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[Petite annonce] Pour une poignée de diamants - Cyrus et Alphonse

Alphonse Fléchard
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Le soleil tapait fort depuis quelques heures maintenant, et c'était sans l'ombre d'un doute une très belle journée. Pourtant, Lutfi, jeune homme d'une quinzaine d'années, apprenti de son état, n'en profitait pas vraiment.

Il s'était cassé la jambe il y a de ça un mois en tombant dans l'escalier de l'atelier de son maître. Ce dernier avait eu la grandeur d'âme de ne pas prélever ce qui avait été brisé lors de sa chute de son salaire, mais estimait que Lutfi se devait de rembourser ce qui avait été perdu lors de l'accident, et ce en reprenant le travail dès que possible.

Alors le voici donc, avec sa béquille, autant abrité que possible du soleil de plomb sous l'auvent de l'une des habitations de la rue, à attendre que quelqu'un daigne répondre à la petite annonce qu'il a lui-même cloué sur un panneau d'affichage non loin.

L'adolescent avait déjà bien compris que de faire l'aller-retour entre l'atelier et le port allait être une aventure en soi. Mais si en plus, il devait porter la lourde caisse de marchandises de son maître, non seulement il en avait pour la journée, mais surtout il serait une proie facile pour quiconque d'un tant soit peu mal intentionné. Et des gens mal intentionnés, ce n'était pas ce qui manquait du côté des quais.

Plusieurs malfrats s'étaient décidés à nicher là, et à monter un petit commerce lucratif consistant en un échange équitable : ils prenaient votre or ou vos affaires, pourquoi pas les deux selon l'humeur, et en échange vous laissaient repartir sans trop vous taper dessus avec des objets contondants. Pour pouvoir agir de la sorte en pleine journée, c'est qu'ils devaient graisser la patte de la Garde avec beaucoup de graisse.

Alors, afin d'éviter de perdre la cargaison au détour d'une rencontre malencontreuse, Lutfi attendait qu'une bonne âme lui vienne en aide, contre rémunération bien entendu. Néanmoins, ce ne fut probablement pas quelqu'un qui avait lu son annonce qui se présenta devant lui, mais le locataire du domicile sous l'auvent duquel il avait trouvé refuge.

L'homme, grand de plus d'un mètre quatre-vingt-seize, l'obligea à lever la tête. Lutfi dût se faire violence pour refermer la bouche, mais se décida bien vite à la rouvrir, parce que, il en était persuadé, avec ce grand type à ses côtés, personne ne lui chercherait des noises.

"Monsieur !" lui lança-t-il à la volée "Vous... vous pourriez m'aider, s'il vous plaît ? J'ai une cargaison à aller chercher, au port. Je peux payer...pour votre service. Ça ne devrait pas prendre longtemps..."
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La matinée s'était révélée moins fructueuse qu'il ne l'aurait souhaité.

Aucune information supplémentaire, aucune nouvelle piste sur des gardes disparus... Elle était belle, la Garde du Denier.

C'est quoi leur problème, à la fin ? Je suis sûr qu'ils en savent plus que ce qu'ils disent.

Cyrus secoua la tête de dépit : et dire qu'il s'était mis dès l'aube à sa quête, lui qui détestait vraiment se lever en même temps que l'aurore. Comprenant que rien de plus ne lui parviendrait aujourd'hui, il s'était décidé à rentrer.

Je m'en fous, je vais dormir. Tout l'après-midi. J'aurai peut-être plus de chance ce soir, à la taverne. Les gens parlent toujours plus avec un coup dans le nez. Et pour ça, il faudrait éviter d'avoir une tête de déterré.

Une bonne sieste... Quelle glorieuse idée. Le professeur leva le nez vers le ciel : il faisait beau, aujourd'hui, et le soleil tapait tant qu'un léger voile chaud paraissait envelopper la ville. Cyrus décréta que c'était décidément un temps pour piquer un somme.

Son pas se fit plus pressé rien qu'à la pensée de son lit, et lorsqu'il arriva devant la porte du logis qu'il louait, sa main alla d'elle-même sur la poignée.

« Monsieur ! Vous... vous pourriez m'aider, s'il vous plaît ? J'ai une cargaison à aller chercher, au port. Je peux payer...pour votre service. Ça ne devrait pas prendre longtemps...»

Cyrus ne comprit pas immédiatement que c'était à lui que la petite voix s'adressait. En fait, il ne comprit même pas tout de suite que quelqu'un venait de parler. Son instinct lui indiqua pourtant qu'il n'était pas seul sur le perron, aussi cligna-t-il plusieurs fois des yeux et baissa-t-il la tête.

Un espèce de marmot se tenait là, brinquebalant sur une béquille. Un minuscule machin pas bien vieux et tout maigrichon. Il devait attendre une réponse, car il le fixait avec de grands yeux, la bouche ouverte. Le professeur puisa dans sa mémoire à court terme pour tenter de se rappeler de ce que le gamin venait de lui dire.

« J'ai une tête de livreur ? » finit-il par articuler après un silence, un sourcil haussé. « Je crois que tu te trompes d'interlocuteur, le moucheron. »

Pourquoi quelqu'un lui demanderait de l'aider à livrer un paquet ? C'était bien la première fois qu'une chose pareille lui arrivait. On l'avait déjà confondu avec beaucoup de choses, dans sa vie. Mais un livreur...
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« J'ai une tête de livreur ? Je crois que tu te trompes d'interlocuteur, le moucheron. »

Lutfi déglutit. Le type n'avait vraiment pas l'air sympa, et surtout il avait l'air mauvais de ceux qui ont passé la nuit et une bonne partie de la matinée à traîner dans les rues. Le jeune homme risquait davantage d'y perdre que d'y gagner, mais il se devait d'insister, au moins un peu. Il n'en doutait pas, si ce genre de grand gaillard effrayant l'accompagnait, personne n'oserait l'approcher, de près ou de loin.

"N... non, non... pas de livreur, pas du tout..." Les mots avaient semble-t-il bien du mal à sortir, et il avala une nouvelle fois sa salive avant de poursuivre. "Mais... vous êtes plutôt... impressionnant. Et j'aurais besoin d'un coup de main, pour m'accompagner, depuis le port, jusqu'à l'atelier de mon maître. Avec sa marchandise."

Impressionnant, c'était le moins que l'on puisse dire, et Lutfi n'en menait pas large. Il était possible que s'il essuyait un second refus, il n'insiste pas trop.

"C'est une marchandise... euh, ce ne sont pas des pierres semi-précieuses. Mais une marchandise précieuse, ça, pour sûr. Monsieur."


Un peu de politesse ne pouvait pas faire de mal lorsqu'on demandait quelque chose à quelqu'un. Surtout si le quelqu'un vous regardait de tout là-haut.

"Je peux vous payer. Monsieur. J'ai de l'argent. Et mon Maître aussi, il sera sûrement très content s'il n'arrive rien à sa marchandise. Il y a des rumeurs. Les quais sont pas très bien fréquentés. Et je boîte..."

Pas dit que son Maître mettrait la main au porte-monnaie, mais pas dit qu'il dise non bien longtemps au Professeur si ce dernier insistait... quand un type d'un mètre quatre-vingt-seize parle, ceux d'un mètre soixante-dix écoutait...
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Le mioche semblait sur le point de se liquéfier et pourtant voilà qu'il poursuivait : pire, il insistait.

Pas de livreur, pas du tout, qu'il venait de dire. Qu'est-ce que Cyrus devait comprendre ? Que le gamin demandait aux passants au hasard si quelqu'un voulait porter sa "marchandise" ? Avec une méthode aussi bancale et bégayante, tu m'étonnes qu'il soit toujours là à quémander dans la rue.

Le professeur poussa un soupir. Pourquoi pile devant sa porte ?

« C'est une marchandise... euh, ce ne sont pas des pierres semi-précieuses. Mais une marchandise précieuse, ça, pour sûr. Monsieur. Je peux vous payer. Monsieur. J'ai de l'argent. Et mon Maître aussi, il sera sûrement très content s'il n'arrive rien à sa marchandise. Il y a des rumeurs. Les quais sont pas très bien fréquentés. Et je boîte... »

Monsieur par-ci, monsieur par-là...

« Pas la peine de jouer au miséreux, je n'ai pas besoin que tu me le dises pour remarquer que tu boites. » finit par répondre Cyrus.

Il lâcha néanmoins la poignée de porte et fit pleinement face à l'apprenti avant de croiser les bras. Une posture certes fermée, mais pas menaçante. Mieux : il semblait à l'écoute de ce que lui racontait le petit moucheron.

« Pas de pierres semi-précieuses, tu dis ? » sa tête se pencha légèrement sur le côté, suspicieuse. « Quelle drôle de précision. Serait-ce dans ce cas une boîte d'anchois ? Je comprendrais qu'une bande de malfrats s'en prenne à toi pour une précieuse boîte d'anchois, à la place de ton maître, je voudrais aussi m'assurer qu'elle me parvienne saine et sauve. » Il marqua une pause et plissa légèrement les yeux, dévisageant avec minutie le jeune garçon. « Tu me parles de me payer si je t'aide. Nous sommes au moins d'accord sur le fait que tout travail mérite salaire. De combien s’élèverait le montant ? »

Bien que tenté à l'idée de planter le mioche sur place et aller se coucher, Cyrus ne pouvait nier le fait qu'un loyer, ça se payait. Aider un apprenti à livrer sa marchandise à son maître ne devait pas être si compliqué que ça. Rejoindre les quais, traverser le port en portant le paquet mystère n'étant pas des pierres semi-précieuse, lancer un regard mauvais aux loubards vagabonds et se faire payer devant le demeure du maître du moucheron... En toute logique, il n'y avait pas de raison pour que ça se passe mal.

Si le prix suivait et valait le coup de se déplacer, il ne verrait pas pourquoi refuser.
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« Pas la peine de jouer au miséreux, je n'ai pas besoin que tu me le dises pour remarquer que tu boites. »

L'adolescent se renfrogna un peu. Il ne jouait pas au miséreux, il donnait une explication sur la raison de sa demande. S'il avait pu la porter tout seul, sa marchandise, il n'aurait pas eu à laisser une petite annonce sur un panneau, ni à demander à une grande perche un coup de main...

« Pas de pierres semi-précieuses, tu dis ? Quelle drôle de précision. Serait-ce dans ce cas une boîte d'anchois ? Je comprendrais qu'une bande de malfrats s'en prenne à toi pour une précieuse boîte d'anchois, à la place de ton maître, je voudrais aussi m'assurer qu'elle me parvienne saine et sauve. »

"Une...?" Lutfi manqua de s'étrangler. "...mais, non ! Ce n'est pas une boîte d'anchois ! Mon maître Irfan est un artisan orfèvre très réputé. Il n'enverrait pas son apprenti faire ses courses. Bon, d'accord, des fois, je fais ses courses aussi, mais c'est seulement parce qu'il est très occupé par son art. Et puis là cette fois ça n'a rien à voir. Monsieur."

Il s'était un peu laissé emporter, mais il est vrai qu'il s'agissait d'un sujet qui lui tenait à cœur. Il avait travaillé dur et depuis des années pour se trouver là où il était aujourd'hui. La jambe cassée en moins.

« Tu me parles de me payer si je t'aide. Nous sommes au moins d'accord sur le fait que tout travail mérite salaire. De combien s’élèverait le montant ? »

Le visage de l'adolescent s'éclaira. Si on en venait à parler chiffre, c'est que son interlocuteur envisageait la possibilité de l'accompagner.

"Je suis prêt à vous donner...ça... non, tout ça !"

Tirée de sa poche, au creux de sa main, se trouvait une petite somme assez coquette en pièces d'or. Pas de quoi se payer un loyer mensuel non plus, mais le montant restait plus qu'honnête pour une simple livraison qui devrait prendre une petite heure à tout casser.
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Maître Irfan... nota Cyrus dans un coin de sa tête.

Un nom était toujours bon à prendre dans ce genre d'affaire :  il saurait auprès de qui se plaindre si l'entreprise tournait au vinaigre. Un léger rire sortit de sa gorge en voyant le moucheron s'emporter sur l'histoire de la boite d'anchois. Il s'excitait tant dans ses propos qu'il manqua de peu de devenir tout rouge. Tant qu'il ne s'étouffait pas sur place... De toute évidence, ce n'était pas bien compliqué de le taquiner un peu, il semblait prompt à foncer tête baissée dans tout ce que l'on lui disait sans même saisir ce qui tenait de l'humour ou non. Evidemment qu'il se doutait que la précieuse marchandise d'un artisan orfèvre réputé n'était pas du poisson...

« Je suis prêt à vous donner...ça... non, tout ça ! »

Le petit fourra la main dans sa poche et en extirpa une somme sur laquelle on ne crachait pas. Pour le boulot qu'il semblait réclamer, Cyrus estima que c'était honnête, surtout lorsque ça sortait de la poche d'un simple apprenti. L'homme sembla réfléchir quelques instants, puis finit par déclarer :

« Je vais te proposer quelque chose, le moucheron : j'accepte de t'aider, mais je veux que tu me donnes la moitié de la récompense maintenant. C'est vrai, qui me dit que tu es un gars honnête ? J'en ai vu des choses, moi, surtout dans la rue. Un jour, un marmot pas plus vieux que toi appelait à l'aide à pleins poumons : "Eh qu'au secours, que quelqu'un vienne, j'ai besoin d'assistance ! Ma maman est raide dans la ruelle derrière, elle respire p'us que j'vous dis ! Aidez-moi ! Elle va mourir !" J'ai vu un bon samaritain s'empresser de le suivre, un joli type avec un beau chapeau, un beau veston et une belle bourse joufflue pendant à sa ceinture. Et tu sais ce que j'ai vu sortir de la ruelle ? Pas un gentil monsieur soutenant une dame malade et un inquiet petit garçon, non, non. J'ai vu quatre bougres, quatre bandits. Et devine quoi ? Le premier avait un beau chapeau, le deuxième un beau veston, le troisième une belle bourse joufflue et le quatrième était le garçon. Tu saisis où je veux en venir ? Plus on a l'air pathétique et sans défense, plus les gens auront tendance à aider sans réfléchir. Comme on dit, il n'y a que les monstres pour ne pas aider un enfant en détresse, hein ? Et toi, moucheron, tu m'as l'air vraiment pathétique et sans défense, avec ta jambe cassée. L'est-elle réellement, d'ailleurs ? Ne fais pas cette tête, je ne vais pas taper dessus. Je te préviens juste. Je veux la moitié de la somme tout de suite, et le reste une fois la marchandise livrée. Si tu me mens ou si tu me pièges, je te ferais manger ta béquille et te casserais les deux jambes. Entendu ? »

Le professeur tendit une main ouverte vers l'enfant, attendant de voir s'il acceptait ou non. Si oui, il accéderait à sa requête et l'accompagnerait du port à la maison de son maître. Si non... Eh bien c'était toujours un temps parfait pour une sieste.
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Lutfi écouta Cyrus en hochant la tête par moments, mais ses sourcils se froncèrent lorsque le Professeur évoqua la possibilité que sa jambe n'était pas vraiment cassée. Ça lui avait fait bien assez mal, et c'était assez humiliant comme ça sans qu'on ait besoin d'en rajouter.

La menace lui fit l'effet d'une douche froide. Il avala sa salive avec difficulté, mais trouva quand même le courage de lui répondre.

"Je ne suis pas un moucheron..."
dit-il, quoi qu'un peu bas. "...je m'appelle Lutfi. Je suis d'accord pour vous payer la moitié maintenant, et l'autre moitié chez mon maître."

Il tendit la main qui contenait la moitié de la somme vers celle de Cyrus, avant de les lâcher à l'intérieur.

Et c'est juste après ce premier versement qu'une voix se fit entendre non loin d'eux.

"Holà, braves gens ! Tu dois être Lutfi, c'est bien ça ?"


Un homme d'une soixantaine d'années, dont le visage s'ornait d'une belle barbe blanche, approchait de Cyrus et de son jeune employeur, tout sourire. À ses côtés, un terre-neuve noir cheminait tranquillement, et bien que la bête n'était pas toute jeune, elle devait peser son poids. À sa ceinture, deux pistoles étaient visibles, et dans sa main, l'on pouvait apercevoir une affichette, très certainement arrachée du panneau où elle était clouée jusqu'ici.

"Alphonse Fléchard, à votre service mon prince ! Ancien Garde désormais à la retraite, mais toujours bon pied bon œil quand il s'agit de donner un coup de main à son prochain. Surtout si il paie bien !"

Se fendant d'un clin d'œil et d'une petite révérence, en dépit du fait que l'exercice soit rendu difficile par son ventre proéminent, il hocha la tête vers Cyrus pour le saluer à son tour, sans se départir de son sourire.
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Lutfi, moucheron... Où donc se trouvait la différence ? Ce n'était qu'un surnom. C'est affectueux un surnom, non ? Il en donnait à pratiquement tout le monde.

Cyrus empocha l'argent avec satisfaction et s’apprêtait à déclarer au garçon qu'il le suivait lorsqu'une voix les interrompit :

« Holà, braves gens ! Tu dois être Lutfi, c'est bien ça ? »

Un soupçon de surprise s'empara du professeur en entendant le prénom du petit dans la bouche du nouveau-venu. Un vieillard, de toute évidence, au vu de la barbe blanche et des traits fripés qu'il se traînait. Un vieillard armé, Cyrus eut aussitôt le réflexe de vérifier : deux pistoles à la ceinture, en partie visibles sous son manteau. Un vieillard semblant plutôt en forme malgré sa bedaine. Un terre-neuve lui collait au train. Cyrus avait toujours aimé les chiens, bien plus que certains humains, d'ailleurs.

Il est bien beau. se fit-il remarquer sans réellement le vouloir avant de relever les yeux vers le maître.

Ce dernier portait une affichette dont le haut troué laissait supposer qu'elle venait d'être arrachée.

Alors c'est pour ça que le mioche attendait ici. Il avait placardé une annonce.

Le vieux bonhomme se courba dans une brève révérence tout en se présentant. Alphonse Fléchard. Un nom de famille, donc... Lorsque l'importun eut terminé son clin d’œil et salué Cyrus d'un hochement de tête agrémenté de son sourire ne disparaissant pas, le professeur lui fit face et tourna ses paumes vers le ciel :

« Navré l'ancêtre, mais vous arrivez trop tard : le contrat a déjà été pris. » Il désigna d'un doigt le papier que tenait Fléchard. « Vous n'avez plus qu'à rebrousser chemin et vous choisir une autre annonce, en espérant cette fois y arriver à temps. Pas vrai, petit moucheron ? »

La dernière phrase s'adressait clairement à Lutfi, qui se prit une bourrade plus ou moins amical au passage et vers qui Cyrus avait tourné les yeux avant de les braquer une nouvelle fois sur Alphonse. Afin de lui faire comprendre qu'il était de trop, vous comprenez. On ne pouvait pas être deux, sur ce genre de chose. Ça forcerait à diviser la somme du gain, ce qui était hors de question.

Si c'était le chien qui était venu répondre à la demande du moucheron, Cyrus aurait pu consentir à ce qu'il les accompagne. Malheureusement, les chiens, ça ne parlaient pas. Et à la réflexion, ce n'était peut-être pas plus mal.
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« Navré l'ancêtre, mais vous arrivez trop tard : le contrat a déjà été pris. »

"L'ancêtre" ? Rien que ça ! Alphonse avait beau n'être plus de première jeunesse, ce n'était pas non plus un fossile grabataire. Qui que soit ce grand type, il manquait cruellement de manières. Le soixantenaire haussa les sourcils, incrédule.

Et comment ça, le contrat avait déjà été pris ? On ne parlait pas de la dernière tartelette aux fraises, tant que la mission n'était pas terminée, tout restait encore possible...

« Vous n'avez plus qu'à rebrousser chemin et vous choisir une autre annonce, en espérant cette fois y arriver à temps. Pas vrai, petit moucheron ? »


La claque dans le dos du gosse manqua de peu de lui faire cracher ses ratiches, mais il les avait toujours lorsqu'il sourit à Cyrus. Probablement parce que lui signaler qu'il était un peu trop tactile pouvait ne pas lui plaire. Et de toutes façons, il venait déjà d'empocher la moitié de la somme... que pouvait faire l'adolescent ? La récupérer dans ses poches de force ?

Alphonse considéra un instant l'homme qui lui faisait face. Plus jeune, il aurait eu tendance à rentrer dans le lard des types forts en bouches et persuadés d'être dans leur bon droit en affaires. Mais avec l'âge, il s'était adouci.

Il tira de sa poche un cigare, et en proposa un au Professeur. S'il l'acceptait, il le lui allumerait avec plaisir, tout comme il allumait le sien avant de poursuivre.

"Vous connaissez bien les quais ?" lui demanda-t-il, curieux. "Parce qu'il ne fait pas trop bon y traîner en ce moment. Surtout lorsqu'on y traîne avec une cargaison précieuse. Il y a des gens prêts à faire passer un sale moment à n'importe qui, du moment que ça rapporte. Et ce, peu importe sa taille."

Prends-toi ça, grande asperge.

"Je veux bien croire que vous êtes de taille à traiter n'importe qui de moucheron. Dans une arène du Denier, vous seriez sûrement à votre aise en un contre un. Mais s'ils vous tombent dessus à deux, trois, quatre... voire cinq ou six ? Et avec des armes, de surcroît ? Vous regretteriez sans doute de ne pas avoir amené quelqu'un pour assurer vos arrières, pas vrai ?"

Il se tourna vers Lutfi, qui avait l'air assez effrayé à l'idée de tomber sur six personnes armées et aux intentions belliqueuses sur les quais.

Alphonse se tourna vers Lutfi, son sourire se voulant rassurant.

"Aussi, je m'adresse au commanditaire de la mission. Vu que c'est toi qui a le dernier mot dans cette affaire, mon grand, et sûrement pas les personnes que tu embauches. Que dirais-tu de te prémunir d'ennuis potentiels, et de t'assurer que ta cargaison arrive bien à destination ? Pour ça, rien de bien difficile, il suffit d'embaucher ce bon vieux Alphonse, et Angelo, son chien de garde ! À nous deux, on fait la paire, deux pour le prix d'un !"

Bien qu'imposant, le chien s'était couché au pieds de son maître, la tête levée vers lui tandis que sa queue battait le rythme dans la poussière de la rue. En matière de molosse, on avait déjà vu plus féroce...
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Toujours debout près du gamin, Cyrus ne quittait plus des yeux l'importun venu lui ruiner son plan de l'après-midi. Enfin, le moucheron lui avait d'abord ruiné son objectif sieste, mais c'était tout de même incroyable de se dire qu'à peine eut-il décidé d'accepter et se projetait-il dans la mission confiée par Lutfi qu'on venait encore l'ennuyer.

« Je ne fume pas. » maugréa-t-il face au cigare tendu.

Ce n'est pas bon et ça pue. ajouta-t-il mentalement.

« Vous connaissez bien les quais ? » demanda curieusement le Fléchard. « Parce qu'il ne fait pas trop bon y traîner en ce moment. Surtout lorsqu'on y traîne avec une cargaison précieuse. Il y a des gens prêts à faire passer un sale moment à n'importe qui, du moment que ça rapporte. Et ce, peu importe sa taille. »

L'homme à la barbe blanche lui adressa un air fort fier, mais toujours ouvert, avant de poursuivre :

« Je veux bien croire que vous êtes de taille à traiter n'importe qui de moucheron. Dans une arène du Denier, vous seriez sûrement à votre aise en un contre un. Mais s'ils vous tombent dessus à deux, trois, quatre... voire cinq ou six ? Et avec des armes, de surcroît ? Vous regretteriez sans doute de ne pas avoir amené quelqu'un pour assurer vos arrières, pas vrai ? » Son sourire avenant quitta le professeur pour aller sur Lutfi. « Aussi, je m'adresse au commanditaire de la mission. Vu que c'est toi qui a le dernier mot dans cette affaire, mon grand, et sûrement pas les personnes que tu embauches. Que dirais-tu de te prémunir d'ennuis potentiels, et de t'assurer que ta cargaison arrive bien à destination ? Pour ça, rien de bien difficile, il suffit d'embaucher ce bon vieux Alphonse, et Angelo, son chien de garde ! À nous deux, on fait la paire, deux pour le prix d'un ! »

S'adresser au mioche pour le faire changer d'avis. Le vieux se pensait malin. Ni une ni deux et toujours sans cesser de le fixer, Cyrus passa devant Lutfi, le cachant presque complètement derrière lui. Il renifla peu élégamment et croisa les bras. De larges bras, au passage, Alphonse pouvait le constater. Il avait conscience que ni le gamin, ni le vieux bonhomme ne devait se dire en cet instant "tiens, que voilà un savant homme diplômé !". Leurs cerveaux devaient plus fonctionner avec des "il faudrait éviter d'énerver le grand monsieur..." et des "je n'ai pas peur de toi, la brute épaisse". Qu'on le prenne pour un espèce de bandit ou individu peu recommandable ne le dérangeait pas spécialement, de toute manière : souvent, ça lui garantissait un peu de paix.

« C'est qu'il est un peu dur d'oreille, l'ancêtre. » articula distinctement le professeur, l’œil brillant. « Je vous dis que l'annonce n'est plus d'actualité, alors inutile de vous vendre au moucheron. Le bon vieux Alphonse, personne n'en doute... A quoi servirait un vieux monsieur bedonnant dans une mission d'escorte ? Probablement que vous avez eu votre heure de gloire par le passé et que vous êtes un malin, la preuve : vous êtes toujours en vie. Mais aujourd'hui, je n'estime pas avoir besoin de vous céder ce contrat ou accepter de partager les gains avec vous. Je me pense capable d'accomplir ce qu'attend le moucheron sans aide. Je ne dis pas c'la pour me vanter, j'énonce des faits. »

Les yeux verts tombèrent sur le chien, le fameux Angelo. Cyrus aurait également pu faire une remarque à son sujet pour finir de descendre son rival, mais il n'insultait jamais les chiens. C'était dans ses principes. D'ailleurs, aucune remarque désobligeante ne lui venait à la vue du terre-neuve. Les chiens étaient tous parfaits. Il renifla une nouvelle fois et retourna se concentrer sur le père Fléchard :

« Qui vous dit que je ne tiendrais pas face à quatre ou cinq gars ? Et qui vous dit que je ne suis pas armé ? Vous n'en savez rien. Le petit m'a déjà à moitié payé, on ne peut plus faire marche arrière sans que je ne m'énerve tout en étant dans mon bon droit. Ma mission est d'escorter l'enfant et sa marchandise jusqu'à destination en éliminant toutes les menaces qui se déclareraient. Et laissez-moi vous dire qu'en me faisant perdre mon temps comme c'la, j'ai bien l'impression que c'est vous, le premier obstacle. Cependant... »

Cette fois, son air menaçant se fit plus neutre et, toujours en faisant face à Alphonse, il tourna la tête vers Lutfi :

« Cependant, le seul moyen pour que j'accepte de laisser cet homme et le terre-neuve t'accompagner, le moucheron, c'est si je reçois le prix promis dans tous les cas. Pas de compromis, on ne réécrit pas un contrat. On ne peut pas faire une offre, puis la reprendre dare-dare sans conséquence. »

Son attention retourna sur l'homme à la barbe blanche avant qu'il n'achève :

« C'est le seul scénario dans lequel je tolérerais sa présence. »
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Cyrus venait de se placer physiquement entre Lutfi et Alphonse, et ce dernier avait suffisamment côtoyé les chiens pour savoir que c'était un comportement territorial. Prochaine étape, il allait lui pisser sur les bottes.

« C'est qu'il est un peu dur d'oreille, l'ancêtre. Je vous dis que l'annonce n'est plus d'actualité, alors inutile de vous vendre au moucheron. Le bon vieux Alphonse, personne n'en doute... A quoi servirait un vieux monsieur bedonnant dans une mission d'escorte ? Probablement que vous avez eu votre heure de gloire par le passé et que vous êtes un malin, la preuve : vous êtes toujours en vie. Mais aujourd'hui, je n'estime pas avoir besoin de vous céder ce contrat ou accepter de partager les gains avec vous. Je me pense capable d'accomplir ce qu'attend le moucheron sans aide. Je ne dis pas c'la pour me vanter, j'énonce des faits. »

Sans se départir de son sourire - de façade, car Cyrus lui filait quand même les foies et il n'en menait pas si large - le vieil homme leva les mains en signe d'apaisement.

"Ne jamais sous-estimer l'importance de la couche de gras face à la probabilité d'un coup de couteau. Et de ce côté-là, je suis mieux équipé que vous... on pourrait dire que j'ai un meilleur profil pour cette mission."

Il tapa à deux reprises son ventre rebondi, l'air de se ficher royalement qu'on fasse un commentaire dessus. Il lança ensuite, par plaisanterie :

"Quand à mon âge... moi, j'ai eu le vôtre. Vous, vous êtes pas sûr d'avoir le mien."

Surtout s'il était toujours aussi frontal, pensa le vieil homme. Le professeur aurait pu tomber sur quelqu'un de bien moins aimable qu'Alphonse, qui aurait eu peu de scrupules à le laisser partir avec le gamin en souriant, pour mieux lui tirer dans le genou une fois dans son dos.

« Qui vous dit que je ne tiendrais pas face à quatre ou cinq gars ?»

Le bon sens, pensa Alphonse.

« Et qui vous dit que je ne suis pas armé ? Vous n'en savez rien. Le petit m'a déjà à moitié payé, on ne peut plus faire marche arrière sans que je ne m'énerve tout en étant dans mon bon droit. Ma mission est d'escorter l'enfant et sa marchandise jusqu'à destination en éliminant toutes les menaces qui se déclareraient. Et laissez-moi vous dire qu'en me faisant perdre mon temps comme c'la, j'ai bien l'impression que c'est vous, le premier obstacle. Cependant... »

Le soixantenaire pris un air choqué - faux bien sûr - tout en mettant sa main sur son cœur, l'air de dire "Moi ? Un obstacle ?".

« Cependant, le seul moyen pour que j'accepte de laisser cet homme et le terre-neuve t'accompagner, le moucheron, c'est si je reçois le prix promis dans tous les cas. Pas de compromis, on ne réécrit pas un contrat. On ne peut pas faire une offre, puis la reprendre dare-dare sans conséquence. C'est le seul scénario dans lequel je tolérerais sa présence. »

Lutfi n'en menait pas large. Il avait patienté toute la journée sous le soleil, à attendre que quelqu'un daigne bien lui venir en aide, et maintenant il devait se retrouver à devoir gérer deux candidats pour la même mission. Il avait bien envie d'être d'accord avec le dernier qui venait de parler, mais les deux parlaient beaucoup, ça risquait de ne pas être évident. Et rentrer bredouille, sans la somme prélevée de sa poche, n'était pas vraiment une option non plus...

"Euh..." dit-il dans une tentative d'être éloquent, avant de se faire couper la parole par Alphonse qui décidément n'avait pas dit son dernier mot.

"Et bien c'est entendu, dans ce cas ! Voilà ce que je propose ! Lutfi, mon grand, c'est ton jour de chance. Le brave Alphonse Fléchard et son fidèle Angelo acceptent de t'accompagner, aux côtés deee..."

Il avait l'air d'attendre que Cyrus lui donne son nom, mais il était peu probable que le professeur soit enclin à lui donner ne serait-ce que l'heure, aussi il poursuivit sans attendre.

"...ce brave homme aux arguments très pertinents et qui recevra ce qui lui a été promis bien sûr. Quant à moi, nul besoin de me verser une avance ! On marche à la confiance, pas vrai ?"

Il fit un nouveau clin d'œil à l'adolescent, ce qui eut le mérite de le dérider un peu.

"En revanche, si par malheur, nous tombions sur des malhonnêtes trublions, comme ça va très certainement être le cas, et qu'il me faut intervenir... comme ça va très certainement être le cas..." répéta-t-il en regardant Cyrus cette fois, avant de revenir à Lutfi "...alors il faudra bien me verser quelque chose pour ma peine, n'est-ce pas ? Et au pire, nous pourrons en discuter avec ton maître, Irfan, qui sera j'en suis sûr dans d'excellentes dispositions puisque nous lui aurons tous rapportés sa marchandise !"

Le discours du vieil homme avait l'air de faire effet auprès de l'adolescent, qui hochait la tête en signe d'approbation, probablement soulagé qu'on lui fournisse une échappatoire à cette situation tendue.

"D'... d'accord..." lança-t-il à Alphonse, avant que ce dernier n'enchaîne, à l'intention de Cyrus.

"Nous voilà collègues ! C'est merveilleux !"
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« Euh... » tenta Lutfi avant de se faire interrompre par l'importun.

Un sacré clown, cet Alphonse. Il parlait bien, avait une bonne gestuelle, un grand sourire... Rien de surprenant à ce que le petit moucheron se trouve séduit même en se faisant couper la parole.

« Ne jamais sous-estimer l'importance de la couche de gras face à la probabilité d'un coup de couteau. Et de ce côté-là, je suis mieux équipé que vous... On pourrait dire que j'ai un meilleur profil pour cette mission. »

Cyrus ne se montra pas réellement convaincu. L'idée en elle-même n'était pas spécialement fausse, mais la conclusion un peu trop douteuse à son goût : il tenta d'imaginer le vieux bonhomme frais comme un gardon après un coup de couteau. Dur à visualiser. Le bout-en-train poursuivait, toujours enjoué :

« Et bien c'est entendu, dans ce cas ! Voilà ce que je propose ! Lutfi, mon grand, c'est ton jour de chance. Le brave Alphonse Fléchard et son fidèle Angelo acceptent de t'accompagner, aux côtés deee... »

L'homme à la barbe blanche regarda le professeur.

Cours toujours pour que je te le dise, toi.

« ...ce brave homme aux arguments très pertinents et qui recevra ce qui lui a été promis bien sûr. Quant à moi, nul besoin de me verser une avance ! On marche à la confiance, pas vrai ? »

Cyrus ne répliqua pas. Les mots "Recevra ce qui lui a été promis" lui allaient, il ne voyait pas de raison de faire une scène. En revanche... Son regard sévère tomba sur Lutfi, puis sur Alphonse, qui poursuivait son blabla avant de conclure à son adresse :

« Nous voilà collègues ! C'est merveilleux ! »

Petit rire sans joie provenant du plus profond de la gorge de Cyrus :

« Merveilleux, en effet. »

Il n'en pensait pas un mot. Mais tant qu'il était payé comme convenu... Au moins, le chien venait aussi. Une sorte de compensation du destin, eut-il envie de se dire.

« L'arrangement me va. » finit-il par maugréer. « Mais si l'un de vous, ou même les deux, décide de m'enfler... Je ne donne pas cher de vos jambes. »

Et pas que les jambes, d'ailleurs. Si ça se trouve, ils étaient ensemble. Une arnaque finement menée, visant à l'éloigner dans un coin reculé... Peu probable en les voyant comme ça, mais l'ancêtre avait vraiment l'air d'être un malin cachant bien son jeu. Cyrus eut une moue un brin de travers. Il fallait se méfier de lui. Rien n'y ferait, il resterait sur ses gardes concernant les dangers extérieurs et intérieurs.
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« Merveilleux, en effet. »

Alphonse, en réaction à ce rire guttural et cette réponse enthousiaste, leva la main pour donner une claque sur l'épaule de Cyrus, avant de se raviser complètement au dernier moment, et de finalement se la passer dans les cheveux comme pour se recoiffer.

« L'arrangement me va. Mais si l'un de vous, ou même les deux, décide de m'enfler... Je ne donne pas cher de vos jambes. »

Lutfi ouvrit de grands yeux, et d'indignation, répliqua "Je... je ne veux pas vous... vous enfler !" Apparemment, il n'avait pas trop l'habitude des termes un peu crus, et rosit un peu en le prononçant à voix haute. "Et... et il va se faire tard ! Il vaut mieux y aller maintenant ! Sui... suivez-moi !"

Se retournant de son mieux en claudiquant, il entama sa longue marche en direction des quais, et du précieux colis qu'il devait récupérer pour son maître.

Alphonse siffla Angelo, et le gros chien se releva, s'avançant à la suite du vieil homme, et s'approcha de Cyrus. Sa grosse truffe vînt se coller près de la main du professeur, cherchant visiblement à le renifler.

"Il est pas méchant, vous en faites pas, collègue." s'amusa Alphonse, quoique houspillant un peu le gros chien. "Enfin, tant que je lui demande pas de l'être, ou qu'il se décide à bouffer la gorge de quelqu'un qui lui revient pas."

Difficile à dire s'il plaisantait, cheminant derrière l'adolescent, aux côtés de Cyrus, comme si ils allaient tous ensemble faire leur marché. Les rues dans cette partie d'Hikmet étaient longues et étroites, et au rythme où avançait leur patron, ils allaient pouvoir discuter sur la route.

"Et sinon, vous faites quoi de beau, quand vous escortez pas les boiteux sur les quais pour quelques pièces ? Je plaisantais qu'à moitié, pour l'arène du Denier. Vous y êtes déjà allé ? Vous avez un nom de scène ?"
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« Et... et il va se faire tard ! Il vaut mieux y aller maintenant ! Sui... suivez-moi ! »

Enfin un peu de mouvement. Un instant, il avait cru qu'ils passeraient ce qui restait de l'après-midi sur le perron.

Le petit moucheron claudiqua pour rejoindre la route et ouvrit le chemin. Eh bien. A cette allure, ils y seraient au moins avant le lendemain matin, quelle chance. L'ancêtre siffla son chien, qui se redressa dans la seconde.

Voilà au moins quelqu'un de bien élevé, ici.

Une seconde plus tard, la truffe humide de l'animal se fichait non loin de sa paume et humait doucement. Cyrus ouvrit en grand la main afin de lui permettre de le renifler à son aise.

« Il est pas méchant, vous en faites pas, collègue. Enfin, tant que je lui demande pas de l'être, ou qu'il se décide à bouffer la gorge de quelqu'un qui lui revient pas. »

Collègue... Il était rapide, le vieux. Trop gentil pour être parfaitement honnête au goût de Cyrus. Il tenait plus du loubard ayant de la bouteille que du gentil papy voulant rendre service.

Le professeur laissa sa main flotter au niveau de l'animal, mais releva les yeux sur Alphonse :

« Il le fait souvent ? Bouffer la gorge de ceux qui ne lui reviennent pas ? »

Un vieux briscard et un chien égorgeur... On avait vu pire duo.

« Et sinon, vous faites quoi de beau, quand vous escortez pas les boiteux sur les quais pour quelques pièces ? » reprenait ledit briscard. « Je plaisantais qu'à moitié, pour l'arène du Denier. Vous y êtes déjà allé ? Vous avez un nom de scène ? »

Le côté bavard se confirmait d'instant en instant, et au vu de l'allure du moucheron, l'ancêtre avait de quoi jaser. Bah. Au moins ça occupait, même s'il ne fallait pas cesser d'être vigilent.

« J'y ai déjà mis le nez. » répondit Cyrus après une seconde de réflexion. « Je me débrouillais bien, c'est vrai, mais je n'y suis pas resté assez longtemps pour avoir un nom, ou alors on ne me l'a pas dit : ça trichait. Je n'aime pas les tricheurs. C'la gâche toute la beauté et le frisson du combat. Et puis j'avais d'autres choses à faire, j'ai un métier prenant. Et vous, l'ancêtre ? Congrégation marchande, pas vrai ? »

Il ne voyait pas d’intérêt à mentir sur son rapport aux combats, mais autant rester dans le vague. Le Fléchard avait demandé au sujet des arènes du Denier, pas du reste.
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Angelo profita de la main ouverte pour renifler à son aise, après quoi il leva la tête vers Cyrus, tout en remuant sa grosse queue. Apparemment, conformément à ce qu'en disait Alphonse, le terre-neuve était visiblement d'une bonne nature.

À la question de savoir, toutefois, si le chien avait déjà mordu quelqu'un à la gorge... le regard du vieil homme se perdit quelques secondes de trop dans le vide, et sa réplique lui vint moins naturellement que les précédentes.

"S'il le fait souvent...? Plus qu'il ne le faudrait à mon goût."

Alphonse gratifia Angelo d'une caresse sur la tête. Il eut un sourire d'affection pour l'animal. À la question de l'arène, Cyrus lui répondit :

« J'y ai déjà mis le nez. Je me débrouillais bien, c'est vrai, mais je n'y suis pas resté assez longtemps pour avoir un nom, ou alors on ne me l'a pas dit : ça trichait. Je n'aime pas les tricheurs. C'la gâche toute la beauté et le frisson du combat. Et puis j'avais d'autres choses à faire, j'ai un métier prenant. Et vous, l'ancêtre ? Congrégation marchande, pas vrai ? »

Le soixantenaire émit un rire sonore, et assez franc pour être crédible.

"J'ai servi au sein de la Garde du Denier pendant plus de quarante ans. Pas seulement sur les territoires de la Congrégation Marchande, mais principalement. Il se trouve que je m'y suis senti davantage à mon aise qu'ailleurs. Et j'avais une petite pension pas trop mal, sur le continent. J'avais mes habitudes."

Il poursuivit, non sans avoir tiré une nouvelle bouffée de son cigare.

"C'était quelle taverne, mon grand ? Y'a pas toujours de la triche partout. Oh, je dis pas, y'en a où c'est davantage un spectacle qu'un combat, je te l'accorde."

Tout naturellement, il s'était mis à tutoyer Cyrus.

"Mais pour les gars qui vont se filer le compte dans l'arène, un peu d'arrangement, ça permet de vivre plus longtemps. Ça permet de se mettre d'accord sur le genre de combat qu'on veut, de limiter les blessures aussi. Et on froisse moins les égos, un coup c'est toi qui perd, un coup c'est toi qui gagne. Puis les gens qui viennent y assister, faut pas croire, ce qu'ils veulent, c'est pas forcément l'horreur d'un combat à mort, avec tout ce que ça compte de trucs sales, comme une dent qui vole dans l'œil du type au premier rang. La plupart, ils veulent juste du spectacle, ils veulent de l'évasion, ils veulent oublier leurs soucis. De la triche ? La belle affaire."

Ils avançaient à un bon rythme, en dépit de la guibole en vrac du jeune homme, qui ne ménageait pas ses efforts pour avancer. On pouvait commencer à apercevoir, au loin, le haut des mats des navires amarrés au port.

"C'est dommage pour ton nom de scène quand même. J'suis sûr qu'on peut trouver quelque chose de sympa. Et pourquoi pas..."

Ce fut à ce moment qu'un homme, dans la trentaine, recouvert d'une longue cape sale, approcha du groupe, en claudiquant, s'appuyant sur une longue canne, la main tendue.

"Mes seigneurs... un peu d'or pour un pauvre homme ? La charité, par pitié."
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« S'il le fait souvent...? Plus qu'il ne le faudrait à mon goût. »

Le ton de l'ancêtre avait changé. Une note différente venait d'en faire dévier la mélodie jusqu'ici enjouée, la rendant plus terne. Le chien dévorait des gens, donc. Pas au bon plaisir du Fléchard, vu sa tête, plutôt parce que soit le terre-neuve était un terrible anthropophage avide de sang — peu probable —, soit parce que le vieux se trouvait contraint d'avoir recours aux canines de l'Angelo un peu trop souvent à son goût. Cela pouvait s'avérer être une bonne arme, un chien. L'une des rares armes au monde qui peut t'aimer en retour, jouer avec toi et te tenir compagnie. L'une des rares armes qu'il faut nourrir autrement qu'en balles, flèches, ou autres munitions, aussi. Au moins, si les problèmes se déclaraient sur le port, on pouvait compter sur le molosse noir : un chien ne trahissait jamais. Non, si le canidé finissait par se révéler menaçant, Cyrus était persuadé que ce ne serait pas directement la faute d'Angelo, mais celle de son maître. Ce fut d'ailleurs ledit maître qui reprit la parole :

« J'ai servi au sein de la Garde du Denier pendant plus de quarante ans. Pas seulement sur les territoires de la Congrégation Marchande, mais principalement. Il se trouve que je m'y suis senti davantage à mon aise qu'ailleurs. Et j'avais une petite pension pas trop mal, sur le continent. J'avais mes habitudes. C'était quelle taverne, mon grand ? Y'a pas toujours de la triche partout. Oh, je dis pas, y'en a où c'est davantage un spectacle qu'un combat, je te l'accorde. Mais pour les gars qui vont se filer le compte dans l'arène, un peu d'arrangement, ça permet de vivre plus longtemps. Ça permet de se mettre d'accord sur le genre de combat qu'on veut, de limiter les blessures aussi. Et on froisse moins les égos, un coup c'est toi qui perd, un coup c'est toi qui gagne. Puis les gens qui viennent y assister, faut pas croire, ce qu'ils veulent, c'est pas forcément l'horreur d'un combat à mort, avec tout ce que ça compte de trucs sales, comme une dent qui vole dans l'œil du type au premier rang. La plupart, ils veulent juste du spectacle, ils veulent de l'évasion, ils veulent oublier leurs soucis. De la triche ? La belle affaire.

C'était sur le continent, il y a quoi ? Trois ans ? Peut-être plus, je ne sais plus. Une... amie m'y avait emmené, car je me débrouillais bien dans des combats de ce genre lorsque j'étais plus jeune. Ce n'est pas le fait que les combats soient préparés à l'avance pour le spectacle, qui me dérangeait. C'était plutôt quand ça se débrouillait pour faire gagner un participant sans que l'adversaire ne soit au courant. J'ai vu un beau jour l'un des organisateurs filer un morceau de poisson avarié à un gaillard quelques heures avant un combat. "C'est pas bon, ton machin", que lui avait dit le gars. Mais le type s'était empressé de lui répondre que c'était une recette étrangère, qu'il n'avait pas de palais s'il n'aimait pas et que de toute manière, comme c'était sa mère qui l'avait fait, il était obligé de manger. Pas bien malin d'y croire, j'en conviens, mais par principe, ce genre de stratagème de la part de ceux censés être neutres me déplaît. Inutile de dire ce qu'il s'est passé lorsque l'heure du combat a sonné. »

Cyrus ne savait pas si Lutfi les écoutait ou bien s'il se concentrait à ne pas se casser la figure en pleine rue ou faiblir le rythme. Quoiqu'il en soit, l'épopée s'avérait moins lente qu'il ne l'aurait pensé, le petit se montrait courageux malgré l'os brisé. Peut-être qu'il ne parlait pas parce qu'il économisait son souffle. Ou bien parce qu'il appréhendait la suite des événements.

« C'est dommage pour ton nom de scène quand même. » reprit soudain Alphonse. « J'suis sûr qu'on peut trouver quelque chose de sympa. Et pourquoi pas.. »

L'ancêtre se tut d'un coup, interrompu par l'arrivée d'un homme couvert d'une longue cape. Encore jeune, il s'appuyait pourtant sur une canne et boitait, une main tendue dans un geste plaintif :

« Mes seigneurs... un peu d'or pour un pauvre homme ? La charité, par pitié. »

L'attention de Cyrus tomba aussitôt sur la cape de l'inconnu. Elle pouvait en cacher, des choses. Des armes de toutes sortes, par exemple. L'annonce de Lutfi avait été placardée aux yeux de tous, qui disait que quelqu'un ne l'avait pas vue et s'était mis en tête de leur tendre un piège pour récupérer la cargaison n'étant pas des pierres semi-précieuses ? A la réflexion, ce serait idiot d'avoir dans ce cas laissée l'affiche à sa place de sorte à ce qu'Alphonse ait pu la prendre un peu plus tôt, d'éventuels malfrats seraient probablement directement allés à la rencontre de l'apprenti pour faire mine de l'aider, puis le détrousser. Sans parler du fait que ce ne serait pas malin du tout de les attaquer maintenant, avant que le quatuor n'ait mis la main sur la marchandise.

Cyrus restait cependant quelqu'un de suspicieux, et peut-être la mission le mettait-elle un peu trop sur ses gardes, mais la moindre interruption lui déplaisait.

Avisant l'inconnu, il désigna Lutfi du menton :

« Navré l'ami, mais on est déjà en train de s'occuper d'un confrère boiteux à toi. Deux d'un coup, ce serait un peu trop, tu en conviendras. »

Se débrouiller pour gagner un peu d'argent et se le faire réclamer aussitôt. Un comble. Il jeta un œil vers Alphonse. Si lui voulait donner une pièce ou deux, ce n'était pas son problème.
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À l'histoire du poisson avarié, Alphonse éclata de rire.

"C'est pourtant vieux comme le monde, ce coup-là ! Je sais que ça se fait pas mal auprès des derniers arrivés, souvent ils ont un sacré melon parce qu'ils ont fracassé trois fermiers à une fête de village et se sentent plus pisser. Y'a rien qui vous ramène plus les pieds sur terre et vous enseigne l'humilité que d'avoir les braies souillées devant tout le monde !"

Il souffla un nouveau rire, avant de reprendre.

"Après, je dis pas, y'a aussi des combats qu'il vaut mieux perdre, surtout quand il y a de beaucoup d'argent en jeu. Les gros combats attirent les gros paris, et il peut arriver de devoir faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre, pour favoriser un parieur plutôt qu'un autre. Faut voir ça comme... un moyen de se faire des amis."

Une notion de l'amitié un peu bancale et pas forcément basée sur autre chose que le rapport à l'argent. Et de l'argent, c'est justement ce que le mendiant dans sa cape sale leur réclamait, la main toujours tendue.

« Navré l'ami, mais on est déjà en train de s'occuper d'un confrère boiteux à toi. Deux d'un coup, ce serait un peu trop, tu en conviendras. »

"Oooh, vous êtes de braves gens, je l'ai tout de suite su en vous apercevant... de grâce, une petite pièce, pour manger à ma faim..."

Tout en boitant, il s'était avancé suffisamment pour marcher à leur niveau, exercice rendu d'autant plus facile par l'étroitesse de la rue.

"...je n'ai pas eu de chance... j'ai perdu mon travail et ma femme malade la même semaine... je n'ai besoin que d'un coup de pouce pour repartir... par pitié, mes seigneurs..."

Lutfi avait fini par s'arrêter, et visiblement il avait besoin de reprendre son souffle. Tout en haletant, il avait écouté le mendiant semble-t-il, et déjà, sa main se glissait vers sa poche. Très certainement, il allait lui donner quelque chose.
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« Oooh, vous êtes de braves gens, je l'ai tout de suite su en vous apercevant... de grâce, une petite pièce, pour manger à ma faim... »

Tu parles. Qu'est-ce qu'il y avait de bien brave chez un apprenti boiteux, un vieux briscard bedonnant, un grand barbu arborant une tête d'enterrement et un chien ? Tout en boitant, l'individu suspect s'était avancé suffisamment pour marcher à leur niveau, et ce malgré l'étroitesse de la rue. Proximité avec un inconnu égal potentiel danger. Le poids à l'arrière de sa ceinture, caché derrière son manteau, lui sembla plus lourd : sa méfiance lui rappelait qu'il pouvait dégainer n'importe quand au besoin.

« ...Je n'ai pas eu de chance... j'ai perdu mon travail et ma femme malade la même semaine... je n'ai besoin que d'un coup de pouce pour repartir... par pitié, mes seigneurs... »

Lutfi, essoufflé, venait de stopper sa marche pour prêter attention au mendiant et s'empressait déjà de fourrer sa main en direction de sa poche. Cyrus suivit le geste des yeux. S'il donnait, le mendiant saurait qu'il avait de l'or sur lui. De l'or devant aller dormir dans sa poche à lui, puisque c'est ce que l'on lui avait promis. Il attrapa le plus discrètement possible le poignet du jeune garçon pour freiner son mouvement et justifia son changement de position en faisant mine de réajuster la béquille de l'apprenti :

« Elle a failli glisser. Ce serait dommage que tu tombes, non ? » lui dit-il sans le lâcher avant de se tourner vers Alphonse. « Un vrai mendiant, d'après vous ? » il se moquait pas mal que ledit mendiant l'entende, et il regarda même le chien pour voir s'il se montrait méfiant ou non. « J'en ai vu pas mal qui faisaient semblant, et puis je me méfie toujours des capes. Tu dis que tu as perdu ton travail et ta femme en même temps... C'est lequel des deux, qui t'a rendu infirme, l'ami ? Que t’est-il arrivé ? »

Il aurait tout aussi bien pu lui mettre un coup d'épaule pour voir s'il tombait à la renverse, voire même l'ignorer, mais quelque chose lui disait que cela ne serait pas apprécié par son jeune employeur. Le professeur se moquait bien de ce que Lutfi pouvait penser de lui, mais il préférait la jouer fine pour éviter de devoir hausser le ton au moment du paiement. Il savait d'avance qu'il serait trop fatigué pour négocier et que si le petit se montrait un tant soit peu hésitant, ça finirait avec un poing dans les dents.
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Lutfi sursauta, lorsque la main de Cyrus se posa sur son poignet, mais levant la tête vers le grand homme, il ne fit aucune remarque, semblant davantage curieux que surpris.

« Elle a failli glisser. Ce serait dommage que tu tombes, non ? »

L'enfant s'adresse à lui : "O...oui. Merci, Monsieur."

Assurément, le remerciement n'était pas seulement pour la manœuvre consistant à remettre en place une béquille qui ne glissait pas.

« Un vrai mendiant, d'après vous ? J'en ai vu pas mal qui faisaient semblant, et puis je me méfie toujours des capes. Tu dis que tu as perdu ton travail et ta femme en même temps... C'est lequel des deux, qui t'a rendu infirme, l'ami ? Que t’est-il arrivé ? »

"Oh, et bien, voyez-vous..." commença le mendiant, avant d'être interrompu par Alphonse.

"Non." dit nonchalamment le soixantenaire. Coupé dans son élan de façon fort grossière, l'homme se tourna vers celui qui arborait une barbe blanche, et ce dernier de poursuivre :

"Pas avec ces bottes-là." dit-il en pointant du menton la paire qui dépassait sous la cape sale, répondant de fait à la question posée par Cyrus un peu plus tôt.

Et en effet, les bottes étaient dans un état impeccable. Difficile de croire que quelqu'un à la rue, incapable de se payer à manger, les aurait conservées et maintenues en l'état, plutôt que de les vendre. La supercherie était éventée.
Le mendiant d'ailleurs changea d'expression. Se redressant, bien moins affable, il passait tour à tour de Cyrus à Alphonse.

"Ha oui, je vois. Vous êtes des petits malins, vous deux. C'est ça ?" Le ton était acerbe, presque agressif. Pourtant, il recula.

"On verra si vous faites les malins longtemps, par ici."

Si rien ni personne ne l'en empêchait, il partirait dans le sens opposé aux quais, en direction de là d'où venaient le quatuor.
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« Oh, et bien, voyez-vous... »

L'histoire partait mal. Qui se mettrait à parler de la mort de sa femme en débutant par un "Oh, et bien, voyez-vous" ? Cyrus ne put cependant en faire la remarque, car Alphonse, de toute évidence sur la même ligne d'idées, coupa sans scrupule le récit déjà branlant du mendiant :

« Non. »

Un mot simple, court, avec lequel l'historien s'accordait. Le Fléchard n'en resta pas là et acheva son observation :

« Pas avec ces bottes-là. »

Cyrus dut pencher la tête pour les voir, sous la cape. Eh bah ! Elle était bien belle, la paire ! De toute évidence, sa théorie consistant à ne jamais faire confiance à un individu portant une longue cape le camouflant entièrement se confirmait : ces gens-là cachaient toujours quelque chose. Et ce faux mendiant-ci en particulier se montrait plutôt mauvais en la matière, pire, très amateur et un brin crétin. En un instant, et Cyrus et Alphonse avaient senti la supercherie. Peut-être que ce genre d'entreprise fonctionnait sur les naïfs comme Lutfi, mais l'arnaqueur avait aujourd'hui bien mal choisi ses cibles.

Le mendiant affirma leur idée en se redressant d'un coup, l’œil mauvais. Il aurait pu s'en sortir en s'excusant et claudiquant plus loin pour faire planer le doute et s'éviter une mandale, mais non, il fallait qu'il raille :

« Ha oui, je vois. Vous êtes des petits malins, vous deux. C'est ça ? » Il grognait comme un prédateur prêt à attaquer, mais reculait comme un rongeur acculé.

Un vrai courageux, celui-là. Un modèle humain sur toute la ligne.

« On verra si vous faites les malins longtemps, par ici. »

L'oreille de Cyrus frémit. Ils venaient de passer l'étape des menaces, son étape favorite lors d'un conflit. Favorite car elle lui permettait de justifier tout ce qu'il se passerait après.

Le menteur reculait toujours, à l'opposé des quais, le visage crispé et les dents presque découvertes par la haine, mais ses paroles flottaient toujours dans l'air.

Parce qu'il pense pouvoir partir ?

Ni une ni deux, avant que le bandit n'ait eu le temps de trop s'éloigner, Cyrus ne consultait aucun de ses acolytes et s'emparait de la béquille de Lutfi d'un geste vif et ferme. La seconde d'après, la canne volait vers l'arnaqueur à une vitesse si grande qu'elle serait difficile à esquiver. Si le coup visant sa trogne mauvaise venait à lui faire perdre connaissance, tant pis, on se contenterait de se débarrasser de lui dans un coin. Si en revanche cela ne faisait que le faire basculer en arrière et le sonner un peu... Pour sûr que le professeur se ferait un plaisir de lui demander où se trouvaient ses potentiels complices et ce qu'il entendait par "On verra si vous faites les malins longtemps, par ici". Remarque globale au sujet du quartier peu sûr ou révélation malhabile d'un danger organisé non loin ? On ne pouvait le deviner sans secouer un peu le menteur.

Si c'la commence comme ça avant même qu'on ait mis la main sur la marchandise, je n'ose imaginer ce que c'la donnera après.
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Tout s'était très vite passé. Le grand homme d'un mètre quatre-vingt-seize venait de récupérer la béquille de l'enfant de quinze ans pour la jeter de toutes ses forces sur l'arrière du crâne du faux mendiant. Elle le percuta dans un bruit sourd, avant de retomber un mètre plus loin, et si le miséreux ne tomba pas inconscient suite au choc, il se tint vivement l'arrière de la tête de ses deux mains en poussant un cri de douleur. Ses genoux cessèrent de le porter et il s'effondra contre le mur avant de glisser au sol.

Lutfi manqua de peu de tomber lui aussi, déséquilibré par l'absence soudaine de son soutien, mais Alphonse le rattrapa in extremis, tandis qu'Angelo se mit à aboyer en remuant la queue, pensant certainement qu'il devrait rapporter le bâton que Cyrus venait de jeter.

"Reste avec nous mon grand !" lui dit le vieil homme dans un sourire, avant de se retourner vers la scène. Il grimaça en constatant que le mendiant saignait à l'arrière de la tête, en se tordant de douleur au sol.

"Il... il... il l'a frappé avec ma béquille ! Ma béquille !" dit Lutfi, incrédule.

"Non, non, non, pas du tout, mon grand. Elle t'a glissé des mains et a trébuché sur sa tête. C'est un accident tout ce qu'il y a de plus banal." lui répondit Alphonse, tout en époussetant la tenue du jeune homme.

"Il va s'en remettre !" dit-il, d'un ton absolument pas convaincu et qui ne laissait nulle place au doute qu'il lui faudrait sûrement des soins pour se retaper. Mais bon, il avait sûrement les moyens, et si ce n'était pas le cas il pouvait toujours vendre ses belles bottes. "Il va s'en remettre..."

Le vieil homme aida Lutfi à s'appuyer contre le mur pour qu'il y prenne appui et, pour peu que Cyrus s'avançait vers le mendiant au sol, il s'avança à sa suite.

"Tu l'as pas raté..."
commenta-t-il.
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La béquille heurta sa cible et le mendiant s'effondra la tête la première contre le mur.

Bien fait.

Un peu de sang commença à s'échapper du menteur, devenu aussi remuant qu'un asticot gesticulant au sol. Pour sûr qu'il souffrait, l'arnaqueur. Et c'était mérité.

« Il... il... il l'a frappé avec ma béquille ! Ma béquille ! » lançait Lutfi, incrédule, dans son dos.

Si rien que cela, ça le choquait, Cyrus se demandait comment il réagirait face à pire qu'une béquille dans la figure. Il combla en trois grands pas la distance le séparant du faux mendiant et le saisit par le col de sa cape pour le redresser. Il se montrait malléable, flasque comme un pantin désarticulé, mais l'historien s'en moquait. Toujours dans son dos, le Fléchard rassurait l'apprenti de quelques mots, puis le laissait afin de rejoindre le professeur :

« Tu l'as pas raté...

J'aurais pu faire bien pire. » Il releva un peu mieux l'arnaqueur, de sorte à ce que sa tête dodelinante se retrouvait à son niveau. Cyrus lui ficha quelques mandales pour le forcer à ouvrir les yeux et hésita même à retirer ses gants pour y aller un peu plus fort. « Oh ! Il va se réveiller l'amateur ? Je vais le secouer. » Il s’exécuta à peine la phrase terminée et remua en tout sens l'inconnu avant de le saisir par le menton pour maintenir sa tête : il n'était même pas inconscient, juste sonné et le regard papillonnant. « Allez le pépère, on ouvre les yeux. J'ai quelques questions et si tu veux pas y répondre, je cherche un point haut et je te jette. »

L'historien jeta un œil à la blessure. Le crâne saignait beaucoup et la plaie pouvait s'avérer relativement grave, mais il avait vu pire. Cyrus se dit que le menteur ne mourrait probablement pas dans la seconde et émit un bref "hmm" songeur avant de reprendre :

« Il sera peut-être plus réactif après un petit tour dans un point d'eau. Je veux juste savoir s'il a des complices un peu plus loin, ce serait dommage de l'avoir percé à jour pour se faire avoir tout de suite après.»
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« J'aurais pu faire bien pire. »

Alphonse eut une moue de désapprobation, mais ne dit rien, se contentant de rouler des yeux en s'approchant, tandis que Cyrus plaquait le mendiant contre le mur avec force.

« Oh ! Il va se réveiller l'amateur ? Je vais le secouer. »

"Que... qu...qu...quoi..."
articula péniblement le blessé.

Il avait l'air pas mal déboussolé. On le serait à moins après avoir reçu un violent coup à l'arrière de la tête avec un objet contondant lancé à pleine vitesse.

« Allez le pépère, on ouvre les yeux. J'ai quelques questions et si tu veux pas y répondre, je cherche un point haut et je te jette. »

"Eyh mais... eyh mais t'es un MALADE..." lui lança le malheureux, ses yeux ayant du mal à faire le point devant lui. Du sang tâchait sa cape pourtant déjà bien sale de grosses gouttes rouge carmin.

« Il sera peut-être plus réactif après un petit tour dans un point d'eau. Je veux juste savoir s'il a des complices un peu plus loin, ce serait dommage de l'avoir percé à jour pour se faire avoir tout de suite après.»


"Ou alors..."
proposa Alphonse "...on devrait commencer à gentiment désamorcer la situation. Après tout, c'est très certainement un vilain malentendu, et messire ne voulait pas se montrer ni grossier, ni menaçant. Pas vrai, l'ami ?"

Pour toute réponse, l'homme pourtant déjà blessé cracha un bon gros glaire bien gras dans le visage de Cyrus.

"...ou pas." conclut le vieil homme, qui recula instinctivement, sentant la tempête arriver.

"On va vous défoncer, puis on va vous dépouiller, et ensuite on va vous défoncer encore ! Vous êtes morts ! Vous avez compris ? Morts ! On va vous crever la gueule !" enragea l'homme, qui avait saisi les avant-bras de Cyrus pour tenter de se débattre, sans succès jusqu'ici.

Laissé derrière et sans sa béquille, Lutfi n'osait presque plus respirer, assistant impuissant à la scène. Angelo, resté à ses côtés, vint se rapprocher de lui, pour finalement s'asseoir bien droit, attendant patiemment le retour de son maître.
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« Eyh mais... eyh mais t'es un MALADE... »

Même pas. Il était en parfaite santé sur pratiquement tous les points.

« ...On devrait commencer à gentiment désamorcer la situation. Après tout, c'est très certainement un vilain malentendu, et messire ne voulait pas se montrer ni grossier, ni menaçant. Pas vrai, l'ami ? »

Cyrus jeta un bref coup d’œil vers Alphonse, qui venait de parler. Impossible que cela soit un malentendu aux yeux de l'historien, mais après une brève seconde de réflexion, il consentit à laisser sa chance au vieux. Sa mission était d'apporter une caisse à un homme, pas de nettoyer la rue de toutes les raclures y traînant. Si l'ancêtre se pensait capable de régler la situation sans effusion de sang, eh bien tant mieux, ça lui faisait une belle jambe. Au moins, ça éviterait une nouvelle crise de panique au gamin boiteux.  Cyrus s'apprêtait à tourner le mendiant vers le Fléchard pour que ce dernier puisse l'interroger à sa guise.

Sauf qu'il n'en eut guère le temps, car le bandit lui cracha au visage. Un glaire immonde, plein de mépris. Cyrus eut un instant d'immobilité, totalement interdit. Seuls ses yeux bougeaient, puisqu'ils s'écarquillaient au rythme de la fureur venant de faire un pic dans sa poitrine.

« ...Ou pas. » compléta Alphonse en reculant de plusieurs prudents pas.

Les poings du professeur se crispèrent au maximum autour du col de la cape de l'arnaqueur, juste avant qu'il ne le repousse d'un coup contre le mur. Une fois encore, l'inconnu le heurta violemment, pile là où saignait toujours sa blessure. Il trébucha sur ses pieds le temps de reprendre ses esprits, mais Cyrus ne lui en laissa pas le temps : son poing parti par trois fois dans la face perfide du faux mendiant, qui finit par totalement tomber. L'historien n'en resta pas là : il bondit sur son adversaire et, écumant, l'épingla au sol avant de le frapper de nouveau plusieurs fois.

Une idée le saisit soudain et il tendit un bras pour s'emparer de la béquille qui traînait depuis. Toujours à califourchon sur le menteur — qui, curieusement, devenait de plus en plus rouge sang — il prit la canne à deux mains.

« On va vous défoncer, puis on va vous dépouiller, et ensuite on va vous défoncer encore ! Vous êtes morts ! Vous avez compris ? Morts ! On va vous crever la gueule ! » enragea l'homme en saisissant les avant-bras de Cyrus pour tenter de se débattre.

Un sacré idiot sans instinct de survie, il fallait le dire. un sacré idiot qui sera mort avant de voir ces "on" supposément leur régler leur compte.

Encore une fois, sa tentative fut sans succès : il était blessé, diminué, à terre dans une position désavantageuse et avait fait l'erreur de réveiller un monstre de colère. Que pouvait-il faire ?

La béquille s'abattit sur sa gorge et commença à la compresser. Seul le cou de l'arnaquer la séparait du sol et Cyrus semblait se faire un malin plaisir à appuyer de plus en plus fort, poussant toujours plus vers le bas, étranglant au passage le bandit. Ce dernier leur refit le coup du ver agonisant par terre, sauf que cette fois, même reprendre son souffle lui devenait impossible.
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Le malheureux faux mendiant ne passait décidément pas la meilleure journée de sa vie. Déjà bien amoché à l'arrière de la tête, le professeur jugea bon de lui en remettre une couche en la faisant heurter un mur, avant d'enfoncer le clou de trois bonnes patates dans la tronche.

L'homme s'écroula au sol, mais Cyrus jugea approprié de terminer le travail entamé, en lui filant le compte une nouvelle fois, puis en s'emparant de la béquille de Lutfi pour commencer à l'étrangler.

C'était clair pour tout le monde : à ce rythme, il allait le tuer.

Aussi, Alphonse prit le Professeur par les épaules pour le relever de force et l'éloigner de sa victime, cherchant à faire entendre raison à un homme qui en manquait cruellement.

"Wow, wow, wow, c'est bon, c'est fini, c'est fini ! Il a eu son compte ! Il a eu son compte ! Tu vas le tuer, si tu continues !"

Lutfi, de son côté, était absolument tétanisé par la violence dont il venait d'être témoin. Il n'arrivait pas à quitter des yeux l'homme à terre, désormais inconscient, au visage rougi par le sang qui s'écoulait de sa bouche, les yeux déjà gonflés par les coups de poings.

"Bon sang..." enchaînera Alphonse, si tant est qu'il arrive à calmer son collègue. "...j'espère pour nous que c'est pas un des types qui sont en chevilles avec la Garde. Parce qu'on risque gros si tu viens de toucher à leur gagne-pain..."

Il parlait à voix basse, l'air perturbé non pas par la violence, mais par la perspective de s'être mis dans les ennuis jusqu'au cou avec des gens bien plus dangereux qu'un faux mendiant dans une rue mal fréquentée.
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