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[Petite annonce] Le Bon, la Brute et le vieux Pancho

Octavius
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Octavius
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"Octavius, mon garçon, j'ai une petite mission à te confier."

Je relève les yeux du courriers matinales, curieux de savoir ce que ce cher Ceasar me réserve, cette fois-ci. S'il me demande de nouveau d'aller chercher des pommes au marché, j'enverrai la domestique, Martine.

"Je vous écoute, monsieur."

Les yeux bleus océan du cardinal se vrillent sur moi, depuis son confortable fauteuil en cuir rembourré. Je remarque qu'il tient un papier, qu'il se met à agiter dans ma direction. Tout en gardant un air poli, alors même que j'ai la forte impression qu'il vient de me siffler comme un chien, je recule ma chaise pour me rapprocher de mon employeur. Il me tend la feuille et je constate qu'il s'agit d'une liste de prénoms avec des adresses. Plus bas, quelques babioles à acheter. Je fronce les sourcils et Ceasar, avisant mon expression, se met à rigoler doucement.

"Oui, tu lis bien. Ce sont des adresses à Nouvelle-Sérène."

Je relève la tête vers lui, et il reprend :

"Je te donne cinq jours pour t'y rendre, récupérer les colis chez ces personnes ainsi que faire quelques courses."

Pourquoi ne pas faire envoyer les paquets ? Plutôt que de m'envoyer comme un vulgaire coursier. La question me brûle les lèvres mais je me retiens ; on ne manque pas de respect à un cardinal, même si c'est une bonne pâte. Et puis, je réalise que cinq jours, c'est bien plus qu'il ne faut pour aller à trois maisons et acheter cinq épices. En fait, il m'octroie une permission. J'incline la tête en guise de salut.

"Je me mets en route sur le champ, monsieur."

Une demi-heure plus tard, me voilà dans le véhicule personnel du cardinal, direction la ville de la Congrégation Marchande. Deux ans que j'ai débarqué sur l'île - maudit soit le voyage- et pas une seule fois, je n'ai eu l'occasion de quitter San-Matheus. Il est difficile de contenir mon excitation. Je me sens comme un enfant qui goûte pour la première fois une gourmandise.

"Oui ! Youhou, c'est bibi qui va faire les courses."

Je me dandine sur mon siège. Mais, bien vite, le mal des transports se rappelle à mes bons souvenirs. Je me cale tout au fond de la banquette, priant qui voudra bien m'entendre pour que je ne retapisse pas la calèche de Ceasar de vomi.

Le voyage est une calamité. Il aura fallu que je fasse arrêter le véhicule au moins cinq fois pour vider mes tripes. Et quand je n'avais plus rien à rendre, il fallait que je déleste la vessie. Bref, j'appréhende déjà le retour. C'est au milieu de la nuit que j'arrive en ville. Après quelques heures de sommeil, je me sentirais bien mieux.

***

"Et ça, c'est fait."

Je raye la dernière phrase de la liste avant de l'enfoncer dans une poche. J'ai rassemblé tout ce que m'a demandé Ceasar en deux jours, en prenant mon temps. Je lève la tête vers le soleil qui a va bientôt disparaitre, à l'horizon. Les heures où la foi est mise à rude épreuve, parait-il. Oui, parce que le Lumineux n'est plus là, il fait tout noir. Les Thélèmites ont juste trouvé un bon prétexte pour justifier leur peur de l'obscurité.

Mes pérégrinations m'ont conduit aux limites de Nouvelle-Sérène. Face à moi s'étend l'immensité des terres vierges des natifs. Un frisson me parcourt et je recule d'un pas. La vie sauvage, très peu pour moi. Je préfère la civilisation. La main qui se pose sur mon épaule me fait sursauter en poussant un cri.

"Lumineux tout puissant, ça ne va pas de faire peur aux honnêtes gens ainsi ?" je demande à l'espèce de vieux bonhomme fripé.
"Z'êtes v'nu pour l'bête, hein ? C'fort gentil, m'seigneur !
"La quoi ? Je vous demande pardon ?"

J'écarquille les yeux. Je n'ai. Absolument. Rien compris à ce qu'il m'a dit. Je recule d'un pas et il avance vers moi. Quel pot de colle ! Et pourquoi me regarde-t-il comme ça ? Il veut me manger ou bien ? Ce vieillard est forcément sous tutelle. Je regarde autour de moi, à la recherche d'une personne qui chercherait son papi évadé. Mes yeux expriment actuellement toute ma détresse. Sauvez moi de ce fou !
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Cyrus s'était mis en tête depuis quelques temps de mettre la main sur un petit pactole afin de "convaincre" certains membres de la garde de l'aider à trouver des informations sur la disparition de Tisch. Il trouvait cela bien malheureux de devoir payer pour ce genre d'affaire ― et encore plus de payer pour avoir le malheur de parler à de la populace et pire, de travailler avec, lui qui préférait toujours tout régler tout seul ― mais souhaitait mettre toutes les chances de son côté. Ce serait dommage de manquer une piste par avarice.

Il n'aurait qu'à forcer Tisch à faire des heures supplémentaires ― après l'avoir d'abord gardée enfermée à la maison et nourrit de légumes et de bouillon de poule pour s'assurer qu'elle reprenait des forces et allait bien ― afin de le rembourser une fois la jeune femme en lieu sûr.

La plupart de ses recherches se concentra d'abord autour de Hikmet et ses alentours, mais depuis quelques temps, surtout depuis qu'il prenait diverses annonces afin de se faire un peu d'argent, il s'aventurait de plus en plus loin. Cela faisait quelques jours qu'il séjournait à Nouvelle-Sérène, ville dans laquelle il mettait les pieds pour la première fois. Il s'était déjà pris le bec avec au moins trois personnes et son enquête n'avançait toujours pas.

Il allait finir par croire que Tisch s'était tout bonnement volatilisée.

Cet après-midi là, le professeur avait préféré quitter la civilisation pour inspecter les lisières des terres sauvages entourant le bourg. Il ne s'attendait pas à tomber comme par magie sur un indice, évidemment, mais simplement se faire une idée de la faune et la flore locale de ses propres yeux et constater l'état des terrains. Peut-être qu'ainsi, une théorie exploitable lui viendrait à l'esprit.

Il ne le raconterait à personne, mais, tant concentré qu'il était à s'imaginer des scénarios potentiels au sein de cette nature sauvage, il s'était pris les pieds dans une ronce et s'était étalé de tout son long dans la bruyère. Un florilège d'insultes inonda les plantes.

Lorsque la nuit commença à tomber, l'historien se trouvait sur le chemin du retour, fourbu et désabusé. Il ne voulait surtout pas se retrouver au cœur du monde sauvage de Teer Fradee seul dans l'obscurité sans être incollable sur ce qui l'entourait. Il arriva bien vite aux limites de Nouvelle-Sérène, le lit de l'auberge trottant gracieusement au sein de ses pensées, chassant petit à petit ses investigations.

« Viens... » semblaient lui dire ses draps. « Viens te reposer, Cyrus, tu en as besoin... Tu as bien marché aujourd'hui, bien songé... Il serait tant de tout mettre de côté le temps d'une bonne nuit... Cela fait si longtemps que tu n'as pas eu de bonnes nuits... »

Un cri.

Le discret sourire présent sur les lèvres du professeur à l'idée de se coucher le quitta d'un coup. Son corps se remit en alerte, ses sourcils se froncèrent et il balaya les alentours d'un regard vif et net.

« Lumineux tout puissant, ça ne va pas de faire peur aux honnêtes gens ainsi ? » s'exclama quelqu'un.

Cyrus se détendit aussitôt, presque blasé. C'était juste un vieux qui avait fait peur à un moustachu précieux, non loin de sa position. Un moustachu qui venait de dire "Lumineux tout puissant". L'historien soupira et leva des yeux dédaigneux au ciel. Inutile qu'il se refasse mentalement sa rengaine sur le Lumineux, il n'avait vraiment pas envie d'encombrer son esprit déjà bien rempli avec ces bêtises là.

Le vieil homme parla au précieux, et ce dernier répondit d'un air totalement à l'ouest avant de regarder autour de lui, effaré. De toute évidence, une discussion digne des plus grands avait lieu au milieu de ce terrain entre ville et nature, sous le ciel rendu orangé par le crépuscule.

Cyrus préféra les ignorer. Evidemment qu'il préféra les ignorer. Du repos l'attendait.
Octavius
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Ce n'est pas que je manque de temps pour m'occuper des affaires des autres. Au contraire, généralement, j'adore me mêler de ce qui ne me regarde pas ou fourrer mon nez là où il ne devrait pas être. Mais le problème, là, c'est que le papi, je ne comprends guère ce qu'il veut me dire. Et j'ai beau reculer, il me suit, le bougre ! Tout en m'indiquant du pouce une baraque branlante avec son jardin encombré. J'entends les caquètements de poules provenant du même endroit. Merveilleux, je suis face à un paysan de Nouvelle-Sérène, ça m'en fait une belle.

"L'bête, m'seigneur, z'êtes v'nus m'débarrasser d'la bête ?
- Je ne suis qu'un simple homme, comme vous, monsieur. Pas de monseigneur, je vous prie".

La bête, je parviens enfin à saisir de quoi il parle. Me voilà bien avancer. Ai-je vraiment la tête d'un trappeur ? Et personne dans cette fichue ruelle pour venir coucher l'ancêtre ! Un nouveau regard par-dessus mon épaule et mon visage s'éclaire ; là, un passant !

"Je regrette, mon bon monsieur, je n'ai pas les capacités pour... chasser la bête. Mais, regardez ce grand gaillard, là. Oui, vous monsieur !"

Je regarde droit dans les yeux ce badaud à l'air franchement patibulaire avec un grand sourire. Bon, je n'en mène franchement pas large. Il a les poings plus gros que ma tête. Mais il n'oserait pas en faire usage sur ma personne dans un lieu public, quand même. J'espère.

"Assurément que ce bon monsieur doit savoir s'occuper de votre nuisible. N'est-ce pas ?"

Je me suis rapproché du géant -diantre, je ne suis pas petit mais face à lui, je me sens minuscule ! - pour lui désigner le vieux bout d'homme qui attend qu'enfin, quelqu'un daigne l'aider. Il me fait de la peine, ceci dit. Il n'a peut être personne, finalement, pour s'occuper de lui. Avec un soupir, je lisse mes moustaches pour me redonner contenance.

"Seriez-vous d'accord pour m'aider à donner un coup de main à ce brave monsieur ?" je demande à l'adresse du taciturne.
Cyrus
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Il se paierait un dîner avant le coucher. Oh oui, quelque chose de chaud et de rudement bon, qu'il monterait dans sa chambre et dégusterait tranquillement. Cyrus en salivait déjà.

« Je regrette, mon bon monsieur, je n'ai pas les capacités pour... chasser la bête. » continuait le moustachu précieux tandis qu'il dépassait le duo bavard. « Mais, regardez ce grand gaillard, là ! Oui, vous monsieur ! »

Bien malgré lui, l'historien échangea un regard avec le brun affolé.

Ah non. Ah non, non, non.


« Assurément que ce bon monsieur doit savoir s'occuper de votre nuisible. N'est-ce pas ? »

Qu'est-ce qu'il baratinait, celui-là ? Quel nuisible ? Et en quoi il était mêlé là-dedans ? Il marchait juste ! Pourquoi on venait lui casser les pieds ?! Cyrus jeta un œil confus sur sur le parleur, sourcils froncés.

« Seriez-vous d'accord pour m'aider à donner un coup de main à ce brave monsieur ? » poursuivit l'importun en s'approchant de lui, une main tendue vers le vieillard avec qui il parlait.

Le professeur eut beau ne rien comprendre à la situation, il recula d'un pas et fit mine de reprendre sa route.

« Le seul nuisible que je vois ici, c'est toi, moustache. Laissez-moi tranquille et réglez vos affaires entre vous. »
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« Le seul nuisible que je vois ici, c'est toi, moustache. Laissez-moi tranquille et réglez vos affaires entre vous. »

Aïe. En même temps, il n'a pas tort. Se faire ainsi prendre à partie par un illustre inconnu en désignant un non moins inconnu dans le but de chasser une aussi mystérieuse créature... ça laisse un peu à désirer, comme activité du soir. Le problème, c'est que je n'ai rien demandé non plus et pourtant, je me suis tout de même retrouvé avec un papi aux yeux larmoyants sur les bras. J'en fais quoi, moi ? Je le repose sur son tabouret d'où il guettait le moindre touriste pas encore au courant de son affaire ? Assurément qu'il doit bien avoir de voisins, preuve en est avec les maisons qui bordent la sienne. Alors, pourquoi diable personne ne l'aide ?

C'est peut être simplement un renard qui vient tourmenter ses poules. Il n'a qu'à poser un piège, comme tout le monde. Je ne peux certainement pas prendre le risque de me blesser les mains. Ce grand gaillard me semblait être un bon moyen de régler ça rapidement. Mais, j'ai affaire au type le plus antipathique de la ville. Il n'a rien à envier aux inquisiteurs de San-Matheus, celui-là.

"Je comprends bien, mon bon monsieur. Vous êtes un homme occupé et c'est bien normal. Je suis certain que cette histoire ne vous prendra que cinq minutes de votre temps."

J'insiste malgré tout. C'est ce que j'ai fait depuis sept ans que je côtoie ces rigides de thélémites. Si l'expression "avoir un balai dans le cul" méritait une illustration, nulle doute qu'il y aurait un prêtre à côté. Sauf que je n'abandonne jamais. Tel le tique accroché au dos du chien, je persévère jusqu'à qu'on me montre les dents. Là, c'est le signal que je suis allé trop loin, ou que ça ne va pas tarder. Le géant a serré le poing mais n'a pas retroussé la babine. J'ai encore de la marge.

Fort heureusement, papi a décidé que ce nouveau venu ferait un excellent candidat pour veiller sur son poulailler.

"Z'êtes bien costaud, m'seigneur. J'vous payerai, sûr, j'vous payerai. Siou plait, aidez moi."

Il faut être un monstre pour refuser ! Je tourne la tête vers Géant Grognon, les yeux écarquillés par l'émotion vive qui me saisit les tripes face à un tel appel à l'aide. Quelle comédie, je vous jure.

"S'il vous plait", je rajoute après que l'ancêtre ai parlé.
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« Je comprends bien, mon bon monsieur. Vous êtes un homme occupé et c'est bien normal. Je suis certain que cette histoire ne vous prendra que cinq minutes de votre temps. »

Mais non. Cela ne lui prendra pas de temps du tout car il ne fera rien.

« J'ai à faire, m'sieur. » maugréa-t-il auprès de moustache. « Alors si vous pouviez vous pousser de là... »

Malheureusement pour Cyrus, ce fut au tour du vieillard de venir lui casser les pieds :

« Z'êtes bien costaud, m'seigneur. J'vous payerai, sûr, j'vous payerai. Siou plait, aidez moi. »

Oh, ça recommence.

Presque jamais sur le continent on ne lui sautait dessus pour lui demander des services sans le connaitre, alors pourquoi était-ce si différent sur cette fichue île ? Les gens ne savaient pas se débrouiller tout seuls ? L'historien haussa un sourcil perplexe face au vieil homme, puis remarqua l'air éploré du moustachu. Non mais qu'est-ce qu'il avait, lui ? On aurait dit qu'il allait se mettre à pleurer tant ses yeux brillaient.

« S'il vous plait. » ajouta-t-il plaintivement, la moustache frémissante.

Cyrus cligna, incrédule :

« Non, toujours pas. Pourquoi ? Raison un : je ne vous connais pas, aucun de vous. Raison deux : il va faire nuit. Raison trois : j'ai aucune idée de quoi vous me parlez. Raison quatre : le vieux a l'air de sortir d'un trou, il va payer avec quoi ? De la terre ? Raison cinq : bah j'ai pas envie. Bonne soirée, messieurs. »

Il prit le moustachu par les épaules afin de le pousser de son chemin et reprit sa marche sans se presser.
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« Non, toujours pas. Pourquoi ? Raison un : je ne vous connais pas, aucun de vous. Raison deux : il va faire nuit. Raison trois : j'ai aucune idée de quoi vous me parlez. Raison quatre : le vieux a l'air de sortir d'un trou, il va payer avec quoi ? De la terre ? Raison cinq : bah j'ai pas envie. Bonne soirée, messieurs. »

S'il n'était pas aussi bourru, je qualifierai cet homme de grand sage. Après tout, il a dit les termes. Par contre, je ne m'attendais pas à subir un tremblement de terre, aujourd'hui. C'est marrant comme ça vous déplace un homme sans que vous ne puissiez rien y faire ! Ah non, fausse alerte : nul séisme, juste Géant Grognon qui m'a bousculé.

Ca décoiffe.

Je réajuste mon gilet, l'air peiné par le manque de sensibilité évidente de cet homme. Bon, en vrai, ça me fait ni chaud ni froid, il fait bien ce qu'il veut le gonz. Mais, Octavius est un homme sensible et charitable ! Bon Dieu, on ne peut laisser son prochain dans la misère, voyons !

"Allons, venez mon bon monsieur", je dis à l'adresse de l'ancêtre en entourant ses épaules de mon bras. "Je vais essayer de vous aider".

Après tout, les vieux ont souvent des ragots juteux à confier aux p'tits jeunes qui veulent bien les écouter - ou qui n'ont pas le choix. C'est l'occasion d'en apprendre plus sur Nouvelle-Sérène. Sauf que le vieux en question, ce bougre de corniaud, voilà qu'il se dégage de mon bras pour retourner faire face au colosse. Eh ! Je fais peut être vingt centimètres de moins mais c'est pas la taille, qui compte !

"D'la terre ? Z'êtes bieng insolent, m'seigneur".

Oui, on l'avait bien compris, ça. Ce n'était peut être pas la peine de te planter devant lui pour dire ça. Je suis sûr qu'il n'aura pas de scrupules à taper un vieux. Ledit vieux se met alors à fourrer sa main dans... dans ses froques ?! Par tous les dieux inexistants, mais il est sénile !

"Avec ça, j'vous payerai, sûr, j'vous payerai."

Il dévoile ce qui se cachait dans ses braies : une pierre grosse comme une petite cerise, aux angles imparfaits, d'un rouge brillant. J'écarquille des yeux, ma surprise pas feinte pour une fois. C'est... c'est un rubis ??
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« Allons, venez mon bon monsieur. » susurra presque mielleusement le moustachu en entourant les épaules du vieux de son bras. « Je vais essayer de vous aider. »

C'est ça. Va donc l'aider. pensa Cyrus, presque soulagé d'être parvenu à couper court à l'interruption.

Malheureusement, le paysan ne sembla ni se contenter du petit précieux, ni vouloir s'arrêter là : repoussant la moustache comme s'il n'était qu'un moucheron agaçant, il s'empressa de rattraper l'historien :

« D'la terre ? Z'êtes bieng insolent, m'seigneur.

― Si vous ne vouliez pas que je le sois, il fallait ne pas insister après mon premier refus.
»

Cyrus s'attendait à une réplique et se préparait déjà à offrir son meilleur regard assassin avant de planter le vieux là. C'était probable, les gens comme ça insistaient toujours. Ils discutaient comme si cela allait changer quelque chose, comme si se montrer agaçant et pressant allait finalement convaincre la personne qu'ils ennuyaient. Et en effet, le vieillard maugréa quelques instants dans sa barbe... Puis fouilla dans ses braies. Le professeur cligna des yeux sans réellement comprendre ce qu'il fabriquait tandis que derrière, moustache semblait frôler la syncope :

« Avec ça, j'vous payerai, sûr, j'vous payerai. » conclut le paysan en extirpant un caillou rouge et en le présentant fièrement sous le nez du natif de l'Alliance.

Ce dernier tiqua, un sourcil brusquement haussé. Un rubis. Le vieux lui présentait un rubis. Où est-ce qu'il avait dégoté ça ? Bon, la pierre sortait de son froc, mais après un passage sous l'eau, elle n'en serait pas moins un rubis comme les autres. Cyrus fixa le caillou, mit les mains sur ses hanches, songeur, puis acquiesça :

« D'accord, d'accord. Tu as de la chance, vieil homme, mon programme du soir vient d'être annulé. Si tu me le files tout de suite, je te donne ma parole que je vais aller te le chercher, ton nuisible. Avant la fin de la nuit, tu seras délivré de ton problème. »

Certes, son brusque changement d'avis faisait peut-être rapiat avide. Mais bon : si c'était le prix à payer pour un rubis...
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Mais bon sang, oui, c'est bien un rubis ! Pourquoi, diable, le garde-t-il dans un endroit si saugrenu ? On n'a pas idée de mettre une pierre comme ça entre deux boules et un poireau. Oh quelle horreur. Rien qu'à imaginer l'odeur dont le rubis doit être imprégné, j'ai des envie de vomir.

Au vu de l'expression de Grognon, les éventuels désagrément liés au stockage ne semble pas l'incommoder. Non mais regardez cette tête, on dirait que sa langue va toucher le sol. Même un jeune jouvenceau ne bave pas autant en lorgnant les jolis minois.

« D'accord, d'accord. Tu as de la chance, vieil homme, mon programme du soir vient d'être annulé. Si tu me le files tout de suite, je te donne ma parole que je vais aller te le chercher, ton nuisible. Avant la fin de la nuit, tu seras délivré de ton problème. »

Mais quel culot ! J'en ai vu, des rats, sillonnaient les villes du continents. Un des rares animaux à se délecter des malheurs, à se régaler de nos morts et de nos guerres. Mais des aussi gros que celui qui me fait face, c'est la première fois ! Octavius n'émet qu'un petit bruit de nez, amusé du changement d'avis de monsieur "je-n'ai-pas-le-temps-sauf-quand-il-s'agit-de-pierres-précieuses". Mais intérieurement, j'ai envie de le secouer. Bon, ça risque de donner la même chose que si je m'attelais à un chêne centenaire à mains nues. Mais oser profiter ainsi de la détresse d'un pauvre...

"Z'aurez la pierre quand l'bête sera bieng morte. Sûr, z'aurez la pierre. L'bête morte."

Il se permet de lui offrir un sourire édenté. Pas fou, le loup. En voilà un qui n'a pas perdu de sa perspicacité avec l'âge. Il repart enfin en direction de son jardin, certain qu'au moins l'un de nous deux va suivre. Et il a raison, le bougre ! Ni une ni deux, je lui emboite le pas en déclarant :

"C'est fort bien parlé, mon cher monsieur...
- Pancho, me répond-t-il.
- Ravi de vous rencontrer, Pancho ! Je m'appelle Octavius."

Je jette un coup d'oeil vers le rat géant, curieux de voir s'il nous suit et se joint à la conversion ou s'il boude. Octavius n'est pas rancunier ni égoïste. Et malgré le comportement de l'autre mal élevé, je lui souris pour l'inviter à venir. Quel malheur de jouer une comédie pareille pour un type aussi méprisable. Par contre, j'aime beaucoup son maquillage sous les yeux.
Cyrus
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« Z'aurez la pierre quand l'bête sera bieng morte. Sûr, z'aurez la pierre. L'bête morte. » déclara le paysan en offrant un grand sourire troué à l'historien.

Ouais... C'la n'peut pas marcher à tous les coups. se fit remarquer ce dernier, qui comprenait parfaitement la logique puisque si les rôles avaient été inversés, il aurait fait la même chose.

Le vieil homme tourna les talons vers son jardin, un terrain boueux jouxtant la plaine, et ce sans un mot de plus. Cyrus s'apprêtait à l'imiter afin de déterminer plus consciencieusement les clauses du contrat lorsqu'on le devança : Moustache, évidemment. Toujours présent, bien qu'on l'ait presque oublié, il venait de s'élancer vers le vieux afin de lui emboîter le pas :

« C'est fort bien parlé, mon cher monsieur...

― Pancho.
» lança le vieux.

«  Ravi de vous rencontrer, Pancho ! Je m'appelle Octavius. »

Qu'est-ce qu'il fichait encore là, lui, d'ailleurs ? Ne venait-il pas de se servir de Cyrus pour s'éclipser et échapper à la requête du paysan ? Pourquoi diable jouait-il soudain au sangsue et se jetait-il sur le vieux Pancho désormais que l'historien acceptait de l'aider ?

C'est mon rubis. Et tu ne l'auras pas, le cafard.

Il savait déjà la première chose qu'il ferait de la pierre. La laver. Et ça, cet "Octavius" ne l'en empêcherait pas. Ledit Octavius venait d'ailleurs de jeter un regard en arrière et lui lancer un sourire l'invitant à les rejoindre.

Evidemment que Cyrus allait rejoindre le vieux. Et il n'allait pas faire que ça, puisqu'il comptait se débarrasser du nuisible à moustache, à défaut d'avoir déjà trouvé le nuisible chassé par le Pancho. Un poil direct, Cyrus préféra ne pas laisser ses interrogations au sein de son crâne et rattrapa les deux hommes, les yeux sur le plus jeune :

« Qu'est-ce que tu fiches encore là, toi ? Il y a deux minutes, tu beuglais et regardais autour de toi comme si tu cherchais quelqu'un pour te débarrasser de l'ancêtre, et maintenant que je suis là, c'est toi le pot-de-colle. Rentre chez toi, il va faire nuit et j'ai dit que je m'occupais de la bête. »
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Diantre ! Le regard que me jette Rat Géant me fait frissonner les moustaches. Est-ce qu'il a l'intention de me sauter dessus pour m'étriper ? Est-ce que je n'aurais pas, sans le savoir, interpellé la pire racaille de Nouvelle-Sérène ? J'ai soudainement peur pour ma vie. Et pour celle de Pancho.

Sortir un tel caillou, ça motive les troupes, certes. Mais ça leur donne aussi des pulsions qu'on aurait bien aimé voir endormies. Je suis sûr que cet espèce de bandit va égorger l'ancêtre si je m'éloigne. Oh oui, je l'aurais bien laissé régler cette affaire de nuisible - après tout, je n'ai affectivement aucune chance de l'attraper- mais j'ai bien trop peur d'apprendre, demain matin, qu'on a retrouvé le corps sans vie d'un vieux paysan édenté.

"Qu'est-ce que tu fiches encore là, toi ? Il y a deux minutes, tu beuglais et regardais autour de toi comme si tu cherchais quelqu'un pour te débarrasser de l'ancêtre, et maintenant que je suis là, c'est toi le pot-de-colle. Rentre chez toi, il va faire nuit et j'ai dit que je m'occupais de la bête.
- Oooh... on se tutoie, désormais ?"

Pour qui se prend-il, ce malotru ? On n'a pas élevé les cochons ensemble, que je sache ! Il ne daigne même pas se présenter, vilaine vermine. Et pourtant, je continue de lui sourire, incarnant à la perfection le bon Samaritain.

"Je cherchais quelqu'un pour m'aider à porter assistance à ce pauvre Pancho, tout simplement. Je ne puis m'attaquer moi-même à la sale bête. Mais trouver un plan pour la capturer est dans mes cordes ! Nous ferons une fière équipe, toi et moi ! Moi, le cerveau, toi, les muscles."

Je lorgne d'un air entendu vers ses épaules bien bâties. Il est bien trop baraqué à mon goût mais Octavius sait voir le talent caché chez chacun. Pancho ne nous prête plus attention, maintenant qu'il a trouvé ses deux pigeons. Je ne cours pas après la richesse mais je dois bien avouer que je m'interroge sur la provenance du rubis. Je demande, alors qu'on franchit le portillon en bois séparant le jardin de la rue :

"Dites moi, Pancho, votre caillou là. Vous n'allez pas me faire croire que c'est une de vos poules qui l'a pondu."

Le vieux me dévisage, un air malicieux collé au visage, sans répondre. J'écarquille un peu des yeux, l'incitant à dire quelque chose. Il se contente de hausser les épaules en pénétrant sur son terrain.

C'est une plaisanterie, j'espère.
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Moustache avait frémi. Un beau modèle de courage et de bravoure, de toute évidence. Que pensait-il ? Que Cyrus allait l'abattre en plein devant les terres du vieux Pancho, là, sous la lumière du soir naissant ? L'homme aux airs précieux se ressaisit pourtant rapidement et son sourire reprit de plus belle :

« Oooh... on se tutoie, désormais ? »

Il arrivait à l'historien de vouvoyer. Dans le cadre professionnel. Face à des inconnus lui semblant digne de respect. Ses élèves. Pourtant, il ne ressentait pas l'envie de le faire avec ce loustic là : son but avait été de le faire décamper, et pour ça, rien de mieux que d'être le plus malpoli possible. A sa plus grande consternation, Moustache ne semblait cependant guère enjoué à l'idée de rentrer chez lui, et sa réplique suivante ne fit que le confirmer :

« Je cherchais quelqu'un pour m'aider à porter assistance à ce pauvre Pancho, tout simplement. Je ne puis m'attaquer moi-même à la sale bête. Mais trouver un plan pour la capturer est dans mes cordes ! Nous ferons une fière équipe, toi et moi ! Moi, le cerveau, toi, les muscles. »

Eh bien. Les paupières de Cyrus battirent de manière brève. Comme beaucoup de monde avant lui, voilà que cet homme le prenait pour un benêt sans cervelle rien qu'à sa dégaine. Une question le tarauda soudain : porter ses lunettes même en sortant adoucirait-il cette illusion autant faussée que collective qui consistait à le prendre pour l'abruti de service aux gros bras ? La brute épaisse ne servant qu'à taper dans le tas ? Certes, à cela aussi il se débrouillait bien, mais il ne s'était guère usé des années à l'Académie, puis des heures et des heures durant à s’abîmer les yeux sur des centaines d'ouvrages et les doigts à la rédaction de dizaines et dizaines d'articles, pour qu'on le considère juste comme "les muscles". Si ses étudiants le voyaient depuis son arrivée sur cette fichue île, sans doute que certains riraient sous cape, à défaut d'oser devant lui. Ses yeux verts partirent vers le ciel quelques secondes afin de refréner un long soupir las. Il tenterait l'expérience des lunettes, un jour, juste pour en avoir le cœur net, car il commençait réellement à saturer.

« Parce que tu t'y connais en chasse, toi ? » finit-il par maugréer à l'adresse du moustachu, un air un poil blasé dessiné sur ses traits.

Il semblait plus du genre "homme d'intérieur", qui préférait occuper son temps à coiffer sa moustache, réajuster ses habits et se badigeonner de parfum pour être parfait qu'à un chasseur chevronné. Mais eh, il n'allait pas faire de conclusions hâtives alors que le fait que l'inconnu en fasse lui hérissait les poils. Il se contenterait de supposer, puis de garder pour lui.

L'individu l'observait toujours, le regard fixant ses épaules d'un air entendu. Cyrus eut envie de lui faire une remarque pour qu'il cesse, puisque après tout il n'était pas du bétail que l'on examinait afin de savoir si oui ou non, la bête serait autant digne que capable de tirer un chariot, mais Pancho se désintéressant d'eux pour franchir son portillon capta l'attention du curieux bonhomme à la langue bien pendue, qui s'empressa de le suivre :

« Dites moi, Pancho, votre caillou là. Vous n'allez pas me faire croire que c'est une de vos poules qui l'a pondu. »

Le vieux dévisagea malicieusement son vis-à-vis avant de la planter sur place, ce qui ne fit que rendre plus perplexe ce dernier. Quoi, il allait y croire comme ça ? Que ça venait d'une poule ? Sans preuve ? De toute manière, il s'intéressait un peu trop au rubis au goût de l'historien, qui préféra recadrer en le dépassant :

« On est bien d'accord que le caillou est pour moi, la moustache. C'est ce qu'on s'est dit. Toi, tu aides par charité, ou bien tu vas négocier autre chose avec le vieux si c'la ne te convient pas. » un léger sourire le prit soudain, saupoudré de taquinerie. « Eh puis si c'est vraiment la poule qui a pondu ça, que comptes-tu faire ? Lui voler ? Ouvrir un poulailler et te reconvertir en éleveur, à patauger tous les jours dans la paille et chasser les renards ? Tu feras attention à tes jolis habits, ce serait dommage de les tâcher ou d'y faire des accrocs. »

Cyrus gratifia l'autre homme d'un léger coup du dos de la main sur l'épaule, petite tape qui aurait pu être d'un point de vue extérieur affective s'il ne le faisait pas clairement par moquerie.
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« Parce que tu t'y connais en chasse, toi ?
- Fichtre, non. Mais je sais faire un nœud coulant, idéal pour poser un piège."

Je ne dirais pas pour quelle raison il m'a fallu apprendre ce type de nœud en particulier. Rien qu'y penser, je sens mon ventre se tordre. Et il est hors de question que je sois pris de flatulences devant l'énergumène ! Je pose ensuite ma question à Pancho et son absence de réponse qui peut tout et rien dire me laisse perplexe. Rat Géant, que je vais finir par appeler comme ça s'il ne daigne pas se présenter -surtout s'il a le culot de m'appeler "moustache"- me tire de mes réflexions anatomiques d'une poule.

« On est bien d'accord que le caillou est pour moi, la moustache. C'est ce qu'on s'est dit. Toi, tu aides par charité, ou bien tu vas négocier autre chose avec le vieux si c'la ne te convient pas. Eh puis si c'est vraiment la poule qui a pondu ça, que comptes-tu faire ? Lui voler ? Ouvrir un poulailler et te reconvertir en éleveur, à patauger tous les jours dans la paille et chasser les renards ? Tu feras attention à tes jolis habits, ce serait dommage de les tâcher ou d'y faire des accrocs. »

Je lui rends son sourire, un air tout à fait affable collé au visage. Malgré son accolade que je prends comme une agression de mon espace vitale, je ne bronche pas d'un poils.

"Quel plaisir de faire face à tant de bonté. Ta grandeur d'âme est prodigieuse."

Manier le cynisme a toujours été ma bouffée d'oxygène pour surmonter ma condition particulière. D'habitude, ces pics ne franchissent jamais les barrières de mes lèvres. Ce soir, néanmoins, loin de Thélème et des regards scrutateurs, je me laisse aller. D'autant plus que je suis certain de ne pas avoir à faire à un thélémite. Le comportement ne colle pas. Son avarice tendrait vers la Congrégation Marchande ou la Garde. Il a le physique pour la dernière.

"Si c'est effectivement la poule qui pond les pierres, je n'aurais certainement pas à m'inquiéter d'abimer mes habits. Par ailleurs, je t'aurais bien proposer un élevage en commun mais j'aurais peur d'abuser de ton précieux temps. Celui-là même qui, il semblerait, t'empêche de te comporter en personne civilisée."

je le gratifie d'un nouveau sourire poli. Pancho nous attend devant un parterre de carottes complètement retourné et le cadavre d'une poule. A sa vue, je pâlis mais ne bronche pas. L'ancêtre semble impatient puisqu'il tape du pied en attendant qu'on termine nos chamailleries.

"Z'avez fini ? L'pierre, l'sera pour celui qu'aura l'bête."

Voilà qui va fortement encourager le très grand esprit d'équipe et de camaraderie que je sens chez mon déployable camarade. Assurément qu'il va aussitôt me tendre la main pour que nous mettions en commun nos savoirs et expériences. Ah, Pancho, si tu ne me faisais pas autant pitié, je t'aurais bien secoué.

"Y'en aura p't'être d'autres si z'êtes sages. L'bête s'pointe toujours les nuits où y'a po d'lune. C'te nuit, y aura po d'lune. L'bête va v'nir."
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« Fichtre, non. Mais je sais faire un nœud coulant, idéal pour poser un piège. »

Il savait faire un nœud. Quel grand personnage, quel glorieux exploit. Cyrus sentait d'avance à quel point l'individu allait lui être inutile.  

Suite à son rappel au sujet du futur propriétaire du rubis ― lui-même ― Octavius lui jeta un énième sourire faussement poli. Evidemment qu'il était faux : qui irait dire non à un rubis ?

« Quel plaisir de faire face à tant de bonté. » s'extasia la moustache, les dents toujours dehors. « Ta grandeur d'âme est prodigieuse. »

Il empestait l'ironie plus que le parfum, au final. Une petite odeur acre, qui émanait autant de ses lèvres faussement étirées que de ses yeux trompeusement diplomates. S'il restait là, c'est que lui aussi convoitait la récompense, Cyrus ne voyait pas d'autre raison pouvant pousser quelqu'un à aller patauger dans les landes en pleine nuit pour traquer un tueur de poules. L'historien ne prit pas la peine de lui répondre, alors Moustache enchaîna :

« Si c'est effectivement la poule qui pond les pierres, je n'aurais certainement pas à m'inquiéter d’abîmer mes habits. Par ailleurs, je t'aurais bien proposer un élevage en commun mais j'aurais peur d'abuser de ton précieux temps. Celui-là même qui, il semblerait, t'empêche de te comporter en personne civilisée. »

Cyrus renifla un rire, son attention rivée sur l'agaçant bonhomme :

« Et qu'est-ce donc, une "personne civilisée", à tes yeux ? Je suis civilisé, sinon je me promènerais à quatre pattes, volerais de la nourriture et ne perdrais pas ce "précieux temps" à courir après un rubis car je n'aurais pas la notion de l'or ou de l'argent. Peut-être même que si je ne l'étais pas, je me contenterais de te tuer, là, tout de suite, sans aucune raison autre que ta tête qui ne me revient pas. Une personne civilisée est une personne pouvant jouir de la civilisation. Aux dernières nouvelle, c'est mon cas. Peu importe comment je me comporte, je suis et resterai civilisé. Et ce peu importe ton avis.

Z'avez fini ? » Les coupa le vieux Pancho en tapant du pied, impatient. « L'pierre, l'sera pour celui qu'aura l'bête. »

Il se tenait devant ses carottes ravagées, un cadavre de poule étendu au milieu des dégâts. La pierre sera pour celui qu'aura l'bête. Le regard du professeur s’étrécit en direction de la précieuse petite moustache, semblant lui dire "cours toujours, nabot, tu n'auras rien. Quoiqu'il arrive."

« Vous n'avez pas intérêt à me faire perdre mon temps pour rien, vous deux. » prévint-il en bousculant son rival d'un coup d'épaule pour aller s'agenouiller près de la dépouille de la poule.  

« Y'en aura p't'être d'autres si z'êtes sages. » répliqua Pancho, à croire qu'il parlait de sucreries afin de récompenser un enfant. Comment ça, il en avait d'autres ? « L'bête s'pointe toujours les nuits où y'a po d'lune. C'te nuit, y aura po d'lune. L'bête va v'nir. »

Cyrus préféra ne pas trop relever l'histoire des multiples pierres pour le moment, mais la garda en tête. Au lieu de cela, il reporta son attention sur le cadavre et le champ de carottes ravagé :

« Quand est-ce que cela a eu lieu, le vieux ? Quelqu'un a-t-il vu quelque chose ?  Raconte donc tout ce que tu sais. »

D'un geste habile, il retourna la poule afin d'y chercher des traces de dents.
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"Et qu'est-ce donc, une "personne civilisée", à tes yeux ? Je suis civilisé, sinon je me promènerais à quatre pattes, volerais de la nourriture et ne perdrais pas ce "précieux temps" à courir après un rubis car je n'aurais pas la notion de l'or ou de l'argent. Peut-être même que si je ne l'étais pas, je me contenterais de te tuer, là, tout de suite, sans aucune raison autre que ta tête qui ne me revient pas. Une personne civilisée est une personne pouvant jouir de la civilisation. Aux dernières nouvelle, c'est mon cas. Peu importe comment je me comporte, je suis et resterai civilisé. Et ce peu importe ton avis."

Je n'ai, malheureusement, pas le temps de répliquer. Pourtant, le Lumineux sait à quel point je ne me serais pas gêné de lui expliquer qu'avoir la politesse d'un homme des cavernes ne fait pas de lui un homme civilisé. Je suis persuadé que mêmes les sauvages derrières les murs de la ville sont plus poli que ce Rat.

La remarque de l'ancêtre me fait lever les sourcils bien haut. D'autres pierres ? Déjà une, c'était fortement improbable. Alors, plusieurs ? Ce n'est pas que son cul qui serait bordé de nouilles. C'est même trop beau. Je ne peux pas croire qu'un paysan qui aurait un sac de rubis soit encore à trimer dans la bouillasse toute la journée.

Il y a baleine sous gravier, et je n'aime pas ça.

Je toise le Rat Géant qui me bouscule lorsqu'il s'approche de la malheureuse victime. Je lui laisse le soin de faire l'autopsie avec grand plaisir ! Je ne suis pas fragile, non certainement pas ! J'ai seulement un estomac... capricieux. Qui ne supporte ni voyager, ni assister à des scènes peu ragoûtantes. Ca tombe bien, en tant que secrétaire, je n'ai pas besoin de tuer moi-même les poules que je mange.

« Quand est-ce que cela a eu lieu, le vieux ? Quelqu'un a-t-il vu quelque chose ?  Raconte donc tout ce que tu sais.
- Toutes l'nuits sans lune, m'seigneur. Ch'que fois, l'matin que j'me déjouque, v'la ti po qu'y'a des poules mortes et d'autres qui sont pu là. Et pis, l'potager, tout saccagé, pu rien d'bon à grailler. L'bête déterre tout c'qu'elle trouve, en fout partout. J'vais po de clôture, alors l'bête pouvait v'nir facile. J'en ai foutu une, de clôture, sur. Pour c'que ça marche, tin."


Faut le comprendre, le jargon du vieux. J'avais intérêt à être bien concentré pour pas louper un mot. Il parle vraiment la même langue que moi ? M'enfin, j'ai saisi l'essentiel : un nuisible réussit à franchir les barrières en bois qui entoure le terrain, s'en prend aux volailles, s'amuse à labourer un sol déjà planté et puis s'en va.

Tout en caressant ma moustache, je laisse le malpoli à sa poule pour marcher jusqu'au fond du jardin, passant entre les parterres retournés. Je longe la clôture, à la recherche d'un trou, un défaut dans la structure, quelque chose qui pourrait laisser le passage libre pour la bestiole. La barricade m'arrive au-dessus de la taille, ce qui empêche bon nombre d'animaux -connus du continent j'entends, à condition de les retrouver ici- de sauter par-dessus.

"Z'avez vu, s'exclame Pancho à l'adresse du spécialiste en poule décédée, l'a été égorgée, l'pauvre bête.

Seigneur, quelle horreur. Je tente d'ignorer ce qui se dit dans mon dos pour continuer mon inspection. Je ne vois rien d'alarmant et ça va m'agacer. Elle vole, sa bestiole, ou bien ? Finalement, dans un coin, je vois une tache blanche sur un tas de ronce. Je me penche dessus, attrapant du bout de mes doigts gantés un petit morceau de tige pointue pour la soulever.

Bingo ! Je crois apercevoir, derrière le buisson, un trou. Je n'ose m'approcher plus, de peur d'accrocher mes vêtements. Ceasar est généreux mais il n'apprécierait pas que je fasse des accros en chassant le tueur de poules de Nouvelle-Sérène.

"Pancho, le monsieur qui ne veut pas se présenter, venez voir. J'ai trouvé quelque chose."
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Les traces de dents arborant tel un macabre collier le gallinacé n'avaient rien de géant, mais n'était pas petites pour autant. Les crocs y étaient allés franchement, de manière plutôt nette, et Cyrus trouva clairement curieux de retrouver l'animal presque entier. Pourquoi le prédateur ne l'avait-il pas emmené avec lui, à l'abri dans sa tanière ? Ou même dévoré sur place ?

Il s'était contenté de la tuer. Voilà bien la source d'une question à soulever.

Le professeur plissa ses yeux verts dans le soir tombant. Tiens, parmi les traces bien distinctes, il lui semblait apercevoir le semblant d'ombre d'une très petite prémolaire, juste derrière là où s'étaient plantés les canines...

« Toutes l'nuits sans lune, m'seigneur. » répondit sombrement à son interrogation Pancho, la nuit commençant à lui grignoter les traits. Ses rides ne s'en montraient que plus marquées. « Ch'que fois, l'matin que j'me déjouque, v'la ti po qu'y'a des poules mortes et d'autres qui sont pu là. Et pis, l'potager, tout saccagé, pu rien d'bon à grailler. L'bête déterre tout c'qu'elle trouve, en fout partout. J'vais po de clôture, alors l'bête pouvait v'nir facile. J'en ai foutu une, de clôture, sur. Pour c'que ça marche, tin. »

Un animal assez souple pour franchir des barrières, donc. Un renard, peut-être ? Il faudrait voir les morsures au clair pour en être sûr. Un gros rongeur ? Pas un animal à plumes, en tout cas. Si la barrière ne le dérangerait pas, la mâchoire peinte sur la poule n'avait rien d'un bec. Et puis, pourquoi uniquement les nuits sans lune ?

Quelle drôle d'histoire...

Voilà qu'il se sentait impliqué à trouver la vérité, le mystère l’intéressait. Tant mieux, il prendrait moins cela comme une corvée.

« Z'avez vu ? » reprit le vieux en désignant d'un vague geste de bras le cadavre. « L'a été égorgée, l'pauvre bête. »

"Égorgée" n'était peut-être pas le mot que Cyrus aurait employé, mais tant mieux s'il convenait au vieux fermier. La gorge de la bête avait plus été mutilée que nettement tranchée.

Du coin de l'œil, il nota que l’importun à moustache, grimaçant toujours autant, s’éloignait pour aller guetter au niveau de la clôture, mais il préféra ne pas y faire attention et mira le paysan :

« Tu n’as pas la moindre piste ? Jamais vu la moindre ombre rôdant du côté de ton poulailler ? » questionna le natif de l’Alliance en se redressant lourdement.

Il se frotta le genou du plat de la main afin d’en dégager la terre et se tourna vers le vieil homme, qui répondait déjà en tâchant de toute évidence de mobiliser tous ses souvenirs :

« Une ombre ? Pardi qu’si, sur qu’j’en ai vu une ! Énorme ! Faisait p’t’être bien votre taille. Ouais, pis même qu’elle soufflait fort. »

Hein ? Une bête de près de deux mètres ? Cyrus baissa les yeux sur la morsure. Un énorme animal avec une tête de taille moyenne ? Un museau effilé ? Allongé et musculeux ? Pancho réfléchit une bonne seconde avant de continuer, le tirant de ses pensées :

« J’ai maté ‘ne autre, d’ombre. P’tite, po pu haut qu’ça. » Il mit la main au niveau de son genou. « F’sez po d’bruit. C’est l’aut’ soir que j’l’ai vue, v’la quand j’suis sorti pisser un coup.

― C’était rapide, comme ombre ? Une bête vive ?
»

Le vieux prit le temps de la réflexion une nouvelle fois.

« La p'tite, j'l'ai po vu l'temps, l'a filé dès qu'l'a senti qu'j'étais là. Sur qu'l'était vive, c'te bête ! Comme l'foudre ! Eh, tiens, m'fait penser, m'a semblé voir du blanc, sur l'p'tite ombre. » Il soupira et se gratta l'entrejambe, bien élégant dans ses gestes, autant que puisse l'être un vieux paysan crade, avant de reprendre : « La grande, qu'elle semblait mollassonne, pas bien dégourdie. Y'a eu 'sorte d'râle pis a disparu là-bos. »

Il désigna la barrière, quelques pas à côté d'un Octavius qui s'était penché sur un coin. Qu'est-ce qu'il fichait, celui-là ?

« Pancho, le monsieur qui ne veut pas se présenter, venez voir. J'ai trouvé quelque chose. »

La voix de la Moustache venait d’éclater dans le soir de moins en moins clair, les appelant à rejoindre la barrière qu'il inspectait minutieusement. “Le monsieur qui ne veut pas se présenter”. Cyrus renifla un rire rapide face à la puérilité de l'appellation, mais n’en fit pas de remarque. Un comique, ce type. Tout en s'interrogeant sur les descriptions offertes par Pancho, il rejoignit Octavius afin de voir ce qu'il venait de découvrir. Se postant à ses côtés, les mains sur les hanches, il lança :

« Qu'as-tu vu, toi ? »
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Les deux hommes se rapprochent de moi. J'ai bien entendu quelques mots de leur conversation, il était question d'ombres, me semble-t-il. Je n'y ai pas plus fait attention que ça ; chacun a sa tâche à remplir et le Rat Géant doit bien savoir suffisamment cogiter pour analyser tout seul les propos de Pancho. Les hommes cupides sont souvent intelligents.  

« Qu'as-tu vu, toi ? »

Il me fait frémir les moustaches tant sa politesse semble lui servir de bavoir. Par tous les Saints, vient-il d'une poubelle ? D'un gang de malfrats ? A-t-il seulement un minimum d'éducation ? Il se pourrait bien que j'ai face à moi une personne aux capacités mentales réduites. Pourtant, je maintiens ma façade concentrée, sans rien montrer de mon agacement.

Je pointe du doigt la touffe de poils blanche puis le trou derrière le roncier.

"Il semblerait que l'animal qui s'en prend à vos volailles passe par ici, Pancho."

Celui-ci grommèle dans sa barbe un patois inintelligible en se penchant sur la preuve. Il l'attrape à pleine main sans même faire attention aux épines, me faisant cligner des yeux. Diantre, nous ne sommes vraiment pas de la même espèce.

L'ancêtre souffle fort alors qu'il essaye d'arracher le tas de ronce à mains nues. Mais quel benêt, pourquoi ne prend-t-il pas une machette ou une hache ? Il doit bien avoir ça pour abattre ses poules, non ? Et voilà que monsieur-je-n'ai-pas-de-prénom s'en mêle ! Je vais finir par croire que c'est une vaste farce.

Réprimant un soupir de consternation, je continue de longer la barrière. Hors de question que je me salisse à aider le vieux. Les seuls travaux manuels que je fais, c'est tailler mes plumes. Le malpoli n'a qu'à user de ses muscles, à défaut de sa cervelle. Quant à moi, je tente d'enjamber la barrière pour passer par-dessus. La manœuvre est quelque peu délicate tant je fais attention à ne pas m'accrocher les pantalons. Je tâtonne du bout du pied pour trouver le sol dans l'obscurité et finis par sentir une surface dure.

Me voilà le l'autre côté, les joues légèrement rouges par l'effort. Heureusement qu'ils ne peuvent pas le voir, il fait désormais trop nuit. Et c'est d'ailleurs un problème. Comment suis-je censé mener une enquête si je n'y vois que fifre ? Je reviens quand même vers les deux hommes, bien que de l'autre côté de la clôture. Tiens, le Rat a trouvé un outil. Pas si diminué mentalement que ça, finalement.

Je me penche sur le trou, plissant les yeux pour observer quelque chose. Tiens ?

"Messieurs, je n'y vois guère bien mais il me semble qu'il y a plusieurs traces de pas... et pas que d'un animal. Sauf si les renards chaussent du 42."
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« Il semblerait que l'animal qui s'en prend à vos volailles passe par ici, Pancho. »

Voilà que la précieuse petite moustache a décidé de se rendre utile, quelle aubaine ! Après un regard vers le trou désigné, Cyrus se penche et s'empare de la touffe de poils blancs. Il l'observe consciensieusement, songeur, jusqu'à ce que le vieux Pancho se mette à remuer comme un perdu. C'est qu'il vient de décider de se charger lui-même du trou et s'est emparé du rosier le bouchant à pleine mains afin de le dégager du passage.

Eh bah. Pour de la réaction extrême, c'était de la réaction extrême. Le fermier souffle comme un buffle, le visage visiblement rouge, et ce malgré l'obscurité.

Il va nous faire un infarcus et crever dans nos bras
. Se fait remarquer l'historien.

« Hé, c'est pas comme ça que tu vas y parvenir, le vieux. » veut-il le prévenir.

Néanmoins, Pancho s'entête, et Cyrus se rend près de lui afin de voir ce qu'il peut faire. Dans leur dos, Octavius n'a de toute évidence aucune envie de salir ni ses habits, ni ses mains, puisqu'au lieu d'aider, il préfère s'éloigner. Le professeur le voit vaguement tenter d'enjamber la barrière, y parvenir plutôt lentement, comme un empoté, et regrette que la Moustache ne soit pas tombée tête la première dans la boue. Ça, ça aurait été sacrément marrant. Se désintéressant de l'agaçant personnage, Cyrus finit par chercher un outil des yeux et, en remarquant un posé contre l'un des murs de la cabane, va s'en emparer avant de revenir à grandes enjambées.

Si le vieux veut tailler le rosier, il ne va pas s'en priver.

La hache tombe en plein dans les branches épineuses, puis s'en prend aux racines. Ce n'est plus qu'une question de secondes avant que le passage ne soit libre.

De l'autre côté de la barrière, les mirant comme un rongeur nocturne aux yeux avides, Octavius se penche :

« Messieurs, je n'y vois guère bien mais il me semble qu'il y a plusieurs traces de pas... et pas que d'un animal. Sauf si les renards chaussent du 42. »

Après avoir dégagé le cadavre informe du rosier et tout en s'épongeant le front d'un revers de main, Cyrus pose la tête de la hache contre le sol et s'appuie sur le manche. Non, décidemment on ne voit plus grand chose, impossible de vérifier les dires de l'autre pauvre type, les environs commence à devenir une vraie purée de poie.

« Hé Pancho, va donc me chercher une lanterne. Je vais regarder ça.
»
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