Fascination [PV Vaast]

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Printemps 1229

Le temps était clément, alors qu'il avait plu toute la nuit.

Sa famille s'était endormie, bercée par le cliquetis des gouttes sur le toit de leur maison et le son de l'eau qui s'écoule. Lui, n'avait pas fermé l'œil. Sabi en avait été incapable, comme lors de chaque nuit pluvieuse. Avant, Malo se réveillait et passait un moment avec lui. Ils se parlaient un peu, des fois ils restaient silencieux sans que cela ne soit un problème. Les deux frères n'avaient pas forcément besoin de se parler, la simple présence de l'autre leur suffisait. Puis, après quelques minutes, Malo rentrait chez lui pour se recoucher auprès de sa minundhanem. Mais cette nuit, comme beaucoup d'autres depuis six ans, Sabi regarda la pluie tomber, seul. Malo était mort et lui était toujours là, incapable de dormir. Avec le temps, ces instants de solitude lui semblaient toujours plus cruels. Le chasseur pria En on míl frichtimen, la pluie s'arrêta progressivement et l'aube arriva enfin. Le village se réveilla doucement avec les premiers rayons du soleil et le cœur de Sabi se radoucit. Sa mère le rejoignit près du foyer, elle posa ses mains sur ses larges épaules et l'embrassa tendrement sur le haut de la tête.

« Il va faire beau aujourd'hui. » Lui dit-elle doucement pour le réconforter de cette longue nuit qu'il avait passée.

Sabi releva les yeux vers elle et lui sourit. Siobhan aimait le sourire de son fils, elle se sentait comblée rien qu'en le regardant. Les lèvres du chasseur s'étirèrent davantage en contemplant le regard plein d'amour qui lui était adressé et elle en fut d'autant plus ravie. Il se leva et prit ses affaires, son arc et son carquois. Il n'avait pas l'intention de se coucher maintenant que le soleil était levé.

Le chasseur s'avança habilement dans la brume matinale, il connaissait par cœur les marais entourant son village. Il les parcourait depuis sa plus tendre enfance et il n'avait jamais eu peur de s'y perdre. C'était un environnement hostile qu'il avait appris à comprendre et à aimer. Cependant, le gibier des tourbes n'étaient pas le plus intéressant et souvent les chasseurs du Clan devaient s'aventurer bien loin de leur village. Sabi avait décidé de partir faire un peu de repérage, déterminer de quel côté était partie les troupeaux, s'il y avait encore des cerfs dans les environs...

Il s'était aventuré assez loin vers l'ouest et il avait quitté les marais. Il s'arrêta un moment pour manger un bout de viande séchée. Le soleil était déjà bien monté dans le ciel, il n'était pas loin de midi. Puis soudain, Sabi se redressa vivement, attentif tel un chien. Dans le silence le plus complet, il se pencha légèrement et aperçut, en contrebas, une silhouette. Il s'agissait d'un homme, un étranger sans le moindre doute. Il était seul mais peut-être y en avait-il d'autres plus loin ? Celui-ci, il ne l’avait encore jamais vu alors qu’il avait souvent l’habitude de croiser les mêmes missionnaires entre son village et la ville des soleils brûlants.

Sabi suivit le jeune homme du regard tout en se frottant la barbe d’un air pensif. Puis il se mit à le suivre en silence, un chasseur tel que lui savait se faire discret. A quelques mètres derrière, le natif entreprit donc d’observer l’étranger sous toutes ses coutures. Il avait sa propre façon de marcher, d’occuper ses mains, de bouger ses épaules… Ce jeune loup était un spécimen nouveau et de dos, il était fascinant. Sabi brûlait d’envie de le regarder de face… Cependant le suivre était presque comme un jeu qui ne lui déplaisait pas, cela faisait déjà cinq minutes.

Finalement, trop absorbé par sa curiosité, Sabi ne fit plus attention où il mettait les pieds. Inévitablement, un craquement résonna autour d’eux.
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Il était bientôt midi. Il lui faudrait revenir au camp pour déjeuner.

Vaast avait beau en être conscient, il était loin de retourner vers son équipe. En fait, il continuait même de marcher, en direction de nulle part. C’était un des avantages de la grisaille : il n’en avait plus grand-chose à faire. Au pire, quoi ? Il se faisait attaquer par une bête sauvage ? Ça en ferait une qui aurait un bon repas.

Il soupira. Ses idées, en plus d’être morbides, étaient stupides. Il avait lu que les animaux ne consommaient pas forcément la chair, ils le tueraient juste pour défendre leur territoire. Et puis, se laisserait-il vraiment faire ? Sans doute pas. Si un combat survenait, il se défendrait, ne serait-ce que par réflexe.

Peut-être que c’était ça qu’il cherchait, là, au milieu de nulle part. Quelque chose qui l’oblige à voir en face qu’il voulait encore vivre.

Vaast retira son chapeau et s’en servit pour essuyer son front. Il était pourtant vêtu légèrement - une simple robe de missionnaire. Mais à force de marcher d’un air hargneux, il transpirait.

Avait-il seulement profité de la promenade ? Ce n’était pas dit. Il se força à regarder les alentours. Beaucoup d’arbres. Il était incapable de les différencier. Pour les Natifs, ce devait être aussi évident que de distinguer une église d’une taverne, songea-t-il.

Les Natifs. Cela faisait des semaines qu’il était maintenant censé aider à les convertir. Jusque-là, sœur Juliette avait été clémente. Certes, sa clémence avait consisté à le laisser broyer du noir dans son coin, mais Vaast lui en était tout de même reconnaissant. Il n’était pas d’humeur à faire la conversation à des étrangers ou des démonstrations de pouvoir. De toute façon, son pouvoir à lui avait été façonné pour le combat. Il pouvait toujours casser la jambe de quelqu’un et là, peut-être qu’on le trouverait utile : un missionnaire pourrait alors faire étalage de ses dons pour le soin.

Au moment où cette pensée narquoise lui traversait l’esprit, un “crac” retentit.

Vaast eut un réflexe tout thélémite : il plongea les mains dans les poches pour s’équiper de deux anneaux et adopta une posture agressive, poings serrés. Il observa son environnement en plissant les yeux.

-Qui est là ? lança-t-il d’une voix autoritaire.

Si c’était un animal, il recevrait sans doute au mieux un grognement en guise de réponse. Même si ce n’était qu’un Natif, il risquait gros : plusieurs clans étaient notoirement peu ravis de l’arrivée des Gacaniens. Une flèche dans le torse n’était pas à exclure. Il existait aussi une autre possibilité : une embuscade.

Enfin, il le repéra. Vaast maudit sa lenteur - l’homme aurait eu dix fois le temps de bander un arc - et se redressa légèrement. Peut-être n’était-il pas agressif ; auquel cas, il était inutile de se montrer menaçant.

-Je vous vois, poursuivit-il sur le même ton. Je ne vous ferai aucun mal si vous en faites autant.

C’était loin d’être l’attitude du missionnaire idéal, se rabroua-t-il. C’était beaucoup plus proche de celle d’un Garde. Vaast soupira intérieurement et pria pour que le Natif sorte enfin des ombres. Il avait hâte de déchiffrer ses expressions pour savoir à quoi s’en tenir.

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Le natif ferma lentement les yeux tout en grimaçant. Merde ! Il se sermonna intérieurement pour ne pas avoir fait plus attention. L'étranger s'était vivement retourné, agressif, prêt à se défendre s'il le fallait. Sabi ne bougea plus et cessa même de respirer. Jouant la prudence, il resta caché dans l'ombre. Il ne connaissait pas cet homme, ni ne savait de quoi il était capable. Mais au fond de lui, le chasseur ne pouvait pas lui en vouloir, lui aussi aurait réagi de la même manière s'il avait été à sa place. Etre pris ainsi par surprise n'avait rien de rassurant en vérité.

Immobile, Sabi observa, entre les feuilles des arbres, le visage du jeune homme qui s'était enfin révélé à lui. Des cicatrices, des traits durs... Il avait l'air d'avoir déjà vécu beaucoup de choses pour son jeune âge. Et ses yeux, de quelle couleur étaient-ils ? De là où il était il n'arrivait pas à les distinguer. Ce n'était pas comme ça qu'il avait imaginé le visage de son inconnu, mais il n'était pas déçu, bien au contraire, de nouvelles questions germaient dans son esprit curieux.

La voix du renaígse retentit une nouvelle fois. Il avait repéré le chasseur. Sabi avait deux solutions : soit prendre ses jambes à son cou, s'enfuir et oublier cette rencontre, soit faire un pas en avant... Le choix du Natif était vite fait. C'était trop tard, il en avait déjà trop vu. Comment pouvait-il partir sans même connaître la couleur de ses yeux ?

Sabimewen s'avança enfin à la lumière du soleil. Il laissa tout de même quelques mètres de distance entre lui et l'inconnu, par pure sécurité. Lui, n'avait pas l'intention de lui faire du mal. Le chasseur était loin d'être un homme agressif ou même violent et il n'en avait pas l'air non plus. Son arc était dans son dos, son couteau à sa ceinture et ses mains étaient bien visibles. Face au jeune homme, il resta un instant silencieux. Il se tenait droit, renvoyant à une certaine fierté que possédait chaque Natif, mais cela ne lui donnait en aucun cas des airs supérieurs. Il portait sur les épaules une fourrure de renard et ses cheveux, joliment coiffés de tresses, étaient parsemés de nombreuses plumes de corbeau.

« Beurd tír to mad, Saul lasser. » Dit-il enfin.

Un léger sourire bienveillant étira ses lèvres dans l'espoir d'apaiser le renaígse.

« Ça veut dire bonjour. » Précisa-t-il ensuite, comprenant que ce missionnaire là ne parlait pas un mot de sa langue.

Sabi avait un accent prononcé mais qui ne l'empêchait pas d'être compris. Ces dix dernières années, le chasseur avait suffisamment fréquenté de Soleils brûlants pour comprendre et se faire comprendre de ce peuple.

« Je n'ai pas l'intention de te faire du mal. Et toi, tiendras-tu parole ? ... Je suis désolé de t'avoir fait peur. »

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Ça commençait bien, songea Vaast en examinant le Natif. Il ne parlait même p…

Ah. Si.

Il n’avait aucun moyen de savoir si ça voulait vraiment dire bonjour, mais il mit sa méfiance de côté pour le moment. On lui avait affirmé que les Natifs étaient un peuple honorable. Certes, c’était aussi ce qu’on disait de la Garde, et pourtant combien de fois avait-il vu un Garde faire passer l’or avant les principes ?

Mais le visage de l’inconnu n’inspirait pas la crainte. Il y avait même quelque chose d’apaisant à le voir aussi serein. Vaast abaissa ses mains en faisant rapidement l’inventaire des armes de son interlocuteur : arc et couteau. Un chasseur, probablement. Était-il dans le coin pour ramener des proies à la maison ?

-Bonjour.

Vaast pouvait presque entendre le gémissement exaspéré de Juliette. Son ton était trop froid, son expression trop renfrognée. Il tâcha d’afficher une mine plus avenante. Il était capable de paraître courtois même au milieu de politiciens exaspérants, ce n’était tout de même pas un Natif qui allait lui faire perdre ses moyens !

-Vous étiez en chasse ?

Un peu d’ironie filtra dans sa voix. Après tout, l’homme avait l’air de l’avoir suivi lui plutôt qu’un quelconque gibier.

Que le Natif le tutoie, doute de sa parole et croie lui avoir fait peur - tout ça en l’espace de deux phrases - lui mit les nerfs à vif. Vaast inspira profondément et resta silencieux quelques secondes. Il retint une réplique cinglante qui ne l’aurait sûrement pas aidé à faire redescendre la tension dans l’air.

Il ne le connaissait pas. Peut-être cet homme avait-il eu affaire à des continentaux peu soucieux de se montrer honnêtes. Lui-même ne faisait pas toujours passer la moralité avant les résultats. Quant à une supposée frayeur, après tout, il avait réagi assez vigoureusement pour qu’on en tire cette conclusion.

Se prouvant à lui-même au passage que oui, en cas d’attaque, il n’allait pas rester là à attendre. Il avait sa réponse, même si elle le rendait morose.

-J’ai l’intention de tenir parole, en effet.

Vaast hésita, puis retira ses anneaux pour les ranger dans son habit. Il ne pouvait pas offrir de meilleure garantie.

-J’étais…

Sa voix faiblit. Qu’allait-il dire pour expliquer sa présence dans les parages ? “Je suis à une heure de marche de mon camp ! Vous comprenez, je me tâtais à me laisser dévorer par une bestiole tellement mon moral est bas, alors je n’ai pas vu le temps passer !”

-…Pas bien.

C’était trop abrupt. Il n’avait pas eu l’intention de parler de ça, c’était sorti tout seul. Mal à l’aise, Vaast se détourna et observa les arbres comme s’il y cherchait des oiseaux. Alix avait raison, il tendait sans cesse des perches malgré lui.

-Alors je suis parti marcher, conclut-il péniblement. J’ai dû aller trop loin, mais je vais me débrouiller pour retrouver le camp.

Après tout, il n’avait fait qu’aller tout droit, sans s’enfoncer dans les bois. Retrouver son chemin ne devrait pas être trop difficile.

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Sabimewen n'avança ni ne recula devant le jeune renaígse. Bien que chacun ait affirmé qu'aucun mal ne serait fait à l'autre, le chasseur ne pouvait se permettre une imprudence. La confiance ne pouvait naître aussi facilement entre deux inconnus dont tout, sans conteste, opposait.

« Non, je ne chassais pas. » Répondit-il simplement à la question de l'étranger, sans donner plus de détail.

Le Natif n'osa pas avouer que sa curiosité l'avait poussé à le suivre discrètement. Il chercha dans sa mémoire s'il avait jamais fait une chose pareille auparavant. Auprès de ses proches, sans le moindre doute, mais cela était pour le jeu, l'amusement pur. Auprès d'un renaígse, jamais il n'avait encore pris le risque et jamais il n'y avait songé. Jusqu'à aujourd'hui.

L'étonnement passa un instant sur son visage lorsque le jeune homme tenta de justifier sa présence. Il était surpris par une telle confidence mais l'accueillit avec bienveillance. Il n'était pas en mesure de juger, lui qui avait sombré dans la mélancolie et la tristesse une bonne partie de la nuit.

Les mots du renaígse n'avaient pas pour but de l'encourager à faire de même mais après un bref silence, il s'entendit, avec stupéfaction, lui répondre.

« Moi aussi. Je n'étais pas bien. »

Confidence pour confidence. Désormais l'étranger n'avait pas à rougir de son aveu.

« J'ai marché, j'ai respiré et j'ai laissé la nature éloigner mes pensées. Ça fonctionne plutôt bien. » Continua-t-il. « Ta promenade t'a-t-elle aidée ? »

Sa voix grave était pleine d'empathie. Ce n'était pas des paroles en l'air, loin de là. Le chasseur était incapable de se montrer impassible. Il tenta de croiser son regard puis reprit.

« Si tu prends le temps d'écouter, le bruissement des feuilles peut emporter avec lui les pensées qui te tracassent. »

Cela pouvait paraître étrange mais cela avait réellement un sens pour Sabi. Il avait une sensibilité incroyable, il pouvait littéralement entendre et sentir les arbres pousser. Les Soleils brûlants ne partageaient pas cette acuité mais quiconque s'en donnait la peine pouvait ressentir l'incroyable nature de Tír Fradí.
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Vaast haussa un sourcil dubitatif. Comment ça, il ne chassait pas ? Et l’arc, alors, c’était pour décorer ?

A moins que…

-Les parages sont-ils particulièrement dangereux ? s’enquit-il en désignant l’arme d’une main.

Peut-être que le Natif avait embarqué un arc pour se défendre, et non pour attaquer. Si tel était le cas - si vraiment l’endroit regorgeait de prédateurs - autant le savoir. Ou alors, il lui avait menti, mais Vaast ne voyait pas bien l’intérêt. La chasse aurait constitué un alibi idéal pour justifier leur rencontre inopinée.

La réponse de l’homme à sa confidence maladroite l’incita à se retourner pour le dévisager. Vaast ouvrit la bouche pour demander ce qui n’allait pas, mais il la referma avant d’avoir prononcé un mot. Une telle question amènerait sûrement son interlocuteur à lui poser la même, et alors que répondrait-il ? “C’est compliqué” ?

Les pairs de Vaast appelaient souvent les Natifs “âmes naïves”. Il était tenté de leur donner raison. Pour quelle autre raison que la naïveté cet étranger était-il en train de partager tout cela avec lui ? La gentillesse ?

Vaast demeura silencieux un long moment. La gentillesse pure et simple qui n’espérait rien en retour était rare, il était bien placé pour le savoir. Par moments, il avait même du mal à croire que ça existait tout court.

Il fallait qu’il réponde. Que dire ? Non, par frustration ? Oui, parce que c’était mieux que d’être resté au camp ?

-Oui et non.

Peut-être que c’était un truc de Natif, la nature qui éloigne les pensées. Les siennes ne pouvaient être emportées par un peu de vent. Vaast fronça le nez et s’efforça de prêter attention au bruissement mentionné par l’homme. C’était un joli bruit, mais pouvait-on vraiment espérer qu’il lave son âme comme on se lave le corps à l’eau ?

-Ça ne doit pas aussi bien marcher sur moi. Ou bien il faut essayer plus longtemps.

Il inspira, puis lança :

-Je suis frère Vaast. Vous êtes ?

Se présenter était un bon moyen de ramener la conversation sur des rails plus conventionnels.

-Je vais faire demi-tour. Si vous voulez m’accompagner, je ne dis pas non. Vous connaissez sûrement les parages comme votre poche.

Un compliment facilitait toujours les choses, non ?

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