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[Event] Erika - Rosmunda - Dilay

Erika Acquisto
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
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Occupation : Tenancière de la Taverne du Denier en Nouvelle-Sérène
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Quitter la carrière et son odeur de fer omniprésente fait un bien fou à Erika. Elle a l'impression que, petit à petit, l'étau qui lui compressait le corps se desserre à chaque pas l'éloignant de cet endroit. Quand Alix lui avait lancé un regard suite à son intervention, elle s'était contentée de hausser vaguement les épaules avant d'ouvrir à nouveau la marche. Maintenant elle savait où elle allait et ce qui pouvait potentiellement les attendre. Elle entendit Ros derrière elle prier le Lumineux. Si ça permettait à la jeune femme de se sentir mieux et plus calme, pourquoi pas après tout.

Remonter la piste faisait descendre le stress de cette situation. Si depuis le début son pouls faisait le yo-yo, il reprenait tranquillement une fréquence proche de la normale. Ses pieds se posaient là où elle avait déjà marché plusieurs minutes auparavant et c'était rassurant. Elle se concentra sur le sol, les traces de sang qu'il ne fallait pas rater, les nuages d'insectes qui virevoltaient. C'était toujours aussi répugnant, mais moins terrifiant, car elle avait déjà vu ça maintenant, ce n'était plus une découverte. Cependant, ça ne l'empêcha pas d'avoir à nouveau des nausées.

Plus elle avançait, plus elle se demandait qui avait bien pu faire ça. Elle ne connaissait pas les natifs mais elle doutait tout de même de leur capacité a provoquer un tel carnage. Vu les litres de sang par terre, la personne devait être vraiment mal en point. Alors soit on l'avait aidé, soit elle s'était traîné toute seule vers un autre endroit, mais dans ce cas, pourquoi ne pas avoir tenter de venir jusqu'à la fête. A moins que cette personne voulait fuir son agresseur et donc partir à l'opposé d'où il allait. Erika jeta un coup d'oeil en arrière et fixa Kamil quelques instants. Difficile d'imaginer ce citoyen du pont totalement paniqué, agresser quelqu'un.

- Là, je crois qu'elle s'est traînée jusqu'ici.

Erika s'abaissa à nouveau sur les traces au sol, approchant sa lanterne. Elle ne distinguait pas grand chose, mais elle reconnu au moins un endroit où la boue était enfoncée comme si quelqu'un était tombé. Elle remarqua à côté deux traces visible. Elle lui semblait un peu plus profonde que la normale, alors pour vérifier, elle leva bougea un de ses pieds et compara avec sa trace.

- Bon. Imaginons que je sois une détective hors pair.

Erika leva les yeux au ciel, elle réussissait même a s’insupporter toute seule. Mais se mettre dans un rôle, est ce qu'au final elle ne passait pas son temps à faire ça.

- Hypothèse : la femme se fait violemment agresser. Son agresseur s'en va pour une raison inconnue, ne finissant pas le travail ou alors regrettant son geste.

Erika regarde Kamil à nouveau avant de secouer la tête.

- Elle arrive à marcher jusqu'ici. Elle tombe d'épuisement vu tout le sang qu'elle a perdue.

Erika montre la trace à Alix, à côté de Kamil qui souffle. Elle lève son regard vers le bosquet de bouleaux. Elle déglutit, son angoisse lui dit de ne pas y aller mais sa curiosité veut aller voir ce qu'il se trouve derrière. Elle regarde Ros, plus petite qu'elle, elle pourrait se faufiler mais paniqué comme elle l'est, elle n'allait quand même pas l'envoyer toute seule...non, elle n'allait pas le faire. Elle regarde ensuite Alix, plus grande, plus musclée, plus tout, largement apte à les protéger mais ce serait plus facile pour la petite rouquine de se faufiler. Soit. Quand il faut y aller. Elle se faufile à travers les bosquets, les sens en alerte. Au moindre bruit, elle déguerpit vers ses collaboratrices. Elle ne compte pas aller bien loin. Juste quelques pas histoire de voir...exactement ce qu'elle cherchait. Son regard se pose sur des cheveux roux, à nouveau, mais cette fois pas besoin de se baisser pour le voir. Erika rebrousse chemin, un frisson lui parcourant le dos. Après tout, elle est seule, au milieu de la forêt avec ses amies un peu plus loin. Cette idée lui donne des sueurs froides et elle se faufile à nouveau pour revenir vers Alix, Rosmunda et Kamil.

- Quelqu'un la trouve, la porte et l'emmène on ne sait où. Il y a des mèches de cheveux de l'autre côté.

Et tout ça, sans que ça voix ne trésaille, alors que son cœur tambouriner dans sa poitrine. C'était tout à fait possible. Peut être qu'elle devrait se reconvertir en détective. Elle secoua à nouveau la tête. Est ce qu'un jour elle allait pouvoir garder son esprit concentré une seconde. Une femme a été agresser et elle s'imagine tranquillement dans une autre vie. Dans les moments de tension intense, rien n'agace plus la rouquine qu'elle même.
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Je pense que, comme toute notre compagnie, je suis bien soulagée de quitter cette clairière. L’air est tellement lourd, ça sent si fort, ça donne juste envie de se réveiller d’un mauvais rêve ! Alors même si je suis un peu triste de me l’avouer… je ne pense plus vraiment à cette pauvre femme, je pense à moi, à Madame de Courcelles et Erika, à mon envie qu’on n’ait jamais vécu cette funeste partie de la soirée et qu’on soit restées à dévorer des petits fours à la fête. Cela aurait été une si belle soirée…

Mais je ne dois pas me laisser abattre, ne serait-ce que pour ne pas peser sur les épaules de mes deux amies qui sont tellement plus fortes et valeureuses que moi la pleurnicharde… Madame de Courcelles a l’air tout simplement invincible, imperturbable. La seule chose qui brise son calme de colosse c’est Monsieur Kamil qui l’agace parce qu’il panique. C’est presque comme si elle vivait une journée normale et souhaitait juste pouvoir y évoluer sans les piailleries de notre compagnon d’infortune.

En parlant de lui… Tandis que notre bande remonte le sentier, moi je dois le traîner en lui tenant la main. Et sa main, eh bien elle est terriblement froide. Déjà que je ne suis pas très contact physique quand je ne connais pas, par pudeur, alors si en plus il me rappelle la Mort dès que je le touche… Par réflexe, je tourne la tête vers lui. Son expression de pure terreur me fait vite retourner la tête vers Erika qui ouvre la marche. Mais, sa main, il y avait quelque chose d’étrange dessus… Elle semblait sale.

Pas le temps de trop y réfléchir, on arrive à la fin du sentier qui m’a semblé mesurer des kilomètres. Progresser dans l’obscurité totale, au milieu de nuées d’insectes et des murmures abominables de la forêt ça vous rallonge n’importe quelle balade dans votre tête ! Mais nous voilà enfin au bout du sentier et Erika se met en quête de nouveaux indices. Je me sens toujours aussi inutile, me contentant de faire le garde-malade avec ce pauvre Kamil, même si mes deux amies me remercieront sûrement de m’en être chargée. Mais comparé à Erika qui use ses quinquets sans relâche sur la boue du sentier, à la faible lumière de sa lampe, je suis véritablement un poids mort. Et Madame de Courcelles ? Oh n’y pensez pas, elle est tout sauf inutile. Elle a l’air en permanence de renifler, guetter le danger comme un fin limier des montagnes. Et puis, même si Erika m’impressionne par son flegme et sa bravoure, si Madame n’était pas là avec ses trois têtes supplémentaires en hauteur, il y a bien longtemps que j’aurai cédé à l’envie de m’enfuir !

Non non, la seule qui ne sert à rien ici, c’est moi ! Ne m’enlevez pas ce titre. Au moins j’essaye de canaliser l’énergie de notre pauvre Pontien qui ne fait que gémir dans mon dos. On dirait presque qu’il en fait trop, parce que moi je suis loin d’être une guerrière et j’arrive à me tenir ! Je lui lance plusieurs fois un regard univoque. Peut-être pas autant que les foudres envoyées par les yeux de Madame de Courcelles un peu plus tôt, mais suffisamment pour qu’il se calme.

Puis Erika revient d’une escapade dans les fourrées, toute couverte de minuscules branches qui me donnent envie de la coiffer pendant de longues heures près d’un bon feu et d’une tisane fumante, histoire d’oublier cette soirée de malheur. Peut-être que je devrais lui proposer, une fois rentrées… C’est le genre d’aventure, beaucoup trop proche de la Mort, qui pourrait me pousser à oser de telles folies. Mais je m’égare, il est l’heure pour notre pisteuse de talent de tirer ses conclusions et… Elles m’angoissent. Visiblement la femme a été amenée, ou a boité péniblement jusqu’ici, peut-être même sous notre nez sans que nous le sachions ! Et puis… elle est tombée, et on l’a sûrement emmenée, selon Erika.

- Mais, mais alors ça veut dire qu’on… qu’on la retrouvera pas… que je m’autorise à répondre.

J’ai peur que ce constat ruine définitivement le moral des troupes, surtout de l’autre surexcité accroché à moi, mais je ne peux pas garder ça pour moi-même. Et puis… ça peut nous rendre service de réaliser aussi vite que possible que… tout est perdu pour elle. Cela peut nous laisser assez de temps pour fuir, nous mettre à l’abri et… Oh, Ros, ma fille, regarde un peu ce que tu dis comme horreurs ! Mais je peux pas, je peux pas m’accrocher au moindre espoir qu’on va arriver à la sauver et… Oh désolé Lumineux bien-aimé, mais je n’ai même plus envie… Je veux juste sortir d’ici, mon dieu !

- Je suis désolé, Madame, désolé de pas avoir pu vous sauver…. Je rajoute en arpentant le sol du regard, comme pour essayer de l’y deviner dans ses derniers instants à cet endroit.

D’une certaine manière, et je m’en veux, la pression retombe un peu de mes épaules. Une affreuse constatation quand on sait ce que j’ai dit et pensé, mais c’est comme si on m’avait retiré un poids des épaules. Le poids de devoir retourner dans l’obscurité de la forêt, encore plus profond, à pourchasser un fantôme ! Mon esprit s’éclaircit, quand bien même le remord me ronge les sangs, mais au milieu de ces idées plus claires ressurgit une curiosité que j’ai eu plus tôt. Je me retourne vers Kamil, toujours aussi fébrile.

- Monsieur ? Je me demandais, c’est quoi sur vos doigts ? De la terre ? Vous avez creusé quelque part ?

D’un coup ça me frappe, ce que je dis est bizarre, mais l’explication peut l’être encore plus, et je peux pas garder ça pour moi. Je me tourne vers mes amies, pour être sûre qu’elles ont bien entendues et qu’elles veillent sur moi si jamais j’ai posé une question bien trop sensible.

- Il a les mains sales, je sais pas pourquoi, donc je me demandais…
Alix
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Dansez

les yeux fermés

Feat Erika & Rosmunda


Pourquoi ? Pourquoi n’a-t-on pas achevé la femme ?

Dilay a beau tourner et retourner la question dans sa tête, il y a encore trop de trous dans le récit, à commencer par le fait qu’elles n’ont aucune idée de ce qui a blessé la victime en premier lieu. Il n’y avait pas de balle, et un coup de feu se serait entendu. Un objet contendant ?

Tabassée presque à mort ? Dilay craque sa nuque dans un bruit sinistre, seule façon dont elle arrive à relâcher un peu de la pression qui monte à l’intérieur.

- T-T’en va pas toi.

Grogne tout bas la mathématicienne quand Kamil commence à se défaire de Rosmunda.

Elle parvient à suivre tout le raisonnement d’Erika et la laisse jouer aux détectives puisque la tenancière tient la lanterne et qu’elle semble avoir une certaine connaissance du pistage. Dilay est trop alerte pour se soucier de grand-chose d’autre que de les mettre en sécurité, et si ce n’était pour la perspective qu’elles puissent retrouver quelqu’un en vie, ou au moins un corps, elle ne se serait pas aventurée dans les bois. Après tout, elle n’est ni la loi, ni la justice et ne compte pas poursuivre quiconque a fait ça. Parce qu’elle en est persuadée maintenant – c’est quelqu’un, pas quelque chose. Parmi toutes les traces qui se sont bien profondément imprégnées dans le sol, il n’y en a pas une d’une bestiole. Si l’une d’elle était passé par là, ça se saurait.

- Y-Y a peut-être eu plusieurs per-personnes…

Grommelle Dilay. Sa seconde certitude c’est que la boue est foulée en un amalgame poisson à l’endroit où la trace s’arrête. Cela rappelle à Dilay la terre battue d’un terrain d’entraînement. Elle se baisse pour regarder, tente de ne pas trop marcher là où il y a les pas les plus visibles. Après tout, d’autres qu’elles vont probablement venir et prendre les rênes de cette affaire, autant ne pas leur compliquer la tâche.

Erika ne semble pas être de cet avis car elle se dirige plus profond dans les bois. Dilay qui était occupée à lorgner sur ce que la tenancière lui montrait se redresse prestement et la suit d’un bon pas, après un instant de flottement. Face à la muraille des arbres, Dilay doit patienter, la main appuyée contre un tronc, les sourcils froncés. Elle n’a aucune envie de se faufiler dans la futaie, craint une sensation de se sentir à l’étroit, comme prise au piège, mais ne peut pas laisser la tenancière ni...

Dilay jure à mi-voix. Ni la petite Rosmunda et Kamil, dont elles ne savent finalement rien. Alors la voilà bêtement à mi-chemin, jusqu’à ce qu’heureusement Erika choisisse de faire demi-tour et s’extirpe des bouleaux.

- Faut qu’on parte.

Juge Dilay dès qu’Erika la croise. Quand la tenancière annonce qu’il y a des cheveux, là, dans le bosquet, la mathématicienne se dévisse le cou pour tenter d’apercevoir le cœur des bouleaux. C’est que les empreintes de pas ne sont pas petites. Quiconque a traversé par-là devait être d’une certaine taille, et s’il transportait un corps en plus…

Et qu’en est-il de la victime ? Était-ce son sauveur ou son bourreau ?
Comment vont-elles raconter tout ça aux dignitaires ? Kamil a dit qu’il livrerait seulement à Darya toutes les réponses, mais elles-mêmes ? Se retrouver impliquées dans un meurtre, ce n’est jamais bon.

« Il aurait fallu y penser avant de s’y précipiter, comme d’habitude » se morigène Dilay. Les dents serrées, elle se balance de droite et de gauche pour tenter d’apercevoir la touffe décrite par Erika, puis commence carrément à marcher sur quelques mètres de distance, à faire les cent pas sur une ligne invisible, comme un prédateur en maraude.

Faut-il aller chercher les cheveux ? Pour les présenter comme preuve ? Ceux près de la terre piétinée suffiront peut-être ? Y a-t-il du sang dessus ? Sinon, ça leur fait une belle jambe, une touffe de mèches…

Au contraire, ne faut-il pas laisser la scène inviolée, comme Dilay y songeait plus tôt ? Maintenant que Rosmunda se lamente qu’on ne la retrouvera pas, cette femme, la mathématicienne sent un instinct bien égoïste la prendre aux tripes : elle ne veut être accusée de rien et certainement pas se compliquer la vie. Si on lui demande d’ailleurs, elle n’a rien vu, rien entendu.

Kamil n’a qu’à faire sa part et tout déballer. Et puis les deux autres, Erika a l’air toute à l’aise avec la situation après tout ! Qu’elle aille se faire mousser auprès des officiels, ça ne pourra que faire du bien à ses affaires !

Toute à ses pensées, Dilay tourne à peine la tête vers Rosmunda quand celle-ci interroge Kamil au sujet de quelque chose. Lui, il ne perd rien pour attendre.
Si ce ne sont pas les cheveux, peut-être la peau ? Rien que de s’imaginer aller la tripoter, Dilay a une brève grimace. Elle n’a pas le matériel adéquat pour faire un prélèvement dans de bonnes conditions mais les insectes qu’ils ont vus doivent être attirés par le sang. Leur présence suffirait peut-être à dater une heure approximative au méfait, les mouches n’arrivent pas tout de suite sur un cadavre, peut-être les créatures de Teer Fradee agissent-elles de la même façon…

Et voilà. Que veut-elle ? Se sortir la tête de cette affaire et s’en laver les mains ou continuer de la creuser, de la gratter, comme une croûte qui ne veut pas cicatriser ?

A vrai dire, elle est paralysée. Elle préfèrerait ne pas avoir à prendre de décisions, ne pas retourner auprès du feu. Se couler dans la nuit, retourner à sa tente, auprès de ses collègues. Elle ne veut pas être sous le feu des regards de quiconque, subir leur attention. Encore. Mais c’est lâche, et la lâcheté, Dilay l’a en horreur.
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Rosmunda scrute tant et si bien la boue du regard qu’elle finit par pouvoir y discerner un nouvel élément : des fleurs. Il y en a deux et elles ont perdu leurs pétales dans la glaise dont elles sont couvertes, ce qui rend difficile de les repérer au début. Leur présence est incongrue, elles ne proviennent probablement pas de cette forêt, ni de cette région de Teer Fradee tout court. Elles sont nichées dans le creux qui ressemble à un petit nid au sol, comme si la position fœtale de la victime s’y était profondément imprimée.

Les mots de la domestique semblent affecter Kamil, notamment ses excuses.

- Elle est peut-être encore en vie ! Nous n’en savons rien !

Il proteste de façon véhémente. Il a déjà lancé un regard grognon à Dilay quand celle-ci s’éloignait avant de reprendre le poignet de Rosmunda pour témoigner de sa bonne volonté de ne pas se carapater et le voilà plus agité que jamais alors qu’Erika expose ses hypothèses.

- N’ayez pas l’air aussi fière, nous n’avons rien trouvé !

Il lance à la tenancière dont il semble trouver le calme presque déplacé.

- Elle doit être quelque part.

Affirme Kamil. Il parle fort. Probablement trop. Mais d’un coup la question de Rosmunda le fait taire. Il fronce simplement les sourcils, comme s’il se demandait ce qu’elle avait avec ses ongles et pourquoi elle lui demandait cela soudainement en pleine forêt.

Puis, il regarde ses propres ongles et voilà son visage vidé de toute la couleur qui lui restait. Avant qu’il ait pu dire quoi que ce soit, un grognement bas, long, et surtout pas si lointain retentit. Il est à peine plus bruyant que le murmure du vent mais plus, bien plus sinistre.

Tout va ensuite très vite. Dilay se précipite vers ses comparses, si rapide qu’elle semble être poussée par les bourrasques elles-mêmes, comme les arbres derrière elle.

Ou peut-être que le bosquet s’agite parce que quelque chose y a pénétré – peut-être que le vent n’y est pour rien.

Kamil murmure quelque chose qui ressemble à « ils reviennent » alors que sa poigne se fait d’airain sur le pauvre bras de Rosmunda et que Dilay s’exclame « courez ! ». En voyant que Kamil reste immobile comme s’il s’était changé en statue, la mathématicienne n’a pas une seconde d’hésitation.

Elle lâche une de ses brochettes et, dans son élan, lève son poing.

Si personne ne s’interpose elle va assommer Kamil. Quant à lui, si on le laisse faire, il risque d’empêcher Rosmunda de faire un pas.  

Les femmes peuvent en être sûres à présent. Il y a quelque chose sur leur piste. Le son monte à nouveau, comme un avertissement. Il couvre à peine deux voix masculines. On n’entend pas la langue qu’elles parlent ou ce qu’elles disent. Les branches des bouleaux s’entrechoquent en longs gémissements sous les rafales venues de l’océan.

Erika Acquisto
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- N'ayez pas l'air aussi fière, nous n'avons rien trouvé !

Ces mots vinrent se loger dans les oreilles de la tenancière qui fit claquer sa langue à cette remarque. Vu le boucan qu'il faisait, ça ne sera pas un bruit de plus ou de moins qui leur attirera les ennuies. Avait-elle l'air fière ? Elle en doutait, mais au moins, elle se bougeait le derrière pour retrouver cette pauvre femme et comprendre ce qu'il lui était arrivée, ce qui n'était pas le cas de ce peureux qui sautait partout et lui ruinait les tympans depuis maintenant de bien longues - trop longues - minutes. Malgré son agacement, Erika ne montra rien sur son visage, aucune animosité, ni même une once de rancune, non. Elle se contenta de toiser lentement, vraiment lentement l'homme qui s'agitait. Elle remonta ensuite son regard pour le planter dans celui du citoyen de l'Alliance, un sourcil légèrement relevé et soufflant un petit coup par le nez. Elle ouvre la bouche pour répondre puis finalement expire et se contente de hausser les épaules. Oui, elle - ou son corps - doit sûrement être quelques part et si elle avait la réponse, elle le laisserait s'affoler encore quelques minutes.

Mais le calme revient enfin. Kamil se tait et Erika n'ose presque plus bouger tant l'atmosphère devient pesante. Plus un bruit sauf ceux de la forêt, encore, mais cette fois ci, ce n'est pas pareil. Elle voit le teint de l'homme devenir livide et avant qu'elle n'est le temps de penser quoi que ce soit, un grognement lui parvint. Instantanément, chacun des poils le long de sa colonne vertébrale se dresse et elle a l'impression qu'un vent glaciale se glisse sous ses vêtements. Elle ne voit même pas Dilay se déplacer pour arriver a leur niveau, comme si elle s'était téléportée. Ce laps de temps ressemble a une éternité. Etait-ce comme ça qu'elle voulait finir sa vie ? Elle n'aura pas accompli tout ce qu'elle avait espérer, ça c'est sûr. Thomas devrait bien s'occuper de la taverne, normalement. Est-ce que ça allait faire mal d'ailleurs, oui une question que l'on pouvait se poser dans cette petite seconde de silence.

"Courez". Ce son lui semble si lointain au premier abord. Elle a l'impression de revenir de loin, comme tirer hors d'un rêve. Cet état de calme et de curiosité fait place rapidement par un voix qui lui hurle de bouger ses jambes et de courir. Erika bondi vers Alix, sa voix raisonnant dans sa tête et lui ordonnant de foncer, elle ne fera même pas attention au geste de la mathématicienne. Après tout, c'est chacun pour sa vie. Alors elle détale, elle court sans s'arrêter ni même regarder derrière. Elle ne pense a rien d'autre qu'a sauver sa peau de la bête qui rode dans les bois. Des branches fouettent son visage, ses pieds dérapent sur le sol humide de la forêt, manquant de la faire tomber. Elle ne s'arrête pas, jusqu'à atteindre la lisière de la forêt.

Elle finit par ralentir et regarder derrière elle. Elle pli les genoux, pose ses mains et tente de reprendre sa respiration avant de penser a quoi que ce soit.
Elle était hors de danger, du moins elle en avait l'impression. Après de longue seconde a reprendre un souffle correct pour que son corps soit de nouveau oxygéné elle expire lentement pour entendre ce qu'il se passait autour d'elle, entendre les pas potentiel pas de course d'une ou deux personnes. Elle espérait qu'Alix s'en soit sorti, leur collaboration venait a peine de commencer et elle voyait déjà une activité bénéfique financièrement. En plus de cela, la rouquine ne rechignerait pas à avoir une combattante le temps de rentrer à la soirée, où elle serait en sécurité.
Quand à Ros, elle ne la connaissait pas beaucoup. Elles ne s'étaient vu que deux fois, dont une ce soir et malgré sa gentillesse, la tenancière songea qu'elle n'en serait pas plus attrister que ça. Rosmunda était tout à fait mignonne et elle manquera sûrement à plein de monde qui l'ont côtoyé. Aucun doute que plus d'une personne avait dû s'attacher à la petite domestique. Cependant, elle savait que ça lui ferait un choc. Qui ne serait pas choquer d'entendre que quelqu'un que vous avez accompagné toute la soirée est mort.

Elle se mordit la lèvre, elle aimerait tout de même retrouver ses deux acolytes de la soirée, ne serait-ce que pour ne plus être seule dans ces bois, à la merci de chaque créature qui vit. Elle replaça son chapeau sur sa tête, une chance qu'il ne soit pas tombé. Son manteau est réajusté et elle époussette sa tenue, serrant et desserrant la mâchoire dans l'attente de voir quelqu'un émerger des bois.
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Pis d’un coup, l’inquiétude. Je viens d’annoncer à mes deux amies que ce monsieur a quelque chose sous les ongles et elles n’y prêtent pas attention et je me retrouve avec, au bout du bras, un homme que je viens d’accuser et qui me regarde avec un air franchement méchant. Tout ça après qu’il se soit mis à enguirlander ma pauvre Erika qui cherchait simplement à nous faire part de ses découvertes ! Là c’en est trop, moi j’ai pas envie d’aider plus longtemps un énergumène aussi ingrat. J’aimerai lui lâcher la main, mais là c’est lui qui me tient l’avant-bras. Je me débats un peu, pour lui faire comprendre qu’il faut lâcher.

Mais soudain, des voix. Un grognement d’abord, qui me hérisse le poil tant il est terrifiant. Puis tout se met à aller très vite. Madame de Courcelles nous hurle de nous enfuir, ce qu’Erika fait très rapidement et je la vois s’éloigner pour se mettre en sécurité. J’ai envie de la rejoindre, je m’élance et… Je suis bloquée par la main de Monsieur Kamil. Je l’entends murmurer « Ils reviennent » et mon sang ne fait qu’un tour. Y’a un danger, là, tout près ! J’essaye de m’élancer à nouveau, sans prendre le temps de me retourner, mais il me bloque encore ! Je deviens blanche comme un linge sous les yeux de Madame qui ne s’est pas encore enfuie et voit cet homme m’empêcher de m’enfuir.

Je me tourne vers lui, je sens les larmes me monter aux yeux. Il ne semble pas vouloir m’empêcher de partir, mais est juste pétrifié de terreur. Mais… il ne me laisse pas partir ! Qu’il reste et subisse le courroux de cette maudite forêt, moi je veux m’en aller ! Et on entend un autre grognement profond et affreux, et si proche, mon Lumineux ! J’aurai aimé me faire plus discrète, mais lorsque je m’adresse à Kamil ma voix se casse de désespoir et mes yeux déversent déjà de chaudes larmes.

- Monsieur ! S’il vous plaît, laissez-moi ! Je… je veux pas mourir !! Que je crie en agitant mon bras aussi fort que je peux.

Mais rien n’y fait il ne bouge pas d’un pouce, comme s’il avait été changé en pierre et continue de regarder dans le vide. Je suis terrorisée, impuissante, désespérée. Puis on n’entend plus de grognement, mais des voix désormais. Elles sont éloignées de nous, mais se rapprochent et si je veux pouvoir m’en sortir je dois partir maintenant. Je me secoue en tout sens comme une hystérique, mais je suis piégée ! Je me tourne vers Madame de Courcelles, m’attendant à ne plus la voir devant moi. Ce serait bien son droit, elle veut vivre elle aussi et on ne se connait pas. Elle pourrait me laisser là et rentrer au village des Natifs avec Erika. Elles expliqueraient ce qu’il s’est passé, et par le Lumineux j’espère que ce monstre de Kamil verra son nom à jamais sali par ce qu’il est en train de me faire subir !

Mais rien de tout ça n’arrivera probablement, parce que Madame de Courcelles est toujours là. Elle est proche de moi, très proche. En fait, elle arrive comme une furie vers moi et par réflexe je sursaute, mais ce n’est pas vers moi qu’elle se dirige. D’un coup, les grognements qu’on a entendu, Madame de Courcelles qui s’élance avec rage vers l’homme dans mon dos, les voix qu’on entend au loin, toutes les branches de tous les arbres qui remuent à cause du vent et tout le bosquet alentour qui s’agite à l’arrivée de ceux qui nous poursuivent… c’est tellement que j’ai l’impression que ma tête va exploser !

Mais le seul choc que j’entends, c’est celui du poing de Madame de Courcelles sur Monsieur. Ce devait être à la tête, car je sens mon bras tiré d’un coup vers l’arrière, mais il lâche enfin sa prise en grognant de douleur et d’incompréhension. Oh merci, par la Lumière, merci Madame de Courcelles… Merci, mon dieu, merci… J’ai les yeux toujours embués de larme, le cœur qui a envie de quitter mon corps en panique, mais je prends le temps de rendre la pareille à ma sauveuse. Si elle m’a empêché de mourir dans cette forêt comme cette pauvre femme, je refuse qu’elle y prenne ma place ! Je l’arrête dans son élan furieux, j’attrape doucement son poignet, mais avec suffisamment de fermeté pour attirer son attention.

- Madame ! Laissez-le, on doit fuir !

Si elle se tourne vers moi, elle verra mon visage tordu de terreur et de reconnaissance mêlés, implorant à lui seul de nous enfuir. Puis, espérant que cela ait fait l’affaire, j’emprunte la même route qu’Erika un peu plus tôt, espérant retrouver le chemin principal et une fois là-bas… Que faire ? Revenir au village ? Car je n’ai pas les ressources pour traverser ces bois de nuit et je risque de mal finir… Mais en même temps je souhaite plus que tout partir d’ici aussi vite que possible et ne plus jamais revenir.

J’aviserai lorsque j’y serais, si j’y arrive. Pour le moment, je cours, et j’espère, Ô Lumineux, que Madame de Courcelles me suivra !
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les yeux fermés

Feat Erika & Rosmunda


Quand Dilay a perçu le tout premier frémissement dans la futaie, elle s’est mise à courir, si vite qu’elle se sentait planer au-dessus de la boue.

Elle n’a pas vraiment réfléchi. Erika non plus, d’ailleurs, parce qu’elle a détalé mais Dilay elle s’est ruée sur Kamil comme une furie en le voyant tout accroché à Rosmunda. La petite a peut-être des jambes courtes mais Dilay est certaine qu’elle peut se ruer au-dehors des bois si elle s’en donne la peine.

Kamil tombe comme une masse. Bien. Dilay a presque envie de lui cracher dessus mais s’abstient. Elle est prête à hurler à Rosmunda de s’enfuir mais la jeune domestique la surprend : au lieu de la regarder avec des yeux écarquillés de terreur, elle lui prend doucement la main.

Il n’y a qu’une fraction de secondes durant laquelle Dilay la regarde. Un instant, son expression crispée se détend et elle a l’air perdue. Epuisée. Et effrayée. Elle fait vraiment son âge, et elle a envie de dire à Rosmunda pourquoi elle ne peut pas partir, de lui expliquer la terreur qui lui tord les entrailles à la seule idée d’être accusée de meurtre, de ne pas réussir à se défendre, de balbutier des bêtises, de se retrouver sous les barreaux, de revivre un autre procès…

Parce que c’est ce qui arrivera. Il y a un mort, et bientôt il y en aura peut-être deux, et ce à une réunion pour la paix avec tout le gratin. On pointera des index accusateurs. On cherchera des coupables. Combien de temps avant que Rosmunda n’avoue que c’est Dilay qui a assomé Kamil et l’a laissé se faire dévorer ?

Non, vraiment. Résolue mais pas encore glacée, Dilay décide qu’elle préfère le risque de partager son sort à celui de se retrouver sous le feu de tant de regards. Le décide-t-elle vraiment consciemment ? Ce n’est qu’un instant, qui dure le temps d’un battement de cils et des dizaines de pensées se bousculent dans sa tête.

Le chien qu’elle ne pourra plus nourrir au port. Son luth qui va moisir si personne ne le sort de la cabane de pêcheur.

Vaast. Il va l’attendre. Il ne faut pas qu’il soit triste.

On doit devenir idiot quand on contemple sa propre mort. Tout ce que Dilay arrive à murmurer c’est…

- I-Il faut... P-Preuves… V-V-Vaas-Vaa… Pars. Pars.

Et Rosmunda le fait. Elle s’en va et ne se retourne pas sur Dilay qui se baisse et passe un Kamil à demi conscient autour de son cou. Heureusement, il n’est pas évanoui, cela le rend un peu moins lourd, mais il n’est pas facile à trimballer pour autant. Elle doit d’abord le soulever de façon verticale pour pouvoir le laisse pendre comme une écharpe sur ses épaules, légèrement voutée. Elle a déjà porté des camarades jusqu’à un médecin comme ça, après de mauvaises bagarres. Elle l’a aussi fait pour rire, à leur montrer qu’elle était assez forte pour les arracher au sol.

Voilà. Dilay avance. La silhouette de Rosmunda a détalé entre les troncs et cela apaise au moins un peu la mathématicienne. Si son choix a été idiot, elle sera seule à en subir les conséquences. Seule… Il y a Kamil. Mais Dilay ne s’en soucie pas vraiment. Elle se soucie d’arriver en vie, et pour le rester, elle a besoin de l’homme. Le fait qu’il soit l’assistant de Darya n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde… Ou pas tout à fait.

L’adrénaline la pousse en avant. Elle ne peut pas trottiner, encore moins courir. Si elle trainait Kamil, ce serait plus simple, mais c’est lui qui se prendrait une pierre ou un tronc dans la tête.

Dilay avance, oui. Tout n’est que réflexe. Vérifier ses appuis. Ne pas trébucher. Ne pas patiner. Respirer.

Elle a mal. Kamil est lourd, et il l’écrase. Son souffle la brûle. Son cœur bat fort, beaucoup trop fort dans sa poitrine.

Et quand la bête qui la talonne, qui fait un chahut dans la futaie derrière elle, est toute proche tout ce que Dilay fait c’est hurler. Pas de peur. Pas parce qu’elle souffre. Mais lui crier toute sa rage au visage, tout ce qu’il reste de vie dans ses poumons.

Elle n’est pas un corps – déjà - tremblotant qu’on vient cueillir facilement. Elle a le sang chaud, elle a du feu dans les veines a un jour dit Vaast. Elle lance tout le contenu de ses poches sur son poursuivant, un peu à l’aveuglette. Même la chaussure de Kamil y passe. Quand elle doit jeter son carnet, elle a la nausée mais tant pis.

Tant pis. Pour ça, pour tout. Tant pis.

Ce n’est cette pensée là qu’elle veut avoir en dernier.
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Erika peut parvenir sans mal à la lisière des bois. Rien ne l’attaque. Mais, quand elle franchit le seuil des arbres, deux silhouettes lui foncent sans plus tarder dessus.

La tavernière peut d’abord remarquer qu’on ne discute plus autour du feu. Tout le monde est rassemblé sur un côté du brasier en quatre groupes, probablement par faction, et il règne de loin ce qui ressemble à un silence tendu.

Erika n’a de toute façon pas le temps de s’y intéresser avant que Darya et un homme qui l’accompagne ne fassent irruption devant elle. La dignitaire de l’Alliance s’exclame.

- Madame Acquisto !

Elle jette un regard par-dessus l’épaule de la tenancière. Darya a l’air grave mais demeure très calme, comme elle l’est toujours les quelques fois où Erika a eu l’occasion d’échanger avec elle.

- Mon assistant, Kamil, a été vu à vos côtés en train d’entrer dans ces bois. On m’a signalé une ou deux femmes à votre suite. Où sont-ils ?

Rosmunda n’arrivera pas bien longtemps après. Elle aura pu entendre le fracas que faisait la bête entre les bouleaux et aura pu avoir la conviction que la façon dont ils sont resserrés la ralentissait considérablement, permettant un bref temps d’avance à Dilay probablement. Puis, elle se sera tant éloignée qu’elle n’aura rien su de la suite.

L’ulg une fois sorti des barreaux que formaient les troncs trop rapprochés se sera approché d’un pas peu pressé. Son grognement est devenu continu, et Dilay s’est mise à hurler et à le tirailler de toute ce qui lui tombait sous la main. Surpris, un peu, ralenti, progressivement, par une talonnette dans le front, par un carnet rembourré dans la truffe, agacé, il vient faire claquer ses crocs juste au niveau des talons de la mathématicienne.

Voilà qu’il pousse une longue complainte… Quand il marche sur le compas avec lequel Dilay n’avait pas réussi à le toucher mais qui trainait conséquemment par terre.

Cela n’aurait été qu’un contretemps, tout au mieux. Dilay ne peut pas avancer très vite, et même si un coup sur la truffe brouille les sens et qu’une pointe fichée dans la patte fait saigner, l’ulg aurait probablement pu s’enrager et choisir de la suivre… Mais il n’en fait rien. Après lui avoir fait passer l’envie de le bombarder en lui mordant cruellement le mollet, l’ulg fait halte à point précis. Léchant sa patte blessée, il patrouille autour de la zone pleine de traces de pas, là où la victime a probablement été étendue pour la dernière fois. Et à l’instant où Dilay en est assez loin, elle cesse d’être poursuivie, et l’ulg laisse échapper un long feulement, si aigue qu’il vrille les tympans, comme quelqu’un soufflerait dans un cor pour prévenir la fin d’une bataille.

Ça, Rosmunda est encore assez proche pour l’entendre.

Et puis, comme si sa tâche était accomplie, l’ulg s’allonge. Et Dilay est plongée dans le silence de sa propre respiration saccadée et des gémissements d’un Kamil qui commence à se remettre.


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Instinctivement, la rouquine s'était retournée vers la forêt qui semblait s'être assombri. Elle espérait qu'une âme humaine sorte des arbres mais pour l'instant elle ne voyait rien. Son cerveau bouillonnait de pensée. Qu'allait-elle dire en revenant auprès des autres, fallait-il annoncer la mort d'Alix, de Rosmunda et de Kamil ? Ainsi que cette femme qu'elles étaient sensées rechercher...Cependant, une autre question venait renverser toutes les autres. Elle ne devait pas être loin de la soirée, et pourtant elle n'entendait rien, aucun bruit, sauf des bruits de pas qui s'approchait. Ses muscles se contractèrent une nouvelle fois et elle était prête à courir, même s'il lui semblait que ses poumons étaient transpercé de millier d'aiguilles après son sprint. Elle se retourna, les poings serrés.

- Madame Acquisto !

Alors qu'elle s'attendait à devoir se battre, elle reconnu Darya accompagné d'un homme. Elle soupira de soulagement.

- Oh merci, Darya c'est vous.

"Merde" si dit-elle. Elle aurait voulu voir n'importe qui d'autre, même un thélémite. Le grand blond à l'air patibulaire du début de soirée qu'elle avait aperçu aurait même été préférable...quoi que, peut être pas. Il fallait qu'elle trouve quoi dire maintenant. Si elle savait intérieurement qu'elle pouvait avoir l'air tout à fait calme actuellement, elle feint - à moitié - d'être encore choqué et paniqué des minutes qui venaient de s'écouler.

- Mon assistant, Kamil, a été vu à vos côtés en train d’entrer dans ces bois. On m’a signalé une ou deux femmes à votre suite. Où sont-ils ?

Allez, c'est partie.

- Oh oui, Kamil oui bien-sûr. Il...

Déglutition.

- Il est venu nous voir parce qu'il avait aperçu quelque chose dans les bois. Il...

La voix qui casse, parfait.

- Il nous a demandé de l'accompagner. J'étais avec deux proches amies quand on l'a aperçu, alors...alors elles sont venus avec moi pour que ce soit plus sûr de s'enfoncer dans les bois.

Fallait-il dire qu'il leur avait parlé d'un corps. Après tout c'était l'assistant de Darya, si on lui disait qu'on voulait l'aider...Pour l'instant il fallait juste qu'elle soit crédible. Déja qu'elle parlait la plupart du temps avec les mains, ses gestes étaient encore plus frénétique et elle parlait très vite, plus vite qu'a l'accoutumé.

- On l'a suivi, il...il nous a mené vers une clairière, on a suivi des traces qui se sont enfoncé encore plus dans la forêt.

Allez, un petit effort.

- Et alors que nous étions arrivés vers la fin de la piste que nous remontions on...on a entendu une bête proche de nous et...

Il fallait des larmes pour appuyer son discours mais elle n'obtint pour l'instant que des yeux un peu rouge, elle le sentait.

- Une de mes amies nous a hurlé de courir, et c'est ce que j'ai fait...je ne sais pas ce qu'ils sont devenu, j'espère qu'ils ne vont pas tarder à arriver...ce n'est pas possible...

Alors qu'Erika sentait enfin les larmes au bord de ses paupières, elle entendit derrière elle quelqu'un arriver. Elle se retourna et vit la petite domestique avec qui elle était toute la soirée. Rosmunda merci, tu arrives au parfait moment.

- Oh Ros, c'est pas vrai

La tavernière mis ses mains devant sa bouche, comme si elle ne croyait pas ce qu'elle voyait. Puis elle se jeta sur Rosmunda et la pris dans ses bras.

- Merci, tu es en vie, j'ai eu si peur.

Pas vraiment, elle avait surtout craint de devoir annoncer à ceux qui serait venu la voir qu'elle avait disparue avec les questions que ça aurait engendré. Mais sa présence était tout de même un soulagement. Enfin, les larmes d'Erika coulèrent sur ses joues, la faisant de temps en temps hoqueter. Elle se recula un peu et posa ses mains sur les épaules de Rosmunda, son regard glissait partout sur le visage de la domestique, vérifiant qu'elle n'avait rien, puis elle plongea son regard dans celui de la femme en face d'elle, interrogateur.

- Tu sais...tu sais où sont Kamil et Alix ? Ils sont derrière toi ?

Erika déglutit à nouveau et jeta un coup d’œil vers la forêt, cette fois c'était réellement nécessaire. Elle craignait ce qu'allait dire Rosmunda, elle ne pouvait pas contrôler ses dires. Elle craignait aussi qu'Alix ai disparu, ça entraînerait des complications également. Et ne parlons pas de la mort de Kamil, qui l'angoissait encore plus, pour une fois.

Elle finit par passer sa manche sur son visage pour essuyer ses larmes et fit un petit sourire à Rosmunda, le genre de sourire après avoir pleurer, un peu crispé mais "sincère".
Elle se retourna ensuite vers Darya.

- C'est une des mes amies avec qui j'étais. Elle...elle était avec nous dans les bois...j'espère qu'ils ont pu s'en sortir aussi...

Elle se rendit compte qu'elle n'avait finalement pas parlé du corps...soit, il valait mieux s'arrêter là pour le moment, on pourra sûrement mettre ça sur son état de choc et Rosmunda en parlera sûrement, de toute façon.
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Malheureusement pour Erika, le numéro semble très peu prendre sur Darya. Bien qu’elle ne se montre pas antipathique du tout, elle demeure parfaitement calme et ne semble guère émue. A peine donne-t-elle poliment le temps à la femme de se « remettre » de ses émotions avant de lui demander :

- Vu quelque chose ? Des traces ? De quoi parlez-vous ?

La présence d’un animal dangereux dans une île qui en est notoirement infestée près d’une membre entraînée de la Garde du Denier ne paraît pas convaincre Darya qu’il faille une fontaine de larmes. En revanche, en voyant débarquer Rosmunda, son visage s’adoucit presque imperceptiblement, car il s’agit d’une jeune civile.

- Mademoiselle, vous n’êtes pas blessée ?

Rosmunda peut tout à fait reconnaître en Darya la femme avec qui Erika s’est entretenue le soir de la soirée des de Vegni, ainsi que la femme que l’Alliance du Pont a introduit comme sa dignitaire à cette soirée-ci.

Darya jette un nouveau regard à la forêt et laisse également à Rosmunda un instant pour se faire dorloter par Erika. Mais pas plus. Elle demande immédiatement :

- Que faisiez-vous dans ces bois, mesdemoiselles ? Que Kamil vous a-t-il fait suivre ? Pourquoi n’a-t-il pas été en mesure de vous accompagner jusqu’ici ? J’ai besoin de tous les détails.

Elle-même continue de s’exprimer d’un ton tranquille mais l’homme qui l’accompagne regarde les deux femmes avec beaucoup moins de douceur. Il adresse d’ailleurs à Darya un regard interrogateur et elle secoue imperceptiblement du chef. Difficile de dire ce qu’elle lui refuse, mais il semble prêt à s’élancer dans les bois.

Cela en plus de la fête qui s’est tue… Quelque chose a dû arriver.


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Me voilà en train de courir plus sûrement que je l’ai jamais fait dans ma vie ! Je suis pas une coureuse, moi ! Moi, moi j’ai vécu dans des ruelles étroites, pleines de fiacres, de bourgeois, de cagettes, de marchands, de détritus, de mendiants, de boue et d’enfants. On court pas dans ce genre d’endroit, ou alors on se ramasse le nez par terre ! Et là, me voilà tordue de crampes, les jambes me hurlant de m’arrêter, les branches qui m’entaillent de partout, mais je peux pas ! Pour Madame de Courcelles, j’ai pas le droit de m’arrêter ! Je manque deux, peut-être trois fois, de me prendre un arbre ou une souche dans le pied et de tomber, mais rien ne m’arrive comme si le Lumineux lui-même poussait mes pas jusqu’à l’orée de la forêt.

Et je l’atteins, finalement. Pas que la sortie, d’ailleurs, la clairière d’où nous venions. Et cette chevelure… plus d’une fois cette nuit ce fut mon phare. Erika, bon dieu, il y avait Erika juste en face de moi. Le raffus que je fais doit attirer son attention, parce qu’elle se retourne et m’offre le regard le plus… heureux, j’ose le dire, que j’ai jamais reçu. J’arrête enfin ma course, mes poumons brûlent, j’ai juste envie de m’effondrer.

Je manque d’ailleurs de chuter lorsqu’Erika me réceptionne. Dans ses bras. Je suis… dans ses bras ? Mon corps, investi d’une volonté propre, étreint le sien sans que je n’y puisse rien, et je n’ai pas envie de l'arrêter. Erika… me prend dans ses bras et elle… me remercie d’être là, d’être en vie. J’ai à peine le temps de voir les deux personnes qui sont avec elle que ma vue se brouille. Je vais m’évanouir ? Je cille. Non, ce sont des larmes, des larmes si chaudes qui se mettent à couler sur mes joues.

- Erika… Tu es là, tu es près de moi.

Là aussi, dans un autre temps, un autre lieu, j’aurai sûrement aimé mesurer mes mots, mais là je n’ai pas la force de me contraindre. Je veux juste lui dire ça, lui montrer tout ce que j’aurai regretté ne pas avoir exprimé si j’étais morte dans ce bois, tué par cette effroyable bête. Mais ce moment de béatitude s’éclipse vite car on commence à me questionner, bien qu’Erika continue de me donner des attentions dont je n’aurai osé rêver la nuit, dont un sourire désarmant que je compte garder en mémoire aussi longtemps que possible. Je m’essuie les yeux d’un revers de manche effroyablement sale, qui doit tâcher mon visage, mais je n’en ai cure. Cela me permet de voir cette femme qui nous parle et de me rappeler que j’ai déjà vu son visage. Mais alors, où donc, ma mémoire de veut pas me le dire. Et puis une partie de mon attention est absorbée par son gigantesque compagnon qui m’intimide. Il me donne l’impression d’être un chien de guerre qui n’attend qu’un ordre pour fondre sur ses proies, mais qui compte bien prendre cette initiative si la rage s’empare trop de son esprit. Mon esprit divague trop. Je dois leur répondre.

- Je vais bien merci…

Je prends un instant pour analyser ce qu’on me demande. Elle parle de Kamil, visiblement elle connaît ce monsieur. Très bien, cela m’évitera des explications supplémentaires à fournir.

- Monsieur Kamil a trouvé une femme blessée et nous a demandé d’aller avec lui pour l’aider. Je tente de me concentrer au maximum, mais mon cerveau épuisé s’embrouille et il est difficile de rassembler des phrases cohérentes. Madame Alix et Kamil sont restés en arrière, Kamil ne voulait pas me lâcher parce qu’il avait peur, mais il ne pouvait pas non plus s’enfuir… parce qu’il avait trop peur, alors madame Alix l’a frappé pour qu’il me lâche et m’a ordonné de m’enfuir. Et donc je suis… je suis parti.

Des larmes envahissent mes yeux à nouveau alors que je fixe le sol. Je réalise petit à petit ce que je viens de faire, l’horreur de mon geste. Parce que… j’ai abandonné ces deux personnes, alors que j’aurai peut-être pu les aider.

- Quelque chose nous poursuivait, une bête qu’on aurait dit, ou des gens. J’ai entendu des voix humaines en tout cas ! Il se passe quelque chose dans cette forêt, je ne sais pas où se trouve Madame de Courcelles et votre ami, mais c’est une femme solide, rien ne peut l’arrêter, ils s’en sont sortis j’en suis sûre !

J’essaye de me convaincre moi autant que les autres. Bon dieu, je ne suis qu’une misérable lâche… J’aurai pu les aider, au moins mourir avec eux, ça m’aurait évité d’affronter la honte d’être vivante ici alors que j’ai laissé ces deux personnes affronter le danger dans les bois. Comme durant toute cette soirée, ma terreur me fait me tourner vers Erika. Et sur son visage je cherche moins de la réassurance que du pardon. J’ai… j’ai abandonné son amie, après tout.

- Erika je… je suis désolé. Mais elle s’en sortira, tu dois me croire.

Ma voix se casse tant je l’implore, même si au fond de mon esprit une idée commence à poindre. Un constat qui pourrait me tranquilliser s’il n’était pas noyé dans une irrationnelle et incontrôlable culpabilité.

Parce que… je suis pas la seule à m’être enfuie ce soir.
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Darya prête toute son attention à Rosmunda. Elle la fixe, si immobile qu’on dirait qu’elle retient son souffle. Dès que la jeune domestique a fini de parler, Darya lance à son comparse :

- Allez-y.

L’homme s’élance dans les bois sans demander son reste. Si Erika et Rosmunda se retournent pour le voir partir, elles peuvent remarquer qu’il s’empare de quelque chose à l’intérieur de sa veste… Probablement une arme. Puis, les ténèbres le dévorent.

Darya continue d’observer Rosmunda et Erika. Elle reprend la parole :

- Mesdemoiselles, un corps a été découvert non loin de la fête. A l’opposé, en fait, d’ici. Il s’agit d’une femme. Si ce que vous me racontez est vrai alors Kamil pourrait être le dernier à l’avoir vu en vie. Vous étiez à ses côtés. J’ai besoin de tout savoir.

Elle adoucit sa voix quand elle poursuit :

- Kamil est mon assistant. Dans ces circonstances, il sera suspecté. Tous les détails qui sont en votre possession, vous devrez les dire, mais pas à moi. Dans cette position, je ne peux récolter vos réponses seule, ou quoi que vous me direz j’aurais l’air de vous avoir influencé. Je vous enjoins donc à garder le silence pour le moment. Nous allons retourner à la fête…

Alors que Darya achevait sa tirade, c’est justement un Kamil sans turban qui jaillit des bois comme un diable de sa boîte. Il est à bout de souffle. Dès qu’il voit Darya il s’élance vers elle, mais l’expression de distante de la femme lui fait marquer le pas. La dignitaire de l’Alliance du Pont lui dit simplement :

- Kamil, je suis contente de voir que vous êtes en vie.

Kamil grommelle quelque chose qui ressemble à « en vie, en vie… » en se frottant le visage. Un côté de sa tête enfle un peu plus que l’autre et il est tout écorché, probablement parce qu’il s’est fait trimballer dans les bois la tête en bas et s’est pris son lot de buissons dans le nez.

Peu de temps après lui, l’homme qui accompagnait Darya émerge des troncs lui aussi. Il porte Dilay sur son dos. Elle est visiblement inconsciente. Quelqu’un l’a griffé, assez superficiellement et il n’est pas difficile de deviner qui… Elle a probablement perdu connaissance à cause de l’effort couplé au fait que Kamil s’est visiblement tortillé comme un ver de terre.

- Emmenez-la se faire soigner. Assurez sa faction qu’elle va bien.

Commande Darya à son homme de main. Celui-ci opine du chef et assure bien sa prise autour de la jeune mathématicienne avant de s’éloigner vers le feu de camp.

- Tous les trois, suivez-moi.

Poursuit la dignitaire. Ils ne prennent pas une direction très différente de celle de l’homme. A mesure qu’elles s’approchent, Rosmunda et Erika peuvent s’apercevoir que la fête a visiblement cessé. Chaque faction est réunie en des groupes compacts et tout le monde s’entretient à mi-voix. Les visages sont tendus.

Darya demande aux femmes et à Kamil de faire halte. Ce dernier marche plus lentement qu’elles, il est encore très désorienté, et semble tout bougon de ne pas avoir eu droit au fait d’être porté pour se faire soigner, lui. Darya a fait de son mieux pour s’accomoder à son pas et l’a même un peu soutenu, mais elle demeure distante et silencieuse.

Elle s’éloigne pour apostropher un homme qu’Erika et Rosmunda peuvent situer comme étant le dignitaire de Thélème ici ce soir. Ils s’entretiennent quelques instants, l’homme fait des œillades en direction des deux femmes, puis finalement quelque chose semble être décidé.

Darya va auprès des membres de la Congrégation assemblés, facilement reconnaissables à leurs habits, et de cette masse émerge une femme habillée élégamment sans ostentation. Elle se dirige vers Rosmunda et Erika, accompagnée de quelques autres. Bien vite, on trouve de quoi s’assoir à la tavernière, la domestique. Kamil est installé un peu plus loin mais à portée d’oreille. Puis, la femme à qui a parlé Darya s’adresse à elle gentiment :

- Je m’appelle Sofia et je suis notaire au service de Madame de Morange, Gouverneuse de Nouvelle-Sérène. Nous sommes entre alliés, parlez donc sans crainte. Vous voyez ce carnet ? Je vais noter tout ce que vous avez à me dire dedans. Tout ce que vous avez vu. N’importe quel détail, même s’il vous semble insignifiant, pourrait être crucial dans cette affaire. Dites-moi tout, du début jusqu’à la fin.

Sofia lève sa mine et s’apprête à écrire en couvant ses deux interlocutrices du regard. Pendant ce temps, un homme, probablement de l’Alliance, examine tout de même Kamil. Visiblement, il passera sur le gril plus tard. Son cas doit être plus complexe.

Sofia ne semble pas intéressée davantage par un témoignage qu’un autre. Elle notera avec soin tout ce qu’Erika et Rosmunda diront, même s’il y a redite.

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Erika écoutait distraitement Rosmunda. Elle y était, elle n'avait pas besoin d'entendre a nouveau ce qu'elles avaient vu ce soir. Le seul moment qui retenu son attention était lorsqu'elle raconta sa fuite avec l'aide d'Alix. Erika restait finalement très silencieuse, elle se contente d'un sourire rassurant vers Rosmunda lorsque cette dernière lui demanda pardon pour Alix. Elle avait posé la main sur son épaule en lui disant que ce n'était pas grave et qu'elle avait fait de son mieux, ce qui était sûrement vrai de toute façon. Erika voyait mal la jeune domestique rivaliser avec la bestiole qui les poursuivait.

La tenancière reste vigilante a ce qu'il se passe autour, ses larmes sont séchées, l'heure n'est plus au cinéma, elle a eu le temps d'observer la situation. Elle suit du regard l'homme qui s'élance vers les bois, et fait un léger hochement de tête en apercevant qu'il s'empare de quelques choses. Il n'y avait rien de surprenant la dedans. Elle n'avait pas cru une seule seconde que personne n'aurait des armes.

Quand Darya repris, Erika ajusta son chapeau sur son crâne puis croisa les bras. Elle hocha a nouveau la tête, écoutant attentivement ce que disait Darya. Tellement attentivement que lorsque Kamil sortie des bois, elle n'eut presque pas de réaction, comme s'il s'agissait de la suite logique des événements. Cependant, elle ne put s'empêcher de jeter un regard en arrière, voir si Alix arrivé mais ce ne fut pas le cas. Elle toisa Kamil, espérant sincèrement que sa collaboratrice était en vie et qu'elle la verrait rapidement. Ce fut en effet le cas, puisque quelques temps après, l'homme qui était entré dans les bois était ressorti, portant Alix sur son dos. Elle observa le corps endormie de la femme de l'Alliance, et grimaça légèrement.

Toujours sans dire un mot, Erika suivit Darya vers la foule. Elle repéra Thomas dans le groupe de la Congrégation qu'elle salua en inclina la tête, un façon de lui dire qu'elle allait bien. Elle attend, puis lorsqu'on lui trouve de quoi s'asseoir, elle se laisse presque tomber sur la chaise, le contrecoup de la soirée commençait a arriver, mais elle devait garder son adrénaline, encore un peu.

Elle s'était enfoncé dans son siège mais lorsque Sofia fini de se présenter, elle fini par se pencher en avant, posant les coudes sur ses genoux et relevant légèrement son chapeau. Elle pris une petite respiration puis, sans sourire, consciente qu'elle était observée et dans une position délicate, elle ouvra la bouche.

- Bien le bonsoir, Sofia. Je vais vous dire ce qu'il s'est passé, ce n'est pas très compliqué. Nous étions là bas...

Elle pointe l'endroit où elles étaient avant que Kamil ne débarque.

...quand Kamil a surgit des bois, complètement paniqué. Il nous a dit avoir vu une femme blessée et qu'il avait besoin d'aide pour l'aider. Nous n'avions pas beaucoup de temps pour réfléchir, craignant arriver trop tard si nous retournions auprès de la fête, nous avons donc décider de le suivre. Nous avons déambulé dans les bois en suivant Kamil jusqu'à ce que nous puissions trouver une piste avec des goutte de sang par terre. La première que nous avons suivit nous a mené vers un bien sinistre tableau.

Elle passa la langue sur les lèvres, c'était encore trop frais dans son esprit pour que ça ne lui fasse rien d'en parler.

- Là bas, nous avons trouver une marre de sang. La personne qui fut à cet endroit en avait perdu un paquet. Alors nous avons essayé de comprendre. Nous avons déduit grâce aux traces que la personne avait essayé de sortir de la clairière par là où nous sommes arrivés.

Elle marqua une pause afin de regarder autour d'elle les réactions des uns et des autres. Elle se passa également une main sur le menton puis repris.

- Nous avons donc fait le chemin inverse jusqu'à trouvé une autre piste qui nous menait un peu plus loin dans la foret. A nouveau la piste s'est arrêté. Moins de sang mais plus de trace. Alors nous avons commencé a faire des théories avec ce que nous avions vu et pu déduire jusqu'à ce que nous entendions un grognement tout proche de nous. Là Alix nous a ordonné de courir, ce que j'ai fait mais Rosmunda était retenue par Kamil qui s'était tétanisé, si j'ai bien compris. Alix a frappé Kamil pour sauver Rosmunda, ce qui a fonctionné puisqu'elle pu en parlé présentement. Elle a sûrement sauver Kamil par la même occasion.

Elle marque à nouveau une pause puis se remet en fond de son siège, les bras de nouveau croisé.

- Ce que je peux vous dire de plus c'est que la personne que nous cherchions était une femme, native d'après Kamil, et qu'elle était rousse puisque nous avions retrouvé des cheveux roux a deux endroits.

Elle observa quelques instant Sofia puis tourna son regard vers Rosmunda, en inclinant légèrement la tête pour lui dire qu'elle pouvait parler si elle voulait, car elle en avait finit avec son récit.
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Si on m’avait donné un miroir, là tout de suite, je pense que je me serais fait peur à moi-même. Y’a une histoire qu’on se raconte par chez moi, la nuit pour se faire peur. Cette histoire c’est un type qui se révolte contre un méchant roi, mais il fini par se faire capturer avec sa femme. Et pendant des jours, des jours, on le torture. Mais le moment le plus terrible, qu’on dit, c’est quand il se voit dans le miroir après toutes ces souffrances : plus de cheveux, plus de dents, tout perdu. Bon, je me dis pas que je suis dans cet état, mais je dois en tirer une de ces têtes…

Je divague, je le sais, mais toute la pression de la soirée retombe et je n’ai déjà plus de larmes. Je suis vidée et la seule chose qui me fait encore tenir debout c’est parce que je n’ai pas envie de m’endormir dans cette funeste forêt. Et puis je m’inquiète pour Madame de Courcelles, toujours là-bas dans ces bois avec Kamil. D’ailleurs, la madame envoie son employé chercher après eux dans les bois. Vu sa carrure, je comprends qu’il ne craigne pas de se frotter à ce qu’il s’y trouve, mais j’ai une petite pensée pour lui néanmoins, espérant qu’il revienne sauf avec nos compagnons.

Darya reprend ensuite son récit. Kamil est son assistant et elle nous prévient : nous devrons tout raconter à d’autres gens car il y a enquête sur la jeune femme disparue. Mon menton chute, mes yeux se ferment de fatigue passée et future. Je n’ai aucune envie de devoir raconter tout cela une seconde fois, aucune envie de revoir ces horribles images… ce sang… et je n’ai aucune envie de rester ici pendant encore des heures à gamberger, m’inquiéter, sentir mauvais et tomber de sommeil sans pouvoir trouver le repos, tremblante de peur.

Mais je n’ai pas le choix. Erika sera là, Kamil aussi, et du coin de l’œil j’aperçois de nombreux autres invités se regardant en chien de faïence en débattant avec fébrilité. Je dois rester, sinon je serais suspectée de toute manière. La nouvelle m’enchante si peu que j’en pleurerai presque à nouveau. Néanmoins, mon attention se tourne immédiatement vers Kamil, qui sort du bois en furie, comme s’il avait été poursuivi par une ignoble bête ! Et il est seul, pas de Madame de Courcelles. Je suis à la fois étonnée et en colère de le voir seul. Où est-elle ? Qu’a-t-il fait d’elle ? J’aimerai chuchoter quelque chose à Erika, mais ce serait on ne peut plus étrange pour la femme qui nous interroge. Je me contente de le fusiller du regard, mais seulement quand il n’a pas les yeux sur moi, sait-on jamais.

Mais quelques instants plus tard, me voilà rassurée. L’homme de main de Darya revient avec notre amie dans les bras. Je ne peux m’empêcher d’hoqueter de surprise et de soulagement en joignant les mains. Mais elle est mal en point, tant et si bien qu’on l’envoie directement auprès de médecins. Voilà une raison de plus de rester éveillée, me précipiter à son chevet lorsque cela sera possible. Nous savoir tous ici, en sécurité, me ragaillardit, et j’emboîte avec un peu plus d’entrain les pas de Madame qui nous emmène plus au centre de la clairière. La fête y est définitivement terminée. Plus de bavardages animés, plus de musique, même l’odeur encore présente du buffet a un arrière-goût étrange. Y’a plus de bonheur ici, que de l’inquiétude.

On approche de ceux qui semblent le moins ternes, ceux de chez nous avec Erika. Y’a pas à dire, après une soirée pareille voir leurs vêtements éclatants et colorés ça suffit à redonner du baume au cœur. Savoir qu’on est avec nos semblables également ! Enfin, on fini par nous trouver des chaises et malgré ma volonté de me contenir, je soupire de soulagement en m’asseyant enfin. Toute la pression retombe et mes jambes hurlent de douleur. Une femme se place en face de nous, elle semble concernée par les évènements de la soirée, mais tout autant qu’empathique face à nos déboires. Je sais que je lui livrerai tout ce que je peux donner, elle en fera bon usage.

Mais, à ma grande surprise, Erika me devance et répond densément à toutes les questions posées, retraçant le déroulé de la soirée avec une justesse et une précision qui me surprend après de pareilles évènements ! Je la dévisage longuement, pendant tout son discours. Elle ne perd donc jamais son sang-froid ? Quelle vie peut bien amener une femme à une telle fermeté de caractère ? Cela m’impressionne, mais m’inquiète également. J’ai peur que derrière tout cela se cache un sombre passé qui lui interdit aujourd’hui les vives émotions.

Enfin, elle tourne la tête vers moi, me signalant d’un hochement discret de la tête, et d’un sourire sincère, que je peux prendre la parole à mon tour. Mais la fatigue m’étouffe l’esprit, petit à petit, et bien que j’ai beaucoup apprécié qu’Erika prenne l’initiative de détailler la situation, son long récit a engourdi mon cerveau. Je lance un regard tout ce qu’il y a de plus compatissant à la jeune femme qui nous interroge.

- Je suis désolé m’dame, mais je vois vraiment pas quoi rajouter… Ça s’est passé exactement comme ça. Madame de Courcelles a bien frappé Kamil pour me libérer -l’était complètement tétanisé et me tenait la main- pis je me suis enfuie parce qu’elle me l’a ordonné. Mais maintenant on est tous là sains et saufs…

Je prie silencieusement en fermant un instant les yeux. Je sais que c’est Lui qui a permis ce miracle.

- Si vous avez d’autres questions je suis à votre disposition, mais j’ai bien peur de pas vous être plus utile que ça.

Plus le temps passe, plus je mets de temps à rouvrir les yeux quand je cligne. Alors c’est comme ça que tu restes digne, Rosmunda ? A t’endormir debout tandis qu’on te parle ? Oh mais, attends, où sont Elana, la patronne, et Thadeus, le gamin ? Je balaye la clairière des yeux, les cherchant sans trop vouloir alerter notre interlocutrice. Je pense qu’ils vont bien, après tout il n’a pas l’air de s’être passé grand-chose non plus au cœur de la fête, mais j’aimerai quand même en être sûre.
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