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When the lights go out - Vaast

Alix
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Alix
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Occupation : Gérante du Club des Agapes
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When the lights

Go out

Feat Vaast


Dilay se regardait dans le miroir, le ciseau encore à la main. Ses cheveux désordonnés rebiquaient de toute part, un nuage de départs de boucles autour de ses joues rondes. Après avoir posé son chapeau sur son crâne, elle a passé son fusil à son épaule, la touche finale de son déguisement, qui n’en était pas vraiment un.

Evidemment, elle n’est pas Garde, certainement pas Garde de San-Matheus. Mais elle a déjà porté ce genre de tenue, le pourpoint de cuir qu’elle a choisi assez léger pour passer pour une tenue de repos, les guêtres solides, les bottes montantes et ferrées qui s’attachent juste à la pliure du genou. Du brun sur le brun de sa peau, caméléon.

Dilay était prise d’un vague malaise en se contemplant. Ainsi vêtue, elle se sentait copie d’une copie.

On se fondait si bien dans la masse en étant Garde mais on ne s’appartenait plus vraiment. Après une journée de voyage sur la route, seule, un homme a arrêté la jeune femme pour s’enquérir de sa destination. Ils allaient dans le même sens aussi il a proposé à Dilay de l’escorter et de le protéger contre la simple promesse d’une place sur son chariot.

Dilay a accepté. Un Garde ne refuserait pas. Elle serait idiote de le faire.

« Vous êtes pas bavarde ! » s’est amusé l’homme, un thélémite avec un beau col droit, que Dilay ne cessait de fixer en se demandant comment il pouvait le garder si blanc.

En guise de réponse, elle a grogné.

Ce n’était même pas sa mauvaise humeur caractéristique qui lui scellait les lèvres. Dilay l’aurait préféré. Le sentiment qui l’habitait ressemblait davantage à un hébétement généralisé.

Sur toute l’île, Dilay ne se sent attachée qu’à un endroit – qu’à une personne – si elle omet ses collègues qui ne le sont même plus vraiment. Elle n’a pas beaucoup réfléchi avant de se mettre à marcher vers lui.

Si elle se mettait à parler, elle craint de ne pouvoir contenir plus longtemps la panique qui s’installe en elle, la réalisation de ce qu’elle a fait. De ce qu’elle a dit à Hassan. Quand on a peur, quand on doute, on n’arrive plus vraiment à s’expliquer les raisons de ses propres actes, même quand elles étaient excellentes et bien fondées.

Faute d’en dire long à son sujet, Dilay se contentait d’interroger son conducteur, sur ses bêtes, sur le chemin, sur Teer Fradee, sur sa famille, sur son travail, sur son chapelet, sur la provenance de son repas – sur le brin d’herbe qu’ils venaient de croiser même, qu’importe tant qu’il parlait ! Tant qu’il parlait, il ne lui demandait pas de combler le silence et Dilay ne se sentait pas seule.

Rien ne venait se jeter dans leurs roues pour se faire abattre, aussi Dilay n’a-t-elle pas dégainé son fusil du trajet. A dire vrai, ils n’ont pas croisé grand monde et il a plu à grosses louches la majorité du trajet. Ils ont pris du retard quand une roue s’est coincée dans une ornière pleine d’eau et de boue.

Même si, arrivés aux portes de San-Matheus, le déluge a cessé, Dilay n’était pas sûre de pouvoir retirer la crasse de ses bottes à temps.

Elle a sauté à terre une fois la route devenue plus fréquentée. Là, le conducteur ne craint plus rien et après un salut, quelques remerciements, ils se sont séparés.

Dilay aurait probablement dû craindre le passage des portes, qu’on la regarde d’un peu trop près, qu’on l’interroge. Elle se sentait tout simplement incapable de s’atteler à être correctement effrayée par quoi que ce soit.

Après un regard aux gardes en faction, à leurs galons, Dilay a marché tout droit dans la gueule du loup. Elle a salué, comme on salut ses pairs, car elle n’a reconnu aucun officier parmi eux. Elle sait comment placer les pieds, le mouvement formel mais un peu plus relâché que devant le gratin.

Ils l’ont laissé passer. Ils n’auraient pas dû, mais ils l’ont fait, et quand Dilay les a dépassés elle se demande toujours comment elle a réussi à en arriver là. Elle s’attend à ce qu’on crie et qu’on la rappelle. Elle continue d’avancer. Personne ne vient pour elle. L’écusson épinglé à sa poitrine a fonctionné à la perfection.

Il y a des tas de gens dans la rue. Ils ont des bonnets de dentelle aussi impossiblement blancs que le col du thélémite, qui tranchent sur le noir de leurs tenues. D’autres, comme une cicatrice dans la foule, sont vêtus de rouge. C’est étrange de ne pas connaître la tempérance à ce point en matière vestimentaire, songe Dilay, d’ériger en modèle les couleurs les plus criardes, celles qui font le moins de concessions.

Elle a conscience de jeter autour d’elle des regards comme si la ville était une scène, ses habitants les acteurs, alors que c’est elle l’étrangère – elle l’intrus.

Il ne faut pas qu’elle s’arrête, malgré son envie de darder une œillade sur les murs de pierre ocre, les flèches de fer forgées qui émergent des toits, les drapeaux d’or et de carmin. Elle tournerait bien sur elle-même pour tout voir, mais même alors, elle doute d’être tout à fait repue. Elle risque de se coller le vertige.

Elle continue, un pas après l’autre, avant de se rendre compte qu’elle ne sait pas où elle est, et elle ne sait certainement pas où elle va. Elle se pose dans un coin, près de ce qui ressemble à un petit restaurant, et relit avec attention l’adresse de Vaast.  

Il faut un instant à Dilay pour comprendre où, exactement, se trouvent les panneaux qui indiquent les noms des rues. Il y a des terminologies qui ne font pas envie du tout comme la « Place des repentants ».

Sans avoir aucune idée d’où se situe la taverne du Denier, qui aurait été son premier arrêt le plus logique, Dilay se décide à pénétrer dans le bouge adjacent. A l’intérieur, de gros jambons pendent du plafond et de petites bouchées sont étalées sous des vitrines pour présenter ce qu’on peut consommer. Ça sent un peu le graillon.

Dilay va probablement être obligée de consommer si elle veut en renseignement et que tout soit sous cloche comme ça l’arrange bien. Elle désigne ce qu’elle veut à la femme au comptoir. Cela s’avère être de l’aubergine en beignet, pas travaillée du tout comme Dilay en a l’habitude. L’huile chaude est réconfortante. Elle ne s’était pas rendu compte à quel point elle avait froid.

Comme il n’y a pas vraiment encore de clients, ce n’est que la fin d’après-midi, la femme a tout le temps de rester babiller avec Dilay. La mathématicienne lui dit qu’elle vient d’être affectée en ville et qu’un de ses collègues, en prévoyant son arrivée, lui a loué une chambre chez l’habitant, qu’elle a l’adresse mais ne sait pas où c’est. La femme écoute, regarde ladite adresse, et se lance dans de longues explications qui rendent l’œil de Dilay un peu vitreux.

Une fois qu’elle a payé, elle sort et remet son chapeau. Tout se passe trop bien. Elle aurait déjà dû trébucher devant les gardes aux portes, et être incapable de trouver un mensonge décent à servir à la tenancière. Mais non, sa haute stature, ses mains pleines de cicatrices, même son vocabulaire pauvre et sa voix hésitante, ne font que la faire coller encore plus au rôle. C’est comme ça qu’on s’imagine une gamine qui s’est engagée, pas très gradée, un peu paumée. Ainsi, sur son chemin, on la renseigne encore une fois, un homme âgé qui la voit tenter de déchiffrer les noms de rues, et pense qu’elle ne sait pas lire.

Dilay n’est pas certaine d’aimer renvoyer cette image, aussi pratique soit-elle. Quand elle se voit dans les yeux des autres, la dernière chose qu’elle s’attend à y voir c’est de la pitié.

Un autre jour, elle les aurait tous détrompé. Aujourd’hui, elle se laisse mener comme une brebis.

Il fait presque nuit, maintenant. Il bruine. L’horizon, vers la mer, est à peine plus dégagé, les nuages y prennent une teinte un peu rose.

Le quartier de Vaast n’est pas bien animé à cette heure-ci. Des travailleurs harassés retournent à leurs logis. Ils discutent de choses que Dilay n’écoute pas, tandis qu’elle chemine dans leur sillage. Le pavé est humide partout. A certains endroits, il est terriblement disjoint. A d’autres, il n’y a que de la terre battue recouverte de gravier.

Une voix interpelle le groupe devant Dilay. Pour la plupart, ceux qui le constituent se contentent de jeter à la femme qui leur a parlé un regard en coin un peu las. Dilay, elle, la fixe.

Difficile de déterminer l’âge de la femme, elle porte une tenue de toile de piètre qualité bien qu’elle soit propre, et probablement neuve. Sous le regard de Dilay, la femme est étrangement figée. Elle a les lèvres pincées quand ses yeux croisent ceux de Dilay. Elle porte, serrée contre sa poitrine, une liasse de documents qui ne semblent pas imprimés. En la voyant fixer ce qui ressemble, pour Dilay, a un gribouillis bizarre mais qui est en réalité un soleil levant dessiné avec beaucoup de soin, la femme lui lance d’une voix venimeuse :

- J’ai l’autorisation d’être là.

Dilay prend une grande inspiration. Elle aurait fait deux têtes de plus que la femme si celle-ci n’était pas montée sur une petite estrade improvisée à l’aide de caisses. La structure a l’air terriblement précaire.  

Dilay pourrait le faire remarquer, ajouter que la femme risque de passer à travers et que ça fera mal, qu’il vaut mieux en descendre au lieu de compenser sa petite taille par un amas de bois humide.

Mais voilà ; Dilay n’est pas chez elle. Elle ne sait pas qui est cette femme, pourquoi elle lui parle comme à un chien et la regarde avec la même défiance qu’un gamin en train de faire une grosse bêtise, qui joue aux braves devant ses parents pour dissimuler son énorme boule au ventre.

- J-J’en doute pas.

Lui marmonne Dilay. Soit Thélème a des vendeurs de rue très étranges parce que le papier, ça ne se mange pas, soit c’est quelque chose de local, et la mathématicienne préfère ne pas s’en mêler. Elle fait un geste de la main et s’éloigne sans demander son reste.

Il est 20h presque tout pile quand elle arrive sur le seuil de la maison de Vaast. La qui fixe le battant. Elle regarde à nouveau l’adresse deux fois. Il n’y a pas de doute possible. C’est bien là. Il y a de la lumière, alors il y a forcément quelqu’un à l’intérieur.

En trois semaines, elle ne lui a donné aucune nouvelle. Elle pourrait débarquer au pire moment, en pleine réunion très secrète de l’amicale des inquisiteurs infiltrés… Elle pourrait le mettre dans l’embarras.

Mais ça fait aussi trois semaines qu’elle, elle n’a pas un mot de lui.

Si elle ne peut rester ce soir, elle trouvera autre chose. Au moins, elle le reverra, elle lui reparlera, et elle s’assurera qu’il va bien.

Elle ne sait pas où aller, autrement. Elle n’a pas la force de chercher, pas la force d’y penser. Pas la force de s’inquiéter.

Dilay frappe à la porte. D’abord deux petits coups, puis deux bien plus forts qui ébranlent le chambranle. Il ne lui a rien fait. Tant pis.



Alix écrit en #d5a952 - Elle est bègue, malentendante et s'exprime avec un accent.
Elle est également connue sous le nom de Dilay ou d'Alix de Courcelles.
Elle s'exprime à l'oral après un tiret et signe entre guillemets.

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When the lights go out
Feat Dilay


 
When the lights go out - Vaast Lk0f

Tout bien considéré, aujourd’hui n’était pas un bon jour.

Ça avait commencé à l’office, quand le prêtre avait invité à prier pour les pauvres âmes qui combattaient au front. Après ça, un missionnaire de son équipe avait insisté pour qu’ils passent à la taverne du Denier ; il avait obtempéré en pensant que son collègue voulait lui parler, mais pas du tout. Il avait juste eu la frousse d’aborder le type qui l’intéressait. Une fois ledit abordage réussi, Vaast avait eu tout le loisir de se perdre dans la contemplation de son verre d’eau.

Il était ensuite retourné chez lui pour déjeuner, puis s’était attaqué au nettoyage de son autel, qu’il n’avait fini qu’à moitié parce qu’il s’était mis à pleurer dessus. A quel moment s’était-il relevé pour s’asseoir dans ce fauteuil ? Vaast ne savait plus.

Il regardait maintenant par la fenêtre. Il n’y avait pas grand-chose à voir ; la rue était assez étroite, et on voyait de moins en moins bien à mesure que le soleil descendait vers l’horizon. Vers dix-neuf heures, pris d’un sursaut, il alluma une bougie. Il la laissa près de l’autre fenêtre. Il ne voulait pas que la chandelle lui permette de voir son reflet dans la vitre.

L’inquisiteur aurait été bien en peine d’expliquer ce qu’il faisait là à attendre que les heures passent. Il ne pouvait guère prétendre être passionné par les allées et venues des passants. Parfois cependant, l’un d’eux captait son attention, à cause d’un geste ou d’un éclat de voix… Ce n’était pénible que quand il croyait reconnaître quelqu’un. Quand la démarche d’une silhouette lui rappela Alix, il se leva. Il n’était pas assez engourdi pour supporter ça.

Quelle heure était-il ? Il n’avait pas l’énergie de regarder. Tard, peut-être. Il se sentait glacé, tout à coup ; il mit de l’eau à chauffer et sortit des bûches. Peut-être devait-il aussi manger.

Il coupait une tranche de pain quand il crut entendre un bruit.

Avant qu’il n’ait le temps de se retourner, le bruit recommença, si fort cette fois qu’il se demanda si le but était de dégonder sa porte. Attrapant d’un geste automatique l’anneau de sa poche intérieure, il le passa à son annulaire et tourna la clé, puis la poignée.

Pendant deux longues secondes, Vaast qui n’était jamais pris au dépourvu resta coi. Son regard navigua des cheveux d’Alix à ses yeux cernés, puis passa sur ses bottes boueuses et son chapeau.

-Entre, souffla-t-il.

Personne derrière elle. Il tira tout de même les rideaux après avoir fermé sa porte à clé.

-Que s’est-il passé ? De quoi as-tu besoin ?

Les deux seules questions qui importaient pour le moment. Il retira son anneau et alluma une seconde bougie - elle aurait du mal à lire sur ses lèvres s’il faisait trop sombre, non ? - puis se rapprocha de la jeune femme et lui tendit les bras avant d’y avoir réfléchi. Il voulait la serrer contre lui pour s’assurer qu’elle était bien là.

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When the lights

Go out

Feat Vaast


La porte s’ouvre. Dilay regarde Vaast.

Voilà, elle a l’impression que ses jambes vont céder sous elle. De quoi a-t-il l’air ? Elle a du mal à juger. Il ne semble pas franchement mécontent… Elle déglutit, le suit quand il l’y invite sans pouvoir s’empêcher de lorgner alentours. Elle a passé presque une semaine à l’asticoter sur la visite qu’elle lui rendrait un jour, à le questionner sur des détails de son logis, et maintenant l’y voilà.
Vaast est juste-là. Il n’est pas parti, il ne semble pas blessé, il n’est certainement pas rentré sur le Continent. Il est là.

Dilay retire son chapeau. Elle ne sait pas trop si elle l’accroche quelque part où s’il finit sur le plancher de l’inquisiteur. Avant qu’elle ait pu former une réponse cohérente, elle est dans les bras de Vaast.
Elle ne repère pas l’anneau, à peine le réflexe de Vaast de tirer les rideaux. Elle ne peut pas lui en vouloir ; elle est une femme de l’Alliance à San-Matheus.

Ou l’est-elle vraiment ? Maintenant qu’elle s’est séparée d’Hassan, appartient-elle à la moindre faction ?

Elle ne sait pas. Ce n’est pas le moment d’y penser. Son vêtement est humide, ses cheveux en bataille, ses lunettes de travers, et elle est tout contre Vaast. Elle ne le serre pas, comme elle a l’habitude de le faire, trop épuisée, trop soulagée.

Il s’est étonné, une fois, d’à quel point elle était sans repos. Apparemment, il fallait au moins ça pour l’obliger à détendre. La voilà pleinement et entièrement pliante entre les mains de l’inquisiteur, les jambes sciés, les bras indolents. Elle ferme les yeux. Elle inspire.

Il fait tiède ici, Dilay le remarque après un instant de flottement. Elle a fermé les yeux, et les secondes se sont égrenées sans qu’elle s’en aperçoive vraiment, comme si elle allait s’endormir là, debout, mais ses vêtements trempés l’en empêchent. Elle prend brutalement conscience de la façon très désagréable dont ils lui collent à la peau. Elle doit horriblement sentir le cuir.

Comme si pas un jour ne s’était écoulé entre leur séparation et leurs retrouvailles, Dilay redresse le nez et la première chose qu’elle dit est :

- C-Ca te fait rien si je me dé-déshabille ?

Elle est déjà en train de tirer sur la couroi de son pourpoint de toute façon, et elle secoue la tête en même temps.

- Y a rien. Rien ne s’est passé. Je voulais juste te revoir. Je voulais tellement te revoir.

Elle explique, tandis que ses doigts glissent sur les sangles. Elle étouffe un juron. Malgré ses traits un peu marqués, elle n’a pas perdu de poids. Ses grands yeux dorés sont toujours identiques, quoi qu’un peu voilés par toutes les gouttes sur ses lunettes, et la buée qu’elle fait en respirant.

- J-Je suis partie de… J’ai… Je suis plus avec Hassan. Dans son groupe. Dès que j’ai pu, j’ai pris la route pour venir.

Dilay s’emmêle un peu les pinceaux, s’en rend à peine compte, parce qu’elle continue sur sa lancée.

- J-J-Je suis désolée… Je sais que j’aurais dû pré-prévenir. J’espère que je tombe pas mal. Je peux aller me trouver une chambre à la taverne.

… Dit-elle tout en continuant de retirer ses frusques. Elle semble à peine y croire elle-même, qu’il pourrait la renvoyer dans la nuit. En revanche, elle semble vraiment penaude. Elle scrute l’inquisiteur à la recherche, probablement, d’un indice sur ce qu’il pense.

- Viens plus près. Fait sombre. Je te vois à peine.

Dans un « tud », son pourpoint tombe au sol, et elle tend des mains glacées pour prendre le visage de Vaast entre ses mains et le détailler d’un air à la fois ému et inquisiteur, comme si elle cherchait le moindre indice dans ses fossettes d’une réunion ennuyeuse, de collègues déplaisants, ou de mauvaises nouvelles.

Et puis, quand elle croise son regard, elle ose enfin lui sourire. Enfin croire à sa chance. Il est là. Elle est là.

Ça va aller. Ça va déjà.



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Elle ne l’enlaçait pas en retour. Vaast crut même un instant que son étreinte était malvenue, puis il remarqua à quel point elle se laissait aller contre lui. Elle devait être épuisée. Comment s’était-elle traînée jusqu’à San-Matheus ? Pas à pied, tout de même ?

Quand Alix lui demanda si ça l’embêtait qu’elle se déshabille, il la relâcha et fit un geste de la main pour signifier qu’il s’en moquait.

-Je faisais chauffer de l’eau. Un bain, ça te dirait ?

Sa gorge se serra quand elle reprit la parole. Le revoir, disait-elle. Mais il n’eut pas le temps de s’appesantir dessus. Comment ça, elle avait quitté son groupe de recherche ?

-Hassan ? Pourquoi ?

Il secoua la tête aussitôt après que les mots lui aient échappé.

-Tu n’es pas obligée d’en parler maintenant.

Les excuses d’Alix lui arrachèrent un rire nerveux.

-Ne dis pas de bêtises. Te voir débarquer est la meilleure nouvelle depuis…

Sa voix s’éteignit. Depuis quand ? La veille ? La semaine précédente ? Il ne savait plus. Mais il ne s’embêta pas à chercher, parce qu’Alix attrapait son visage et l’observait comme si elle voulait compter ses taches de rousseur.

-Je suis là, murmura Vaast.

Ou voulait-il dire “tu es là” ? Il comprenait le geste d'Alix. Il avait du mal à croire lui-même qu'elle était vraiment chez lui. Peut-être qu’un peu plus de lumière aiderait.

-Monte, j’arrive.

Il alla chercher les bûches sorties un peu plus tôt, mais l’unique chandelle allumée dans la pièce s’éteignit soudain, les laissant dans le noir. Grommelant, Vaast se dirigea vers l’escalier en se fiant uniquement à sa mémoire des pièces. Il aurait dû allumer dix bougies ! Il aurait dû nettoyer toute sa maison, même ! Acheter un tapis ! Un dîner fin !

-Attrape ma chemise, lança-t-il à Alix. Attention, je porte du bois.

Il grimpa les marches - lentement, pour que la mathématicienne puisse se tenir à lui - et s’arrêta une fois à l’étage. Là, il se dirigea vers la cheminée, enfourna le bois, et alluma un feu qui plongea toute la pièce dans une agréable tiédeur orangée. Voilà qui était déjà mieux.

La chambre de Vaast était grande et peu meublée, si bien qu’elle paraissait un peu vide. Un imposant lit à baldaquin avait été poussé contre le mur du fond ; une petite table de chevet était installée à côté. Devant la fenêtre aux rideaux tirés était posé un vaste bureau de bois brut, juxtaposé par une commode de même matière. Mis à part un grand miroir en pied, il n’y avait aucune décoration.

Vaast se redressa et se mit à remonter l’eau, à présent chaude, pour la déverser dans la baignoire de la pièce attenante. Cette dernière évoquait presque un couloir, avec sa forme allongée. De toute évidence, on s’était contenté de couper l’étage en deux au hasard avec ce qui évoquait davantage un panneau qu’un mur porteur. Mis à part la baignoire, on ne comptait qu’un autre meuble, une armoire, callée contre un mur.

Il fallut à l’inquisiteur cinq voyages pour que son baquet en métal, d’une taille très respectable, fut presque rempli. Il amena ensuite plusieurs bougies, du savon, des serviettes, et disposa le tout à côté de la baignoire.

-C’est prêt. Viens, ça va te faire du bien.

Il laissa Alix s’installer dans l’eau et, sans perdre de temps, descendit chercher les affaires qu’elle avait laissées en tas au rez-de-chaussée. Il les emmènerait au lavoir le lendemain. En avait-elle amené d’autres ? Elle avait l’air d’avoir voyagé léger.

L’inquisiteur revint ensuite et s’assit à côté de la jeune femme.

-Est-ce que tu as mangé ? souffla-t-il. Est-ce que tu es attendue quelque part demain ?

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Feat Vaast


Un bain, cela revient à être encore plus mouillée… Mais aussi à avoir bien chaud. Dilay opine rapidement du chef pour marquer son assentiment. Elle n’avait pas pris de bain depuis tant de temps que celui lui paraissait depuis toujours, et les baignades ne comptaient pas.

La question immédiate de Vaast tire à Dilay une moue avant qu’elle ne mâchonne sa langue, agitant les mains dans un geste hésitant. Le signe semble signifier qu’elle ne sait pas par où commencer.

- C-C’est pas grave.

Elle précise cependant, avant que l’esprit de Vaast ne chevauche à la conquête d’idées sordides. Sa propre voix lui parvient encore moins articulée que d’habitude. Elle ne s’entend déjà pas très bien d’habitude, mais ses mots lui semblent présentement assourdis par du coton et elle s’humecte les lèvres consciencieusement.

La remarque de l’inquisiteur est prévenante et Dilay lui répond d’un bref sourire. Malgré ça, elle se force à dire quelque chose. Elle débarque chez lui à la nuit tombée, sans être annoncée, une explication est bien la moindre des choses.

- On a eu un désaccord i-i-idéologique… J’ai… dé-démissionné.

Les épaules basses, les lèvres pincées, les mains crispées, Dilay dégage un mélange de lassitude et d’agacement, qui, si elle était moins fatiguée, serait probablement aussi ardente que ses passions habituelles. Peut-être aurait-elle-même le visage de la colère.

Formulé comme ça, cela paraît si simple. Elle a dit non, elle a été entendue. C’est ce qu’elle voulait. Elle ne peut pas être fâchée maintenant.

Quand Vaast ricane, quand il lui assure que sa présence est une excellente nouvelle, Dilay hausse les sourcils, son visage expressif traversé par une moue amusée. Depuis quand, a-t-elle envie de demander. Bêtement, elle se sent soulagée, malgré tout, comme si elle avait cru qu’elle trouverait son remplaçant se roupanant avec Vaast auprès du feu.

C’est bête. Dilay a un sourire penaud, qui se transforme en quelque chose de plus assuré alors que l’inquisiteur l’assure de sa présence.

Dilay embrasse Vaast, brièvement, d’un baiser chaste, puis elle relâche son visage, et opine.

Très vite, ses yeux tentent de percevoir tout ce qu’ils peuvent aux alentours, mais il fait noir comme dans un four et Dilay a beau se dévisser le cou et plisser les yeux de fix façons différentes, qui lui donnent toutes un air plus bizarre que la précédente, elle n’y voit goutte. Elle s’approche de la rampe d’escalier en trainant un peu des pieds. Son pantalon émet un bruit de suçon humide que la mathématicienne entend à peine. Une fois le pied posé sur la première marche, Dilay se penche pour scruter la rambarde, avant que la lumière ne s’éteigne brutalement.

- La dé-décoration est si terrible que tu veux pas que je la vois ?

Lance la jeune femme d’un ton taquin. Elle s’immobilise, sachant très bien qu’elle ne vaudra rien dans une telle obscurité, et ne souhaitant pas repeindre la plancher de Vaast de sang en plus de la boue. Elle attend sagement qu’il passe devant elle et s’accroche à sa chemise comme il le demande. Elle suit le mur du bout des doigts et donne de petits coups dans les marches pour jauger leur hauteur.

Dans une belle maison, elles auront toutes la même taille, mais Dilay ne leur fait pas confiance. Elle a assez dévalé les escaliers dans le mauvais sens pour ne pas se montrer un peu suspicieuse envers les marches traitresses – mieux vaut les blâmer elles que son esprit absent ou ses pieds maladroits.

Du bout des doigts, elle tente de deviner de quoi le mur est recouvert, et puis une fois dans la chambre, elle reste debout comme une grande brêle à attendre que la lumière se fasse. Tout du long, elle a l’envie de suggérer à Vaast d’utiliser sa magie, d’autant qu’il avait les anneaux à portée, mais elle se laisse finalement mener de façon suspicieusement calme et silencieuse.

Quand la lueur illumine la chambre du maître de maison, Dilay en est à se balancer légèrement de droite à gauche dans un mouvement de balancier, incapable d’être sage et immobile tout à la fois. Le feu ravivé semble être le signal pour l'inspection générale. La cheminée est sa première curiosité. Une chambre avec une cheminée ! Quelle bonne idée dans un climat à se peler les os ! Dilay pose la main contre la pierre tiède avec un grognement, pure exclamation de délice. Puis, c’est au tour de l’armoire d’avoir le droit à une série de regards curieux, tandis que Vaast amène de quoi préparer le bain. Devant chaque chose, Dilay tapote un peu le bois, approche son visage jusqu’à ce que son nez touche presque le meuble. Elle fait des petits « aaah » et des petits « oooh » qui ressemblent plus, dans sa bouche, à des gargouillis.

Finalement, la commode échappe à son inquisition car toute son attention fut accaparée par le lit. Devant lui, elle écarte les bras comme pour l’enserrer tout entier. Il est grand ! Il a des baldaquins ! Ses montants sont même sculptés ! L’a-t-on monté sur place pour qu’il prenne une taille pareille ? Quel est le bois et oh… Le matelas… Dilay le tapote d’un index, n’osant pas encore s’assoir dessus. Ce n’est pas l’envie qui lui en manque, de s’étendre, de fermer les rideaux qui filtreraient juste ce qu’il faut la lumière de l’âtre…

Elle est prise d’un frisson. Elle est torse nue dans une grande pièce presque vide, et décide donc de retirer le reste de ses vêtements, non sans avoir posé dans un coin son sac de voyage, l’étui de son luth, et son fusil qu’elle casse avant de le laisser choir.

Les bottes puis les chausses de Dilay trouvent le confort du parquet tandis qu’après moults grimaces parce qu’elle commence à tant frissonner qu’elle en éprouve des difficultés à marcher droit, elle trottine vers la bassine.

L’eau l’accueille comme des bras aimants. Elle pousse un soupir de contentement et plonge même la tête droit dedans avant que Vaast ait pu lui dire quoi que ce soit. Elle porte encore ses lunettes, et ne songe à les enlever qu’après, tandis qu’elle agite la tête en s’ébrouant comme un chien. Ses mèches sont à peine humides et frisent de plus belle. La mathématicienne remet ses binoculaires à l’inquisiteur et tente de faire le point sur lui pendant qu’il lui parle.

- J’ai mangé un petit truc…

Elle mime la taille du beignet, qui, si on connaît quoi que ce soit des standards Alix-iens, ne doit pas l’avoir callé du tout.

- M-Mais je mangerai encore… Du bouillon ? Du thé ?

Quelque chose qui ne soit pas cher, pas difficile à préparer, mais chaud. Dilay ne veut pas se greffer comme un parasite à Vaast, il n’a probablement rien prévu… A bien y réfléchir – Dilay fronce le nez tandis qu’elle le fait – pourquoi la maison était-elle si sombre quand elle y est entrée ?

- T-T’as des soucis de trésorerie ?

Elle s’inquiète avec sincérité. Quelle raison a-t-on d’autre d’épargner des chandelles ? Est-ce culturel ? Religieux ?

Dilay se laisse lentement aller contre la paroi de métal, le monde autour d’elle délicieusement flou. Elle a l’impression de s’enfoncer un peu plus dans l’eau de seconde en seconde, que son souffle est de plus en plus ample. Elle cille un rien. Vaast lui a dit autre chose… Elle extrait sa main de l’eau tiède pour la tendre vers lui.
- Non. Personne m’attend. J’ai plus de travail. Je peux rester ? Ton lit a l’air plus chouette que le mien…

Elle lui fait un petit sourire, qui cache l’amertume de sa première déclaration, et ajoute.

- Toi ? Ça va ?



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Vaast cilla de nouveau. Cela ne ressemblait pas à Alix de partir sur un coup de tête. Elle avait toujours parlé de Hassan avec loyauté - sans parler de sa dette envers lui, une dette qui lui pesait en permanence. Alix, faire une croix sur un salaire régulier ?

Il l’interrogerait demain, décida-t-il. Et puis, parler avait l’air de lui être encore plus ardu que d’habitude.

Même occupé à déplacer tout un tas de choses - bougies, vêtements sales, savon - Vaast remarqua que son amante furetait dans tout l’étage et tapotait sur les meubles. Que cherchait-elle ? Un double fond ?

C’est qu’il y en avait un.

Mais non, son attention fut très vite accaparée par le lit. Allait-elle s’effondrer dessus d’un coup ? Toujours pas. Elle se décida ensuite à aller faire trempette.

Quand Vaast vit Alix mimer la taille de son “petit truc”, il eut une moue désapprobatrice - qui ne s’arrangea pas à l’évocation de bouillon et de thé.

-Ce n’est pas ça qui va te caler. Je vais aller préparer quelque chose, d’accord ? Je n’en ai pas pour longtemps.

Il se releva, mais la question sur sa trésorerie le prit au dépourvu. Était-ce en référence aux meubles de bois brut ? Portait-il une chemise délavée ?

-Non, dit-il en haussant les épaules.

Les paroles d’Alix lui firent un pincement au cœur. Peut-être parce qu’elles avaient l’air tristes. Trop solitaires.

-Moi, je t’attendais. Sans même le savoir !

Il se pencha pour l’embrasser sur le front.

-Ça va. Je suis attendu demain matin pour l’office, mais ensuite j’ai ma journée. Attends juste que je sois rentré avant de songer à sortir, d’accord ?

Il dévala les marches et se dirigea à tâtons vers la cuisine. Là, il alluma une chandelle neuve et termina de découper son pain en tranches. Il étala dessus le fromage qu’il lui restait et fit rapidement réchauffer sur son feu mourant de la purée de pommes de terre ; le tout allait les caler sans problèmes jusqu’au lendemain. Il faudrait qu’il aille racheter des aliments.

Il monta le tout sur un plateau en bois qu’il laissa sur le lit et revint auprès d’Alix.

-Besoin d’aide pour laver les cheveux ?

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Feat Vaast


Peu contrariante, Dilay se contente d’opiner du menton. Elle ne va pas se plaindre si on la nourrit.

- Chaud. Sans viande.

Elle demande cependant, tout en signant « s’il te plaît », parce qu’elle est trop fatiguée pour l’articuler. Trois longues syllabes.

Elle redresse le menton vers Vaast tandis qu’il se redresse. Elle fronce les sourcils, continue de tendre la main qu’elle claque même un peu en refermant ses doigts contre sa paume.

- Vite, alors… Veux pas te lâcher…

Elle ajoute. Sa moue est davantage dirigée contre elle-même que contre lui. Elle a l’impression d’être capricieuse. Ils se sont à peine étreints quelques instants…

Le « Non » de Vaast laisse Dilay sceptique. Elle hausse les sourcils, fait tourner son index autour d’elle, comme pour désigner toute la maison.

- … Tu as pas racheté de chan-chandelles ?

Elle poursuit d’une voix qui semble vouloir entamer sur un « Il n’y a pas besoin d’avoir honte. ». Dilay a dû connaître trop d’amis dans la panade pour ne pas sauter à la conclusion qui lui semble la plus évidente.

« Moi, je t’attendais. »

Les lèvres de Dilay se mettent à trembler. Elle a l’envie de se lever, de prendre Vaast contre elle. Elle le mouillerait de partout.

Elle a envie d’une couverture, de s’enrouler dedans. Elle veut de la chaleur, du contact. Elle veut fermer les yeux. Elle veut qu’il répète.

- M-M-Mon… Mon chéri, tu m’as manqué.

Elle dit à la place, avec toutes la peine du monde, puis, elle fait un nouveau signe affirmatif. Elle ne compte aller nulle part sans Vaast. Oh, Dilay ne craint pas de se perdre, elle craint surtout d’attirer des ennuis à son cher et tendre… Et vraiment, passer une journée dans une maison hors-d’eau, avec une baignoire, un grand lit, plusieurs pièces, une cheminée ronflante… Il y a pire.

Quand l’inquisiteur s’éclipse, la mathématicienne fait clapoter l’eau du bout de ses doigts. Si elle cesse de bouger, elle craint de s’endormir. Elle observe la fenêtre. Elle voit les lumières de la rue luire de sous le rideau, et s’humidifie lentement le visage, notamment ses cernes comme si cela pouvait les dissimuler.

Dilay tend l’oreille aux bruits de la maison, au crépitement du bois et des poutres, aux craquements des pas de Vaast dans l’escalier…

- S-Si j’avais une fenêtre si grande dans ma salle d’eau… J’ou-oublierais tout le temps de fermer le rideau.

Juge la mathématicienne en guise de salutations tandis que l’inquisiteur pénètre à nouveau dans la pièce. Dans une meilleure condition, elle se serait probablement relevée pour jeter un œil à la rue. Ce n’est pas elle d’avoir envie de fermer l’œil à 20h à peine passées. La nuit, c’est le moment où elle s’éveille !

« Je suis vieille », songe Dilay, non sans ironie, tout en s’étirant pour tenter de soulager la douleur sourde qui couve dans ses articulations.

La proposition de Vaast la stoppe dans son agitation. Elle tire sur ses propres mèches d’où gouttent des perles d’eau sporadiquement. Ses cheveux ne sont pas si longs qu’elle ait besoin d’aide, c’est le but, pourrait-elle dire. Cependant…

- Oui.

… Ce serait agréable. A nouveau, la mathématicienne signe « S’il te plaît. ».

Ce n’est peut-être pas si mal d’être faiblarde si elle peut s’en remettre aux mains de Vaast. Dilay a le sentiment qu’elles sauront trouver ces contractures fantômes, qui se déplacent comme des frissons le long de son corps, se logent entre ses os, lui donnent l’impression d’être comme un accordéon plié n’importe comment… Que ses doigts sauront les soulager.

C’est probablement un effet de son imagination, comme quand on donne les mauvais cachetons à un patient à défaut d’avoir les bons, rien que pour qu’il ait le sentiment qu’on se soit occupé de son cas.

C’est mieux que rien.



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Il fut content de reconnaître le signe. Il n’avait pas encore pu mettre la main sur un professeur, juste sur un livre, et l’apprentissage de la langue était un peu longuet à son goût avec cette méthode.

-Ne t’inquiète pas, une fois lavée et nourrie tu auras besoin d’une pelle à tarte pour me décoller.

Les chandelles. Le noir. C’était ça qui la préoccupait donc. Vaast pinça les lèvres, tout prêt à s’agacer et à se renfermer, mais ce qu'il comprenait des mots d'Alix ne collait pas avec sa voix et son expression.

Ce n’était pas une critique. Ce n’était même pas une plaisanterie. Elle avait l’air de sérieusement s’inquiéter pour ses finances.

Il soupira et, comme d’habitude, rendit les armes.

-Si. J’en ai. J’ai juste oublié d’en allumer.

Voulant éviter les questions et regards perplexes qui ne tarderaient sans doute pas, il ajouta :

-Ce n’était pas une bonne journée.

Il parlait au passé, puisque son humeur avait connu un redressement spectaculaire au cours de la demi-heure écoulée.

Quand Alix se donna le mal d’articuler sa phrase, il ne put rien répondre. A la place, il descendit s’atteler à la préparation du dîner en silence, espérant qu’elle ne prendrait pas mal son absence de réponse. Ce serait le comble qu’elle pense qu’il s’en fichait. Il avait la tête pleine de ses mots, ça bourdonnait dans ses oreilles, il lui avait manqué, elle voulait le revoir, il lui avait manqué…

Une part de lui était mécontente. Inquiète, même - non pas à cause d'elle mais de lui. Il aurait dû se sentir satisfait. Non, triomphant, même. Tout plutôt que de se retrouver stupidement réduit au silence par quelques mots d’affection. Ce n’était pas digne de qui il était. Il aurait dû pouvoir répondre avec un sourire : évidemment que je t’ai manqué.

Or, il ne se sentait pas triomphant du tout. Il se sentait gamin. Il avait même l’impression que ledit gamin était là, quelque part à l’intérieur, à retenir son souffle - parce qu'il était content.

Vaast appuya la tête contre le plan de travail quelques secondes. Était-il content ?

Tout ça n’était sans doute qu’un amas de pensées embrouillées dues à la faim. Ça allait passer.

-On peut laisser le rideau ouvert, si tu veux, répondit-il en remontant.

Une fois le plateau posé, il revint s’agenouiller derrière Alix et se mit à savonner ses cheveux. Ses gestes étaient doux. Après tout, ils n’étaient pas pressés.

-Ce doit être plus agréable que la rivière froide, avança-t-il avec un sourire audible dans sa voix.

Il massa le crâne de la jeune femme bien plus longtemps que nécessaire avant de le rincer. C’était reposant à faire. Une façon apaisante de prendre soin d’elle.

-J’ai amené du pain et du fromage avec une purée. C’est tout simple, mais ça allait vite à préparer.

Il se releva et s’étira.

-Tu voudras t’allonger un peu, après avoir mangé ?

C’est qu’elle avait l’air d’avoir besoin de repos, mais il craignait qu’en le lui disant frontalement, elle ne veille exprès pour lui prouver qu’elle le pouvait.

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Feat Vaast


Dilay sourit. Ça, c’est une perspective agréable.

- O-On parie ?

Elle lui rétorque, taquine, même si elle n’a pas l’intention d’essayer de l’empêcher de la coller comme une moule à son rocher.

C’est étrange de se parler comme ça, ici. C’est étrange parce qu’ils échangent justement comme si rien n’était bizarre, que rien ne s’était passé. Qu’elle n’était pas une membre de l’Alliance avec un déguisement qui se baladait en plein territoire Thélémite. Que personne n’était mort. Qu’ils ne s’étaient jamais séparés.

La réponse de Vaast fait faire la moue à la mathématicienne. Qu’il soit tout seul à se morfondre dans le noir, c’est tout ce qu’elle aimerait éviter.

Elle presse ses doigts dans les siens pour lui signifier qu’elle est là maintenant. Ils pourront jouir de l’obscurité à deux.

Que Vaast s’éclipse sans un mot fait un instant craindre à Dilay d’avoir dit une bêtise. Il y a quelque chose d’un peu décevant à ce qu’il n’y ait pas de réciprocité dans un geste d’affection mais voilà, Vaast ne lui doit rien. Il peut se dérober quand bon lui semble. Il a prévenu ; c’est une mauvaise journée. Dilay tente de ne pas trop y penser, même si elle se sent un peu bête.

Une fois Vaast remonté, elle secoue la tête à sa suggestion.

- T-Tu veux que tout le monde me voie ?

Elle s’amuse, surtout quand elle ne porte pas grand-chose.

- C’est tentant. Do-dominer les gens du haut de mon trône-bai-baignoire…

Quelle sensation ce doit être de barboter dans une eau chaude quand il pleut à verse dehors, qu’on voit le monde trempé, et les gens frigorifiés et qu’on peut se rire d’eux…

Dilay pousse un bref soupir d’aise, qui se répète à chaque fois que Vaast lui gratte idéalement la tête. Elle incline paresseusement sa tête pour qu’il effleure certaines parties de son crâne où son contact est particulièrement agréable et qu’elle aurait du mal à atteindre elle-même. Il faut dire que, ses cheveux ont beau être courts désormais, ils sont incroyablement épais. Il est difficile de faire pénétrer l’eau sous toute leur masse.

Dilay fait une moue à Vaast quand il la taquine et clame :

- C’est… différent.

C’est faux, cela s’entend à son ton alangui. C’est bien meilleur. La mathématicienne met la main sur son front, par habitude, pour que l’eau savonneuse ne lui pénètre pas la rétine. Elle, maladroite et brouillonne, a tendance à s’irriter les yeux à chaque fois qu’elle se lave. Vaast est bien plus délicat que les grandes bourrades qu’elle se donne au cuir chevelu.

- T-Tu aimes ?

Elle souffle, en référence à ses cheveux, alors qu’elle réclame une serviette pour les sécher. Quand Vaast la lui apporte, elle lui met entre les mains, pour qu’il s’en occupe. Elle s’occupe d’éponger son torse et ses jambes. Elle enroule la serviette autour d’elle comme une cape, et frotte sa joue tout contre. Quand ses mèches ont été essorées, elles semblent prises d’une vie propre, lévitant en un joyeux nuage autour des bonnes joues de Dilay.
C’est avec sa serviette pour seul habit qu’elle revient dans la chambre, attirée par l’idée du repas promis par l’inquisiteur, le nez à l’affut.

Comme elle en a l’habitude avec la nourriture, elle renifle un peu. Ça a l’air chaud. Ça a peut-être même l’air lourd. Tout ce qui est calant et qui fait sombrer dans des nuits sans rêves… Dilay sourit à Vaast et lui signe, pouce levé, que c’est parfait, puis elle le remercie de la même façon, en ramenant sa main contre son cœur et en le tapotant du bout de ses doigts.

- T-Tu me prêterais un…

Elle signe « vêtement » avant de trouver le mot.

- … Habit. J’ai qu’un change. Pour demain.

Dilay n’a pas jugé sage de prendre grand-chose, elle a fourré dans son sac tout ce qui était assez neutre pour qu’on ne la suspecte de rien si elle était fouillée. Sa chemise noire qu’elle portait à la fête, et un pantalon de toile grossière vert sombre font partie de ses seules affaires « civiles ».

Dilay attend, plantée là, de voir où Vaast va décider qu’il faudra manger. Elle ne va pas s’étaler de tout son long, dans sa serviette humide, et mettre des miettes sur ses draps. Ce n’est pas l’envie qui lui en manque, cependant…

- Des chau-chaussettes chaudes… ce serait bien.

Ajoute Dilay, dont les orteils se recroquevillent sur le parquet. Elle s’approche de l’âtre pour y poser les mains. De dos à Vaast, les jambes dénudées, à la lueur des flammes, la blessure à son mollet, celle qui s’est infectée, apparaît clairement. Une morsure dont la roseur boursouflée indique que la cicatrisation ne s’est pas faite sans heurts.



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Feat Dilay


 
When the lights go out - Vaast Lk0f

-Personne ne te verrait, on est à l’étage et il n’y a pas de fenêtre sur le bâtiment d’en face.

Vaast sourit légèrement et dessina du bout des doigts la silhouette d’une couronne sur le front d’Alix. Il n’insista pas quand elle s’entêta à défendre ses bains de rivière ; ils savaient tous les deux que le bain chaud était plus agréable.

-Si tu me demandes si j’aime tes cheveux, la réponse est oui. Si tu me demandes si j’aime m’occuper de laver tes cheveux, la réponse est toujours oui.

Il songea qu’il serait peut-être de mauvais goût de préciser qu’il avait plus d’une fois aidé Hannie à s’occuper de sa propre crinière. Il se souvenait d’une fois où elle avait été insupportable, un matin, parce qu’elle avait un rendez-vous galant et craignait de ne pas être assez élégante.

Une fois les cheveux d’Alix un peu essorés, il revint avec elle dans la chambre et fut soulagé qu’elle semble approuver le repas.

-Ah… Oui, bien sûr, mais je n’ai pas d’autres vêtements que les miens. Enfin, ça devrait aller pour dormir. On te dénichera autre chose demain !

Il s’empressa d’ouvrir son armoire et fouilla à l’intérieur. Comme Alix mentionnait des chaussettes, il attrapa une grosse paire de laine, ainsi qu’une chemise. Avec le feu et les couvertures, elle ne devrait pas avoir froid.

Il lui rapporta le tout mais cilla en repérant la cicatrice. C’était nouveau, ça. Il hésita, mais finit par tendre les vêtements à Alix sans rien dire. Il n’aurait qu’à ajouter ça aux questions qu’il lui poserait le lendemain. Elle avait intérêt à avoir de la voix…

Pendant qu’elle s’habillait, il porta les plats sur le bureau. Il laissa la chaise à Alix et mordit dans une tartine. Lui-même se sentait un peu somnolent, après le coup de fouet que l’arrivée de la jeune femme lui avait donné. Il ne mangea même pas la moitié de ce qu’il avait préparé.

-Je vais vider l’eau et ranger tout ça, dit-il en indiquant les serviettes d’un geste du menton. Mets-toi à l’aise.

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Dilay a un bref grognement, mi amusé, mi ému. Elle frissonne quand elle sent Vaast passer son index pour tracer un motif contre sa peau et s’agite un peu. Elle fait une pichenette pour lancer de la mousse à l’aveuglette vers son torse.

- C-C’est pas moi qui vais t’empêcher de le faire.

Réplique la mathématicienne, avec davantage d’affection que d’ironie. Elle voudrait bien avoir l’air plus incisive, plus sûre d’elle, plus… habituelle. Rien ne semble tomber de ses lèvres comme ce devrait, ce soir. Elle a envie de s’endormir dans ce bain, là, l’estomac presque vide… Tant que Vaast ne s’arrête pas. Pendant un instant, elle le sait, elle a cligné des yeux et plusieurs minutes entières ont passé. Sa lucidité commence à lui échapper.

Elle parvient malgré tout à émerger de la baignoire, mais elle s’y appuie avec ses deux bras alors qu’elle devrait pouvoir se redresser d’un geste, à la seule force de ses abdominaux et de ses jambes.

Dilay espère qu’en demeurant près de l’âtre, ses cheveux vont sécher plus vite. C’est agréable de sentir propre, sa peau lui paraît lisse et elle n’a plus l’impression qu’il émane d’elle une odeur de boue et de cuir mouillé, comme si elle émergeait d’une tannerie. Distraitement, Dilay frotte sa joue contre son épaule. Son esprit est étendu dans un océan de coton… A nouveau, elle cille furieusement pour s’y arracher.

Elle passe la chemise puis elle passe les chaussettes en faisant du cloche-pied car elle manque de tomber. Elle agite ses orteils avec délices. De la peau propre, contre du linge propre et de qualité… Elle roule et déroule les ourlets sans y prendre vraiment garde, simplement pour éprouver le tissu contre sa peau.

Dilay décide qu’elle aime bien porter les vêtements de Vaast alors elle se contente de lui faire un petit sourire absent. Elle les mettra demain aussi, s’il faut. Elle restera à la fenêtre toute la journée, il ne manque rien qu’un tapis moelleux pour rouler dessus…

Elle a cillé, elle est au bureau. Elle mange, mais surtout elle réclame de l’eau. Il semblerait qu’elle ait plus soif que faim – c’est pourtant ce que Gustav disait toujours, avant de manger il faut vérifier si on a vraiment une fringale ou pas assez bu. Dans les steppes, la déshydratation guette les inattentifs… Et personne n’est plus inattentif que Dilay.

Quand s’est-elle rincée le gosier pour la dernière fois ? Quand Vaast lui apporte de quoi se sustenter, il lui semble vider le pichet en deux gorgées. Ensuite, elle se sent un peu moins faible et fébrile, et davantage faible tout court. Ses paupières lui paraissent moins lourdes. Elle applique une couche généreuse de purée sur son pain et le recouvre de fromage avant de commencer à le mâcher, créant ainsi un en-cas aux vertus diététiques discutables.

Ensuite, Dilay est près du feu à nouveau. Assise toute proche. Ses cheveux, stimulés par la chaleur, semblent avoir décidé de prendre leur indépendance en lévitant tout autour de son crâne, loin de former de belles boucles dessinées, chaque mèche a choisi sa direction indépendamment des autres.

Dilay voulait attendre Vaast pour s’endormir à ses côtés, elle le voulait vraiment. Elle pensait même à lui proposer de l’aide pour vider le baquet… Quand elle s’est allongée, le corps parallèle à la cheminée, la tête tournée vers la fenêtre, elle pensait que peut-être la vue du ciel l’aiderait à se motiver, à se rappeler qu’avec la lune montante vient son heure. Ses jambes lui faisaient un peu mal, Dilay voulait les reposer. Ensuite, sa tête lui paraissait lourde, elle voulait l’appuyer quelque part. Et ses yeux la brûlaient.

Il faisait tiède. Il faisait bon. Il y avait le bruit rassurant des pas de Vaast, tout près. Le sol était dur, mais Dilay avait dormi sur la route tous ces derniers jours, et elle n’était pas censée rester là de toute façon.

Il fallait qu’elle aille jusqu’au lit. Il lui fallait juste un instant.

Elle aurait juré avoir fermé les yeux une fraction de seconde et pourtant Dilay s’endormit. Réveillée au moment où Vaast remonte, elle tend vers lui ses deux mains, un peu à l’aveuglette pour qu’il l’aide à se réveiller et se pelotonne dans les draps. Elle traine des pieds. Elle tremble un peu, tremble d’épuisement. Ses genoux flageolent l’un contre l’autre.

Elle a envie de demander où sont ses lunettes, de prévenir qu’elle fait beaucoup de crises de somnambulisme en ce moment. Tout ce qu’elle dire d’elle-même, ce sont des bouts de phrases qui ne vont nulle part. Et elle continue d’étendre ses bras devant elle, ou à côté d’elle ; là où Vaast est, pour qu’il vienne auprès d’elle. Elle ne sait pas si elle s’endort avant qu’il ne se couche, mais dans son sommeil ou dans ses rêves, elle se love tout contre lui, véritablement recroquevillée sur elle-même.



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When the lights go out - Vaast Lk0f

Après qu’Alix eut vidé de quoi abreuver un chêne entier, Vaast la laissa retourner près de la cheminée et s’affaira en silence à faire la vaisselle, vider l’eau, nettoyer le bureau et mettre de côté les vêtements à laver. Il alla jusqu’à remplacer les chandelles épuisées par des neuves pour le lendemain soir, à croire qu’il cherchait à retarder son retour auprès d’Alix. Rien n’aurait été plus faux, cependant ; il voulait prolonger le réconfort qu’il éprouvait à s’occuper de ces tâches banales en se répétant qu’elle était là.

Quand il revint enfin vers elle, il s’en voulut quelque peu d’avoir traîné en bas. De toute évidence, elle s’était endormie en l’attendant.

-Accroche-toi.

Il se baissa et passa un bras sous ses genoux, l’autre sous ses épaules, pour la porter jusqu’au lit. L’inquisiteur se félicita d’avoir retrouvé un semblant de forme.

Il ramena l’édredon sur la mathématicienne, inquiété par ses tremblements, et se glissa ensuite à ses côtés. Elle tâtonnait les draps en marmonnant des morceaux de phrases ; il l’enlaça en murmurant des mots de réconfort. Comme elle ne semblait pas les entendre, il se mit à fredonner bouche fermée.

Il fallut plusieurs minutes à Vaast pour se rendre compte de ce qu’il faisait. Lui qui avait été si sûr qu’il ne se remettrait à chanter que dans d’incroyables circonstances !

Il poursuivit néanmoins, parce que c’était agréable. Il avait l'impression de les bercer tous les deux. Et puis, personne ne l’entendait à part Alix. Et encore, si elle ne dormait pas déjà profondément. Et ce n’était qu’un fredonnement…

Vaast se mit à somnoler au bout de peut-être une demi-heure, mais s’endormir pour de bon lui prit du temps. Par deux fois, il s’éveilla en sursaut et prit le pouls d’Alix qui n’était jamais dans la même position chaque fois qu’il ouvrait les yeux. Ce n’était pas bien difficile de l’atteindre, étant donné qu’elle l’enlaçait comme s’il était une branche et qu’elle se trouvait à six mètres du sol.

Quand l’aube se leva, Vaast resta quelques minutes au lit à regarder par le coin de fenêtre visible entre ses rideaux mal tirés. Il fit ses premières prières au Lumineux là, allongé au lieu d’être à genoux, à serrer une incroyante contre lui plutôt qu’un chapelet - et pourtant il se sentit plus sincère dans ses remerciements au dieu du soleil que jamais.

S’extraire du cocon douillet fut un exercice difficile. De plus, il ne voulait pas réveiller Alix et s’efforça donc de se défaire de son étreinte le plus doucement possible. Quand il y parvint, il poussa un long soupir et entreprit de s’habiller en silence. Sans regarder derrière lui, il descendit ensuite au salon boire un verre d’eau.

Une fois debout, la mathématicienne serait sans doute libre d’explorer le rez-de-chaussée. Elle verrait alors quelle pièce sobre c’était, avec sa table, ses chaises et son autel bien en évidence. Sans doute serait-elle assez curieuse - ou affamée - pour passer la petite porte du fond et explorer la cuisine. L’endroit servait aussi de débarras à Vaast ; sa fenêtre donnait sur le mur d’enceinte. La pièce était donc mal éclairée en plus d’être trop étroite.

Avant de partir, l’inquisiteur remonta les marches quatre à quatre pour prendre plume et papier à son bureau. Prudent, il laissa son mot sur la table du salon plutôt que sur le lit où Alix pourrait envoyer le papier voler sans faire exprès.

“Alix,
Je suis à la messe. Je passerai ensuite acheter de quoi nous préparer à manger pour quelques jours.
Fais comme chez toi. Je te demanderai juste de ne pas dessiner de moustaches sur mon autel ni de sortir de la maison.
Je serai vite de retour.
V”

Alix
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Dilay se sent un peu ballotée, dans les bras de l’inquisiteur. Elle se cramponne à lui de son mieux. Ensuite, un bruit régulier l’accompagne jusque dans le sommeil. C’est un son bas et agréable, qui vibre dans sa tête qu’elle a posé sur le torse de Vaast. Dilay ne parvient pas à l’identifier. Au réveil, elle ne sait pas bien si tout cela était un rêve, car tout lui revient par bribes. Elle se rappelle avoir senti la main de l’inquisiteur contre son cou et l’avoir couvert de la sienne avant de se rendormir.

Quand Dilay s’éveille, il est très tôt – selon ses standards. Elle le sait grâce à la lumière. Elle est lovée dans un cocon de chaleur que forment les couvertures autour d’elle. Chacune des sensations contre sa peau est douce ; le drap, l’oreiller, la chemise, les chaussettes, l’air tiède…

Mais elle n’est plus fatiguée. Elle se met sur les coudes et tâte la table de chevet pour trouver ses lunettes qu’elle pose sur son nez. Ensuite, elle s’éjecte vivement du lit.

L’idée est toute relativement… mauvaise. Une fois sur ses pieds, Dilay se sent drôlement percluse. Elle fait de son mieux pour s’étirer en grognant et commence à fureter dans la pièce. Pas de mot sur le bureau…

La mathématicienne frappe trois coups contre le mur, assez fort, habitude qu’elle a pour marquer le fait qu’elle est réveillée sans avoir à s’époumoner.

Seul le silence lui répond. Dilay fait une moue et descend l’escalier, vêtue de sa chemise et de ses chaussettes. Sans gêne, elle fait le tour du logis jusqu’à trouver la note. Là, enfin, ses épaules se relâchent. Il en a fait mention hier mais voilà, elle en pouvait s’empêcher d’éprouver une inquiétude sourde.

Elle s’assoit dans le salon, un peu au hasard, le papier entre les mains. Elle effleure le V de la signature. Puis elle ose glisser un regard à la rue, et l’énormité de ce qu’elle vient de faire lui apparaît : avec pour seuls habits les frusques de son amant – ce qui scandaleux de la façon qu’elle aime – elle se tient en plein milieu d’un territoire ennemi. Qui la considèrerait comme ennemie, en tout cas. Elle a du mal à considérer aucun des travailleurs, dehors, comme des adversaires.

Elle reste là un moment à ne rien faire, les yeux collés au carreau, à la fois fascinée et terrifiée.

Elle est partie. Elle n’a plus de travail. Elle a enfilé un faux déguisement, mis un faux écusson, et elle a pris la route qui la menait droit dans la gueule du loup.

Probablement que oui, probablement qu’elle est tout ce qu’on dit d’elle. Téméraire et égoïste.

Probablement que oui. Elle décide qu’elle s’en fiche. Ce n’est pas vrai, mais il faut qu’elle bouge, alors Dilay se redresse. Elle fait le tour de la pièce, tapote les murs, observe les meubles avec intérêt. Elle n’ose pas toucher à l’autel, et elle le considère avec une grande circonspection.

Les espaces sont de tailles inégales, note la mathématicienne, notamment parce que les parois ont eu l’air d’être placées là par pure praticité, au lieu de se soucier des volumes. L’ameublement du salon fait paraître la pièce immense est vide, quand le buffet de la cuisine est bien trop large pour être réellement pratique. Et tout ce rouge ! Dilay a un bref grognement en passant les portes. Qui a eu l’idée de répéter la même couleur partout ? Faut-il que Vaast aime sa patrie… Pourquoi ne pas dessiner des soleils en frise, pendant qu’on y est ?

La cuisine est brute. Trop brute pour le temps de Teer Fradee, juge la mathématicienne. Elle ouvre rapidement les placards, les referme quand elle y trouve des viandes séchées, et se jette sur le sac de riz qui lui tombe sur la main. Elle tourne les grains entre ses doigts. Du riz rond, pas très différent de celui qu’on consomme à Sérène.

Elle pourrait se faire une platée de riz sucré. Il y a un four. Dilay l’allume, et tourne à la recherche des autres ingrédients. Elle trouve le sucre, mais aucun bâton de cannelle, et encore moins de lait… Elle qui espérait préparer quelque chose avant le retour de Vaast, elle entend quelqu’un à la porte et se fige.

Son premier réflexe est d’accourir vers l’inquisiteur, mais rien ne lui indique qu’il s’agit de lui. Elle attend donc et tend l’oreille, l’estomac serré. Il n’a pas mentionné qu’il attendait qui que ce soit mais enfin… Peut-être est-il coutumier que des gens veuillent vous suivre après l’office ? Non, sûrement Vaast en aurait-il fait mention, c’est le genre de détails qu’il n’aurait pas oublié d’évoquer.

Tout de même, Dilay préfère ne pas tenter sa chance. Elle ne sait même pas ce qu’elle dirait, maintenant qu’elle a repris des forces. « Merci » ne semble pas assez. Par où commencer ? S’il était possible de passer toute la partie où elle fait une infection toute bête, part d’Hikmet sur un coup de tête, si elle pouvait taire toutes les raisons, les doutes et la terreur…

Mais Dilay n’a jamais été du genre à se montrer lâche. D’ailleurs, elle préfère qu’on la considère comme un peu plus bête que couarde. C’est timidement que sa tête émerge de la porte de la cuisine pour scruter l’entrée, les cheveux terriblement ébouriffés, les lunettes un peu de travers.



Alix écrit en #d5a952 - Elle est bègue, malentendante et s'exprime avec un accent.
Elle est également connue sous le nom de Dilay ou d'Alix de Courcelles.
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Le sermon du prêtre était-il toujours aussi long d’habitude ou le temps avait-il décidé de malicieusement s’étirer, aujourd’hui ? Assis à sa place habituelle, Vaast avait eu du mal à rester concentré. La prière avait porté sur un thème politiquement intéressant, pourtant : les élites. Toute l’assemblée avait donc baissé le menton et joint les mains pour demander au Lumineux d’accorder force et clairvoyance à ses dirigeants. On ne souhaitait de telles choses qu’en temps de crise. Le prêtre avait néanmoins bien joué son jeu ; il n’y avait aucun moyen de savoir s’il sous-entendait que l’élite devait soutenir ou renier la Confrérie de l’Aube.

Vaast ne parvint qu’à consacrer quelques minutes de réflexion au sujet, néanmoins ; son esprit ne cessait de revenir à Alix. Dormait-elle toujours ? Avait-elle seulement bien dormi ? Etait-elle malade ? C’est qu’elle tremblait la veille. Aimerait-elle ce qu’il allait ramener ? Elle ne lui avait jamais paru trop difficile…

Sitôt la fin de la cérémonie, Vaast partit en direction du marché. Pas fous, les commerçants ouvraient fréquemment à la sortie de la messe ; il eut donc tout loisir d’acquérir ce qu’il avait en tête. Quand il revint chez lui, il était nettement plus chargé.

-Alix ? lança-t-il en entrant.

Il déposa sa charge sur la table du salon et referma la porte. Etait-elle à l’étage ?

Mais avant qu’il n’ait le temps de monter les marches pour vérifier, une tête surgit dans l’ouverture de la cuisine. Un drôle de son échappa à Vaast - à mi-chemin entre le gémissement attendri et l’exclamation amusée.

Délaissant là son chargement, l’inquisiteur rejoignit la jeune femme en quelques pas et l’attrapa dans ses bras pour planter des baisers à peu près partout où il pouvait l’atteindre.

-J’ai ramené à manger, dit-il ensuite en reprenant son souffle. Est-ce qu’un thé te va ? Ou du lait chaud ? Ou du thé avec du lait ? Je peux aussi presser un fruit !

Il la libéra pour qu’elle puisse, le cas échéant, lui indiquer avec les mains l’option qui avait retenu son attention, puis se mit à l’ouvrage ; les provisions furent rapidement rangées et il débuta la préparation du petit-déjeuner. Ce ne fut pas sans contentement qu’il déposa donc sur la table, après les boissons, un gâteau sucré et moelleux fourré au fromage.

-J’espère que tu vas aimer. J’en achète rarement parce que ça se mange pas seul… mais c’est très bon !

Il s’assit face à Alix et la regarda attaquer son repas jusqu’à se rendre compte qu’il avait les larmes aux yeux. Il détourna le regard, inspira et attrapa sa tasse pour boire une gorgée. Il se sentait différent, ce matin. C'était à la fois agréable et étrange.

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Quand Vaast s’avance à grands pas vers Dilay, elle ouvre les bras pour le recevoir. Elle l’accueille dans son étreinte, le serre fort contre elle. Elle ne proteste à aucun de ses baisers, elle lui offre son visage et le rejette en arrière pour découvrir sa nuque. Elle tente de lui dérober aussi quelques bécots, puis paque une bonne fois pour toutes ses lèvres sur les siennes. Elle lui vole son souffle, ses mains emprisonnent sa grande forme, une dans son dos, l’autre au creux de ses hanches.

Quand il la relâche, elle fait de même. Elle a la tête qui tourne un peu et elle s’humecte les lèvres, puis sourit. C’est tout ce qu’elle parvient à faire. Vaast lui parler et Dilay le regarde en souriant bêtement. Ce n’est qu’après coup qu’elle s’aperçoit qu’elle n’a pas bien prêté attention à ce qu’il vient de lui dire.

Elle marque une pause, les sourcils froncés dans un air d’absolue concentration, à croire que sa commande pour le petit déjeuner est d’une importance capitale. Finalement, elle signe à une vitesse mesurée :

« Du thé dans du lait, s’il te plaît. »

D’habitude, elle ne ferait pas preuve de gourmandise, mais la dernière fois qu’elle a bu un jus frais, c’était il y a des mois. On était encore en hiver, et Erika et elle venaient de signer leur accord. C’est une grande occasion, en quelques sortes… Pourquoi ne pas en profiter ?

- D-D-Du jus aussi.

Coasse la mathématicienne, comme elle n’est pas certaine d’avoir jamais montré ce signe là à Vaast. Elle le suit sans se faire prier et jette des œillades curieuses à tout ce qu’il a rapporté. Quand il dégaine le gâteau, elle retrousse le nez pour sentir puis tapote la surface de la pâtisserie avec son index. Le gâteau semble rebondir quand on le touche. Il a l’air légèrement brûlé sur le dessus mais il sent bon et Dilay est prête à prendre le risque…

Elle s’assoit, lève le pouce vers Vaast avec une expression appréciative pour lui signifier que tout a l’air très appétissant. Il ne lui en faut pas plus pour se servir une part et, d’un bon coup de fourchette, en enfourner un bout. Elle mâche d’un air presque comiquement concentré.

C’est bon. C’est fondant, et c’est doux. Dilay opine du chef avant de reprendre un morceau. Elle s’apprête à demander de la confiture pour accompagner son repas, aiguillée par l’instinct que cela irait bien – et par l’idée qu’elle va décidément faire bombance ce matin – quand elle remarque que Vaast détourne promptement les yeux.

Elle se redresse et contourne la tête pour se placer derrière l’inquisiteur. Attendant qu’il ait reposé sa tasse pour ne pas l’ébouillanter, elle l’enlace et murmure.

- T-T’as pas encore eu ni assez d’ét-étreintes, ni assez de baisers.
Elle lui en colle un sur la joue, et repose sa tête contre la sienne. Comme s’il s’agissait de la raison de son trouble à lui, comme si elle n’avait pas envie de rester collée tout contre, comme si la litanie de son angoisse ne menaçait pas de franchir ses lèvres à elle…

Dilay inspire et ferme les yeux. Ce n’est rien. Tout va bien. Les gens ont les larmes aux yeux pour des tas de raison – même si la mathématicienne les comprend rarement.

- L-L-La messe… C’était bien ?

Elle demande de sa voix rauque du réveil, sans savoir trop quoi choisir comme terme pour décrire la cérémonie. Elle retourne à sa place pour poursuivre son repas. Ses jambes s’agitent alternativement, d’avant en arrière, de droite à gauche pour taper contre les barreaux de la chaise, ou son genou fait haut-bas bas-haut, pris d’une impatience.

Dilay regarde Vaast, puis elle regarde son gâteau, puis elle regarde la pièce, et repart dans le même ordre. Elle n’a pas assez d’yeux pour tout voir.

- C-C’est différent de… ce que je pensais. C’est… pas mal. C’est… rouge.
Pour toute sa hardiesse, Dilay ne semble pas vouloir être la première à mettre les pieds dans le plat, à parler de la raison de sa présence, de leur séparation, de la situation de l’île… Ce n’est pas qu’elle ne le souhaite pas, en réalité. Ce n’est même pas qu’elle a peur. Elle ne sait pas par quel bout prendre le problème et vraiment…

Rien ne semble s’y prêter. Et c’est peut-être pour cela qu’elle devrait parler, parce que parler dans un tel environnement serait confortable. Cependant, la mathématicienne redoute un rien trop la brume pour tenter sa chance tant que Vaast n’a pas fait le premier pas.

Et puis le gâteau est bon. La température est bonne. Vaast aussi, en quelques sortes…

Dilay pousse un gros soupir. Elle veut une maison comme celle-là, même très rouge, même mal meublée, et elle veut Vaast dedans.



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Ravi qu’Alix choisisse de goûter à tout, Vaast n’attaqua pas tout de suite son propre petit-déjeuner. Il ne se décida à boire une gorgée de son lait chaud qu’après qu’elle ait eu l’air approbatrice.

Il cilla soudain - elle était là, elle le serrait contre elle. Il ne l’avait pas vue se déplacer. Sans doute à cause des larmes qu’il chassa avec force clignements d’yeux.

-J’en ai jamais assez.

Il avait parlé sans réfléchir et sa voix n’avait pas contenu suffisamment d’humour. Embêté, il regarda Alix, à l’affût d’un signe de gêne ou de perplexité.

-C’était long, surtout. J’avais hâte de revenir.

Il se coupa une part de gâteau et l’enfourna en ne gratifiant la mathématicienne que d’un haussement de sourcils quand elle émit une critique sur son logement. Il hésita à renchérir, à dire qu’elle verrait beaucoup de rouge dans les maisons thélémites, mais ce n’était pas de ça qu’il voulait parler.

Il prit une grande inspiration et se pencha en avant, coudes posés sur la table.

-J’aimerais savoir ce qui s’est passé, Alix. Tu m’as dit que tu n’étais ni en danger ni attendue mais que tu avais quitté le groupe de Hassan pour un désaccord, et tu as une sacrée cicatrice à la jambe…

Il s’était efforcé de parler doucement, mais son ton était tout de même devenu plus grave.

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- J-J’ai du travail alors.

S’amuse Dilay qui ne perçoit pas la question dans les yeux de Vaast, ni le fait qu’il a parlé avant de réfléchir. Elle lui adresse un de ses sourires et elle retourne à sa place.

Elle décoche un regard à l’inquisiteur, satisfaite qu’il se restaure également. Il est toujours triste de manger seule. Cependant, elle avale de travers quand il l’interroge frontalement sur sa situation, et relève même la présence de sa cicatrice.

Dilay se met à machinalement gratter la vieille plaie sans vraiment y prendre garde, ce qui ne plaide pas en sa faveur, ni ça, ni la moue mi coupable mi boudeuse qu’elle affiche. Le genre qui veut dire qu’elle n’a pas envie de répondre.

Mais c’est Vaast ! Avec quelqu’un d’autre, elle se mettrait en colère, ou se renfrognerait carrément. Vaast ne va pas lui faire la leçon. Quoi que… Il pourrait lui envoyer une remarque acerbe. Il ne s’en est pas privé auparavant… Et elle n’est pas certaine que ce serait volé, dans sa situation.

Et puis si elle est venue chez lui c’est bien pour bénéficier de son conseil. Dilay sirote son lait chaud pour assouplir ses cordes vocales avant de se mettre à parler. Elle fixe l’inquisiteur par-dessus sa tasse de ses grands yeux d’ambre. Elle semble alterner entre des instants où elle boit lentement de façon délibérée pour retarder sa réponse, et sur les derniers temps, elle engloutit de grandes gorgées jusqu’à presque s’en brûler le palais parce que l’angoisse que Vaast la presse commence à la saisir.
Ca ne commence pas bien ; le premier son qu’elle fait est un bruit rauque et étranglé. Elle toussote et se masse vigoureusement – peut-être un peu trop – la gorge d’une main avant de se lancer :

- C-C’est un ulg qui m’a mordu. A la fête. Il m’a mordu… Juste un peu mais… La blessure s’est infectée. J’y ai plus pensé ! C'était su-su-superficiel !

Avant que Vaast ne puisse répliquer, elle lève une main devant elle, son code pour demander du temps parce qu’elle bute sur ses mots. Il y a un drôle de cocktail de panique et de défiance dans sa voix, comme si elle ne savait pas s’il fallait commencer à s’excuser tout de suite ou se mettre sur la défensive.

Ce n’est pas très agréable. Dilay n’est pas le genre à se justifier. C’est sa peau, sa jambe, ce ne devrait pas être l’affaire de Vaast…

Mais d’une drôle de façon, il lui semble que ça l’est, il lui semble qu’elle lui doit quelque chose. Elle n’est pas certaine d’aimer ça. Pour le moment c’est simplement troublant.

- Y-Y a des gens qui se sont pointés chez moi. Une femme qui savait… Qui connaissait Isaure. Elle m’a appelée « Madame de Courcelles ». Je sais que si elle sait alors sûrement que Bardi…

Elle a eu peur. Mais bien sûr, elle ne va pas le dire. Elle se fourre un morceau de gâteau dans la bouche et mâche, les joues comiquement gonflées, pour se donner le temps de trouver comment expliquer.

Rien ne vient, rien ne vient et Dilay mastique plus vite, et elle serre sa cuillère plus fort. Elle n’avait pas voulu dire son nom jusqu’ici, et le prononcer à haute-voix lui laisse un goût horrible dans la bouche. Elle se rend à peine compte que sa main tremble, peut-être à cause de l’extrême tension à l’intérieur quand elle poursuit.

- J-Je suis rentrée à Hikmet. Hassan s’est fait ami avec un type… Non, le type l’a acheté. C’est une histoire de politique. Le type veut chuchoter à l’oreille du Gou-Gouverneur. Hassan a pas assez de fonds. Il avait besoin de lui. L’expédition pouvait plus se payer. L’expédition existait plus. J’aimais pas comment le type me regardait. Je veux rien de ce qu’il avait à proposer. Je devenais folle dans le laboratoire. On me parlait comme à une imbécile ou on m’invitait à boire.

Elle met les deux au même niveau d’agacement, le visage traversé par une foule d’émotions, de l’agacement qui s’approche de la franche colère, à la frustration, il y a même un peu de détresse impuissante, de chagrin glacé, qui suintent dans son ton, dans la crispation de sa bouche.

- Moi, je veux obéir qu’à Hassan.

Cela ne ressemble pas à Dilay, ce mot-là ; « obéir ». Elle a à peine conscience de le prononcer d’une voix contrariée, d’une voix chagrinée, d’une voix presque accusatrice, comme si le vieil homme lui retirait la possibilité d’être à son service, ce qui témoigne de l’importance que ledit service devait avoir aux yeux de la mathématicienne.

Elle en a peu parlé, pourtant. Elle n’évoque ses collègues que pour se plaindre et ne dit jamais rien au sujet d’Hassan à Vaast. Pourquoi le ferait-elle ? Cela ne lui semblait pas important jusqu’à maintenant, et maintenant elle enrage presque que l’inquisiteur n’ait pas davantage de pièces du puzzle. Il ne saura jamais rien des leçons, de sa première lettre échangée avec le savant, des compliments qu’il lui a faits, comme il a été le premier à l’appeler « brillante » avec une incrédulité qui donnait à Dilay l’impression d’avoir gagné… Quelque chose.

Quelque chose peut-être pas plus important que l’or mais… Quelque chose quand même.

- L-Le truc c’est que la femme qui connaissait Isaure, Verona, elle soutient un autre type, Thaddeus. Un type de la Congrégation. Il finance des projets à Nouvelle-Sérène. De la con-construction. Elle voudrait que j’aille le voir et que je lui propose mes services. Ce serait comme obéir à quelqu’un d’autre, non ? Mais temp-temporaire parce qu’elle m’a dit que c’était pour après, que ça me donnerait des alliés contre…

Dilay laisse retomber sa main sur la table sans beaucoup de délicatesse. Malgré elle, elle adresse un regard à la fenêtre comme si de Bardi pouvait se cacher derrière un rideau.
L’idée devrait la faire rire, le noble en embuscade, emmêlé dans le tissu. A la place, un frisson lui remonte tout le long de l’échine. Ses muscles sont crispés comme si elle se préparait à encaisser un coup – ou à en flanquer un.



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La légèreté et le confort que Vaast ressentait jusque-là éclatèrent comme une bulle de savon, mais c’était de sa faute - c’était lui qui avait amené ces sujets sur la table, il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même. C’est donc ce qu’il fit, quoique en silence.

Alix, comme d’ordinaire, était transparente. Elle n’avait pas encore dit un mot que l’inquisiteur avait saisi qu’elle aurait préféré couper à cette discussion. Comme elle buvait soudain à sa tasse de façon beaucoup trop chaotique, il recula pour s’adosser à sa chaise afin de lui laisser entendre qu’elle avait de l’espace.

Ce fut à son tour ensuite de se crisper quand Alix expliqua d’où venait sa cicatrice. Comme elle levait la main pour lui intimer le silence, il se contenta de la fixer avec inquiétude.

Il avait maintenant une explication pour la fièvre dont elle parlait dans ses lettres. Une blessure infectée, et elle “n’y avait plus pensé”. Et si, un jour, elle oubliait encore une fois de prêter attention à son corps, qu’arriverait-il ? Finirait-elle par périr dans une rivière gelée ? Par perdre une jambe parce que l’os n’avait qu’à se ressouder plus vite ?

Il se massa le visage d’une main et tâcha de se concentrer sur le reste. Et du reste, il y en avait : voilà qu’elle enchaînait sans transition sur la visite d’une femme, probablement la noble dont elle lui avait déjà parlé. Bien sûr, Alix fit aussitôt le lien à Bardi et le regard de Vaast dériva sur sa main tremblante. En silence, il tendit la sienne et la posa sur la table, paume vers le haut, dans un geste de soutien muet.

Les laboratoires que mentionnait Alix, Vaast n’y connaissait rien. Le simple mot lui évoquait des illustrations horrifiques où des scientifiques de l’Alliance menaient des expériences contre-nature. Il étouffa la grimace qui lui venait et se contenta d’opiner. La politique était un sujet plus facile à comprendre.

Il se demanda si Hassan se rendait compte de la loyauté à laquelle il avait eu droit jusqu’à récemment et de la valeur que celle d’Alix avait.

Quand la mathématicienne présenta son projet et conclut par un silence plutôt que de prononcer le nom de Bardi, Vaast suivit son regard. Voyait-elle son ombre dans les recoins de la pièce ? Avait-il quelque objet qui faisait prendre corps à un souvenir désagréable ?

-Alix, murmura-t-il, regarde-moi.

Il posa sa deuxième main sur la table pour qu’elle puisse s’y accrocher. C’était toujours un geste qui le réconfortait lui, peut-être que ça marcherait pour elle aussi ?

-Tu es en sécurité avec moi.

Pour un peu, il aurait presque aimé que l’ennemi d’Alix soit vraiment là, à la toiser depuis un coin de la pièce. Il aurait alors pu l’attraper et montrer à la jeune femme que même le plus doué des beaux parleurs pouvait perdre ses moyens si on s’y prenait bien.

Il n’avait aucun doute que dans une autre situation, avec une autre personne, Alix n’aurait pas eu besoin d’aide. Elle avait l’air de savoir comment frapper dans les rotules de quelqu’un. Mais quand il s’agissait de Bardi…

Il inspira profondément.

-Reprenons tout cela dans l’ordre. Tout d’abord, ta blessure.

Il se rendit compte qu’il était en colère au moment où il prononça ces mots. Il serra les mâchoires et ferma les yeux une seconde, le temps de s’assurer qu’il contrôlait sa voix.

-Vais-je devoir m’inquiéter chaque fois qu’on se voit ? Vérifier que tu n’as pas de douleurs inquiétantes à ta place ?

Il ramena ses mains à lui et les serra fort l’une contre l’autre. Son souffle s’était accéléré.

-Ce ne serait bon ni pour toi ni pour moi, Alix, mais tu t’es mise en danger en jugeant que cette morsure n’était pas assez importante. Ça pourrait être encore plus grave la prochaine fois. Je suis prêt à payer n’importe quel médecin ou n’importe quel prêtre pour te garder en vie mais le soigneur le plus doué ne pourra pas grand-chose si tu sabotes ton propre corps en le laissant tomber comme ça.

A la manière dont il le disait, on aurait dit qu’Alix le laissait tomber lui. Vaast se frotta la nuque du poing et laissa passer un silence avant de poursuivre méthodiquement la liste de sujets dressée par la joueuse de cartes.

-Tu as bien fait de partir, dit-il enfin. Je suis désolé pour Hassan. Mais - tu l’as dit toi-même - tu comptes simplement obéir à quelqu’un d’autre. Il n'y a aucun mal à suivre des ordres mais je... recommande de savoir dans quoi on met les pieds. Quel est l’intérêt de Verona dans tout cela ? Quel genre de services veut-elle que tu rendes à Thaddeus et qu’y gagne-t-elle ? Et Thaddeus ?

Il secoua la tête.

-Personne ne peut te promettre que la situation sera temporaire. Et si tu n’as plus de nouvelles de Bardi et des autres avant trois ans ? Est-ce que tu serviras Thaddeus jusque-là ? Est-ce que tu iras à l’offensive ? Il te faut un plan, Alix. Il n’y a aucun mal à utiliser le soutien de Thaddeus et de Verona mais il faut savoir comment et pour quoi en faire.

Vaast ajouta d’une voix plus douce :

-Je t’aiderai. Je te l’ai dit.

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Comme Vaast le lui demande, Dilay le regarde. Comme il tend une main, elle tend la sienne. Comme il lui parle, elle l’écoute.

En sécurité. Elle l’observe comme dans une question muette ; que pourrait-il faire pour se battre contre des fantômes ? Et pourtant, elle a envie de le croire, lui et son assurance, lui qui disait qu’il ferait peu de cas de Bardi s’il venait à le croiser. Elle fixe Vaast, elle ouvre la bouche mais ne parvient pas à former d’autres mots. Elle s’accroche aux doigts de ses deux mains.

Elle ne s’est jamais sentie ni petite ni fragile. Elle n’a jamais pensé qu’elle voudrait qu’on la considère ainsi un jour. Mais, dans les secondes qui s’écoulent, Dilay éprouve le vif désir de se recroqueviller contre Vaast et qu’il la recouvre toute entière.

Si elle était lâche, elle souhaiterait rester en ces quatre murs tandis qu’il s’occupe de tout pour elle au-dehors.

Que pourrait-il faire ? Il ne pourrait pas retirer le nom de Bardi de toutes les lèvres, effacer sa présence de toutes les ombres… Et certainement pas de l’esprit de Dilay.
En sécurité.

Vaast ramène ses mains à lui et Dilay ne parvient à se raccrocher à rien. Il s’adresse à elle et le visage de la jeune femme se ferme dangereusement, jusqu’à devenir un masque dur, froid et… indéchiffrable. Elle croise les bras et fixe Vaast comme jamais encore elle ne l’a toisé. Ses yeux sont devenus méfiants.

- V-Vas-y alors. Donne l’argent. Parce que je te l’ai dit. C’était pas grave. Ça avait même pas besoin de points de suture. Et je l’ai nettoyé. Le truc c’est que ma piaule est humide comme un fond de cale, c’est pour ça que la peau s’est foutue en l’air. Paie-moi autre chose.

Son ton est trainant et franchement insolent, à croire qu’elle essaie de l’agacer. Ce n’est pas le cas mais Dilay n’est habituée qu’à l’escalade. Elle surveille l’inquisiteur comme si elle s’attendait à ce qu’il poursuive sa diatribe, lui crie dessus. Elle semble prête à encaisser.

- J-J-J’étais blessée ailleurs. Je suis allée voir le médecin pour ça. J’étais toute seule. Je pensais tout le temps au fait que les herbes me faisaient rien. Je pensais au fait d’aller me pinter… Et je pensais à B-Ba-Bardi.

Comme Vaast poursuit, Dilay détourne le regard et fixe un point de côté. La rage lui brûle le ventre d’une façon abominable, et une impression d’injustice l’accompagne.
Il ne peut pas la prêter comme si tout était sa faute, se répète-t-elle. Pour une fois, elle se sent assez bête pour deux, alors elle ne fait même pas de bravades. Elle était pétrifiée par la terreur, l’énormité de sa nouvelle situation, l’afflux de courrier, les évènements de la soirée, l’envie de tout faire disparaître…  

Elle a envie d’hurler qu’elle sait. Qu’elle aurait dû être plus prudente. Qu’il n’a qu’à la traiter exactement comme ça, comme si elle était aussi inconsciente et inapte d’une gamine.

Il a probablement raison.

Dilay grommelle quelque chose en réponse à tout ce que lui dit Vaast. Elle-même ne sait pas trop bien de quoi il s’agit. Son genou tressaute à toute vitesse tandis qu’elle bat son pied au sol. Elle serre si fort les poings qu’elle enfonce ses ongles dans ses paumes.
Elle se sent ridicule. Elle se sent tournée en ridicule.

Ça ne va pas.

Elle renifle, les yeux brûlants de larmes. Elle qui pleure si rapidement, elle cille, et voilà que le trop plein semble sur le point de déborder, comme s’il était toujours affleurant, comme s’il n’attendait qu’un moment pour s’épancher.

Elle renifle encore. Elle renifle furieusement. Son corps est crispé comme un arc. Son pied accélère encore, si même cela est possible.

- J-J-Je sais pas !

Elle finit par dire, sans avoir bien écouté, sans savoir ce auquel elle répond.

- J-Je veux juste de l’argent ! ‘Peut me demander n’importe quoi, j’ai plus d’options ! Je veux juste partir, d’accord ?

Comme si ça pouvait traverser l'esprit de quelqu'un comme Vaast, avec sa foutue maison, qu'elle ait le dos au mur, et pas la possibilité de faire la fine bouche. De s'inquiéter de tous les endroits qui font mal parce qu'il y en a tous les jours.

La jeune femme se surprend pourtant à poursuivre.

- ... Qu’on soit ensemble pour de vrai. J-Je voulais pas t’attirer d’ennuis. Je voulais pas te fâcher. Je voulais pas te décevoir !

Dilay ferme très fort les yeux. Peut-être que comme ça, elle ne se mettra pas à sangloter pour de bon. Elle déteste pleurer, elle ne pleure que quand elle est en colère. Elle ne veut pas aggraver son cas face à Vaast, paraître encore plus grotesque. Elle s’est assez donnée en spectacle.

Ça ne va pas. L’approbation d’une seule personne ne devrait pas compter autant. Ça ne devrait pas faire mal.

- J-J-Je suis désolée !
Elle ajoute, parce qu’elle ne sait plus si c’est la rage qui l’étouffe, ou le désespoir.



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Donne l’argent, disait-elle - et Vaast se retrouva dans le brouillard. Comme ça, sans s’y être enfoncé. Le monde était devenu un amas de coton gris.

Sa première pensée, qui lui donna l’impression de venir de l’extérieur, fut de dire d’accord. De dire qu’il comptait faire venir ses économies de San-Aurelius. Qu’elle pouvait tout avoir et tout garder, pour peu qu’elle reste en vie et avec lui. Tant pis si la voix qui lui soufflait ça avait l’air de celle d’un gosse.

Sa seconde pensée fut qu’il aurait dû voir ça venir, que toute cette histoire était trop belle, qu’Alix lui avait menti et qu’il aurait dû écouter Domnius. Mais ça non plus, ça ne ressemblait pas à ses pensées à lui.

Comme il ne savait pas quoi répondre et que le temps s’écoulait bizarrement dans le brouillard, Vaast resta là, immobile sur sa chaise, à fixer la mathématicienne en silence. Elle lui parlait même avec insolence, maintenant, nota-t-il avec un temps de retard ; ça lui apprendrait à proposer aussi ouvertement à quelqu’un de se servir de lui.

Bien sûr, elle enchaîna sur tout un tas de choses affreuses. Les herbes. L’alcool. Bardi. Elle n’aurait pas fait différemment si elle avait voulu le manipuler.

C’est Alix.

Mais il fallait voir comme elle le regardait.

Elle pleure.

Peut-être que comme parler ne suffisait pas à le convaincre, elle essayait autre chose.

C’est ta faute.

Ça, il voulait bien le croire.

Et puis Alix souffla une excuse - pour quoi, il ne savait même pas, lui aussi avait décroché.

Il imita son geste, celui qu’elle faisait quand il n’arrivait plus à parler, et posa sa tête sur la table. Ça fit du bruit. Il avait encore mal mesuré l’impact. Il fut tenté de recommencer mais s’en empêcha.

Les lettres. Il revenait toujours aux lettres quand les choses devenaient confuses. Alix, à l’époque, avait un manoir tout entier et une place à Sérène. Elle n’avait pas besoin de manipuler qui que ce soit. Elle avait répondu à ses courriers quand même. Elle avait joué de la musique. Elle l’avait accompagné dans cette clairière…

Quand il se redressa, la tête lui tournait et il se sentait trembler. C’était souvent comme ça après le brouillard.

-Je veux juste que tu ailles bien.

Il l’avait soufflé d’une voix sans timbre mais il n’arrivait pas à mieux. Il avait peur de dire plus et qu’elle retourne ses mots contre lui. Il n’avait jamais eu peur de ça avant.

-Je l’ai peut-être mal dit.

Il détesta ce “peut-être” qui s’était glissé dans sa phrase sans prévenir. Il détesta que l’arrogance lui vienne si facilement, qu’elle lui serve de bouclier. Il détesta toutes ces pensées qui changeait Alix en démon, il détesta à quel point il s'était rendu vulnérable, il finit même par se dire qu'il se détestait tout court.

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Le bruit sec que fait la tête de Vaast contre le bois tire un sursaut à Dilay. Avant d’y avoir vraiment réfléchi, elle se redresse.

Elle se passe sans vraiment de précaution le bras devant les yeux.

Voilà. Une inspiration, une expiration. Elle roule des épaules, fait craquer sa nuque, et ouvre et ferme les poings.

Elle ne peut pas faire ce genre de choses, pas devant Vaast. Il n’est pas en capacité de supporter ses atermoiements. Il a déjà été bien aimable la veille de s’occuper d’elle. Elle s’agenouille près de la table, près de Vaast, mais pas trop près quand même.
- J-Je sais.

Elle répond d’une voix basse et mesurée. C’est facile pour Dilay de se calmer en l’espace d’une fraction de secondes. C’est comme redevenir sobre à coups de grandes baffes. Combien de fois a-t-elle « fait sa crise » ce qui a déclenché une réaction chez son père ? Combien de fois a-t-elle souhaité que ce soit lui qui la prenne dans ses bras plutôt que l’inverse ?

Ce serait facile s’il suffisait de vouloir quelque chose pour l’obtenir. Dilay l’a appris jeune. Elle a appris à gérer les crises comme elles venaient, même si la tempête surgissait au milieu du salon, par une belle journée ensoleillée. On ne savait jamais quand les choses pouvaient mal tourner puisqu’on ne savait même pas exactement ce qui provoquait la crise… Et alors, c’était toujours à Dilay de s’en occuper. Elle ne pouvait pas amortir le monde entier, le couvrir de coton, certaines choses seraient toujours hors de son contrôle.

Il n’y avait qu’elle-même qu’elle pouvait mener d’une discipline de fer.

- T-Tu... Tu avais pas… Tout à fait tort.

Répond Dilay après avoir légèrement secoué la tête, même si ça lui brûle la gorge de le dire. Il vaut mieux ne pas chercher à polémiquer. Elle fait un bref sourire à Vaast tout en l’observant avec attention.

- J-Je ferai mieux la prochaine fois. Tu me connais... Je déconne souvent. Me paie rien. Y pense pas. S’il te plaît. Y pense pas.

Elle n’est pas sa responsabilité.

Il n’a pas à être déçu, parce qu’elle ne lui a jamais rien promis. Au contraire ; elle l’a prévenu.

Elle se le répète, pour que cette affirmation s’installe confortablement au creux de son esprit.

- J-Je suis déjà endettée. Re-Regarde tout ce… festin ! Puis je vais rester encore ce soir, si tu permets…

Demain, elle peut reprendre la route. Elle l’a vu. Il va bien.

- … Mais dès que ce type me verse mon premier salaire… Paraît qu’il a de quoi… Je trouverai une façon de te rembourser.

Dilay a encore les yeux brillants, mais les choses tournées de cette façon sont moins inquiétantes, moins troublantes. Elle n’aurait même pas dû s’énerver en premier lieu, elle aurait dû lui présenter exactement comme ça. Elle ne l’a pas attendu pour éviter de crever. Encore une fois, elle a survécu. En quoi est-ce que ça importe ? Est-ce que ça le regarde ? Pas vraiment. Ce n’est pas elle qu’elle blesse. Elle ne comprend pas pourquoi il agit comme si c’était le cas.

Elle ne comprend pas pourquoi cela la bouleverse.

Elle refait craquer sa nuque, et se dit que les autres n’ont sur soi que le pouvoir qu’on leur donne. C’est quelque chose qu’elle aime bien se dire, pour se persuader qu’elle maîtrise encore un peu les choses. Que ça ne lui a pas fait mal, qu’elle ne ressent rien du tout.

Quand son père allait mal, Dilay aurait voulu avoir un cœur de pierre. En grandissant, elle avait plutôt hérité d’une flamme qui battait dans sa poitrine. Ce n’était pas plus mal. Elle consumait vite ce qu’il lui donnait et on la distrayait avec un rien.

Dilay se redresse.

- L-Le type… Je crois pas avoir bien compris ce que tu as dit à son sujet.



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Rien dans ce qu’Alix ne disait n’avait de sens. Pourquoi soudain lui concédait-elle qu’il avait raison, lui souriait-elle comme à un enfant qu’on veut rassurer, voulait-elle partir le lendemain ? Etait-ce une façon de le quitter pour de bon ? Il n’avait même pas crié ! Plus confus que d’ordinaire, Vaast mit un moment à rassembler les pièces du puzzle.

Non, il ne s’était pas énervé, mais il s’était perdu dans la brume. Quelque chose qu’Alix, bien sûr, savait repérer.

Il se leva et changea de siège pour être assis à côté d’elle. Il n’osa pas aller jusqu’à la prendre dans ses bras. Peut-être qu’elle n’en voulait plus.

-J’ai forcément fait quelque chose de travers pour que tu me balances de te payer une maison. C’est quand je me suis énervé parce que j’ai eu peur avec la morsure infectée ?

Il se passa une main sur le visage. Ça avait toujours été si facile de parler avec Alix - il y avait forcément un moyen de retrouver sa main dans le brouillard.

-Je ne veux pas que tu partes. J’étais tellement……tellement content que tu viennes.

Il avait réussi à rester calme jusqu’ici, pourquoi fallait-il que sa gorge se serre maintenant ?

-Je le suis toujours. Je ne veux pas que tu te sentes obligée de me traiter comme un gosse qui n’a pas à saisir ce qu’il a fait de mal. Je ne veux pas que tu minimises ce que tu as dit parce que c’était important.

Il s’était penché vers elle, mains tendues de nouveau. Quand elle changea de sujet, il secoua la tête.

-Je ne veux pas que tu fasses mieux. Je veux que tu m’expliques. Je te promets que je peux comprendre. Tu veux écrire ? J’ai du papier.

Encore une fois, il étalait ses ressources et lui proposait de piocher dedans. Ça avait si bien marché la fois précédente !

Il s’accrocha aux yeux dorés d’Alix pour ne plus entendre la voix.

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Vaast se rapproche d’elle et voilà qu’il tend ses deux mains. Dilay les observe puis elle glisse les siennes à l’intérieur avant de lui couler un regard sérieux.

- J-Je veux pas vraiment de maison. Je veux juste que tu me lâches pas.

Elle souffle avant d’effleurer le front de Vaast. Elle l’écoute avec attention mais observe l’endroit où la table l’a frappée. Ensuite, elle ramène ses doigts à ses lèvres, les embrasse, et les repose sur la peau de l’inquisiteur, comme si cela allait le soigner.

Ses lèvres se pincent et se tordent quand il affirme qu’il est content qu’elle soit là. Elle hoche la tête. Elle est contente aussi. Elle voudrait le lui dire. Elle n’arrive pas à parler.

Elle contemple l’idée d’écrire. Elle n’a pas envie de le laisser dans l’incertitude tandis que sa plume court sur le papier. Elle voudrait pouvoir lui parler tout de suite.

Dilay se sent bête. Plus encore, elle se sent confuse. L’instant d’avant, ils se couvraient de baiser. A présent, tout est tendu. Pour un peu, elle en rirait. C’est absurde.

- J-J’ai peur de dire quelque chose qu’il faut pas.

Avoue-t-elle, parce que c’est la première chose qui lui vient, que la situation semble onduler comme un serpent entre ses mains. Elle presse les doigts de Vaast. Elle se penche vers lui. S’il le permet, elle pose sa tête sur son épaule, pour parler bas, pour parler tout près de son oreille. Pour être contre lui.

- J-J’ai peur de te dé-décevoir. Tu étais déçu. Tu étais fâché. Et puis ensuite tu dis toutes ces choses intelligentes auxquelles j’avais même pas pensé au sujet du type et j’arrive pas à suivre… Tu m’as lâché les doigts.

C’est bizarre, de le vivre comme une preuve de rejet. Ils ne peuvent pas rester attachés par la hanche… Mais ils ne se sont pas vus depuis si longtemps et tout semblait tellement simple quand il la tenait comme ça.

- Q-Quand tu m’as regardé. Tu m’as dit ça. Sécurité. Ca avait l’air vrai. Ca fait … quelques semaines que je me sens pas en sécurité. Je suis venue ici et… je me sens pas en sécurité.

Evidemment, elle peut bien se dire ce qu’elle veut, San-Matheus un territoire ennemi.

- Ensuite, c’était comme me faire ra-rabrouer. Et je pouvais pas m’expliquer parce que je parle pas bien comme toi. Si ça se trouve, tu te dis que… Que j’ai pris une décision idiote. Que ce que je fais tient pas debout. Je suis dehors, sans argent… Je suis ici… Et c’est pas très sage. Je suis pas très sage. Mais ça c’est… encore moins sage que pas être sage.

Pourquoi la suite est-elle si difficile à avouer ? La bouche de Dilay se plie dans tous les sens. Elle a même le début d’un rire rauque tant les mots ont du mal à lui venir. Elle les dit très lentement, elle les dit tout bas.

- C-C-Ce que tu penses compte… tellement. Tellement. Je suis pas… Je me fiche de ce qu’on dit. Je suis habituée qu’on soit pas d’accord avec moi. Mais tu peux tout changer avec un sourire ou… ou une grimace.

A nouveau, elle effleure le front de l’inquisiteur, de la pulpe de son index.

- Sois pas mal à cause de moi. Je sais que je suis pas maligne. Je sais que je me fous en l’air sans avoir besoin d’aide. Garde moi encore un peu, tu vas voir… Je vais tout régler. Je vais redevenir Madame de Courcelles. Tu pourras venir me voir sans te cacher. Je vais tout régler. Je te promets.



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Vaast eut envie de demander pourquoi elle avait eu des mots si moches si elle craignait qu’il ne la lâche. Etait-ce une sorte de frappe préventive ?

Le contact sur son front fut doux. Il retint la main d’Alix avec la sienne et s’immobilisa pour qu’elle puisse poser sa tête où elle le voulait. Le soupir qui lui échappa trahit son soulagement - il nota de se réfugier plus tôt dans son étreinte la prochaine fois qu’ils avaient un désaccord…

-Alix… souffla-t-il. Je n’étais pas déçu.

D'où, d'ailleurs, avait-elle tiré cette conclusion ?

-J’étais fâché parce que j’ai eu peur de te perdre bêtement.

Il voulut ajouter autre chose, mais elle n’avait pas l’air d’avoir terminé, alors il l’écouta jusqu’au moment où elle s’accusa d’avoir manqué de sagesse.

-Je ne suis pas déçu. Je ne voulais pas te prendre de haut. Je voulais juste…

Il se massa le visage d’une main. Il voulait juste qu’elle aille bien. Il l’avait déjà dit. Devait-il dire qu’il finissait toujours par tout ruiner ? Qu’il était né pour prendre les gens de haut et se retrouver seul après ? Il avait très envie de le lancer mais était certain de regretter plus tard un tel accès de théâtralité.

-Je suis désolé de m’être emporté, dit-il avec application. Je ne pense pas que tu as pris une décision idiote. Je pense que tu as pris une décision courageuse. Je sais que tu étais bien avec Hassan et je te fais confiance pour juger de son nouveau supérieur. De toute façon, je…

Mais elle chuchotait, alors Vaast se tut pour ne pas perdre un mot. Il se sentait très léger, soudain, du moins jusqu’à ce qu’elle promette de tout régler. C’était si étrange à entendre dans une autre bouche que la sienne.

-Eh bien vous avez tort, madame de Courcelles.

Il lui releva le menton pour pouvoir la regarder dans les yeux.

-Tu es maligne. Et je compte te garder aussi longtemps que tu voudras bien me garder.

Puisqu’elle avait dit qu’il pouvait tout changer avec un sourire, il s’efforça de lui en offrir un.

-D’ordinaire, on me demande à moi de tout régler. Je te propose de tout régler à deux. C’est ce dont on avait convenu, non ?

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Dilay émet un petit son, entre le grognement et le soupir, pour dire qu’elle a bien entendu et compris.

- J-J’ai eu aussi peur de me perdre. Je voulais pas te laisser tout, tout seul.

Elle redresse légèrement le nez vers l’inquisiteur et souffle :

- Je veux pas que tu ais peur. Mais si tu dois avoir peur je préfère que ce soit pour moi. Tu peux le montrer autrement qu’en étant fâché.

Parce que, la vérité, c’est qu’est n’est pas très douée avec les affaires émotionnelles, à l’exception de la colère et…

- S-Si on est en colère contre moi je me mets en colère.

Elle a un pâle sourire, qui n’a plus rien ni de canaille, ni de fringuant, ni même d’arrogant. Elle aurait quelques propositions alternatives, mais ce n’est probablement pas le moment de les avancer, ni d’ajouter que s’il veut la fouiller à chaque rencontre elle n’est théoriquement pas contre.

- Tu pourrais me prendre de haut. Tu es intelligent. Moi, j’ai aucun plan. Je voulais juste plus ça mais je suis partie avant d’avoir autre chose.

Dilay entreprend de doucement frotter sa tête au creux du cou de Vaast, à la façon d’un chat, tandis qu’elle fait de son mieux pour ne perdre aucun de ses mots même si elle ne voit pas ses lèvres. Très concentrée, le reste de son corps ne bouge pas du tout.

Quand il a fini, elle se permet de prendre une grande inspiration.

« Désolé », « courageuse »… C’est bien. C’est très bien. Mais ça la fait se sentir encore plus idiote et un peu honteuse. Elle se rappelle du goût de ses propres larmes, de la vitesse à laquelle elles sont montées.

- Je suis désolée, Vaast. J’ai réagi… Fort.

« Je te l’avais dit. Je t’avais prévenu. »

Dilay ravale les mots avec une grimace. Ce ne serait pas faux mais ce ne serait pas juste.

- P-Puis je voudrais pas vraiment une maison que ce soit pas moi qui l’ai achetée. C’est juste, parler d’argent quand c’est quelqu’un qu’a dû me payer le médecin…

Elle se retient de faire une blague sur le fait que l’agencement de la demeure de Vaast ne le prédisposerait de toute façon pas à être son fidèle conseiller en matière immobilière. Cependant, la façon dont elle roule un peu des yeux la trahit.

Quand il lui saisit le menton, elle fait de son mieux pour faire le point sur lui, de derrière ses lunettes. Le geste ne lui déplaît pas.

Elle lui rend son sourire. Ça ne manque pas. Un sourire un peu timide mais amusé. C’est que si c’est aussi longtemps qu’elle veut, alors peut-être qu’elle peut signer un très long bail, plus de huit ou dix mois… Peut-être un an. Peut-être deux. Plus.

Plus, ce serait bien.

Elle n’est pas certaine que ce soit très judicieux de mettre le choix entre ses seules mains. C’est qu’elle ne prend pas les décisions les plus brillantes.

Elle se frotte le torse comme si quelque chose la grattait. Il y a quelque chose de chaud, en dessous. Avant, c’était du tiède.

- C’est pas le seul truc pour lequel je dois m’excuser. A la fête, il y avait une femme avec toi… Je vous ai vu et vous aviez l’air proches alors j’ai lu sur vos lèvres mais pas exprès ! Ensuite, j’ai détourné les yeux ! Mais après… J’y ai repensé… Et je pensais à toi, à toi et … à d’autres gens avec toi… Et à toi aussi. Je pensais beaucoup à toi.

Cependant, malgré cette étrange mise en garde, Dilay hoche la tête pour marquer son assentiment.

- O-On avait dit ça mais les conditions ont changé parce que tu sais… Moi sans travail. Tu pourrais vouloir autre chose. Moi… t’es mon partenaire, toujours. Alors… comment on règle ça ?

Elle hausse les sourcils, coupable de ne pas avoir prêté une oreille aussi attentive qu’elle aurait dû aux paroles de Vaast au sujet de Thaddeus.

- Si faut une contrepartie je peux te refaire ta barraque, le plan, les peintures…

Elle embrasse les alentours, en faisant tournoyer son index dans le vide mais bien vite elle repose sa main contre celle de l’inquisiteur.

C’est donc exact ; elle va finalement vraiment rester collée à lui. D’ailleurs, elle murmure.

- Re-recommence… Le coup du menton pour voir.




Alix écrit en #d5a952 - Elle est bègue, malentendante et s'exprime avec un accent.
Elle est également connue sous le nom de Dilay ou d'Alix de Courcelles.
Elle s'exprime à l'oral après un tiret et signe entre guillemets.

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