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A bord d'un navire naute, en vue de l'île
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La disparition d'Adamo
Le village de Vignámrí est en émoi. On en parle ouvertement durant la dépouille d’un cadavre de baleine sur la plage : un renaigse qui n’arrêtait pas de tourner autour des villageois a disparu. La majorité des Natifs s’en fichent comme d’une guigne, mais pas Odran, un jeune homme qui avait noué des liens étroits avec l’étranger, Adamo Moresse. Et pour cause : la famille Moresse s’est enquit récemment du sort de son fils prodigue qui n’est pas rentré à Nouvelle-Sérène depuis quelques temps maintenant et Odran n’avait rien à leur répondre.

Tout le monde semble ignorer où Adamo est allé et personne n’a vraiment le temps d’aller à sa recherche. En fait, malgré la volonté d’ouverture du village, Adamo semblait taper sur les nerfs de beaucoup de monde. Son enthousiasme candide allait rarement de pair avec une réelle volonté d’entreprendre quoi que ce soit, et pour les Natifs la parole est peu de choses sans les actes.

Qui sait ? Peut-être est-ce pour cela qu’Adamo s’est mis en tête de retrouver le lieu de plus sacré pour Vignámrí : Bedri. Selon les légendes, le haut-roi qui entra en guerre contre le peuple de la mer et devint le premier gardien tomba non loin et fut enterré dans ce tumulus. Les doneigada du clan des Sisaig cnameis en avait la garde jadis, mais depuis quelques années le clan est en décrépitude, un reflet de sa gloire passé. On lui a enlevé des gens comme du sang s’échappe d’une plaie. Plus personne ne sait où se trouve Bedri, et on doute qu’un étranger puisse en trouver la trace.

Le jour où Elatha arrive au village, il pleut des cordes. Cela n’empêche pas les Natifs de vaquer à leurs tâches quotidiennes, abritées sous leurs vêtements de cuir, des larges capuches bordées de fourrure. Quelques anciens fument juste à l’entrée de leur maison, attendant que le temps s’apaise. Des enfants courent dans la boue.

Cela fait plusieurs jours que le climat est peu auspicieux. La côte où est installé le village est balayée par des vents coupants, elle n’est pas aussi protégée que celle de Wenshaveye qui est bordé de belles forêts. Non, Vignámrí n’est que plaines vallonées d’escarpements rocheux où vivent ulgs et dosantats. Les arbres qui y poussent sont tordus, courbés par les bourrasques.

Quand la doneigad entendre l’histoire d’Adamo, elle percevra aussi dans le ton de ceux qui la racontent un constat clair : le renaigse est probablement mort de faim ou de froid. Ou les deux.

Odran lui ne semble pas en être certain car il cherche de l’aide pour retrouver l’homme, au moins pour apaiser sa pressante famille.



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La journée était pluvieuse et morose. Le vent battait la côte, hurlant contre les parois de pierre des falaises de Glendgnamvar. Cette région était tellement différente de Wenshaveye, plus rude et moins en harmonie avec les terres intérieures. Plus brute et dépouillée. Quand j'arrivais dans le village, à la base pour rendre visite au doneigad et lui demander des conseils pour un rituel, il n'y avait pas grande activité. La pluie battante et les vents étaient moins propices aux activités extérieures, et il était moins agréable pour les artisans de travailler dehors que dans le confort de leur hutte. Pourtant, il y avait des choses qu'on ne pouvait empêcher, comme aller pécher ou bien chercher du bois pour se garder contre l'humidité. Il y avait des enfants qui jouaient, j'en évitais un d'ailleurs alors qu'il courait dans une flaque, et saluais de la main un des vieillards qui me répondit d'un hochement de tête.

J'arrivais à la hutte du doneigad, et en entrant cependant je ne le trouvais pas. Il n'y avait que son voglendaig ainsi que deux personnes venues se faire soigner. Les salutations furent cordiales, et l'on me confirma que le doneigad était parti tôt ce matin pour effectuer un rituel au bord de la mer, mais qu'il devrait revenir en début d'après-midi. On m'invita à la conversation, demandant des nouvelles de mon village, des quelques cousins ou amis qu'ils pouvaient connaitre là bas. Les choses étaient plutôt calmes, et l'on s'enquit également de si les renaigses ne posaient pas trop de problèmes. Je leur répondis que non, les lugeid blau restant à une distance respectable et ne venaient jamais nous chercher querelle, et qu'à part un petit groupe de chercheurs layon qui était surveillé de près nous n'avions pas à nous plaindre. Quand je leur retournais la question cependant, l'atmosphère devint plus lourde, les visages plus fermés.

Peu de renaigses venaient ici, mais il y en avait un qui s'était approché et qui s'était lié d'amitié avec un des leur, Odran. Mais ce renaigse, qui semblait s'appeler Adamo, avait disparu depuis bien des jours déjà et personne ne savait où il était allé. La famille de ce renaigse semblait avoir demandé à ce qu'on le retrouve et Odran était dans tous ses états. Je sentis leur exaspération, et même s'il ne me semblait pas apparemment qu'ils n'aimaient pas cet Adamo, leur indifférence et l'envie que cette histoire soit oubliée était réelle. L'agitation d'Odran ne leur était pas compréhensible, et ils ne souhaitaient que retrouver le calme et la sérénité de leur village. Après tout, ce renaigse devait être mort de faim, de froid à l'heure qu'il est, pourquoi s'en soucier ? J'écoutais, ne disait rien et restais impassible, pourtant je n'étais pas à l'aise et ne partageais pas leur indifférence. Si un renaigse avait disparu alors qu'on savait qu'il était resté pendant un temps dans ce village, ils pouvaient très bien venir enquêter pour retrouver les siens et accuser le village. J'étais pour la neutralité et certes il n'est pas rare que même des gens de notre peuple disparaisse dans la nature, dévorée par elle ou bien tout simplement parti finir leur vie au plus proche d'en ol mil frichtimen. Mais les renaigse, eux, ne comprenaient pas cela. Ne pas donner de réponse à la famille de cet Adamo pouvait par la suite attirer l'attention non voulue de ces renaigse et provoquer des conflits.

Je prenais parti d'enquêter pour en savoir plus. Je les remerciais pour la conversation, disant que j'allais me balader et revenir plus tard dans la journée quand leur doneigad sera de retour. Je sortais de la hutte, mais était bien décidée à retrouver cet Odran. Je revenais sur mes pas, demandant au vieillard qui était toujours là où se trouvait la hutte de cette personne. Il m'indiqua du doigt une hutte un peu plus en retrait sur le côté du village, disant qu'il devrait normalement s'y trouver à cette heure ci. Je le remerciais et m'y dirigeais. Et en effet je le trouvais devant sa hutte, l'air penaud et surtout préoccupé. Je le saluais.

"Beurd tír to mad, Ordran. Je suis Elatha, fille d'Alween, fille de Maë et Doneigad de Wenshaveye. J'ai entendu parlé de la disparition du renaigse des lugeid blau. Je connais un peu ce peuple, et je comprends ton inquiétude. Puis je t'aider ? "

Suite à cela, je lui posais des questions sur ce qu'il savait sur ce renaigse. Depuis quand il était là, ce qu'il cherchait ici, la dernière fois qu'il l'avait vu et où, s'il avait dit des choses étranges... tout ce qui pourrait me permettre de comprendre où cette personne aurait pu aller.

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Odran
- Beurd tír to mad, Elatha. Je suis Odran, mais tu le sais déjà.

Odran est un homme jeune aux yeux sombres et vifs qui brillent sous des peintures noires et blanches. Son vêtement est plein de petits bibelots, et certains accessoires qu’il porte à la ceinture ne sont pas de confection Native. Un poinçon, notamment, a été fabriqué par les renaigse : seuls eux maîtrisent l’acier de cette façon.

Odran a l’air contemplatif quand Elatha évoque Adamo. Ses cheveux longs ramenés en tresses sont secs. Il n’a pas dû sortir aujourd’hui.

- Entre.

Propose Odran en faisant signe à Elatha de le suivre à l’intérieur. La maison est typique : ronde, un foyer en son centre dont la fumée s’évacue par le conduit ménagé au sommet du dôme. La décoration, en revanche, est plus déplacée. Odran a notamment une petite pile de ce que les renaigse appellent « pièces », les mêmes que l’on voit sur les étendards des lugeid blau.

Odran a l’air de vivre seul. Il n’y a qu’un lit dans la grande et unique pièce.

Il invite Elatha à s’assoir et lui propose une infusion, quelque chose de chaud pour sa peine. Son voyage n’a pas dû être sans heurts vu le temps, c’est tout ce que le jeune homme remarque. Au début, Odran ne dit rien d’Adamo et se contente d’écouter les questions d’Elatha tandis qu’il remplit deux gobelets d’herbes odorantes et qu’il les recouvre d’eau.

Finalement, il vient se poser en tailleur face à la doneigad. Une lampe, le genre qu’utilise les renaigse avec une mèche qu’on enflamme, est pendu au plafond près de l’âtre à la place des éclairages traditionnels des Natifs.

Odran trempe d’abord les lèvres dans l’infusion fumante avant d’enfin prendre la parole :

- La famille d’Adamo est importante chez les étrangers.

Des gens importants – des gens qui ont des moyens – voilà un concept souvent compliqué à saisir pour les Natifs. Cela ne semble pas être le cas d’Odran.

- Ça fait des mois qu’il nous rend visite. Il est inoffensif. Il aime écouter les histoires même quand il n’en comprend rien.

Il n’y a pas tellement d’affection dans la voix d’Odran pour autant. Il parle d’un ton doux.

- Il n’apporte rien au village. Pas de cadeaux. Pas de quoi échanger. C’est utile, aussi. Sa famille aurait peut-être fini par être intéressée par commercer, elle. Il fallait encore un peu de temps…

Nouvelle gorgée. Odran plonge ses yeux dans ceux d’Elatha.

- Adamo ne cherchait rien. Il se cherchait lui-même. Il avait plus de passion pour nous qu’il n’en avait pour les siens. Je l’ai vu il y a une semaine. Il était comme d’habitude.

Odran expire.

- Je crois que quelqu’un l’a emmené, doneigad. Quelqu’un du village. On lui a joué un mauvais tour et on lui a donné un faux-espoir : celui d’être intégré au clan. Adamo est allé chercher Bedri. Je ne sais pas où on lui a dit qu’il pourrait le trouver.

Bedri. Pour tout doneigad, pour tout Natif, ce nom est mystique. La protection de ce lieu sacré a donné toute sa gloire au clan de Vígnámrí… Et la perte de son emplacement n’a été que le signe avant-coureur de sa déchéance.

Odran semble ennuyé de la cruauté de celui ou celle qui s’est joué d’Adamo. Mais s’il n’en a pas fait son affaire lui-même, c’est que quelque chose doit l’en empêcher. Ou qu’il n’aime pas entrer en conflit avec les membres de son clan.




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Odran me fit entrer dans sa maison, qui aurait put être tout à fait simple et banale, si ce n’est les nombreux objets qui me sautèrent aux yeux. Tant d’objets de renaigse… Je ressentais de la curiosité plus que de la méfiance ou du dégoût, pourtant je pouvais comprendre pourquoi Odran n’était sans doute pas pris au sérieux par les autres personnes de son clan. Peut être qu’ils pensaient qu’il devenait trop comme eux, et d’où le fait qu’ils ne voulaient pas l’aider à retrouver celui qui aurait pu le mener « sur la mauvaise voie ».

Il m’invita à prendre place, préparant une infusion tout en m’expliquant la situation. Je l’écoutais, alors qu’il mettait l’emphase sur l’importance de la famille du disparu. Est-ce que cet Adamo était le fils d’un des mal des renaigses ? Mais une fois de plus, ce qui est important pour ces étrangers ne l’est pas forcément pour nous, mais cela semblait tenir à cœur à Odran. Craignait il quelque chose de leur part, une sorte de vengeance ? Il continuait de parler, expliquant qu’Adamo venait régulièrement dans le village, curieux de nos histoires et coutumes. Mais il ne semblait pas intégrer véritablement ceux-ci, comme le commente calmement Odran. Il était intéressant de voir qu’il ne lui en voulait pas pour cela.

Pourtant, quelque chose d’assez étrange dans ses paroles suivantes me fit réfléchir. Il ne venait pas avec des cadeaux ni de quoi commercer, pourtant Odran semblait avoir l’espoir que cela aurait pu arriver un jour. Souhaitait il faire venir du commerce avec lui, avec les renaigse ? Cela pourrait expliquer la présence d’autant objets d’étrangers chez lui, mais si cela ne venait pas d’Adamo, de qui alors ? Je me demandais alors si Odran ne regrettait la disparition d’Adamo que parce qu’elle lui enlevait la relation naissante avec sa famille avec laquelle il souhaitait commercer. Je me rappelais de lui poser la question plus tard, quand il aura fini son histoire. Quoi qu’il en soit Adamo n’était intéressé que par notre culture, souhaitant semble t’il s’intégrer, et il était encore là il y a une semaine. Je prenais une gorgée de l’infusion, pensive…

Il soupira, disant qu’Adamo avait été trompé sans doute par des gens du village, amené à un endroit où il n’aurait jamais du aller : Bedri. Je frémissais légèrement, n’aimant pas ce que j’entendais. Cet endroit sacré, la tombe du premier Nadaig était un endroit perdu pour la plupart des natifs. On ne savait pas exactement où cette tombe se situait, du moins si l’on ne savait pas où chercher. Odran semblait anxieux, et son impuissance était palpable. Pourtant, quelque chose me troublait. Je prenais enfin la parole.

"Je comprends, il se peut que certains aient décidés de se jouer de lui. S’ils l’ont conduit à un tel lieu sacré, pour se moquer de lui et le perdre, ce n’est pas digne d’eux. Mais pourquoi l’envoyer dans l’un de nos sites les plus sacrés ? Votre doneigad n’aurait sans doute jamais donné son aval pour une telle chose, ce n’est pas respecter en ol mil fricthimen ni nos ancêtres…. "

Même si ma voix ne s’était pas élevée plus que d’habitude, il était évident à mon ton que j’étais complètement en désaccord avec un tel comportement, et désapprouvais totalement une action de cette nature qui aurait pu mettre en danger un de nos lieux sacré. Je lui jetais un regard significatif, plus perçant et profond.

"Mais je m’interroge… tu dis qu’il n’est jamais venu avec des cadeaux, mais… comment as-tu obtenus autant de choses des renaigse ? Je suis curieuse, car je pensais qu’ils ne venaient pas commercer par ici. Est-ce que les autres du village le savent ? Est-ce pour cela que tu n’as pas pu en référer à ton doneidag, parce les autres du village seraient contre toi ? Et aurais tu une idée de qui aurait pu vouloir le perdre s’il était inoffensif ? "

J’avais beaucoup de questions, mais elles étaient toutes liées. Il était difficile de véritablement les séparer, du moins de mon point de vue. Le fait qu’il ait autant de produits des renaigses pouvait le défavoriser auprès des autres de son clan, voir de son doneigad. Ce qui expliquerait que personne ne l’écoutait vraiment à sa demande…

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Une piste
- Ils ne l’y ont pas envoyé. Ils lui ont fait croire qu’il s’y rendait. Ils ne savent pas où Didri se trouve. Personne ne sait.

Explique Odran. La conclusion semble l’ennuyer.

- Adamo a entendu des histoires sur Didri. Quelqu’un lui aura dit que Didri était en réalité caché je ne sais où et il y sera allé pour se prouver à nous. Cela ne veut pas dire que l'emplacement a réellement été découvert. C'est une ruse. La dernière fois que j'ai vu Adamo, il était persuadé d’avoir une piste. Quelqu’un a nourri cette idée et l’a fait grandir.

Le jeune homme parle sans se départir d’un flegme qui ne fait pas son âge. Il a le regard d’un renard malicieux, perçant et attentif, et sa voix est chaude, pleine de miel. Beaucoup de Natifs attribueraient ces caractéristiques à des traits négatifs mais le Màl de Vignmari est considéré par certains comme un « serpent » aussi peut-être ne faut-il pas s’étonner que ces facettes de la personnalité d’Odran ne lui valent pas trop de réprobation ?

Il répond d’ailleurs à la question d’Elatha :

- Les doneigada du clan ne doivent pas être de ce mauvais coup. Ils sont trop sages pour ces enfantillages. Quant à moi, j’ai déjà vu la ville des renaigse. Une fois. Le Màl a le souhait d’établir une bonne entente avec eux. Nous y arriverons.

Odran a un bref sourire.

- La doneigad qui conseille notre Màl est âgée. Peut-être est-elle sur le point de se lier au dieu aux milles visages. Je ne sais. Mais elle passe peu de temps au village, davantage dans les collines. Les autres… Nous n’avons pas autant de doneigada que chez toi, Elatha.

Wenshaveye en compte effectivement un nombre anormalement important là où Vignamri est davantage connu pour ses artisans.

- Un groupe de chasseurs a éveillé mes soupçons. Je ne veux pas les accuser devant le Màl car je veux leur donner la chance de faire amende honorable. Mais ils ne me parleront pas.

Il scrute Elatha comme pour dire « à toi, en revanche… ».



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J'écoutais Odran, et peu à peu les pièces du puzzle s'assemblaient. Sans doute qu'Adamo pensait qu'en retrouvant l'emplacement perdu de Didri il obtiendrait la confiance du village et serait donc intégré parmi eux. Qu'une telle folie n'ai pas été empêché, ou pire encouragée par des personnes de ce village est une chose indigne. Une plaisanterie de mauvais goût.

Mais il y avait deux choses pour lesquelles je m'interrogeais. La première était le comportement d'Odran. Il semblait au final plus s'inquiéter de la relation avec les renaigses pour faire du commerce que le véritable bien être d'Adamo. Sans doute n'est il pas celui qui a poussé le renaigse sur la mauvaise piste, mais je me demandais s'il n'avait pas nourri ses espoirs d'intégrer le clan dans le seul objectif d'avoir une bonne relation et être privilégié pour faire du commerce. Ses intentions ne semblent pas aussi pure qu'il a l'air de faire croire.

La deuxième chose qui m'interpellait était ce groupe de chasseur. Qu'est ce qui pourrait les pousser à vouloir jouer ce mauvais tour, qui sans aucun doute ne pouvait que mal finir ? Si leur Mal avait des intentions de rapprochement avec les renaigse, pourquoi les chasseurs ont agit ainsi ? Ou alors, ils font parti de ceux qui sont contre ce rapprochement et ont fait exprès de perdre Adamo, par ressentiment contre la décision de leur Mal ? Cela pouvait expliquer également pourquoi Odran ne souhaitait pas remonter la chose auprès de leur chef. De peur d'avoir ensuite les chasseurs sur le dos, ou bien de scinder le village en deux. Ou alors... parce qu'il craint que cette perte ne retombe sur lui et donc qu'il ne soit plus autorisé à faire commerce avec les renaigse.

Il y avait tant de possibilité, mais pour l'heure le plus important était de retrouver Adamo, mort ou vif. Je connaissais les Ludeig blau, et ils peuvent être rancuniers. Ils sont des rares à ne pas ouvertement vouloir nous affronter, restant au pire neutre et au mieux aimable. Il fallait donc que je prenne les choses en main, car cela pourrait aussi se retourner contre Wenshaveye, étant juste à côté de la grande ville de ces renaigse. J'hochais de la tête une fois qu'Odran eut fini de parler, rassemblant mes questions.

"Je vois... Je peux aller interroger ces chasseurs et essayer de savoir ce qu'ils lui ont dit. Peux tu me dire qui c'est et où je peux les trouver ? Egalement tu as parlé cependant d'une piste qu'Adamo aurait trouvé, t'en a t'il parlé ? "

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Odran opine calmement du chef.

- Ils s’appellent Lugda et Afon. Ils doivent être affairés. Ils préparent nos offrandes pour la Grande Chasse. Lugda veut être nommée Andrig blanc. Tu les trouveras dans la cabane des chasseurs.

Le bâtiment est probablement un peu à l’écart du village, celui d’Elatha a un bâtiment similaire : comme on y dépèce la viande, que les restes et le sang peuvent attirer l’attention de prédateurs – sans parler de l’odeur – ce genre de construction est en marge des habitations, semi-ouverte mais suffisamment abritée pour qu’on puisse travailler un jour aussi pluvieux.

- Merci.

Ajoute Odran. A la question d’Elatha il a une brève moue, contemplative, un peu peinée.

- Non. Il était toujours très agité, très enthousiaste. Il voulait me réserver une surprise, je crois. Les chasseurs en sauront davantage.

Malgré tout, Odran marque une pause le temps de réfléchir – probablement aux derniers moments passés en compagnie d’Adamo.

- Il devait croire que ce ne serait pas très long ou très loin. Il ne voulait pas prendre beaucoup de vivres. J’ai dû l’en convaincre.

Il prend une ample gorgée de sa boisson et souffle doucement sur la vapeur qui s’en échappe avant de fixer Elatha.

- Pour cela, j’ai bon espoir qu’il soit encore en vie.

Quand le doneigad n’aura plus de questions, Odran la raccompagnera à la porte. Dehors, l’averse s’est intensifiée. Il lui désignera la direction du bâtiment où on entrepose le gibier.



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J'écoutais avec attention Odran, qui me donna des informations assez substantielles. Il avait deux suspects, dont l'un semblait être un bon chasseur et avoir de l'ambition. Sans quoi, il ne penserait pas à être élu Andrig blanc pour la Grande Chasse. Est ce qu'Adamo aurait perturbé sans le vouloir leurs préparations, ce qui aurait motivé ces chasseurs à le faire partir pour avoir la paix ? Quoi qu'il en soit, je n'en saurais pas plus sans les interroger moi-même. La Grande Chasse est importante, et en tant que Doneigad peut être que je pourrais utiliser cela à mon avantage s'ils ne veulent pas tout me dire. Si un doneigad donne une raison suffisante pour qu'un chasseur ne soit pas sélectionné comme andrig blanc, il ne pourra rien faire.

Odran m'apprit qu'Adamo avait voulu lui faire une "surprise", et ne lui avait donc pas parlé de ce qu'il allait apporter. Mais il semblait plein de bonnes intentions, même s'il n'avait pas l'air d'avoir conscience du danger. Si Odran lui a fourni des vivres, peut être qu'il est encore en vie. En tout cas, il n'y avait rien ici que je pouvais apprendre de plus. Tout en l'écoutant j'avais bu un peu de son infusion, mais prenais congé sans avoir tout terminé. Pas le temps pour cela.

"Je te remercie pour toutes ces informations, Odran. Je vais aller voir ces chasseurs et essayer d'en savoir plus. En attendant reste aux aguets de son retour, peut être qu'il reviendra entre temps. Kwa awalem seg."

Je me levais, et Odran me raccompagna à la porte de sa hutte tout en m'indiquant le chemin à suivre pour trouver la hutte des chasseurs. Je le saluais une dernière fois et m'en allait. Ce n'était pas la première fois que je venais dans ce village, rendant de temps en temps visite à ma cousine Freyja. Je savais où se trouvait cette hutte et n'eu pas grand mal à la retrouver. De toute façon, il suffit de suivre l'odeur et les mouches. J'arrivais près de la hutte, et vis plusieurs personnes qui semblaient s'afférer autour. M'approchant tranquillement, je les interpellais d'une voix calme et douce.

"Beurd tír to mad. Je cherche Lugda et Afon, vous pouvez me dire où ils se trouvent ?"

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Lugda & Afon
Odran salue Elatha de façon rituelle avant de refermer le voile de sa demeure. Au-dehors, Elatha peut se glisser parmi une pluie drue jusqu’à l’atelier des chasseurs. Deux équarrissent des cerfs pendant qu’un troisième empile leurs bois dans deux caisses, en les différenciant apparemment grâce à leur taille et leur qualité. C’est le dernier chasseur qui s’intéresse à Elatha quand elle approche. A sa demande, il lui répond :

- Beurd tír to mad. Ils sont au fond.

Avant de reprendre sa tâche.

Effectivement, Elatha pourra trouver deux jeunes gens à l’intérieur du pavillon de chasse. L’une est affairée à tailler une pointe de lance quand l’autre est penché sur la carcasse d’un carillon en os qu’il s’échine à assembler. Les deux bavardent en travaillant, au sujet de la grande chasse, visiblement. La jeune femme se moque d’un chasseur venu de Vigsoneigad dont elle a d’ailleurs repoussé les avances il y a peu, et à qui elle a hâte de démontrer son talent. L’autre la relance en affirmant que le chasseur qu’ils évoquent reproche toujours à un mauvais vent de lui faire rater ses cibles.

Il y a une femme plus âgée, une tanneuse manifestement, qui travaille aussi sur une peau dans le pavillon. Le vent s’engouffre à l’intérieur, parfois chargé d’un peu d’humidité. Il fait trembler le feu de tourbe que les chasseurs ont allumé.

La femme âgée salue poliment Elatha sans s’arrêter de chômer pour autant. Quant aux deux jeunes gens, ils ne semblent pas la remarquer.




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La pluie tombait avec plus d'ardeur sur ma capuche, et je fus bien aise que l'on indique que les personnes que je recherchais se trouvaient dans la hutte. Je remerciais le chasseur avec un sourire et rentrais dans la hutte à l'abri de la pluie. Il y avait deux jeunes gens qui étaient en pleine préparation, discutant joyeusement. Ils ne m'avaient pas remarqué, mais la vieille femme au fond elle m'avait vu. Elle me salua sans rien dire, et je répondis à son salut en inclinant légèrement la tête.

Je me rapprochais doucement des deux jeunes gens. Les carillons que l'un manipulait ainsi que le sujet de leur conversation confirma bien les dires d'Odran. A parler ainsi de la grande chasse et à faire les préparatifs, ils devaient bien être Lugda et Afon. Ils ne m'avaient toujours pas remarqué, sans doute immergés dans leurs rêves et leur discussion. D'une voix douce mais claire je les interpellais, ou plutôt les saluais.

"Beurd tír to mad. Est ce que vous êtes Lugda et Afon ?"

Mes cornes de bois ainsi que mes vêtements de Doneigad devraient leur donner des indices sur ce que j'étais. Mais autant par politesse que pour

"Mes excuses de vous déranger pendant votre préparation pour la Grande Chasse. Je suis Elatha, fille d'Aelwenn, fille de Maë et Doneigad de Wenshaveye. J'aurais besoin de vous parler en privé, si vous pouvez me donner un peu de votre temps. Cela ne sera pas long."

Nous n'étions pas seuls dans cette hutte, et je ne connaissais pas le point de vue de la vieille femme. Peut être que les jeunes gens n'accepteront pas de me parler en sa présence, aussi j'essayais tranquillement de pouvoir leur parler seul à seul. Je n'avais pas l'air belliqueuse pour autant. Je leur souriais tranquillement, posant sur eux un regards bienveillant qui ne laissait pas croire le moins du monde que j'allais les interroger ou les sermonner. Il ne restait plus qu'à espérer qu'ils allaient accepter, sans quoi je serais obligée d'utiliser d'autres moyens de persuasions. Enfin, nous verrons bien.

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- Beurd tír to mad.

Lance le jeune homme. La jeune femme se contente d’un signe de la tête pour saluer Elatha alors qu’elle la détaille avec une certaine curiosité.

- Je suis Lugda et lui c’est Afon.

Fait la jeune femme en désignant son comparse qui sourit. Elle poursuit :

- Qu’est ce que vous voulez ?

Elle demande. Visiblement, la jeune femme semble sceptique, surtout face à une doneigad d’un autre clan. Afon souffle par le nez, amusé.

- Vous voulez qu’on aille où ? Il pleut à verse dehors.

Lui ne semble pas du tout incommodé par la présence d’une autre personne dans le pavillon de chasse. C’est une membre de son clan, il doit mal cerner ce dont on ne peut pas parler devant elle.

- On a beaucoup de travail, ce serait moche de l’abandonner si ce n’est pas très important.

Explique Lugda qui n’a d’ailleurs pas lâché l’outil avec lequel elle taille l’obsidienne de la pointe de sa lance. C’est un beau minéral, elle doit être allée vers les montagnes pour en trouver d’une telle qualité. Elle doit probablement vouloir se montrer sous son meilleur jour durant la Grande Chasse, et avoir l’équipement le plus beau et le plus neuf.

Les carillons d’os d’Afon sont souvent utilisés par les chasseurs parce que leur bruit dans le vent repousse certaines proies et délimitent des chemins. Ils balisent celui de la Grande Chasse, traditionnellement. Soit il compte l’utiliser ici, soit il s’agit d’une offrande qu’il fera au village de la Chasse.




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Quelques peu désinvoltes et n'ayant nullement envie de se mouiller le moins du monde, je reconnaissais là l'arrogance des chasseurs à mesure que la Grande Chasse arrivait. Certes ils ne me devaient aucune déférence, mais leur façon cavalière de mettre de côté ma requête sans même l'écouter pour leurs préparations était un tantinet impoli. Cependant je souriais avec douceur, gardant pour moi mon esprit légèrement piqué et faisant preuve de patience.

"Je comprends, vous semblez très investit dans la préparation de la Grande Chasse. Mais c'est important en effet, car cela pourrait se transformer en problème pour le clan... "

Je prenais une expression légèrement peinée, ou plutôt ennuyée. Mais les mots qui suivirent furent bien plus doux que du miel.

"C'est au sujet du renaigse qui a disparut et dont la famille est à sa recherche. Il semble que vous pourriez avoir des informations sur l'endroit où il a put aller. Vous êtes des chasseurs que l'on m'a dit doués, sans nul doute que votre oeil acéré a pu remarquer certaines choses, ou votre écoute de la forêt a pu entendre ce qui aurait pu échapper à d'autres. Votre aide serait précieuse, et je suis sûre que voter Mal en serait reconnaissant."

Ils avaient l'air d'avoir une haute estime de leur capacités, et sans nul doute que les pousser à montrer qu'ils sont meilleurs que les autres pourrait les faire parler un peu. Je n'avais pas vraiment envie d'utiliser la menace de parler de leur faute à leur Mal, et essayais au contraire de tourner la chose à leur avantage. Après tout dans ce que je disais, je ne les accusais nullement d'avoir fait perdre sciemment Adamo. Par contre, qu'ils soient vus comme de potentiels sauveurs ou bien pisteurs de choix pourrait les intéresser. Enfin, il faut espérer.

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La stratégie d’Elatha semble bien fonctionner. Elle a visiblement tapé juste. Afon se rengorge presque à ses compliments. Lugda se contente d’un sourire. Cela la flatte, mais elle est davantage gardée que son comparse et à la mention d’Adamo elle scrute Elatha avec un peu plus d’acuité. Elle n’a cependant pas le temps de dire quelque chose parce qu’Afon répond tout de suite à la doneigad :

- Oh, je pense qu’il doit être parti vers les plaines… Il y a un détroit rocheux, notamment, avec des tas de grottes. C’est facile de s’y perdre.

Lugda sursaute presque à la façon dont Afon dit cela, tout sourire. Elle lui lance un regard choqué et il lui souffle « quoi » alors qu’elle hausse les sourcils d’un air impérieux. Il argue, à mi-voix :

- L’étranger a dû comprendre sa leçon ! Ça fait des jours qu’il est parti !
- Quand même…


Répond Lugda, un rien agacée, sur le même ton. Elle reporte son attention sur Elatha pour lui demander à haute voix :

- C’est notre Màl qui demande après lui ?

Pour être à nouveau interrompue par Afon :

- On peut pas vraiment vous conduire jusque-là, on a beaucoup à faire mais… Je peux vous montrer la direction !

Lugda décoche une nouvelle œillade à son ami qui semble dire « sérieusement ? ». Renfrognée, elle secoue la tête et se remet à s’occuper de sa lance.

L’autre femme dans le pavillon de chasse n’a pas interrompu la conversation. Elle continue sa tâche, sourde à ce qui se passe autour d’elle. Il est évident qu’elle a tout entendu, peut-être a-t-elle ses raisons de choisir de ne pas s’en mêler.



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Ma flatterie semblait avoir payée. Le jeune chasseur s'était rengorgé, parlant bien plus facilement que je n'aurais cru l'imagine. Lugda semblait moins d'accord, mais elle ne l'empêchait pas non plus de parler. J'en apprenais bien plus que je n'aurais pu espérer, et feignais d'être surprise et épatée par ce qu'il pouvait me dire.

"Ho, vraiment ? Vous avez sans doute raison, c'est bien pensé."

Je connaissais ce coin des grottes, pour y avoir été plus jeune avec Freyja. Bien sûr nous n'étions jamais allés trop loin car cela restait dangereux, mais c'était une piste. Le jeune garçon continuait de parler, et il finit par se trahir. Ainsi, le fait de donner une leçon au renaigse montrait bien qu'il devait y être pour quelque chose dans l'histoire. Ou du moins il savait ce qui avait été fait. Je ne le reprenais pas de suite sur la question, attendant qu'il ait terminé. Il me proposa de me montrer le chemin, chose à laquelle je lui souriais avec gratitude. Mais ce qui me fit sortir surtout de ma simple écoute vu la question de la jeune chasseuse. Pensait elle que j'étais envoyée par le Mal ? Là était le piège, sans doute. Pensive, je répondis dans un premier temps évasivement.

"Non, mais cela ne saurait tarder..."

Puis ayant l'air ennuyée, ou plutôt inquiète, je continuais.

"Pour tout vous dire, je suis la cousine de Freyja et je suis venue ici pour la voir. Mais quand j'ai entendu ce qu'il s'est passé avec ce renaigse je n'ai pas pu m'empêcher de m'inquiéter. A Wenshaveye je suis en contact avec les lugeid blau, j'ai pu les observer et je sais qu'ils peuvent croire facilement qu'on s'en ait pris à l'un deux s'ils s'approchent trop de nos villages et disparaissent."

Il y avait autant de vérité que d'exagération dans ce que je disais. J'évitais d'être trop précise sur ma relation avec les renaigse, et préférais mettre l'accent sur quelque chose qu'ils pourraient plus facilement entendre. Comme voir le mauvais côté des renaigse.

"Ils sont rancunier, et je m'inquiète de ce qu'ils pourraient vouloir faire au village s'ils apprennent ce qui est arrivé au renaigse. Je n'ai pas envie qu'il arrive quelque chose à ma famille ici. Il vient d'un clan puissant, et nul doute qu'ils voudront savoir ce qui lui est arrivé. De plus je sais que votre Mal cherche à faire commerce avec les renaigse, cela pourrait compliquer la tâche."

Ce n'était pas quelque chose de secret, Freyja m'en avait parlé et les artisans du village étaient au courant. Tous n'étaient pas forcément de cet avis, mais le Mal reste le Mal du village. Même si les chasseurs ne sont pas vraiment d'accord avec lui ils doivent le suivre. Et bien se faire voir de son Mal n'est jamais une mauvaise chose. Aussi, je continuais sur une note plus optimiste.

"Mais si l'on retrouve le renaigse disparut, ou du moins son corps, nous pourrons apaiser alors sa famille et protéger le village. Ils pourraient même en être reconnaissant et vouloir faire affaire avec vous. Votre Mal en serait heureux."

Heureux, et peut être aussi reconnaissant envers les chasseurs. Cela ne les aidera peut être pas directement pour la Grande Chasse, mais peut être que le Mal pourrait les aider à avoir de meilleurs matériaux ou objets des artisans ? qui sait... En tout cas venait à présent le point sur la "leçon" qu'Adamo semblait avoir reçu. N'accusant nullement le chasseur, je tournais la question d'une façon qui semblait me faire prendre son parti. Toujours de façon inquiète et concernée, après tout il faut aussi que je joue mon rôle de doneigad, j'essayais d'en savoir plus sur la raison pour laquelle certaines personnes avaient voulu s'en prendre au renaigse.

"Mais vous dites qu'il a sans doute appris sa leçon... Est ce qu'il a fait quelque chose de mal ici ? Il n'a pas respecté nos coutumes ou nos rituels ? C'est inquiétant..."


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- Freyja… Elle était chasseresse, non ?

Hasarde Afon, tout content qu’on trouvé qu’une de ses idées soit « bien pensée ». Ludga lui décoche un regard venimeux. Elle semble un peu plus âgée que lui, et c’est elle qu’Odran a évoqué comme prétendante à la Grande Chasse. Peut-être des deux est-elle la chasseresse la plus douée ? Ou simplement celle avec assez de tempérament pour se faire voir ainsi. Afon semble en tout cas heureux de l’attention qu’on lui porte soudain, plus ouvert en apprenant qu’Elatha a une parenté dans le clan. Lugda reste renfermée.

Le jeune homme ouvre des yeux étonnés et naïfs à la façon dont la doneigad décrit d’éventuelles représailles. Il commençait à articuler « vraiment ? » quand Ludga lui coupe la parole.

- Vos yeux jaunes et les nôtres ne doivent pas se ressembler. L’étranger qui nous tournait autour était très sot. Il avait du mal à savoir quelle chaussure allait dans quel pied.

Elle a un bref rictus.

- Vous croyez vraiment que les étrangers vont venir nous chercher querelle jusqu’ici ? Ils pataugent dans toute la boue qu’ils ont crée en faisant des trous partout et en coupant les arbres. Ils ne feraient pas de très bons guerriers. Une pluie, et les voilà tout embourbés.

Lugda a dû voir Nouvelle-Sérène, au moins de loin, pour parler ainsi car il y a un fond de vérité dans la description de la plaine mise à nue où l’eau n’est plus retenue par rien, qui se transforme en véritable marre de glaise une fois l’automne venu. Elatha aura eu tout loisir de voir le fleuve changer de couleur face à l’afflux de boue, l’eau devenue bien plus trouble, durant cette période.

Afon, lui, semble effrayé de façon disproportionnée face aux propos d’Elatha. Il s’est presque tassé sur lui-même.

- Ils ont des bâtons qui crachent du feu…

Il souffle à sa comparse qui réplique.

- Et alors ? Ils ne peuvent pas nous toucher si on se cache. Et puis ce sont les lions qui en transportent partout avec eux…

Ils ne disent rien au sujet de leur Màl, car aussi jeunes et rebelles qu’ils puissent sembler, il ne leur viendrait probablement pas à l’esprit de salir le nom de leur roi. Ludga se contente de renifler, et Afon d’opiner un rien du chef. Il semble un peu ailleurs maintenant, probablement à imaginer d’horribles répercussions : il ne doit pas avoir fréquenté beaucoup de renaigse, ou seulement les pires. Ou peut-être a-t-il entendu des histoires peu flatteuses à leur sujet.

- L’étranger ne faisait que parler et parler. Il n’agissait pas. Il promettait sans jamais donner.

Explique Lugda.

- Ce n’est pas très différent d’un mensonge.

Elle ajoute – mentir, briser sa parole, voilà des choses terribles chez les Natifs.

- Qu’il soit parti essayer de se prouver utile ne lui fera pas de mal. Ni à lui, ni au clan. On ne l’a plus dans les pattes.

Elle achève, occupée par sa lance plutôt que par Elatha qu’elle ne regarde même plus.



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Le jeune homme semblait prendre très au sérieux la menace potentielle des renaigse contre le clan, mais la jeune femme beaucoup moins. Selon elle il n'y avait pas vraiment de risque. Adamo était un sot, les renaigse du coin s'embourbaient et de toute façon les bâtons qui crachaient du feu appartenaient aux layons, qui ne sont pas ici. Pire, ils pensaient que sinon il suffirait de se cacher. N'avaient il pas conscience des conséquences ? Comme si tout leur village pouvait se cacher. Et si les coupables partaient se cacher, il y avait de fortes chances que les renaigse fasse vengeance sur les villageois ici. Certes j'avais utilisé Freyja comme une excuse, mais à l'idée d'une telle désinvolture de leur part me faisait craindre que les relations ne pouvaient que s'envenimer. Je rétorquais donc, toujours d'une voix calme mais sans sourire, autant l'histoire du passé que le possible futur.

"Les Yeux Jaunes peut être, mais pas les Dos de Fer. Ils savent se battre. Et si le clan du renaigse est aussi puissant qu'on le dit, ils pourraient braver la boue pour venir le retrouver. Votre clan a été par le passé assez éprouvé par ces renaigse qui venaient vous chercher querelle ou vous kidnapper après tout... Je ne veux pas voir ma cousine être an danger, ou être obligée de se cacher. Pas si je peux l'éviter. "

Par la suite, je fus un peu étonnée par le fait qu'ils disaient que le renaigse avait fait des promesses, et la jeune femme cachait à peine le fait qu'il avait été envoyé dans une quête factice juste pour se débarrasser de lui. Je fronçais des sourcils.

"Il promettait ? Quoi donc ? Je comprends que cela peut être un mensonge mais... n'est ce pas la même chose si quelqu'un du clan l'a envoyé sur une fausse piste pour faire ses preuves ? Il n'y a pas d'honneur à cela, surtout si l'on sait que c'est un idiot qui n'a aucune chance de survivre seul."

J'étais déçue de leur comportement, digne d'enfant impatients et vindicatifs que de chasseurs patients dignes de ce nom. Je n'allais pas leur rétorquer cela, car cela ne servirait à rien. Je n'étais pas leur doneigad et ils ne m'écouteront sans doute pas. Non, l'objectif était toujours de retrouver Adamo. Les réprimandes viendront dans un autre temps. Je retenais un soupire, restant calme et essayant de croiser les informations avec ce qu'Odran m'avait dit.

"S'il a fait des promesses, il devra répondre de ses actes. Raison de plus de le retrouver et de le rendre au sien, mort ou vif. Que pouvez-vous me dire d'autre à part les grottes ? Qu'était il parti chercher ?"

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- Pas besoin de nous le rappeler.
Grogne Lugda à la mention des enlèvements et de la déchéance de leur village.

- On a bon dos aussi ! Wenshaveye prend position sur rien depuis l’arrivée des étrangers ! Quand on est l’ennemis de personne, je sais pas si on peut être vraiment l’ami de quelqu’un…

Lance la chasseresse en secouant la tête. La neutralité du village d’Elatha ne semble pas lui plaire. Afon hausse les épaules à l’attention d’Elatha, comme résigné, comme s’il n’y avait pas grand-chose à faire au mauvais caractère de sa comparse.

Cette dernière ajoute tout de même après avoir soufflé sur la pointe de sa lance.

- Il promettait de nous connaître, de nous comprendre et de se montrer digne de nous. Il ne faisait que se mettre dans le pétrin – il promettait à la légère. On devait aller l’y chercher et des gens ont déjà été blessés en essayant de le secourir. C’est pour ça que tout le monde en a assez ! Personne ne veut plus lui courir après !

Lugda a-t-elle été de ceux qui ont fait les frais des frasques d’Adamo ? Ou quelqu’un qu’elle connaît ? Difficile à dire, elle semble en bonne santé, ses vêtements sont couvrants, à la mode de son peuple. On ne voit pas sa peau et on peut difficilement dire si elle est blessée là-dessous, ou a une cicatrice fraiche.

Cependant, aussi agaçant que soit ce comportement, la bravacherie fait partie des traits de certains renaigse. Certains qui, d’ailleurs, trouvent qu’il s’agit d’une vertu. Adamo n’a peut-être même pas fait exprès de se montrer pénible, peut-être voulait-il sincèrement bien faire.

Lugda ne répond pas à l’ultime question d’Elatha et c’est Afon qui soupire un rien et dit :

- Il était à la recherche d’un lieu très sacré pour nous… Il a questionné tout le village à ce sujet. Il a dû… avoir des raisons de croire qu’il pouvait se trouver dans ces grottes. Mais…

Lugda souffle à nouveau sur la pointe de sa lance. Fort.

- Il y a un Gardien dans les environs.

Conclue-t-elle à la place d’Afon qui lui semble un peu se ratatiner. Il finit par secouer la tête, comme pour s’ébrouer, et s’occupe les mains sur son carillon, mais le cœur n’y est plus.




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Je ne répondais pas à la pique lancée sur la neutralité de Wenshaveye, bien trop habituée à les entendre de loin ou bien à demi-mot. Cela ne me gênait pas, car je comprenais autant la frustration des uns et des autres que la position de mon clan. Je passais donc outre, écoutant plutôt les raisons qui avaient rendu Adamo persona non grata pour un certain nombre de personnes dans ce village. A les entendre, je ne pouvais que compatir et comprendre leur agacement.

"Je vois, c'est compréhensible..."

Les leurs avaient été blessés, et sans doute que le manque de prudence répété du renaigse les avait irrités. Cela n'excusait pas bien entendu la façon dont ils l'avaient envoyé à sa perte, mais cela rendait la situation logique et je compatissais. Cependant, une information me figea et me fit courir un frisson glacé dans mon dos. Un Nadaig dans la zone ? Pendant un court instant je m'offusquais en silence de la façon à peine cachée où ils avaient envoyés ce renaigse à une mort quasi certaine. Ils le savaient, et pourtant ils l'avaient envoyé là bas ? C'était à mes yeux autant qu'un meurtre, et je ressentais une nouvelle bouffée d'indignation à leur encontre. Pourtant, il y avait quelque chose de plus inquiétant qui supplanta cette impression. Si jamais le renaigse avait été tué par le nadaig et que les renaigses de sa famille l'apprenaient, ils pourraient vouloir chercher vengeance. Le Nadaig sont des êtres respectés, des doneigada qui se sont livrés à Tir Fradi pour ne faire qu'un avec. La perte de l'un d'entre eux est toujours une tragédie. En tant que doneigad, je ne pouvais que sentir mon coeur être blessé à l'idée de perdre un de nos gardiens alors que cela peut être évité.

"Un Nadaig ? C'est d'autant plus sérieux alors. Le renaigse pourrait être tué, mais ce qui m'inquiète le plus ce serait que des renaigses viennent pour se venger et tentent de tuer ce gardien."

Décidée et sentant que je n'obtiendrais pas grand chose de plus de leur part, je me résignais à prendre congé. Malgré leur culpabilité évidente dans l'affaire, je les remerciais tout de même de m'avoir répondu. Après tout, ils m'avaient donnés des informations importantes pour mieux comprendre ce qu'il s'était passé, que ce soit bon gré ou mal gré.

"Je vous remercie tous les deux pour ces informations. Je vais me lancer à sa recherche dès maintenant, et je n'oublierais pas de mentionner que vous m'avez aidé, quelle que soit l'issue."

Il ne me restait plus qu'à savoir s'il m'accompagnerait, et je pourrais ensuite me mettre en route. Qu'il pleuve ou non, les heures peuvent être cruciales et il vaut mieux ne plus perdre de temps.

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Les galeries
- Le gardien les tuera tous.

Rétorque Lugda avec une nonchalance qui indique que la perspective ne l’affole pas. Elle ne l’enchante pas non plus.

Afon, quant à lui, trotte derrière Elatha, comme convenu. Dehors, il continue de pleuvoir, le ciel est bas et gris, les arbres se courbent sous le vent venu de la mer. La bruine fouette le visage.

- C’est un mauvais temps pour pister.

Se désole Afon. Il est vrai qu’on voit difficilement entre les rideaux de goutte. Il est malgré tout possible d’avancer, de s’avancer dans les plaines. Afon désigne la direction à Elatha, lui indique que quand elle se trouvera dans un corridor de pierre, elle sera au bon endroit.

Il faut que la doneigad fasse le chemin dans la boue, et les hautes-herbes frappées par les bourrasques. Ce n’est pas une averse, c’est une véritable tempête qui couve. La plaine s’ouvre à elle, nue, et elle en son centre, au milieu du chaos déchainé par le Dieu aux milles visages.

Elatha doit marcher pendant une bonne heure, toujours dans la même direction, avant de trouver les affleurements de pierre qui forment effectivement comme deux murs de part et d’autre d’un chemin bordé de chiendent. On y est un peu à l’abris du vent, au moins.

C’est d’ailleurs ce qu’ont dû se dire un groupe d’ulgs qui dorment contre la roche. En plein jour, ils somnolent jusqu’à ce que le soleil se couche. Ils sont roulés en boule, serrés les uns contre les autres pour se protéger des éléments. La pluie donne l’avantage à Elatha qu’elle couvre le bruit de ses pas et son odeur, si elle se montre prudente.

Une fois les ulgs dépassés, elle sera face à différentes fentes dans la roche : les entrées de grottes, de taille variable, certaines si petites que seule une musaraigne pourrait s’y glisser, d’autres si immenses qu’un Nadaig aurait la place de s’y glisser.

De grottes, ou d’une grotte ? Si Elatha se rappelle s’être aventurée dans ces galeries avec sa cousine, elle sait que certains conduits correspondent, et qu’on peut sortir par un autre trou que celui par lequel on est entré. Un tunnel mène même de l’autre côté des falaises.

Mais si Elatha sait aussi quelque chose sur l’endroit c’est qu’il s’agit d’un vrai labyrinthe. On met en garde quiconque s’y aventure. Des chasseurs aguerris s’y sont déjà perdus et ont dépéri, faute de pouvoir trouver une sortie, dans la pénombre et l’humidité. Sans compter les dosantats qui sont nombreuses à avoir niché leurs colonies dans les parois du dédale.

Il n’y a nulle trace de l’empreinte d’un nadaig. En revanche, la doneigad peut apercevoir quelque chose de très curieux attaché autour d’une pierre sur le sol. Il s’agit d’un lacet, de confection renaigse, sans aucun doute possible. On pourrait croire au hasard s’il n’avait pas été noué avec un joli nœud, à présent trempé. Il est placé juste devant l’entrée la plus profondément enfoncée dans le corridor de pierre. Si on s’avance un peu dans la grotte, au bout d’une dizaine de minutes, on peut tomber sur un lacet similaire, pour peu qu’on ait pris de quoi s’éclairer car il fait noir comme dans un four. Si c’est bien Adamo qui a laissé ces lacets alors peut-être essayait-il de laisser une piste pour pouvoir retrouver son chemin. Les lacets semblent être là depuis quelques jours, au moins.

La hauteur de plafond de la grotte est heureusement assez ample pour permettre à Elatha de s’y mouvoir à loisir mais ce n’est peut-être pas une telle bénédiction que ça – si c’est assez grand pour elle, c’est assez grand pour d’autres habitants des lieux sombres. La doneigad peut repérer, dans la boue, des traces de vaileg.



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De nouveau, je ne répondais pas à Lugda. Le sang appelle le sang, et les renaigses sont du genre à ne pas entendre raison facilement. Je me laissais escorter par le jeune chasseur, qui lui au moins mettait un peu plus de volonté. Il continuait de pleuvoir des cordes, le vent s'étant même levé avec plus de force. Afon était sceptique sur la capacité à pister par ce temps là. Je ne répondais pas, préférant le laisser à ses conjectures pessimistes. Il avait peut être raison, mais au moins dans les grottes le vent et la pluie ont rarement droit de passage. Il peut donc rester des traces. Mon père était chasseur, et mon défunt promis l'avais été aussi. J'avais quelques notions de traque et d'observation, que mon apprentissage pour devenir doneigad et comprendre la nature avaient renforcés. Si le renaigse n'est pas du genre discret, il devrait rester des traces.

Afon m'indiqua le chemin à prendre, ce qu'il me décrivait me rappelant des souvenirs. Ce n'était pas à côté, mais je savais que je n'allais pas me perdre malgré le temps. Pour autant, je devais effectuer quelques préparations. Je remerciais Afon et le laissais partir, me détournant de la direction donnée pour retourner vers le centre du village. Là, rejoignant la hutte du doneigad du village, je le saluais et lui demandais si je pouvais prendre quelques objets pour un voyage dans la nature. Juste de quoi être "préparée", même si je n'expliquais pas où j'allais ni pourquoi j'y allais. Je prenais le stricte nécessaire, mais ce qui me paraissait important pour ma quête. Un pot contenant des lucioles pour s'éclairer dans la grotte, un peu de viande séchée, un onguent permettant d'arrêter les saignements et un autre pour empêcher que la plaie ne s'infecte. Je reprenais quelques bandages aussi, une corde et j'étais prête.

Je ressortais dans la pluie battante et le vent, m'armant de courage pour affronter le mauvais temps. Je prenais la direction des grottes, faisant fi de l'eau ruisselante sur ma cape et du froid qui essayait de me transpercer. A travers la plaine aux herbes hautes et aux petits trous de boues laissé par quelques andrigs, je prenais un rythme constant et faisait attention où je mettais les pieds pour ne pas m'enfoncer par inadvertance dans un talon de boue ou bien glisser. Le temps me paraissait long, bien long. Mais à travers le rideau de pluie et l'eau qui dégoulinait sur mon visage, j'aperçus enfin les fameux murs qui formaient un couloir. Cette vue me soulagea, car cela voulait dire que je n'étais plus bien loin des grottes. Et donc bientôt à l'abri de cette tempête. Mais je n'étais pas la seule à vouloir apprécier cet abri momentané, car un groupe d'ulg dormait contre son flanc, paisible. JE me figeais, les sondant légèrement avec mon lien. Ils n'avaient pas l'air de m'avoir repéré. La pluie battante et le vent étaient à mon avantage, masquant autant le bruit que mon odeur. Avec prudence, patience et précaution je leur passais à côté, mes pas se posant avec délicatesse sur la terre trempée et les quelques cailloux du chemin.

Les ayant enfin dépassé, je me retrouvais face à cette falaise trouée de multiples entrées, plus ou moins grandes. J'étais enfin arrivée. Ces grottes étaient connues dans la région, autant parce qu'elles pouvaient offrir de bonnes cachettes qu'elles étaient très dangereuses. Car si d'un côté en danger immédiat il y avait les bêtes sauvages qui y résidaient et qui se feraient un plaisir d'attaquer le moindre intrus, la complexité du réseau de grotte en faisait un vrai labyrinthe mortel. Se tromper de chemin, ne pas retrouver le sien et se retrouver bloqué était un vrai risque. Mais pour qui connait bien la région, certains tunnels pouvaient mener à la plage de l'autre côté. Je regardais les différentes entrées, mais mon attention fut attirée par la plus grande. Un nadaig pouvait facilement y passer. Je n'étais pas très heureuse à l'idée de le croiser. Même si je pourrais toujours utiliser mon lien avec l'île pour tenter de l'apaiser, il n'était pas le gardien avec lequel je m'étais lié, aussi le résultat pouvait être plus... aléatoire.

Je regardais le sol, à la recherche de traces récentes. La pluie facilitait un peu les choses en rendant le sol plus facilement imprégnable sous les pas, mais d'un autre côté trop d'eau formait des flaques et pouvait masquer les traces. Pourtant je ne voyais rien qui ressemblait à quelque chose d'aussi imposant qu'un nadaig, c'était déjà ça. Mais autre chose attira mon regard. Je m'approchais, voyant au niveau de l'entrée une pierre portant quelque chose de curieux. Un fil, ou plutôt un lacet enroulé et attaché en un noeud plus esthétique qu'efficace. Je ne reconnaissais pas le matériaux comme étant celui de l'île, sans doute que cela appartenait à Adamo. Etait ce un point de marquage pour se repérer, ou bien pour qu'on le retrouve ? L'idée qu'il soit encore vivant me vint à l'esprit une seconde, mais en me rappelant de quelles grottes il s'agissait, les chances étaient minces. Je regardais l'entrée profonde, poussant un soupire. Bon, quand faut y aller... Je m'accroupissais pour prendre un peu de terre entre mes mains, en badigeonnant ma cape, mon cou et mon visage. Même si la pluie avait effacé pour un temps mon odeur, une ne pleut pas à l'intérieur et celle-ci peut revenir bien vite. Je sortais ensuite le bocal de luciole, et en silence rentrait dans la grotte.

Sans piper un mot, faisant attention que mes pas soient les plus silencieux possible, il me fallut quelques minutes pour que mes yeux s'habituent à la pénombre. Les lucioles offraient une lumière moins forte que celle d'une torche, qui peut être ne m'éclairait pas plus qu'à un mètre autour de moi mais au moins alerterait moins les animaux aux alentours. Les dosentas surtout sont à se méfier. Mes yeux ne voyaient pas grand chose, mais mes oreilles entendaient les différents échos, reconnaissant de ça et de là quelques gouttes qui tombent, plus loin le chuintement du vent qui chantait à travers une fissure, ou bien les cliquetis caractéristiques des dosentas. J'arrivais même par moment à "entendre" si je passais dans une salle plus grande ou un plus petit couloir. L'odeur était importante, car les fientes de dosentas et les carcasses très odorantes préviennent bien en avance de la présence d'un groupe. Mes yeux eux restaient rivés sur le sol, à la recherche d'indice. Je marchais une dizaine de minutes, et trouvais un autre de ces petits noeud. Le renaigse était arrivé jusqu'ici, mais je me rendis compte que le noeud avait l'air plus vieux et sale. Cela faisait un moment qu'il était là, plusieurs jours sans doute. Mais pas de trace prouvant que le renaigse était vivant ou non.

Je continuais mon chemin, repérant à l'odeur la présence d'un groupe proche de dosentas. Utilisant alors mon lien pour essayer de les repérer plus précisément, j'arrivais à savoir dans quelle direction ils se trouvaient. Heureusement pour moi, ils avaient l'air d'être dans une salle annexe, et non pas sur le chemin qu'avait emprunté Adamo. Je continuais donc mon chemin, faisant toujours attention de faire le moins de bruit possible. Je repérais les autres noeuds d'Adamo, suivant al piste, mais me figeais soudainement en reconnaissant des traces au sol. Des empreintes aussi massives que celles des ulgs, mais à la forme légèrement plus fines. Vu où je me trouvais, connaitre leur propriétaire était facile. des Vailegs. Enfin au moins un, et l'empreinte était relativement récente. Par réflexe je rangeais aussitôt mon bocal de luciole pour ne plus émettre de lumière et attirer leur attention. Je restais immobile, entendant mon coeur battre plus vite. C'étai dangereux, vraiment. J'essayais de reprendre mon calme, et tentait en utilisant de nouveau le lien de repérer où se trouvait le vaileg. Enfin, en espérant qu'il n'y en ait qu'un seul, et pas sur ma route.

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Le vaileg
Les précautions d’Elatha lui servent car tandis qu’elle continue son chemin dans le noir et l’humidité, aucune créature tapie dans les ombres ne lui fond dessus. Des choses bougent autour d’elle, pourtant, de petits animaux, de simple chauve-souris… Certains passages sont si étroits qu’il faut se baisser et qu’on effleure la roche de son crâne, dérangeant ses habitants.

Elatha peut trouver encore plusieurs lacets. Le chemin est cependant long, et tortueux. Il faut revenir plusieurs fois sur ses pas après des culs-de-sac ou des intersections et les lacets sont à des moments tellement couverts de boue qu’ils sont difficiles à repérer, surtout quand il fait aussi sombre et qu’Elatha a dû se départir de son moyen d’éclairage.

Car des traces de vaileg, elle en verra encore pendant une trentaine de minutes. Cette partie de la grotte doit être la tanière d’un individu d’une belle taille.

Elatha peut sentir à ses pas que la pente s’incline. Elle descend dans les entrailles de la terre, comme Adamo l’a fait avant elle. Il n’a pas pris les chemins les plus aisés, il s’est faufilé comme il pouvait. Il ne doit pas être un homme de très grande taille ni très corpulent pour s’être glissé dans certains dédales. Elatha pourra également commencer à repérer des encoches dans la roche, des symboles qu’on a fait avec un morceau de craie ou de calcaire particulièrement poreux. Si elle les suit, elle arrivera à des croix, et il faudra faire demi-tours. A d’autres reprises, c’est au contraire le bon chemin, et Adamo y a mis là un lacet.

Il a dû tourner longtemps dans les grottes pour les marquer ainsi.

Les galeries qu’il a marquées positivement portent la trace très ancienne de peintures, presque entièrement recouvertes par les champignons et dévorés par le suintement de l’eau contre la roche. Ces peintures sont, sans aucun doute, natives. Impossible de les dater mais elles témoignent d’une présence dans ces grottes bien qu’Elatha n’en ait jamais entendu parler autrement que comme étant un endroit hostile.

Adamo a fait attention de ne pas mettre de craie sur les représentations déjà bien abimées. Il a semble-t-il gratté un peu la mousse à l’aide d’un outil qui devait être spécialisé, et passé quelque chose sur une partie d’une peinture, quelque chose qui sent assez fort et dont Elatha n’a aucune idée de la composition. En tout cas, cela a ravivé l’éclat en dessous, et elle a devant elle la représentation d’une trainée de lave, un témoignage de la colère du Dieu aux mille visages. Celui-ci semble représenté dans le magma, par des dizaines d’yeux qui flottent à sa surface, comme des sortes de spirales d’or et de noir. En-dessous de la peinture, il y a les reliefs d’un repas. De petit os de volaille, cuits si on en croit la façon dont ils s’effritent, ce n’est donc pas un animal qui les a consommés. Il reste un peu de chair attachée, et si un résident de la grotte ne s’est pas encore empressé de la dévorer, c’est peut-être qu’Adamo n’est pas passé par ici il y a si longtemps.

A marcher, on en perd la notion du temps. C’est probablement ce qu’Adamo a ressenti également. Son marquage témoigne d’une patience et d’un soin qui n’emprunte pas à l’irrespect dont on l’accusait, au contraire. Se dédier à un tel travail de fourmis dans des galeries hostiles semble indiquer une réelle fascination pour l’œuvre des Natifs.

Elatha peut aussi remarquer que le fait de toujours se glisser dans des passages étroits a l’avantage de ne jamais rencontrer de prédateurs : dosantats et vailegs sont trop larges pour suivre quiconque dans ces artères. Dans l’une d’elle, Elatha pourra noter une trace au sol qui indique que quelqu’un a dormi là. Il y a un peu de suie – il avait du feu avec lui.

Finalement, après cette découverte, la doneigad débouche sur un promontoire rocheux. La hauteur de plafond est assez impressionnante. Elle se trouve par-dessus le nid d’un animal, elle peut le sentir à la puanteur qui imprègne l’air. Ca sent la charogne et la mort. Quelque chose bouge par-dessous elle. Un rai de lumière, loin dans la voute de pierre, dispense une faible lueur sur la scène. L’animal en contrebas semble être le vaileg qui habite les lieux, et, aux bruits qu’il fait, il est en plein repas.Impossible de dire ce qu’il est en train de consommer, on aperçoit le reflet d’os blanchis ci et là sans pouvoir juger s’ils sont humains, à moins de s’approcher.

La piste d’Adamo continue pour peu qu’on poursuive son chemin sur la saillie rocheuse. Il y a des marquages plus loin. La roche s’effrite un peu et tombe dans le vide quand on marche, à cause de l’humidité, ce qui pourrait alerter le vaileg d’une présence.



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Le chemin, bien que sans lanterne de luciole, se passa sans trop d'encombre. Sentant autour de moi la présence de petite animaux non agressifs, je les laissais m'effleurer alors que j'arrivais comme une intruse. Une intruse silencieuse, qui doucement se fraye un chemin à tâtons à travers les galeries. Quelques passages étroits me rassuraient, vu que cela voulait dire que les prédateurs du coin auraient du mal à passer. Je gardais ces endroits en tête, au cas où je devrais fuir et en semer. On ne sait jamais après tout. Je continuais tout du long à trouver les marquages du renaigse, de plus en plus difficile à trouver d'ailleurs, qui pour passer par ces interstices n'était sans doute pas beaucoup plus épais que moi, ni très grand.

Adamo avait fait preuve d'ingéniosité dans ces passages. Véritable labyrinthe, il avait troqué son système de lacet par des marques claires tracées sur les murs. Il n'était pas difficile de les interpréter. Une croix pour un cul de sac, un lacet quand il faut continuer. Ma traversée continuait, passant parfois par des endroits de grottes plus larges laissant voir des empreintes de Valeig. Toujours sur le qui-vive, je faisais attention de bien écouter et d'être la plus silencieuse possible, même avec mon souffle. Le chemin s'enfonçait un peu plus dans la Terre, descendant doucement et devenant plus tortueux. Mais Adamo n'avait pas abandonné. Pour qu'il y ait autant d'indications, qui maintenant me servaient, il avait du passer beaucoup de temps. Il n'était après tout pas si empoté et inutile que ce que les autres avaient laissé croire, s'il avait survécu si longtemps.

Mieux encore, il avait réussi à gagner mon respect. A certains endroits, quand les passages étaient un peu plus larges, on pouvait voir sur les murs de traces de peintures. En m'approchant, je reconnaissais les traits et couleurs de nos propres fresques, bien qu'ici très abimées et recouvertes par les frasques du temps et de l'humidité. J'étais surprise. Des fresques, ici ? Personne n'en avait entendu parler. Ces grottes n'étaient après tout connues que pour être dangereuses et un passage vers la mer pour les chanceux. Mais ça... J'observais avec plus d'attention les endroits dégagés, qui semblaient récents. La couleur avait l'air un peu plus vive, comme si elle avait été nettoyée. Un léger film semblait la recouvrir, mais différent de l'eau ou de la résine. Cela semblait avoir protégé la peinture une fois dégagée. Est ce l'oeuvre d'Adamo ? Je regardais autour de moi, écoutant. Je n'entendais rien, ne sentais pas la présence de prédateur. Je prenais le risque de sortir ma lampe à luciole pour la poser au pied du mur à fresque, et remarquais alors les traces de quelques os. Un repas sans doute, mais pas d'un animal vu comment les os avaient été nettoyés. Cela avait l'air récent également. Etait ce Adamo ? L'espoir qu'il soit encore vivant sonna de nouveau dans mon esprit. Peut être, peut être bien...

Je reculais de quelques pas pour mieux admirer la scène dégagée par le renaigse, levant les yeux. La représentation montrait ce qui ressemblait à une trainée de lave, un témoignage de la colère du Dieu aux mille visages. Celui-ci semble représenté dans le magma, par des dizaines d’yeux qui flottent à sa surface, comme des sortes de spirales d’or et de noir. Je contemplais cette vue, fascinée autant qu'émue. La colère d'En Ol Mil Frichtimen, j'en avais entendu par le passé. Cette colère qui avait chassé de l'île les premiers renaigses à être venus. Etait ce cela qui était représenté ? Songeuse, je me disais que la valeur de ce que venait de découvrir Adamo dépassait bien tout ce que j'aurais espérer. S'il était encore en vie... son retour pourrait être célébré, et il aurait selon moi mérité la confiance du clan pour une telle découverte et sa préservation. Car il n'y avait nul doute qu'il avait nettoyé ces peintures avec respect et méticulosité. Oui, il faut absolument que je le retrouve, mort ou vif. Que je rapporte ce qu'il a découvert, et ce qu'il a fait de par ce fait pour le village. Nul doute que le doneigad ainsi que le mal seront heureux de cela. Mais le temps passe, et je ne suis pas seule en ce lieux. Il faut retrouver Adamo au plus vite.

Je reprenais ma lampe et la cachait de nouveau dans ma besace, continuant mon chemin non sans marquer au fer rouge dans ma tête l'emplacement de cet endroit. Cela vaudra la peine de revenir pour terminer ce qui a été commencé. C'est de notre héritage dont il s'agit, de notre histoire. Je continuais de suivre les pistes inlassablement. Le temps passait, mais je n'avais aucune idée de combien de temps j'avais passé ici. La faim ne me tenaillait pas, aussi cela ne devait pas être plus d'une demi-journée depuis que j'étais partie du village. Je retrouvais encore quelques traces, cette foi ci des marques noires indiquant un ancien feu ainsi que de la terre un peu compactée, quelqu'un s'étant sans doute allongé à cet endroit. Cela semblait relativement récent, mais la suie était froide et il ne restait pas beaucoup de bois. Sans doute que le feu était mort depuis plus d'une journée minimum, voir deux. Je continuais, et tombais finalement sur un promontoire rocheux. L'écho dans l'air changea, et la lumière filtrant un peu montrait que la salle était grande. Très grande. L'odeur qui me prit à la gorge, fauve et de putréfaction par moment, était signe qu'un animal vivait ici. Un nid sans aucun doute. Puis un son, caractéristique, me raidit sur place.

des craquements d'os, le déchirement de chair, des grognements. Quelque chose de gros s'agitait en dessous. Par la faible lumière je reconnaissais l'allure d'un vaileg, qui semblait manger quelque chose. Mais impossible de savoir quoi. Une pensée fugace pour Adamo... Etait ce lui en bas, qui avait fini par être attrapé par le vaileg ? J'espérais que non. Mais je n'allais pas descendre pour m'en assurer. Faisant preuve d'encore plus de prudence et de patience, je profitais du fait que l'animal ne m'avait pas encore repéré pour observer les lieux. La salle était grande, et devant moi à part le vide il n'y avait que des saillies rocheuses sur les côtés. Le seul chemin empruntable. Il y avait plus loin des marquages, preuve qu'Adamo avait réussi à traverser. Mais la saillie était abimée, et semblait s'effriter. En regardant plus bas je pouvais quelques roulis de roche. Si je ne faisais pas attention, je pourrais en faire tomber et alerter le vaileg. Prudence, prudence... et patience. Je regardais à mes pieds et trouvais quelques cailloux. Si jamais je l'alertais, je pourrais toujours lancer un ou deux cailloux au loin pour que le bruit l'éloigne de moi. Mais surtout je devais faire attention où je mettais les pieds et ne pas me presser. Je m'avançais sur le passage, regardant où je mettais les pieds, mais écoutant surtout le vaileg et utilisant mon lien pour sentir la moindre alerte de l'animal.

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La caverne
La patience d’Elatha paie. On entend de l’eau s’écouler le long des parois, tomber quelque part dans le noir, tandis que, pas à pas, la doneigad s’avance.

Elle peut jeter un regard par la fente qui dispense la lumière du soleil. A en juger par la façon dont le rai retombe, on doit être en fin d’après-midi, ce qui signifie que la nuit est proche. A ce moment, les animaux pourront chercher à sortir des grottes pour chasser au-dehors. Raison de plus pour se méfier.

Ce sont de longues minutes qu’Elatha passe à avancer, la paroi derrière elle, le vide devant elle. L’exercice peut être épuisant, notamment parce qu’à un moment le vaileg finit son repas, baille et se met à humer l’air. Parce qu’Elatha s’est couverte de poussière, et que ses vêtements ont été recouverts de diverses mousses à force d’écumer les grottes, le vaileg ne la sent pas. Cependant, on voit ses yeux luire dans le noir et il darde parfois des regards en hauteur, il faut alors rester parfaitement immobile, ce qui tire sur les jambes, sans compter la roche qui rentre dans le dos…

Le vaileg baille et semble décider de piquer un somme, probablement en attendant le crépuscule. Il sera alors libre de se ruer au-dehors. Cela permet à Elatha de franchir les prochains mètres sans encombre.

Les signes d’Adamo continuent d’indiquer la voie, toujours plus profondément. Bientôt, Elatha pourra avoir faim, et un peu froid. Elle est à présent entourée d’un calcaire très pâle, blanc comme des os, et d’une obscurité presque étouffante si elle ne sort pas sa lampe.

Sur les parois humides, on devine la trace d’une torche qui a laissé une fine pellicule noire. Ce devait être récent. Très récent.

A suivre ce chemin, on croise de plus en plus de peintures, dans un état de plus en plus impeccable, protégées par l’immobilité des tréfonds de la terre. Il y a de moins en moins de traces d’animaux, et de plus en plus de stalactites et de draperies dans la roche.

Finalement, le chemin remonte, il faut même grimper sur une éminence en faisant attention à ne pas déraper pour atteindre une salle à la hauteur de plafond vertigineuse. Il y a un creux, tout en haut de la voute, qui laisse voir le ciel, et laisse s’engouffrer l’air. Il fait nuit maintenant, mais il a arrêté de pleuvoir. Un fort vent d’altitude chasse des filets de nuages devant une grosse lune brillante. Ses rayons dardent sur un spectacle magistral ; une sorte de colonne massive de pierre noire trône au milieu de la caverne, elle est entourée de petites dépressions qu’Elatha peut reconnaître pour avoir régulièrement visité les marais. Ces cratères apparaissent de façon aléatoire dans les bois, dispensant autour d’eux des nuages à l’odeur nauséabonde, rendant certaines sources impropres à la consommation. Quant à la colonne, elle est du même noir de jais que les anciennes trainées laissées par les colères du Dieu aux milles visages. Trois très anciennes pierres ont été dressées de part et d’autre de la colonne. Elles ressemblent à des pierres de lien mais sont si vieilles qu’il est difficile d’en juger, et impossible de s’en approcher puisqu’Elatha pourra remarquer qu’il émerge quelque chose d’une des dépressions plus grandes que les autres.

La doneigad peut en être certaine : il s’agit du sommet du crâne d’un Nadaig, en sommeil pour le moment. Quant à ce qu’il garde… Le blanc du calcaire est assailli par le noir de trainées de basalte refroidies qui semblent avoir surgies des petits cratères, voilà peut-être des siècles, et avoir colmaté certaines entrées de ces grottes. La seule façon d’y pénétrer est par le chemin qu’Adamo a emprunté – et Elatha après lui.

Adamo, justement. Dans les ténèbres, il y a quelque chose qui frémit. Recroquevillée contre une coulée de lave inerte, la silhouette d’un homme qui a à peine osé relever la tête quand il a aperçu une présence humaine à ses côtés. Son visage est maculé de terre et émacié. Impossible de deviner s’il s’agit d’Adamo, il fait trop sombre, ses habits sont trop sales. Le chemin qui le sépare d’Elatha et donc de la sortie est bloquée par le Nadaig au repos.
 



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Le temps me parut long, interminable. J'entendais mon coeur battre dans ma poitrine, si fort au point que je me demandais si le Vaileg ne l'entendait pas. Je sentis mon sang se figer quand il leva la tête après son repas, comme pour sonder les alentours. Je ne bougeais plus, n'osais même plus respirer. Mais il ne me sentit pas, ne me vit pas. Je ne ressentais pas de sa part une agitation autre que celle d'une bête qui est heureuse de son repas, attendant de partir en chasse pour la prochaine. Le rai de lumière dans la grotte faiblissait, ou plutôt se parait d'une teinte ocre avant de diminuer. Le jour baissait, le crépuscule était bientôt là. Les bêtes en sommeil de la grotte allaient se réveiller et se mettre en chasse, ce qui m'obligea à redoubler de prudence. Le temps qu'elles sortent elles seront dans les couloirs et j'aurais plus de chances d'en croiser. Mais une fois sortie, je serais alors pendant quelques heures plus en sécurité.

Le Vaileg fini par s'endormir, attendant sans doute dans quelques heures que le crépuscule soit assez entamé et la nuit engagée avant de sortir. J'avais réussi à passer de l'autre côté, mais non sans en subir les conséquences. Sans doute étaient ce les longues heures passées dans cette grotte, sans avoir pu vraiment me reposer ni me sécher de la pluie torrentielle, ou alors la tension palpable du danger et d'avoir dû être sans arrêt en alerte... Je me mis frissonner, à me sentir fatiguée et mes jambes lasses. Il fallait que je me repose un peu, mais où ? Quelque chose me faisait comprendre que je n'avais pas beaucoup de temps devant moi de toute façon. Et il faisait si sombre... Vérifiant les parois et qu'aucun animal notable ne soit aux alentours (ou ne puisse passer facilement), je m'accordais un moment de répit. Sortant ma lampe de lucioles pour m'éclairer un peu et m'adossant contre le mur de craie. Je m'asseyais, prenant ma besace pour en fouille le contenu. Je sortais une gourde dont je buvais quelques gorgées, ainsi qu'un morceau de viande séchée et de champignons. Ce n'était pas idéal, mais si cela pouvait faire taire mon ventre qui commençait à crier famine, ce sera amplement suffisant. Je regardais les alentours, observant les murs. Il y avait quelques traces de suies noires, semblables aux marques de flammes. Curieuse je me levais, les touchant du doigts. Vu la façon dont elle se décrochait facilement du mur et restait sur mes doigts, c'était récent. Vraiment récent.

Ce nouvel espoir m'apporta un peu de chaleur, mais surtout de la motivation. Car il allait en falloir pour finir cette escapade dans les grottes pour en ressortir vivante. Mon maigre et rapide repas terminé, je remettais la lampe dans le sac pour rester dans l'obscurité et repris mon chemin. Les traces d'Adamo continuaient. Je les suivais, sentant l'odeur de la grotte changer petit à petit. C'était plus humide, mais également plus ancien, plus... immobile et immuable. Comme si les visiteurs vivants étaient rares en ce lieux. Je ne sentais pas l'odeur des animaux, que ce soit de carcasses ou de fientes. C'était rassurant en un sens, car cela veut dire que j'aurais moins de chance d'en croiser. Tout du long du chemin, je pouvais voir d'autres fresques. Elles étaient anciennes, mieux conservées en revanche, et magnifiques. Que j'aurais voulu rester à les observer à mon aise et méditer devant. Mais le temps pressait, je le savais. Les animaux des grottes sortaient peu à peu de leur torpeur et cela devenait dangereux. Je devais faire preuve autant de prudence que de rapidité, ce qui n'était pas aisé. Mais le chemin remontait et les passages continuaient de changer. Des stalactites et stalagmites jalonnaient les couloirs, preuve de l'ancienneté de ces lieux, et le chemin remontait jusqu'à un promontoir. Je devais faire attention de ne pas glisser, et surtout ne pas tomber une fois arrivée dans cette immense salle.

Le plafond était très haut, mais ouvert sur le ciel qui laissait voir les premières étoiles effacées par quelques filets de nuages, et le bruit du vent qui continuait de souffler fort. Mais au moins il ne pleuvait plus. La lune, très brillante, fut dévoilée pour éclairer en partie la pièce. Et celle-ci n'avait rien de semblable à ce que j'avais vu. Je restais plusieurs longues secondes à observer de mes yeux stupéfaits ce que j'avais du mal à réaliser. Une immense colonne noire, semblable à la chair du volcan, s'élevait en plein milieu de la salle. Entourée de petite dépression d'où s'échappait des volutes de fumées denses, je reconnaissais sans mal ces vapeurs nauséabonds qui pouvait faire suffoquer et donner mal à la tête, parfois au point de faire s'évanouir les personnes qui ne font pas attention. DE part et d'autres de la colonne, je croyais distinguer des stèles qui ressemblaient à celles de nos cercles. Mais d'aussi loin, et surtout avec si peu de lumière, il était difficile de le dire. Elles avaient l'air très anciennes... Peut être d'avant même la grande colère d'en ol mil frichtimen ? J'étais tentée d'aller voir de plus près, mais... sortant d'une des plus grosses dépression, une silhouette et une présence qui ne me laissait aucun doute, me figeant sur place. Un nadaig.

Il avait l'air assoupi, bougeant faiblement aux mesures de sa respiration. Approcher allait être délicat. Même si je savais qu'il n'allait pas m'attaquer, cela ne voulait pas dire que les choses ne pouvaient pas dégénérer. Surtout si cela fait longtemps, bien longtemps que ce nadaig est ici. Derrière le nadaig des entrées plus ou moins colmatées des grottes se trouvaient. Le seul chemin à prendre était de descendre du promontoire, passer entre les petits cratères et juste à côté du nadaig pour se glisser derrière lui et trouver les autres entrée. Et c'est là, alors que mes yeux parcouraient le chemin le plus sure pour passer de l'autre côté, que je vis un mouvement. Un frémissement dans l'ombre qui attira mon regard, quelque chose de... petit comparé au nadaig, et recroquevillé. Il releva à peine la tête, et je pus voir grâce à la lune le scintillement d'un regard effrayé. Un regard humain. Etait ce Adamo ?

L'espoir de le voir en vie me fit bondir le coeur, mais rien n'était certain. Il avait l'air dans un piteux état, ses habits sales et sa forme recroquevillée ne permettait pas de voir s'il portait quelque chose de renaigse ou bien des nôtres. Mais quoi qu'il en soit, je n'allais pas l'abandonner. Je pris une lente et profonde inspiration, appelant au calme et à la maitrise de soi. Il fallait que je sois prudente, très prudente. Je ne savais pas s'il m'avait vu, ou s'il me voyait encore, mais d'un geste lent de la main je mettais un doigt devant ma bouche, pour lui intimer de rester silencieux. Je restais ainsi quelques longues secondes, espérant qu'il m'avait vu, et commençais mes silencieux préparatifs. En des gestes méticuleux, je sortais de mon sac un morceau de feutre, que normalement j'utilisais comme pansement plus large pour de grosses blessures. Mais je l'utilisais ici dans un autre but. Doucement, je le déchirais en deux, faisant attention de faire le moins de bruit possible, et sortis de mon sac un morceau de résine de pin. Je frottais la résine contre le tissus, afin que la forte odeur puisse faire barrage un temps aux vapeurs nauséabondes voir toxiques. Le seul passage que j'avais vu devait jongler entre deux cratères assez proches avec des vapeurs, et si je devais prendre un minimum de temps pour traverser sans faire de bruit et ne pas réveiller le nadaig, cela me sera très utile pour que les vapeurs fassent moins d'effet. C'est mieux que rien. Le deuxième morceau subissait le même sort, et était pour Adamo. Je le rangeais dans le sac, et l'autre me le mettait sur le visage en l'attachant derrière mon visage. L'odeur vive me piquait un peu les yeux, mais je m'y habituais vite. Par contre, je reprenais un peu de la terre boueuse au sol pour en badigeonner le devant du masque. L'inconvénient de ce système, c'est qu'en passant près du nadaig, il pourrait sentir la sève de pin qui est différente de la grotte. Mais il fallait essayer, et avec de la chance....

Ainsi équipée, concentrée et visualisant une dernière fois le chemin pour aller jusqu'à l'homme recroquevillé ainsi que les meilleurs chemins pour s'échapper du nadaig s'il venait à vouloir nous poursuivre, je descendais en silence. Maintenant, je n'avais plus le droit à la moindre erreur.


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Le survivant
Elatha s’avance entre les cratères. La majorité sont inactifs, et ne dispensent pas leurs vapeurs, fort heureusement car il y en a tant que l’air serait autrement irrespirable. D’autres laissent échapper un mince filet nauséabond, dont l’équipement de la doneigad la protège.

A l’intérieur des nuages de fumées qui s’élèvent jusqu’à la voute de la grotte, le paysage a l’air étrange. La roche autour apparaît déformée par les volutes de souffre, il fait tiède, on aperçoit à peine le ciel au-dessus et la lumière de la lune est distordue. Il est difficile de distinguer sa gauche de sa droite, et des ombres semblent bouger au coin de l’œil d’Elatha. Si elle tourne son attention vers elles, elles ont immédiatement disparu. Heureusement, hors des nuages, la grotte est telle qu’elle, sans aucune manifestation d’étrangetés.

Elatha parvient à avancer sans que le Nadaig n’émerge des profondeurs de sa crevasse. Cependant, alors qu’elle met un pied devant l’autre, elle peut sentir le sol trembler sous ses pas au rythme des inspirations du gardien. Il doit être assoupir, son souffle est calme, régulier.
La façon dont Elatha s’est protégée lui permet de se déplacer sans trop de heurt, bien que certaines vapeurs soient désagréablement piquantes contre sa peau. Sa respiration est un peu plus lourde que d’habitude. Son derme risque de se parer de rougeurs si elle ère trop longtemps dans les nuages, et en traverser un semble tant embrouiller les sens qu’on ressort parfois du mauvais côté.
Finalement, la doneigad peut cependant atteindre la silhouette recroquevillée par terre, qui la regarde fixement.

C’est un homme, un renaigse. Il est couvert de crasse, sous laquelle on distingue des plaques de peau abrasée par les vapeurs toxiques. Il a les yeux clairs, injectés de sang. Sa pilosité est pâle, entre l’auburn et le châtain, et il devait avoir une très belle moustache avant d’arriver ici. Autour de lui gisent carnets de notes et de croquis, ainsi que de petits grattoirs, des truelles… Il a déchiré son vêtement coquet pour se protéger le visage, si bien qu’on entend à peine sa voix étouffée quand il murmure :

- Vous… Vous êtes réelle. Vous êtes bien réelle !

Malgré son piteux état – difficile de dire quand il a bu ou manger pour la dernière fois – il tend une main pour toucher l’épaule d’Elatha comme pour s’assurer de la réalité de sa présence. Quand il sent quelque chose de solide sous ses doigts, il pose son autre main contre l’avant-bras de la doneigad. A présent sûre que ce n’est pas un produit de son imagination, les larmes montent aux yeux de l’homme.



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