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[Event] Erika - Rosmunda - Dilay
Narration
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Entre falaise et forêt
Erika et Rosmunda s’éloignent du feu et de sa chaleur. Dilay s’est approchée des arbres, tout en faisant en sorte d’être aussi loin que possible des envoyés de Vighulgsob. Un petit vent coupant s’est levé, mais l’atmosphère est autrement agréable. Le temps est clair, le ciel dégagé. La lune est grosse et dispense une lueur argentée sur le monde, les étoiles attirent l’œil ; jamais il ne serait possible de les voir aussi brillantes sur le Continent, à moins de s’isoler en campagne. Les bruits de la fête ont décru, mais on entend encore la rumeur des conversations.
Dès que Dilay voit arriver ses comparses, elle leur sourit et attrape une des brochettes qu’Erika a en main. Tout en mâchonnant, la mathématicienne présente les biscuits à la tavernière et la domestique.
Alors que les trois font bombance, Dilay qui s’apprête à s’enquérir du sort de Lysha n’entend pas l’homme qui émerge des bois derrière elle.
- A-Alors ?
Elle demande à Erika et Rosmunda qui elles peuvent voir un type à l’air hagard jaillir de la végétation comme un diable de sa boîte. Il a les yeux écarquillés et un masque d’appréhension collé au visage. Dans la pénombre, on peut malgré tout noter ses vêtements à la silhouette reconnaissable : c’est un citoyen du Pont. Et, dès qu’il pose le regard sur les trois femmes, il se précipite vers elle.
Il n’est pas beaucoup plus vieux qu’elle, et s’était visiblement bien apprêté pour l’évènement, mais son turban pend sur son épaule et les mèches qui en jaillissent sont pleines de feuilles.
Malgré son souffle court, il arrive à éructer :
- Venez ! Vous devez venir ! J’ai trouvé… Il y a… une femme mal en point dans les bois… Beaucoup de sang…
Il porte sa main à sa poitrine, stoppé dans sa course, obligé de prendre une grande inspiration sous peine d’autrement défaillir, pâle comme la mort.
Ordre de réponse : Erika – Rosmunda – Dilay
Quand c’est à votre tour, vous avez une semaine pour répondre.
Nous vous déconseillons de regarder les autres posts pour ne pas vous faire spoil.
Dès que Dilay voit arriver ses comparses, elle leur sourit et attrape une des brochettes qu’Erika a en main. Tout en mâchonnant, la mathématicienne présente les biscuits à la tavernière et la domestique.
Alors que les trois font bombance, Dilay qui s’apprête à s’enquérir du sort de Lysha n’entend pas l’homme qui émerge des bois derrière elle.
- A-Alors ?
Elle demande à Erika et Rosmunda qui elles peuvent voir un type à l’air hagard jaillir de la végétation comme un diable de sa boîte. Il a les yeux écarquillés et un masque d’appréhension collé au visage. Dans la pénombre, on peut malgré tout noter ses vêtements à la silhouette reconnaissable : c’est un citoyen du Pont. Et, dès qu’il pose le regard sur les trois femmes, il se précipite vers elle.
Il n’est pas beaucoup plus vieux qu’elle, et s’était visiblement bien apprêté pour l’évènement, mais son turban pend sur son épaule et les mèches qui en jaillissent sont pleines de feuilles.
Malgré son souffle court, il arrive à éructer :
- Venez ! Vous devez venir ! J’ai trouvé… Il y a… une femme mal en point dans les bois… Beaucoup de sang…
Il porte sa main à sa poitrine, stoppé dans sa course, obligé de prendre une grande inspiration sous peine d’autrement défaillir, pâle comme la mort.
Ordre de réponse : Erika – Rosmunda – Dilay
Quand c’est à votre tour, vous avez une semaine pour répondre.
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Erika Acquisto
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Erika aura simplement hoché la tête en voyant Lysha repartir vers le feu. Elle se sera ensuite tournée vers Ros en haussant les épaules. Elle leva ensuite les yeux vers le ciel pour profiter de la vue magnifique des étoiles et fait un grand mouvement du bras pour montrer à Rosmunda.
- Pfiou, regarde moi ce ciel Ros. Si ça c'est pas beau. Ça me donne envie de m'allonger là et de plus bouger de la nuit !
En arrivant à la hauteur de Dilay, Erika sourit en voyant ces délicieux petits gâteaux. Elle prend une gorgée de son verre et prend de son autre main un biscuit qu'elle mange immédiatement.
Erika avait pris l'habitude dans son travail d'être vigilante sur la plupart des choses dans son champs de vision. Une boisson qui tombe et Erika est sur le coup quelques secondes plus tard alors qu'elle était en train de discuter. Quelqu'un fini son assiette au fond de la pièce alors que celle ci est bondée ? Elle envoi immédiatement quelqu'un s'enquérir d'une nouvelle commande si besoin. Alors ce mouvement dans les feuilles, malgré la nuit, ne lui échappe pas. Elle avale son deuxième biscuit : est ce des natifs en retard ou des personnes qui se sont esquivés discrètement de la soirée. Puis elle le voit, l'homme, alors qu'Alix leur a posé une question. Quelle était-elle ? Pas le temps de réfléchir à ça, il est sorti trop soudainement pour que ce soit normal.
- Alix.
Le ton de la tavernière à totalement changé. Si il se veut toujours un peu chantonnant, plein d'entrain, le nom lui est sortie très sérieux. Elle accompagne cet appel par un mouvement de tête pour que l'aventurière regarde derrière elle. Au même moment, l'homme les remarque et se précipite sur les trois femmes. Erika fit un pas en avant, se plaçant un peu devant Rosmunda pour proteger cette dernière si il y avait un soucis. Alix pouvait se protéger et elle le savait mais la tavernière ne savait pas pour Ros et elle ne voulait pas qu'il lui arrive quelque chose.
- Et là. Doucement mon brave, vous allez rentrer dans quelqu'un.
Dit-elle juste avant qu'il n'ouvre la bouche. Son ton est redevenu amical mais Erika voit a son expression et son comportement ainsi qu'au ton de sa voix qu'il s'est passé quelque chose.
- Venez ! Vous devez venir ! J’ai trouvé… Il y a… une femme mal en point dans les bois… Beaucoup de sang…
Erika serre les dents. Son rythme cardiaque s'accélère et elle jette un regard à ses deux comparses. Elle approche de l'homme assez rapidement et lui pose une main sur l'épaule pour tenter de la calmer.
- Allez, respirez tranquillement sinon vous allez vous effondrer.
Erika jeta un regard vers la forêt puis de nouveau vers Alix et Ros'. Bien, c'est très bien qu'elles soient ensemble. Il valait mieux éviter de s'enfoncer dans la foret la nuit, seule. Malgré le bruit de la fête, on ne connaissait pas encore parfaitement tout ce qui se cachait dans ces bois.
- Dîtes nous ce qui est arrivé, on va vous aider ne vous en faites pas.
Erika tapote doucement le dos de l'homme au turban défait. Elle espèrait qu'il ne s'agit que d'une blessure quelconque. Immédiatement, elle pensa au groupe de natif qui était à l'écart. Avait-il envoyé quelqu'un pour profiter que la femme soit seule et ainsi laisser éclater leur colère ? Non. Elle ne devait pas commencer à penser comme ça, sans aucune preuve ni rien.
Elle leva les yeux vers ses deux comparses, les interrogeant toutes les deux du regard.
- Pfiou, regarde moi ce ciel Ros. Si ça c'est pas beau. Ça me donne envie de m'allonger là et de plus bouger de la nuit !
En arrivant à la hauteur de Dilay, Erika sourit en voyant ces délicieux petits gâteaux. Elle prend une gorgée de son verre et prend de son autre main un biscuit qu'elle mange immédiatement.
Erika avait pris l'habitude dans son travail d'être vigilante sur la plupart des choses dans son champs de vision. Une boisson qui tombe et Erika est sur le coup quelques secondes plus tard alors qu'elle était en train de discuter. Quelqu'un fini son assiette au fond de la pièce alors que celle ci est bondée ? Elle envoi immédiatement quelqu'un s'enquérir d'une nouvelle commande si besoin. Alors ce mouvement dans les feuilles, malgré la nuit, ne lui échappe pas. Elle avale son deuxième biscuit : est ce des natifs en retard ou des personnes qui se sont esquivés discrètement de la soirée. Puis elle le voit, l'homme, alors qu'Alix leur a posé une question. Quelle était-elle ? Pas le temps de réfléchir à ça, il est sorti trop soudainement pour que ce soit normal.
- Alix.
Le ton de la tavernière à totalement changé. Si il se veut toujours un peu chantonnant, plein d'entrain, le nom lui est sortie très sérieux. Elle accompagne cet appel par un mouvement de tête pour que l'aventurière regarde derrière elle. Au même moment, l'homme les remarque et se précipite sur les trois femmes. Erika fit un pas en avant, se plaçant un peu devant Rosmunda pour proteger cette dernière si il y avait un soucis. Alix pouvait se protéger et elle le savait mais la tavernière ne savait pas pour Ros et elle ne voulait pas qu'il lui arrive quelque chose.
- Et là. Doucement mon brave, vous allez rentrer dans quelqu'un.
Dit-elle juste avant qu'il n'ouvre la bouche. Son ton est redevenu amical mais Erika voit a son expression et son comportement ainsi qu'au ton de sa voix qu'il s'est passé quelque chose.
- Venez ! Vous devez venir ! J’ai trouvé… Il y a… une femme mal en point dans les bois… Beaucoup de sang…
Erika serre les dents. Son rythme cardiaque s'accélère et elle jette un regard à ses deux comparses. Elle approche de l'homme assez rapidement et lui pose une main sur l'épaule pour tenter de la calmer.
- Allez, respirez tranquillement sinon vous allez vous effondrer.
Erika jeta un regard vers la forêt puis de nouveau vers Alix et Ros'. Bien, c'est très bien qu'elles soient ensemble. Il valait mieux éviter de s'enfoncer dans la foret la nuit, seule. Malgré le bruit de la fête, on ne connaissait pas encore parfaitement tout ce qui se cachait dans ces bois.
- Dîtes nous ce qui est arrivé, on va vous aider ne vous en faites pas.
Erika tapote doucement le dos de l'homme au turban défait. Elle espèrait qu'il ne s'agit que d'une blessure quelconque. Immédiatement, elle pensa au groupe de natif qui était à l'écart. Avait-il envoyé quelqu'un pour profiter que la femme soit seule et ainsi laisser éclater leur colère ? Non. Elle ne devait pas commencer à penser comme ça, sans aucune preuve ni rien.
Elle leva les yeux vers ses deux comparses, les interrogeant toutes les deux du regard.
Invité
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Plus elle cause, plus je trouve cette demoiselle Lysha aimable, voire adorable ! Elle est douce, reconnaissante, humble, on a envie de la prendre dans nos bras, je vous assure ! Et puis apprendre qu’elle fait partie du même monde que nous, qu’elle est herboriste, ça encourage la proximité. Je me serais mal vu partager trop de proximité avec une dame de la haute, mais savoir qu’on est du même bois ça me soulage !
- Moi je suis domestique, je travaille souvent pour de riches familles de Nouvelle-Sérène, mais là j’ai pris une « pause » pour travailler dans une auberge au nord, sur la route vers San Matheus. C’est tout aussi fatiguant, mais j’ai moins peur de finir à la rue !
J’essaye d’y mettre de l’humour, mais allez savoir si ça la fera rire… De toute manière, elle s'éloigne rapidement, appelée par une proche, j'imagine ! Je lui dis au revoir de la main avant de retrouver Erika qui regarde paisiblement les étoiles. Ça a l'air de vraiment lui plaire !
- Oh que c’est beau ! Mais t’as pas peur des bêtes sauvages ? Pis il doit faire froid, puis le sol plein de bestioles qui remontent dans tes vêtements et brrr…
Je sais, je sais, je pense toujours au pire, moi ! Mais faut bien que quelqu’un s’en charge, j’y peux rien ! Mais voilà qu’on s’approche de notre fameuse aventurière ! Je suis bien soulagée de la retrouver, cette Madame de Courcelles ! Y’a pas à dire, une gaillarde comme ça est plus que rassurante ! Et puis les petits gâteaux qu’elle apporte avec elle termine de me redonner le sourire ! Je dois avouer être un peu chamboulée par cette pauvre demoiselle. Pourquoi donc s’en prendre à elle ? Des fois c’est difficile de ne pas mal les voir, ces Natifs, j’vous le dis…
Alix me tend gentiment un biscuit que je réceptionne avec reconnaissance et le goût du miel et des amandes grillées termine d’apaiser mes angoisses. Enfin, notre petit groupe avance un peu plus dans la forêt. Un autre moment je serais en train de trembler, mais avec Erika et Madame de Courcelles je me sens vraiment en sécurité. Et puis, cette fête est là pour que tout le monde soit en paix, il ne peut rien y arriver de très grave.
Puis je vois une ombre, un peu plus loin, une forme qui sort des fourrées. Je sursaute, faisant quelques pas en arrière. Je veux le pointer du doigt et alerter mes amies, mais aucun son ne sort de ma bouche. Je me maudirai plus tard, mais finalement Erika l’aperçoit aussi et avertit Alix. Elle me dépasse et se met devant moi comme pour... me protéger ?
- Oh ? Erika ?
Mais elle doit pas m’entendre. L’homme arrive en trombe vers nous, Erika l'arrête pour qu'il raconte ce qu'il se passe et… je comprends pas vraiment. Il parle d’une femme, de sang, beaucoup de sang, dans la forêt. Mal en point, qu’il dit. Ma bile me retourne l’estomac, faut aller l’aider ! Erika essaye de rassurer le type, de le calmer pour avoir plus d’informations, mais moi j’ai plus envie d’agir qu’autre chose !
- Comment ?! Une femme, du sang ?!
Erika se tourne vers nous et elle peut clairement voir dans mes yeux, que, j’ai qu’une envie c’est de me précipiter là-bas pour aller voir ce qu’il se passe.
- Il faut aller voir cette femme, Erika, voir si elle va bien, l’aider ! Vous êtes pas d’accord ?
Je tourne la tête pour voir la réaction de Madame de Courcelles. Je confie ne pas être la plus réfléchie dans une situation si critique, mais je préfère m’assurer que c’est pas grave avant d’en savoir plus !
- Moi je suis domestique, je travaille souvent pour de riches familles de Nouvelle-Sérène, mais là j’ai pris une « pause » pour travailler dans une auberge au nord, sur la route vers San Matheus. C’est tout aussi fatiguant, mais j’ai moins peur de finir à la rue !
J’essaye d’y mettre de l’humour, mais allez savoir si ça la fera rire… De toute manière, elle s'éloigne rapidement, appelée par une proche, j'imagine ! Je lui dis au revoir de la main avant de retrouver Erika qui regarde paisiblement les étoiles. Ça a l'air de vraiment lui plaire !
- Oh que c’est beau ! Mais t’as pas peur des bêtes sauvages ? Pis il doit faire froid, puis le sol plein de bestioles qui remontent dans tes vêtements et brrr…
Je sais, je sais, je pense toujours au pire, moi ! Mais faut bien que quelqu’un s’en charge, j’y peux rien ! Mais voilà qu’on s’approche de notre fameuse aventurière ! Je suis bien soulagée de la retrouver, cette Madame de Courcelles ! Y’a pas à dire, une gaillarde comme ça est plus que rassurante ! Et puis les petits gâteaux qu’elle apporte avec elle termine de me redonner le sourire ! Je dois avouer être un peu chamboulée par cette pauvre demoiselle. Pourquoi donc s’en prendre à elle ? Des fois c’est difficile de ne pas mal les voir, ces Natifs, j’vous le dis…
Alix me tend gentiment un biscuit que je réceptionne avec reconnaissance et le goût du miel et des amandes grillées termine d’apaiser mes angoisses. Enfin, notre petit groupe avance un peu plus dans la forêt. Un autre moment je serais en train de trembler, mais avec Erika et Madame de Courcelles je me sens vraiment en sécurité. Et puis, cette fête est là pour que tout le monde soit en paix, il ne peut rien y arriver de très grave.
Puis je vois une ombre, un peu plus loin, une forme qui sort des fourrées. Je sursaute, faisant quelques pas en arrière. Je veux le pointer du doigt et alerter mes amies, mais aucun son ne sort de ma bouche. Je me maudirai plus tard, mais finalement Erika l’aperçoit aussi et avertit Alix. Elle me dépasse et se met devant moi comme pour... me protéger ?
- Oh ? Erika ?
Mais elle doit pas m’entendre. L’homme arrive en trombe vers nous, Erika l'arrête pour qu'il raconte ce qu'il se passe et… je comprends pas vraiment. Il parle d’une femme, de sang, beaucoup de sang, dans la forêt. Mal en point, qu’il dit. Ma bile me retourne l’estomac, faut aller l’aider ! Erika essaye de rassurer le type, de le calmer pour avoir plus d’informations, mais moi j’ai plus envie d’agir qu’autre chose !
- Comment ?! Une femme, du sang ?!
Erika se tourne vers nous et elle peut clairement voir dans mes yeux, que, j’ai qu’une envie c’est de me précipiter là-bas pour aller voir ce qu’il se passe.
- Il faut aller voir cette femme, Erika, voir si elle va bien, l’aider ! Vous êtes pas d’accord ?
Je tourne la tête pour voir la réaction de Madame de Courcelles. Je confie ne pas être la plus réfléchie dans une situation si critique, mais je préfère m’assurer que c’est pas grave avant d’en savoir plus !
Alix
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Dansez
les yeux fermés
Feat Erika & Rosmunda
Quand le ton d’Erika change, Dilay fronce les sourcils. Elle fait brusquement volte-face, le corps tendu comme un arc, et décoche un regard méfiant au type dès qu’elle l’aperçoit. Elle n’est peut-être pas armée mais ses poings lui suffisent, surtout contre un pauvre gars tout essouflé.
Ceci dit, il ne semble pas hostile. Ça n’empêche pas Dilay de se mettre devant ses deux comparses, planté comme un -grand- poteau sur le chemin de l’homme. Son visage à l’accoutumé expressif s’est refermé, et si l’un de ses bras pend le long de son corps celui qui tient le plateau de gâteaux semble prêt à jaillir pour le casser sur la tête de l’intru. Calme, silencieuse, mais surtout immobile, Dilay écoute ce que l’homme a à dire, et cille finalement, tout de même frappée par l’urgence.
Une blessée ? Dans les bois ? Peut-être attaquée par une bête sauvage. Dilay ne voit que ça… L’autre solution lui apparaît impensable. Là, juste à côté d’eux qui faisaient la fête, un invité en aurait attaqué un autre ?
Après tout pourquoi pas ? Est-ce que Dilay ne croit pas quelqu’un capable d’une telle bassesse ? Absolument pas. Elle s’imaginait simplement que si une rixe dégénérait ce serait en pleine lumière, là où tout le monde était réuni…
Mais la thèse de l’animal tient avant tout.
Quand Erika dépasse Dilay, cette dernière a la furieuse envie de la retenir. Un bête réflexe. Elle la laisse passer sans rien faire et continue de couvrir Rosmunda dont le visage terrorisé ne lui a pas échappé. D’ailleurs, quand la tenancière tente d’interroger plus avant le pauvre gus, la domestique piaille d’un ton angoissé. Sans lâcher des yeux l’homme, Dilay répond :
- Si. Je suis d’accord.
Parce que s’il y a encore une chance de sauver la femme… Peuvent-ils vraiment prendre le temps de tailler le bout de gras ?
Et si c’est un piège ? Mais pourquoi en serait-ce un ? Le pauvre type a l’air parfaitement livide, comme s’il venait d’échapper à des assaillants lui-même.
- S-Seulement si c’est pas loin.
Ajoute Dilay après un regard à l’orée des arbres. Le mieux ce serait d’avoir une torche, ils pourraient se prémunir un peu de la faune comme ça.
Comme Erika s’occupe de l’homme, la mathématicienne se décide à se tourner vers Rosmunda et tente de prendre un ton apaisant – pas facile, avec sa voix rauque et la façon dont elle mâchonne ses mots :
- C-Ca va aller. Respirez. C'était pro-probablement qu'une bestiole. Ca arrive. Les Natifs sauront faire.
Narration
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
L’homme inspire et expire, en essayant de calmer son souffle comme Erika l’instruit. Il prend un instant pour regarder en face les trois femmes et les détailler avec davantage d’acuité avant de souffler :
- Je m’appelle Kamil.
Il tente de rabattre le pan de son turban derrière son épaule d’un geste presque rageur, les lèvres tremblantes.
- Nous devons y aller maintenant, Madame ! C’est une Native, elle est blessée mais je l’ai vu respirer !
Son ton dérape, sa voix se casse. Il a l’air sincèrement bouleversé et porte un regard plein d’espoir sur Rosmunda quand elle réagit avec vigueur.
- Je vous en prie, écoutez votre amie.
Conjure Kamil en faisant quelques pas en arrière, tout en continuant de regarder Erika. Apparemment lui compte déjà retourner vers la forêt, qu’elles le suivent ou non.
- Non, non, ce n’est pas loin. C’est dans une clairière, tout près de la lisière.
Je vous en prie…
Il répète avant de se retourner franchement.
- Il y a tellement de sang, j’aurais dû rester avec elle mais j’ai eu peur et…
Kamil secoue la tête quand Dilay s'adresse à Rosmunda puis il serre les poings et inspire à nouveau un grand coup l’air glacé de la nuit. Puis, la tête rentrée dans les épaules comme s’il tentait de se recroqueviller sur lui-même, il se remet à avancer vers la forêt – assez lentement pour que les femmes le suivent ou le retiennent le cas échéant.
- Je m’appelle Kamil.
Il tente de rabattre le pan de son turban derrière son épaule d’un geste presque rageur, les lèvres tremblantes.
- Nous devons y aller maintenant, Madame ! C’est une Native, elle est blessée mais je l’ai vu respirer !
Son ton dérape, sa voix se casse. Il a l’air sincèrement bouleversé et porte un regard plein d’espoir sur Rosmunda quand elle réagit avec vigueur.
- Je vous en prie, écoutez votre amie.
Conjure Kamil en faisant quelques pas en arrière, tout en continuant de regarder Erika. Apparemment lui compte déjà retourner vers la forêt, qu’elles le suivent ou non.
- Non, non, ce n’est pas loin. C’est dans une clairière, tout près de la lisière.
Je vous en prie…
Il répète avant de se retourner franchement.
- Il y a tellement de sang, j’aurais dû rester avec elle mais j’ai eu peur et…
Kamil secoue la tête quand Dilay s'adresse à Rosmunda puis il serre les poings et inspire à nouveau un grand coup l’air glacé de la nuit. Puis, la tête rentrée dans les épaules comme s’il tentait de se recroqueviller sur lui-même, il se remet à avancer vers la forêt – assez lentement pour que les femmes le suivent ou le retiennent le cas échéant.
Erika Acquisto
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Erika écoute l'homme totalement paniqué, et il y a de quoi. Il explique que c'est une native qui a été blessé. Erika serre la mâchoire. Une native ? Les natifs n'auraient pas attaquer l'un des leurs et tout d'un coup, l'idée d'une bête sauvage deviens presque idiote. Les natifs vivent ici depuis toujours, ils connaissent les risques. Non, Alix a raison - espère-t-elle - après tout, ce n'est pas parce qu'Erika sait utiliser des ustensiles de cuisines qu'elle ne se brûle jamais, ça doit être la même chose.
Elle se reconcentre sur le moment présent. Elle fera des hypothèses une fois qu'elle aura vu cette femme. L'homme en face d'elle a besoin d'aide, pas de quelqu'un qui l'écoute à moitié.
La tenancière ne sourit plus et son ton chantant et théâtral habituel a disparu, laissant place a quelques choses de beaucoup plus sérieux. Il sera presque difficile de la reconnaître sans la voir.
- Vous avez entendu les dames, on va vous aider, montrer nous le chemin, on vous accompagne.
Erika se remet droite et regarde Alix réconforter Ros'. Bien il ne faudrait pas qu'elle panique elle aussi. Ils sont entourés de médecin et d'herboriste et d'apothicaire, si soins il faut, ce ne sera pas un problème. La concentration et le "calme" sera de vigueur si il s'avère que c'est grave. Concentration et un minimum de discrétion. Il ne faudrait pas affoler tous les gens ici. Si on apprend qu'une native a été gravement blessé, les natifs pourraient mal réagir et accuser n'importe qui qui n'est pas des leurs. Il ne manquerait plus que l'Alliance ou Théléme en profite pour s'accuser et ce sera une veritable boucherie. Même si les armes étaient interdites, la tenancière était persuadée que certains avait pris leur précaution.
- Non, vous avez bien fait de venir chercher de l'aide. Mais il ne faut pas perdre plus de temps si son état est aussi critique.
La tenancière emboîte le pas à Kamil, elle sait qu'Alix et Ros suivront et puis avec toute la lumière émanant du grand feu, elles verraient sûrement la fête de loin si elles s'éloignent trop, ou la fumée. Erika resserre sa veste en s'enfonçant dans la forêt.
Elle se reconcentre sur le moment présent. Elle fera des hypothèses une fois qu'elle aura vu cette femme. L'homme en face d'elle a besoin d'aide, pas de quelqu'un qui l'écoute à moitié.
La tenancière ne sourit plus et son ton chantant et théâtral habituel a disparu, laissant place a quelques choses de beaucoup plus sérieux. Il sera presque difficile de la reconnaître sans la voir.
- Vous avez entendu les dames, on va vous aider, montrer nous le chemin, on vous accompagne.
Erika se remet droite et regarde Alix réconforter Ros'. Bien il ne faudrait pas qu'elle panique elle aussi. Ils sont entourés de médecin et d'herboriste et d'apothicaire, si soins il faut, ce ne sera pas un problème. La concentration et le "calme" sera de vigueur si il s'avère que c'est grave. Concentration et un minimum de discrétion. Il ne faudrait pas affoler tous les gens ici. Si on apprend qu'une native a été gravement blessé, les natifs pourraient mal réagir et accuser n'importe qui qui n'est pas des leurs. Il ne manquerait plus que l'Alliance ou Théléme en profite pour s'accuser et ce sera une veritable boucherie. Même si les armes étaient interdites, la tenancière était persuadée que certains avait pris leur précaution.
- Non, vous avez bien fait de venir chercher de l'aide. Mais il ne faut pas perdre plus de temps si son état est aussi critique.
La tenancière emboîte le pas à Kamil, elle sait qu'Alix et Ros suivront et puis avec toute la lumière émanant du grand feu, elles verraient sûrement la fête de loin si elles s'éloignent trop, ou la fumée. Erika resserre sa veste en s'enfonçant dans la forêt.
Invité
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Me faut l’accord de mes amies, j’vais pas m’enfoncer toute seule dans la forêt ! Parce que là, on gamberge, on gamberge, mais elle va peut-être mourir ! M’enfin, Madame de Courcelles est la première à dire qu’elle est d’accord avec moi, je souffle un bon coup. Maintenant qu’on est une majorité, Erika devrait pas trop insister pour pas bouger de là. Evidemment, c’est peut-être un piège que tend cet homme, mais je ne veux pas prendre de risque pour cette donzelle ! Et pis si ça s’amuse à ruiner une fête rassemblant les grandes pontes de l’île, ça va ruer dans les brancards, moi je vous le dis ! Donc m’est avis que ces margoulins prendraient pas ce risque. Et pendant que je pense à tout ça, voilà pas que notre grande madame se tourne vers moi pour m’accorder quelques mots rassurants. Je suis touché par cette attention, même s’il semble pas que ce soit la spécialité d’Alix. Mais je lui souris, quand même, ça me touche.
- Merci, madame. Vous en faites pas, j’suis pas trop paniquée, mais j’ai vraiment pas envie d’arriver trop tard. Puis vous devez avoir raison, tiens…
Oui des méchantes bestioles, par-là, doit y en avoir quelques paquets. Qu’est-ce qui a pris à ces deux oiseaux de s’éloigner de la clairière aussi ? Mais béni soit le Lumineux, Erika accepte qu’on aille à la rencontre de la demoiselle en détresse. L’homme qui l’a trouvée s’explique un peu plus. Il dit s’appeler Kamil et que la victime est une Native. Lui est de l’Alliance, j’crois, vu ses habits. Il a l’air d’avoir vu l’Enfer, beaucoup de sang qu’il dit… J’appréhende d’un coup, alors qu’on le suit vers ce fameux endroit. Y’a vraiment tant de sang que ça, là-bas ? Aller, courage ma fille, tourne pas de l’œil surtout ! Tes amies ont déjà forte affaire avec la femme que tu vas aider, pas besoin d’être un poids supplémentaire !
- Merci, les filles, d’avoir accepté qu’on y aille. J’espère qu’on pourra l’aider, oui ouI…
Même si on se dépêche toutes à la suite de Kamil, j’essaye de placer un mot ou deux pour mes amies qui, ça m’a pas échappé, se sont mises entre moi et cet homme comme pour… me protéger.
- Je… merci aussi pour m’avoir protégé, je vous ai vu hein, et j’espère pouvoir vous rendre la pareille !
Oh la la que ça me gêne tout ça, je dois être toute empourprée du visage, heureusement qu’il fait sombre au final, elles peuvent pas me voir comme ça. Mais vite, change de sujet Ros, sinon tu vas vraiment finir par mourir de honte !
- Aller, dépêchons-nous ! Cette femme a besoin de notre aide !
Voilà donc qu’on s’éloigne des lumières et du brouhaha rassurant de la fête pour s’enfoncer dans cette affreuse forêt. Je prie très fort pour que tout se passe bien.
- Merci, madame. Vous en faites pas, j’suis pas trop paniquée, mais j’ai vraiment pas envie d’arriver trop tard. Puis vous devez avoir raison, tiens…
Oui des méchantes bestioles, par-là, doit y en avoir quelques paquets. Qu’est-ce qui a pris à ces deux oiseaux de s’éloigner de la clairière aussi ? Mais béni soit le Lumineux, Erika accepte qu’on aille à la rencontre de la demoiselle en détresse. L’homme qui l’a trouvée s’explique un peu plus. Il dit s’appeler Kamil et que la victime est une Native. Lui est de l’Alliance, j’crois, vu ses habits. Il a l’air d’avoir vu l’Enfer, beaucoup de sang qu’il dit… J’appréhende d’un coup, alors qu’on le suit vers ce fameux endroit. Y’a vraiment tant de sang que ça, là-bas ? Aller, courage ma fille, tourne pas de l’œil surtout ! Tes amies ont déjà forte affaire avec la femme que tu vas aider, pas besoin d’être un poids supplémentaire !
- Merci, les filles, d’avoir accepté qu’on y aille. J’espère qu’on pourra l’aider, oui ouI…
Même si on se dépêche toutes à la suite de Kamil, j’essaye de placer un mot ou deux pour mes amies qui, ça m’a pas échappé, se sont mises entre moi et cet homme comme pour… me protéger.
- Je… merci aussi pour m’avoir protégé, je vous ai vu hein, et j’espère pouvoir vous rendre la pareille !
Oh la la que ça me gêne tout ça, je dois être toute empourprée du visage, heureusement qu’il fait sombre au final, elles peuvent pas me voir comme ça. Mais vite, change de sujet Ros, sinon tu vas vraiment finir par mourir de honte !
- Aller, dépêchons-nous ! Cette femme a besoin de notre aide !
Voilà donc qu’on s’éloigne des lumières et du brouhaha rassurant de la fête pour s’enfoncer dans cette affreuse forêt. Je prie très fort pour que tout se passe bien.
Alix
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Dansez
les yeux fermés
Feat Erika & Rosmunda
Rosmunda semble relativement réceptive. Tant mieux. Dilay expire et opine du chef. Elle ne sait pas ce qu’elle ferait si la jeune femme lui défaillait entre les pattes. Sûrement qu’elle laisserait Erika s’en occuper.
La mathématicienne roule des épaules et agite doucement son cou de droite et de gauche. S’il faut affronter quoi que ce soit, elle ne veut pas avoir les muscles tout froids. Singulièrement, elle glisse ses gâteaux dans sa poche et dit aux autres :
- D-Donnez les brochettes.
S’il y a quoi que ce soit dans ces bois, peut-être que lui préparer un petit festin en marge de leur chemin leur permettra d’être tranquilles. Au moins de voler quelques instants de répit. Et puis les piques sont de bois, de bois solide… Dilay teste la résistance de l’une d’elle. Un peu élastique, mais ça fera l’affaire.
- Je ferme la marche.
Grogne la mathématicienne en faisant signe à Rosmunda d’avancer.
- T-T’as rien à nous re-revaloir.
Elle ajoute, parce qu’elle imagine mal la petite domestique se mettre entre elle et une méchante bestiole. Elles forment un groupe maintenant, même brièvement. C’est normal de se répartir les tâches selon les forces et les faiblesses de chacune et Dilay est sans aucun doute la plus grande et la mieux taillée des trois.
Au moment de traverser la lisière, la mathématicienne retient brièvement son souffle, comme si elle plongeait la tête dans de l’eau glacée.
En parlant de compétences…
- Quelqu’un sait app-appliquer les premiers soins ?
Elle lance à voix haute, parce qu’après tout c’est quand même une question importante. Difficile pour elle se parler assez bas, elle ne s’entend pas suffisamment pour se rendre compte du bruit qu’elle fait.
Narration
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Le soulagement de Kamil quand les femmes le suivent est invisible tant il est tendu. Il fait une affreuse grimace qui était probablement censée être un sourire.
A l’orée des bois il récupère ce qu’il avait laissé tomber dans sa course : une lanterne. Il jure dans sa barbe, les doigts tremblants alors qu’elle manque de lui échapper des mains une seconde fois. La flamme à l’intérieur est presque entièrement dissipée mais elle suffit pour éclairer un tout petit chemin devant le groupe.
- Merci, merci, merci…
Il répète comme un mantra alors qu’il avance entre les troncs.
Le groupe est chanceux : on n’y voit pas trop mal. Le ciel est dégagé et la lune très lumineuse, la forêt n’est pas encore très épaisse bien qu’à chaque pas qui éloigne les femmes de la soirée les frondaisons semblent lentement se resserrer. Bientôt, le champ de vision ne porte nettement qu’à deux mètres devant soi.
Bientôt, la rumeur des conversations devient un vague murmure. Puis, plus rien du tout. L’oreille s’abitue et d’autres sons naissent dans le noir. Un froissement d’aile sur la gauche, un grognement lointain sur la droite. Un gros papillon de nuit se prend dans les cheveux de Rosmunda avant de réussir à s’en libérer. Une chouette hulule juste au moment où Erika passe sous l’arbre où elle était nichée. Elle s’envole dans un bruissement furieux.
Il n’y a nul monstre. Pour le moment.
Kamil se permet de demander :
- Comment vous appelez-vous Mesdames ?
D’une petite voix. Il semble lentement reprendre contenance jusqu’à ce qu’un long hurlement déchire la nuit. Brusquement, l’homme s’arrête, et si le groupe marchait trop serré, ses membres risquent de se percuter les uns les autres.
Le bruit n’est pas humain, il a été produit par un animal et ne semble pas tout à fait proche. Difficile à dire à la façon dont il a résonné en écho. Ceux qui sont familiers des forêts du continent jureraient avoir entendu une sorte de loup dont le cri est ici bien plus aigu.
Kamil déglutit. Il regarde de droite, de gauche, comme s’il s’attendait à ce que quelque chose leur saute dessus, et ne fait pour le moment que de petits, trop petits pas. Sa main tremble tellement que le battant de la lanterne tourne sur ses gonds et s’entrechoque avec son loquet dans un bruit strident de métal.
Il faut beaucoup de sang-froid est une bonne vue dans l’obscurité – d’autant que la principale source de lumière du groupe est vacillante – mais il est possible d’entrapercevoir un liquide luire dans la pénombre quand un rayon de la lanterne le frappe. Ce sont de petites tâches qui maculent le sol et elles sont rouges.
A l’orée des bois il récupère ce qu’il avait laissé tomber dans sa course : une lanterne. Il jure dans sa barbe, les doigts tremblants alors qu’elle manque de lui échapper des mains une seconde fois. La flamme à l’intérieur est presque entièrement dissipée mais elle suffit pour éclairer un tout petit chemin devant le groupe.
- Merci, merci, merci…
Il répète comme un mantra alors qu’il avance entre les troncs.
Le groupe est chanceux : on n’y voit pas trop mal. Le ciel est dégagé et la lune très lumineuse, la forêt n’est pas encore très épaisse bien qu’à chaque pas qui éloigne les femmes de la soirée les frondaisons semblent lentement se resserrer. Bientôt, le champ de vision ne porte nettement qu’à deux mètres devant soi.
Bientôt, la rumeur des conversations devient un vague murmure. Puis, plus rien du tout. L’oreille s’abitue et d’autres sons naissent dans le noir. Un froissement d’aile sur la gauche, un grognement lointain sur la droite. Un gros papillon de nuit se prend dans les cheveux de Rosmunda avant de réussir à s’en libérer. Une chouette hulule juste au moment où Erika passe sous l’arbre où elle était nichée. Elle s’envole dans un bruissement furieux.
Il n’y a nul monstre. Pour le moment.
Kamil se permet de demander :
- Comment vous appelez-vous Mesdames ?
D’une petite voix. Il semble lentement reprendre contenance jusqu’à ce qu’un long hurlement déchire la nuit. Brusquement, l’homme s’arrête, et si le groupe marchait trop serré, ses membres risquent de se percuter les uns les autres.
Le bruit n’est pas humain, il a été produit par un animal et ne semble pas tout à fait proche. Difficile à dire à la façon dont il a résonné en écho. Ceux qui sont familiers des forêts du continent jureraient avoir entendu une sorte de loup dont le cri est ici bien plus aigu.
Kamil déglutit. Il regarde de droite, de gauche, comme s’il s’attendait à ce que quelque chose leur saute dessus, et ne fait pour le moment que de petits, trop petits pas. Sa main tremble tellement que le battant de la lanterne tourne sur ses gonds et s’entrechoque avec son loquet dans un bruit strident de métal.
Il faut beaucoup de sang-froid est une bonne vue dans l’obscurité – d’autant que la principale source de lumière du groupe est vacillante – mais il est possible d’entrapercevoir un liquide luire dans la pénombre quand un rayon de la lanterne le frappe. Ce sont de petites tâches qui maculent le sol et elles sont rouges.
Erika Acquisto
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
La tavernière s’exécute aux ordres d'Alix. Il n'y avait aucun doute que si l'une d'elles devaient prendre les rennes de ce groupe, c'était elle qui était le plus apte.
- C'est normal Ros', on laissera personne te faire du mal enfin, tu pourrais encore nous servir !
Elle suit tranquillement Kamil. Marcher, même dans le noir et dans cette forêt inconnue, fini par la calmer et elle se permet même une petite blague auprès de Rosmunda. Oui, ces bois laissant encore entendre les murmures des conversations est presque reposant après le brouhaha de la soirée et puis ce calme relatif plaît à la rouquine. Déjà parce que si quelque chose bouge, on l'entend rapidement et le localiser est plus facile.
- Moi, j'ai appris ça. Pour s'occuper d'une taverne c'est la moindre des choses. Le nombre de gars qu'on a retrouvé à moitié vivant après une soirée trop arrosée ou alors après une baston. Mais c'est vraiment rudimentaire.
Rudimentaire, ça c'est sûre, est ce qu'elle saura s'occuper de cette femme qui perd énormément de sang d'après Kamil ? Pas sûre. Surtout sous le coup du stress. Parce que si elle est relativement calme maintenant, les bruits ambiant commencent de nouveau la tendre. Elle respire doucement, tentant de trouver une juste équilibre entre tension et concentration. Et cette chouette qui hulule et s'envole, Erika sursaute mais ne fait aucun bruit, peut être l'instinct de survie qui lui intime de se taire au milieu de cette faune.
Elle se concentre sur Kamil et suit ses pas. Quand ce dernier ouvre la bouche c'est presque un soulagement.
- Erik-..
Sa voix casse, elle se racle la gorge et reprend d'une voix guillerette.
-Erika Acquisto, tenancière de la Taverne du Denier à Nouvelle Serène, après toute cette histoire n'hésitez pas à y passer, ce sera avec plaisir de vous voir en de meilleure condition !
Oh oui, quand elle était stressée, elle devenait encore plus un moulin a parole.
- Je vous offrirais même un ou deux verres, je vous le dois bien après tout, ne serait-ce que pour vous faire oublier un peu cette soirée qui s'annonce pas super.
"Erika, tais-toi !" lui ordonne sa petite voix intérieure, mais celle ci n'a même pas besoin d'intervenir. Ce long hurlement fera parfaitement l'affaire pour que la tavernière ne boucle sa bouche. Quelle est cette créature ? Elle a déjà entendu plusieurs animaux mais elle est surtout quelqu'un de la ville, son sang ne fait qu'un tour et elle se force a respirer lentement - dans la mesure du possible - pour ne pas paniquer. Erika n'est pas particulièrement peureuse, mais cette ambiance dans la forêt, un endroit dont elle n'a pas l'habitude, la tend plus que d'habitude.
Se tenant proche de l'homme elle ne le voit pas s'arrêter et lui rentre dedans, ce qui a presque pour effet de la sortir immédiatement de cet état d’angoisse où elle avait failli s'engouffrer. Elle tente de se focaliser sur autre choses, le bruit de la lanterne dans la main de Kamil par exemple. Voilà, le bruit et sa lumière qui vacille. Erika se focalise sur cette dernière. Elle se calme doucement, elle pense aussi à Alix. Elle ne sait pas ce qu'elle pourrait faire mais savoir qu'elle est avec quelqu'un qui a plus l'habitude de ce genre de situation la rassure.
Elle regarde autour d'elle et dans le faisceau lumineux, ses yeux sont attirés par ces tâches qui brillent, mais il lui faudra encore plusieurs longues secondes pour comprendre ce qu'elle a vu et le fera remarquer aux autres du groupe, sa voix mettant encore quelques secondes avant de se décoincer.
- C'est normal Ros', on laissera personne te faire du mal enfin, tu pourrais encore nous servir !
Elle suit tranquillement Kamil. Marcher, même dans le noir et dans cette forêt inconnue, fini par la calmer et elle se permet même une petite blague auprès de Rosmunda. Oui, ces bois laissant encore entendre les murmures des conversations est presque reposant après le brouhaha de la soirée et puis ce calme relatif plaît à la rouquine. Déjà parce que si quelque chose bouge, on l'entend rapidement et le localiser est plus facile.
- Moi, j'ai appris ça. Pour s'occuper d'une taverne c'est la moindre des choses. Le nombre de gars qu'on a retrouvé à moitié vivant après une soirée trop arrosée ou alors après une baston. Mais c'est vraiment rudimentaire.
Rudimentaire, ça c'est sûre, est ce qu'elle saura s'occuper de cette femme qui perd énormément de sang d'après Kamil ? Pas sûre. Surtout sous le coup du stress. Parce que si elle est relativement calme maintenant, les bruits ambiant commencent de nouveau la tendre. Elle respire doucement, tentant de trouver une juste équilibre entre tension et concentration. Et cette chouette qui hulule et s'envole, Erika sursaute mais ne fait aucun bruit, peut être l'instinct de survie qui lui intime de se taire au milieu de cette faune.
Elle se concentre sur Kamil et suit ses pas. Quand ce dernier ouvre la bouche c'est presque un soulagement.
- Erik-..
Sa voix casse, elle se racle la gorge et reprend d'une voix guillerette.
-Erika Acquisto, tenancière de la Taverne du Denier à Nouvelle Serène, après toute cette histoire n'hésitez pas à y passer, ce sera avec plaisir de vous voir en de meilleure condition !
Oh oui, quand elle était stressée, elle devenait encore plus un moulin a parole.
- Je vous offrirais même un ou deux verres, je vous le dois bien après tout, ne serait-ce que pour vous faire oublier un peu cette soirée qui s'annonce pas super.
"Erika, tais-toi !" lui ordonne sa petite voix intérieure, mais celle ci n'a même pas besoin d'intervenir. Ce long hurlement fera parfaitement l'affaire pour que la tavernière ne boucle sa bouche. Quelle est cette créature ? Elle a déjà entendu plusieurs animaux mais elle est surtout quelqu'un de la ville, son sang ne fait qu'un tour et elle se force a respirer lentement - dans la mesure du possible - pour ne pas paniquer. Erika n'est pas particulièrement peureuse, mais cette ambiance dans la forêt, un endroit dont elle n'a pas l'habitude, la tend plus que d'habitude.
Se tenant proche de l'homme elle ne le voit pas s'arrêter et lui rentre dedans, ce qui a presque pour effet de la sortir immédiatement de cet état d’angoisse où elle avait failli s'engouffrer. Elle tente de se focaliser sur autre choses, le bruit de la lanterne dans la main de Kamil par exemple. Voilà, le bruit et sa lumière qui vacille. Erika se focalise sur cette dernière. Elle se calme doucement, elle pense aussi à Alix. Elle ne sait pas ce qu'elle pourrait faire mais savoir qu'elle est avec quelqu'un qui a plus l'habitude de ce genre de situation la rassure.
Elle regarde autour d'elle et dans le faisceau lumineux, ses yeux sont attirés par ces tâches qui brillent, mais il lui faudra encore plusieurs longues secondes pour comprendre ce qu'elle a vu et le fera remarquer aux autres du groupe, sa voix mettant encore quelques secondes avant de se décoincer.
Invité
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Je suis pas une forestière moi. Moi quand je suis devant une forêt, j’ai peur. C’est plein de crapules, d’animaux dangereux et de recoins où vous pouvez disparaître sans que personne le remarque. Je le savais dès le départ qu’il fallait pas venir ici ! Enfin, qu’il fallait pas s’éloigner de la grande foule et des feux ! Là on avançait dans le noir presque complet, et je sais même pas si je préfère que Monsieur Kamil ait sa lampe puisqu’elle éclaire pas grand-chose et que les formes affreuses qu’elle dessine autour de nous avec sa lumière me glacent le sang !
Quand Madame de Courcelles brise le rythme de nos pas sur l’épaisse couche de feuilles et de terre, j’en sursaute presque ! Elle demande qui maîtrise les premiers soins et, à ma grande surprise, Erika affirme que oui. Mais après réflexion moi aussi je connais quelques ficelles, à ce compte-là. Réparer les petits bobos, ralentir un saignement, même si je tourne de l’œil et des tripes quand y’a trop de sang… Oh rien que d’y penser j’en frissonne. Je préférerai pas rendre ce que j’ai mangé plus tôt, s’il te plaît, petit estomac.
- Euh… Moi aussi je peux faire quelques petites choses, mais rien de très efficace si la dame est trop blessée…
J’ai un peu honte de l’avouer, mais autant qu’on ne se retourne pas vers moi en attendant un miracle, une fois le moment venu. Et soudain, comme pour me réveiller un bon coup, je sens un machin dans mes cheveux, et pas un petit ! Une grosse bestiole qui fouille et bat des ailes en frénésie ! Je me secoue dans tous les sens, me frappant la tête pour la faire partir, je me retiens de toutes mes forces pour ne pas hurler, mais j’en meurs d’envie ! Mais je me prive pas d’insulter tout bas, et dans toutes les langues que je peux inventer, cette affreuse bête qui m’a décoiffée comme pas possible et m’a foutue une trouille bleue ! Mais je la sens enfin s’éloigner. J’imagine que les autres se payent bien ma tête, tiens.
Mais pas du tout, leur concentration est totale, on sent la tension jusque dans l’air qu’on respire. Je suis bien finaude moi, à paniquer pour un piaf ou un papillon emmêlé dans ma tignasse. Mais y’a pas à dire, ces bavardages et péripéties m’ont presque fait oublier qu’on est au milieu de ce bois maudit, près d’une femme gravement blessée, et que ce qui l’a mise dans cet état est probablement tout proche ! Je suis pas la seule à vouloir l’oublier on dirait, parce que l’homme qui nous accompagne continue de parler et parler pour nous occuper l’esprit. Très aimable à lui. Et entendre la voix d’Erika me rassure plus que je ce que j’imaginais. Elle est un peu grave, ferme, chaleureuse, et elle trouve le moyen de répondre avec légèreté en plus. Je l’aime beaucoup, je me l’avoue avant de ne plus pouvoir le faire, je l’aime beaucoup.
- Moi c’est Rosmunda… mais appelez-moi Ros. Je suis domestique pour les bourgeois, mais en ce moment je travaille dans une auberge, une autre que celle de mon amie Erika, au nord de Nouvelle-Sérène !
Je suis obligée de tousser au milieu de ma phrase tellement j’ai la gorge nouée. Je dois me calmer, je dois me calmer ou elles vont encore vouloir me protéger au péril de leur vie, et je ne veux pas de ça ! Je me débrouillerai très bien toute seule et-
Du rouge, je le vois, le rouge, il se voit bien à la lumière de cette fichue lampe. Je savais que c’était une mauvaise idée, la lampe ! Si elle était pas là, on verrait pas ces tâches rouges par terre, ce liquide que je pourrais nommer, mais j’ai pas envie de le faire, parce que rien qu’à l’idée qu’on en voit, là, sur le sol, ça veut dire qu’on approche de cette pauvre femme blessée, qu’il faudra l’aider, qu’on a pas beaucoup de moyens pour ça, qu’il faudra la porter jusqu’à la clairière, qu’on risque de croiser ce qui l’a attaquée, qu’on risque le même sort, que j’ai pas envie de finir au fond de cette maudite forêt sur cette maudite île ! Maman, ma petite sœur…
- Y’a… y’a… y’a du sang par terre !
Je l’ai pas crié, j’aurai pu, mais je l’ai pas fait. On se rend pas compte des efforts que je fais pour pas m’époumoner, faire sortir de mon ventre ma terreur depuis tout à l’heure, mais je l’ai quand même dit assez fort pour qu’on m’entende, j’espère. Ou peut-être pas, peut-être que je l’ai murmuré, ma voix refusant de parler plus fort que ça, paralysée par la peur. Je ne sais pas, et je m’en fiche, je veux juste partir d’ici !
Quand Madame de Courcelles brise le rythme de nos pas sur l’épaisse couche de feuilles et de terre, j’en sursaute presque ! Elle demande qui maîtrise les premiers soins et, à ma grande surprise, Erika affirme que oui. Mais après réflexion moi aussi je connais quelques ficelles, à ce compte-là. Réparer les petits bobos, ralentir un saignement, même si je tourne de l’œil et des tripes quand y’a trop de sang… Oh rien que d’y penser j’en frissonne. Je préférerai pas rendre ce que j’ai mangé plus tôt, s’il te plaît, petit estomac.
- Euh… Moi aussi je peux faire quelques petites choses, mais rien de très efficace si la dame est trop blessée…
J’ai un peu honte de l’avouer, mais autant qu’on ne se retourne pas vers moi en attendant un miracle, une fois le moment venu. Et soudain, comme pour me réveiller un bon coup, je sens un machin dans mes cheveux, et pas un petit ! Une grosse bestiole qui fouille et bat des ailes en frénésie ! Je me secoue dans tous les sens, me frappant la tête pour la faire partir, je me retiens de toutes mes forces pour ne pas hurler, mais j’en meurs d’envie ! Mais je me prive pas d’insulter tout bas, et dans toutes les langues que je peux inventer, cette affreuse bête qui m’a décoiffée comme pas possible et m’a foutue une trouille bleue ! Mais je la sens enfin s’éloigner. J’imagine que les autres se payent bien ma tête, tiens.
Mais pas du tout, leur concentration est totale, on sent la tension jusque dans l’air qu’on respire. Je suis bien finaude moi, à paniquer pour un piaf ou un papillon emmêlé dans ma tignasse. Mais y’a pas à dire, ces bavardages et péripéties m’ont presque fait oublier qu’on est au milieu de ce bois maudit, près d’une femme gravement blessée, et que ce qui l’a mise dans cet état est probablement tout proche ! Je suis pas la seule à vouloir l’oublier on dirait, parce que l’homme qui nous accompagne continue de parler et parler pour nous occuper l’esprit. Très aimable à lui. Et entendre la voix d’Erika me rassure plus que je ce que j’imaginais. Elle est un peu grave, ferme, chaleureuse, et elle trouve le moyen de répondre avec légèreté en plus. Je l’aime beaucoup, je me l’avoue avant de ne plus pouvoir le faire, je l’aime beaucoup.
- Moi c’est Rosmunda… mais appelez-moi Ros. Je suis domestique pour les bourgeois, mais en ce moment je travaille dans une auberge, une autre que celle de mon amie Erika, au nord de Nouvelle-Sérène !
Je suis obligée de tousser au milieu de ma phrase tellement j’ai la gorge nouée. Je dois me calmer, je dois me calmer ou elles vont encore vouloir me protéger au péril de leur vie, et je ne veux pas de ça ! Je me débrouillerai très bien toute seule et-
Du rouge, je le vois, le rouge, il se voit bien à la lumière de cette fichue lampe. Je savais que c’était une mauvaise idée, la lampe ! Si elle était pas là, on verrait pas ces tâches rouges par terre, ce liquide que je pourrais nommer, mais j’ai pas envie de le faire, parce que rien qu’à l’idée qu’on en voit, là, sur le sol, ça veut dire qu’on approche de cette pauvre femme blessée, qu’il faudra l’aider, qu’on a pas beaucoup de moyens pour ça, qu’il faudra la porter jusqu’à la clairière, qu’on risque de croiser ce qui l’a attaquée, qu’on risque le même sort, que j’ai pas envie de finir au fond de cette maudite forêt sur cette maudite île ! Maman, ma petite sœur…
- Y’a… y’a… y’a du sang par terre !
Je l’ai pas crié, j’aurai pu, mais je l’ai pas fait. On se rend pas compte des efforts que je fais pour pas m’époumoner, faire sortir de mon ventre ma terreur depuis tout à l’heure, mais je l’ai quand même dit assez fort pour qu’on m’entende, j’espère. Ou peut-être pas, peut-être que je l’ai murmuré, ma voix refusant de parler plus fort que ça, paralysée par la peur. Je ne sais pas, et je m’en fiche, je veux juste partir d’ici !
Alix
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Dansez
les yeux fermés
Feat Erika & Rosmunda
Erika sait se débrouiller. Tant mieux. C’est déjà ça.
Dilay ne partage pas l’envie de bavarder de ses camarades. Elle se contente de grogner :
- Alix.
A la question de Kamil. Elle se tient, le corps en tension, comme prête à bondir. Dilay écoute ses compagnes cancaner, alors qu’elle tente de se concentrer sur les bruits ambiants. Tant pis. Il faudra y faire avec ses yeux et son nez ; rien de nouveau.
Elle voit Rosmunda s’échiner contre quelque chose pris dans sa tignasse et détourne rapidement le regard. Rien qui ne va lui faire du mal, simplement une belle frayeur. Elle-même chasse tout ce qui vient lui bourdonner un peu trop près.
Dilay, qui était concentrée sur les alentours, manque de rentrer dans la petite Rosmunda juste devant elle alors que Kamil s’arrête. Vive, la mathématicienne pose une épaule sur l’épaule de la jeune domestique et la pousse sur le côté avec autant de délicatesse que possible pour s’avancer à grand pas vers Kamil.
Elle lui arrache la lanterne des mains. La lumière vacille, vacille… Mais se stabilise.
- S-Si ça s’éteint on est mal.
Crache Dilay. Elle avise leur source de lumière avec plus d’intérêt. C’est du métal. Mieux qu’une pique en bois, mais la mathématicienne ne jette pas ses baguettes pour autant. Qui sait ce qui servira ?
Au couinement de Rosmunda, Dilay fait volte-face et approche la faible lueur des points de sang.
- Y-Y’en a pas beaucoup.
Elle fait avant d’y plonger directement deux doigts.
- E-Et il est pas co-coagulé. Ça pourrait être n’importe qui. Ou quoi. Le cri…
Dilay se relève, adresse un regard périphérique aux alentours.
- J-J’en ai déjà entendu. Et tué. C’est pro-probablement un ulg. Ils sont communs. Les Natifs, ceux à l’écart… Ils en ont.
Ceux du clan du guerrier rouquin. Un des leurs dormait même appuyé sur sa bête quand Dilay s’éloignait du fin voilà une demi-heure. Alors peut-être que ce n’est pas une bête sauvage – pas de raison de s’inquiéter pour la mathématicienne, en tout cas pas pour le moment.
Elle en ressent, de l’angoisse. Elle ne fait pas semblant en jouant aux dures mais elle essaie de ne pas penser, juste d’agir. Elle a trois personnes – trois civils, elle se dit presque – avec elle, une femme blessée devant elle, et l’instinct aigue de protéger tout ce beau monde. Ça ne laisse pas beaucoup de place pour sa propre peur.
C’est comme quand on a mal. L’adrénaline peut donner le sentiment que la douleur n’existe pas, mais il faut rester en mouvement. Ne pas se refroidir. Dilay ne compte pas s’appesantir à fixer un peu de sang dans une forêt pleine de bestioles carnassières – qui dit même que c’est du sang humain !
- Par où ?
Dilay tance Kamil, qu’ils ne s’attardent pas davantage.
Narration
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Kamil semble se ragaillardir à mesure que Rosmunda et Erika parlent. Cette-dernière, notamment, lui tire un sourire.
- Merci. Vous me redonnez espoir…
Il reste tout de même blême, et sa respiration ne s’est jamais vraiment calmée. Il poursuit, à mi-voix :
- J’ai entendu du bien de votre établissement. Hélas, je n’ai pas encore pu me rendre à Nouvelle-Sérène mais sans faute, lorsque j’en aurais l’occasion, je vous prends sur votre offre. Et vous, Rosmunda, dans les faubourgs de la ville, vous dites ? Ma foi, je pourrais faire une… tournée des tavernes ? Ce serait bien une première…
Et pour cause, à la façon dont Kamil s’exprime on peut deviner qu’il ne doit pas être habitué à des lieux qui ont la fréquentation d’une taverne du Denier.
- Je suis l’assistant de Darya.
Explique-t-il, comme si les deux femmes savaient évidemment qui était cette fameuse Darya – l’envoyée de l’Alliance du Pont. Et, en réalité, Rosmunda et Erika la connaissent : la fauteuse de troubles de la soirée de Vegni, qui durant la fête de ce soir arbore le vert de sa faction avec panache, quand elle se cachait sous d’autres atours pour brouiller les pistes quand les deux femmes l’ont rencontrées.
Malheureusement, le répit de Kamil ne dure qu’un temps. Terrifié par le hurlement puis un rien malmené par Dilay, le voilà qui cède sa lanterne sans oser protester face à la grande femme. Kamil ferme un instant les yeux à la mention du sang. Il ne semble même pas vouloir le regarder en face.
Pourtant il n’y en a pas beaucoup, quelques gouttes comme une sorte de petite projection. Kamil met une main sur le côté de son visage pour s’éviter la vue de ce qu’il a l’air d’imaginer comme un spectacle bien plus macabre qu’il ne l’est en réalité, et, d’une main, il désigne leur chemin.
- C’est tout près.
Il marmonne. Et, quand une bourrasque souffle dans le bon sens, un nez particulièrement sensible pourra se retrousser en percevant une odeur de cuivre qui se mêle à celle de l’humus.
A la lueur de la lueur à présent tenue par Dilay, Rosmunda qui s’est intéressée au sang pourra s’apercevoir qu’il y a deux pistes : l’une va dans la direction que pointe Kamil et l’autre s’éloigne à l’opposé dans la forêt. Des tâches sont à intervalles irréguliers, sur de la mousse, sur un buisson. Si on veut vraiment s’y pencher de près, on pourra noter que du côté que Kamil suggère, le sang est légèrement, très légèrement plus sombre et que des insectes s’agglutinent sur certaines éclaboussures. De l’autre côté, le sang est d’un rouge davantage carmin, et plus liquide.
- Merci. Vous me redonnez espoir…
Il reste tout de même blême, et sa respiration ne s’est jamais vraiment calmée. Il poursuit, à mi-voix :
- J’ai entendu du bien de votre établissement. Hélas, je n’ai pas encore pu me rendre à Nouvelle-Sérène mais sans faute, lorsque j’en aurais l’occasion, je vous prends sur votre offre. Et vous, Rosmunda, dans les faubourgs de la ville, vous dites ? Ma foi, je pourrais faire une… tournée des tavernes ? Ce serait bien une première…
Et pour cause, à la façon dont Kamil s’exprime on peut deviner qu’il ne doit pas être habitué à des lieux qui ont la fréquentation d’une taverne du Denier.
- Je suis l’assistant de Darya.
Explique-t-il, comme si les deux femmes savaient évidemment qui était cette fameuse Darya – l’envoyée de l’Alliance du Pont. Et, en réalité, Rosmunda et Erika la connaissent : la fauteuse de troubles de la soirée de Vegni, qui durant la fête de ce soir arbore le vert de sa faction avec panache, quand elle se cachait sous d’autres atours pour brouiller les pistes quand les deux femmes l’ont rencontrées.
Malheureusement, le répit de Kamil ne dure qu’un temps. Terrifié par le hurlement puis un rien malmené par Dilay, le voilà qui cède sa lanterne sans oser protester face à la grande femme. Kamil ferme un instant les yeux à la mention du sang. Il ne semble même pas vouloir le regarder en face.
Pourtant il n’y en a pas beaucoup, quelques gouttes comme une sorte de petite projection. Kamil met une main sur le côté de son visage pour s’éviter la vue de ce qu’il a l’air d’imaginer comme un spectacle bien plus macabre qu’il ne l’est en réalité, et, d’une main, il désigne leur chemin.
- C’est tout près.
Il marmonne. Et, quand une bourrasque souffle dans le bon sens, un nez particulièrement sensible pourra se retrousser en percevant une odeur de cuivre qui se mêle à celle de l’humus.
A la lueur de la lueur à présent tenue par Dilay, Rosmunda qui s’est intéressée au sang pourra s’apercevoir qu’il y a deux pistes : l’une va dans la direction que pointe Kamil et l’autre s’éloigne à l’opposé dans la forêt. Des tâches sont à intervalles irréguliers, sur de la mousse, sur un buisson. Si on veut vraiment s’y pencher de près, on pourra noter que du côté que Kamil suggère, le sang est légèrement, très légèrement plus sombre et que des insectes s’agglutinent sur certaines éclaboussures. De l’autre côté, le sang est d’un rouge davantage carmin, et plus liquide.
Erika Acquisto
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Et voilà comment gagner un client de plus ! Même au milieu de la forêt, perdu dans la nuit avec des bestioles les entourant. Il n'y avait plus qu'à espérer qu'il tiendrait sa parole. Avec un peu de chance il va penser qu'il leur doit bien ça, de venir les remercier dans leur endroit de travail respectif. Et puis la tavernière ne peut que se sentir flatter quand on lui annonce qu'on a entendu du bien de son petit trésor. Et en plus il veut faire une tournée des tavernes ? En voilà une excellente idée, si seulement la jeune femme pouvait l'accompagner, ça faisait plusieurs mois qu'elle n'avait pas eu l'occasion d'aller boire un coup autre part que chez elle.
L'assistant de Darya. Voilà un petit soucis qu'Erika aurait préféré éviter. Rosmunda ne savait pas que leur mission avait échoué à cause d'elle pour boucler un nouveau contrat avec Darya, et elle préférait que cela reste, pour le moment, secret. De toute façon, ce n'était pas le moment d'y penser et Kamil qui commençait a se "détendre" avait vite fait de redevenir tout raide avec le cri dans la forêt.
Le sang par terre, oui. Après quelques secondes d'hébétude, la voilà de nouveau focaliser sur le moment présent.
- Oui, en effet, il y a quelques gouttes. Bien vu Ros'
Elle regarde Alix y plonger ses doigts et en tirer ses conclusions.
- Un ulg ? A quoi ça ressemble ?
Erika n'avait pas vraiment eu encore l'occasion de découvrir la faune et la flore de l'île en dehors des combats dans l'arène. Même si le groupe de Natif a des ulgs, elle ne voyait pas pourquoi il attaquerait une autre native de l'île. C'était sûrement une simple coïncidence.
- Bien, ne traînons pas trop dans ce cas.
Le vent qui souffle la conforte dans la direction que leur indique Kamil. La tenancière reconnaît bien cette odeur, l'arène du Denier l'ayant plutôt habituer à cette dernière. Cependant, pour percevoir cette odeur cuivré dans toutes les odeurs du bois, ça ne présage rien de bon, ce ne sont pas quelques gouttes qui attendent les trois femmes, mais bien plus.
- On ne doit plus être très loin, ou alors c'est vraiment, vraiment grave.
L'assistant de Darya. Voilà un petit soucis qu'Erika aurait préféré éviter. Rosmunda ne savait pas que leur mission avait échoué à cause d'elle pour boucler un nouveau contrat avec Darya, et elle préférait que cela reste, pour le moment, secret. De toute façon, ce n'était pas le moment d'y penser et Kamil qui commençait a se "détendre" avait vite fait de redevenir tout raide avec le cri dans la forêt.
Le sang par terre, oui. Après quelques secondes d'hébétude, la voilà de nouveau focaliser sur le moment présent.
- Oui, en effet, il y a quelques gouttes. Bien vu Ros'
Elle regarde Alix y plonger ses doigts et en tirer ses conclusions.
- Un ulg ? A quoi ça ressemble ?
Erika n'avait pas vraiment eu encore l'occasion de découvrir la faune et la flore de l'île en dehors des combats dans l'arène. Même si le groupe de Natif a des ulgs, elle ne voyait pas pourquoi il attaquerait une autre native de l'île. C'était sûrement une simple coïncidence.
- Bien, ne traînons pas trop dans ce cas.
Le vent qui souffle la conforte dans la direction que leur indique Kamil. La tenancière reconnaît bien cette odeur, l'arène du Denier l'ayant plutôt habituer à cette dernière. Cependant, pour percevoir cette odeur cuivré dans toutes les odeurs du bois, ça ne présage rien de bon, ce ne sont pas quelques gouttes qui attendent les trois femmes, mais bien plus.
- On ne doit plus être très loin, ou alors c'est vraiment, vraiment grave.
Invité
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Du sang… du sang j’en ai vu un paquet, et j’en verrai encore, pour sûr ! C’est pas ça qui me fera tourner de l’œil, oh non, c’est plutôt le contexte, je dirais. Si ce n’était que quelques gouttes là, en plein jour, au détour d’une balade, j’aurai pleuré le probable lapin qui se serait fait attrapé et ça se serait arrêté là. Mais ça fait je ne sais combien de temps qu’on arpente ces bois terrifiants, en ayant dans la tête le discours de ce pauvre homme ! Une femme est blessée, là-bas ! Attaquée par on-ne-sait-quoi ! Evidemment que si je vois du sang à ce moment-là je suis terrifiée, voyons ! Vous le seriez tout autant que moi !
Mais je ne suis pas avec des personnes ordinaires, je suis avec Erika et Madame de Courcelles. Et ces femmes-là, par la Lumière, elles ne se laissent pas abattre, ne cèdent pas à la peur, oh que non ! Elles sont formidables, si elles n’étaient pas là j’aurai pas suivi notre ami ici présent. J’ai beau être brave quand je veux, je ne suis pas téméraire ! Mais je me sens en sécurité, rien ne pourra nous abattre si on reste ensemble !
J’en viens à agiter les bras, comme pour me remuer les humeurs, et en finir avec cette chair de poule. En plus il fait froid, pour pas aider ! Je veux partir d’ici ! J’arrive pas à regarder autre chose que ce sang, je le sentirai presque alors que je suis pas à côté ! Mais… attendez. Je renifle un peu plus, comme si je voulais pas comprendre ce qui m’arrive. Oh mon dieu, oh mon dieu, oh… ça sent fort le sang. Vous savez, cette odeur qui pique les narines et la gorge, comme de la moutarde, ça c’est pour prévenir que y’a danger, ça… ça c’est pour prévenir que y’a danger devant, y’a beaucoup de sang devant ! On le sang, carrément ! Oh mon dieu… par la Lumière qu’ont-ils fait à cette pauvre femme ?!
Je mets ma main devant ma bouche et mon nez, les yeux qui veulent sortir de leurs orbites. Je veux plus sentir ça, c’est trop. On n’a même pas encore vu tout ce qui se passe, mais j’ai si peur ! Si on le sent d’ici, avant même de l’apercevoir, c’est qu’il doit y en avoir tellement ! En plus, mes compagnons parlent d’une créature qui aurait pu causer ça, de celles qui accompagnent les Natifs à la fête. C’est terrifiant comme bêtes… Ce serait donc ça qu’on a entendu ? Qui a attaqué cette pauvrette ? Par tous les saints…
- Je… j’ai un très mauvais pressentiment. Restez sur vos gardes, par pitié.
Le « par pitié » n’était pas censé être là…
Tout le monde est inquiet, de toute façon, mais Erika a pris la tête de la troupe, et même la lampe du Monsieur, et je lui fais entièrement confiance pour nous diriger, maintenant que deux routes se dressent devant nous.
- Vas-y Erika, à toi de décider, que je lui dis d’une petite voix, un peu trop secouée par tout ça.
Mais je ne suis pas avec des personnes ordinaires, je suis avec Erika et Madame de Courcelles. Et ces femmes-là, par la Lumière, elles ne se laissent pas abattre, ne cèdent pas à la peur, oh que non ! Elles sont formidables, si elles n’étaient pas là j’aurai pas suivi notre ami ici présent. J’ai beau être brave quand je veux, je ne suis pas téméraire ! Mais je me sens en sécurité, rien ne pourra nous abattre si on reste ensemble !
J’en viens à agiter les bras, comme pour me remuer les humeurs, et en finir avec cette chair de poule. En plus il fait froid, pour pas aider ! Je veux partir d’ici ! J’arrive pas à regarder autre chose que ce sang, je le sentirai presque alors que je suis pas à côté ! Mais… attendez. Je renifle un peu plus, comme si je voulais pas comprendre ce qui m’arrive. Oh mon dieu, oh mon dieu, oh… ça sent fort le sang. Vous savez, cette odeur qui pique les narines et la gorge, comme de la moutarde, ça c’est pour prévenir que y’a danger, ça… ça c’est pour prévenir que y’a danger devant, y’a beaucoup de sang devant ! On le sang, carrément ! Oh mon dieu… par la Lumière qu’ont-ils fait à cette pauvre femme ?!
Je mets ma main devant ma bouche et mon nez, les yeux qui veulent sortir de leurs orbites. Je veux plus sentir ça, c’est trop. On n’a même pas encore vu tout ce qui se passe, mais j’ai si peur ! Si on le sent d’ici, avant même de l’apercevoir, c’est qu’il doit y en avoir tellement ! En plus, mes compagnons parlent d’une créature qui aurait pu causer ça, de celles qui accompagnent les Natifs à la fête. C’est terrifiant comme bêtes… Ce serait donc ça qu’on a entendu ? Qui a attaqué cette pauvrette ? Par tous les saints…
- Je… j’ai un très mauvais pressentiment. Restez sur vos gardes, par pitié.
Le « par pitié » n’était pas censé être là…
Tout le monde est inquiet, de toute façon, mais Erika a pris la tête de la troupe, et même la lampe du Monsieur, et je lui fais entièrement confiance pour nous diriger, maintenant que deux routes se dressent devant nous.
- Vas-y Erika, à toi de décider, que je lui dis d’une petite voix, un peu trop secouée par tout ça.
Alix
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Dansez
les yeux fermés
Feat Erika & Rosmunda
- A un loup. Plus grand.
Explique laconiquement Dilay. Son nez s’est retroussé. Elle renifle bruyamment puis se couvre la bouche. Respirer du sang, ce n’est jamais bon, on ne sait pas s’il n’est pas souillé et puis ça sent fort… Ça prend tous les sens de la mathématicienne, ça lui donne presque mal au crâne.
Un instant, elle se fige, totalement imperméable à ce que disent ses comparses. Une lente réalisation tombe sur ses épaules, lui sert la poitrine : il y a probablement un cadavre là-bas. L’odeur est trop prégnante pour qu’il y ait juste quelques gouttes de sang renversées.
Dilay a le bête réflexe de s’éloigner. D’enlever ses vêtements avant que l’impression que la mort colle à leur fibre ne les imprègne à tout jamais. Quand elle bouge ses jambes – trop lentement – elle a le sentiment que la boue n’en est plus, que c’est de la pourriture.
Il faut qu’elle se secoue. Elle se donne une petite tape sur la joue. Si elle hésite maintenant, qu’en est-il de la petite Rosmunda et de ce Kamil, tout maigrelet ? Elle a dit oui pour venir. Il faut assumer.
Et peut-être, peut-être… Dilay n’y croit plus tout à fait mais peut-être qu’elles vont encore trouver une once de vie dans cette clairière.
Lentement, Dilay laisse retomber sa main. Elle inspire un bon coup, tant pis si l’air est putride, et elle adresse un signe du menton à Erika. Qu’elle s’occupe de Kamil qui est planté comme un imbécile.
- J-Je ferme la marche.
Assure à nouveau la mathématicienne. Rosmunda, entre elles deux, c’est la position la plus sûre.
Narration
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Le trio peut bientôt déboucher dans la clairière mentionnée par Kamil. Il faut à peine une poignée de minutes pour y déboucher. Le vent continue de hululer en bourrasque tout autour des trois femmes, les branches s’entrechoquent tellement qu’elles oblitèrent tout autre bruit. De toute façon ce ne sont probablement pas les sons de la forêt qui vont intéresser Erika, Rosmunda et Dilay.
Elles avancent et elles peuvent voir au sol le sang, une trainée. Il y a en a de plus en plus à mesure qu’elles approchent de leur destination, de plus en plus régulièrement. Au début, dans la clairière, on ne la repère pas facilement. Ce n’est pas en son centre, au milieu de la flaque de lumière que dispense la lune, c’est un peu excentré, un peu caché et c’est surtout envahi d’une masse grouillante d’insectes. De petits papillons aux ailes blanchâtres comme de la cendre. Il y en a tellement, ils s’agitent tant, qu’on pourrait d’abord croire que quelque chose est tapi contre un arbre alors que ce n’est qu’une nuée d’insecte. Mais en dessous…
Il y a du sang. Beaucoup. Il est répandu sur un tronc et, tandis que les femmes s’approchent, si elles ont le réflexe d’approcher la flamme pour y voir mieux, elles pourront apercevoir un lambeau de peaux et des mèches de cheveux accrochés à l’écorce, d'un roux flamboyant.
Quand le groupe les dérange les insectes s'égayent en un nuage dans le clair de lune, silencieux et macabres.
Le sang a coulé de l’arbre jusque sur la terre. Il est un peu sombre, probablement en train de lentement coaguler, et il pue jusqu’à en serrer la gorge.
Kamil est comme un animal fou : il fait le tour de l’arbre, puis le tour de toute la clairière, en marchant de plus en plus vite :
- Elle était là ! Elle était là !
Il s’époumone contre le vent, les yeux écarquillés. Difficile de ne pas croire qu’il y avait effectivement quelqu’un ici, mais, pour toutes ses probables blessures, la personne semble s’être déplacée puisque la piste conduit sur le chemin dont vient le trio. Les taches de sang étant devenues de plus en plus éparses, la victime en a probablement perdu de moins en moins.
S’il vient aux femmes l’idée d’opérer un demi-tour et de remonter la piste – Kamil ne les suit pas dans ce cas, il est frénétique - la déception les attendra : pas de corps. Il n’y a pas non plus de traces de pattes et si l’une des femmes a déjà vu un prédateur de l’île elle saura que leur taille les rend difficiles à manquer quand ils laissent un signe de leur présence. Il y a cependant des marques, oui. A la fin de la piste, il y a des traces de pas humains difficiles à lire parce qu'ils se piétinent et s'entrecroisent. On voit qu'un talon a dérapé à un endroit et il y a de nouveau des cheveux accrochés à une branche basse, aussi roux que les précédents. En dessous, une empreinte dans la boue, comme si quelqu'un était tombé. Et, finalement, deux belles et très visibles traces de grands pieds. Quelqu'un s'est enfoncé dans le sol à cet endroit. Il devait être chargé.
Elles avancent et elles peuvent voir au sol le sang, une trainée. Il y a en a de plus en plus à mesure qu’elles approchent de leur destination, de plus en plus régulièrement. Au début, dans la clairière, on ne la repère pas facilement. Ce n’est pas en son centre, au milieu de la flaque de lumière que dispense la lune, c’est un peu excentré, un peu caché et c’est surtout envahi d’une masse grouillante d’insectes. De petits papillons aux ailes blanchâtres comme de la cendre. Il y en a tellement, ils s’agitent tant, qu’on pourrait d’abord croire que quelque chose est tapi contre un arbre alors que ce n’est qu’une nuée d’insecte. Mais en dessous…
Il y a du sang. Beaucoup. Il est répandu sur un tronc et, tandis que les femmes s’approchent, si elles ont le réflexe d’approcher la flamme pour y voir mieux, elles pourront apercevoir un lambeau de peaux et des mèches de cheveux accrochés à l’écorce, d'un roux flamboyant.
Quand le groupe les dérange les insectes s'égayent en un nuage dans le clair de lune, silencieux et macabres.
Le sang a coulé de l’arbre jusque sur la terre. Il est un peu sombre, probablement en train de lentement coaguler, et il pue jusqu’à en serrer la gorge.
Kamil est comme un animal fou : il fait le tour de l’arbre, puis le tour de toute la clairière, en marchant de plus en plus vite :
- Elle était là ! Elle était là !
Il s’époumone contre le vent, les yeux écarquillés. Difficile de ne pas croire qu’il y avait effectivement quelqu’un ici, mais, pour toutes ses probables blessures, la personne semble s’être déplacée puisque la piste conduit sur le chemin dont vient le trio. Les taches de sang étant devenues de plus en plus éparses, la victime en a probablement perdu de moins en moins.
S’il vient aux femmes l’idée d’opérer un demi-tour et de remonter la piste – Kamil ne les suit pas dans ce cas, il est frénétique - la déception les attendra : pas de corps. Il n’y a pas non plus de traces de pattes et si l’une des femmes a déjà vu un prédateur de l’île elle saura que leur taille les rend difficiles à manquer quand ils laissent un signe de leur présence. Il y a cependant des marques, oui. A la fin de la piste, il y a des traces de pas humains difficiles à lire parce qu'ils se piétinent et s'entrecroisent. On voit qu'un talon a dérapé à un endroit et il y a de nouveau des cheveux accrochés à une branche basse, aussi roux que les précédents. En dessous, une empreinte dans la boue, comme si quelqu'un était tombé. Et, finalement, deux belles et très visibles traces de grands pieds. Quelqu'un s'est enfoncé dans le sol à cet endroit. Il devait être chargé.
Erika Acquisto
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Plus grand qu'un loup. Voilà qui n'est pas très rassurant et cette odeur de sang omniprésente dans l'air l'est encore moins. La jeune femme resserre son manteau contre elle et ajuste son chapeau sur son crâne. Il s'agit plus d'une attitude de protection - qui ne protégera rien, mais c'est rassurant - que pour éviter d'avoir ce vent qui s'engouffre sous ses vêtements.
Erika indique du menton la direction qu'indique Kamil et demande la lanterne à Dilay, si elle passe devant, il vaut mieux qu'elle voit ce qu'il se passe. Il faut allez voir ce qu'il y a là bas, et Erika se met a espérer que son odorat lui joue simplement des tours mais elle a beau espérer, a aucun moment durant les minutes qui mènent à la clairière, cette idée ne s'inscrit dans sa tête.
Enfin elles atteignent la clairière. Plus le moment fatidique de la découverte approche et moins Erika se sent prête a découvrir ce qu'elle va y découvrir. Elle imagine déjà un corps totalement déchiqueté. Si avec leur odorat humain, elles ont pu détecter aussi bien ce sang dans l'air, les animaux des environs n'ont pas pu le rater non plus. Peut être des charognards étaient passés, ou alors peut être qu'elles tomberont nez à nez avec une bête qui fini son dîner.
La tavernière, qui avait aperçu la traînée, la suit. Elle ne lève que très rapidement les yeux du sol, ayant peur de ce qu'elle va découvrir. Elle porte sa main devant sa bouche et son nez, sans regarder derrière. Elle ne veut pas voir le visage de Kamil ou Rosmunda. Ils seront déjà assez effrayé comme ça, il vaut mieux éviter qu'ils voient sur le sien qu'elle n'est pas particulièrement plus rassuré. Alors elle avance, elle avance avec ce sang qui devient de plus en plus présent, il y en a tellement et des insectes aussi. Une curiosité morbide la pousse à agiter ses bras pour faire fuir les insectes qui se nourrissent de ce nectar rouge. Elle approche alors la lanterne du lieu d'un carnage.
Du sang et encore du sang au sol, sur le tronc, et cette nuée d'insecte. Elle approche alors la lanterne du spectacle et elle aperçoit au milieu de ce sang, un lambeau de peau et les mèches de cheveux. L'odeur déjà insupportable, les insectes qui s'envolent en silence et cette vision d'horreur, Erika a un haut-le-cœur et son cœur tambourine dans sa poitrine. Cependant, elle n'arrive pas à détourner les yeux. Son cerveau s'agite à toute vitesse, elle n'entend et ne voit pas Kamil qui cri et marche autour d'elles.
Elle aimerait humidifier ses lèvres pour parler mais elle n'ose pas ouvrir la bouche, de peur de ne plus jamais oublié ce goût qui va entrer. Mais après le choc de découvrir un tel spectacle, l'urgence de la situation prend le dessus et enfin, elle quitte la scène des yeux et regardent ses deux comparses.
- S'il y avait quelqu'un ici...
Elle prend une grande respiration, l'odeur devenant, presque, à nouveau soutenable.
- Il est partie. Et avec tout le...tout le sang, c'est presque un miracle si elle est encore consciente.
Par consciente, Erika voulait dire "en vie" mais elle préférait partir du principe qu'elle pouvait toujours sauver cette personne, même si il ne voyait pas comment.
- Je ne suis pas une pisteuse et je ne connais pas grand chose mais...
Erika s’accroupit en illuminant le sang de plus près.
- Le sang commence à coaguler. Soit la personne est partie seule, soit elle s'est fait traîner vers là d'où nous venons.
Elle indique la direction avec son bras.
- Il faudrait revenir en arrière.
Elle jette enfin un regard à Kamil, devenu complètement incontrôlable. Elle regard regard Ros, en espérant qu'elle pourrait aller le calmer un peu. Et puis, il vaut mieux éviter qu'elle reste trop longtemps à regarder ce spectacle également.
- Qu'est ce que tu en dis Alix ?
Erika indique du menton la direction qu'indique Kamil et demande la lanterne à Dilay, si elle passe devant, il vaut mieux qu'elle voit ce qu'il se passe. Il faut allez voir ce qu'il y a là bas, et Erika se met a espérer que son odorat lui joue simplement des tours mais elle a beau espérer, a aucun moment durant les minutes qui mènent à la clairière, cette idée ne s'inscrit dans sa tête.
Enfin elles atteignent la clairière. Plus le moment fatidique de la découverte approche et moins Erika se sent prête a découvrir ce qu'elle va y découvrir. Elle imagine déjà un corps totalement déchiqueté. Si avec leur odorat humain, elles ont pu détecter aussi bien ce sang dans l'air, les animaux des environs n'ont pas pu le rater non plus. Peut être des charognards étaient passés, ou alors peut être qu'elles tomberont nez à nez avec une bête qui fini son dîner.
La tavernière, qui avait aperçu la traînée, la suit. Elle ne lève que très rapidement les yeux du sol, ayant peur de ce qu'elle va découvrir. Elle porte sa main devant sa bouche et son nez, sans regarder derrière. Elle ne veut pas voir le visage de Kamil ou Rosmunda. Ils seront déjà assez effrayé comme ça, il vaut mieux éviter qu'ils voient sur le sien qu'elle n'est pas particulièrement plus rassuré. Alors elle avance, elle avance avec ce sang qui devient de plus en plus présent, il y en a tellement et des insectes aussi. Une curiosité morbide la pousse à agiter ses bras pour faire fuir les insectes qui se nourrissent de ce nectar rouge. Elle approche alors la lanterne du lieu d'un carnage.
Du sang et encore du sang au sol, sur le tronc, et cette nuée d'insecte. Elle approche alors la lanterne du spectacle et elle aperçoit au milieu de ce sang, un lambeau de peau et les mèches de cheveux. L'odeur déjà insupportable, les insectes qui s'envolent en silence et cette vision d'horreur, Erika a un haut-le-cœur et son cœur tambourine dans sa poitrine. Cependant, elle n'arrive pas à détourner les yeux. Son cerveau s'agite à toute vitesse, elle n'entend et ne voit pas Kamil qui cri et marche autour d'elles.
Elle aimerait humidifier ses lèvres pour parler mais elle n'ose pas ouvrir la bouche, de peur de ne plus jamais oublié ce goût qui va entrer. Mais après le choc de découvrir un tel spectacle, l'urgence de la situation prend le dessus et enfin, elle quitte la scène des yeux et regardent ses deux comparses.
- S'il y avait quelqu'un ici...
Elle prend une grande respiration, l'odeur devenant, presque, à nouveau soutenable.
- Il est partie. Et avec tout le...tout le sang, c'est presque un miracle si elle est encore consciente.
Par consciente, Erika voulait dire "en vie" mais elle préférait partir du principe qu'elle pouvait toujours sauver cette personne, même si il ne voyait pas comment.
- Je ne suis pas une pisteuse et je ne connais pas grand chose mais...
Erika s’accroupit en illuminant le sang de plus près.
- Le sang commence à coaguler. Soit la personne est partie seule, soit elle s'est fait traîner vers là d'où nous venons.
Elle indique la direction avec son bras.
- Il faudrait revenir en arrière.
Elle jette enfin un regard à Kamil, devenu complètement incontrôlable. Elle regard regard Ros, en espérant qu'elle pourrait aller le calmer un peu. Et puis, il vaut mieux éviter qu'elle reste trop longtemps à regarder ce spectacle également.
- Qu'est ce que tu en dis Alix ?
Invité
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Jamais senti ça, bon dieu… Le sang, j’aime pas sentir ça. Quand je passe dans le quartier des bouchers de Nouvelle-Sérène je me couvre le nez. Ça vous donne envie de vomir et vous vous demandez même comment quelque chose de si nauséabond peut être bon à manger, après. Cette odeur… elle est dangereuse ! Elle prévient d’une menace, elle te dit « Vas-t-en ! Le sang c’est censé rester en dedans et là y’en a plein dehors ! » ou quelque chose du même tonneau. Et là… oh pitié pour elle, elle a dû tellement souffrir !
J’arrive pas à baisser la tête. Je sais que y’a du sang partout je… parfois je sais que je marche dans quelque chose de liquide, et j’ai envie de crier parce que, parce qu’il a pas plu depuis des jours et je sais ce qu’il y a sous mes bottes. Mais je dois rester concentrée sur une chose : Erika. C’est mon phare dans cette horrible nuit, vraiment ! Elle a les cheveux comme un bon feu réconfortant, je ne me sens pas de fixer quoique ce soit d’autre ! Et tant qu’elle est là, devant moi, je sais qu’elle me protège, que je ne crains rien. J’ai quelques remords qui me viennent, de mettre ainsi ma vie entre les mains de ma précieuse amie qui n’a rien demandé, mais je ne me vois pas faire autrement. Je… je ne veux pas mourir, je ne veux pas finir comme cette pauvre femme qu’on… « sent » depuis tout à l’heure !
Mes mains ne quittent pas ma robe, la trifouillant en d’innombrables plis. Je sais que, derrière moi, il y a madame de Courcelles qui ferme la marche et ce Kamil qui n’en fini pas de me tendre les nerfs à gémir. J’ai déjà si peur, ça ne m’aide pas de l’avoir dans mon dos…
D’un coup, Erika s’arrête quand on arrive dans un espace plus dégagé. Ça fait un moment que j’ai ma main sur mon visage. Je l’ai retirée une fois, pour reprendre de l’air, et j’ai eu un haut le cœur à cause de cette terrible puanteur… C’est horrible, bordel ! On dirait que toute la forêt saigne, mais vu que c’est pas ça, la seule solution c’est que des seaux et des seaux de sang ont coulé de partout ! Et même pas besoin de le voir pour s'en douter, on sait ce qu’on va voir, et je sais pas si je vais tenir à ce moment-là…
Alors je continue de fixer la chevelure d’Erika et je remercie mon esprit car ça suffit à me calmer un peu. Je martèle ma tête de « Oh ils sont beaux, oh ils ont l’air doux, oh et à ton avis elle aime quoi comme pâtisserie ? » encore et encore pour oublier cette odeur, cette forêt de malheur, cette funeste soirée. Mais une fois dans cette clairière, même Erika ne peut plus me sauver de regarder autour de nous et de voir… tout ça. J’ai l’impression d’écraser mon nez pour en respirer le moins possible, et mes yeux sont rapidement envahis de larmes que je n’ose pas essuyer, comme pour garder ma vue dans le brouillard. Mais même si je le voulais, je n’arrive plus à bouger de toute façon. Là-bas, à l’orée des bois, une masse grouillante d’insectes, encore plus terrifiants avec les ombres de la lampe. Ils bougent, doivent manger, mais je n’arrive pas à voir quoi. Un hoquet passe la barrière de ma bouche. Non, Ros ! Arrête ! Tu dois être forte, seul Kamil court et s’égosille. Ni Erika, ni Madame de Courcelles ne se laissent abattre alors ressaisis-toi !
Péniblement, j’écoute les conclusions d’Erika, dont la bravoure m’impressionne. Elle est partie enquêter pour savoir où est partie la femme qu’on était censés, selon le jeune homme, retrouver là. Et… Il semblerait que la piste reparte par là où nous sommes venus. Il faut revenir en arrière, qu’elle dit. Je ne me sens pas de réfléchir, j’ai pas envie de penser plus que ça à ce bain de sang, surtout que l’autre garçon qui panique en tous sens ne m’aide pas à me concentrer, ne serait-ce qu’un peu. D’ailleurs, quand je lève les yeux vers Erika, nos regards se croisent et j’ai comme l’impression qu’elle me demande de m’occuper de lui. Oh, je ne dois pas être la seule qu’il agace, c’est normal. J’espère que je n’ai pas trop pleurniché, ne pas avoir l’air trop pathétique. Je n’en sais rien, en fait. J’aimerai ne plus être là, en fait. M’envoler, loin, avec mes amies, oublier tout ça.
Docilement, je fais un signe de tête à Erika pour qu’elle comprenne que je vais m’occuper de ce pauvre type. Oui, pauvre type, je n’ai pas envie d’être polie ce soir. J’ai juste envie qu’il se calme, qu’on puisse se concentrer, entendre un potentiel danger qu’il va attirer avec ses grands gestes et ses bonds de lapins !
Je me dirige vers l’arbre où il y a… le plus de sang, et les cheveux roux de la victime. D’un coup, j’ai eu la brève pensée qu’ils ressemblent aux cheveux de Erika, puis je la vois, elle, à la place de cette femme qui n’est plus là, blessée de partout. Un nouveau hoquet. Arrête, ma fille, elle est là, derrière-toi, et bien plus solide que tu ne le seras jamais ! Il ne lui arrivera rien ! Alors j’avance, Kamil voit que je m’approche et se calme un peu, mais continu de soutenir qu’elle était là, qu’il ne comprend pas, qu’il a peur, et patati et patata.
- Arrêtez ! S’il vous plaît… calmez-vous. On… on fait ce qu’on peut, d’accord ? Et si qui que ce soit, ou quoi que ce soit, l’a emmenée… vous voulez que ça revienne pour vous ? Non ? Alors calmez-vous, s’il vous plaît.
Qui sait si je suis crédible une seule seconde. Je dois avoir les yeux gonflés de larmes, la morve au nez et il fait une tête de plus que moi. Alors mieux vaut que j’essaye de l’amadouer plutôt que de jouer les autoritaires.
- Aller, venez Monsieur, on va la retrouver d’accord ?
Une de mes mains, douloureuse tellement j’ai serré ma robe le plus fort possible, arrive à déplier ses doigts pour aller vers lui. Je ne sais pas si j’ai très envie qu’il me prenne la main, mais on doit rester ensemble si on ne veut pas finir comme… comme ça. Aller, Monsieur, viens avec moi, s’il te plaît !
J’arrive pas à baisser la tête. Je sais que y’a du sang partout je… parfois je sais que je marche dans quelque chose de liquide, et j’ai envie de crier parce que, parce qu’il a pas plu depuis des jours et je sais ce qu’il y a sous mes bottes. Mais je dois rester concentrée sur une chose : Erika. C’est mon phare dans cette horrible nuit, vraiment ! Elle a les cheveux comme un bon feu réconfortant, je ne me sens pas de fixer quoique ce soit d’autre ! Et tant qu’elle est là, devant moi, je sais qu’elle me protège, que je ne crains rien. J’ai quelques remords qui me viennent, de mettre ainsi ma vie entre les mains de ma précieuse amie qui n’a rien demandé, mais je ne me vois pas faire autrement. Je… je ne veux pas mourir, je ne veux pas finir comme cette pauvre femme qu’on… « sent » depuis tout à l’heure !
Mes mains ne quittent pas ma robe, la trifouillant en d’innombrables plis. Je sais que, derrière moi, il y a madame de Courcelles qui ferme la marche et ce Kamil qui n’en fini pas de me tendre les nerfs à gémir. J’ai déjà si peur, ça ne m’aide pas de l’avoir dans mon dos…
D’un coup, Erika s’arrête quand on arrive dans un espace plus dégagé. Ça fait un moment que j’ai ma main sur mon visage. Je l’ai retirée une fois, pour reprendre de l’air, et j’ai eu un haut le cœur à cause de cette terrible puanteur… C’est horrible, bordel ! On dirait que toute la forêt saigne, mais vu que c’est pas ça, la seule solution c’est que des seaux et des seaux de sang ont coulé de partout ! Et même pas besoin de le voir pour s'en douter, on sait ce qu’on va voir, et je sais pas si je vais tenir à ce moment-là…
Alors je continue de fixer la chevelure d’Erika et je remercie mon esprit car ça suffit à me calmer un peu. Je martèle ma tête de « Oh ils sont beaux, oh ils ont l’air doux, oh et à ton avis elle aime quoi comme pâtisserie ? » encore et encore pour oublier cette odeur, cette forêt de malheur, cette funeste soirée. Mais une fois dans cette clairière, même Erika ne peut plus me sauver de regarder autour de nous et de voir… tout ça. J’ai l’impression d’écraser mon nez pour en respirer le moins possible, et mes yeux sont rapidement envahis de larmes que je n’ose pas essuyer, comme pour garder ma vue dans le brouillard. Mais même si je le voulais, je n’arrive plus à bouger de toute façon. Là-bas, à l’orée des bois, une masse grouillante d’insectes, encore plus terrifiants avec les ombres de la lampe. Ils bougent, doivent manger, mais je n’arrive pas à voir quoi. Un hoquet passe la barrière de ma bouche. Non, Ros ! Arrête ! Tu dois être forte, seul Kamil court et s’égosille. Ni Erika, ni Madame de Courcelles ne se laissent abattre alors ressaisis-toi !
Péniblement, j’écoute les conclusions d’Erika, dont la bravoure m’impressionne. Elle est partie enquêter pour savoir où est partie la femme qu’on était censés, selon le jeune homme, retrouver là. Et… Il semblerait que la piste reparte par là où nous sommes venus. Il faut revenir en arrière, qu’elle dit. Je ne me sens pas de réfléchir, j’ai pas envie de penser plus que ça à ce bain de sang, surtout que l’autre garçon qui panique en tous sens ne m’aide pas à me concentrer, ne serait-ce qu’un peu. D’ailleurs, quand je lève les yeux vers Erika, nos regards se croisent et j’ai comme l’impression qu’elle me demande de m’occuper de lui. Oh, je ne dois pas être la seule qu’il agace, c’est normal. J’espère que je n’ai pas trop pleurniché, ne pas avoir l’air trop pathétique. Je n’en sais rien, en fait. J’aimerai ne plus être là, en fait. M’envoler, loin, avec mes amies, oublier tout ça.
Docilement, je fais un signe de tête à Erika pour qu’elle comprenne que je vais m’occuper de ce pauvre type. Oui, pauvre type, je n’ai pas envie d’être polie ce soir. J’ai juste envie qu’il se calme, qu’on puisse se concentrer, entendre un potentiel danger qu’il va attirer avec ses grands gestes et ses bonds de lapins !
Je me dirige vers l’arbre où il y a… le plus de sang, et les cheveux roux de la victime. D’un coup, j’ai eu la brève pensée qu’ils ressemblent aux cheveux de Erika, puis je la vois, elle, à la place de cette femme qui n’est plus là, blessée de partout. Un nouveau hoquet. Arrête, ma fille, elle est là, derrière-toi, et bien plus solide que tu ne le seras jamais ! Il ne lui arrivera rien ! Alors j’avance, Kamil voit que je m’approche et se calme un peu, mais continu de soutenir qu’elle était là, qu’il ne comprend pas, qu’il a peur, et patati et patata.
- Arrêtez ! S’il vous plaît… calmez-vous. On… on fait ce qu’on peut, d’accord ? Et si qui que ce soit, ou quoi que ce soit, l’a emmenée… vous voulez que ça revienne pour vous ? Non ? Alors calmez-vous, s’il vous plaît.
Qui sait si je suis crédible une seule seconde. Je dois avoir les yeux gonflés de larmes, la morve au nez et il fait une tête de plus que moi. Alors mieux vaut que j’essaye de l’amadouer plutôt que de jouer les autoritaires.
- Aller, venez Monsieur, on va la retrouver d’accord ?
Une de mes mains, douloureuse tellement j’ai serré ma robe le plus fort possible, arrive à déplier ses doigts pour aller vers lui. Je ne sais pas si j’ai très envie qu’il me prenne la main, mais on doit rester ensemble si on ne veut pas finir comme… comme ça. Aller, Monsieur, viens avec moi, s’il te plaît !
Alix
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Dansez
les yeux fermés
Feat Erika & Rosmunda
Dilay a le sentiment de traverser un rêve. Ses mouvements sont mécaniques, elle avance, un peu, puis l’autre, sans vraiment y prendre garde. Ses yeux balaient les alentours. Elle se sent alerte et engourdie à la fois.
La jeune femme a le nez fin et quand l’odeur s’intensifie, une nausée la prend. Bornée, elle refuse de marquer la moindre hésitation. Elle suit Rosmunda qui elle-même suit Erika. Toute l’étendue de ses pensées se stoppent sur cette idée, le monde entier semble ne pas aller plus loin que ça : leurs cheveux, leurs talons. Le reste est englouti dans le noir.
Dilay se donne l’impression d’être un automate. Tout ce qu’elle le fait, elle le fait à l’instinct. Ses longues foulées la portent derrière Erika et la voilà qui fixe le sang.
Il y en a beaucoup, note cliniquement Dilay. De toute façon elle ne peut plus y échapper, elle n’essaie même pas de repousser les insectes qui tourbillonnent autour d’elle comme un linceul.
Elle puera le sang en sortant d’ici. Elle puera la mort. Elle y est allée les deux pieds dedans, c’est trop tard pour reculer.
Dilay s’accroupit près de la grande, grande flaque. En la touchant, elle approuve les dires d’Erika. C’est un peu coagulé, plus visqueux qu’un sang frais qui aurait giclé après l’entrainement. C’est via celui-ci que la mathématicienne a connu de vilaines blessures. Elle a déjà vu des corps sans vie pour de vrai, rien que parce que certains de ses camarades avaient des cours d’anatomie à l’Académie.
Mais ça…
Elle se redresse. C’est comme quand on a mal. L’adrénaline atténue mais il ne faut pas cesser d’être en mouvement. Si on se refroidit on ne peut pas repartir et si Dilay pense trop à la scène autour d’elle, si elle laisse les questions s’accumuler, les images qui percent derrière le flou de ses pensées…
- Erika. Le sol.
Comme c’est la tenancière qui a la lanterne, Dilay s’exprime d’une voix rauque, en peu de mots.
- S-Si y a des traces de pré-prédateur tu les verras. ‘Sont grosses.
Sans parler du fait que si une personne entière a été trainée, il y aura probablement un sillon. Il y aurait aussi plus de peau, ou de morceaux de vêtements de l’avis de la mathématicienne. Tout ce qu’elle voit, c’est un peu de chair et des cheveux, signe que la tête de quelqu’un a reposé contre le tronc.
Dilay entend mal et elle ne voit pas très bien dans la pénombre non plus. Cela lui fait deux désavantages et elle doit maintenant y prêter attention – que se passera-t-il si on les attaque ? Le scénario de l’ulg se défait lentement dans l’esprit de la mathématicienne et celui qui le remplace lui plaît beaucoup moins.
Erika demande son avis. Dilay déglutit puis opine rapidement du chef. Il faut prendre une décision tout de suite.
- D-D-D’accord. Mais pas trop loin. Faut pas s’éloigner de la fête. Ensuite on y retourne on dit ce qu’on a vu. Vite.
En périphérie, les lamentations de Kamil tapent sur le système de Dilay mais elle arrivait majoritairement à les occulter jusqu’à ce que Rosmunda prenne la parole. La mathématicienne braque son regard sur Kamil et la petite brune. Cette dernière fait allusion à « qui que ce soit » comme si quelqu’un pouvait rôder dans les alentours. Et…
Elle a raison, conclut Dilay en s’avançant à grandes enjambées vers Kamil. Si c’est une personne qui a fait ça, alors elle est peut-être encore là, à les observer alors qu’ils parlent. Si c’est une personne, elle aura bien plus de ressources qu’une bestiole, et des intentions autrement plus sinistres que se remplir la panse.
Mue par un sens aigu du devoir, Dilay agit par pur réflexe : elle a deux non-combattantes avec elle, et un troisième tout gémissant. Il faut qu’elle les sorte en vie de là, que ça leur plaise ou non.
- Ecoute la petite.
Crache Dilay à Kamil. Visiblement, elle semble bien moins encline à se montrer aimable que la « petite » Rosmunda, et semble sous-entendre que si l’homme ne prend pas la voie douce avec la domestique il aura affaire à Dilay.
- C-Cette histoire… Tu nous appelles tout paniqué. Mais si elle était en vie pourquoi tu pouvais pas la prendre avec toi ? Et qu’est ce que t’as vu e-e-exactement ?
Même si la mathématicienne décide de laisser Kamil aux soins de Rosmunda elle lâche un ultime :
- S-Si y a un truc dans les pa-parages et que tu nous enfles… T’es le premier à y passer.
Ce n’est pas nécessairement juste mais toute la pression qui s’accumule, dissimulée par le calme surréel et engourdissant que Dilay ressent, avait besoin d’une échappatoire. Tandis que la jeune femme se détourne de Kamil et Rosmunda elle fait un signe du menton à Erika, prête à la suivre.
Narration
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
A la lueur de la torche d’Erika le spectacle n’a l’air que plus macabre, mais aucun élément ne permet de déterminer avec plus de précision ce qui s’est passé ici. A peine la femme peut-elle remarquer que le sang a coulé autour de quelqu’un, qui était appuyé contre l’arbre. Il y a une silhouette qui se dessine par terre, des points de pression dans la boue, mais ce n’est pas très clair. La personne a l’air d’avoir bougé, d’avoir dérapé dans son propre sang. Il y a une trace de paume, un bout de talon… Si on ne sait pas lire ce genre de signes, ils ont l’air d’empreintes vagues dans le sol.
Du côté de Rosmunda, Kamil arrête ses mouvements frénétiques et répétitifs pour lui prêter l’oreille. Il a l’air profondément effrayé, triste et surtout coupable quand la domestique évoque ce qui aurait pu emmener la victime mais semble tout de même sur le point de prendre la main de la jeune avant que Dilay ne lui déboule dessus comme un boulet de canon. S’il a semblé apprécier la présence de Rosmunda et d’Erika, Kamil ouvre de grands yeux en fixant la mathématicienne et c’est presque s’il ne tente pas de s’abriter derrière Rosmunda.
- J-J-Je…
Il balbutie, tout secoué. Il tente de regarder n’importe quoi, sauf les deux femmes mais ses yeux tombent alors sur le sang et il est pris d’un haut le corps qui se transforme bien vite en sanglot. Il secoue la tête, pas bien vaillant et s’accroche au moins au regard de Rosmunda qui lui a témoigné de la bonté.
- Je ne suis pas médecin, c’est tout ! Je ne suis jamais sorti d’Hikmet ! Je n’ai jamais vu… autant de sang ! J’ai eu peur ! J’ai entendu des cris dans leur langue bizarre, comme une dispute et quand j’ai fini par arriver la femme était déjà étendue à terre ! Elle m’a tendu la main mais…
A nouveau, il agite le chef, si fort qu’il décroche presque ce qui reste de son turban de son crâne et ses cheveux libres tombent sur ses épaules agitées de soubresauts. Il attrape la main de Rosmunda et ferme les yeux.
- Menez-moi à Darya. Je raconterai tout.
Il expire dans un souffle. Il semble terriblement vulnérable, comme s’il s’attendait que Rosmunda le mène à la façon d’un mouton – ou d’un enfant.
Du côté de Rosmunda, Kamil arrête ses mouvements frénétiques et répétitifs pour lui prêter l’oreille. Il a l’air profondément effrayé, triste et surtout coupable quand la domestique évoque ce qui aurait pu emmener la victime mais semble tout de même sur le point de prendre la main de la jeune avant que Dilay ne lui déboule dessus comme un boulet de canon. S’il a semblé apprécier la présence de Rosmunda et d’Erika, Kamil ouvre de grands yeux en fixant la mathématicienne et c’est presque s’il ne tente pas de s’abriter derrière Rosmunda.
- J-J-Je…
Il balbutie, tout secoué. Il tente de regarder n’importe quoi, sauf les deux femmes mais ses yeux tombent alors sur le sang et il est pris d’un haut le corps qui se transforme bien vite en sanglot. Il secoue la tête, pas bien vaillant et s’accroche au moins au regard de Rosmunda qui lui a témoigné de la bonté.
- Je ne suis pas médecin, c’est tout ! Je ne suis jamais sorti d’Hikmet ! Je n’ai jamais vu… autant de sang ! J’ai eu peur ! J’ai entendu des cris dans leur langue bizarre, comme une dispute et quand j’ai fini par arriver la femme était déjà étendue à terre ! Elle m’a tendu la main mais…
A nouveau, il agite le chef, si fort qu’il décroche presque ce qui reste de son turban de son crâne et ses cheveux libres tombent sur ses épaules agitées de soubresauts. Il attrape la main de Rosmunda et ferme les yeux.
- Menez-moi à Darya. Je raconterai tout.
Il expire dans un souffle. Il semble terriblement vulnérable, comme s’il s’attendait que Rosmunda le mène à la façon d’un mouton – ou d’un enfant.
Erika Acquisto
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Examiner les traces autour du liquide. La tenancière tente de le faire en approchant sa lanterne encore plus proche. Elle voit des empreintes, peut être que celle là ressemble a un bout de talon, mais ça pourrait bien être autre chose. Peut être qu'apprendre a pister serait utile sur cette île.
Erika entend Dilay avancer à grand pas. Elle a juste le temps de se retourner pour la voir intimider l'homme qui les a mené jusqu'ici. Une chose est sûre, elle n'y allait pas de main morte et c'est exactement pour cette raison que la jeune rousse appréciait sa collaboratrice. Elle écoute la discussion et se sent presque soulagée quand Dilay sous-entend que ce n'est peut être pas une bête qui a attaqué la native, mais un humain. Irrationnel pour certain qui dirait que l'homme est plus dangereux qu'un animal, mais c'est une situation qu'elle connaît. Elle ne connaît rien aux animaux d'ici sauf ce qu'elle voit dans son arène, ou ce qu'elle a entendu, mais contre une humain, même sans arme, elle sait se débrouiller.
Cependant la tenancière, n'étant pas totalement inconsciente, fini par se lever et se rapprocher du petit groupe. Il valait mieux éviter de rester seule à l'écart. La petite scène qui venait de se passer faisait retrouver contenance à Erika, comme si Dilay lui avait également permis d'évacuer la pression. Et la rousse ayant retrouver un semblant de son humeur, n'hésita pas à rajouter son petit grain de sel.
- Si j'étais vous, je l'écouterais. Je les écouterais toutes les deux d’ailleurs. On dit que ce sont les plus calmes les plus dangereuses.
Erika posa sa main sur l'épaule de Ros en lui souriant.
- Ca va aller Ros.
C'est aussi ce qu'elle se répéter intérieurement depuis l'arriver dans cette clairière. Elle aperçu le geste du menton de Dilay et se rapprocha la mathématicienne.
- Je propose qu'on voit d'abord si on ne peut pas espérer trouver cette pauvre femme de l'autre côté. On ira ensuite avertir les organisateurs de la fête. On ne va pas se lancer dans une battu a travers les bois à trois.
Erika fit un signe a Ros pour qu'elle les accompagne, elle et Kamil. Puis elle remonta la piste de sang.
Erika entend Dilay avancer à grand pas. Elle a juste le temps de se retourner pour la voir intimider l'homme qui les a mené jusqu'ici. Une chose est sûre, elle n'y allait pas de main morte et c'est exactement pour cette raison que la jeune rousse appréciait sa collaboratrice. Elle écoute la discussion et se sent presque soulagée quand Dilay sous-entend que ce n'est peut être pas une bête qui a attaqué la native, mais un humain. Irrationnel pour certain qui dirait que l'homme est plus dangereux qu'un animal, mais c'est une situation qu'elle connaît. Elle ne connaît rien aux animaux d'ici sauf ce qu'elle voit dans son arène, ou ce qu'elle a entendu, mais contre une humain, même sans arme, elle sait se débrouiller.
Cependant la tenancière, n'étant pas totalement inconsciente, fini par se lever et se rapprocher du petit groupe. Il valait mieux éviter de rester seule à l'écart. La petite scène qui venait de se passer faisait retrouver contenance à Erika, comme si Dilay lui avait également permis d'évacuer la pression. Et la rousse ayant retrouver un semblant de son humeur, n'hésita pas à rajouter son petit grain de sel.
- Si j'étais vous, je l'écouterais. Je les écouterais toutes les deux d’ailleurs. On dit que ce sont les plus calmes les plus dangereuses.
Erika posa sa main sur l'épaule de Ros en lui souriant.
- Ca va aller Ros.
C'est aussi ce qu'elle se répéter intérieurement depuis l'arriver dans cette clairière. Elle aperçu le geste du menton de Dilay et se rapprocha la mathématicienne.
- Je propose qu'on voit d'abord si on ne peut pas espérer trouver cette pauvre femme de l'autre côté. On ira ensuite avertir les organisateurs de la fête. On ne va pas se lancer dans une battu a travers les bois à trois.
Erika fit un signe a Ros pour qu'elle les accompagne, elle et Kamil. Puis elle remonta la piste de sang.
Invité
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
J’ai les nerfs à vif, je le sens. C’est pas bon signe quand ton corps se prépare à faire face à n’importe quoi, qu’il sait le danger qui se cache près de toi et apprête ton cœur, tes poumons, tes jambes à t’en aller loin, très loin ; qu’il rend tes oreilles si sensibles que tu pourrais entendre une mouche morte battre des ailes une dernière fois. Je déteste ça ! Je l’ai pas vécu souvent, mais ça me terrifie à chaque fois ! Alors quand j’entends des pas précipités dans mon dos, bon dieu que je sursaute ! C’était Madame de Courcelles. Certes, ça me soulage, mais faut pas faire ça Madame, pas ici, pas ce soir… Mais j’ai pas la foi de lui reprocher quoique ce soit, ni l’envie. Elle nous protège, je pense, par sa simple présence et son grand gabarit. Donc je lui pardonne volontiers ma frayeur.
Malgré ça je fais la moue, voilà qu’elle parle bien durement à ce pauvre homme. En effet, il est irritant au possible et si j’avais envie de gifler une personne sur terre à ce moment précis… y’a De Vegni, quand même, qui a envoyé deux bonnes femmes toutes seules au-devant du danger sans même une arme, mais tout de suite après y’a… bah y’a Pelicano, hein, qui m’a demandé de récupérer un vieux papier auprès d’un fou furieux. Mais alors après… eh bah je pense que doit y avoir cette bourgeoise, là, Paola Verdicci, qui m’a renvoyée parce qu’elle pensait que j’avais couché avec son mari ! Elle m’a bien mise dans la panade elle à l’époque. Mais là je crois que c’est bon ! Donc en quatrième position pour la rouste y’a ce Kamil !
Mais même s'il est aussi haut dans le classement, je ne suis pas non plus là à l’enguirlander comme le fait Madame. Parce que, même si ça doit la soulager, ce que je conçois tout à fait, ça n’avancera pas les choses ! C’est comme un enfant, et dieu sait que je me suis occupé de dizaines de marmots, si tu lui cries dessus au mauvais moment il va juste hurler encore plus et ne pas se calmer ! Eh bien voilà, cet homme faut le traiter comme un enfant et donc pas trop le brusquer ! Et voilà, c’est bien ce que je dis, il se met à paniquer encore plus, à se justifier de n’importe quoi, il va nous attirer les pires ennuis ! Là, je me retiens plus et je lance mon regard le plus réprobateur à Madame de Courcelles ! Dans son dos, par contre, je suis pas folle. Elle est déjà en colère, on va pas non plus risquer qu’elle m'abandonne dans les bois parce que j’ai jeté de l’huile sur le feu.
Avec tout ça j’en oublierai presque qu’on se trouve au milieu d’un bain de sang, même si l’odeur de fer rouillé qui a colonisé mes narines commence à me causer une sacrée migraine. Et puis j’ose toujours pas baisser les yeux. Je veux pas voir ça, je veux rentrer chez moi, loin de cette affreuse forêt où je ne mettrai plus jamais les pieds !
Alors que je suis au bord de la crise de nerf, Erika me rattrape, une fois de plus. Elle arrive avec son calme olympien et sa voix est celle de ces amies particulières qui jouent un peu le rôle de la mère au sein de la communauté. Vous savez ce que c’est ! Je repense à ma mère desfois, surtout dans ces moments, j’aimerai peut-être revenir sur le continent et la revoir, elle et ma sœur. Mais je peux pas, là je suis coincé, elles me manquent, s’il vous plaît je veux sortir d’ici vivante…
Quand Erika met sa main sur mon épaule, j’ai le réflexe d’y poser la mienne, avoir ne serait-ce qu’un bref contact avec quelqu’un, avec elle. Mais, ma fille, qu'est-ce que t'es en train de faire là ? T'es pas bien ! Vite, je retire ma main tout de suite ! J’espère qu’elle s’en est pas trop rendue compte ! Aucune envie qu’elle me cuisine ensuite sur ce sujet, oh non non non ! Aller Ros, réveille-toi un peu, en plus elle parle là, c’est important !
Je suis contente qu’il fasse aussi sombre, quelque part, au moins on ne me verra pas rougir comme une tomate ! Et je peux donc écouter plus sereinement Erika qui, elle a bien raison, aimerait plutôt continuer de chercher cette pauvre femme avant de rentrer. Mon instinct me dirait de repartir tout de suite vers la fête, mais je m’en voudrai énormément de ne pas tenter notre chance encore un peu. Et puis, vu notre nombre, nous avons moins de risques d’être attaqués, c’est ça qu’il faut se dire !
- Je te suis Erika ! Je me tourne vers Kamil. Aller, vous, dépêchez-vous ! Je n’ai pas envie de voir Madame de Courcelles en colère !
J’ai essayé de dire ça sur un ton léger, mais je pense être si tendue que ça devait vraiment sonner comme de la peur. J’espère qu’elle ne m’en tiendra pas rigueur, je l’aime bien cette Madame, j’ai pas peur d’elle, j’ai peur de tout le reste là ! Les chauves-souris qui passent devant la lune, les insectes dans mes cheveux, tellement que j’ai envie de m’arrêter juste ici pour les couper à ras, les buissons, le vent, les ombres dessinées par la lampe… Par la Lumière, croyez bien que c’est pas Madame de Courcelles qui me terrifie plus dans tout ça !
Hâte de rentrer chez moi, je pense que je vais juste pleurer pendant trois jours et trois nuits pour évacuer tout ça…
- On y va… que je soupire en marchant derrière Erika. Lumineux, s’il vous plaît, rendez-nous cette femme en vie…
Je ne sais pas si Erika est croyante, en vérité. J’aimerai qu’elle le soit, elle pourrait en avoir besoin, même si elle a un cœur si grand qu’elle semble y puiser une force infinie. J’espère aussi que si je prie, là maintenant, les autres ne me riront pas au nez. Déjà que l’Eglise a mauvaise presse au sein de la Congrégation, que dire d’elle pour nos camarades de l’Alliance qui nous accompagnent ! Mais je pense qu’ils comprendront que ce soir je peux pas tenir plus longtemps sans Lui demander de l’aide…
Malgré ça je fais la moue, voilà qu’elle parle bien durement à ce pauvre homme. En effet, il est irritant au possible et si j’avais envie de gifler une personne sur terre à ce moment précis… y’a De Vegni, quand même, qui a envoyé deux bonnes femmes toutes seules au-devant du danger sans même une arme, mais tout de suite après y’a… bah y’a Pelicano, hein, qui m’a demandé de récupérer un vieux papier auprès d’un fou furieux. Mais alors après… eh bah je pense que doit y avoir cette bourgeoise, là, Paola Verdicci, qui m’a renvoyée parce qu’elle pensait que j’avais couché avec son mari ! Elle m’a bien mise dans la panade elle à l’époque. Mais là je crois que c’est bon ! Donc en quatrième position pour la rouste y’a ce Kamil !
Mais même s'il est aussi haut dans le classement, je ne suis pas non plus là à l’enguirlander comme le fait Madame. Parce que, même si ça doit la soulager, ce que je conçois tout à fait, ça n’avancera pas les choses ! C’est comme un enfant, et dieu sait que je me suis occupé de dizaines de marmots, si tu lui cries dessus au mauvais moment il va juste hurler encore plus et ne pas se calmer ! Eh bien voilà, cet homme faut le traiter comme un enfant et donc pas trop le brusquer ! Et voilà, c’est bien ce que je dis, il se met à paniquer encore plus, à se justifier de n’importe quoi, il va nous attirer les pires ennuis ! Là, je me retiens plus et je lance mon regard le plus réprobateur à Madame de Courcelles ! Dans son dos, par contre, je suis pas folle. Elle est déjà en colère, on va pas non plus risquer qu’elle m'abandonne dans les bois parce que j’ai jeté de l’huile sur le feu.
Avec tout ça j’en oublierai presque qu’on se trouve au milieu d’un bain de sang, même si l’odeur de fer rouillé qui a colonisé mes narines commence à me causer une sacrée migraine. Et puis j’ose toujours pas baisser les yeux. Je veux pas voir ça, je veux rentrer chez moi, loin de cette affreuse forêt où je ne mettrai plus jamais les pieds !
Alors que je suis au bord de la crise de nerf, Erika me rattrape, une fois de plus. Elle arrive avec son calme olympien et sa voix est celle de ces amies particulières qui jouent un peu le rôle de la mère au sein de la communauté. Vous savez ce que c’est ! Je repense à ma mère desfois, surtout dans ces moments, j’aimerai peut-être revenir sur le continent et la revoir, elle et ma sœur. Mais je peux pas, là je suis coincé, elles me manquent, s’il vous plaît je veux sortir d’ici vivante…
Quand Erika met sa main sur mon épaule, j’ai le réflexe d’y poser la mienne, avoir ne serait-ce qu’un bref contact avec quelqu’un, avec elle. Mais, ma fille, qu'est-ce que t'es en train de faire là ? T'es pas bien ! Vite, je retire ma main tout de suite ! J’espère qu’elle s’en est pas trop rendue compte ! Aucune envie qu’elle me cuisine ensuite sur ce sujet, oh non non non ! Aller Ros, réveille-toi un peu, en plus elle parle là, c’est important !
Je suis contente qu’il fasse aussi sombre, quelque part, au moins on ne me verra pas rougir comme une tomate ! Et je peux donc écouter plus sereinement Erika qui, elle a bien raison, aimerait plutôt continuer de chercher cette pauvre femme avant de rentrer. Mon instinct me dirait de repartir tout de suite vers la fête, mais je m’en voudrai énormément de ne pas tenter notre chance encore un peu. Et puis, vu notre nombre, nous avons moins de risques d’être attaqués, c’est ça qu’il faut se dire !
- Je te suis Erika ! Je me tourne vers Kamil. Aller, vous, dépêchez-vous ! Je n’ai pas envie de voir Madame de Courcelles en colère !
J’ai essayé de dire ça sur un ton léger, mais je pense être si tendue que ça devait vraiment sonner comme de la peur. J’espère qu’elle ne m’en tiendra pas rigueur, je l’aime bien cette Madame, j’ai pas peur d’elle, j’ai peur de tout le reste là ! Les chauves-souris qui passent devant la lune, les insectes dans mes cheveux, tellement que j’ai envie de m’arrêter juste ici pour les couper à ras, les buissons, le vent, les ombres dessinées par la lampe… Par la Lumière, croyez bien que c’est pas Madame de Courcelles qui me terrifie plus dans tout ça !
Hâte de rentrer chez moi, je pense que je vais juste pleurer pendant trois jours et trois nuits pour évacuer tout ça…
- On y va… que je soupire en marchant derrière Erika. Lumineux, s’il vous plaît, rendez-nous cette femme en vie…
Je ne sais pas si Erika est croyante, en vérité. J’aimerai qu’elle le soit, elle pourrait en avoir besoin, même si elle a un cœur si grand qu’elle semble y puiser une force infinie. J’espère aussi que si je prie, là maintenant, les autres ne me riront pas au nez. Déjà que l’Eglise a mauvaise presse au sein de la Congrégation, que dire d’elle pour nos camarades de l’Alliance qui nous accompagnent ! Mais je pense qu’ils comprendront que ce soir je peux pas tenir plus longtemps sans Lui demander de l’aide…
Alix
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Dansez
les yeux fermés
Feat Erika & Rosmunda
- Dispute ?
Répète Dilay, peu émue par les justifications de Kamil. Une dispute, c’est un motif. La langue des Natifs, il dit…
Un instant, Dilay a la pensée stupide que la victime est peut-être le Natif si agressif qui était au large de la fête, car il est roux, comme les cheveux retrouvés sur le tronc. Mais c’est un homme, ça n’aurait aucun sens.
- J-Je suis pas en colère.
Articule la mathématicienne en fixant Kamil de toute sa hauteur. Non, elle se sent la tête bien froide.
Il y a quelque chose qui ne colle pas dans cette histoire. Il a vu la femme bouger, il n’a rien fait. Il a entendu une dispute, mais n’est pas intervenu. Il les a écoutées proposer la piste d’une attaque animale mais n’a pas émis de contreproposition.
Peut-être est-il simplement sous le choc. Autrement…
Dilay fixe Erika quand celle-ci prend la parole. Elle approuve ses dires mais, maintenant dos à Kamil qui s’accroche à la petite Rosmunda, adresse un regard lourd à la tenancière. Dilay compte prendre Kamil au mot ; dès qu’ils sont revenus à la fête elle le jette dans les pattes de Darya. Il n’a pas l’air bien vaillant. Il n’en faudrait probablement pas beaucoup plus pour le faire craquer et lui faire déballer tout et n’importe quoi.
Pas ici.
Dilay ferme à nouveau la marche. Quand elle entend Rosmunda évoquer le Lumineux, ça lui tord un peu le ventre et elle songe, bien malgré elle, à Vaast. Elle qui espérait qu’ils auraient du temps à passer dans les bois après les festivités, l’idée lui paraissait même romantique…
Qu'importe. Sa présence aurait tout d'une bénédiction. Il saurait probablement mieux quoi faire qu'elle.
La mathématicienne déglutit et ravale le goût amer au fond de sa gorge. Elle a une pique de bois dans chaque main et les tient comme des poignards. Même sortie de cette foutue clairière, elle a toujours l’impression de puer le sang et d’ailleurs, elle le voit bien maintenant. La piste sous leurs pieds. Ces foutus insectes…
Dilay a l’impression d’être à la fois trop engourdie et trop alerte. Un frisson d’adrénaline la parcourt à chaque murmure du vent, mais sa langue lui semble pâteuse, et ses idées tournent au ralenti. Elle n’arrive pas à faire sens de la situation, son esprit n’est obsédé que par une chose : sortir de là.
Narration
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Au début, Kamil ne répond trop rien. Il est tout cramponné à la main de Rosmunda, si fort que ça fait presque mal. Ses doigts sont glacés et ont la rigidité de ceux d’un cadavre.
La jeune domestique pourra remarquer qu’il a quelque chose de sombre sous certains ongles. De la terre ? Ça s’écaille davantage comme de la peinture.
Voilà le groupe qui remonte la piste qu’il a déjà bien foulé. Tout du long, entre leurs propres pas, il est difficile de reconnaître quoi que ce soit à part les taches de sang. Puis, à l’embranchement que les femmes n’ont pas pris, elles peuvent continuer à se fier aux nuages d’insectes, de plus en plus nombreux, pour progresser. Là, dans la terre, entre les projections écarlates, il n’y a pas de traces d’animaux mais on peut distinguer, avec un regard affuté, des empreintes de pas de temps à autre. A certains endroits, pas que d’une seule personne. Il y a même une petite trainée, comme si on avait dû charrier quelque chose où quelqu’un qui n’avait plus la capacité de se déplacer et puis…
Le bout de la piste. Il y a des traces de pas humains difficiles à lire parce qu'elles se piétinent et s'entrecroisent. On voit qu'un talon a dérapé à un endroit et il y a de nouveau des cheveux accrochés à une branche basse, aussi roux que les précédents. En dessous, une empreinte dans la boue, comme si quelqu'un était tombé. Et, finalement, deux belles et très visibles traces de grands pieds. Quelqu'un s'est enfoncé dans le sol à cet endroit. Il devait être chargé.
Ces grands pieds viennent de l’intérieur de la forêt. Il n’y a plus de belle piste bien claire, et un bosquet de bouleaux tout près et très serré empêche de toute façon les femmes de passer à leur guise sans s’y faufiler. Si elles vont jusqu’à s’y aventurer, tout ce qu’elles trouveront ce sont des cheveux roux. Encore, mais à hauteur d’homme cette fois.
Plus elles approchaient de la scène, plus Kamil qui les accompagnait respirait fort. Finalement, il tente de se défaire de Rosmunda et de s’éloigner de plusieurs pas.
- … Veux pas voir ça…
Il souffle, tout près de l’endroit où on dirait que quelqu’un s’est vautré dans la boue.
La jeune domestique pourra remarquer qu’il a quelque chose de sombre sous certains ongles. De la terre ? Ça s’écaille davantage comme de la peinture.
Voilà le groupe qui remonte la piste qu’il a déjà bien foulé. Tout du long, entre leurs propres pas, il est difficile de reconnaître quoi que ce soit à part les taches de sang. Puis, à l’embranchement que les femmes n’ont pas pris, elles peuvent continuer à se fier aux nuages d’insectes, de plus en plus nombreux, pour progresser. Là, dans la terre, entre les projections écarlates, il n’y a pas de traces d’animaux mais on peut distinguer, avec un regard affuté, des empreintes de pas de temps à autre. A certains endroits, pas que d’une seule personne. Il y a même une petite trainée, comme si on avait dû charrier quelque chose où quelqu’un qui n’avait plus la capacité de se déplacer et puis…
Le bout de la piste. Il y a des traces de pas humains difficiles à lire parce qu'elles se piétinent et s'entrecroisent. On voit qu'un talon a dérapé à un endroit et il y a de nouveau des cheveux accrochés à une branche basse, aussi roux que les précédents. En dessous, une empreinte dans la boue, comme si quelqu'un était tombé. Et, finalement, deux belles et très visibles traces de grands pieds. Quelqu'un s'est enfoncé dans le sol à cet endroit. Il devait être chargé.
Ces grands pieds viennent de l’intérieur de la forêt. Il n’y a plus de belle piste bien claire, et un bosquet de bouleaux tout près et très serré empêche de toute façon les femmes de passer à leur guise sans s’y faufiler. Si elles vont jusqu’à s’y aventurer, tout ce qu’elles trouveront ce sont des cheveux roux. Encore, mais à hauteur d’homme cette fois.
Plus elles approchaient de la scène, plus Kamil qui les accompagnait respirait fort. Finalement, il tente de se défaire de Rosmunda et de s’éloigner de plusieurs pas.
- … Veux pas voir ça…
Il souffle, tout près de l’endroit où on dirait que quelqu’un s’est vautré dans la boue.
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