[Petite annonce] A bon Rat, bon Chat. Ou alors c'est l'inverse ?

Après les différents entrainements physiques et au tir, Salastar et Ealista ont convenu d'une chose importante. Avant de partir pour une vraie mission ensemble, ils ont besoin de se synchroniser en extérieur, mais aussi que la demoiselle a besoin de découvrir l'île, comment vivre dessus en dehors des murs. Pour cela, rien de mieux qu'une petite expédition. Certes, à deux ce n'est pas le mieux, mais en prenant les grands chemins pour rejoindre Nouvelle Sérène puis revenir, il n'y a rien de mieux. Arrangeant administrativement chacun de leur côté, ils prévoient ainsi une petite semaine d'expédition.

C'est plutôt simple : aller à Nouvelle Sérène à pied depuis Hikmet, y passer une à deux journées puis rentrer en utilisant le même chemin. De quoi se faire une bonne idée de la faune et flore locale, mais aussi découvre la ville de la Congrégation. Car après des mois de recherche dans l'enceinte de la ville, à interroger tous les médecins qu'elle a pu trouver, Ealista commence à suspecter que son jumeau n'est pas ici. Seules solutions qu'elle voit : sa mort ou disparition en terres natives, ou côté Congrégation pour une raison qu'elle ignore. Et l'idée qu'il soit du côté de Thélème lui parait pour le moment trop absurde. Donc un jour ou l'autre, elle voulait découvre Nouvelle Sérène. Rien de mieux qu'y aller accompagnée avec une personne qui vit depuis longtemps ici.

Le jour du départ, le duo a la chance d'avoir à une météo clémente et qui s'annonce particulièrement belle pour la semaine selon les spécialistes locaux. Parfait pour une première expédition ! La sergente est particulièrement motivée, surtout que la cartographe a un bon rythme, les deux arrivant à tenir facilement. À tel point que la première demi-journée s'écoule sans encombre. Après une courte pause repas, ils reprennent la route et continuent ainsi. Leurs discussions sont peuplées des différentes connaissances essentielles à avoir ici pour survivre, ce qui peut être dangereux, avoir du poison, ce qui semble comestible ou utile. Ce genre de choses.

Quand la fin de journée approche, on pourrait presque croire que les rumeurs sur la faune locale du genre agressive ne sont qu'une légende. Malheureusement pour le duo, ils ont droit à un premier affrontement plutôt désagréable. S'ils s'en sortent sans une égratignure et trouvent même un endroit où camper, ce n'est pas sans une nouvelle prise de nez. À croire que cela leur manquait. Et le sujet est des plus épineux.

« Mais bordel ! Je te dis que la droite et la gauche, ça m'embrouille ! Selon comment on est tourné, ce n'est jamais pareil. Nord, sud, est, ouest, ça va encore, t'as le soleil et les étoiles. Mais gauche et droite, je fais comment ? Je ne tiens pas de crayon, je t'ai dit ! Et je mange avec mes deux mains ! Mais c'est pareil pour mes armes ! On ne va pas y arriver... »

Oui, leur premier désaccord est aussi banal que celui-ci. Salastar éprouvant réellement pour la première fois à quel point la sergente a été peu instruite, pouvant lui faire jurer et se questionner comment on éduque les jeunes de nos jours. Ou alors avoir de la pitié pour les instructeurs ayant dû la subir plus jeune. Dans tous les cas, après cet accroc des plus particuliers, le duo arrive à voyager sans trop de mal, faisant quelques rares rencontres avec la faune, mais rien ne les empêchant d'avancer à bon rythme. Après deux nuits en extérieur, ils arrivent en ville au début de la troisième journée.

La blonde est heureuse de cette première expédition depuis son arrivée, enthousiasmée et curieuse à l'idée de découvrir la ville. Salastar de son côté doit être épuisé mentalement de subir sa compagne de voyage constamment. Enfin, espérons tous pour lui qu'il a vu pire. Vraiment.

Maintenant arrivés, il leur faut trouver où héberger pour la nuit. Cela se trouve sans problème et ils entament une visite de la ville juste après. La demoiselle voit déjà des spécialités locales qui peuvent la mettre en appétit, clairement curieuse de toutes ces nouveautés. Il faut dire que déjà sur le Continent, elle n'est jamais allée loin, n'ayant jamais quitté l'Alliance et n'ayant même jamais quitté sa région natale. Venir sur Teer Fradee était sa première grande aventure. Enfin, découvrir les lieux vient éveiller tout ceci.

Certainement au désespoir du blond, la sergente le traine dès qu'elle voit quelque chose qui l'intéresse. Cette fois encore, quelque chose attire son attention et sa curiosité. Le tirant une nouvelle fois et contre son gré, elle l'embarque devant ce qui ressemble un grand panneau avec de nombreuses petites annonces. Après en avoir péniblement déchiffré une, la demoiselle comprend que ce sont des petits boulots offerts par les habitants.

« Salastar ! Viens on en fait une ! Ça peut nous payer les provisions qu'il nous faut pour le retour. Et il doit y avoir des trucs à faire en une journée. De quoi découvrir les lieux ET se faire quelques pièces. T'en penses quoi ? Allez ! Dis oui, dis oui, dis oui... »

Ayant probablement l'impression d'avoir affaire à une gamine, le cartographe n'a que peu d'option devant lui. Après tout, c'est lui qui a choisi cette demoiselle, personne ne l'a forcé. N'est-ce pas ?

Pourquoi Salastar avait-il accepté de sortir avec Ealista et de faire le voyage jusqu'à Nouvelle-Sérène ? Il commence à sérieusement se poser des questions, avant de se rappeler la raison. En effet, c'était un bon moyen de se faire les jambes, de se préparer à des expéditions plus lointaines et compliquées. Une route normalement relativement sûre, pour se dégourdir les membres après un peu trop de temps passé en ville. Aussi l'occasion pour l'homme de retourner dans cette ville qu'il n'avait visitée depuis un bon moment. Non pas qu'il ait particulièrement besoin de s'y rendre, mais si l'occasion est offerte, pourquoi la refuser ?

Et effectivement, les préparatifs et la première journée se passent relativement bien. Une marche sous un beau temps, un bon moyen de commencer à l'instruire sur ce qu'il peut bien se trouver hors des murs de la ville. Quelles bêtes craindre, comment les affronter. Les éviter, idéalement. Mais quand l'odorat d'un animal est titillé, difficile de ne pas devoir aller au combat avec ce dernier. Et hélas pour eux, peu après ses explications sont mises à rude épreuve lors d'un combat avec un petit groupe de créatures. Rien de grave, mais de quoi leur rappeler tout de même que la route est "relativement" sûre et pas totalement protégée, et que même dans ce qu'ils peuvent considérer comme des territoires connus, des mauvaises rencontres peuvent arriver.

Puis vient le moment fatidique. Cette soirée, et le moment ou Ealista exaspère sérieusement le cartographe. Ah oui, c'est pour cette raison qu'il n'hésitait pas à la rouler dans la farine quand il le pouvait. Si elle est gentille, elle a définitivement été bercée trop près d'un mur, ou d'une bouteille de rhum. Voir des deux, sachant qu'elle est dans la Garde. Non pas qu'ils soient méchants, mais il ne faut pas oublier que la moitié sont alcooliques, la seconde moitié aime passer son temps chez les putes, et la troisième moitié a pour passion d'organiser des "protections" de quartiers, plus communément appelé "extorsion organisée". Et quant à savoir les moitiés qui se chevauchent pour faire rentrer tout cela dans les statistiques, Salastar ne veut absolument pas penser à ce qu'il se passe le soir dans les baraquements d'unité. Il fait déjà bien assez de cauchemars en imaginant devoir instruire Ealista pour se rajouter de nouvelles terreurs existentielles.


Fort heureusement pour le soldat, la suite de ce voyage se passe relativement bien. Un rythme rapide, la capacité mentale d'ignorer certaines questions de la sergente ou de tenter de les détourner sur des sujets plus utiles. Comme sur certaines plantes qu'ils savent comestibles. Après tout, si l'homme a bien compris une chose, c'est que la garde est un ventre sur pattes. Donc rien de mieux que de lui parler de nourriture pour la détourner d'un sujet probablement épineux. Finalement, travailler avec elle, c'est comme essayer d'apprendre à un enfant turbulent. Toujours lui laisser quelque chose dans les mains à secouer et qui fait du bruit, et il sera content. Attentif, peut-être pas, mais content, pour sûr. Et une Ealista contente et occupée sur des détails est une Ealista qui ne casse pas les pieds.

Malheureusement pour lui, l'arrivée en début de matinée du troisième jour signe de funestes augures pour sa patience et son calme déjà bien attaqués. La femme est attirée par toutes les nouveautés comme un papillon à la lumière et au fond, Salastar ne peut lui reprocher cela. Il se retrouve néanmoins trainé de rue en rue, d'échoppe en échoppe. De stand de nourriture à forgeron d'armes peu utilisées au sein de l'Alliance. De quoi le faire soupirer mentalement, et physiquement à plus d'une occasion. Car au fond, il l'aurait bien abandonnée pour la journée, en lui disant de se revoir le soir. Mais le cartographe n'a aucune confiance en la capacité de la femme d'arriver à retrouver son chemin et de rentrer seule une fois le soleil couché. Et encore moins d'espoir qu'elle ne finisse par se faire distraire assez longtemps pour ne pas la voir réapparaître avant une poignée de journées, ayant totalement oublié la raison de leur visite.


C'est ainsi que le soldat termine traîné devant un panneau d'annonces. Il s'en trouve dans chaque grande ville, et au fond, certaines paroles de la sergente ont du sens. Se faire quelques pièces d'or pour payer les provisions et ne pas entamer leurs bourses avec le voyage du retour est plutôt malin. S'élève simplement un petit problème. Très petit. Le contenu des annonces. Et surtout, le fait que la sergente ne doit probablement pas les comprendre.


-"Alors je reconnais que tu as totalement raison sur le fait de se faire quelques pièces pour payer les provisions du voyage de retour. C'est même une très bonne idée. Néanmoins, je n'ai clairement pas envie de m'incruster dans les problèmes locaux. Tu trouves qu'on a déjà pas assez de soucis à Hikmet pour vouloir te mettre à dos la populace locale ?"

Surtout que tout en parlant, son regard analyse les différentes annonces présentes. Puis il vient les lire à voix haute avec ses propres commentaires dessus.

-"Car trois annonces sont disponibles. La première demande d'escorter quelqu'un qui semble avoir besoin de "gros bras" pour l'accompagner à régler ses comptes, la seconde est écrite par un illettré paysan juste en dehors de la ville et qui se fait dévorer ses récoltes et ses bêtes. Et un restaurant qui souhaite obtenir de la viande, qu'importe quelle viande ou comment."


Trois annonces qui ne lui font guère envie. Les trois ont leur lot de problème et de complications. Néanmoins, il voit encore un interêt dans certaines pour entrainer leur cohésion... Et peut-être appendre deux ou trois choses de la faune locale.

-"Bien sûr, on oublie la première. On n'est pas ici pour s'amuser à jouer les hommes de main et aider je ne sais quelle petite gué-guerre d'influence. La seconde permettrait de découvrir ce qui peut bien manger ainsi les animaux domestiques, et pourrait nous aider si jamais le même problème se pose chez nous. La troisième offre l'opportunité d'aller chasser en extérieur et de rester un peu plus longtemps. Toujours utile si tu veux mon avis."


Vraiment, il espère que l'esprit concentré de la sergente ne l'attirera pas sur l'option la plus simple d'aller protéger une petite frappe qui semble vouloir régler ses comptes avec d'autres petites frappes. Hélas, commençant à comprendre un peu comment la femme fonctionne, le soldat se dit qu'il est déjà foutu en voyant le regard brillant de la garde à l'idée de pouvoir se défouler en cognant sur quelque chose, tout en ayant une vague raison de le faire, surtout pour quelques poignées de pièces d'or.

Ah ! Enfin, Salastar avoue qu'elle a une bonne idée. Bien sûr, il ne peut le faire qu'en râlant, mais cela suffit à faire afficher un sourire fier à la sergente. Surtout qu'il vient lui détailler les différentes annonces et donner son avis dessus. Elle réfléchit à son tour, longuement, le cartographe devant penser qu'elle va se faire mal au crâne à force. Pourtant, Ealista évalue vraiment chacune des possibilités avec un réel sérieux.

« Non, idées de merde. Je veux découvrir la ville. Pas en sortir après être à peine entrée dedans. Et entre la chasse et une bestiole inconnue, rien ne garantie qu'on remplisse les quotas à temps. Il faudrait un truc plus rapide, facile et en ville. Mais... »

Il ne reste que l'escorte. La demoiselle grimace. Certes, c'est simple, et contrairement à ce que son compagnon pense, Ealista n'est pas enchantée à l'idée. Il est vrai que tabasser des crapules peut la tenter. Mais le faire pour une autre ? Hors de question. Elle est garde et n'a aucune envie de créer plus de problèmes pour ses collègues du régiment bleu-azur.

« On oublie l'escorte. Je ne veux pas favoriser une crapule plus qu'une autre. Comme tu l'as dit, on va éviter de s'occuper des conflits internes de la ville. J'ai aussi deux sous de jugeote. »

Un regard plus dur en direction de l'homme, presque vexé puisqu'il n'arrête pas de sous-entendre qu'elle n'est qu'une imbécile qui aime frapper sans réfléchir. La blonde tourne alors les talons, observant les alentours. Au vu de l'heure, ils devraient se poser pour réfléchir à la suite.

« Trouvons-nous une taverne pour le moment. En dernier recours, j'irai à la Taverne du Denier locale pour trouver un petit boulot facile. »

Elle attend que le militaire la rejoigne, le duo parcourant ensuite les ruelles jusqu'à trouver une taverne. Un nom qui ressemble à « Sandine » et contenant « Argent ». Certes, la blonde a du mal de lire, mais cette fois, elle sent la bonne affaire. Ils trouvent une table, il est encore un peu tôt pour manger, alors ils commandent à boire et de quoi grignoter. Ils discutent de la suite, la demoiselle en profitant pour analyser un peu les lieux. Une taverne comme une autre, avec son lot de voyageurs, marchands et autres mercenaires. En laissant trainer une oreille, il ne serait pas difficile de trouver un petit boulot. Mais il est tôt, alors la pêche est difficile. Au point que la boisson commence à peser sur sa vessie qu'il lui faut aller soulager.

« Je dois aller pisser. T'attire pas d'ennuis sans moi. »

Un large sourire malicieux, se doutant que le cartographe pense plutôt que c'est elle qui est du genre à s'attirer les ennuis. Ce qui n'est pas faux. Mais avec un minois et un être aimable comme lui, la sergente est certaine que Salastar doit aussi attirer son lot d'emmerdes. Elle le laisse garder leur place et leurs affaires avant de quérir l'emplacement du petit coin à la propriétaire des lieux.

Elle trouve les fameuses toilettes pour s'y soulager avec un soupir d'aise. Et assise à faire son affaire, son regard est porté sur la porte du cabinet, une étrange lettre y étant attachée. Intriguée, la demoiselle finit et se rhabille avant de porter son regard sur l'étrange courrier. Avec ses capacités, elle n'arrive à déchiffrer que quelques mots ou morceaux de mots. « ... correction… Rat… pain… argent… paiement ... » L'essentiel est compris. C'est un petit boulot !

Fière de sa trouvaille, la demoiselle arrache le papier, le glisse entre ses lèvres le temps de se laver les mains. Toujours le courrier entre les dents, Ealista revient, visiblement heureuse de sa trouvaille, rejoignant son compagnon avant de poser la lettre devant lui, à plat sur la table.

« Lis-moi ça ! Ne pose pas de questions et lis. »

Elle en est sûre, elle a trouvé ce qu'il leur faut. Plus qu'à convaincre le ronchon que c'est l'idée de l'année.

Bon, la demoiselle n'aime aucune des propositions qui ont été faites. Cela peut s'entendre, après tout, elle a raison en disant qu'ils sont sur un timing relativement serré, même si c'est dommage. Ça aurait été l'occasion d'essayer d'être un peu plus actifs pour apprendre à traquer les différentes bêtes et créatures, sans prendre logiquement trop de risques. Mais vu qu'ils doivent ensuite rentrer à Hikmet, ils n'ont pas l'occasion de se permettre de rêvasser trop longtemps en ville. Enfin, si, en soi, ils pourraient. Mais cela est d'autant plus de paperasse à remplir ensuite pour expliquer pourquoi leur petite escapade a finalement été plus longue que prévu.

Néanmoins, ce regard qui se veut vexé qu'Ealista lui adresse le fait sourire de façon moqueuse, presque rire tant il s'amuse ainsi de sa réaction. Et tout en lui emboitant le pas, il vient légèrement hausser des épaules.

-"Dommage, ça aurait été l'occasion de partir à la chasse. Il faudra trouver un moyen de le faire, si jamais on veut plonger plus profondément à un moment."

Surtout que l'idée de prendre une mission de la Taverne du Denier locale ne l'enchante guère. Il ne sait jamais ce qu'ont les gardes derrière la tête, mais c'est rarement de bonnes idées. Mais cela, il préfère le garder pour lui. Il se doute bien que s'il commence à se moquer de la seconde famille de la sergente, en plus de se moquer d'elle risque de commencer à faire un peu beaucoup, même pour son crâne obtus. Elle ne comprend pas toujours la moquerie, mais là, même lui est trop gros pour que ça passe sous le nez de la demoiselle.



C'est ainsi qu'ils terminent dans cette petite taverne, l'un des éternels petits lieux de vie qui parsèment chaque ville, tenu uniquement par une poignée de piliers de bar et l'occasionnel passage d'êtres perdus dans les rues, ou qui ne cherchent pas à aller plus loin pour l'instant et se satisfont de l'endroit. Exactement ce qu'ils sont, en cet instant, tandis qu'ils boivent une bière... Qui a toujours un gout infâme. Au moins, ça ne change pas de ville en ville, personne ne sait brasser quoi que ce soit sur cette foutue ile. Ou peut-être est-ce car ils font venir une partie de la boisson du continent et qu'elle a le temps de s'éventer. Ou... À vrai dire, il ne veut pas savoir les autres "ou" possibles, sous peine de recracher son verre à la gueule de la tavernière. Et ils n'ont pas pour objectif de créer d'incidents diplomatiques durant leur visite.


-"Fous-toi de ma gueule tiens. Si y'en a bien une qui doit s'attirer des ennuis ici, c'est toi. Je sais me comporter encore."

Et si il savait. Oh si il savait, il aurait pris ses affaires pour fuir le plus loin possible, voir rentrer seul à Hikmet pour mettre autant de distance que nécéssaire entre lui et cette folle furieuse qui considère que des toilettes sont un bon lieu pour prendre les papiers qui trainent. Étant donné que c'est une Ealista un peu trop enjouée et avec un étrange papier entre les lèvres qui revient pour lui poser l'annonce sous le nez. Et bien sur qu'il va poser des questions, vu la provenance douteuse de la chose. Si douteuse qu'il ne touche même pas le morceau de parchemin, même avec ses gants.

-"Comment ça ne pose pas de questions ? Mais t'as été ramasser ça où, encore ? C'est pas avec une garde que je voyage, mais avec un animal..."

Il aurait bien rajouté quelques remarques bien senties, mais son regard se pose finalement sur les lettres déposées sur le papier. Et hélas pour lui, ces lettres forment des mots. Et si il était Thélémite, il aurait presque pu prier. Fort heureusement, il ne possède pas cette tare d'être un croyant qui se cache derrière des écrits pour justifier son inutile existence. C'aurait été de trop pour le cartographe, après le dernier coup d'éclat de la sergente.

Quelques instants l'arrêtent après avoir fini sa première lecture, silencieuse. Puis cette fois, la seconde se fait à voix haute, tandis qu'il fronce les sourcils en redressant le regard sur Ealista.

-"Tu te rends compte que ça revient à faire exactement la même chose que de servir d'hommes de main pour une petite frappe locale. On est pas la pour s'occuper des histoires de paiements de l'un ou de l'autre, surtout pour et dans une telle taverne."

Non, clairement il ne compte pas accepter cela. Il finit même par prendre le papier pour le broyer dans sa poigne et jeter un peu plus loin la petite boule restante. Non, c'est clair qu'il ne compte pas servir d'usurier pour quiconque ici. Hélas, il voit aussi l'éclat dans le regard d'Ealista qui semble prendre un peu plus de vie. Et quand la sergente se réveille, c'est jamais une bonne nouvelle.

-"Sincèrement, autant ne rien faire et tenter de se refaire un peu d'argent en retournant à Hikmet que ça. Tu ne sais absolument pas dans quoi on va mettre les pieds si on accepte ça."