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[Mission - Chapitre 1] Le vase déborde

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A bord d'un navire naute, en vue de l'île
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La clairière
Le mot a circulé dans des cercles très fermés à Hikmet. Très peu en parlent, et encore moins nombreux étaient ceux qui s’en soucient. Une énième rixe a éclaté avec un Natif, et celui-ci a disparu, son corps a été pris. La plupart des habitants de la ville savent ce que cela signifie.

Le cadavre a probablement atterri entre les mains de quelque savant qui a payé assez grassement pour se le voir décerné. Cela n’émeut pas la ville, parce qu’elle a autre chose à évoquer. Il y a des protestations régulières de la part desdits savants et la dernière chose à faire, c’est les questionner sur leurs méthodes, eux qui s’exclament déjà à qui veut l’entendre qu’on les enferme, qu’on les maltraite. La Garde, quant à elle, est assez sur les dents pour ne pas avoir à répondre aux questions indiscrètes des habitants d’Hikmet et des Natifs qui sont venus la trouver pour exiger des réponses. Ils ont été reçus sans violence, car tels sont les ordres de Darya, mais sont repartis sans qu’on leur ait expliqué quoi que ce soit.

Il se murmure donc que la famille du Natif décédé a organisé un petit rassemblement pour discuter de l’affaire. Ce n’est pas si loin d’Hikmet et, en gage de bonne volonté, le frère de la victime a affirmé qu’il acceptait que des Lions, le nom qu’ils donnent aux membres de l’Alliance, aux intentions pacifiques pouvaient venir s’exprimer librement.

Il était peut-être le seul à le penser. Car puisque Rim et Aelina se sont, d’une façon ou d’une autre, intéressées à cette affaire, elles ont pu être dirigées toutes deux grâce au bouche à oreilles jusqu’à une clairière où a lieu la petite assemblée. Et, là, elles ont été accueillies par des faces de six pieds de long, des regards en coin, et des murmures qui ne pouvaient pas franchement être interprétés comme autre chose qu’hostile. Aelina aura eu droit à à peine plus d’égards, parce que certains Natifs présents l’étaient également à la fête de l’équinoxe et que Neve a parlé en sa faveur. La jeune herboriste pourra être guidée dans un recoin de la clairière qu’on a éclairé de boules qui attirent des insectes luisants pour l’occasion, mais pas grand-chose de plus. Le lieu de rassemblement semble tout à fait temporaire.

Rim, quant à elle, sera directement scrutée et interrogée dès qu’elle se sera approchée. Que vient-elle faire ici ? Qu’a-t-elle à dire de si intéressant ? On a déjà fait entrer une lionne, pourquoi en aurait-on besoin de deux ? Parfois, on lui parle même dans la langue des Natifs pour la tester – savoir si elle la parle également.

Aelina pourra entendre l’altercation car elle a été menée à travers l’assemblée à peine quelques instants auparavant. Intercéder en la faveur de Rim au lieu de la laisser se débrouiller seule pourrait cependant attirer l’ire de certains ici… Certains qui sont venus armés. Les deux femmes peuvent apercevoir l’éclat de lances dans la pénombre des bois, la pointe de flèches. Ils sont une vingtaine à être venus, moins d’une dizaine à s’être équipés de la sorte, mais cela suffit pour qu’on se demande si certains n’espèrent pas que la situation va dégénérer.




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Aelina du Lys
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Le vase déborde
[Mission] Feat Rim


La fête de l’équinoxe avait déclenché des événements plus que perturbants. La jeune femme avait tâché de reprendre le cours de sa vie le plus naturellement possible mais en vain.

Depuis l’incident sa réputation avait grandi et il semblait que plus de personnes s'intéressent soudainement à elle, pas à sa boutique, mais elle personnellement. Lysha l’herboriste de Hikmet, celle qui s’était attirée la sympathie de ses pairs et oser tenir tête à un missionnaire Thelemite… En s'en sortent sans heurt. Il lui arrivait d’être interpellée et parfois l'on venait à la solliciter pour diverses raisons. Si la jeune femme se sentait plutôt déboussollée et intimidée face à tant d’intérêt, même si un peu flattée, c’était loin d’être le cas de Yavor. Fort de son mètre quatre-vingt-dix-huit et de sa carrure imposante, il s’était vite donné le rôle de garde du corps, grognant tel un ours des cavernes quand ça ne lui plaisait guère qu’on tourne autour de la jeune femme.

Pourtant… Être une source d’intérêt n’avait pas que des désavantages. Bizarrement, des portes autrefois fermées à double-tour semblaient ouvrir leurs portes et des personnes de classes supérieures émettaient l’idée que - peut-être - ce petit oisillon tombé du nid était intéressant et que les projets sur lesquels elle travaillait pourraient s'avérer intéressants eux aussi. Là encore le solide gaillard qui la suivait comme son ombre posait sur eux des prunelles sévères. Gare à ceux qui tenteraient de profiter de son ingénue protégée pour la manipuler.

Cependant, le plus grand changement de ces dernières semaines résidait ailleurs. En effet, des mesures avaient été mises en place et elles n'aidaient pas au commerce de l’herboriste. Les sorties se révélaient plus ardues, les commerçants itinérants plus rares mais surtout de nombreuses plantes durent être jetées faute de pouvoir les vendre. La raison ? Elles venaient de Teer Fradee. Beaucoup souhaitaient des produits du continent maintenant, or il était bien plus difficile de les acquérir. Aelina dû augmenter ses tarifs et choisir avec un soin redoublé la provenance des ingrédients. Ça la désolait profondément… Elle n'était pas venue ici pour faire comme a Gacane.

Dans ce contexte particulier, diverses tensions sont inévitablement nées. Surtout en rapport avec les Natifs, qu’on prenait bien moins en considération. Au fil des jours, Aelina perdait de son naturel joyeux : Rien ne se déroulait comme elle l'aurait souhaité. La jeune femme comprenait les mesures prises par Darya mais elle n'appréciait pas la tournure dramatique des relations avec le peuple Natif.

Il n'a pas fallu longtemps pour qu'un énième drame ne survienne. Une rixe, lui a-t-on dit. Depuis, le Natif en question avait disparu. Aelina avait senti son coeur se serrer en apprenant cela. Encore. Il a fallu qu'on reproduise les mêmes erreurs. Ne peut-on pas laisser tranquille ces gens et arrêter de bafouer leur dépouille ?! Rien qu'à l'idée elle en avait la nausée. Le pire était que tout le monde faisait la sourde oreille lorsque les Natifs ont demandé, à juste titre, des explications. A défaut, ils comptaient bien le découvrir eux-mêmes.

La jeune femme comptait bien s'y rendre elle aussi. Elle dû cependant céder face à la montagne inquiète qui lui interdit de partir à nouveau seule. Et s'il lui arrivait quelque chose ? Il ne s'en remettrait pas et Galleren le tuerait, c'est certain. Alors… Elle se fit accompagnée le plus loin possible, lui promettant que si elle ne revenait pas à une certaine heure il  pourrait la chercher, de force s'il le faut. La concession fit grincer les dents de Yavor mais il respectait sa volonté. Après tout, sa présence à lui pourrait être mal perçue… Faute à son allure hostile pourtant naturelle.

Aelina fut conduite donc seule jusqu’à une petite clairière dans un silence aussi lourd de sens que les regards suspicieux qui l’y attendaient. Elle abaissa la tête, décontenancée, perturbée par les messes basses qui se chuchotaient autour d’elle. Malgré tout, ils n’avaient pas tous l’air à cran par sa présence, certains l’observaient avec un peu plus d’égard. La jeune femme en reconnu un ou deux car elle les avaient croisés à la fête de l’équinoxe. Heureusement pour elle qu’elle avait fait bonne impression. C’était sûrement la raison pour laquelle ils avaient autorisé sa présence. En revanche, une autre présence attira la curiosité et surtout l’hostilité. Aelina entendit l’altercation mais elle hésita à lui venir en aide, sa place à elle étant suffisamment précaire. Les Natifs étaient armés et à cran, un mot de travers et tout partait en vrille. Finalement, elle tenta une approche douce : Détourner l’attention sur elle.

« Beurd tír to mad. »

Prononce-t-elle de sa voix chantante. Elle s’améliore de jour en jour, prenant très au sérieux son apprentissage de la langue. Ses lacunes sont encore grandes et il arrive qu’elle remplace certains mots natifs par ceux de la langue commune mais elle poursuit la totalité de sa tirade en langue Native.

« Je suis la lionne Lysha, certains d’entre vous me connaissaient ou-ou on peut-être entendu parlé de moi depuis la tragédie qui s’est déroulée à l'equinox. Sachez que je suis profondément révoltée d’apprendre qu’il est à nouveau arrivé malheur à l’un d’entre vous et je-je ferai tout mon possible pour vous aider, si vous acceptez mon aide. Je l’ai fait pour Neve, Merryn et sa famille. Je le referai sans hésiter. »

Était-elle suffisamment convaincante à leurs yeux ? Sa passion débordait, animant sa voix d’une émotion sincère. La jeune femme était réellement révoltée par les agissements de ses pairs et elle avait une réelle sympathie envers ce peuple incompris et méprisé. Mais… Peut-être avaient-ils besoin de preuves de sa bonne foi.

« J-je comprend votre méfiance. Je ne suis pas venue armée, vous pouvez le vérifier si cela peut apaiser vos inquiétudes. »

Si les natifs exigent alors de fouiller les deux femmes pour attester des propos, Aelina indiquera à Rim de se laisser faire.

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- Depuis quand te crois-tu autorisé à m’interdire quelque chose, exactement ?
- Je ne t’interdis pas, je te déconseille… Tu n’en as pas forcément conscience, parce que tu ne fais pas partie de la Garde, mais toutes ces tensions croissantes avec les Natifs pourraient finir par aboutir à quelque chose de réellement dangereux – et ceux de Vighulgsob sont particulièrement remontés, justement…

Cessant de faire les cent pas dans la chambre, Rim se plante devant Aziz, les poings sur les hanches, ses yeux noirs irradiant de colère.

- Et à qui la faute ? Depuis le début, cette histoire de confiscation de corps est une ineptie ! Tu peux m’expliquer comment on peut à la fois vouloir la paix et voler des cadavres ? C’est une absurdité, un…
- Arrête de faire semblant de ne pas comprendre.

La voix du jeune garde s’est durcie – pour la première fois depuis qu’elle le connaît, la conteuse distingue un éclat glacé au fond de ses prunelles bleues.

- Ce sont des intérêts qui nous dépassent. Tout ce que nous pouvons faire, c’est appliquer les ordres, se montrer aussi prudents que possible, et…
- Appliquer les ordres.

Ces quelques mots contiennent tout le mépris du monde. Sans cesser de soutenir le regard du jeune homme, Rim recule lentement – un pas, puis un autre. La rage, dans son ventre, s’est transformée en brasier. D’une froideur mortelle.

- Dans ce cas, si c’est vraiment ce que tu penses, je te les laisse, les ordres. Remplis ta fonction. Sois un brave petit soldat discipliné. Moi, je vais jouer mon propre rôle.

Elle en a marre, de ces hostilités incessantes entre Natifs et Alliance du Pont qui ne cessent de prendre de l’ampleur – l’impression de se retrouver au beau milieu d’un dialogue de sourds où chacun s’obstine à tout faire capoter, et s’étonne que rien ne fonctionne. Marre de ne pas pouvoir quitter Hikmet sereinement, discuter avec les Natifs, aller à leur rencontre, visiter leurs villages comme elle l’avait prévu. Depuis qu’elle a fait la connaissance de Brid, à Vígnámrí, elle n’a pas réussi à renouveler cette expérience – les rixes, l’hostilité, l’insécurité, l’incertitude… Elle n’est pas venue sur Teer Fradee pour se retrouver prisonnière des murailles d’une ville. Et Darya a beau avoir les meilleures intentions du monde, il est hors de question que la conteuse reste cloîtrée à Hikmet en attendant que l’Alliance du Pont et les Natifs s’entre-déchirent. Si elle peut essayer de changer quelque chose à la situation, elle le fera. Et si les discussions n’aboutissent à rien… eh bien, discuter vaut toujours mieux que garder le silence.

Et ni Aziz, ni personne d’autre ne la fera changer d’avis.

- Ne m’attends pas cette nuit. Ni la suivante.

Elle fait volte-face, et la porte de la chambre se referme derrière elle dans un claquement sec.

*

Autour d’elle, des murmures méfiants, des œillades insistantes – pas franchement agressives, mais très clairement défiantes. Elle n’est pas la bienvenue, Rim le sent dès qu’elle pose les pieds dans la clairière. Si la jeune femme se doutait de la colère et de la rancœur des Natifs, elle ne pensait pas que leur exaspération serait à ce point à fleur de peau. Elle était venue dans l’objectif de discuter mais elle devine, aux regards sombres qui la scrutent, que certains ont des intentions bien moins conciliantes. Et cela se comprend.

Puis une première personne au visage fermé se rapproche pour l’interpeler d’une remarque acerbe, suivie d’une seconde – et c’est bientôt un petit attroupement de Natifs qui se presse à ses côtés. Qui, quoi, pourquoi – les questions vindicatives fusent, dans sa langue comme dans celle de l’île. Tâchant de dissimuler la tension qui raidit son dos et crispe ses muscles, la conteuse ouvre la bouche, mais parler n’est guère aisé quand de nouvelles interrogations ne cessent de l’interrompre – surtout parler en langue native, comme elle essaie à présent de le faire :

- Je m’appelle Rim. Je veux d’abord dire que je suis… désolée de ce qui est arrivé au vôtre… andevaurshd tír é – elle n’est pas sûre de la prononciation, mais elle décide que c’est mieux que rien. Puisque vous nous l’avez proposé, je suis venue discuter avec vous… Pour…

Une autre voix résonne à cet instant dans la clairière, et Rim s’interrompt tandis que tous, autour d’elle, font silence et se retournent pour observer celle qui vient de prendre la parole. Une frêle jeune femme aux longs cheveux châtain, qui s’exprime dans la langue des Natifs d’une manière bien plus fluide que la conteuse. Bien qu’elle ne comprenne pas tous les mots qu’elle prononce, Rim retient qu’elle fait également partie de l’Alliance du Pont et qu’elle se nomme Lysha – ce prénom lui dit quelque chose, d’ailleurs, où a-t-elle bien pu l’avoir déjà entendu ?

Enfin, la jeune femme conclut sa longue tirade en affirmant qu’elle n’est pas armée et en proposant aux Natifs de la fouiller pour vérifier ses dires… Ce qui fait grimacer intérieurement la conteuse. Sérieusement ? Qui se hasarderait à quitter Hikmet et à s’enfoncer dans Teer Fradee sans arme… à l’exception de cette Lysha, visiblement ? De son côté, Rim ne s’est pas départie du poignard qu’elle a l’habitude de constamment emporter avec elle – et elle perçoit aussitôt le danger. Si les Natifs acceptent la suggestion de Lysha et décident de les fouiller toutes les deux… Ils trouveront son poignard. Et ne pourront que se montrer encore plus suspicieux à son égard. Elle prend sa résolution en un éclair.

Avançant d’un pas pour se détacher du groupe de Natifs qui l’entoure, elle prend la parole à son tour – malgré son débit hésitant et les nombreux mots sur lesquels elle bute, car elle est loin de parler couramment la langue native, elle a adopté sa voix de conteuse. Puissante et modulée.

- Comme Lysha, je viens à votre rassemblement de manière… complètement pacifique. Je suis désolée… et indignée par les combats, les morts. Tous les Lions ne se ressemblent pas… Certains sont… agressifs, d’autres non. Vous vous méfiez de nous, c’est normal. Mais je pense que… que c’est seulement en discutant ensemble… que nous réussirons à trouver une solution. Lysha et moi, et d’autres Lions aussi, en avons assez de ces hostilités. Nous aussi, nous aimerions… y mettre un terme.


Puis elle porte la main à sa ceinture et en détache à contrecœur le poignard qu’elle y avait accroché pour le tendre, manche pointé vers l’avant, lame à l'intérieur, aux Natifs les plus proches.

- Et, comme preuve de ma confiance et de ma… de ma volonté de collaboration, je vous confie mon arme… pour la durée de ce rassemblement. Je suppose que, si des animaux nous attaquent… vous-mêmes êtes suffisamment armés pour faire face au danger, conclut-elle en lançant un regard explicite aux lances, aux flèches et aux haches qui s’alignent un peu plus loin – manière de leur rappeler qu’en plus d’être en infériorité numérique, les deux femmes sont aussi, en comparaison des Natifs armés, clairement désavantagées.

C’est un pari risqué – sans son poignard, le déséquilibre est encore plus grand. Mais il est évident que rien ne serait aussi dangereux que s’attirer l’hostilité des Natifs… Pour le moment, le plus important est, sans nul doute, de les apaiser.
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