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[Mission] Indiscrétion

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Un père inquiet
Le Père Callistus est un prêtre fraichement débarqué sur Teer Fradee. Cela fait six mois qu’il est installé à San-Matheus: il s’excusera platement du désordre de sa demeure qui est pourtant si sobrement décorée qu’on a du mal à voir ce qui n’est pas à sa place. Une salle est même entièrement vide, à l’exception d’un fauteuil et d’un autel. C’est là qu’il recevra Vaast, Arno et Eulalie.

C’est un des collègues missionnaires de Vaast qui lui a parlé du père Callistus et de sa détresse. Visiblement, on pensait sans oser tout à fait le formuler que l’ « ancienne » appartenance de Vaast à l’inquisition lui avait conféré des capacités plus fines de limiers qu’à l’homme d’église moyen.

Quant à Arno et Eulalie ils ont pu être surpris de se voir recommander ce travail directement : à force de travaux intermittents, on les a approchés pour leur signifier qu’un homme haut placé avait besoin de leurs services. Et payait grassement.

En demandant autour d’eux ils ont pu apprendre que le Père Callistus avait fait cette offre à plusieurs journaliers du port.

Callistus a accueilli Vaast en premier, le frère et la sœur peu après, aimable avec eux tous il s’est poliment informé de la santé du jeune Vaast comme s’il le connaissait personnellement. Il a ensuite poussé les uns et les autres à se présenter.

Le prêtre a une apparence bienveillante, aussi sobre que sa maison. Son visage est souriant mais il paraît fatigué, soucieux, quoi que ses expressions soient difficiles à lire notamment parce ses yeux sont comme voilés, encerclés par des lunettes aux verres si épais que ses iris paraissent minuscules.

Une fois certains que tout le monde a eu la parole et le temps d’être relativement à l’aise dans l’immense pièce si dénudé que tous les sons paraissent trop forts, Callistus expliquera pourquoi il avait besoin de réunir tout ce petit monde.

Son fils Gregorius a disparu. Il est parti, explique son père qui ignore pourquoi. Il ne veut pas faire appel à l’inquisition, son fils n’est pas un contrevenant à quelque loi ! En réalité c’est un adulte – jeune certes, mais un adulte tout de même. Il a le droit de circuler à sa guise mais son père s’inquiète pour lui.
Gregorius vit chez son père qui est veuf. Le jeune homme est sculpteur, il travaille sur les bas-reliefs de la cathédrale. Il part du domicile et revient tous les jours aux mêmes heures. C’est un garçon travailleur. Callistus a même fait appel en particulier à Eulalie et Arno dont les conditions de naissance sont moins que favorables car son fils fait apparemment souvent la charité au port et parmi toutes les populations les plus pauvres de la ville. Callistus a bon espoir que quelqu’un parmi ces gens sachent quelque chose et il espère que la présence d’Eulalie et d’Arno dénouera quelques langues – qu’ils sauront en quelques sortes « parler aux leurs ». Si l’intention peut être maladroite, paraître déconnectée de la réalité – tous les pauvres gens ne se connaissent et ne se comprennent pas – Callistus ne semble pas s’en rendre compte.

Il dit que Gregorius lui ressemble comme deux gouttes d’eau. Comm
e lui, il a les cheveux noirs et drus, le teint halé, il est grand et il a le nez aquilin. Des yeux verts aussi, très clairs.

Après cet exposé fait d’une voix lente et posée, bien timbrée, le prêtre propose à ses trois interlocuteurs de visiter la chambre de Gregorius s’ils pensent pouvoir y trouver la moindre réponse pour commencer leur quête. Autrement, il leur conseille de commencer par le port.



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Des jours durant, ils avaient œuvré après leur arrivé à tenter d'améliorer leur condition de vie -plus que précaire. Si au début les choses furent difficiles, il n'en demeura pas moins qu'à force de petits boulots par-ci par-là, de tâches effectuées pour le service d'untel ou autre, leur situation s'améliora. Ô bien sûr il n'était nullement question ici de luxe mais le frère et la soeur arrivaient à vivre convenablement au jour le jour: trois repas et une nuit à peu près paisible passée à l'abri des dangereuses ruelles des quais, lieux de vie de divers truands et autres coupe-jarrets. Leur réputation aussi augmentait par ce biais-là, certes ils n'étaient encore que des inconnus pour la très large majorité des habitants de quart monde mais le bouche à oreille faisait son petit effet. En travaillant bien et efficacement, Arno et Eulalie s'étaient vus offrir de nouvelles opportunités: tel marchand avait besoin de bras pour transporter des cageots à tel établi, Arno s'y collait; un autre avait besoin de raccommoder divers vêtements d'un autre âge, Eulalie s'en occupait ... Toujours serviables, en l'échange bien sûr de quelques piécettes ou bien d'un bon repas chaud, les deux adolescents travaillaient continuellement depuis leur arrivée sur le Nouveau Monde.

Alors cette fois-ci quand un des badauds du quai vint lui indiquer qu'on le cherchait lui et sa sœur pour quelques tâches et qu'elles étaient grassement payées, le jeune homme ne fut nullement étonné au contraire, et s'empressa de se rendre là où on les demandait. Sans savoir que l'homme en question était très bien placé dans la hiérarchie sociale. En revanche, la présence d'un troisième larron l'étonna d'avantage sans qu'il n'en montre quelques indispositions; mais Arno, fit ce dont on lui avait appris à faire dans ce genre de cas: il se tût et ne parla que quand on lui demanda de parler. Se présentant sobrement lui et sa sœur, comme un vagabond doué de ses deux mains et pas fainéant pour trois sous, volontaire. Il se mura une nouvelle fois peu après cela dans le silence, laissant s'expliquer le Père sur les raisons de leur présence ici et quels étaient leurs objectifs de la journée, sans savoir qu'en réalité il n'y en avait qu'un et que cela s'avérerait sans doute plus qu'une simple journée de travail.

Quand le Père Callistus eut fini, il laissa Vaast poser ses questions si il en avait puis à son tour demanda à prendre la parole. Sans être un enquêteur de talent Arno interrogea le Père sur plusieurs points précis: ne serait-il pas normal que son fils puisse "disparaître" ainsi dans la nature dans la mesure où il était un adulte ? Par exemple aurait-il rencontré une femme. Depuis combien de temps avait-il disparu et à partir de quelle jauge le Père avait-il trouvé cela inquiétant à ses yeux de ne pas le voir revenir ? Si Gregorius pouvait avoir des habitudes, par exemple une activité qu'il pouvait amener à faire sa journée de travail finie.  Arno préféra en suivant se ranger derrière le choix de Vaast quant à si ils devaient visiter la chambre du garçon ou non, bien que lui avait sa petite préférence pour faire un tour dans celle-ci histoire de se plonger dans l'univers de Gregorius.    
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“Et puis, comme vous étiez de l’Ordo Luminis…”

Cette petite phrase en avait plus appris à Vaast que tout le reste du discours de frère Lerius. Il ne s’agirait pas d’aider un prêtre à préparer la messe ou à convaincre un Natif de venir partager un repas ; non, on demandait vraisemblablement son aide pour une tâche plus délicate.

Peut-être fallait-il faire parler une personne récalcitrante ? s’interrogea mornement Vaast en enfilant sa chemise. Non, ça ne collait pas. Il aurait suffi de faire appel à l’inquisition. Pourquoi demander quelqu’un n’en faisant plus partie ?

Ceux qui évitaient l’Ordo Luminis avaient quelque chose à cacher. On lui avait bien mis ce précepte en tête et jamais encore il ne s’était révélé faux.

Une fois habillé, Vaast n’avait ajouté que deux choses à sa tenue ; une cape rouge et ses anneaux. Il était ensuite sorti de chez lui et avait pris la direction de la demeure du prêtre.

Une maison des plus sobres, constata l’inquisiteur en y pénétrant. Austère, même. Callistus devait tenir à son image, ou bien était-il très pieux. Les deux n’étaient pas incompatibles et n’empêchaient en rien d’avoir quelque secret dérangeant. Vaast était bien placé pour le savoir.

Il s’intéressa rapidement au prêtre lui-même, qui avait tout d’une bonne pâte : souriant, aimable, un peu trop familier, peut-être. Vaast n’avait pas l’habitude qu’on s’inquiète de sa santé alors qu’il était là pour interroger et dut se rappeler qu’il était ici en tant que missionnaire. Callistus était censé être son supérieur. Il ne pouvait pas le brusquer comme il l’aurait fait en temps normal pour forcer la vérité à sortir, aussi se contenta-t-il de répondre courtoisement qu’il se portait le mieux du monde.

L’arrivée d’Arno et d’Eulalie le prit au dépourvu. Quoiqu’il s’appliquât à les saluer d’un geste poli de la tête, il ne put s’empêcher de songer que cette “aide” allait probablement juste lui compliquer la tâche.

-Merci de votre accueil, mon père.

Même en adoucissant sa voix, Vaast la trouva trop froide, trop tranchante, dans ce silence digne d’une église avant la messe. Il n’ajouta rien de plus et attendit que le prêtre se décide à leur confier l’objet de cette réunion.

Un fils disparu. Diantre. Et quoiqu’il ait l’air fatigué et soucieux, Callistus s’appliquait néanmoins à brosser le portrait de son fils comme s’il faisait un sermon, avec son ton paisible et assuré. A vrai dire, Vaast se fit la réflexion que tout ici était fait pour donner cette impression ; il n’avait pas la sensation d’être chez quelqu’un, il avait la sensation d’être venu se confesser. Quant à la raison de la présence des deux autres, elle était maintenant limpide. Il n'y avait plus qu'à espérer qu'ils auraient effectivement des connaissances au port, sans quoi l'enquête allait être longue...

-J’ai quelques questions pour mener cette tâche à bien, mon père, commença Vaast. Je vous prie de m’excuser si certaines vous semblent impertinentes, mais toute information est bonne à prendre pour que nous retrouvions votre enfant.

Une fois cet aimable préambule fait, il reprit :

-Quand Gregorius a-t-il disparu exactement ? Pourquoi dites-vous qu’il est “parti” ? A-t-il emporté des provisions qui laissent à penser qu’il a agi avec préméditation ? Vous étiez-vous disputé les jours précédant son départ ? Avait-il des amis proches ? Avez-vous quelque ennemi politique ?

Vaast se tut ensuite pour laisser Arno poser ses propres questions sans lâcher le prêtre des yeux. Plusieurs hypothèses s’échafaudaient dans sa tête, mais aucune n’avait encore suffisamment d’arguments pour prendre le pas sur les autres. Peut-être Gregorius étouffait-il dans cette atmosphère digne d’un couvent. Peut-être avait-il voulu fuir carrément sa faction pour une autre, peut-être était-ce sur un coup de tête, peut-être était-ce prévu de longue date… Ou peut-être avait-il été enlevé pour faire chanter son père.

-J’aimerais voir sa chambre, en effet.

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Comme son frère, la jeune femme se présenta de la plus polie des manières, répondant aux questions qu'on lui posait, essayant de délivrer de polis sourires, sans en faire trop. Elle n'avait pas trop l'habitude de fréquenter des personnes de la stature du prêtre ou même de l'inquisition tout court alors c'était perturbant mais bon, elle s'y ferait.

Eulalie écoutera tout, avec grand soin, observant les petits détails de la demeure. Faire appel à de simples gens lui semblait bien étrange, de surcroît pour un prêtre, mais soit, elle n'était pas là pour commenter ce genre de choses. En revanche elle comprenait l'inquiétude de son père, qui ne la comprendrait pas ? Pour ce qui est de Vaast, elle avait difficilement un avis sur sa présence, elle ne le connaissais pas et n'avait pas pour habitude de juger les gens au premier abord.

C'est donc sur ces diverses pensées, fusant assez rapidement dans son esprit, qu'elle aborda les premiers éléments de l'enquête. Elle regarda un peu autour d'elle, la maison était sobre certe mais elle ne doutait pas que ce n'était pas une question de moyen, sûrement plus de foi. En revanche, la foi était un choix personnel, et son fils avait un travail, il était en âge de prendre son indépendance, alors pourquoi rester ici ? Lorsque Vaast posa des questions, elle en profita pour lui en poser une également.


-J'aurais également deux questions pour vous mon père. Je crois comprendre que votre fils est jeune mais il a de quoi subvenir à ses propres besoins, était-il prévu qu'il prenne son indépendance un jour prochain ?

La question pouvait sembler étrange mais à ses yeux c'était plutôt de rester dans une telle maison qui lui apparaissait suspicieux. Enfin, chacun son opinion. Restait la question de savoir ce que ce garçon faisait de son argent, mais sûrement que sa chambre y répondrait pour lui. Elle hochera simplement la tête lorsque Vaast demandera à voir la chambre.

-J'aimerais également la voir.

Le terme fouiller serait peut-être plus approprié, mais ce n'était que des mots après tout.
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La chambre
Callistus écoute tour à tour les questions de ses interlocuteurs, la mine toujours aussi tranquille.

- Je vous en prie mon enfant, je vous demande un service et serais bien ingrat de me formaliser.

Lance-t-il à Vaast quand celui-ci s’excuse par avance. Le prêtre ne semble froissé d’aucune des interrogations de ses trois employés, d’ailleurs. Une seule chose, convergente parmi les différentes demandes, semble l’interpeller, le rendre presque perplexe et il la relève :

- Pourquoi l’aurait-il souhaité ?

Demande le prêtre à Eulalie.

- Il ne manque de rien ici. Il est tout proche de la cathédrale, tout proche de toutes ses connaissances. Evidemment, si cela avait son vœu, s’il avait rencontré une femme… Il me l’aurait dit. J’aurais pris toutes les dispositions qui s’imposaient.  

Le prêtre adresse un regard à la fenêtre par laquelle on voit effectivement le sommet des échafaudages de la cathédrale en construction.

- Depuis le décès de sa mère…

Callistus marque une brève pause et incline la tête comme pour marquer un moment de recueillement.

- Nous sommes très proches.

Le prêtre se permet un bref soupir. Cette constatation semble l’accabler encore davantage, comme si l’absence de son fils se faisait davantage sentir dans la reconnaissance de tout ce qu’ils partagent.

- Cela va faire une semaine que je n’ai plus eu de ses nouvelles. Cinq nuits pour être exact. Dès la première j’ai été inquiet, il ne rentre jamais tard.

Difficile de dire l’âge qu’a vraiment Gregorius puisque sa vie a l’air à la fois de celle d’un enfant, collé à son père, et d’un vieillard aux horaires bien réglés qui ne s’amuse guère :

- Gregorius passait ses soirées au port ou près de la taverne du Denier. Il y aidait des gens de rien, même des… travailleurs du sous-sol.

Une façon polie de désigner les employés du bordel. Callistus ne semble pas rosir que son fils les fréquente, visiblement pour un travail de charité. S’il le dit avec autant d’aplomb c’est que ce devait être de notoriété publique.

- Je ne lui ai jamais connu aucune autre passion que son art et ce depuis enfant. Et c’est ce qui est si étrange : il n’a rien pris avec lui. Même son carnet de croquis est toujours dans sa chambre !

Callistus désigne l’étage d’un geste de la main.

- Il travaillait avec d’autres artisans à la cathédrale tous les jours et on venait souvent le chercher jusque sur mon seuil. Tout le monde sait par ici qu’on peut compter sur Gregorius. En réalité, il serait plus facile de me demander si je lui connais des ennemis ! Quant aux miens…

Toujours aussi serein, le prêtre poursuit. S’il feint quelque chose, il le fait avec une maestria digne des plus grands :

- Je n’ai pas la grâce de Gregorius car j’en compte quelques-uns mais leurs intentions auraient été sues depuis le temps. On n’enlève pas un garçon sans raison. Non, nous ne nous sommes pas disputés. Il est parti au travail comme chaque matin mais n’est jamais allé jusqu’à la cathédrale. Il a peut-être pris un change d’habit dans sa sacoche, je ne saurais dire. Il en tant et… Ils se ressemblent un peu.

Ce qui n’est pas très étonnant pour un jeune homme qu’on décrit aussi pieu.

- La chambre, très bien. Veuillez me suivre.

Callistus leur fait signe de le précéder et les dirige dans la grande maison très vide. Ils arrivent à un escalier de bois à la rambarde sobrement décorée.

- C’est le travail de Gregorius.

Explique le prêtre en passant un index sur le bois où est représenté successivement le soleil et la lune, à divers points du jour et de la nuit.
A l’étage, il y a une mezzanine et de nombreuses portes au close. Callistus ouvre celle du bout et Arno, Eulalie et Vaast peuvent pénétrer dans une chambre de belle taille, sans pour autant qu’on puisse la qualifier de « vaste ».
Au mur, près du plafond, il y a une frise dorée. C’est le premier point de couleur vive qu’on peut repérer dans toute la demeure.

La chambre est autrement aussi sobre que le reste des pièces. Son occupant n’a manqué de rien : il avait de beaux meubles en bois massifs, un large bureau pour travailler vers lequel son père se dirige d’ailleurs. Il tend au groupe le carnet qu’il a évoqué. L’objet est lourd.

- Je vous laisse à votre office. N’hésitez pas à regarder l’atelier.

La pièce est en enfilade avec la chambre, les deux ne sont séparées que par un rideau. Callistus sort ensuite en laissant la porte ouverte.

Pour qui consultera le carnet il pourra y découvrir de belles esquisses de saints, de scènes pieuses. Gregorius semblait les réaliser avant de passer au travail sur le matériau directement. Si on en croit l’ordre des pages, il s’échinait en ce moment, avec ironie, sur un Saint-Gregorius. On peut reconnaître le fondateur de l’inquisition grâce à son armure. Dans les premières pages, sa mine est belle, un peu sévère, avec un menton un peu en galoche et elle s’adoucit à mesure des essais du jeune homme. En fait, il n’a rien représenté autant de fois que Saint-Gregorius. Cela ne semble pas être en raison d’une quelconque admiration pour la figure, le jeune sculpteur éprouvait visiblement des difficultés à se décider sur l’expression du Saint.  

Cette impression est renforcée si on passe dans l’atelier. Celui-ci est tourné vers la cathédrale. A cette hauteur on voit bien ses prémices. L’immense baie vitrée fait entrer une abondante quantité de lumière dans la pièce. Il y a un petit autel dans un coin. Il est propre, plus propre que tout le reste qui est couvert d’une fine couche de poussière blanche à cause du travail de l’article, mais cela peut justement mettre la puce à l’oreille. L’autel a l’air drôlement… impersonnel. On y a mis aucune offrande, pas de bougie, pas d’encens, pas de fleurs. Rien. Il est immaculé, mais semble presque un peu inutile, aussi sacrilège soit cette idée.

Gregorius travaillait actuellement sur une gargouille. Magnifique et complexe, la sculpture aura probablement l’air petite quand elle sera accrochée tout en haut d’un édifice, mais elle est de taille massive, là, au milieu de la pièce. Malgré les piédestaux disposés ça et là, il n’y a aucune autre œuvre du jeune homme, jusqu’à ce que l’on soulève un drap dans un coin de la pièce. Blanc sur blanc avec le mur, elle essayait visiblement de se faire oublier mais n’était pas à proprement parler cachée. En-dessous, on peut découvrir six têtes de Saint-Gregorius, toutes un peu différentes, leur expression de plus en plus lisse – vide. Elles sont dans du tuffeau, probablement des entraînements. Une a reçu un méchant coup de burin dans l’œil. Peut-être l’artiste a-t-il eu un faux mouvement ?

Rien de plus n’est visible sans palper les fonds de tiroir ou de placard, sans regarder sous les lits ou palper les poches de la garde-robe. Celle-ci, fidèle aux paroles de Callistus, est composée de bures noires aux cols blancs et de grands chapeaux. Pour le reste : un chapelet dans un tiroir, des crayons et du papier, un livre de prières, jamais raturé, jamais corné, avec toutes les prières approuvées par l’Eglise en ce moment – celles que l’on dit le plus à la messe, il faut probablement y aller souvent pour connaître les tendances.

Pas de journal intime. Pas de notes. Pas de livres tout court, en fait. Le lieu semble dédié à deux choses : dormir et travailler.



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Peut être ne se rendait-il compte que maintenant de la nature pour le moins grave de cet acte aux yeux du père Callistus, Arno n'avait jusqu'à présent guère eu le temps de développer quelques ressentis empathiques à son encontre mais plus il avançait dans le récit de son histoire plus le jeune homme commençait à ressentir une certaine forme de pitié et qui intrinsèquement expliquait les raisons de leur présence ici à Eulalie et lui-même.

Après avoir écouté les questions de ses deux comparses ainsi que les réponses du prêtre à ces questions, Arno reprit la parole quand il le put. Une question lui était venu en tête alors que Callistus avait apporté un détail qu'il jugeait important dans la vie commune que menait le père et le fils. 


-"Peut-être mon Père, souffrait-il de cette promiscuité ?"

Arno ne tenait là qu'une simple hypothèse, servant de réponse potentielle aux questions -nombreuses- de Callistus, surtout à la principale d'ailleurs. Le décès tragique de sa mère l'avait sans doute affecté bien plus que que son père ne puisse l'imaginer, la fuite demeurant la seule et unique solution possible et restante -"un peu comme Eulalie et moi finalement". Un départ vers une nouvelle vie en laissant derrière soi ses affaires, ultime pirouette pour laisser derrière soi un passé un peu trop prenant à son goût ? Bien entendu, tout cela ne restait qu'une simple hypothèse, certes très facile puisqu'elle limitait l'enquête: comment retrouver quelqu'un ayant décidé de fuir dans un nouveau continent où il était à peu près certain de réussir à se cacher de sa famille ? Cependant la mission n'aurait plus de sens et il serait certain que le père Callistus ne pouvait se contenter d'une telle résolution. Non il devrait retrouver Gregorius, ou du moins à minima une trace de Gregorius. Ce qui commencerait par une visite approfondie de la chambre du jeune homme. S'imprégner de son environnement, voir où il vivait, ce qu'il faisait chez lui, ses occupations, devenir Gregorius en somme. Cependant Arno laissa au leader naturel de ce petit groupe formé par hasard, Vaast, le choix de prendre le carnet le premier afin de le lire puis de le faire passer en suivant. Chose qu'il fera avant de le transmettre à son tour à sa sœur peu après. Suite à quoi Arno fera un tour méticuleux de la chambre pour espérer y trouver un détail, même insignifiant et qui n'aurait "rien à faire ici". La fresque lui semblait presque étrangère au vu de l'austérité de l'intérieur de la maisonnée et pourtant il lui semblait naturelle ici, sans qu'il n'y trouve rien à y redire. Le leitmotiv était d'ailleurs ici: austère. Spartiate. Modeste. Il n'avait rien pris, pas ou peu d'affaires, tout était ici. La thèse de la fuite prenait un peu de plomb dans l'aile quand Arno passa à l'observation de la gargouille, œuvre en cours de l'artiste. Oui il y avait décidement un mystère, qui restait entier.  
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Que le père lance “pourquoi l’aurait-il souhaité” renforçait justement aux yeux de Vaast la possibilité que l’enfant l’ait souhaité.

-Vous êtes proches, il n’a pas donné de nouvelles depuis cinq nuits, et il fréquentait le port pour y apporter son aide. Très bien, mon père. Merci de vos réponses.

Vaast conserva un ton calme, si ce n’est inexpressif. La question supplémentaire d’Arno lui fit froncer le nez ; il s’attendait à ce que la réponse soit perplexe, voire offusquée.

Il suivit Callistus à l’étage, se retroussant déjà les manches. Satisfait que le prêtre les laisse seuls, il le suivit néanmoins des yeux quelques secondes.

La piste des ennemis ne semblait guère prometteuse. De toute évidence, Callistus n’était pas habitué aux intrigues de haut vol et à ses dangers. Et d’après ses dires, Gregorius n’avait rien prémédité. Un appel à l’aide soudain ? Un coup de folie ? Un démon des Natifs ?

Vaast commença par inspecter les éléments les plus accessibles de la pièce. De toute évidence, il n’en aurait pas pour une éternité, même en prenant en compte le fait qu’il avait l’intention de passer l’endroit au peigne fin. C’était sobre. Pas une grande surprise. Il hocha la tête pour lui-même et se mit à l’oeuvre. Il lui fallait d’abord éplucher la première couche : celle qui comprenait ce qui était visible et à portée de main.

De l’argent. Les meubles étaient chers, mais ils ne différaient en rien de ceux du rez-de-chaussée. Soit le fils avait des goûts parfaitement semblables à ceux du paternel, soit il s’était conformé à ces derniers. Vaast privilégiait la seconde hypothèse.

Un travailleur. Même pas de vraie séparation d’avec son travail. Vaast songea qu’il serait bien difficile de décrire Gregorius si on n’avait pas le droit d’évoquer la sculpture. D’ordinaire, c’était le cas des hommes d’Eglise…

Sauver les apparences. Vaast passa les doigts sur l’autel vide. Comme dans la chambre, il eut la vague sensation que ce meuble était là pour répondre aux convenances. Il ne vit même pas de taches de cire ni ne sentit d’encens. Son expression se durcit.

De l’acharnement. Sous le drap, ces statues lui firent un drôle d’effet. Vaast avait vu beaucoup d’effigies de Saint Gregorius dans sa vie et s’attarda sur celles-ci. Le jeune homme avait-il une détestation ou un amour particulier pour son homonyme ? Apparemment, les croquis ne lui avaient pas suffi à se décider sur l’expression. Encore une statue et le Saint se serait retrouvé aussi expressif qu’un mur. Avait-il fini par s’énerver ? Le coup de burin intriguait l’inquisiteur.

La fouille du tiroir et de la garde-robe ne donna aucun indice supplémentaire. Le livre de prières seul fut aidant. Au moins, c’était une confirmation supplémentaire pour son instinct. Il était pareil à l’autel et au reste : impersonnel. Une décoration.

Pour Vaast, habitué à chercher ceux dont l’âme s’éloignait de la Lumière, les signaux étaient clairs comme de l’eau de roche. Il tempéra néanmoins son élan : il lui fallait encore passer à la fouille approfondie et se rendre au port.

-Arno et Eulalie, c’est ça ?

Il reposa le livre de prières et se tourna vers le duo. C’était la première fois qu’il leur adressait directement la parole et s’efforça d’adopter un ton courtois.

-Je vais fouiller la pièce en profondeur. Ne vous inquiétez pas, je remettrai tout à sa place, mais ne touchez à rien le temps que j’en termine. Si ça vous convient, nous pourrons ensuite faire un tour au port.

Sans attendre la réponse, il attaqua la seconde couche.

S'il avait été délicat pour sa première inspection, Vaast adopta une attitude proche de celle d'une tornade lors de la deuxième. Il déplaça les meubles. Déboîta les tiroirs pour regarder dessous. Retourna toutes les doublures des vêtements. Se glissa sous le lit. Mit les pages du carnet à contre-jour. Retira les draps. Retourna le matelas. Secoua les statues pour vérifier qu’aucune n’était creuse. Tapota les murs, le plancher, le plafond bas, les montants de la fenêtre.

L’opération lui prit du temps. S’il avait l’habitude de retourner une pièce de fond en comble, il faisait cette fois-ci attention à tout remettre en place ensuite, ce qui le ralentissait.

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Eulalie ne répondra pas à la question de leur donneur d'ordre, semblant simplement réfléchir. Elle déambula dans la pièce, donnant l'air d'une personne qui ne savait pas trop ce qu'elle faisait, ce qui était presque le cas. Cet homme, cette chambre était étrange, grande et pourtant proche d'une cage dorée pour oiseau, à l'image de la vue de la fenêtre de l'atelier, une vue sur quelque chose d'innateignable. Elle acceptera la proposition de Vaast, le suivant du regard et physiquement également.

Lorsque Vaast souleva les têtes cachant les visages, elle lui demanda de la laisser observer, qu'elle remettra tout en place et c'est d'ailleurs ce qu'elle fera. Elle lui demandera la même chose pour le carnet de croquis et les objets de prière. Tout était trop lisse. On aurait pu s'attendre à ce qu'un fils d'un représentant de l'église soit fervent mais tout lui indiquait le contraire. Bien sûr elle sera très délicate, faisant attention à ne rien abimer.

Elle observa plus attentivement le visage semblant s'être pris un coup de burin, est-ce le dernier ? Quel est l'expression exacte du saint ? Elle cherche les derniers croquis fait, y a t'il des indications inscrites ? Une page semble t'elle arrachée ?


-Monsieur Vaast, je suppose qu'être le fils d'un Père de notre église implique une forte pression sur sa propre foi, mais découle t-il de cela des obligations ? Comme celles d'assister à certains évènements par exemple
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Callistus semble étonné de la remarque d’Arno.

- Il m’en aurait parlé.

Répète simplement l’homme d’Eglise, sans s’offusquer pour autant. Il a l’air de souffrir à l’idée que Gregorius aurait pu lui cacher quoi que ce soit.

Quand le groupe est laissé seul dans la chambre, Arno qui est à la recherche de tout ce qui dénote sur l’ensemble peut repérer une autre tâche de couleur, si ce n’est la frise. Il s’agit d’un ruban d’un rose vif. Il dépasse un peu de la poche d’une des bures de Gregorius. C’est du satin, une fanfreluche fleurie qui sent encore un peu le parfum.

De son côté, Vaast pourra arriver à une étonnante conclusion : Gregorius n’a rien à cacher. Il n’y a pas de fond de tiroir, il n’y a pas de doublure dans les vêtements. Il n’y a même pas de quoi écrire, un encrier, du papier pour envoyer des lettres. Le jeune homme vivait une existence de reclus. Tout est exactement tel qu’il y paraît, c’en est presque rageant – ou triste – jusqu’à ce qu’enfin une fêlure apparaisse…

Il faut s’y reprendre à plusieurs fois pour la noter mais il y a une planche dans le placard, au niveau du parquet, un peu plus lâche que les autres. Si on s’y prend avec assez de tact pour ne pas l’arracher, on peut simplement la retirer de ses montants. En-dessous, il y a une boîte, et dans la boîte il y a la chose peut-être la plus étrange qu’on puisse cacher à Thélème : des objets de culte. De quoi, si on compte également les tréteaux rangés dans un coin du placard, assembler un petit autel de bois très simple mais joliment gravés de soleils aux contours bien ronds.

La boîte a des effigies de la taille d’un avant-bras, assez lourdes. Il y a d’abord Saint-Matheus représenté de façon reconnaissable mais bien singulière. Voilà le saint assez expressif, un air presque malicieux au visage, un sourire bref et pétillant. Il a les traits appuyés d’un vieillard sans qu’on cherche à dissimuler ni ses rides ni sa barbe comme mal entretenue. Une sainte l’accompagne et si la sculpture a été faite avec autant de soin elle est tout aussi peu éthérée. On distingue la silhouette d’une femme bien en chair avec un visage rond et, elle aussi, sourit. La boîte contient aussi un chapelet de bois. Lui semble avoir été très utilisé. Chaque perle est gravée d’un symbole différent. Le travail n’est pas celui d’un maître, contrairement à tout ce que Gregorius fait qui, malgré son jeune âge, dénote un talent certain. Le chapelet semble plus vieux, peut-être une œuvre de son enfance ?

Eulalie pourra, elle, être témoin de l’inverse de Vaast. Toutes les œuvres de Gregorius – celles qu’il ne cache pas dans un placard, en tout cas – sont très lisses. Il est difficile de dire ce que le Saint qu’il a croqué puis sculpté devait porter comme expression. Probablement devait-il avoir l’air noble, solennel.

En épluchant le carnet de croquis, Eulalie pourra remarquer que la majorité des annotations sont de simples majuscules, ainsi « Saint Gregorius » devient simplement « St G ». Toutes les pages portent le même « C » qui semble, si on s’y intéresse, signifier « Commande » car elles sont toutes liées au travail de Gregorius à la Cathédrale, et si ce n’est pour elle, le nom du commanditaire est lui aussi noté en majuscules et commence toujours par un Père ou Mère. Gregorius n’avait aucun client hors du clergé. Et s’il en avait, il est impossible de l’attester car il manque bien des pages entre certaines commandes mais elles n’ont pas été déchirées à la hâte. Elles ont été retirées avec soin.

Cet élément en tête, il n’y a nulle trace dans la chambre des travaux personnels de Gregorius.

Dans ses tout premier croquis, les expressions que le sculpteur donnent à ses personnages sont plus rudes, plus de guingois, avant que ne s’installe cet air angélique, béat, ou solennel selon la figure assez typique de l’art d’Eglise thélémite.

Ce que fait Gregorius est beau mais assez impersonnel. Il semble surtout se rattraper sur les drapées sur lesquels il passe des heures à croquer, y faisant de nombreuses flèches et y annotant des majuscules dont le sens est difficile à comprendre.

La gargouille n’est pas dans le carnet. Elle est grimaçante et toutes de dents retroussées. Impressionnante de détails. Rien à voir avec le reste du travail du jeune sculpteur.

Peut-être n’est-ce pas une commande ? Et si c’en était une, aucune page n’a été arrachée récemment dans le carnet, aussi Gregorius n’y a pas dessiné les schémas de la gargouille et il semble peu probable que l’on puisse faire sortir de la roche toute cette dentelle de crocs et d’ailes délicates sans aucun travail sur le papier préalable.



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Ses yeux se froncèrent un instant en observant ce détail quelque peu saugrenu en ces lieux. Il s'approcha légèrement de la frise, enfin de ce qu'Arno pensait être la frise. Rose vif, le petit morceau de tissu dépassant de l'une des poches à bures de Gregorius était quelque chose d'assez innatendu oui, un ruban pour être exact après que le jeune homme ait pu l'observer de plus près et qui n'avait franchement pas sa place ici; il dénotait tout le contraire ce que Gregorius donnait l'impression d'être, de ce que sa pièce à vivre donnait l'impression d'être. Et l'odeur lui montant aux narines à mesure que les secondes passées à proximité s'écoulèrent n'arrangeait en rien son ressenti.

Étrange, cela venait accréditer sa thèse première, à savoir une femme était impliqué de quelques manières que ce soit, car il était assez évident à ses yeux que c'était un accessoire de mode féminin. Sans pour autant le toucher, à raison d'ailleurs puisque la demande de Vaast intervient juste à temps pour, Arno se reculera légèrement peu après et montrera sa trouvaille. Il y avait peu de doute dans son esprit, cela ne pouvait qu'intéresser Vaast, et celui-ci était chanceux, ayant à sa disposition deux jeunes gens aux compétences couturières certes existantes.


-"Vous devriez observer ceci Messire une fois que vous aurez fini." Quelques secondes après il prit la parole, cordial et plus avenant que ne l'était l'homme d'Eglise.

D'un rapide geste de la main, le jeune homme montra le petit ruban rose qui n'avait donc pas bougé de sa place, toujours dans la poche où il avait été laissé. Volontairement ou non. La question demeurant ici surtout par qui ? Si il additionnait les divers premiers éléments qu'ils avaient, la première réponse lui venant était forcément par une demoiselle de petite vertu travaillant dans ce fameux bordel où Gregorius avait ses habitudes, c'était l'hypothèse la plus probable mais qui n'était cependant pas forcément LA vérité.
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Le premier quart d’heure, Vaast crut qu’il perdait son temps. De toute évidence, si Gregorius avait quelque chose à cacher, il ne l’avait pas fait ici. Sa chambre était réellement aussi personnelle qu’une chambre de taverne à louer.

Les efforts de l’inquisiteur finirent néanmoins par être récompensés. C’est avec délicatesse qu’il retira la planche de parquet un peu lâche ; après tout, peut-être n’y avait-il rien dessous - et que ce soit le cas ou pas il n’avait pas l’intention d’abîmer l’endroit.

Avec des gestes lents, Vaast reconstitua l’autel de bois et examina les effigies une par une.

Le fait que tout cela soit caché lui donnait quasiment plus d’informations que les objets eux-mêmes. On aurait tout aussi bien pu graver "hérésie" sur la boîte.

On ne représentait d’ordinaire pas les saints avec des expressions bonhommes. Tout juste paraissaient-ils humains, parfois, comme si en étant quasiment divins ils devenaient quasiment inhumains. Le sourire de Saint Matheus, notamment, perturbait Vaast. Il ne l’avait jamais vu sourire.

Le chapelet l’intéressa grandement. Manifestement usé, il était gravé de symboles un peu maladroits. Peut-être n’était-ce pas l’oeuvre de Gregorius ? Était-ce un cadeau ? Ou bien avait-il fait cela voilà longtemps ?

Après une hésitation, Vaast rangea le tout exactement à sa place, sauf le chapelet, qu’il empocha. Il se releva et se tourna vers Arno.

-Appelez-moi simplement frère Vaast.

Il était censé être missionnaire, et donc un minimum avenant.

-Montrez-moi ça ?

Il pinça le ruban rose entre deux doigts et l’examina. Son odeur était un peu fleurie… Peut-être un souvenir.

-Gardez-le. Nous demanderons au port si quelqu’un le reconnaît si nous manquons de pistes. Et vous, Eulalie ? Quelque chose de votre côté ?

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-Pas grand chose non, enfin je me demande quand même pourquoi il est devenu sculpteur pour le clergé. Son art change au fur et à mesure pour devenir plus proche de ce qu'on pourrait attendre d'un sculpteur qui consacre sa vie à l'église, mais j'aurais tendance à dire que ce n'était pas un choix du coeur, il n'aimait pas cela. De surcroît, je pense qu'il avait d'autres activités en dehors de celles pour le clergé, comme cette gargouille, elle ne figure pas dans son carnet et d'autres pages ont été soigneusement retirées.

Elle observe une nouvelle fois les croquis.


-Il s'acharnait sur Saint Gregorius, il est possible qu'il ait craqué d'une certaine manière, que de manière inconsciente il se soit sentit enfermé dans une cage dorée, entre son père, ses attentes et l'église. Chacun vis sa religion d'une manière différente mais cela doit être plus compliqué lorsque notre seul parent nous impose une manière de la vivre, d'une certaine façon. Enfin...

La jeune femme poussa un léger soupir et s'approcha de la fenêtre pour observer la vue.

-Il y a quand même quelque chose d'étrange, ce genre de statues ça ne passe pas inaperçu au déplacement. Si comme je le pense, elles n'étaient pas pour des personnes du clergé, son père à dû le remarquer, de surcroît, il manque le croquis de la gargouille, peut-être qu'il est allé rencontré celui qui a passé commande et que cela c'est mal passé ?

Son esprit fourmillait de milles et unes idées, mais une seule restait constamment : il n'aimait pas ce qu'il faisait, dû moins, il n'aimait pas cette manière de faire. Et cela s'en ressentait dans son travail.
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Un hochement de tête accueilli la réponse de Vaast. C'était au moins un indice de pris dans cette chambre, en attendant le résultat des recherches et des observations de ses deux comparses. Qui plus est celui-ci entrouvrait le chemin d'un début de piste qu'ils pourraient alors explorer juste après, ou suivant, selon les envies et les idées que frère Vaast pourrait avoir en additionnant le tout. Arno, s'approcha du petit morceau de tissu et le sortit définitivement de son étrange cachette.

Les flagrances qu'il dégageait, alors qu'il le rangeait dans l'une de ses poches, restaient toujours agréables pour son odorat, la beauté et la grâce féminine pouvaient parfois se montrer intraitables et dangereusement venimeuses pour les hommes. Était-ce à cause de ce genre de venin que Gregorius avait disparu ? La piste d'une femme prenait son sens oui mais en même temps développait deux autres sous pistes toutes les deux intéressantes. Avait-il décidé de son plein grès de suivre cette femme ? Les mantes religieuses existaient même chez les humains malheureusement.  


-"Entendu frère Vaast."

Et sitôt que sa petite sœur eut fini son exposé des faits et de ce qu'elle avait trouvé. Une autre voie, une autre piste, un tout autre chemin. Au moins ce n'était pas ce qu'il leur manquait, ne restait plus qu'à les emprunter pour voir jusqu'où celles-ci allaient-elles. Le jeune homme osa de nouveau interroger l'homme d'église quant à sa réflexion sur cette affaire.

-"Quelle est votre première hypothèse sur la disparition de Messire Gregorius frère Vaast ?"
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-D’où vous vient cette impression ?

Il se dirigea à grands pas vers Eulalie. Il n’avait toutefois pas l’intention de la manger toute crue - il se pencha sur le carnet qu’elle observait.

-Vous extrapolez beaucoup.

Son ton restait neutre ; c’était une constatation. Ce n’était pas parce qu’elle extrapolait que ses conclusions seraient fausses. Après tout, lui aussi avait la sensation que quelque chose ne cadrait pas - mais sans preuves, ça ne valait rien.

Il n’était pas l’enquêteur le plus apprécié au sein de l’Ordo Luminis. On lui préférait souvent ceux qui parvenaient rapidement à des conclusions conformes à leurs suppositions de base. Lui, il était plus long, et ses rapports moins satisfaisants.

-Peut-être qu’il a sculpté cette gargouille pour lui-même. Peut-être qu’il adore son père mais a eu un problème avec quelqu’un d’autre, énuméra Vaast sans passion. On ne sait pas encore.

La question d’Arno lui arracha un grognement, puis un soupir.

-Je pense que ce n’était pas prémédité, dit-il lentement. Et même là-dessus, je peux me tromper. Je n’en sais pas plus. Nous devrions aller rapidement au port. En plus du ruban, j’ai trouvé un autre objet personnel à montrer au cas où.

Il hésita une seconde, puis ajouta :

-Vous devriez peut-être vous charger d’aborder les personnes que vous voudrez interroger, là-bas.

Il n’était pas aveugle. Il savait que tout, de son visage à sa posture, disaient au mieux qu’il n’était pas amène et au pire qu’il était dangereux. Leur employeur n’avait pas eu tout à fait tort en proposant aussi ce travail aux deux frangins. Ils auraient l’air plus accessibles.

L’inquisiteur vérifia d’un coup d’œil que la chambre était à peu près telle qu’ils l’avaient trouvée, puis il ouvrit la porte et entama la descente des marches.

-Vous êtes déjà allés au port ? lança-t-il par-dessus son épaule sur le ton de la conversation. Depuis votre arrivée, je veux dire. Ou bien vous êtes arrivés depuis Nouvelle-Sérène ?

Il ne s’arrêta que brièvement au rez-de-chaussée, le temps de saluer courtoisement le père et de lui annoncer qu’ils allaient poursuivre leur enquête à l’extérieur.

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-Et où voulez vous qu'il mette ses gargouilles ? Si c'était dans la maison ou sur la maison, son père aurait été au courant et il nous l'aurait sûrement signalé et il aurait encore moins de raisons d'en cacher le croquis. Peut être que cela n'a rien à voir avec son père certes, mais en attendant, nous n'avons de toute manière que des suppositions.

Mais elle n'en dira pas plus, chacun son opinion. Elle reposera le carnet de croquis là où il était à l'origine et elle répondit au frère Vaast durant leur descente.

-Nous y sommes déjà allé, frère Vaast.

Elle saluera le père avec les deux hommes et les suivra.
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Arno acquiesça à la mesure des éléments que frère Vaast et sa soeur donnèrent et à la théorie de ce premier. La disparition mystérieuse de Grégorius n'était pas intentionnelle de son avis et l'enquête qu'ils mèneraient démarrerait réellement au port dans ce fameux "bordel" où la victime avait ses habitudes. Le petit ruban dans l'une de ses poches, le jeune homme redescendit à la suite de l'homme d'église, salua le père de Grégorius et hocha la tête à sa question, confirmant les propos de sa sœur à ce sujet là.

-"Nous vivons là-bas frère Vaast oui."

Une petite habitation qui ne payait certes pas de mine mais qui leur servait simplement à se loger et avoir un abri la nuit.

-"Nous pouvons y aller dès maintenant si vous le souhaitez ?"
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Le port
Quand le trio souhaitera quitter la demeure, le Père Callistus les saluera sobrement, leur souhaitera tous ses vœux de réussite et assurera prier pour eux et leur mission. Il jette un regard à la fenêtre en les regardant s’éloigner, la mine abattue.

Le port grouille d’activités, comme on pourrait s’y attendre à cette période de la journée. Des Nautes arpentent les pontons, l’air pressé. Certains, à leurs habits on reconnaît des capitaines, haranguent leurs subordonnés, les pressent, et les aiguillent dans un ballet qui n’a de sens que pour ses participants. Pour un regard extérieur, c’est une cacophonie pleine de désordre, mais les Nautes semblent parfaitement savoir ce qu’ils font.

Ils font communément appel à des tas de petites mains, journaliers extérieurs à leur confrérie. Arno et Eulalie ont pu voir se confier des tâches de cet acabit : décharger des marchandises, les porter des portes de la ville jusqu’aux port, et du port jusqu’aux portes de la ville, en livrer à l’intérieur de San-Matheus depuis le port, ou tout ce qui a trait à l’entretien plus rigoureux des navires, notamment au travail du tissu. Les voiles et les filets ont souvent besoin d’être reprisés. La tâche est difficile, elle fatigue les mains, le dos, et les yeux.

Peu de religieux d’ordres majeurs viennent dans cette partie de la ville… Certains missionnaires tentent bien de convertir les Nautes de temps à autre. Les inquisiteurs se gardent bien d’approcher les marins s’ils n’ont pas l’ordre direct du contraire. La majorité du clergé est représenté par des prêtres qui font simplement leur office. Ils n’ont généralement pas le prestige de Callistus et de sa famille, et pourtant…

Aujourd’hui, aucun d’eux n’est de sorti et s’il vient à l’idée d’Arno, Eulalie ou Vaast d’interroger les locaux sur le port, beaucoup parmi les journaliers auront entendu ou auront connu Gregorius. Ils parlent de lui avec une affection sincère, mais dès que l’on se met à leur poser trop de questions, ils deviennent évasifs. Nerveux, même. Ils jettent à Vaast, en particulier, des regards qui sont presque chargés de crainte et l’inquisiteur s’il tend l’oreille pourra entendre un groupe se former et passer près de lui en murmurant « Ils ont à nouveau envoyé quelqu’un… », « Mais pourquoi ? » « Vont-ils nous laisser en paix ? ». Que s’est-il passé pour pousser de pauvres gens à laisser leurs travaux plus tôt alors que ce doit être leur gagne-pain du jour ?

Heureusement, la sortie au port n’est pas tout à fait infructueuse : Arno et Eulalie peuvent apercevoir un homme qu’ils connaissent. En fait, c’est lui qui fait souvent affaire avec les Nautes et embauche des journaliers de San-Matheus. Ils ont même déjà pu travailler sous sa tutelle.

Nerva, puisque c’est son nom, est un gars râblais au visage entamé par la vie. Il lui manque deux dents, il les a remplacés par des pivots de métal. Bien qu’il soit bourru, il n’est pas injuste et paie ceux qu’il recrute à la journée ou à la semaine à leur juste peine.

Sorti d’un entrepôt, Nerva s’appuie à un mur de bois, face à la mer. Il sort et bourre sa pipe. Apparemment, il est en pause, peut-être le meilleur moment pour lui parler car il est toujours au port et est en cheville avec la majorité du petit peuple du coin. Il doit connaître leur mystérieux bienfaiteur, ce sculpteur sur lequel personne n’arrive à murmurer plus de quelques phrases.



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Le frère était plus conciliant que la sœur, nota Vaast en opinant. Comme ils n’avaient pas répondu à sa suggestion d’interroger les gens du port, il ajouta simplement :

-Passez devant.

Il remercia le père Callistus pour ses prières et suivit donc le duo au port.

Ce n’était pas un endroit où il allait souvent ; sa maison était dans le quartier proche, mais il n’avait aucune raison de s’aventurer par ici. Qu’y aurait-il fait ? La charité, comme Gregorius ? Perdu son temps à regarder les Nautes travailler, histoire de saler un peu ses plaies ?

Vaast laissa, comme promis, l’initiative à Arno et Eulalie. Il ne posa de questions qu’après les leurs ; mais même cette méthode ne suffit pas à lui éviter quelques regards inquiets. Les réponses évasives et l’affection dans la voix des locaux lui donnèrent néanmoins des éléments de réponse.

Oui, Gregorius était connu ; il était même apprécié. Il n’était pourtant pas le seul homme de foi à venir par ici. Qu’avait-il fait pour gagner cette bonne réputation ? S’était-il davantage ouvert à eux qu’à son père ? S’était-il simplement montré appliqué à la tâche ? Vaast en doutait. Gregorius avait tout de même réussi à gagner la loyauté de tous ces gens, pour qu’ils le protègent.

Les murmures du groupe l’intéressèrent. Qui était ce “ils”, et au nom de quoi les avaient-on dérangés ? Il promena son regard sur les alentours, attentif à tout ce qui avait l’air de sortir de l’ordinaire. Il continua néanmoins de suivre Arno et Eulalie sans commenter.

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Ils se mirent en route direction le port, où l'activité grouillante de ses quelques fidèles habitués restaient constamment la même. Aux badauds zonant dans le coin quelques filles de petites vertus tâchaient de quémander des misérables piécettes pour une passe ô combien non mémorable. Quant aux honnêtes travailleurs, ceux-ci étaient bien pressés de terminer leurs tâches quotidiennes pour aller chercher du réconfort dans les tavernes que seul le nom différenciait de taudis auprès d'une bière au goût infect. Oui le port et ses quais était un quartier définitivement à part qu'Arno et sa sœur avaient appris à connaître malgré eux. Bien qu'en réalité l'on ne pouvait dire que l'on connaissait entièrement ce qu'il s'y passait. Dans les ruelles sombres et épaisses se déroulaient loin des yeux du monde de sordides affaires auxquelles peu de témoins avaient la chance d'assister ou peut-être était-ce le contraire ?

Logique donc pour les passants de craindre presque de fuir le trio. L'inquisiteur étant sûrement la dernière personne qu'ils avaient envie de voir, leur petite promenade ne pouvait passer pour inaperçu, chose que regrettait Arno au fond, sans doute de la discrétion aurait été nécessaire pour mener à bien cette enquête mais que pouvait-il y faire ? Le frère et la sœur interrogèrent quelques personnes qu'ils connaissaient depuis le temps, tout ça pour s'entendre dire la même chose, les mêmes réponses, le même script. L’espérance d'abord, celui que quelqu'un ne leur donne des informations à ce sujet, puis à mesure qu'il grattait la surface pour obtenir plus, ils souffraient du rejet. Comment leur en vouloir aussi ? A chacun Arno remercia leur participation et ils continuèrent ainsi un bon bout de temps. Jusqu'à ce que le jeune homme n'aperçoive une connaissance. Nerva, ils avaient déjà travaillé pour lui, ils payaient bien et étaient honnête, d'un regard le jeune homme se tourna vers Vaast.


-"Vous voyez la personne contre le mur de bois frère Vaast ? Celui faisant face à la mer ? Il pourra peut être nous renseigner ? Pouvons-nous aller lui parler ?"

Ce n'était nullement un complexe d'infériorité bien qu'il recherchait ici une quelconque approbation de la part de l'inquisiteur. Son aura, son charisme faisaient tout simplement qu'il était ce qui se rassemblait le plus à une figure de chef de groupe.
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Difficile d'interroger des gens pauvres avec un haut fonctionnaire dans les pattes. Disons que la différence entre les mondes se faisait cruellement sentir et si son frère était quelqu'un de très poli, très précautionneux, Eulalie pouvait l'être beaucoup moins. Aussi voilà ce qu'elle ajoutera après son frère.

-Vous devriez rester un peu en retrait.

A leur place, il y avait peu de chance qu'elle aussi réponde, c'était accentué par le fait que Gregorius avait sûrement fait quelque chose qui ne plairait pas à l'église. Enfin en bref, ce n'était pas une bonne idée que Vaast se fasse trop remarquer.
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Quand Arno s’adressa à lui, Vaast qui suivait en silence se pencha légèrement en avant pour lui répondre ; mais avant qu’il ne le fasse, Eulalie intervint.

Le mage tourna la tête vers elle et se retint de lui décocher une moue agacée. Et que croyait-elle qu’il faisait, jusque-là ? Il leur avait laissé l’initiative depuis qu’ils avaient quitté la maison du père. Non pas que ça ait servi à grand-chose, d'ailleurs. Voulait-elle dire que malgré les précautions déjà prises il devait rester encore davantage en retrait ? Il ne pouvait pas faire mieux, à part s’il les laissait tout simplement se débrouiller seuls.

Il inspira et haussa les épaules. Soit.

-Bien sûr que vous le pouvez, répondit-il calmement à Arno. Mais puisque je gêne tant… ajouta-t-il en regardant Eulalie, je vous laisse vous en charger. Je vais faire un tour sur le port pour voir si je ne trouve pas autre chose. Je reviens dans une dizaine de minutes.

Se redressant, il les laissa là sans attendre de réponse et se remit en marche pour parcourir le quartier. Il tâcha d’adopter une expression ouverte et d’examiner ce qui pouvait sortir de l’ordinaire. Les murmures du groupe, plus tôt, lui restaient en tête.

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Le jeune homme acquiesça poliment d'un hochement de tête aux propos de l'Inquisiteur, une dizaine de minutes somme toute: cela restait largement suffisant pour obtenir les informations qu'ils souhaitaient auprès de Nerva. Ou pas d'ailleurs, tout dépendrait de ce qu'il saurait leur dire ou non. Une fois que Vaast se fut éloigné, Arno observa un instant sa sœur en fronçant des sourcils.

-"Tu aurais pu t'abstenir tout de même. Il n'a fait que ça: rester en retrait, depuis que nous sommes au port."

Mais il soupira et n'ajouta rien. Eulalie restait Eulalie et il était plus que difficile pour lui de jouer le rôle d'une figure paternelle à son encontre en sachant qu'il n'était rien d'autre que son frère ainé. Et puis à cet instant, le jeune homme ne pouvait se laisser prendre par ce genre de sentiments: ils avaient une mission à accomplir, et ici, questionner un homme à l'encontre de la disparition de Gregorius.

-"Allez, ne le faisons pas attendre. Il nous a dis dix minutes."

Suite à cela, le frère et la sœur rejoignirent Nerva accosté sur son mur de bois. Une fois qu'ils furent suffisamment près de lui pour gagner son attention, Arno le salua d'un mouvement de tête mais ne s'embarrassa pas de plus de futilités que cela.

-"Bonjour Nerva. Nous aimerions vous poser quelques questions à propos d'un jeune homme, sculpteur, qui aurait disparu sans laisser de trace."

Une première phrase d'accroche qui permettrait à l'homme de faire fonctionner son cerveau avec les premières informations qu'il venait de lui donner.
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L'inconnue
Adoraciòn aura été reçue par le père Callistus de la même façon que Vaast, Eulalie et Arno, et de la même façon on lui aura donné des informations tout à fait similaire. Elle aura pu noter le dénuement de la maison et les détails de la chambre du jeune homme, puis à elle aussi on lui aura dit qu’il allait au port souvent pour aider les plus pauvres. Mais malheureusement, la jeune femme n’aura pour le moment pas beaucoup plus de chance que Vaast. Voilà deux religieux qui tournent dans le quartier le plus pauvre de Thélème. Il n’y a qu’un seul de leur confrère, un prêcheur monté sur une estrade qui prie à un volume insupportable probablement pour les débardeurs Nautes qui prennent une pause non loin et le scrutent d’un œil tout à fait blasé. A part cela, Adoraciòn et Vaast font tâche dans le décor. Si Adoraciòn a parlé de Gregorius à qui que ce soit, soit on ne le connaissait pas soit on avait visiblement mieux à faire que lui répondre soit on a que du bien à dire de lui et quoi le pauvre petit a disparu, et par le Lumineux que c’est terrible. Quant à Vaast, il tire souvent de l’indifférence, mais écope d’autres regards comme si le mot de sa présence se répandait petit à petit. Une femme scrute même les deux membres du clergé d’un œil pas ouvertement défiant mais qui n’a pas l’air franchement sympathique. C’est une jolie femme, toute en rondeur, avec de flamboyants cheveux roux et une robe bordée de beaucoup de rouge. Elle fume une longue pipe en arpentant environ les mêmes 20 mètres carrés de pavés en boucle; il n’y a pas de doute quant à sa fonction, c’est une prostituée. Dans aucun autre quartier on en verrait en plein jour et si ouvertement, bien que sa tenue demeure modeste pour les standards d’un autre pays, la coupe de son vêtement est bien plus seyante que ce auquel Thélème est habituée. Il y a un détail inquiétant : un bleu s’épanouie sur toute la partie droite de sa face et elle n’a rien fait pour tenter de le dissimuler. Elle l’arbore presque avec défiance et cela lui vaut la compassion de certains passants qui semblent s’arrêter prendre de ses nouvelles.

Une fois qu’Adoraciòn passe près de la prostituée cette dernière lui souffle carrément la fumée de sa pipe presque dans le visage et même alors que la femme est occupée à bavasser avec des travailleurs elle continue de zieuter en direction des deux religieux dès qu’ils passent dans son champ de vision, ce qui ne doit pas être tout le temps car le port est fort grand. Cependant, Vaast et Adoraciòn peuvent finir par se repérer l’un l’autre et probablement par comprendre qu’ils sont en train de mener exactement la même tâche car à force de les voir roder, quelqu’un leur dira bien « Oh mais l’un de vos comparses est passé par là » ou « Votre collègue vient de me poser exactement la même question ».

Arno et Eulalie semblent eux tout à fait absorbés par leur conversation avec Nevra qui les emmènera avec lui dans un entrepôt. Le sujet a visiblement dévié de Gregorius à un autre travail. Ils ne reparaîtront pas.

Vaast
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Vaast
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Occupation : Inquisiteur (sous couverture)
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Icone : [Mission] Indiscrétion Ke9m
Citation : Am I bitter? Yes. But do I try to move on and let go of past anger? Well, actually no.
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Mission : Indiscrétion
Feat Adoraciòn


 
[Mission] Indiscrétion 6qcl

Quinze minutes après avoir dit à ses compagnons qu’il ne leur en laissait que dix, Vaast dut se l’avouer : c’était mal parti.

Arno et Eulalie s’étaient visiblement désintéressés du sujet. Vaast les avais vus de loin rejoindre un entrepôt avec leur contact et s’était approché d’une fenêtre ; il avait entendu parler d’une proposition de travail. Cette branche-là était donc coupée.

Un instant agacé, il se reprit en songeant qu’après tout, il travaillerait mieux seul, mais cette pensée n’était pas aussi réconfortante qu’elle aurait dû l’être. Même débarrassé des deux autres thélémites, il demeurait limité par tout autre chose : son rôle. Il ne pouvait ouvertement se dire inquisiteur et rudoyer qui bon lui semblait pour obtenir des informations. En tant que missionnaire, il était censé agir tout à fait différemment. Et à voir les regards en coin qu’on lui lançait, ça ne marchait pas fort.

Vaast tourna en rond dans le port comme un lion dans une cage jusqu’à remarquer la rousse qui elle aussi faisait les cent pas, mais visiblement pas pour la même raison. Elle était en train de souffler de la fumée dans le visage d’une femme qui, l’inquisiteur le nota avec curiosité, attirait les mêmes regards que lui.

Les deux dernières personnes qu’il avait interrogées avaient mentionné un autre curieux. Sur le coup, il n’y avait pas prêté une grande attention, mais peut-être ne s’agissait-il pas d’un simple curieux. Peut-être une autre personne enquêtait-elle réellement. Un autre envoyé du paternel ? Ou quelqu’un qui voulait retrouver Gregorius pour des raisons tout autres ?

L’inquisiteur se fraya encore une fois un chemin dans la foule pour parvenir jusqu’aux deux femmes.

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Mission : Indiscrétion

Adoraciòn feat. Vaast

Cela ne faisait pas très longtemps qu’Adoraciòn était arrivée à San Matheus, quelques semaines tout au plus, et jusqu’à présent, outre un changement de décor pour le moins différent et l’absence de ses amis, rien ne détonnait dans le paysage ; sa routine n’avait pas extraordinairement changé et la jeune femme demeurait fidèle à elle-même, s’essayant du mieux qu’elle pouvait d’engranger le plus d’informations et de savoirs possibles et disponibles.

Et pourtant, cette journée fut différente des précédentes. Ne serait-ce que dû au fait qu’un serviteur, semblait-il, soit venue la dépêcher auprès du Père Callistus pour une sombre affaire de disparition. Si la recherche de personne disparue n’était pas exactement - voire pas du tout - son domaine, il n’en restait pas moins que, peut-être, ses compétences en temps que guérisseuse pourraient être utiles d’après celui-ci.
Après une fouille pour le moins minutieuse de la chambre du jeune homme dans laquelle il n’y avait que peu de choses à découvrir au vu du dénuement le plus total dans lequel la petite famille vivait, lui rappelant avec un drôle de pincement au coeur la petite chambre qu’elle avait au couvent et qu’elle partageait avec ses soeurs.

Quittant les lieux d’un pas empressé pour poursuivre ses investigations sur le Port après avoir salué le Père Callistus comme il se devait sans pour autant lui promettre quoique ce soit quant à l’avancée des recherches, Adoraciòn se surprit à regretter ne pas être passée d’abord dans ses quartiers pour se changer. La population portuaire étant bien différente du quartier dans lequel elle résidait, elle se doutait que la venue d’une prêtresse ne serait certainement pas vu d’un bon œil. Quoiqu’il en soit, il était bien trop tard pour faire demi-tour et continua donc son court périple, s’arrêtant de temps à autres pour poser quelques questions aux badauds qu’elle croisait, autant pour demander son chemin que pour grappiller quelques renseignements sur le jeune homme recherché. Et comme elle s’en doutait depuis le début, à part avoir réussi à poser pieds dans le Port, elle n’avait rien obtenu de bien défini concernant le disparu. Ils savaient probablement où se trouvait ce dernier mais il n’y avait que peu de chance qu’ils délivrent une quelconque information à quiconque, et encore moins à des prêtres thélémites.

Dora en était là de ses pensées atrabilaires et vagabondes lorsqu’elle se prit une âpre bouffée de tabac en pleine figure, la surprenant au point qu’elle en vint à toussoter, fusillant du regard la prostituée à la flamboyante chevelure. Bien que peu impressionnante de par sa faible stature, associée à sa petite taille et à son minois tout sauf terrifiant ; la jeune guérisseuse ne put s’empêcher de toiser la femme à la pipe, ses pupilles pers dérivant sans émouvoir aucunement sur l’ecchymose violacée s’étendant de sa tempe droite à sa mâchoire tandis que ses bras frêles se croisaient sous sa poitrine.

- « Je me doute bien qu’en tant que prêtresse, je ne suis pas réellement la bienvenue dans les environs, mais tout de même. Est-ce vraiment une raison pour démontrer autant de mépris en toute ignorance, Madame ? Si vous avez quelque chose à dire, dites-le au lieu de m’enfumer. »





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