle a l’air tendue, un rien irritée. Puis franchement triste.

- V-Vaast… Tu parles de moi.

Dilay frappe son propre torse en y posant une main pour se désigner.

- J-Je veux pas que qui que ce soit me prenne en ad-admiration. Je suis le pire exemple qui existe. J’ai plus travaillé en al-alchimie sur comment soigner la gueule de bois que la vérole. J’ai plus cassé de nez que j’ai fait d’équations. Toutes les plantes que je connais c’est pour les fumer. Puis dès que je tente un truc… La fête de l’équinoxe ! Pouvait pas y avoir un foutoir plus complet !

Tout en parlant, elle agite ses bras comme les ailes d’un moulin à vent. Elle parle bien plus vite qu’à l’accoutumée, mais mange encore plus ses mots. Elle se mord la lèvre avant de poursuivre.

- Personne me prendrait pour une victime. J’en suis même pas une. Puis… Si je me la joue sauveuse des pauvres… C’est une trahison. Un peu. On me les a aussi fait ces discours. Je sais bien que ce sera que pour moi l’argent. Je vais pas le donner à l’orphelinat. Je vais améliorer la vie de personne. Et la vie de personne s’améliore en ayant la tête dans les nuages. Après ils vont attendre des trucs de moi ! Qu’est ce que je fais si quelqu’un dans la rue me reconnaît ? Attend mes conseils ? Si je devais donner un conseil à quelqu’un. Ce serait de jamais écouter mes conseils !

Elle se frictionne avec énergie le visage, et quand on peut songer qu’elle en a fini, elle s’exclame au lieu de le garder au fond de son crâne comme d’habitude :

- I-Isaure c’était une inspiration. Si elle était là elle saurait quoi faire. Mais j’ai pas le choix. Je peux juste pas aller voir Thaddeus en lui demandant un travail. Après y aura les questions sur mon nom… Et si Bardi vient, je serais pas préparée pour lui ! Et si je me suis préparée et qu’il vient jamais ?!

Visiblement, ça avait besoin de sortir. Dilay pousse un bref soupir, comme si elle venait de poser quelque chose de très lourd et observe Vaast l’air un peu hébété. Elle se touche le torse, comme si à travers le tissu, elle pouvait toucher son cœur, comprendre ce qui lui pèse. C’est difficile de démêler la ronde des sentiments dans son crâne. Ils tournent à une telle vitesse qu’elle en a presque le vertige. Elle opine du chef au sujet du miroir.

- M-Mentir. Devant le miroir.

Rappelle-t-elle d’une voix un peu plus rauque après avoir tant parlé.

- Mais on peut faire d’autres trucs avec le miroir.

Glisse la mathématicienne, l’air de rien. Elle tousse à l’intérieur de son coude, et la proposition de Vaast semble la ragaillardir un peu. Pas un instant, elle ne le lâche du regard.

Ecrire, elle peut faire. Elle pourrait même initier le premier contact avec une lettre. Ainsi, Thaddeus comprendra probablement qu’elle est atteinte d’un trouble de la parole, pas du cerveau.

La question de Vaast au sujet d’être aux ordres d’un supérieur moins doué peint le trouble sur le visage de Dilay. Elle hausse légèrement les épaules.

Il y a quelques temps, elle aurait chassé cette interrogation sans en faire peu de cas, mais depuis son récent passage à Hikmet, elle connaît le sentiment d’être sous les ordres de quelqu’un qu’on juge incompétent. Cela lui fait tout drôle d’y penser – comme s’il pouvait y avoir quelqu’un de moins apte qu’elle, comme si elle pouvait porter un jugement sur les capacités d’autrui.

- J-Je sais pas. Mon su-supérieur serait là pour une raison…

« Tu sais bien que non » lui souffle une voix, et elle ne peut pas lui donner tort. Comment réagirait-elle face à un pistonné ? A un magouilleur ? Supporterait-elle que son père soit encore au front alors qu’un incompétent chauffe le siège de Sergent instructeur dans les baraquements ?

Dilay sent que son visage se contracte dans une grimace. Elle a déjà sa réponse.

- Je veux pas qu’on m’envoie au front. Mais ça me donnerait un travail. Stable. Revenu régulier. Puis… Personne me regarderait en se demandant ce que je pense. Ce que je veux. Pourquoi je fais ci et ça…

Elle-même a parfois de grands doutes sur ses propres motivations et ses propres aspirations… Et peut-être que Bardi le sait. Peut-être qu’il le devinait, qu’elle devrait jouer au jeu pour l’atteindre, et qu’elle n’en serait jamais capable. Et ça, ça hérisse Dilay. Ca lui donne envie de faire n’importe quoi rien que pour prouver le contraire.

Mais ce gant là aussi il pourrait avoir pensé qu’elle le saisirait, attendre qu’elle fonce dans le tas, échoue, et qu’elle finisse par se mettre hors-jeu toute seule ou…

Il n’avait pensé à rien de cela et il ne lui accordait jamais une pensée.

Dilay ne s’ouvre pas de ces idées désagréables à Vaast mais elle l’étreint par derrière quand il n’a plus les mains prises. Pas trop fort. Un peu quand même. Elle couvre son dos de baisers et souffle.

- Merci.

Avant de le relâcher, non sans avoir frotte son nez au creux du cou de l’inquisiteur. Elle lève les pouces pour signifier qu’elle a tout compris.

- J-Je veux bien un chapeau.

Elle ajoute en signant le dernier mot. Elle disparaît ensuite à l’étage. Elle est vive, Dilay. Après tout, ce qui la pèse n’est pas vraiment attaché à sa cheville. Elle peut toujours monter les escaliers à toute vitesse. Elle peut au moins ça, alors elle le fait.

Elle fait une toilette rapide, se parfume, puis elle retire sa chemise pour passer des sous-vêtements propres. Par-dessus, elle enfile une chemise sombre et un pantalon de toile grossière, dans les mêmes tons. Elle met de grosses bottes, et un gilet de laine épaisse, aussi sobre que le reste de sa tenue. Elle désespère d’arranger ses cheveux, dans cet état ils n’en font jamais qu’à leur tête. Ses bijoux sont d’acier au lieu d’être d’or, et Dilay s’arrête devant son reflet un instant.

Cela fait longtemps qu’elle n’a pas été aussi terne. Qu’elle ne s’est pas sentie aussi pauvre. Sans broderie, sans couleur, il n’y a pas grand-chose pour détourner le regard de sa peau moins que parfaite, de ses dents un peu de biais, de ses cernes, de la rondeur de ses joues qui la fait paraître si jeune.

Tant pis. Elle se fuit pour retourner au rez-de-chaussée, prête à obtenir la validation de Vaast sur ses choix vestimentaires.  




Alix écrit en #d5a952 - Elle est bègue, malentendante et s'exprime avec un accent.
Elle est également connue sous le nom de Dilay ou d'Alix de Courcelles.
Elle s'exprime à l'oral après un tiret et signe entre guillemets.

Badges:
Vaast
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Vaast
Thélème
Infos
Occupation : Inquisiteur (sous couverture)
Pièces d'or : 1440
Messages : 610
Congrégation Marchande : 6
Natifs : 3
Thélème : 6
Alliance du Pont : 2
Icone : When the lights go out - Vaast - Page 2 Ke9m
Citation : Am I bitter? Yes. But do I try to move on and let go of past anger? Well, actually no.
Liens
Reput

When the lights go out
Feat Dilay


 
When the lights go out - Vaast - Page 2 Lk0f

Vaast fit la moue. Homme d’affaires était une dénomination vaste, pour ne pas dire vaseuse. La vente aux enchères était une information plus intéressante. Entre quelles mains finiraient les parcelles ?

L’inquisiteur opina sans commenter, mais quelque chose dans la phrase de la joueuse de cartes le titillait. Des amis en ville. S’était-il fait des amis, lui ? Non, bien sûr, il avait juste passé son temps à travailler et broyer du noir.

Quand Alix réagit à ses propositions, il fut tenté de l’interrompre pour la contredire, mais elle était si agitée qu’il se retint. Quand enfin elle évoqua Isaure, il attrapa la main qu’elle n’avait pas posé sur son cœur.

-Premièrement, je suis navré de t’informer que je t’admire, moi.

Il la regarda droit dans les yeux sans ciller et sans sourire, redoutant que sinon elle ne pense qu’il plaisantait.

-Deuxièmement, ce qui s’est passé à la fête n’était pas de ta faute du tout. Troisièmement, Alix…

Mais il hésita. Il aurait voulu lui dire que si, on pouvait penser qu’elle avait été victime d’un complot. C’était le cas, après tout. Mais elle rejetait le mot avec tant de vigueur qu’il songea que ce ne serait pas aidant du tout.

-…le fait d’avoir bu, fumé et frappé pourrait même te rendre plus proche du peuple, justement. Et si, tu pourrais améliorer la vie des gens, en faisant des plans pour de bonnes maisons avec Thaddeus ! Tu ne passerais pas ton temps à te vautrer dans un tas d’or.

Il adoucit sa voix.

-Tout le monde attend toujours quelque chose de nous. Pas forcément du bon. Il y en a qui attendent sûrement de toi que tu te terres dans un coin ou que tu perdes les pédales. Mais ce serait si désagréable que ça de donner des raisons à d’autres de s’attendre à ce que tu fasses de belles choses ?

Enfin, il se rapprocha d’un pas pour la prendre dans ses bras.

-Isaure te faisait confiance et ce n’est pas pour rien. Quant à Bardi, on sera prêts. Et s’il a la bêtise de te laisser l’initiative, tant pis pour lui.

Il sourit malgré lui quand Alix évoqua le miroir et ce qu’ils pourraient en faire.

-Soit. On fera ces exercices plus tard.

Il observa avec attention ses réactions quant à ses autres propositions et fronça le nez quand elle se mit à défendre mollement ce supérieur hypothétique. Il n’eut même pas à insister : la grimace qu’elle fit lui suffit.

Le front. Il n’y avait même pas pensé. Vaast serra brièvement les mâchoires.

-Je ne veux pas de ça pour toi non plus.

Inutile de développer ou même d’y penser plus avant, alors l’inquisiteur se concentra sur sa vaisselle sans rien ajouter. Les câlineries d’Alix finirent par le détendre un rien et il ébaucha un sourire en coin quand elle dit vouloir un chapeau.

Après sa prière, Vaast se releva pour découvrir Alix habillée de pied en cape. C’était étrange de la voir sans son écharpe.

-Très bien. Allons dévaliser le marché, lança-t-il en attrapant sa besace.

Il invita Alix à sortir, la suivit au-dehors, et referma la porte derrière lui. Le ciel gris clair laissait espérer que le reste de la matinée serait à peu près sec.

-Viens, on va sur la grande place. C’est là que les marchands se sont installés pour la plupart.

Guidant la jeune femme à travers une enfilade de petites rues mal entretenues, Vaast entreprit de se rapprocher des belles avenues. Quand enfin il en atteignit une, il se mit à désigner ci et là de petites choses. L’échoppe où il faisait laver son linge. Une porte abîmée par une rixe entre deux apprentis mages ivres. Le symbole solaire surdimensionné qu’avait accroché à son fronton un dévot. La demeure réservée aux ambassadeurs. Les chapelets avec un mauvais nombre de perles que vendait un colporteur dans la rue…

Il s’arrêta devant la place et recommença le même manège : le palais, immanquable. Les boutiques. Les gardes en patrouille.

Et bien sûr, juste en face, le quartier-général de l’Ordo Luminis.

Alix
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Alix
As de pique
Infos
Occupation : Gérante du Club des Agapes
Pièces d'or : 1584
Messages : 785
Congrégation Marchande : 8
Natifs : 3
Thélème : 2
Alliance du Pont : 5
Icone : When the lights go out - Vaast - Page 2 BRabdNe
Citation : The world owes me a debt, And now I'm here to collect.
Inventaire : Carte, Déguisement de Garde, Pas-de-Soie
Liens
Reput

When the lights

Go out

Feat Vaast


Dilay est tentée de se moquer, de dire quelque chose de bête, pour dissiper la drôle d’impression qui l’envahit. Elle fixe Vaast, ses lèvres notamment, comme pour être certaine de ne pas manquer quoi que ce soit de ce qu’il lui dit. De ne pas mal comprendre.

Parce qu’il en dit des choses. De belles choses. Et d’autres qui lui tournent la tête.

Certes, ses excès en font un membre comme un autre du bas-peuple de Gacane, ça elle en a bien conscience. Elle n’a jamais pensé à tenter l’empathie avec d’autres soiffards à cause de ces expériences-là. Quand elle en fréquentait, ils évitaient de parler du problème. Quand elle est devenue sobre, elle ne les a plus vu.

Certes, elle pourrait améliorer la vie de tout le monde. Elle a eu bon cœur un jour, Kismet le soutenait. Il ne passait pas une semaine sans qu’elle se batte pour quelqu’un d’autre qu’elle-même quand elle était encore à Khorshid. Pour ce que ça lui avait apporté, songe Dilay avec un mélange acide d’amertume et de chagrin.

Si Bardi revient, ce n’est pas une haie de petites gens qui vont la protéger. Et à dire vrai, la personne qui attend le plus qu’elle perde les pédales, qu’elle se terre, qu’elle échoue, c’est elle-même.

Pourtant, Dilay n’arrive pas à balayer ce que lui dit Vaast d’un revers de la main. Ça touche quelque chose, là quelque part, et ça le touche trop juste. Elle est entêtée, c’est vrai, mais pas face à l’évidence.

Elle s’en veut d’aimer ce que l’inquisiteur lui souffle, et elle s’en veut d’encore espérer. Elle préfèrerait être cynique. Si elle se donne une seconde chance, elle va se faire mal. Mais enfin, elle a déjà mal.

Qu’importe.

Non. Elle s’est promis de ne plus se dire ça. Elle s’est promis que la prochaine fois, ça importerait.

- J-J’ai toujours le doute. Je suis arrivée ici, j’y croyais à peine. J’ai marché à San-Matheus. T’imagines ? Je l’ai fait. J-J’ai rencontré Hassan parce qu’il a publié un défi. J’ai craqué son bout de code. Il a voulu me rencontrer. Il m’a aidé à entrer à l’Académie. J’ai jamais réfléchi aux choses. Même quand elles im-importaient. Je me lançais et si ça passe, tant mieux. Je dois me préparer mieux. Je dois me préparer tout court.

Elle pourrait plancher sur quelque chose, comme Vaast l’a suggéré. Il lui faudrait investir un peu dans du papier adéquat, un établi pour s’installer et travailler. Elle devrait se procurer le cours des matériaux de production pour livrer des comptes réalistes et probablement écrire à quelques connaissances à Isa à Hikmet pour qu’il lui parle en détails de la terre de la région.

Si seulement elle avait écouté auparavant, au lieu de se moquer parce qu’il ne « faisait qu’étudier la flotte », elle saurait déjà. Si elle était allée voir Basir qui pleurait ce jour-là, alors ils auraient fait la paix et elle aurait pu le compter comme allié, lui patient et pragmatique.

Mais elle n’avait rien fait de tout cela. Elle était restée dans sa bulle, égoïste et en colère contre le monde entier. Maintenant, alors que les ombres reculaient, qu’elle s’apprêtait à marcher en pleine lumière là où il n’y a plus nulle part pour se cacher, elle ne se sentait pas plus humble, mais qu’est ce qu’elle se sentait bête.

- J-Je veux dessiner des bâtiments parce que c’est un truc de gosse. Un rêve de gosse. Je peux me mettre à la place des gens.

Admet Dilay en grommelant.

- Mais je veux pas le faire pour eux. Je peux penser à eux mais je veux pas le faire pour eux. La so-sobriété, ça m’a appris ça. Si tu le fais uniquement pour les autres, ça ira pas. T’iras pas jusqu’au bout. Tu regretteras. Tu pourras tout blâmer sur leur dos si ça tourne mal. Je veux être sûre.

Dilay referme lentement ses bras autour de Vaast comme il l’étreint. Elle laisse tomber un peu sa tête parce qu’il dit qu’Isaure lui faisait confiance. Elle écoute ce que l’inquisiteur lui dit. Quand il reprend sur le front, elle le presse plus fort contre elle.

Ensuite, ils se séparent, et quand Dilay revient, Vaast a les mots magiques. Elle lui adresse un grand sourire et quand elle sautille presque au-dehors elle lance à l’inquisiteur :

- J-Je me sens mieux !

Ça sort naturellement, sa joie comme sa colère. Elle est frissonnante, c’est vrai, elle est bizarre, retournée, émue, et tout ce qui s’en suit. Mais elle se sent mieux, presque bien tout court. Quand la porte se referme, elle a l’impression de laisser les soucis qu’elle a amené en arrivant derrière le battant.

- Tu é-éclaires toujours les choses.

Glisse la mathématicienne à Vaast après qu’il ait refermé l’entrée de son logis. Elle lui fait un rictus, trop fière de son très mauvais jeu de mot. Par la suite, elle opine du chef et elle le suit.

La grande silhouette dégingandée de Dilay emboîte le pas de Vaast. Elle évite d’avoir le nez en l’air tout du long, même si les faitages de toits attirent son regard. Elle ne veut pas trébucher dans une flaque.

Il y a presque encore plus de drapeaux rouges dans les rues que Vaast lui montre que celles qu’elle a arpenté la veille, ou peut-être ressortent-ils davantage en plein jour. Les yeux de Dilay notent rapidement différences et similitudes, et se posent sur tout ce que Vaast lui désigne. Comme elle n’ose pas trop parler, elle signe la majorité du temps. L’amusement quand il lui présente la porte abimée, qu’elle étudie de loin pour voir les traces laissés par les sorts. Le questionnement alors que l’inquisiteur lui montre le gigantesque soleil, parce que Dilay se demande comment il tient en place sans tomber sur la tête du passant. Elle s’étonne également qu’il y ait un nombre précis de perles sur un chapelet et demande :

- C-Comment on le calcule ?

Dilay a tendance à marcher un peu de biais, à s’arrêter d’un coup ou à cheminer à reculons pour jauger son environnement mais elle ne fait rien de tout cela aux côtés de l’inquisiteur. Elle demeure sagement à ses côtés et avance tout droit.

- V-Vous aimez laisser la brique apparente. Les bâtiments sont plus… chauds.

Remarque la jeune femme en désignant un mur aux tons ocres, à la croisée d’une artère.

- Dans la Congrégation on préfère le calcaire très blanc. C’est une horreur à ne-nettoyer…

Ce n’est pas le seul détail que Dilay remarque. Probablement qu’elle en fera des croquis plus tard : les thélémites semblent adeptes des fenêtres en encorbellement, formant une saillie de bois sur la façade. Leurs balcons sont plus volontiers dans cette matière, au lieu d’être du fer forgé élégant de la Congrégation, on laisse cette matière pour les toits qui ressemblent tous à des sortes de grands cônes, aplatis à l’extrémité. L’architecture est à la fois plus trapue et plus hérissée, les pierres des façades forment comme des escaliers jusqu’aux doubles cheminées. On laisse plus volontiers les façades nues, comme en témoigne le palais de la gouverneuse, si différent de celui de Nouvelle-Sérène.

La place centrale de San-Matheus est grande par rapport à la capitale de la Congrégation sur l’île, remarque Dilay, et tellement épurée… Pas de grande statue pour y trôner, mais des étals bien sagement répartis tout autour. Elle décoche une œillade curieuse aux quartiers de l’Ordo Luminis et se sent presque déçue de s’apercevoir qu’ils n’ont rien de particuliers.

A quoi s’attendait-elle, ironise-t-elle dans sa tête. Que des éclairs frappent juste au-dessus ? Qu’une armée d’inquisiteurs n’en sorte pour la saisir ? L’endroit paraît même assez exigu de l’extérieur, et tout tranquille avec ça…

S’étant abstenue de la majorité de ses remarques le long du trajet, même quand elle a découvert la taille de certaines terrasses et a les a tout de suite convoités, Dilay glisse un simple.

- C’est joli.

La ville lui plaît. Il y a tant à voir qu’elle n’a pas l’impression d’avoir assez d’yeux dans assez de directions, d’autant qu’elle tente de se montrer sage et que cette simple pensée occupe beaucoup de place dans son esprit. Elle affiche un air à la fois surpris et concentré tout du long, souvent éclairé par un sourire ou les expressions qu’elle utilise pour appuyer ses mots quand elle signe.

- Q-Qu’est ce qu’on doit acheter ? Tu vois quelqu’un que tu connais ?

Demande Dilay. Parmi tous ces gens qui la croisent sans lui prêter attention, elle a l’impression d’être un intru. C’est une drôle de sensation, à la fois de toute-puissance parce qu’elle sait quelque chose qu’ils ne savent pas, et de gêne car elle n’aime pas regarder son prochain comme un animal curieux. Or, tout le monde lui paraît plus ou moins bizarre, et elle-même doit être la plus bizarre de tous. Dilay visite les villes en parlant aux gens, mais il y a ici une barrière entre eux et elle qu’elle sent presque tangible, comme quand elle ne possédait pas encore tout à fait l’ouïe.

« Ce sont juste des gens », se rappelle la mathématicienne. Monochromes, d’accord, et tout semble se ressembler un peu parce qu’il y a des bannières rouges partout et que tout le monde s’habille pareil mais en-dessous, ils n’ont pas une tête différente des habitants de Nouvelle-Sérène.





Alix écrit en #d5a952 - Elle est bègue, malentendante et s'exprime avec un accent.
Elle est également connue sous le nom de Dilay ou d'Alix de Courcelles.
Elle s'exprime à l'oral après un tiret et signe entre guillemets.

Badges:
Vaast
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Vaast
Thélème
Infos
Occupation : Inquisiteur (sous couverture)
Pièces d'or : 1440
Messages : 610
Congrégation Marchande : 6
Natifs : 3
Thélème : 6
Alliance du Pont : 2
Icone : When the lights go out - Vaast - Page 2 Ke9m
Citation : Am I bitter? Yes. But do I try to move on and let go of past anger? Well, actually no.
Liens
Reput

When the lights go out
Feat Dilay


 
When the lights go out - Vaast - Page 2 Lk0f

Les paroles d’Alix dessinaient une scène imaginaire dans l’esprit de Vaast, une scène où la jeune femme étalait une page de journal froissée sur une table de bois brut. Avait-elle voulu remporter un défi ? Était-ce par curiosité ? Soupçonnait-elle ce qui se trouvait au bout du chemin ?

Il ne hocha pas la tête ni ne sourit quand elle admit qu’elle devait désormais se préparer. Si elle n’en avait la conviction que parce qu’il la lui insufflait, ça ne suffirait pas. Mais son regard s’adoucit et il finit par approuver d’un geste du menton quand elle dit vouloir être sûre.

Vaast ne put s’empêcher, ensuite, même avec Alix dans ses bras, de songer à cette idée qu’il ne fallait pas faire les choses pour les autres. Bien sûr, si on lui posait la question, il était inquisiteur parce qu’il le fallait. Il l’était pour le Lumineux, assurerait-il sans marquer de temps mort. Mais qu’aurait répondu Vaast à quinze ans, ou à six ? Ecoutait-il en classe par conviction ou pour faire plaisir au maître ?

Comme il se sentait bizarre d’y réfléchir, il cessa d’y penser tout court.

Quand Alix lança qu’elle se sentait mieux, il lui sourit et l’entoura brièvement d’un bras pour la serrer contre lui - avant de lui faire la grimace en guise de récompense pour son jeu de mots.

Heureusement qu’il connaissait bien la ville, parce qu’il ne regardait pas beaucoup où il mettait les pieds. Bien sûr, il lui fallait regarder Alix puisqu’elle signait ses réactions et qu’il ne voulait pas les rater - et il avait la frustrante impression de ne comprendre encore qu’un geste sur deux. Mais peut-être que c’était aussi une bonne excuse pour juste la contempler.

Alix chez lui, c’était une chose. Mais Alix dehors, à San-Matheus, en était une autre. Il avait à la fois l’impression qu’elle redonnait des couleurs à la ville et qu’à tout instant elle pouvait disparaître. C’était peut-être pour ça qu’il l’effleurait si souvent - la main, le bras, comme par hasard - pour s’assurer qu’elle était bien là.

Il avait pourtant l’air décontracté en bavardant avec elle. Il lui parla de la trace que les sorts laissaient, de l’éclat iridescent qu’ils impriment sur la peau. De l’usage d’un chapelet, de ce qu’il y a d’apaisant à réciter des versets en faisant rouler les perles entre ses doigts. Des marchands qui, pas moins avides de clients qu’ailleurs, se vantent d’être les fournisseurs de telle ou telle personne bien en vue…

Puisqu’Alix l’invitait à mener la danse, il hocha la tête et se dirigea vers une boutique serrée entre deux autres plus imposantes. De l’autre côté de l’étal, une femme dont les épais cheveux peinaient à tenir sous son bonnet leur adressa un sourire.

-Magdalena tient une friperie tout ce qu’il y a de plus convenable, dit Vaast en faisant signe à Alix de s’intéresser aux vêtements impeccablement triés.

-Monsieur est trop bon, répondit la dénommée Magdalena avant de renchérir : Tout est en très bon état, je recouds moi-même s’il le faut. Et c’est propre ! Vraiment, c’est aussi bien que du neuf ! Vous pouvez vous changer derrière la tenture juste là, si vous voulez !

Elle prenait visiblement Alix pour une femme fraîchement débarquée et en grand besoin de linge frais. Magdalena se détourna ensuite d’eux pour servir un client désireux d’acquérir une chemise, et Vaast en profita pour lancer à Alix :

-Qu’en penses-tu ? Il y a de quoi prendre quelques vêtements pour être plus à l’aise. Une fois que tu auras le nécessaire, on ira te chercher une vraie robe comme on en a parlé. Du neuf.

Alix
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Alix
As de pique
Infos
Occupation : Gérante du Club des Agapes
Pièces d'or : 1584
Messages : 785
Congrégation Marchande : 8
Natifs : 3
Thélème : 2
Alliance du Pont : 5
Icone : When the lights go out - Vaast - Page 2 BRabdNe
Citation : The world owes me a debt, And now I'm here to collect.
Inventaire : Carte, Déguisement de Garde, Pas-de-Soie
Liens
Reput

When the lights

Go out

Feat Vaast


Quand Vaast l’étreint, Dilay lui sourit, et quand il grimace, son expression s’accentue encore davantage, fière de son jeu de mots. Elle n’est pas dupe, ça non, à toutes les fois où leurs corps se touchent en ville, « par hasard », muettement. A chaque fois elle offre à l’inquisiteur une œillade,  un sourire, peut-être un peu narquois.

Les explications de Vaast tombent dans deux oreilles aussi ouvertes que possible et très curieuses. Dilay ignorait jusqu’à maintenant que la magie laissait une trace sur les choses, les gens, la peau ou les édifices. Elle demande donc immédiatement si l’effet est réversible, s’efface avec le temps.

Ce ne serait pas une mauvaise source de lumière, elle songe en avançant, pas assez forte pour remplacer une lampe mais tout de même… Frapper ainsi toute une rue à des intervalles très réduits, la magie résiduelle demeure sans aucun coût. Ce ne doit pas fonctionner, se dit ensuite Dilay, parce que cela semble trop simple et que quelqu’un aurait forcément dû y penser… Mais quelques détails la font hésiter.

Quand elle croise dans la rue des gens chaussés de lunettes, comme elle, une œillade à leurs verres et elle note la différence de technique dans leur réalisation. Ce n’est pas flagrant, pas assez pour qu’elle-même ait l’air bizarre, mais parce qu’elle sait où regarder, elle ne peut pas s’empêcher de le penser. Tout dispositif médical lui fait pareil – le pied en bois d’un gars qui marche, ce que vend une échoppe de pharmacopée qu’elle croise du coin du l’œil, agrémentée de plein de grigris. Dilay ne le fait pas remarquer à Vaast. Elle l’interrogera plus tard, plus loin. Elle profite de ses mots, elle fixe ses lèvres. Pour y lire, pour autre chose aussi. Elle a l’air exactement de ce qu’elle est ; une fille amoureuse.

Elle ne le sait pas c’est tout.

Une fois sur la place marchande, une fois les quartiers de l’Ordre dépassée et la vendeuse abordée, Dilay écoute sans piper mot l’échange entre Vaast et la femme de la friperie. Le « compliment » de l’inquisiteur fait hausser les sourcils à la mathématicienne sur le visage de laquelle se peint un air perplexe. Elle ne dit rien. Elle baisse ses yeux d’or sur les vêtements et fourrage dans ses cheveux d’une main.

Tous les cols sont haut, dans le coin, si haut qu’ils enserrent la gorge jusque sous le menton et Dilay n’est pas certaine que cela lui ira très bien. Cela risque de mettre en valeur ses joues, et elles n’en ont pas exactement besoin. Pour autant, elle relève le nez vers Vaast quand il lui adresse la parole. Elle sourit à la vendeuse et opine du chef, puis fixe l’inquisiteur, prête à tenter l’aventure.

Il faut voir ça comme un costume. Ce sera amusant, se dit Dilay, et puis ce n’est pas elle qui paie. Une fois avec des aiguilles en main, elle pourra faire quelques menues retouches, peut-être abaisser le col un rien, changer les boutons pour quelque chose de moins terne…

La jeune femme veut répondre, vraiment, elle ouvre d’ailleurs la bouche pour ce faire mais de ses lèvres échappent une répétition de « D-D-D-D » presque compulsive puis une sorte de coassement. Elle tousse dans sa manche alors que la gêne lui brûle les joues – heureusement, personne autour ne peut la voir rougir. Ce ne sont que des gens, juste des gens, deux bras, deux jambes, deux yeux – des gens comme il y en a partout. Mais l’émotion se mêle à la nervosité et Dilay est incapable de parler. Elle a un sourire qui grimace et elle signe son approbation avec lenteur pour que Vaast n’ait aucun mal à la lire. Elle s’approche des articles et prend une chausse et une jupe noirs avec une paire de bas blancs. Ensuite, elle passe aux hauts : un à la coupe plus féminine, sobre et bouffant, l’autre masculine avec un col haut et la taille plus marquée. Sur ça ses yeux sont attirés par une charmante mantille en dentelle jaunie par le temps dont les motifs rappellent la course des astres. Elle la saisit avec délicatesse et l’observe avec ravissement avant de la désigner avec entrain à Vaast.

Le vêtement est un peu passé, un peu rapiécé, mais cela fait longtemps que la mathématicienne n'a pas profité d’une si jolie pièce. Dilay se glisse avec ses trésors derrière le paravent et sort d’abord habillée toute de noir, avec une touche de rouge dans son vêtement par le nœud qui ferme le col. La tenue a un caractère un peu plus formel à cause de la définition de la silhouette. Elle définit la puissance de ses bras et son ventre très plat. Puis elle enfile sa deuxième tenue, plus modeste, presque tout l’inverse. Elle a un air champêtre avec sa chemise blanche ourlée au col sur laquelle a passé la mantille. Elle n’a pas l’habitude des jupes longues, si elle ne porte pas de pantalon ses robes touchent généralement le sol, mais le vêtement s’arrête un peu avant pour ne pas lécher la poussière, et commence très haut, presque sous les côtes. Les souliers font de petits pieds à Dilay. Elle s’amuse de son apparence. Ainsi, jeune fille dans des vêtements qui aiment être amples pour ne pas flatter la silhouette, on dirait presque qu’elle n’est pas une brute épaisse.

A chaque fois, Dilay se tourne sobrement pour Vaast, pour avoir son approbation autant esthétique que formelle. Peut-être ne fait-elle rien de ce qu’il faut. Elle ne tourbillonne pas pour lui – ce n’est pas l’envie qui lui en manque, mais ils sont en public, elle doute qu’il en rirait à présent et rien dans le comportement de Dilay ne dit le lien qui l’unie à l’inquisiteur. Elle passe tout ce temps dans un silence presque complet, ne faisant signe à Vaast qu’elle est prête uniquement avec un bruit de gorge ou un signe de la main. Ensuite, elle remet ses précédentes frusques, achète un second ruban qui porte un camée de quelque figure importante de la foi thélémite que Dilay ne connait pas, au cas où elle voudrait un peu de changement avec son col trop carré, et revient tout à fait vers Vaast.

- J-Je pourrais laisser une partie chez toi.
Elle propose, les premiers mots qu’elle prononce en de longues minutes, la voix rauque. L’idée lui vient naturellement, comme s’il était certain qu’elle allait revenir. Dilay en tout cas n’en doute pas.

- M-M-Merci.

Elle dit à la propriétaire de l’échoppe, pour faire bonne mesure. Elle hésite à joindre les mains ou à faire une de ces autres choses étranges que font les thélémites, mais s’abstient. Vaast ne l’a pas fait en saluant la femme. Inutile de prendre des initiatives mal avisées.



Alix écrit en #d5a952 - Elle est bègue, malentendante et s'exprime avec un accent.
Elle est également connue sous le nom de Dilay ou d'Alix de Courcelles.
Elle s'exprime à l'oral après un tiret et signe entre guillemets.

Badges:
Vaast
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Vaast
Thélème
Infos
Occupation : Inquisiteur (sous couverture)
Pièces d'or : 1440
Messages : 610
Congrégation Marchande : 6
Natifs : 3
Thélème : 6
Alliance du Pont : 2
Icone : When the lights go out - Vaast - Page 2 Ke9m
Citation : Am I bitter? Yes. But do I try to move on and let go of past anger? Well, actually no.
Liens
Reput

When the lights go out
Feat Dilay


 
When the lights go out - Vaast - Page 2 Lk0f

Vaast qui jusque-là répondait à toutes les questions d’Alix d’une voix détendue se tut.

Oui, ça part, voulut-il dire. Ça finit par s’effacer, mais ça met du temps. Seulement voilà, sur son flanc et dans son dos ça ne partait pas du tout. Ou alors il regardait mal. Ou alors il n’y avait plus rien et c’était juste imprimé sur sa rétine. Il n’aurait pas su, il n’avait plus montré ça à personne depuis son embarquement pour Teer Fradee.

L’inquisiteur prit une inspiration trop longue pour une question aussi simple et se borna à souffler que oui. Ensuite, il sourit à Alix, pour qu’elle n’aille pas penser qu’il y avait un problème ou qu’il était dans le brouillard.

La mathématicienne eut l’air d’approuver la friperie. Vaast n’en fut pas sûr au début, car elle ne répondit rien ; puis il s’aperçut que c’était parce qu’elle n’y arrivait pas. Il lui adressa un nouveau sourire en décodant ses gestes et la laissa choisir quelques articles à essayer.

Alix ne choisit rien de bien luxueux, mais d’un autre côté, une friperie de San-Matheus n’était pas l’endroit où faire des folies. Elle parut tout de même s’intéresser à une mantille et Vaast lui adressa encore un sourire, plus grand celui-là. Il ne savait pas ce qui lui avait plu dedans car la dentelle était un peu jaune, mais elle avait l’air contente.

L’inquisiteur s’approcha de la jeune femme quand elle eut enfilé la première tenue pour lui refaire le nœud au col.

-On le fait comme ça à San-Aurelius, commenta-t-il en faisant un peu bouffer le ruban. C’est chic.

Puis il recula d’un pas pour admirer le résultat. Ce n’était pas une tenue qui donnait envie d’embêter Alix ; elle lui donnait de l’allure et soulignait ses bras. Vaast le lui dit à voix basse puis la laissa enfiler sa deuxième tenue.

Radicalement différente. Vaast s’avança de même pour modifier un rien le laçage de la chemise et ajuster la mantille.

-J’ai connu un jour une dame qui mettait une mantille de couleur au marché pour dire à son amant que son époux était absent, murmura-t-il à l’oreille d’Alix pour l’amuser. On a mis une semaine à comprendre son manège.

Vaast n’était pas sûr de qui représentait le camée que choisit la jeune femme. C’était peut-être San Matheus, mais c’était peut-être plutôt San Elias. On ne voyait plus très bien le motif.

-Bonne idée, répondit spontanément l’inquisiteur à la proposition.

De toute façon, c’était mieux qu’avoir à ramener trop d’habits - surtout dans l’éventualité où Alix rentrait à Hikmet. Avoir des habits thélémites plein ses bagages serait alors embêtant pour une autre raison que leur poids.

Vaast paya rapidement les achats de la jeune femme, et la marchande encaissa sans sourciller.

-Que le Lumineux vous bénisse ! Lança-t-elle.

-Qu’Il vous garde, répondit machinalement l’inquisiteur.

Il se dépêcha d’entraîner Alix plus loin avant qu’elle n’improvise une réponse de son cru. Après avoir brièvement tourné sur lui-même, Vaast se dirigea vers une autre boutique de bois sombre, ornée d’une seule petite phrase peinte en doré sur un volet : fournisseur du cardinal Elias.

Mais l’inquisiteur n’y entra pas ; il contourna l’édifice et entra dans un autre, presque invisible derrière.

Ce n’était pas faute d’avoir mis de la couleur. Le propriétaire avait laissé déborder par la fenêtre divers tissus bleus, rouges et dorés pour attirer le regard. La porte grande ouverte laissait deviner une boutique autrement plus prestigieuse que le fripier. Il n’y avait pourtant pas grand-monde - il n’y avait même personne.

Vaast frappa à la porte. Un homme très mince accourut aussitôt et esquissa une courbette.

-Bienvenue !… Bienvenue ! Dites-moi ce qu’il vous faut. Un foulard, peut-être ? Une paire de gants ? J’ai là un arrivage de grande qualité…

-Bonjour. J’aimerais offrir une robe à mon amie, expliqua l’inquisiteur avec flegme. Et comme elle est originaire de Sérène, j’ai songé que vous auriez son bonheur.

-Ah ! S’exclama l’homme avec ravissement. Une compatriote !

A croire qu’il était rare de croiser un membre de la Congrégation sur une île découverte par elle et dont on faisait le tour en dix jours.

-Je suis Dario Germas. J’ai de tout, madame. Des robes de bal, des robes qui se démarquent très peu pour la messe, des robes pour le voyage, des robes pour la saison froide et pour la saison chaude… Dites-moi ce qui vous ferait plaisir.

Alix
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Alix
As de pique
Infos
Occupation : Gérante du Club des Agapes
Pièces d'or : 1584
Messages : 785
Congrégation Marchande : 8
Natifs : 3
Thélème : 2
Alliance du Pont : 5
Icone : When the lights go out - Vaast - Page 2 BRabdNe
Citation : The world owes me a debt, And now I'm here to collect.
Inventaire : Carte, Déguisement de Garde, Pas-de-Soie
Liens
Reput

When the lights

Go out

Feat Vaast


Pas assez vive pour comprendre le trouble de Vaast, Dilay se contente de lui décocher un regard en coin et dès qu’il se remet à sourire elle ne le questionne pas. L’incident lui glisse vite hors du crâne.

Vaast n’arrête pas de sourire. Ça, Dilay le note bien. Dès qu’elle passe la tête de derrière le paravent, il lui sourit, et à chaque fois son sourire à elle est plus grand. Elle a presque envie de rire, et c’est une drôle de sensation qui lui agite les entrailles. C’est rare que Vaast sourie autant, sur une période aussi prolongée. Dilay aimerait bien le taquiner mais elle craint qu’alors, il ravale son sourire, l’avale tout court, le fasse disparaître. Or, elle aime ses fossettes qui font se plisser toutes les petites tâches dont est parsemé son visage buriné.

Dilay reste bien immobile quand Vaast ajuste son col. Du moins elle essaie, ce qui n’est pas une mince affaire, mais l’inquisiteur est bien moins long qu’une couturière de Sérène avant un bal ! Elle louche un peu sur son nouveau nœud, se promettant de le mémoriser. Ce sont ces petits détails qui rendent un déguisement crédible.

A la deuxième tenue, à nouveau Dilay se laisse faire et elle lève la main pour signer une question, le visage amusé mais tout traversé d’une interrogation. Qu’est ce que Vaast fabriquait à épier cette dame-là ? Et de quel « on » parle-t-il ?

C’est très romantique. Dilay se le note dans un coin de la tête, histoire de le réutiliser si elle arrive à écrire à nouveau. Un jour. Ce n’est pas l’envie qui lui manque, davantage le temps.

Elle hoche vigoureusement du chef après que Vaast ait dit que c’était une bonne idée. L’inquisiteur est bien avisé de prendre les devants dans les au revoir, car Dilay décoche une œillade à la vendeuse, toute prête à lui répondre « de même » mais elle se contente d’un courtois signe de la tête.

C’est bien de passer pour muette. Pour un peu, elle se croirait de retour à Sérène quand elle était môme : tout est pareil que ce qu’elle connaît et pas pareil à la fois, les gens la dépassent sans un regard mais elle a envie de tous les fixer et quand ils lui rendent une œillade, elle se sent gênée.

C’est bien de passer pour muette. C’est facile. C’était ce qu’elle faisait à l’époque, même quand elle pouvait à nouveau entendre.

Tout en trottinant aux côtés de Vaast, Dilay s’entraine à refaire le nœud par deux fois puis caresse affectueusement la mantille.

- J-Je mettrai la seconde ce soir. Pas porté de jupe depuis…

Elle gonfle les joues, agite les mains. Longtemps. Dans l’Alliance, on ne porte pas de jupons et dans la Congrégation, on ne les porte pas nus de cette façon, sauf si on est très pauvre et qu’on a pas de robe à mettre par-dessus. Toutes les thélémites alentours semblent soit disparaitre sous une robe uniforme soit porter un jupon sombre et une mantille assortie par-dessus une chemise qui monte haut. Les yeux de Dilay sont aiguillés comme un papillon est attiré par une bougie vers les lettres dorées mais comme Vaast les dépasse, elle ne proteste pas.

Vaast parle à un homme. Dilay n’écoute pas vraiment. Elle regarde les couleurs des tentures et elle danse d’un pied sur l’autre avec l’espoir que le type planté devant ce qui est quand même sa boutique – mais ça Dilay s’en fiche – se pousse pour qu’elle puisse mieux voir.

Puis on s’adresse à elle et Dilay fait le point sur ledit type. Il lui faut quelques secondes pour comprendre ce qu’il lui raconte, et un sourire canaille lui dévore alors les joues.

- A-Alix de Courcelles. En-Enchantée, monsieur Germas.

Répond Dilay en tendant une main pour serrer, comme on le fait en affaires, celle de l’homme. Elle n’a pas l’air d’une noble, elle en a bien conscience. Même ses bijoux ne sont pas là pour donner le change, ceux qu’elle porte sont de nickel et d’acier, et le seul or à étinceler est celui de ses yeux.

Mais elle s’en fiche. Elle se sent bien après l’avoir dit, même si ce Germas va peut-être connaître les de Courcelles, passer le mot autour de lui…

C’est trop tard de toute façon. Autant se faire plaisir maintenant.

- U-Un instant.

Elle demande cependant au marchand avant de faire signe à Vaast pour qu’ils s’éloignent de quelques pas. C’est que c’est très bien tout ça mais…

- Je peux prendre ce que je veux ? J’ai pas ce qu’il faut pour porter une robe. Si j’en prenais une, faudrait que je prenne tout le…

Elle fait un geste comme pour englober un gros paquet. Il lui manquerait des bas et un corset pour commencer. Quelques autres jupons aussi, parce qu’il fait froid sur Teer Fradee. Pas jusqu’à y conjurer givre et congère, certes, mais se balader avec une unique fine jupe de coton, comme sur les quais de Sérène paraît inconsidéré. Et puis pour quelle occasion porterait-elle-même une robe qui demanderait autant de structure ? Peut-être pour aller voir Thaddeus. Elle interroge Vaast du regard. Parce que l’autre souci…

- Ça coûte. Et tu sais que je peux pas acheter.

Va-t-il lui en faire cadeau ? Elle ne va certainement pas dire oui. Elle craint qu’il n’ait pas le sens de la mesure. A-t-il déjà investi dans la mode de la Congrégation ? D’un autre côté, la boutique semble désespérément vide… Peut-être leur fera-t-on un prix. Est-ce impoli de marchander à Thélème ? Mais le type est de la Congrégation. Personne dans la Congrégation ne peut trouver ça impoli. Ce serait même discourtois de ne pas s’y essayer, juge Dilay, un peu ironiquement.

- D-Dis moi ce que tu trouves rai-raisonnable.

Elle finit par achever. Ce sera plus simple que de procéder par élimination, que Dilay ne comprenne pas le sens d’un mot vague comme « oh, la veste que tu voudras », qu’elle en prenne une trop chère et que tout soit très gênant à l’intérieur de la boutique.

Mais c’est bien parce que c’est Vaast. Quiconque d’autre lui aurait proposé cette opportunité, la mathématicienne ne se serait pas privée pour en profiter avec largesse.



Alix écrit en #d5a952 - Elle est bègue, malentendante et s'exprime avec un accent.
Elle est également connue sous le nom de Dilay ou d'Alix de Courcelles.
Elle s'exprime à l'oral après un tiret et signe entre guillemets.

Badges:
Vaast
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Vaast
Thélème
Infos
Occupation : Inquisiteur (sous couverture)
Pièces d'or : 1440
Messages : 610
Congrégation Marchande : 6
Natifs : 3
Thélème : 6
Alliance du Pont : 2
Icone : When the lights go out - Vaast - Page 2 Ke9m
Citation : Am I bitter? Yes. But do I try to move on and let go of past anger? Well, actually no.
Liens
Reput

When the lights go out
Feat Dilay


 
When the lights go out - Vaast - Page 2 Lk0f

Vaast n’était pas sûr d’avoir saisi la signification de tous les gestes d’Alix, mais elle n’était pas bien dure à deviner. Elle se demandait sûrement ce qu’il fabriquait à espionner une dame.

-Je te dirai après, murmura-t-il.

Il attendit de se retrouver sur la place, loin des oreilles indiscrètes, pour répondre à sa question.

-C’était il y a un moment. De temps en temps, mon protecteur me sortait du couvent pour me donner une formation supplémentaire.

A l’époque pourtant, Domnius ne présentait pas les choses de cette façon. Au contraire, il affirmait à Vaast que c’était un temps de repos. Des vacances. Et bien sûr, après la rigueur du couvent, ça y ressemblait. Il avait une chambre pour lui seul, pour commencer. Et quelle chambre ! La première nuit - quel âge avait-il à l’époque, douze ans ? - il avait à peine dormi, trop excité de se trouver dans un lit à baldaquin aussi richement décoré. Il y avait aussi les rideaux de velours, le bureau de bois précieux, les fauteuils, les tapis…

Sans oublier les repas, si fins que Vaast s’était glissé en cuisine pour remercier le chef. Les vêtements brodés. La chapelle privée. Les bains à l’eau chaude. Il se souvenait d’une fois où Domnius avait giflé la servante parce qu’elle avait versé une eau un peu trop froide sur sa tête et qu’il s’était enrhumé… “Je veux le meilleur pour toi”, avait dit Domnius, et Vaast aurait voulu se sentir heureux. Mais c’était difficile en entendant la servante pleurer.

Mais aussi luxueux soient ses séjours chez Domnius, Vaast avait vite compris que le but n’était pas juste de le renvoyer au couvent avec de bons souvenirs en tête. L’évêque passait ses soirées à lui parler des hommes, de la politique actuelle de San-Aurelius, de religion. Et en journée…

-Il m’emmenait un peu partout. Plus je grandissais, plus cela ressemblait à de vraies missions. Cette semaine-là, il voulait confondre un de ses ennemis politiques qu’il soupçonnait de détourner de l’argent. On n’a jamais rien trouvé sur lui, mais on a pu dénicher de quoi détruire la réputation de sa femme. Ça a été suffisant.

Domnius avait-il fini par trouver des preuves ou s’était-il satisfait de la déchéance de l’homme ? Vaast n’en savait rien. Il resta plongé dans ses pensées jusqu’à rentrer dans la boutique.

Dario Germas s’empressa de serrer la main d’Alix. Le nom n’avait pas l’air de lui parler ; son sourire n’avait pas vacillé. L’homme inclina courtoisement la tête quand la joueuse de cartes demanda à parler à Vaast à l’écart.

L’inquisiteur haussa les sourcils, puis les fronça. Ah. Oui, bien sûr, Alix ne ferait pas grand-chose d’une robe seule. Il fallait toute la cohorte d’accessoires pour aller avec. Son expression se détendit et il balaya l’air de sa main.

-Je ne t’ai pas amenée ici pour que tu dépenses ton or mais le mien.

Vaast fit un nouveau geste pour englober toutes les tenues impeccablement exposées.

-Je ne te dis pas de repartir avec une tenue de bal digne d’une princesse marchande… Tu peux aussi choisir une tenue de voyage ou de ville.

Comme Alix avait tout de même l’air soucieuse, Vaast précisa le montant qu’il avait en tête en venant ici. C’était suffisant pour couvrir l’achat d’une tenue complète, sauf si Alix craquait pour des broderies d’or et d’argent.

-Mais si tu veux y réfléchir ou… annuler… on peut. dit-il du bout des lèvres.

Ces mots lui coûtaient. Vaast se vexait facilement et l’idée qu’Alix repousse son cadeau ne l’enchantait pas. Mais après avoir pensé à tous ceux que lui faisait Domnius, il se sentait un peu mal à l’aise. Jamais son protecteur ne lui avait proposé ses largesses, il les avait fait pleuvoir sur lui sans poser de questions. Il ne voulait pas faire de même - et pourtant il aurait été bien en peine d’expliquer en quoi c’était un problème.

Alix
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Alix
As de pique
Infos
Occupation : Gérante du Club des Agapes
Pièces d'or : 1584
Messages : 785
Congrégation Marchande : 8
Natifs : 3
Thélème : 2
Alliance du Pont : 5
Icone : When the lights go out - Vaast - Page 2 BRabdNe
Citation : The world owes me a debt, And now I'm here to collect.
Inventaire : Carte, Déguisement de Garde, Pas-de-Soie
Liens
Reput

When the lights

Go out

Feat Vaast


Dilay suit donc plutôt docilement Vaast pour écouter toute son histoire. Elle pose sur lui un regard curieux alors qu’il lui parle de ce type dont Dilay n’arrive pas bien à retenir le nom. Domnius ? Dominus ? Son mentor, son « protecteur ». Isaure était la protectrice de Dilay, aussi, alors la jeune femme se dit que le mot ne doit pas avoir la même signification à Thélème et à Hikmet ou même à Sérène.

Elle se sentait vraiment protégée quand Isaure était là et l’aristocrate ne la mêlait jamais à de vilaines affaires de cour.

- Tu aimais bien ?

Demande Dilay, pour qui c’est le plus important, vraiment. Mais ensuite, alors que ses pensées étaient légères, elles se décolorent, comme on renverse une bouteille d’encre sur du papier. Les machinations politiques dont Vaast fait état serrent un peu la gorge de la jeune femme, peut-être parce qu’elle s’y retrouve, comme une flaque lui renverrait son reflet.

- I-Il a con-condamné le type parce que la bonne femme était coupable ?

Lance la mathématicienne, qui regrette aussitôt ses propres mots. Probablement que Vaast va la regarder comme s’il lui avait poussé des antennes. Evidemment, c’est le jeu de la politique, et elle le sait bien. Probablement qu’Isaure en a aussi fait des coups comme ça, et que Dilay n’est simplement pas au courant.

N’empêche, quand on a pas ce pouvoir-là, quand on est la cible et pas le perpétrateur, ça n’a pas le même goût ces anecdotes-là. On n’apprécie pas la maestria de la tactique. On se sent simplement amer.

Mais Dilay se dit qu’il vaut mieux être contente parce que Vaast peut y faire quelque chose, à Bardi, contrairement à elle.

C’est vite oublié, ou du moins ça échappe à l’esprit de Dilay. Elle secoue la tête pour laisser filer. Elle le range dans une boîte « à regarder plus tard » et puis elle se laisse aller à la poignée de main que lui rend le couturier. C’est agréable parce que pour un peu, tout aurait l’air normal.

Quand Vaast embrasse les tenues d’un geste, Dilay les étudie un peu toutes du regard, avant que ses yeux ne retombent sur l’inquisiteur. Elle ne peut pas s’en empêcher, trop spontanée, même si elle craint qu’il ne se dégage d’un sursaut – elle lui pose la main sur l’avant-bras, dans un geste amical et rassurant. Elle interprète mal l'inflexion dans sa voix, mais sait que quelque chose cloche.

Il ne faut pas qu'il lui crache dans la fatigue, durant une dispute, qu'elle lui a fait dépensé une fortune. Parce que s'il propose, va-t-elle refuser par fierté ? Non. Elle est trop profiteuse pour ça. Mais Vaast ne ferait pas ça. Vaast n'est pas comme ça.

- S-Si tu es sûr. Sans regret. Alors oui. Oui, oui. Ca me fait plaisir.

Elle lui assure, en ravalant soigneusement sa remarque sur le fait que de toute façon, s’il avait fallu dépenser son or à elle, ils seraient probablement repartis avec une paire de chaussettes, au mieux.

- Je vais réfléchir, oui. En regardant tout l’intérieur. C’est joli. Tu m’aides à choisir ?

La question ne semble pas en être une. Visiblement pour Dilay qu'il soit de la partie est une évidence, et elle éprouve même une certaine excitation à ce que l’inquisiteur donne son avis. Elle fait quelques pas à reculons en lui souriant, comme pour l’inviter à la suivre, une main tendue, avant de faire volte-face pour pénétrer dans la boutique pour de bon. Elle a beau admirer les belles vestes et en pointer une d’un bleu roi à l’inquisiteur, elle se dirige assez rapidement vers le coin qui attire son œil depuis le début : celui des robes.

Loin des broderies géométriques de sa patrie natale, Sérène donne la faveur aux imprimés. Une des robes, d’un beige léger, est tout de suite repérée par Dilay dont l’entrain se peint sur le visage. C’est une robe de bourgeoise mais à la mode parce que le gaufrage lui donne une texture veloutée qui rehausse sa couleur pourtant simple et unie. Les manches, légèrement bouffantes, apportent la touche finale. C’est une robe qu’on peut conjuguer pour toutes les occasions, sortir en ville ou à une réunion d’affaire. Dilay n’en a jamais essayé une pareille, trop amourachée par les couleurs dans sa jeunesse. C’est le genre de tenue que porterait une femme mariée, juge-t-elle en passant à une autre. Il y en a une d’un petit bleu fleuri, sur laquelle la mathématicienne passe sans trop s’attarder, et puis une rose poudré, qui, avec quelques rubans, pourrait également prouver sa versatilité. Le rose, c’est une couleur à laquelle Dilay est plus habituée. Elle sait que cela rendra bien sur son teint et la grande simplicité du vêtement couterait probablement moins cher à Vaast.

- Combien de jupons pré-pré…

Ah. Les yeux de Dilay se font une seconde affolés, comme si elle craignait que pas un mot ne puisse à nouveau traverser ses lèvres, avant qu’elle ne se fendre d’un sourire d’excuses à l’attention du marchand. Un sourire presque ironique. Elle inspire profondément.

Il n’osera pas relever. Elle le sait. La honte s’épanouit quand même en une brûlure dans sa poitrine et elle n’ose pas regarder Vaast alors qu’elle poursuit, fixant un point au-dessus de l’épaule du couturier.

- Pré-co-nisez-vous sur cette île, m-monsieur Germas ?

C’est que Dilay n’a sincèrement aucune idée de combien il faut en porter pour se trouver au sec, dans ces parages. Pour dissiper sa gêne, elle saute rapidement à une autre confection, et se trouve nez à nez avec une parure atypique, autant dans la façon dont le motif est imprimé, au lieu d’être gaufré dans l’étoffe, que par sa couleur. Peut-être est-ce parce qu’il y a trop de rouge au-dehors, mais Dilay jurerait qu’il y a là une inspiration thélémite.

L’ensemble est frai, charmant, peut-être plus campagnard que la première, mais au moins Dilay ne prendrait-elle aucun risque. Elle sait que ce rouge-là lui irait au teint, et puis peut-être que Vaast y verra un clin d’œil qui lui plaira. Ils seront assortis, songe Dilay avec un sourire amusé.

- Tu en penses quoi ?

Elle souffle à l’inquisiteur de sa voix rauque.



Alix écrit en #d5a952 - Elle est bègue, malentendante et s'exprime avec un accent.
Elle est également connue sous le nom de Dilay ou d'Alix de Courcelles.
Elle s'exprime à l'oral après un tiret et signe entre guillemets.

Badges:
Vaast
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Vaast
Thélème
Infos
Occupation : Inquisiteur (sous couverture)
Pièces d'or : 1440
Messages : 610
Congrégation Marchande : 6
Natifs : 3
Thélème : 6
Alliance du Pont : 2
Icone : When the lights go out - Vaast - Page 2 Ke9m
Citation : Am I bitter? Yes. But do I try to move on and let go of past anger? Well, actually no.
Liens
Reput

When the lights go out
Feat Dilay


 
When the lights go out - Vaast - Page 2 Lk0f

Est-ce qu’il aimait ça ?

Vaast réprima la pointe d’agacement qu’il sentait naître en lui. Il n’avait aucune raison de s’énerver et encore moins après Alix. Il n’était même pas sûr de la provenance de sa colère, mais ça, ce n’était pas important - elle était tout le temps là, prête à déborder.

-Je n’en sais rien.

Son ton avait tout de même été un rien plus brusque que prévu, plus triste aussi, ce qu’il aurait préféré ne pas entendre. Personne ne lui avait jamais demandé si ça lui plaisait, mais pourquoi l’aurait-on fait ? Dans quel monde un orphelin aurait-il repoussé tout ce que Domnius voulait lui offrir ?

La question suivante d’Alix provoqua une nouvelle salve de pensées plus ou moins amères. J’ai mal raconté l’histoire. Elle ne comprend pas ce qui s’est passé. Je n’ai pas eu le choix. Elle se met juste à la place de l’homme. Domnius a fait au mieux. A-t-il fait au mieux ?

Vaast, de nouveau le visage morne et fermé, baissa les yeux au sol.

-Oui. J’ignore s’il a fini par trouver des preuves, dit-il simplement.

Il était censé lui faire passer une agréable matinée, se morigéna-t-il. Voilà qu’il était juste redevenu aussi grognon que d’ordinaire, planté dans cette boutique qui de toute façon ne vendrait sûrement rien qui plairait à Alix. C’était San-Matheus, après tout. Il aurait mieux fait de lui offrir le voyage pour Nouvelle-Sérène et une tenue qui vienne de là-bas. Elle devait trouver cette ville-ci bien terne et ennuyeuse.

Germas quant à lui, bien loin de broyer du noir, s’empressa de répondre aux questions d’Alix avec bonne humeur. Il lui présenta plusieurs jupons, expliquant que selon leur épaisseur il convenait d’en varier le nombre. Il raconta quelques brèves anecdotes de clientes parties en exploration ou en dîner avec telle ou telle robe, et énuméra les avantages des tenues auxquelles Alix s’intéressait. Il tenta même de charmer Vaast en lui montrant une chemise neuve assortie d’un foulard, mais l’inquisiteur exprima son désintérêt d'un grognement.

Il lui fallut néanmoins bien sortir de son nuage noir quand Alix lui demanda son avis. Il fit quelques pas, tâta les étoffes entre lesquelles elle hésitait. Germas recula pour les laisser courtoisement discuter.

-Je ne suis pas bien au fait de la mode dans la Congrégation Marchande, souffla Vaast. Qu’est-ce qui te servirait le plus ?

Car il fallait être pragmatique, la jeune femme n’aurait pas l’utilité d’une robe qui ne sortirait qu’une fois par an du placard.

-Elles t’iraient très bien toutes les trois.

Mais elle lui demandait son avis, alors l’inquisiteur désigna la première.

-J’aime beaucoup la teinte de celle-ci. Avec un peu de soleil, elle doit donner des reflets dorés.

Vaast regarda les yeux d'Alix, à l'ambre guère mis en valeur pour le moment. Il y trouva la force de sourire.

Alix
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Alix
As de pique
Infos
Occupation : Gérante du Club des Agapes
Pièces d'or : 1584
Messages : 785
Congrégation Marchande : 8
Natifs : 3
Thélème : 2
Alliance du Pont : 5
Icone : When the lights go out - Vaast - Page 2 BRabdNe
Citation : The world owes me a debt, And now I'm here to collect.
Inventaire : Carte, Déguisement de Garde, Pas-de-Soie
Liens
Reput

When the lights

Go out

Feat Vaast


Au début, Dilay n’en pense trop rien, elle ne lit pas bien l’humeur de Vaast mais quand elle le voit planté au milieu de la boutique à fixer le sol et qu’elle entend la fin de son grognement, même elle doit bien percuter qu’il n’est pas dans son assiette.

Elle a la drôle d’envie de venir lui frotter les joues et de l’obliger à la regarder jusqu’à ce qu’il lui crache le morceau sur ce qui le chagrine cette fois-ci, mais elle s’arrache à la contemplation du thélémite pour donner le change avec le vendeur.

Quand Dilay le veut, même si elle bute sur presque chaque mot, elle a de la conversation, ou plutôt elle sait la créer. Elle revient à la charge avec d’autres questions, donnant l’impression, le verni, de se sentir à l’aise. Tant que Germas parle, il ne fait pas la conversation à Vaast et peut-être que l’inquisiteur peut se remettre un peu d’aplomb pendant ce temps. Et Dilay est véritablement intéressée ; son modèle le plus vendu, est ce que Teer Fradee développe sa propre ligne, de nouvelles couleurs de nouvelles coupes qui face à la lumière, au climat et aux conditions de vie deviennent à la mode ici et pas ailleurs, où est-ce qu’il a travaillé précédemment ?

Voilà la grande bringue de Dilay qui se tient bien droite, le menton à demi baissé, un sourire agréable aux lèvres, comme si elle avait avalé un bouquin sur comment se tenir en dame du monde.

En fait, pas qu’un, et elle a eu un excellent professeur. Elle s’épargne simplement les efforts d’habitude, mais son visage aux joues rondes passe d’un peu renfrogné – son état naturel – à parfaitement affable. On n’irait pas la qualifier d’adorable – elle est un rien trop grande pour ça.

Pourtant, Dilay ne se sent pas à l’aise. Son esprit vibre de protestations : qu’est ce qui arrive à Vaast ? Est-ce qu’il regrette qu’elle soit venue ? Est-ce qu’il faut qu’ils rentrent, maintenant ? Elle est dans une ville étrangère, sans ressources, si elle doit le ramener à lui-même… Pire, s’ils se disputent…

Ils ne se disputeraient pas. Ca attirerait l’attention de la Garde. Il ne lui ferait pas ça.

Dilay tape du pied bien malgré elle sur le plancher ciré.

Vaast semble revenir à lui. Il s’approche, tâte la marchandise. Dilay le laisse faire et hausse les épaules.

- E-Elles peuvent toutes.

L’informe-t-elle. Elle ne les aurait pas proposé sinon, mais comme Vaast semble un peu perdu, elle explique.

- Les teintes moins franches sont pour les gens plus jeunes. Les coupes simples servent plus mais pour les grandes…

Il la regarde. Elle en perd ses mots et lui rend son sourire. Elle ne sait plus bien pourquoi elle a ressenti un pincement d’angoisse.

C’est Vaast. Ca va aller. Elle lui tend une main.

- Tu peux pas te pro-projeter sans avoir regardé comment on peut les assortir. Rubans ? Dentelle ? Je peux passer à l’essayage, monsieur Germas ?

Elle lance au marchand.

- Avec vos conseils pour l’a-a-agrémenter. Je dois im-impressionner monsieur !

Elle affirme en posant – et délicatement avec ça – sa main sur l’épaule de Vaast. D’un autre mouvement, elle désigne la robe qui a semblé avoir l’approbation de l’inquisiteur.

Elle utilise des mots compliqués et elle bute dessus. Elle se dit que quelqu’un doit bien se dire ça – et ce quelqu’un c’est peut-être seulement elle. Ses yeux sont plus fixes que son sourire, plus renfrognés aussi, si un regard pouvait l’être, et chez l’expressive Dilay on jurerait que oui.



Alix écrit en #d5a952 - Elle est bègue, malentendante et s'exprime avec un accent.
Elle est également connue sous le nom de Dilay ou d'Alix de Courcelles.
Elle s'exprime à l'oral après un tiret et signe entre guillemets.

Badges:
Vaast
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Vaast
Thélème
Infos
Occupation : Inquisiteur (sous couverture)
Pièces d'or : 1440
Messages : 610
Congrégation Marchande : 6
Natifs : 3
Thélème : 6
Alliance du Pont : 2
Icone : When the lights go out - Vaast - Page 2 Ke9m
Citation : Am I bitter? Yes. But do I try to move on and let go of past anger? Well, actually no.
Liens
Reput

When the lights go out
Feat Dilay


 
When the lights go out - Vaast - Page 2 Lk0f

Vaast ne fit pas attention au verbiage du marchand, mais il le vit rectifier un rien sa posture. D’un rien condescendante malgré toute son amabilité, elle passa à respectueuse. Ça se voyait à la façon dont il se tenait plus droit, dont il hochait la tête, dont il parlait. Tout ça parce qu’Alix avait décidé de se comporter en princesse.

L’inquisiteur n’était pas surpris - bien sûr que sa compagne pouvait sans prévenir se transformer en aristocrate souriante - mais il s’interrogea tout de même sur ce changement d’attitude. Pourquoi se donnait-elle cette peine ? Pensait-elle que le marchand le ferait payer moins cher ?

Au moins, voilà qui lui changeait les idées. Ce n’était plus le sol qu’il fixait, c’était Alix ; et les vêtements de la jeune femme cadraient soudain très mal avec son port de tête gracieux.

Regrettait-elle parfois la maison de Sérène, pourtant si vide ?

Puisqu’elle lui tendait la main, il l’attrapa. Il serra brièvement ses doigts entre les siens, et de sa main libre mit un plan du tissu doré sous les yeux d’Alix pour les faire ressortir. Il relâcha le tout quand elle interpella le marchand, trop heureux d’accéder à la demande de sa cliente.

-Mais bien sûr, madame. J’ai tout ce qu’il vous faut. J’ai quelques bijoux qui vous iraient très bien…

Germas entraîna Alix derrière non pas un paravent mais dans une toute petite pièce attenante. Là, il y avait un miroir, un tabouret, les murs étaient tapissés ; un véritable cabinet miniature. Le marchand se mit en devoir d’aider la demoiselle à se préparer ; il lui prêta plusieurs accessoires sans cesser de bavarder sur ses clients, les dernières nouvelles en ville, et le temps. A voir ce qu’il racontait, il semblait prendre Alix pour une jeune noble prête à s’unir à un Garde d’assez haut rang.

Alix
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Alix
As de pique
Infos
Occupation : Gérante du Club des Agapes
Pièces d'or : 1584
Messages : 785
Congrégation Marchande : 8
Natifs : 3
Thélème : 2
Alliance du Pont : 5
Icone : When the lights go out - Vaast - Page 2 BRabdNe
Citation : The world owes me a debt, And now I'm here to collect.
Inventaire : Carte, Déguisement de Garde, Pas-de-Soie
Liens
Reput

When the lights

Go out

Feat Vaast


Dilay adresse un sourire à Vaast et papillonne des yeux quand il lui met le bout de tissu sous le nez, avant de s’éclipser avec le marchand.

Les orteils recroquevillés contre le sol, ayant toutes les difficultés du monde à se tenir tout à fait immobile, Dilay n’arrive pas à s’empêcher de sourire à son reflet alors qu’elle bavarde avec Germas. Elle ne retiendra pas tout ce qu’il lui dit, pour sûr, mais le babillage est agréable, sans conséquences. Comme il est prodigue en anecdotes, elle l’interroge pour ne pas avoir à trop parler, pas parce qu’elle ne veut pas, mais elle sait bien qu’elle ne parviendra pas à tenir la conversation, d’autant qu’elle est toute émue.

La sensation de la dentelle a manqué contre sa peau. Le tissu est riche et, alors que Dilay craigne qu’il donne brun sur brun avec sa peau, il s’assortit justement bien à l’ensemble. Sa peau semble encore plus sombre, son teint encore plus chaud. Et puis il y a ce que Germas dit, au sujet d’elle et Vaast. Elle en rougirait de plaisir si elle le pouvait, à la place elle a une moue timide qui lui donne l’air d’une gamine.

Elle n’a jamais pensé au mariage, encore moins avec l’inquisiteur, mais c’est drôle à imaginer. Vaast, droit comme un i dans un costume probablement brodé de mille soleils. Elle n’arrive pas à se le figurer tout à fait détendu. Il aurait probablement l’air sévère, le pli de sa bouche impérieuse. Il serait beau, beau et ombrageux, mais c’est bien pour cela qu’elle préfère le regarder pour elle, derrière les portes closes ou ses fossettes se plissent, ses cils d’or s’abaissent, sa voix s’adoucit.

Dilay tapote quand même du bien. Rien n’y fait, il faut qu’elle le fasse. Elle se sent légère, elle a l’impression que le temps s’arrête ici. Est-ce à ça que la vie aurait ressemblé, Isaure toujours en vie ? Encore sa pupille, elle ne rentrait pas seule dans les boutiques, elle ne dépensait pas son argent en frivolités. L’aurait-elle pu, après ses études ? Aurait-elle pu, avec un salaire de préceptrice ? Probablement. Et elle aurait été là, exactement pareil, sauf que pas du tout.

Rien n’est plus pareil. Ça n’empêche pas Dilay d’apprécier le moment, de sourire à moultes reprises à monsieur Germas. Elle surprend ses propres mouvements dans la glace, et parfois, elle se dit qu’un peu, juste un peu, si elle avait le courage de le reconnaître peut-être plus qu’un peu…

Isaure est en elle. Dans son port de tête légèrement incliné sur le côté, attentif et complice, penseur mais digne. Dans son dos droit et la façon dont elle frotte très légèrement ses mains l’une contre l’autre en parlant, pour évacuer la friction sans avoir l’air d’une toupie.

Dilay sort du boudoir. De la dentelle ourle son col et ses manches. Elle accompagne le mouvement bouffant de ces dernières. Dénuée de motif, la dentelle est simplement bouffante, sa pâleur rappelle celle du jupon sous la robe, que Dilay a voulu d’un blanc cassé, pas immaculé, plus écru. Elle a accepté de recevoir les bijoux de monsieur Germas pour l’essayage et a échangé les anneaux ternes à ses lobes contre une paire en tourmaline rouge, avec le tour de cour assorti. Dilay a voulu la chose simple, une tenue qu’on pourrait porter dans la rue et qui ne donnerait pas envie au premier venu de vous mettre un couteau sous la gorge… Mais quand même, elle souhaitait aussi impressionner Vaast et elle l’observe d’abord avant de tourner lentement sur elle-même pour se faire voir. C’est lui l’acheteur, après tout.

Force est de constater que Dilay a la bonne silhouette : ses hanches amples sont soulignées par la pièce autour de son buste et le fait qu’elle n’ait guère beaucoup pour remplir son décolleté s’avère un atout quand il faut plaquer sa poitrine pour faire ressortir le plat de son ventre, sa taille affinée par la largesse du jupon ; mais aucun n’avait besoin de beaucoup d’artifice. L’entraînement est déjà passé par là, et il a laissé derrière lui toutes les petites coupures, toutes les petites traces blanches, dont Dilay n’a pas l’air de se soucier.

- I-Il manquerait une broche. Pour mes cheveux.

Remarque Dilay, pas dans le but de l’obtenir, mais pour quérir l’avis de Germas et de Vaast. Surtout de Vaast. Un beau bijou, comme ça, une broche fantaisie en forme d’oiseau ou de fleur, pourrait faire la différence entre tenue de ville et tenue de salon.

- V-Veux-tu me voir avec une… autre ?

S’efforce d’articuler Dilay à l’intention de l’inquisiteur. Elle, elle pourrait probablement se prêter à l’exercice toute la journée. Son visage est radieux, son sourire dévore ses bonnes joues qui n’ont plus l’air si larges quand le tombé grâcieux de son cou est ainsi dévoilé. Svelte et élégante, Dilay qui porte généralement des vêtements rapiécés, loin du corps, n’a plus l’air de la même femme qui est entrée dans la boutique.



Alix écrit en #d5a952 - Elle est bègue, malentendante et s'exprime avec un accent.
Elle est également connue sous le nom de Dilay ou d'Alix de Courcelles.
Elle s'exprime à l'oral après un tiret et signe entre guillemets.

Badges:
Vaast
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Vaast
Thélème
Infos
Occupation : Inquisiteur (sous couverture)
Pièces d'or : 1440
Messages : 610
Congrégation Marchande : 6
Natifs : 3
Thélème : 6
Alliance du Pont : 2
Icone : When the lights go out - Vaast - Page 2 Ke9m
Citation : Am I bitter? Yes. But do I try to move on and let go of past anger? Well, actually no.
Liens
Reput

When the lights go out
Feat Dilay


 
When the lights go out - Vaast - Page 2 Lk0f

De là où se tenait Vaast, on n’entendait pas vraiment la conversation entre Alix et le marchand. Tout juste percevait-il des voix assourdies. Au ton, la conversation était toujours courtoise.

L’inquisiteur fit quelques pas pour se rapprocher de la minuscule fenêtre à côté de la porte et poussa l’épais rideau bleu qui empêchait la lumière d’y entrer. Il était content de pouvoir offrir à Alix la “vraie robe” dont elle parlait. Il aurait préféré pouvoir lui en offrir dix, voire cent, voire le palace qui allait avec…

Mais il ne pouvait pas tout, et même si ses fonds s’étaient soudain multipliés par cinq, ça n’aurait pas tout réglé. Non, ce que Vaast avait hâte de faire, c’était se décider pour un plan et le mettre en marche. Faire quelque chose au lieu d’attendre.

Cette pensée le mit brièvement mal à l’aise et il mit du temps à comprendre pourquoi. Il n’avait aucun mal à agir pour Alix. Il le faisait avec plaisir, avec impatience, même. Soudain, il retrouvait de la force, il avait de nouveau des idées. Mais quand il s’agissait de lui… Combien de temps durerait cette affectation avec Juliette ? Qu’en était-il de ces rapports sur lui que demandait Domnius ? Il n’y avait plus songé depuis cette expédition avec la domestique. A tout le moins, il pouvait être certain que des gens avaient des plans pour lui, tandis qu’il n’avait aucun plan pour lui-même.

Il ruminait toujours les mêmes pensées quand la porte du boudoir s’ouvrit. Il fit alors un demi-tour brusque sur lui-même, comme pris en flagrant délit de déprime.

Un sourire - un vrai, un qui creusait ses fossettes - éclaira son visage quand Alix se mit à tournoyer lentement sur elle-même. Il n’avait pas vraiment l’impression de voir celle qu’il avait connue à Sérène ; elle avait trop changé depuis. Mais c’était comme si, finalement, elle n’avait pas tant perdu, qu’il fallait juste lui rappeler à coup de dentelles ce qu’elle avait oublié.

Il avança de deux pas et prit la main d’Alix pour s’incliner dessus et son sourire s’estompa enfin.

-Je ne m’étais pas trompé, cela te va à ravir.

Il avisa les cheveux de la jeune femme et tenta de l’imaginer avec une broche. Il la dessina, du bout des doigts.

-Je n’ai rien contre te voir essayer toute la boutique, mais nous allons rater le marché si nous restons.

Elle avait l’air tellement heureuse…

-...A moins que tu ne tiennes à en essayer une autre.

Alix
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Alix
As de pique
Infos
Occupation : Gérante du Club des Agapes
Pièces d'or : 1584
Messages : 785
Congrégation Marchande : 8
Natifs : 3
Thélème : 2
Alliance du Pont : 5
Icone : When the lights go out - Vaast - Page 2 BRabdNe
Citation : The world owes me a debt, And now I'm here to collect.
Inventaire : Carte, Déguisement de Garde, Pas-de-Soie
Liens
Reput

When the lights

Go out

Feat Vaast


Dilay voit l’inquisiteur tressaillir mais n’en pense pas grand-chose. Le front, ça donne de drôles de réflexes, et elle lui fait un joli sourire pour le distraire. Et lui aussi, il sourit, alors elle sourit davantage et lui tend la main quand il la prend, comme si elle était une dame, et qu’il allait lui faire un baise-main.

Elle est une dame, elle se rappelle. Ou elle le deviendra. Ou elle l’a été. Ou quelque chose de très proche. Elle ne sait plus bien.

Dilay secoue prestement la tête comme il évoque le marché. Elle et sa définition un peu floue du temps n’y pensaient plus…

- J-J’aime celle-là.

Elle affirme. Elle aimerait probablement aussi les autres, mais il faut savoir être décisif et le choix ne lui paraît pas hâtif. En outre…

Elle se tourne vers monsieur Germas, tout naturellement, car vient l’heure de prendre ses mesures pour ajuster la robe à sa taille. Elle invite Vaast à la suivre pour qu’il ait son mot à dire sur les pièces choisies : les manches amovibles de dentelle, de plusieurs formes, les jupons aux multiples textures, certains avec des rivets pour les rubans, d’autres bien plats, d’autres satinés et d’autres bouffants sur le devant. Le corset, Dilay le veut assez classique, et qu’il se noue par devant, pour la simplicité. En cela, elle ne laisse guère le choix à son compagnon. Pour le reste, elle l’interroge sur chaque aspect de sa commande alors qu’elle se laisse épingler par Germas. Elle demande l’avis du marchand au sujet de la longueur du jupon puisque les rues ne sont que rarement pavées à Nouvelle-Sérène et qu’il devra probablement être un peu plus courts qu’on ne le porterait à Sérène même. Même le quartier des ambassades devient boueux quand il pleut, remarque d’ailleurs Dilay.

Et une fois tous ces choix-là faits, la date donnée pour récupérer ces affaires, les salutations échangées et le paiement donné – Dilay regarde poliment une autre robe quand Vaast donne les sous, gênée et pas assez douée pour le cacher, elle préfère se mettre à l’écart. La jeune femme profite d’être dans le boudoir du marchand pour enfiler non pas son vêtement informe emporté à la va-vite depuis Hikmet mais ses achats à la friperie, avec la jupe qui se noue sur le ventre, la chemise au col haut, et la mantille sur ses épaules, le camée sur sa gorge. Elle se sent un peu moins comme une sorte de sac dans des frusques qui ont vécu un long voyage, et force est de constater qu’elle est moins dépareillée avec le reste de la population quand les voilà retournés dans la rue.

- Merci, Vaast.

Elle fait d’abord, en s’appliquant à bien le dire, et à ajouter son nom. Son ton est un peu impersonnel quand elle met autant de soin dans comme elle prononce les choses, même pour deux mots. Elle demande ensuite.

- T-Tu t’inquiète pas qu’on t’ait vu entrer avec moi ?

Un sourire joue sur ses lèvres quand elle ajoute.

- L-Le type croyait qu’on était fiancés.

La silhouette de Dilay se relâche autant que son ton alors qu’ils disparaissent de la vie du marchand. Elle en a à peine conscience.

Elle ne sait pas pourquoi elle raconte ça. Elle ne sait pas pourquoi ça la rend encore toute chose d’y penser. Ils forment un couple, du moins ils ont promis d’être fidèles l’un à l’autre le temps de leur histoire, mais ils n’ont jamais discuté de grand-chose. Elle n’était même pas censée venir comme ça, chez lui. Si ça se trouve, il n’aurait pas voulu. Ça aurait pu. Elle ne sait pas quelle réaction elle cherche. Un instant, elle se sent un peu piteuse alors elle enchaine.

- O-On va acheter pour faire quoi ? Un plat que tu aimes ?

Elle espère, en tout cas. Quelque chose de traditionnel, quelque chose qui lui donne un goût d’ici, et un petit goût de Vaast.



Alix écrit en #d5a952 - Elle est bègue, malentendante et s'exprime avec un accent.
Elle est également connue sous le nom de Dilay ou d'Alix de Courcelles.
Elle s'exprime à l'oral après un tiret et signe entre guillemets.

Badges:
Vaast
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Vaast
Thélème
Infos
Occupation : Inquisiteur (sous couverture)
Pièces d'or : 1440
Messages : 610
Congrégation Marchande : 6
Natifs : 3
Thélème : 6
Alliance du Pont : 2
Icone : When the lights go out - Vaast - Page 2 Ke9m
Citation : Am I bitter? Yes. But do I try to move on and let go of past anger? Well, actually no.
Liens
Reput

When the lights go out
Feat Dilay


 
When the lights go out - Vaast - Page 2 Lk0f

Vaast fit de son mieux pour donner son avis. Le linge, beau ou non, ce n’était pas sa spécialité, mais Alix avait l’air de tenir à ce qu’il parle de tout ce que Germas était en train d’empiler - rubans, jupons, dentelles… Alors il parla de ce qui se portait à San-Aurelius, de ce qu’on importait de Peren, de ce qui plaisait et de ce qui indiquait qu’on était distingué ou non. Puis il déboursa sans ciller la somme demandée et promit de revenir à la date indiquée.

Germas les raccompagna comme si la porte était à un demi-kilomètre et les remercia deux fois pour leur visite. L’inquisiteur se contenta de hocher la tête, mais quand ce fut au tour d’Alix de le remercier, son expression s’adoucit.

-Je dirais bien que tout le plaisir est pour moi, mais ce serait faux.

Et il lui sourit de nouveau. Les nouveaux vêtements d’Alix lui allaient bien, même si ça lui faisait tout drôle de la voir équipée comme une thélémite.

Si ça l’inquiétait qu’on les ait vus ensemble ? Il fit la moue, secoua la tête. L’Ordo Luminis n’allait pas diligenter une enquête complète pour si peu. Et une drôle de pensée lui souffla que Domnius était trop loin pour s'en charger...

Il se sentit aussitôt coupable d'y avoir songé. Son mentor ne voulait que son bien.

-Je ne risque rien à moins que tu n’ailles clamer sur tous les toits que j’ai une crypte secrète chez moi ou quelque chose dans ce goût-là.

Il lui adressa une œillade ironique et la remarque suivante de la joueuse de cartes le fit ciller, puis rire. Un rire un peu rauque, mais spontané tout de même, et ça faisait tellement du bien de rire qu’il continua un peu.

-Tu as dit que j’allais te prêter un anneau sans préciser que c’était pour t’entraîner à la magie ?

Mais il cessa de rire en songeant qu’Alix allait peut-être penser qu’il se moquait. Il passa un bras autour de ses épaules, l’embrassa fort sur ses cheveux noirs. Fiancés. Le mot lui faisait tout drôle à lui aussi, maintenant !

-J’espère que tu ne l’as pas détrompé, finit-il par murmurer.

C’est que ça serait trop agréable, quand il viendrait récupérer la commande, qu’on lui demande des nouvelles de sa fiancée. Personne ne pouvait prendre en compte Alix dans son entourage parce que personne ne savait qu’elle existait, et soudain il se rendit compte que cela lui pesait. Non pas qu’il ait un entourage bien étendu ces temps-ci…

-On va passer devant quelques étals traditionnels. Je ne sais pas au juste ce que tu connais.

Vaast entraîna Alix au cœur du marché, qui battait à présent son plein ; malgré le temps gris et les bourrasques, il y avait des queues devant presque tous les comptoirs.

-Si tu ne sais pas ce qu’est quelque chose, montre-le-moi. proposa-t-il. On verra si des ingrédients t’intéressent.

Contenu sponsorisé
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Infos
Liens
Reput
  • Page 2 sur 5 Précédent  1, 2, 3, 4, 5  Suivant
    Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum