Chapitre I - Le bûcher des ambitions
La première intrigue majeure du forum est là ! Et elle amène avec elle quelques ajouts au contexte du forum. Nous changeons de période de jeu pour avancer dans le temps : au lieu d'être au début de l'année, à la fin de l'hiver et aux portes du printemps, plusieurs mois se sont écoulés et l'été est proche.
Tout d’abord, nous tenons à vous remercier de votre activité sur le forum, comme à chacun de nos updates (on se répète un peu, mais on vous aime c’est pour ça). Nous avons dépassé les 20 membres ! Nous tenons à remercier Elatha pour avoir été une bombe du rp dernièrement. Evidemment, ce n'est pas la seule : votre présence est toujours aussi précieuse. D'ailleurs, puisque les DCs fleurissent, nous avons installé une barre de switch rapide entre comptes.
Lucia ayant un IRL très prenant et ne pouvant pas endosser le rôle de modératrice, nous avons le plaisir d'accueillir Rosmunda dans le staff ! Tous nos remerciements à lui pour son soutien répété et son investissement dans le projet.
Pour l'ouverture de ce premier chapitre, nous offrons au forum un nouveau design repensé pour être plus ergonomique et avoir plein de belles images. A noter que les recherches de rp se font maintenant dans une section dédiée et qu'il faut ouvrir un sujet, et non plus répondre à la suite du sujet principal. Ca se passe par ici. Les demandes récentes seront toutes trouvables dans la sidebar.
Enumérons ici les quelques sujets qui ont été remplumés :
- Le sujet de l’Alliance du Pont autour des Académies et du fonctionnement des Provinces
- Le sujet de la magie avec l’ajout des démons
- Le sujet de la religion avec l’ajout de la Confrérie de l’aube et de la Sainte Leire
- Les missions : quatre nouvelles missions en rapport avec la nouvelle intrigue
- La boutique : le financement d’un nouveau projet pour la Congrégation a été ajouté comme le précédent a été atteint
- La boutique encore : vous pouvez maintenant soutenir différents courants au sein de vos factions via des dons d’argent
Ces courants sont au nombre de deux pour chaque faction. Ils sont représentés chacun par un dignitaire. Quatre d’entre eux sont déjà connus par certains d’entre vous puisqu’ils ont participés à des évents ou des missions. Les autres sont tout neufs. La liste de ces PNJ est à la suite de ce poste !
Les courants qu’ils défendent ont émergé en réaction au contexte politique de l’île qui affecte tout le monde, des dignitaires aux petites gens. Toute la partie rp de l’intrigue se trouve au post suivant.
Vos personnages sont donc face à des choix. Ils doivent se positionner parmi les dissensions internes de leurs factions. En saisissant assez d’opportunités, ils peuvent devenir des figures parmi les mouvements naissants, ou même proposer leurs propres alternatives.
L’avancée de chaque groupe se fera via la boutique, mais également via les missions qui concernent l’intrigue. Un joueur ne peut faire qu’une mission d’intrigue à la fois : cela inclue donc également ses doubles comptes. Si l’un de vos personnages est en cours sur une mission d’intrigue, il ne peut pas en prendre une seconde. Les missions ne sont pas répétables. Il y en a pour l’instant une par faction, mais n’ayez crainte ! Nous reposterons d’autres missions à mesure que les précédentes seront prises et que le contexte évoluera selon vos choix.
Il n’y aura pas de gagnants et de perdants clairs : si votre personnage défend un mouvement et que celui-ci se retrouve minoritaire, il ne va pas disparaître pour autant et les actes de votre personnage en son sein continueront d’importer. Vos personnages peuvent aussi jouer sur plusieurs tableaux… A leurs risques et périls !
Le don monétaire dans la boutique ne représente pas nécessairement la richesse de votre personnage, mais également son soutien via d'autres actions (parler de sa cause autour de lui, donner de son temps, etc).
Outre les missions et la boutique, vous pouvez requérir des « Rp narrés ». Ces rp se font avec la narration et impliquent des PNJ importants comme ceux nommés dans l’intrigue mais pas que : on peut y compter les gouverneurs des villes, les Mál des clans… Pour faire la demande d’un rp narré, vous pouvez poster ici !
De la même façon, pour ouvrir un rp libre et qu’on en garde le compte, vous pouvez poster là.
C’est donc une saison d’incertitude qui s’ouvre pour les habitants de Teer Fradee. Nous avons hâte de voir la façon dont vos choix affecteront le contexte.
Si vous avez la moindre question, n’hésitez pas à MP Dilay ou Vaast, comme d’habitude !
La « fête de l’équinoxe » de Maeva d’Ortian a peut-être été le plus grand désastre que la Congrégation Marchande ait rencontré sur Teer Fradee – pire que la dernière fête de Monsieur de Vegni, pensez-donc.
Laissez-moi vous poser le décor : un sommet de la paix organisé par quatre grands dignitaires qui ont trainé dans leur sillage de pauvres badauds qui s’apprêtaient à assister à un bien pitoyable spectacle.
Maeva d’Ortian du côté de la Congrégation, Dame Darya dans l’Alliance, Frère Ariel représentait quant à lui Thélème et on m’a rapporté qu’un jeune homme du nom d’Odran faisait office d’officiel chez les Natifs. Ils avaient tous rassemblé des gens de quatre coins de l’île. Et pour quoi faire ?
Personne ne saura jamais vraiment quel était l’objectif d’Ortian. D’aucuns murmurent qu’elle espérait faire signer des traités de paix à ces gens en présence de témoins de chacune des factions mais qui peut dire à présent ?
Tout a commencé par une histoire d’amour. Intriguant, je sais. Une jeune sotte a aimé un jeune sot, ça n’aurait pas dérangé grand monde si l’une n’avait pas été une native et l’autre un missionnaire de la très Sainte Thélème, que la native n’avait pas décidé de se convertir pour faire bonne mesure. Leurs ébats ont contrarié la sœur de la native et elle n’a rien trouvé de mieux que de la zigouiller dans les bois en pleine fête. Paraît-il qu’il s’agissait d’un accident. Votre humble serviteur, dans sa magnanimité, accorde à la meurtrière le bénéfice du doute car il est impossible de déterminer si c’est bien elle a achevé la victime. Elle a certainement entamé le travail en la poussant contre un tronc dans toute sa fureur mais il y a eu d’autres contrevenants. Un homme du Pont du nom de Kamil, et un Natif, Cadell. Le premier a abandonné la victime dans les mains du second. Et le second, ce Cadell, c’est lui le grand vilain de l’histoire – car il en faut bien un.
Il s’est assuré d’utiliser le corps de la trépassée pour que toutes les factions se rejettent la faute de son décès. Ses manigances ont beau avoir été tirées au clair, le mal était fait. Il n’a pas fallu grand-chose pour que la tension fasse éclater des incidents ! Qui l’aurait cru ? Il ne suffit pas de parcourir des centaines de lieues en mer pour fuir notre nature ou notre passé.
La guerre n’a pas repris, autrement ce billet serait moins joyeux. Les hommes et les femmes présents à la fête ont pu s’entendre avec une relative harmonie sur le sort à réserver aux acteurs de cette sinistre affaire. A vrai dire, la parole penchait davantage pour les intérêts des Natifs. A se demander ce que contenait le vin qu’on a servi ce soir-là !
Elowen, tout d’abord, car c’est le nom de la femme qui a liquidé sa sœur. Cette dernière s'appelait Merryn. Son enterrement a fait jaser : Thélème voulait absolument y envoyer quelqu’un, et ils ont fini par avoir l’autorisation d’y dépêcher un seul de leur missionnaire, un illustre anonyme qui n’a rien à voir avec cette affaire. La cérémonie a été interrompue par l’amant de la victime, celui que j’ai qualifié de « jeune sot ». C’est à contrecœur qu’on l’a laissé entrer mais il n’a pu repartir avec le corps sa bien-aimée. Son comportement a été jugé héroïque par certains thélémites. Ne venait-il pas se battre pour l’âme de son amante ? D’autres ont trouvé cela idiot. Toujours est-il qu’il n’a pas reparu en public depuis. Elowen, elle, a été exilée. C’est apparemment la peine la plus lourde chez les Natifs si on escompte la mort.
Kamil, ensuite. Paraît-il qu’il aurait trouvé la victime agonisante après que sa sœur l’ait agressée et qu’il aurait tenté de l’aider… Simplement pour l’abandonner à son sort. Les Natifs ne le voulaient pas, Thélème en revanche désirait ardemment sa tête – ou peut-être comptaient-ils le mettre sur un bûcher, on ne sait jamais avec ces gens-là. Toujours est-il est qu’entre ceux qui insistaient pour que les Natifs jugent l’homme, les autres qui souhaitaient le voir remis à sa faction, l’Alliance et les Natifs sont finalement parvenus à un accord. Kamil est resté dans le sein de l’Alliance du Pont où il sera jugé avec les éléments disponibles et en échange l’Alliance ne prend aucune part dans la traque de Cadell. Cadell, le vilain ! Celui qui a probablement achevé la victime. Il est toujours en fuite sur l’île avec une complice. Difficile d’imaginer un Natif fuir par la voie des flots… Malheureusement, votre humble serviteur ne peut vous faire un tableau fidèle de sa personne, les sources sont très contradictoires.
Les Natifs veulent évidemment lui mettre la main dessus mais ils ne sont pas les seuls. Il se murmure que Thélème et la Congrégation Marchande partagent ce même dessein. L’Alliance n’est qu’un pion retiré dans un échiquier déjà bondé.
Dans cette époque de tourments et de tensions, chaque faction est tiraillée. Des voix discordantes s’élèvent et menacent de dominer celles des figures déjà bien établies. Dans toutes les factions, on trouve deux camps, entre indépendance et protection, exploration et repli.
La Congrégation Marchande
Exposée à un afflux massif de colons qu’il faut loger et nourrir, Nouvelle-Sérène semble de plus en plus étroite et ses logements insalubres. Malgré la construction du quartier commerçant, c’est maintenant l’approvisionnement qui vient à faire défaut, tandis que les tempêtes d’hiver ont retardé plusieurs bateaux et ont carrément détourné un de son cap. Il a préféré retourner sur l’île des Nautes pour être mis en calle sèche.
La Gouverneuse lance donc la construction d’un chantier naval à Nouvelle-Sérène, ce qui ne change rien à la gronde générale. Voilà longtemps qu’on a plus connu de disette dans la Congrégation Marchande. Que cela arrive à Nouvelle-Sérène serait infamant pour la Congrégation, plus infamant encore que le revers que la faction a subi avec l’échec de la fête de Maeva d’Ortian pour conserver la paix sur l’île.
Maeva d’Ortian souhaite renforcer les liens avec les Natifs, et développer le commerce avec eux. Pas seulement eux mais toutes les factions sur Teer Fradee : continuer à se montrer indispensable, à leur offrir assistance et cadeaux. Patience, et diplomatie sont ses maîtres mots. Maeva a le soutien d’une partie de la noblesse.
Thaddeus Altieri souhaite au contraire garantir l’indépendance de la Congrégation. Il veut continuer l’expansion de Nouvelle-Sérène quitte à froisser ses voisins, notamment par des projets individuels : des parcelles où s’installeront des colons, où ils pourront former des entreprises et prospérer. Thaddeus a le soutien d’une partie de la population, notamment de la petite bourgeoisie.
Thélème
Après le meurtre d’une de ses convertis, San-Matheus est en deuil. La nouvelle a beaucoup ému les habitants de la ville. Durant la semaine qui a suivi la fête de l’équinoxe, les inquiétudes allaient bon train : qui était vulnérable au courroux de ces Natifs ? Quid des relations avec l’Alliance puisque Frère Ariel avait exigé la tête d’un de ses membres durant un sommet pour la paix ? Le front allait-il être porté jusqu’à Teer Fradee ?
Les inquiétudes de tout un chacun ont vite été distraites par une rumeur totalement folle : la Mère-Cardinale, dirigeante de San-Matheus, a reçu une nouvelle venue, membre d’un ordre mineur appelé la Confrérie de l’aube. Cette femme a fait preuve d’une prouesse jusqu’alors inconnue devant tout le gratin de San-Matheus. Elle a utilisé l’ombre, non dans un but offensif, mais pour faire léviter des objets à la charge graduellement plus lourde, chose encore réalisée de mémoire de thélémite par aucun mage.
Par la suite, la Mère-Cardinale a autorisé la Confrérie de l’Aube à demeurer à San-Matheus et sur Teer Fradee. Sa présence suscite agitation et controverses.
Judith souhaite arrêter les mouvements de conversion massifs sur l’île, se concentrer sur les populations de San-Matheus, son expansion et sa prospérité. La Confrérie amène également avec elle des idées qui font trembler certains ecclésiastiques en place. Judith dit pourtant vouloir réconcilier tous les ordres en un mouvement commun, pour le bien de la nation. Elle a le soutien d’une partie de la classe la plus démunie de la population et son franc-parler a intéressé des inquisiteurs même si aucun d’entre eux n’ose le dire publiquement.
Frère Ariel souhaite poursuivre de conversion de façon massive mais douce. Evincer l’inquisition si elle ne peut être raisonnée pour agir avec plus de retenue. Prêter assistance aux Natifs, notamment au village de Vigsoneigad. Intensifier les fouilles au sujet de cet « Eden » évoqué par Saint Matheus. Ariel a le soutien d’une partie des missionnaires. Certains inquisiteurs, qui ne l’apprécient guère, trouvent cependant sa vision préférable par défaut.
L'Alliance du Pont
L’attitude graduellement belliqueuse des Natifs n’a échappé à personne à Hikmet. Les craintes y sont nombreuses, les citoyens du Pont ont conscience d’être la première cible des Natifs si ceux-ci venaient à se montrer carrément hostiles.
L’armée, et Darya, est en porte-à-faux vis-à-vis des évènements de la fête. L’implication de Kamil n’a pas ému la population d’Hikmet mais elle a fait l’objet de reproches de la part de dignitaires sur place : Darya aurait dû faire autrement, personne n’est d’accord sur comment. Autrement, c’est tout.
Darya a clamé qu’elle avait à cœur la protection du peuple d’Hikmet. Le ton a monté. Et, finalement, la femme a pressé le gouverneur Burhan pour qu’il demande le rapatriement des expéditions du Pont à l’intérieur des murs de la ville. Cela n’a fait que froisser davantage les savants et autres hauts-personnages du Pont, qui clament qu’on cherche à les « emmurer vivants » en leur demandant de s’abriter, et qu’on « freine le progrès sur l’île ».
Darya souhaite que la situation se calme. Elle ne veut pas engager de manœuvre hostile avec les Natifs ou Thélème. A son avis, l’Alliance a une bonne situation sur l’île, elle a la cité la plus aboutie. Elle voudrait faire ériger davantage de défenses et protéger ce que l’Alliance a acquis, ses habitations autant que ses exploitations agricoles. Darya a le soutien d’une partie de l’armée.
Javed souhaite au contraire poursuivre les efforts de recherche sur l’île, envoyer des équipes d’exploration, investir sur la découverte. La guerre ? Qu’importe, l’Alliance la connaît, elle ne doit pas se montrer lâche quand l’inconnu lui tend les bras. Javed a le soutien d’une partie des savants.
Les Natifs
La mort de Merryn a causé un grand malheur à beaucoup de clans sur l’île. Ses circonstances, particulièrement. Ce n’était pas la première fois qu’un Natif tombait sous les coups d’un autre, mais c’est la fourberie de l’attaque qui a ému. Si certains ont tenté de réaffirmer le rôle des renaigse dans l’affaire, beaucoup de Natifs retiennent cette impression d’inquiétante fracture, de plaie béante, entre eux et les autres. Si les clans n’ont jamais été particulièrement unis, c’est à présent au sein de mêmes clans, pire de même familles, qu’on se déchire.
Même parmi des Natifs aux idées très arrêtées contre les renaigse, les actions de Cadell ont dépassé une limite : ce genre de machinations n’emprunte pas aux valeurs que les Natifs respectent. D’autres, souvent très jeunes, murmurent son nom comme celui d’un héros. Il a fait ce qui était nécessaire, son honneur en soit damné.
Wenshaveye refuse de donner son soutien à un côté ou un autre et conserve une neutralité qui lui est parfois reprochée. Vigsoneigad est plein de discorde, divisé en trois. Une majorité ne sait que penser, mais deux minorités s’agitent. L’une se tourne vers les missionnaires pour apaiser ses doutes. L’autre questionne le Mál pour ne pas prendre des actions radicales contre les étrangers.
Vighulgsob est en majorité toujours très hostile aux renaígse. Vignamri est en majorité toujours très ouvert à leur présence.
Odran souhaite s’ouvrir aux étrangers, mais pas de n’importe quelle façon. Il faut que ce soit les Natifs qui agissent, au lieu de réagir. Il veut organiser ses propres fêtes, inviter les dignitaires lui-même. Leur montrer l’île, leur apprendre sur son peuple, et échanger avec eux. A ses yeux, c’est une opportunité pour prendre chez les étrangers ce qu’il y a à prendre, et laisse l’inutile.
Treasa souhaite au contraire s’éloigner des renaigse à tout prix. Les repousser dans leurs villes, puis plus loin encore. Limiter les contacts, ne pas leur adresser la parole : après tout ils n’ont découvert qu’une fraction de l’île, une fraction de ses villages. Il faut selon elle se retirer dans un endroit que les étrangers ne pourront pas atteindre, première étape pour se regrouper… et peut-être former un plan contre eux.
Dignitaires de Thélème
Frère Ariel
Créature politique, Ariel a longtemps été missionnaire à Peren dans la Congrégation Marchande et cela se sent. Il a davantage les manières raffinées – et un tantinet sournoises – d’un homme du cru et répugne aux méthodes de certains de ses collègues. Ses façons sont irréconciliables avec celles des inquisiteurs les plus zélés mais ne vont pas tout à fait avec celles des autres Missionnaires non plus. Car Ariel a amplement pu voir le reste du monde, et trouve ses pairs incroyablement maladroits, peu ouverts sur les façons des autres. Lui, il éprouve une curiosité sincère envers les Natifs et juge qu’un grand discours sur sa foi ne va pas les convertir. A la place, il s’efforce de montrer ce qu’il considère comme les avantages du mode de vie des continentaux : grandes villes de pierres, navires qui fendent les flots, fruits exotiques, soieries et histoires de terres dont les habitants de Teer Fradee peuvent à peine rêver…
Après les évènements de la fête de l’équinoxe, Ariel a prôné avec ferveur auprès de la Gouverneuse de San-Matheus qu’il fallait investir tous les efforts de Thélème dans la conversion des Natifs. Epauler la famille de la défunte, garantir au village en deuil une épaule pour pleurer, une oreille bienveillante, et s’assurer qu’ils ne manquent de rien. Il souhaite également que des expéditions partent en plus grand nombre pour trouver tout ce que le Saint Matheus a pu laisser derrière lui puisqu’il est censé avoir trépassé sur l’île de Teer Fradee qu’il avait nommée son Eden. Ariel cherche à exacerber la foi chez les fidèles. Il est une réponse traditionnelle mais modérée aux crises que traverse San-Matheus et entend bien en profiter pour doucement soit damer le pion de l’inquisition, soit s’en refaire ses meilleurs amis…
Il a beaucoup de mépris pour Judith et son ordre qu’il qualifie de « mineur ». S’il a assisté à leurs offices et ne s’est montré que de miel à leur égard, personne n’ignore qu’il n’a qu’une envie : que la femme retourne sur le Continent sans tarder.
Soutenir Ariel
Judith
Ancienne censeure de province, on connaît peu de choses de la vie de Judith avant son arrivée subite sur Teer Fradee. On la dit pleine d’humour. Bonne vivante. Et surtout, implacablement efficace. Pas avec cette tortuosité des politiciens, plutôt avec la franchise d’un inquisiteur, la chaleur en plus. Loin d’avoir passé sa vie dans un cloître, elle connaît bien les gens et sait leur parler. Ce n’est pas une fine oratrice, mais elle a le verbe fluide et agréable, assez pour qu’on ait envie de revenir l’écouter une seconde fois. Et, cette fois-là, elle aura probablement retenu un nom, un visage, un détail, qui fera revenir une troisième. Puis une quatrième.
Judith ne fait pas dans le compromis : elle et son ordre militent pour que cessent les efforts de conversions. Viendront qui voudront ! En attendant, il faut se concentrer sur les habitants que San-Matheus compte déjà. Une posture isolationniste et égoïste, de l’avis d’Ariel, qui reproche à Judith de ne pas se préoccuper des âmes égarées.
Judith veut investir dans la ville, ses infrastructures. De petites choses au début : rénover le quartier du port, ça ne mettait personne en danger. Puis Judith a commencé à fustiger des pratiques et des organisations bien établies, même au sein du clergé. Elle annonce tout haut ce que tout le monde sait plus ou moins, ce qu’on essaie d’ignorer. Et le Lumineux sait que Judith est difficile à ignorer. Ses disciples semblent se multiplier jour après jour. Ils sont bien plus brouillons qu’elle mais elle arrive à garder les rênes… pour le moment. Car une femme qui a fait si intimement partie de l’administration thélémite, notamment de sa branche juridique, connaît bien trop le système pour s’y laisser piéger. Elle sait les zones d’ombre, et les lignes à ne pas franchir.
Les inquisiteurs l’ignorent. Les missionnaires se plaignent, en vain : Judith a fait la preuve d’un nouveau sort sous les yeux de la Mère-Cardinale et depuis elle a autorisé la femme et sa Confrérie à résider en ville.
Soutenir Judith
Dignitaires de la Congrégation
Maeva d'Ortian
Maeva est issue d’une famille noble. Après des études dans l’école de magistrature de sa famille, elle a débuté une carrière très prometteuse. Parfois sous-estimée à cause de son apparente bonhommie, elle est dotée d’un esprit retors et d’une mémoire prodigieuse. Elle n’aime rien tant que débattre de longues heures et aucune montagne de paperasse ne l’effraie.
Maeva a épousé vers ses trente ans une héritière désargentée ; la vie a ensuite cessé de lui sourire. Son père est mort de la malichor et son épouse, terrifiée par la maladie, refusait de sortir de chez elle. L’école de magistrature de sa famille a fini par fermer, et Maeva s’est dirigée vers Teer Fradee, avec la ferme intention de se rendre indispensable.
La conclusion funeste de sa petite fête n’a pas entamé l’enthousiasme de Maeva. La tête haute, elle affirme volontiers avoir tiré nombre d’enseignements utiles de la soirée. Elle projette notamment d’établir des contrats avec quelques villages Natifs, afin d’obtenir légalement des terres et d’établir un contact plus formel. Elle a également l’intention de renforcer le rôle de diplomate de la Congrégation en travaillant main dans la main avec Thélème et l’Alliance ; pour elle, c’est en se rendant indispensable, en leur envoyant de l’aide même pour de petites choses, que l’influence de sa faction se renforcera.
Maeva a déjà croisé Thaddeus lors de fêtes où elle aurait glissé quelques piques sur l'homme, comme quoi il ne suffit pas de savoir bien parler et bien boire pour faire des projets d'avenir. La magistrate se veut être un modèle traditionnel rassurant dans la tourmente ; elle met volontiers en avant ses liens avec la noblesse et il n'y a guère de jour qu'elle ne consacre pas au travail.
Soutenir Maeva d'Ortian
Thaddeus Altieri
Thaddeus est issu d’une famille de la petite bourgeoisie. Son père est de Peren, sa mère d’une autre ville de la Congrégation, mais lui-même est parti pour Sérène dès qu’il lui a été permis de le faire, via les relations de ses parents. Il n’a d’ailleurs rien accompli dans sa jeunesse qui ne soit pas par son formidable esprit d’entreprise : entreprendre les autres, surtout. De copinage en solides partenariats, Thaddeus n’a beau d’être ni noble, ni ne détenir de fortune, il a sous lui, pour lui éviter toute chute, une formidable toile de contacts. Personne ne sait exactement ce qu’il fait, et c’est peut-être le plus étrange. Mondain de profession, c'est un homme d'opportunités en affaire, qui n'a jamais touché à la politique. On lui connaît des liens précieux et durables avec la Garde. Quand les mauvaises langues parlent, elles disent de lui qu’il s’est fait sa place dans le monde à la fortune de ses relations, et qu’on lui a fait tant de confidences que c’est de secrets qu’il fait commerce.
Thaddeus s’est récemment mêlé de politique à Nouvelle-Sérène, indirectement. Depuis son arrivée sur l’île, il virevoltait de soirées en fêtes sans faire de vagues car la ville n’apprécie pas les gens de Peren, même associés par un seul parent. Sérène et Peren sont trop rivales pour que leur présence soit bien accueillie. Mais voilà : il y a eu la fête de l’équinoxe.
Comme il est coutumier dans la Congrégation, Thaddeus ne s’oppose pas à Maeva avec de grands discours. Toutes ses attaques sont indirectes, et son désaccord voilé, mais après un rachat massif de terres sur les abords de Nouvelle-Sérène pour les revendre aux enchères, personne ne doute de ses positions. Les velléités de Maeva de coexister en bonne intelligence avec les Natifs gâchent un peu ses plans : il lui faudra être plus précautionneux dans son entreprise de construction pour ne pas gêner les populations alentours.
Thaddeus n’est pas hostile aux Natifs. Seulement, la tactique de Maeva pour régler les soucis de Nouvelle-Sérène ne marchera selon lui tout simplement pas et pire, mettra la Congrégation en situation de faiblesse. Il faut viser l’autonomie, pas la dépendance. Peut-être que les plans de Maeva marcheront, à long terme, mais quid des populations qu’il faut nourrir et loger dès aujourd’hui ? Rien ne se dit sur le sentiment que Thaddeus aurait envers d’Ortian. Peut-être parce qu’il n’a pas d’hostilité envers elle, peut-être parce qu’il est assez intelligent pour ne pas le faire savoir.
Soutenir Thaddeus Altieri
Dignitaires de l'Alliance
Darya
Loin de se préoccuper des petites intrigues des Académies de l’Alliance, Darya n’est pas au nombre de la population savante de sa faction. Engagée dans la branche logistique de l’armée du Pont, elle fait tout pour en défendre les intérêts économiques. C’est pourtant une pacifique paraît-il ; on ne la dit pas en faveur d’une prolongation de la guerre ouverte entre l’Alliance et Thélème. Son conflit, elle le veut commercial. Certains membres de la Congrégation l’ont à l’œil parce qu’elle s’est évertuée à leur dérober de fructueux contrats ces dernières années. Ceux qui la connaissent la respectent malgré tout. S’il y a de l’honneur chez les politiciens et les magouilleurs, Darya l’incarne.
Après les évènements de la fête de l’équinoxe, Darya est rentrée à Hikmet et une poignée de jours plus tard, elle a conseillé au Gouverneur Burhan de rappeler toutes les expéditions en ville pour le moment… Ou de les laisser se protéger par leurs propres moyens. Darya souhaite construire un poste-frontière solide autour de la région d’Hikmet, pas seulement aux portes de la ville, pour permettre une protection des terres agricoles.
Avant tout, son désir affiché est de protéger la population et de se tenir loin des troubles qui se sont levés sur Teer Fradee. Elle a déclaré ne pas vouloir rentrer en conflit avec les Natifs pas plus qu’avec Thélème, et que si quelqu’un devait déclencher la guerre ce ne serait pas l’Alliance du Pont.
Cette décision ne fait pas l’affaire de beaucoup de savants qui s’estiment lésés et « sous le joug » de l’armée, mais déplait aussi à nombre de commerçants.
Darya refuse d’avoir une conversation avec Javed et ses partisans. On dit qu’elle considère ses revendications comme des ronds dans l’eau qui passeront bien vite. Jared et elle ont eu une brève confrontation où Darya l’a qualifié « d’immature », devant témoin, et a assuré qu’il ignorait le prix de la guerre pour vouloir se montrer si téméraire en des temps si instables.
D’aucuns disent que le jugement de Darya est obscurci par la peur pour la population civile d’Hikmet. D’autres lui sont justement reconnaissants et s’abritent dans son ombre, par peur de la façon dont la situation pourrait évoluer.
Soutenir Darya
Javed
: Javed est un homme d’affaires qui s’est enrichi dans le commerce de la guerre. Il n’a pas de domaine de spécialité, Javed fait par le nombre et l’opportunité : un jour il vend du minerai, l’autre des armes, et le suivant il profite de la découverte lucrative d’un chercheur pour faire construire machines ou distiller des potions sur des chaînes de production.
Javed est arrivé depuis quelques temps sur l’île où il finance une partie des recherches de plusieurs savants. Extravagant, aventureux et téméraire, il n’a pas mis longtemps à faire parler de lui puisqu’il s’est insurgé contre les décisions du Gouverneur Burhan, dont Darya a l’oreille, pour commencer à rappeler toutes les expéditions en ville.
La grandeur de l’Alliance ne s’est pas bâtie en se montrant timoré, selon Javed. Darya cherche à étouffer toute possibilité de progrès sur l’île en enfermant la population à Hikmet. Et si guerre il y a avec Thélème, tant pis clame-t-il, car la guerre ils la connaissent bien et déferont leur ennemi sans peine. Au contraire, selon Javed, les fonds d’Hikmet devraient servir à intensifier l’effort à l’extérieur de ses portes. L’Alliance a toujours été à la pointe de la découverte et du progrès, qu’elle le reste !
Sa position sur la question des Natifs est très ambiguë, d’autant qu’il s’est fait le porte-parole de plusieurs savants qui ont des avis radicalement divergents sur le sujet. Latif – que certains de ses pairs ne considèrent plus bon qu’à sucrer les fraises malgré sa fortune et celle de sa famille – ignore avec superbe le peuple de Teer Fradee mais peu de doute plane sur le fait qu’il les considère au mieux comme des benêts. Hassan - chercheur dont la gloire remonte à si longtemps que certains l’estiment tombé en disgrâce - a lui fait preuve d’une volonté d’ouverture vers les Natifs.
Javed se prend de plus en plus au jeu d’être l’émissaire de la voix des savants. Tous les hommes de sciences de Teer Fradee, petits ou grands, il tente de les rallier à sa cause. En réalité, il ne s’est pas encore approché des plus gros poissons… Il semble préférer le nombre au fait de courtiser des gens inaccessibles et aux exigences difficiles.
Cela a eu pour effet de donner un peu de courage à certains chercheurs sans renom qui maintenant parlent à l’unisson avec Javed et dont les revendications se font de plus en plus diverses – un plus grand laboratoire, plus de transparence dans le financement des projets, moins de contrôle dans leur exécution…
Si ce n’était certainement pas les points que Javed a soulevés dans ses premières allocutions au bon peuple d’Hikmet il reprend chaque nouvelle polémique avec plus de passion que la précédente.
Soutenir Javed
Dignitaires des Natifs
Odran
Pour le jeune Odran, être ambitieux une bonne chose, il devrait même y avoir plus de gens comme lui. Il éprouve du dédain pour ceux de son peuple qui tiennent à se replier sur eux-mêmes : les étrangers sont là, ils ne sont pas du tout décidés à partir, autant en tirer tout ce qu’on peut. C’est une évidence, et il soutient Ullan avec ferveur, convaincu que c’est avec son attitude que leur village retrouvera de sa superbe.
Odran a du bagout et est bien fait de sa personne. Il sait utiliser ces atouts pour négocier auprès des autres marchands, et n’a qu’une hâte : être invité dans une des grandes cités des étrangers. Là-bas, il en est sûr, il y a de la place pour ceux qui ont de la suite dans les idées.
La fête de l’équinoxe a durablement impressionné Odran. Il a l’intention de mettre lui aussi sur pied quelques événements : des présentations officielles auprès des gouverneurs étrangers, l’envoi de marchands dans les villes, des invitations à découvrir des endroits méconnus de son île…
La position de Treasa l’exaspère. Il reconnaît sans difficulté que certains étrangers ne se comportent pas bien avec son peuple, mais il y voit une nécessité supplémentaire d’établir de bonnes relations pour qu’on ait davantage de considération pour eux. Il préfère néanmoins éviter de se confronter directement à la chasseresse… Du moins tant que sa protection et l’avenir de son village ne seront pas assurés par les puissants étrangers.
Soutenir Odran
Treasa
Originaire du village de Vigsoneigad, Treasa est connue pour être une femme de peu de mots. Franche, déterminée et et méthodique, elle a longtemps mené une vie de chasseresse sans histoires. L’arrivée des étrangers a néanmoins tout changé ; moins de deux ans après le débarquement des premiers colons, son père s’est disputé avec eux au sujet d’une bête qu’il avait abattue et voulait donc récupérer. Il n’est jamais rentré à la maison.
Depuis, Treasa, qui a toujours beaucoup voyagé dans l’île, récolte les récits des gens endeuillés, effrayés ou en colère. Elle s’est contentée d’offrir une main secourable à tous ceux-là, mais la fête de l’équinoxe a changé la donne. Cette fois, elle ne veut plus ravaler son sentiment d’injustice.
Elle considère Odran avec un mélange de dédain et de colère. Soit, il est jeune, mais elle estime qu’il ne devrait pas accorder autant d’importance à des peuples qui regardent le sien de haut. Elle ne veut ni marchandises, ni nouveau dieu, ni médecins. Treasa parle de construire un nouveau village, une base cachée dans l’île, là où les étrangers auront du mal à les dénicher et où les Natifs pourront se retrouver pour planifier leur riposte. Car Treasa n’envisage pas de dialoguer avec les envahisseurs ; elle estime que leur tendre la main ne fait que leur donner l’occasion de vous arracher le bras. Elle est prête à mener des embuscades sur des caravanes, à entraîner de nouveaux guerriers, à demander aux doneigada leur soutien. Elle propose que les villages, pour un temps, mettent leurs différences de côté ; c’est le moment de se montrer unis.
Soutenir Treasa