[Event] Le mystère de Selveggia

Cuán s'arrête net en voyant deux renaígses qu'il n'a pas vu plus tôt. Bon sang ! Les voici à peine sur place que déjà que deux renaígses les abordent. Le guerrier les dévisage avec insistance et remarque qu'au moins aucune d'elle n'a l'air d'une layona. Bon, qu'est ce qu'elles foutent ici et pourquoi s'intéressent t-elle à eux ? Le natif n'a même pas le temps d'y penser que l'une d'elle a l'audace de lui demander si lui et Elatha sont du coin. Il s'énerve avant de répondre en renaígse :
"Mais vous me prenez pour qui ?! Est-ce que moi ai la tronche d'un renaígse ?! C'est la bagarre que vous cherchez ?!"
Cuán ne décolère pas. Il n'aime vraiment pas avoir été comparer à ceux pour qui il n'a aucune estime. Le natif continue de plus belle :
"Et puis en plus, si moi habitais ici, moi ne m'emmerderais pas à chercher pourquoi les gens ont disparu ! C'est logique ! Peuh ! A croire que les renaígses ont encore moins de cervelle qu'un tetra !"
Le guerrier bien qu'énervé veille tout de même au moindre mouvement suspect de ses interlocutrices.

Erika eu un léger recul quand elle aperçu la créature qui accompagnait les deux natifs de l'île. Elle n'avait pas vraiment eu l'occasion d'explorer l'île depuis qu'elle avait mis pied à terre. Ses déplacements se limitaient a l'intérieur de Nouvelle-Sérène et Hikmet, et le chemin qui séparait les deux villes. Elle n'avait que rarement eu l'occasion de côtoyer des natifs, sa dernière interaction remontant à la fête de l'équinoxe. Elle n'avait d'ailleurs aucun préjugé sur eux, si ce n'est qu'ils semblaient bien plus sauvages et proche de la nature qu'elles et les factions qui composées Gacane et les rivages de l'île. Si elle n'était pas habituée aux natifs de Teer Fradee, elle l'était encore moins de la faune de cette dernière. C'est donc d'un réflexe très naturel qu'elle glissa sa main sous son manteau et la posa sur son pistolet à sa ceinture - elle était tout de même de la garde, elle n'avait pas pensé une seule seconde à venir sans arme dans un village abandonné et de nuit - en une fraction de seconde. Elle ne la retira cependant pas de son étui. Elle regardait les deux natifs et la créature qui semblait plus protéger les deux personnes que de vouloir les attaquer elles. Et quand elle entendit l'homme s'énerver, elle relâcha son arme et leva les mains pour montrer qu'elle ne leur voulait pas de mal.

En l'entendant beugler ainsi, Erika jeta un rapide coup d’œil à Yndris, elle voulait voir si elle avait plus l'habitude de ce genre de rencontrer qu'elle. Puis elle écouta Cuán sans dire un mot. Elle n'avait pas envie de l'énerver déjà plus qu'il ne l'était en lui coupant la parole. Leur présence semblait suffisante pour le faire sortir de ses gonds et puis la tenancière avait l'habitude d'entendre des gens crier de colère, ce n'était pas son premier - quoi que, son premier natif si - et ce sera sûrement pas son dernier, du moins elle l'espérait. La native pris la parole à son tour, d'abord dans leur langue qu'Erika ne comprenait absolument pas. Il y avait quelques mots comme renaigse qu'elle connaissait mais ça s'arrêtait là.
Elle porta une de ses mains à son chapeau qu'elle abaissa légèrement pour accompagner sa salutation à la native.

- Bonsoir, vous n'avez pas besoin de vous excuser, je peux comprendre sa réaction. Voir des étrangères dans un village vide où des gens de votre peuple ont disparu, ça mettrait à nerf n'importe qui.

En réalité Erika avait surtout compris qu'il semblait détester les "étrangers" et il ne valait mieux pas entrer dans la confrontation avec lui. Il était sur son terrain - presque - et pas elle. Et puis elle n'aimait pas réellement la confrontation, elle préférait discuter calmement, et ne pas avoir de soucis avec eux.

- Erika Acquisto, echantée. "Doneigad". Erika ne savait pas ce que ça représentait, mais elle supposa que ça devait être une place importante si elle se donnait la peine de leur dire. Dans ce cas là, nous sommes ici pour les mêmes raisons.

Enfin, elle devait aussi rapporter ce qu'elle était venu chercher. Les yeux de la rouquine était fixée sur son interlocutrice. Elle voulait éviter de fixer la créature qui s'était interposée, elle ne connaissait absolument pas comment elle pourrait y réagir. La native semblait connaître Yndris, alors Erika tourna ses yeux vers elle, que la femme avait nommé "Saul Lasser". Impossible de savoir ce que cela voulait bien dire.

- Nous cherchons la même chose que vous. Comprendre ce qui a bien pu se passer et pourquoi les habitants d'ici ont tous disparu du jour au lendemain, comme si ils avaient tout quitter précipitamment.

Erika n'était pas ici pour ça en premier lieu. Mais entendre toutes les rumeurs, les histoires dans sa taverne, sur les marchés et dans la rue, sa curiosité avait été plus que piquée. C'était d'ailleurs aussi une des raisons qui l'avait poussé a venir à Selveggia. Elle se demandait réellement comment une ville entière avait pu être déserté. Elle savait que l'île n'était pas tendre mais tout de même. Et avoir deux natifs de l'île ayant connaissance des dangers à la nuit tombée, c'était une aubaine qu'elle ne laisserait pas filer.

- Je pense que nous sommes d'accord pour vous accompagner dans vos recherches. A quatre nous pourrions être plus efficace. Qu'en pensez vous ?

Dit-elle en se tournant vers Yndris.

Cuán regarde tour à tour ses interlocutrices puis Elatha. Bon, au moins ce ne sont pas des layonas, ça aurait pu être pire. Si la doneigad a l'air de connaître la dernière peut-être que le guerrier devrait s'en remettre au jugement de celle-ci. Si elle estime qu'elles nous aideront pour repérer des choses de leur culture... Le natif n'en a pas spécialement envie mais d'un côté il pourrait boucler au plus vite ces nouvelles emmerdes. Ah oui, aussi ! Que le clan fasse bonne figure après ces putains d'événements de la fête... Soit.
Cuán déclare alors, dans la langue des renaígse :
" Moi aime pas ça. Mais moi m'en remet à la confiance que vous accorde la doneigad de Wenshaveye. Mais sachez que vous n'avez pas la mienne."
A peine a t-il finit sa phrase qu'il se rue sur la porte de la bâtisse la plus proche, l'ouvrant en mettant quelques gros coups de pied dedans. Pour la discrétion, on repassera. Le guerrier ne tarde pas à entrer à l'intérieur tout en ne desserrant pas la prise sur sa hache, à l'affût du moindre mouvement suspect. Le natif se demande bien tout compte fait à quoi cela peut bien leur servir de faire le tour d'une maison abandonnée. Si elle est abandonnée il ne devrait plus y avoir personne dedans, renaígse ou non d'ailleurs. Cuán se retourne soudainement pour voir si Elatha et Cernunnos n'ont pas de problème, se maudissant pour sa bêtise de les avoir laissé avec les deux renaígses.

Erika écoute les deux femmes qui semblent se connaître discuter. Elle hausse légèrement les sourcils de surprise lorsqu'elle comprend d'ailleurs que les deux dames se sont déjà rencontré mais sa concentration reste tout de même fixé sur les deux menaces devant, à savoir la créature qui a l'air plus calme que le natif qui ne tarde pas à fondre sur une porte. "Il vaut mieux cette porte que moi" se dit Erika en voyant Cuán donner un coup de pied à cette pauvre entrée innocente. Elle ne s'en approche pas d'ailleurs et aperçoit un grand bâtiment qui fait l'angle du carrefour où ils se trouvent.

- Ce grand batiment va peut être nous livrer quelques secret. Une bâtisse de cette taille doit être un lieu de réunion ou quelques choses de ce genre.

Erika, sa lanterne à la ceinture allumée, approche donc de la porte et tente de l'ouvrir de façon douce dans un premier temps. Si elle n'y arrive pas, elle fera le tour pour entrer par une fenêtre. Si là encore, pas d'entrer, elle se contentera d'un coup de pied dans la serrure pour ouvrir.

"Peuh ! Tant mieux qu'ils aient fuis ! C'est bien ce que tous les renaígses devraient faire !" s'exclame le guerrier dans sa propre langue à la remarque d'Elatha.
Cuán réfléchit un instant à la proposition de cette dernière. C'est plutôt une bonne idée, il n'y a personne au rez-de-chaussée de toute façon. Il rétorque à la doneigad, toujours dans sa langue natale, ignorant totalement les deux renaígses les accompagnant:
"Tu as raison, il n'y a rien d'intéressant ici. Allons voir en haut !"
Le natif jette un ultime coup d’œil dans la pièce avant de s'élancer vers l'escalier, la hache prête à fondre sur quiconque pourrait bien se poser sur son chemin, en esquivant ça et là les quelques objets qui jonchent le sol. Arrivé à l'escalier, Cuán ralentit pour ne pas trébucher et commence à monter les marches dans un calme des plus total. Un calme qui ne dure que trois marches et demi, avant qu'il ne se mette à hurler, cette fois dans la langue des renaígses.
"Est quelqu'un là ?!!"

"Merde...". Erika remarqua que la serrure était bien fermée. Plus jeune, elle aurait bien tenté de l'ouvrir en crochetant, mais voilà bien des années qu'elle n'avait pas fait cet exercice, et déjà à l'époque, elle n'était pas particulièrement douée. Mais avoir cette porte solidement clôturée éveilla encore plus la curiosité de la rouquine. Ce bâtiment devait être important et les personnes qui vivaient ici ont pris soins de bien le fermer alors que les maisons environnantes ne l'étaient pas. Accompagnée par Yndris, elles font le tour avant d'entendre des murmures et sans tarder, un feu, et pas des moindres éclaires les environs.

Erika hoche la tête et suit Yndris sans faire un bruit. Ça elle savait le faire. Machinalement, Erika attrapa son pistolet à sa ceinture, fallait-il être fou pour venir dans un village où tous les habitants ont disparue sans arme ! Elle surveille leur arrière, afin d'être sûr de ne pas s'être fait repérer et qu'on ne les suit pas encore. Elle ne jette qu'un rapide regard aux responsables de l'incendie : six personnes encapuchonnées vêtu de robe rouge...Thélème ? Cette pensée surgit instantanément dans son esprit.

Pendant qu'elle reflechit, celle qui l'accompagne la sort de ses pensées. Elle a raison, mais en même temps, l'incendie les auras sûrement alerté de la situation, impossible qu'il ne voit pas la lumière qu'il répands dans le village. Cependant, elle hoche à nouveau la tête et éteint sa lanterne pour rester le plus discrète possible et attend la diversion de la femme.

- Je suis prête, allez y.

Et quelle diversion ! Erika senti un frisson dans sa colonne vertébrale lorsqu'Yndris s'avance en lançant un sort au groupe de robe rouge. De la magie de Thélème, elle l'avait toujours trouvé fascinante et également terrifiante mais pas le temps pour ça. Elle s'abaisse et profite de la diversion pour rejoindre prudemment mais sûrement la maison où se trouve Cuán et Elatha. La rouquine s'assure qu'on ne la voit pas, mais elle jette de temps en temps des regards vers Yndris, si quelque chose devait déraper, Erika n'hésiterait pas une seule seconde à aller l'aider en renfort. Elle avait encore l'avantage de ne pas être vu.

Elle s'approcha de la maison et attendit quelques secondes pour entendre ce qu'il s'y passait, il valait mieux ne pas débarquer dans la maison sans les prevenir ou le natif pourrait lancer sa hache sur Erika, et ce n'était pas vraiment au programme du soir.

Erika écoutait sans y faire vraiment attention à la discussion qui avait lieu pendant qu'elle se dirigeait vers la maison où était Cuán et Elatha. Le frère Eckart semblait connaître Yndris, peut être était elle haut placé dans l'organisation de Thélème. De toute façon, elle n'avait pas le temps d'y penser. Cependant, la discussion permis à la rouquine d'arriver et d'entrer dans la maison. Une fois à l'intérieur elle jeta un rapide coup d’œil au rez-de-chaussée qui était vide. Entendant du bruit à l'étage supérieur, Erika s'avança doucement au pied de l'escalier, elle y jeta un coup d’œil.

- Tout va bien là haut ?

Elle attendit en bas des escaliers, un pied sur la première marche, prête a monter si il y avait un quelconque soucis. Elle ne voulait pas prendre le risque de se retrouver avec une hache plantée a travers de la tête a cause du natif sanguin.

Cuán se rue vers la porte derrière laquelle se sont retranchés les deux renaígses, furieux. Le natif, étant déjà sur les nerfs, devient encore plus énervé, surtout après que l'homme ait parlé.
"Vous prenez moi pour un imbécile ?! Moi sais que vous êtes là et moi n'irais pas chercher plus loin ! Ouvrez ! Sinon je m'en occupe moi-même !"
Le guerrier ayant entendu le meuble poussé derrière la porte, sans aucun avertissement, se met à attaquer la porte à grands coups de hache. Le fracas s'entend clairement depuis le rez de chaussée.
Il prend le temps entre deux coups de hache pour réfléchir un peu. Ces renaígses, chargés d'objets, de tissus, ont ce qui semble être des armes dans les bottes. Ils sont très certainement mal intentionnés. Peut-être même sont qu'ils liés aux troubles de cet endroit détestable où natifs et renaígses ont pu coopérer par le passé... Bon, on réfléchira plus tard. D'abord la porte. Les coups de hache du guerrier redoublent en intensité sur le bois de cette dernière.

Erika emboîte le pas à Elatha quand celle-ci fonce de nouveau dans l'escalier. Elle prend le temps d'attraper son pistolet à la ceinture mais arrivée en haut, difficile de voir ce qu'il se passe derrière la porte défoncée avec les deux natifs devant. Elle voit la femme discuter avec la brute dans leur langage. Erika tente de voir la tête de la personne a qui ils s'adressent et aperçoit enfin le pillard qui répond au même moment et leur jette un livre avant d'essayer de filer par la fenêtre. Sans attendre, la rouquine range son pistolet et profite du projectile de l'homme pour se faufiler tant bien que mal dans la pièce, elle estime ne pas avoir le temps de discuter avec les deux natifs qu'elle accompagne. Au même moment, elle se demande si elle va finir avec un coup de hache du natif qui beugle sur n'importe qui.

- Attendez !

Lance-t-elle en débarquant dans la pièce d'une voix assez puissante et s'arrête très rapidement au milieu de la pièce pour voir si l'homme se retourne. Il n'est pas compliqué de voir et d'entendre qu'Erika n'est pas une native et est de la Congrégation, pour peu qu'il soit en plus allé à Nouvelle-Sérène. Elle toise d'un coup d’œil l'homme, il est chargé, elle non alors elle fonce à sa rencontre et tente d'agripper son bras pour le retenir. Elle se tient prête à se baisser si ce dernier veut se retourner pour lui mettre un coup de poing ou autre.

- Attendez, je ne suis pas une native, je ne vous veux pas de mal et eux non plus, même si c'est dur de le croire.

Cuán, légèrement déconcentré par les paroles d'Elatha, manque de peu de se manger une reliure dans les dents. Le natif se prend le livre dans l'épaule à la place, plongeant, furieux, sur le renaígse qui tente lâchement de s'échapper. Putain, pour qui il se prend celui là à espérer qu'un vulgaire livre aux écritures incompréhensibles lui permette de fuir ? Il est débile ou quoi ? Ou alors ce crevard a cru qu'avec les paroles bien trop gentilles de la doneigad de Wenshaveye le guerrier le laisserait partir tranquillement ?
Cuán est agréablement surpris de voir qu'une des deux renaígses avec lesquelles il a dû faire mal gré équipe est aussi intervenue pour retenir ce couard. Le guerrier en profite pour agripper fort, un peu trop fort, l'autre bras du vil individu qui a déjà passé une jambe par la fenêtre. Le natif le menace, parlant fort, dans la langue des renaígses :
"Bouge et toi es un homme mort ! Toi restes là et réponds aux questions de la doneigad ! Et peut-être moi ne te tuerais pas après."
Cuán entend ensuite une autre voix qui semble l'intimer de lâcher l'homme dont il vient de restreindre les possibilités de fuite. Elle lui semble familière mais ce n'est pas ça qui l'énerve tant que l'ordre qu'il croit lui être donné. Il hurle ensuite, en tant que réponse :
"Ben voyons ! Toi es peut-être courageuse d'être revenu pour aider lui mais lui ne bouge pas d'ici ! Moi lui parle !"
Une idée lumineuse passe par la tête du natif aux cheveux roux. Il se calme un peu et déclare :
"Si toi veux partir avec lui, toi dois venir aussi parler avec nous."