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[Mission] En commerce, l'occasion c'est tout

Le Scribe
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Mission : En commerce, l'occasion c'est tout
« A good trade is worth money, a bad trade is worth a lesson. » 

L’homme mène donc Alphonse avec lui d’un bon pas. Il se mêle à un groupe qui s’éloigne, en rangs serrés de la vente aux enchères, pour leur demander d’une voix timide qui contraste avec celle qu’il avait un instant plus tôt s’ils peuvent se joindre à eux. Un homme se moque alors qu’ils marchent à ses côtés, du « thélémite » et lui demande s’il pourrait même tenir une pinte. Une femme interroge, a-t-il gagné quoi que ce soit durant la vente ? Le « thélémite » admet n’avoir rien « osé » parier, craignant pour ses économies, et geint tout le reste du trajet sur sa situation probablement inventée sur le tas mais qui fait tout de suite redescendre de leurs petits nuages ses interlocuteurs, pendus à ses lèvres. Oh, il n’en met pas des couches, il fait juste ce qu’il faut, pariant que ce qu’il abordera tapera dans les peurs de ses interlocuteurs car ce sont les plus communes présentement : la disette qui se transforme en famine, une famille qu’on aimerait bien voir avec soit sur le continent, et puis un patron mécontent qui pointe la tête au rythme des pas de l’homme. Il était là aussi aujourd’hui ! Et il a bien fait comprendre au thélémite qu’il ne voulait pas le voir acheter quoi que ce soit. Il l’a fait venir pour le payer un salaire de misère ! Et il racle sur son loyer. Les loyers ne sont-ils pas de plus en plus exorbitants ? Il faut bien continuer d’être dépendant des propriétaires terriens, où logerait-on sinon ? Mais heureusement, le « thélémite » rentre avec un homme qu’il a trouvé bien brave de prendre la parole ainsi ; Alphonse. D’autres raillent un peu ce dernier, et un homme affirme même qu’il peut probablement lui dire un mot à ce « patron ». Ils ont traversé les portes de la ville.

Cédric est sur leurs pas, le « thélémite le sait », Alphonse peut le voir. Il remonte les colonnes des présents à la vente aux enchères, un peu handicapé par la foule serrée. Et pourtant, le « thélémite » va tellement lentement, pour raconter toute son histoire, il chouine et il marche comme s’il était faible… Cédric va les rattraper, c’est sûr. Et alors qu’ils sont aux portes de la ville, là où ça bouchonne, où tout le monde essaie de passer, les messagers, les charrettes, et tous les gageurs qui reviennent victorieux ou pas, que la Garde est déjà sur les dents, le « thélémite » se retourne pour accueillir Cédric et sa carrure massive. Mais, il chuchote en même temps à Alphonse « frappez-moi » en désignant son ventre.

Le « thélémite » pousse un cri de surprise en voyant Cédric, ce qui fait tourner les têtes. Au moins, tout le petit groupe l’a repéré. Et voilà que touché, il s’effondre, crache de la salive, peine à respirer. Une femme hurle « non mais ça va pas ?! » la Garde tente de se frayer un chemin, un homme tient le « thélémite » par les épaules pour l’arracher à la foule où il semble étouffer alors qu’il s’accroche toujours comme un malheureux à Alphonse. La foule se referme sur Cédric et on les a assez abreuvés de cette histoire pour qu’il n’y ait même pas besoin de la présence de la victime, alors que le Garde qui a eu la mauvaise idée de se mettre en civil vitupère qu’on ne l’approche pas.

Le « thélémite » assure que ça va, ça va, il se cramponne à Alphonse, promet que ce dernier va le ramener chez lui, il renifle, encore la bave aux lèvres, mais tire Alphonse avec une certaine poigne pour qu’il le suive. Il l’entraine dans le quartier en périphérie des murailles, le plus mal famé, et ouvre une porte à la volée. Derrière, alors qu’on croirait rentrer dans une maison tout à fait normale, il y a simplement un hall avec deux bancs… Et une autre porte, bien plus grande, bien plus résistante, qui a une œillère pas tirée pour le moment. Le « thélémite » s’affale sur un des bancs et sort de son pourpoint un mouchoir pour s’essuyer le visage avant de pousser un gros soupir.

- Vous lui avez fait quoi pour qu’il veuille pas vous lâcher à ce point ?

Il demande à Alphonse comme s’il ne s’était rien passé.
Alphonse Fléchard
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Manifestement, Alphonse n'était pas le seul à donner dans l'escroquerie. Le type à ses côtés savait passer du sympa au pathétique assez vite, et devait disposer de bien d'autres cordes à son arc. Quelqu'un d'assez malin pouvait exploiter son physique passe-partout à son avantage : pas facile de retrouver quelqu'un dont la description était celle de monsieur-tout-le-monde.

Qui plus est, il savait embobiner son monde. Celles et ceux qui cheminaient à leurs côtés se faisaient retourner comme une chaussette, tandis que derrière eux, le Garde désormais sans armure mais pas sans arguments approchait à grands pas. Il aurait peut-être fallu accélérer la cadence, non ?

Faisant fi des railleries et les balayant d'un sourire ou d'une plaisanterie, Alphonse ne peut s'empêcher de se demander ce que le "thélémite" accroché à son bras fabrique à se traîner de la sorte. Le grand gaillard sur leurs talons gagne du terrain, et vu le monde réuni là, il n'aura pas beaucoup d'efforts à faire pour les cueillir comme un fruit mûr. Deux belles poires, voilà ce qu'ils étaient, et l'espace d'un instant, l'idée de se tirer en courant dans la foule traverse l'esprit du soixantenaire. Mais pour aller où ? Et surtout, est-ce que seul, il arriverait à se débarrasser de la grosse tique qu'ils avaient au cul ?

Tout à ses réflexions et à ses inquiétudes croissantes, c'est surpris qu'il entend « frappez-moi ». Alors, ni une, ni deux, même s'il ne comprend pas sur le moment, il envoie un crochet dans le ventre de celui qui lui en a fait la demande.

Et lorsque tout s'enchaîne, Alphonse ne peut qu'être épaté. L'étau se resserre inexorablement sur Cédric, et tout fait sens. L'histoire à tirer des larmes, le patron harceleur, paraître gringalet aux yeux des autres... dans la cohue, dans le bordel qui s'en suit, le vieil homme se rend bien compte qu'il n'aurait pas réussi à s'en tirer tout seul, sur ce coup-là, et que mieux valait bosser avec des gens qui connaissaient bien leur boulot.

Dans la petite rue mal famée, traîné qu'il l'est par son comparse, le soixantenaire presse le pas, le chien sur ses talons. Il entre à la suite du "thélémite", reprenant lui aussi son souffle sur l'un des bancs, se promettant comme à chaque fois d'arrêter de fumer bientôt.

- Vous lui avez fait quoi pour qu’il veuille pas vous lâcher à ce point ?

- J'ai l'argent de son employeur, destiné à l'achat des parcelles, toujours sur moi. Je suppose qu'ils s'attendaient à un retour sur investissement, pas à ce que je me barre avec !


Il rit, et de bon cœur semble-t-il. C'est qu'il a eu peur, il peut bien le reconnaître, et une fois à l'abri, la bêtise terminée, c'est là qu'on se relâche un peu. S'il ne devrait sûrement pas faire confiance aussi vite, parler si franchement de l'argent qu'il a sur lui, quelque part il s'en fiche. Quand bien même se ferait-il dépouiller à l'instant qu'au moins ça ferait une bonne histoire à raconter à son retour.

- Le ventre, ça va ? J'ai tapé par réflexe, et j'ai pas trop retenu le coup...
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Le « thélémite » ouvre de grands yeux à la déclaration d’Alphonse, puis il éclate de rire – qui se finit en grimace à cause de la douleur. Il s’avachit un peu contre le mur et pousse un gros soupir, les épaules encore secouées par son hilarité. Il s’exclame.

- C’est totalement idiot. C’est fou ! J’adore.

Il pousse un bref grognement.

- J’ai connu pire, ça ira… Merci de demander, mon vieux. Est-ce que je peux voir ? L’or de de Livois… Oh, maman va sortir la planche à linge ce soir, j’en connais un qui aura pas volé sa fessée…

Il se penche vers Alphonse, l’air sincèrement curieux. Au même moment, la porte s’ouvre. C’est Carlotta, et elle referme derrière elle, avant de dévisager les deux hommes, les mains sur les hanches. Elle ne rend pas son grand sourire au « thélémite ».

- Bon sang, Fortune, c’est quoi ce bordel aux portes ?
- Mon nouvel ami et moi on a juste fait une distraction… Ils m’ont pas reconnu ! Dé-tend-toi ! On a une nouvelle qui va te redonner le sourire !


Il se relève, s’assoit à côté d’Alphonse, passe sa main autour de ses épaules et désigne le soixantenaire comme s’il disait « tadaaa ». Carlotta n’a pas l’air impressionnée du tout pour le moment.

- Tu ne veux même pas essayer de deviner ?

Plaide l’homme qui s’appelle apparemment Fortune, mais à la tête que tire la doyenne, il semble avoir sa réponse.

- Il a dérobé l’or de de Livois ! Il faut qu’on le présente à Thad’ !

Carlotta se pince l’arrête nasale. Elle opine lentement du chef avant de soupirer, alors que Fortune tapote, complice, l’épaule d’Alphonse et lui fait un petit signe du pouce comme pour lui assurer qu’ils ont géré ça comme des chefs. Carlotta, d’un pas vif, s’avance vers la porte où elle tape trois coups. L’œilleton met à peine quelques secondes à s’ouvrir, et en voyant simplement les yeux de Carlotta s’aligner de l’autre côté du battant, on lui ouvre.

- Venez !

Elle lance à Alphonse et Fortune avant de s’enfoncer plus avant dans le bâtiment. Ils passent une autre antichambre, où une seule femme, bien charpentée cela dit, semble monter la garde. Carlotta désigne un râtelier d’un index.

- Vos armes. Le chien reste ici aussi.

Elle indique avant d’ajouter, un ton plus bas.

- M’obligez pas à vous fouiller.

Fortune traine un peu la pâte. Il a allumé une lueur au creux de sa paume – c’est donc un faux thélémite mais un vrai mage – et semble être occupé à diminuer la douleur au creux de son estomac.

Carlotta entre en premier dans la prochaine pièce et laisse pour le moment la porte close. Lorsqu’elle revient ouvrir à Alphonse et Fortune, elle adresse un sourire au soixantenaire.

- Thaddeus vous attend.

Elle lui indique. Fortune n’a pas été invité, mais il se dépêche de passer en premier. On peut entendre une voix lui dire de retirer son chapeau ridicule, avec une touche d’amusement dans le ton.

L’intérieur est un bureau avec une autre porte, toutes jusqu’ici sont blindées, probablement ce qui se fait de mieux sur le continent, et celle-là ne fait pas exception. Impossible de savoir où elle mène. Il n’y a pas de fenêtres non plus. Le mobilier est élégant mais sobre, minimaliste surtout pour l’antre d’un soi-disant chef de la pègre. Rien pour intimider, pas de gros tas d’argent, pas d’énorme bureau dans un bois disparu. Les portes à elles-seules doivent valoir aussi chères que tout ce qui se trouve dans la pièce. Thaddeus n’a pas d’armes non plus, autant qu’on puisse en juger. Il est décoiffé, visiblement à force d’avoir passé la main dans ses cheveux blonds. Il a les yeux noisette et un visage aux traits si fins qu’ils lui donnent l’air un peu jeune, mais son regard est attentif, et un sourire désarmant plisse immédiatement une multitude de fossettes sous le méplat de ses pommettes.

Vêtu d’une simple chemise et d’une culotte d’un bleu sombre, sa veste sur son fauteuil, Thaddeus Altieri et s’avance vers Alphonse au lieu de lui laisser faire tout le chemin. Il le rencontre au milieu du bureau, sur le tapis. Le soixantenaire peut repérer deux chats dans la pièce, un sur une planche au plafond, sa queue dans le vide, l’autre dans son panier, visiblement plongé dans le sommeil.

Thaddeus tend une main ferme à Alphonse. Sa voix est agréablement timbrée, une voix d’alto.

- Monsieur Fléchard, enchanté. Je suis Thaddeus Altieri. Je vous en prie, asseyez-vous.

Il désigne ce qui fait office d’un petit salon aux jolis fauteuils reliés d’un tissu vert. Le dossier n’est pas suffisamment droit ou pas pour être un objet utilisé par des nobles ; on ne pourrait pas s’assoir confortablement avec un corset bien serré là-dessus.

- Carlotta me faisait le récit de vos exploits mais si j'en juge par votre performance sur l'estrade, vous êtes bon conteur vous-même. Dites-moi tout !

Carlotta prend place dans un siège juste à côté de celui que choisit Altieri. Quant à Fortune, il est parti remplir les verres et a enfin retiré son grand chapeau. L’atmosphère est feutrée, pour un peu on dirait une agape entre bons amis.
Alphonse Fléchard
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- C’est totalement idiot. C’est fou ! J’adore.

Les dents serrées par le sourire, Alphonse souffle un rire, faisant de son mieux pour contenir son hilarité. Ce serait tout de même dommage que ça parte en fou rire si bruyant qu'on les repérerait.

- J’ai connu pire, ça ira… Merci de demander, mon vieux. Est-ce que je peux voir ? L’or de de Livois… Oh, maman va sortir la planche à linge ce soir, j’en connais un qui aura pas volé sa fessée…

- Rince-toi les yeux, mon grand !

Le vieil homme entrouvre sa sacoche, dévoilant la belle petite somme qu'il a sur lui. De quoi acheter plusieurs parcelles, cela pèse tout de même son poids. Lorsque la porte s'ouvre, il la referme prestement, et se redresse, comme un enfant pris la main dans le pot de confiture.

- Bon sang, Fortune, c’est quoi ce bordel aux portes ?

- Mon nouvel ami et moi on a juste fait une distraction… Ils m’ont pas reconnu ! Dé-tend-toi ! On a une nouvelle qui va te redonner le sourire !

Vue la tête que tirait la matrone, pas sûr qu'elle ait envie de rire, mon grand. Pourtant, le "thélémite" l'enlace, et désigne le soixantenaire comme s'il lui présentait son plus beau cochon pour le concours du village. Ce qui ne manque pas de tirer un sourire de plus au vieil homme.

- Il a dérobé l’or de de Livois ! Il faut qu’on le présente à Thad’ !

- Dérober, dérober... c'est un terme un peu fort. Il me l'a donné sans que je n'ai ni à le menacer, ni même à le demander. Disons qu'on s'est juste mal compris sur l'usage que j'allais en faire.

À voir le visage ravi de son comparse, au moins ça a le mérite de bien amuser ce dernier. Mais Carlotta, difficile à dire. Le fait que sans un mot, elle aille taper trois coups à cette porte à œilleton n'est pas pour le rassurer. Ça, ça veut dire qu'on va aller "plus haut".

- Venez !

Passant la femme bien charpentée qui gardait la porte, qu'il salut d'un signe de la tête en passant, le vieil homme suit le mouvement, en silence.

- Vos armes. Le chien reste ici aussi. M’obligez pas à vous fouiller.

Alphonse hésite, mais ça ne dure pas. Quand bien même il se sent tout nu sans ses armes, et quand bien même il n'aurait pas spécialement été contre le fait que la femme pose ses mains sur lui... il y avait un temps pour tout. Et là, c'était le moment de montrer patte blanche, de donner le change, et de ne surtout pas jouer au con. S'ils l'avaient voulu, ils l'auraient saigné dans l'antichambre, s'épargnant ainsi la peine de traîner sa lourde carcasse dans l'autre sens.

Il hoche la tête, avec une moue compréhensive. Il retire son fusil, ses deux pistoles, et sa dague à la ceinture, les déposant là où on le lui demande. Sifflant Angelo, il pointe du doigt ses armes, et lui lance d'une voix autoritaire "Garde.". Vieux mais toujours bien dressé, le bouvier se couche, sa lourde queue battant la cadence au sol.

La lumière qui émane de la main de Fortune renseigne le retraité sur le statut de mage du jeune homme. Il l'observe user de ses sorts pour se remettre d’aplomb, et se perd l'espace d'un instant dans la pensée de tout l'or que Thélème aurait pu se faire, si ils avaient été moins portés sur la religion et davantage sur le commerce...

- Thaddeus vous attend.

La phrase, prononcée par Carlotta, lui ramène les pieds sur terre. À son tour, il s'engouffre dans la pièce. Observant la décoration - sommaire - le regard du soixantenaire se pose sur celui qui, de toute évidence, est le chef ici. Chef qui vient à sa rencontre, au lieu de le laisser s'avancer jusqu'à lui. Ça changeait, pour sûr, des chefs qu'Alphonse avait connu jusqu'ici.

- Monsieur Fléchard, enchanté. Je suis Thaddeus Altieri. Je vous en prie, asseyez-vous.

Lui serrant la main, le vieil homme ne manque pas de se présenter à son tour.

- Vous pouvez m'appeler Alphonse. Merci.

Redressant un peu le pan de son manteau long, le soixantenaire s’assoit sur le fauteuil qui lui est désigné.

- Carlotta me faisait le récit de vos exploits mais si j'en juge par votre performance sur l'estrade, vous êtes bon conteur vous-même. Dites-moi tout !

- Et bien... par où commencer...

Oh, il savait très bien par où commencer. S'enfonçant dans le fauteuil, les mains croisées sur le ventre, il prend le ton qu'il emploie lors des dîners de famille, avant de raconter une vieille histoire de la Garde.

- Notre histoire débute dans une allée à l'odeur de sueur, de pisse, et de pognon...

Et il faudra une bonne heure et demie au vieil homme pour faire le tour de l'histoire, non sans avoir fait mention, au passage, de sa nièce Alix.
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Fortune observe l’or avec des yeux malicieux, ce qui rend son enthousiasme encore plus palpable. Il vient servir tout le monde, sachant visiblement déjà ce que tout le monde désire sans leur avoir demandé, sauf Alphonse auprès de qui il s’enquiert de ses choix de boisson… Et de nourriture, parce qu’à la moitié du récit, Fortune semble avoir un creux.

L’attention de Thaddeus ne vacille pas un instant. Il écoute tout le récit d’Alphonse, sans se retenir de sourire à des instants. Il semble détendu, satisfait. Carlotta elle rit franchement au début, au récit de Livois et Cédric, et tous les prétendants qui se sont succédé pour cette mission. A la fin de l’heure, Fortune est en train de caresser un des chats qui est venu sur chaque genou réclamer les papouilles, Carlotta a haussé les sourcils au nom d’Alix et échangé un regard avec Thaddeus, et ce dernier est en train de finir un pain au fromage qu’on lui a apporté. Sa silhouette n’est pas bien remplumée, il a probablement besoin de manger. Et ses jambes ? Il y a quelque chose de singulier dans les jambes de Thaddeus Altieri, mais Alphonse peut le reconnaître, n’importe qui peut le reconnaître, si on a suffisamment frayé avec la pauvreté. Altieri est peut-être né bourgeois, peut-être pas, mais il a grandi sans un sou. Il a les jambes arquées, signe d’une dénutrition marquée dans l’enfance, le rachitisme. Il ne fait rien pour le cache, ni dans ses tenues, ni dans ses postures. Pas qu’il n’en ait pas conscience, mais d’aucuns disent qu’essayer de cacher un trait le rend encore plus visible aux yeux de tous.

Carlotta en est à relancer Alphonse à présent, lui demandant pourquoi il est venu, s’il voulait de la terre, ce qu’il compte en faire. Connaître tout ce qui l’a poussé à accepter un travail visiblement peu fiable. Elle a eu l’air d’être la plus sincèrement intéressée par son récit au-delà de l’or et des tours à jouer à de Livois qui eux, semblent avoir toute l’attention de Fortune et Thaddeus.
Ce dernier finit d’ailleurs par reprendre la parole :

- Si vous nous confiez l’or de monsieur de Livois, Alphonse, nous nous chargerons de le remettre à sa chère mère. Cela devrait l’apaiser.

Mais évidemment, il ne le fera probablement pas par bonté de cœur. Il va l’agiter sous le nez, de la matriarche des de Livois qu’il a eu son fils la main dans le sac à faire des pitreries dans les ruelles.

- Quant à vous, pour vous remercier de cette distrayante soirée et récompenser un esprit d’entreprise avéré, pourquoi ne pas… vous accorder votre souhait ? Celui qui vous a poussé à accepter la mission de de Livois en premier lieu.
- Nous vendons des rêves, aujourd’hui !


S’exclame Fortune. C’est lui qui a dû écrire le petit discours sur les affiches au sujet d’acheter son destin à la vente aux enchères. Il en a l’air particulièrement fier. Carlotta intervient.

- ‘Faudra quelqu’un pour protéger Alphonse, Thaddeus. Cédric, il va pas abandonner.
- Non. Je me doute qu'il soit gentil.


Approuve Thaddeus sans avoir l’air embêté. Il est songeur, visiblement il réfléchit déjà à une solution.

- Fortune, la carte.
- C’est Carlotta qui l’a !
- Carlotta…
- Oui, oui.


La soixantenaire déploie le plan sur la table basse en remettant le plateau plein de confiseries et de mignardises à Fortune, puisqu’il l’a posé là. Elle époussette même les miettes en claquant sa langue contre son palais puis relève les yeux vers Thaddeus, attendant qu’il consulte les parcelles. Ce dernier s’est déjà penché sur elles.

- Comme je vois les choses, il y a deux solutions et je vous laisse juge, Alphonse.

Dans le découpage parcellaire, ils ont fait des groupes mais n’ont pas collé toutes les parcelles les unes aux autres. Thaddeus désigne un endroit central, inoccupé.

- Ici, mes hommes patrouilleront, le moindre problème sera entendu par vos voisins et je vous assure qu’ils auraient bien besoin des talents d’un homme comme vous.

Mais Alphonse sera également sous protection directe d’Altieri, ce qui signifie qu’il sera à portée de sa main si ce dernier a la moindre requête. La parcelle est aussi plus petite que celle qu’Altieri désigne, très excentrée, coincée entre la rivière et le bois, loin de la route.

- Ici, il y a moins d’échappatoires si une rixe devait éclater mais moins d’angles morts, en conséquence. Personne ne peut arriver depuis l’Est ou le Sud. Mais mes gars n’iront pas aussi loin la nuit.

Evidemment, parce que qui dit forêt, dit prédateurs de Teer Fradee. Personne n’a acheté de lot là-bas si ce n’est pour exploiter le bois, aucune maison ne sera construite si loin de la ville.

Alphonse pourrait trouver du travail dans une communauté en pleine croissance. Combien auraient besoin d’un trappeur expérimenté comme lui ? Rien que vendre de la viande et échanger des services lui permettrait probablement de ne plus avoir à faire grand-chose pour assurer sa survie – et davantage. La solitude permet l’autonomie… Mais elle ne garantit ni la protection ni l’eau salubre. Et la protection et l’eau salubre ont un coût.

Altieri le sait. Il a au moins la décence de proposer un choix à Alphonse. S’il accepte de lui confier l’or, il aura déjà récolté assez de sa part… Et au regard tranquille d’Altieri, on dirait que les deux choix sont pour lui de bons choix. Comme s’il était certain que, quoi qu’il arrive, Alphonse finirait par revenir vers lui.

- Votre nièce, Alix, elle joue aux cartes, hein ?

S’enquiert Carlotta d’un coup.

- Elle a déjà demandé à parler à Thaddeus mais elle a pas réussi à nous recruter un gars qu’on voulait. Pourquoi est-ce qu’elle s’intéresse à nous ? C’est une gamine, non ?

La question n’est pas inquisitrice, le ton pas dédaigneux. N’importe qui sauterait probablement sur l’occasion d’enrôler quelqu’un, mais Carlotta semble presque… inquiète ? Soucieuse ? Comme si elle voulait s’assurer qu’Alix n’allait pas gâcher sa jeunesse avec, finalement, des gens comme eux. Qu’elle saisissait bien les enjeux avant de s’empêtrer en politique.
Alphonse Fléchard
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Ce qui rend le récit aussi long, c'est aussi et surtout qu'Alphonse aime à prendre son temps lorsqu'il est à table. Et dans ce bureau, avec de quoi boire, et de quoi manger, c'est un peu comme à la maison. L'attention d'Altieri et les relances de Carlotta ne font rien pour diminuer le temps de parole du soixantenaire, bien au contraire.

"Oh, vous savez, en me levant ce matin, je ne me suis pas dit que ça me manquait de me mettre dans les ennuis avec un noble en lui piquant l'or qu'il me donnerait volontairement. C'est avant tout une question d'occasion, j'en ai vu une de me faire un peu de pognon pour pas beaucoup d'efforts, et j'en ai vu une autre lorsque ma dame est entrée dans la danse. Littéralement."

Il est vrai que leur petit manège sur l'estrade s'était naturellement bien rôdé.

"Mais au point où j'en suis, si j'avais la possibilité de repartir avec un bout de terrain au nom d'Alphonse Fléchard, je ne m'estimerais pas si mal loti. J'y construirai certainement une belle cabane, avec une terrasse, un étage et une petite cave, pourquoi pas !"

Mine de rien, avoir son chez soi sur l'île, au lieu de passer son temps à la Taverne, ce serait une belle amélioration. Et ça lui permettrait de mettre davantage de sous de côté aussi, et de pouvoir aider davantage sa nièce...

- Si vous nous confiez l’or de monsieur de Livois, Alphonse, nous nous chargerons de le remettre à sa chère mère. Cela devrait l’apaiser.

- Prenez-le donc ! Il est à vous ! lancera Alphonse, en se resservant un morceau de pain et de fromage. Je ne comptais pas spécialement repartir avec. Et c'est beaucoup de tracas de creuser un trou assez profond pour l'enterrer, sans compter qu'à mon âge on risque d'oublier où on l'a mis.

Il y avait peu de chances qu'il oublie quelque chose comme ça, mais c'était un fait : cet or représentait plus de soucis qu'autre chose. Alphonse ne voulait pas se faire des ennemis, mais ne cracherait sûrement pas sur des nouveaux amis. Surtout s'ils étaient influents et pouvaient se permettre de rendre une somme pareille sans que cela ne leur en coûte.

- Et si ça peut apaiser la maman de ce brave homme...

Ce n'était pas tant cette dame qui inquiétait le vieil homme, que Cédric, le Garde qui avait fait des pieds et des mains pour essayer de lui remettre le grappin dessus. S'ils se recroisaient, est-ce qu'il se contenterait d'une poignée de mains et d'une tape sur l'épaule ? Pas sûr.

- Quant à vous, pour vous remercier de cette distrayante soirée et récompenser un esprit d’entreprise avéré, pourquoi ne pas… vous accorder votre souhait ? Celui qui vous a poussé à accepter la mission de de Livois en premier lieu.

- Nous vendons des rêves, aujourd’hui !


- Tu l'as dit, mon grand !

Il ne le connaissait pas depuis longtemps, mais il aimait bien Fortune. C'était le genre de gars avec qui Alphonse aurait tendance à se laisser embarquer dans des combines,même pas tant pour l'or, juste pour la rigolade et les histoires à raconter à la fin...

- ‘Faudra quelqu’un pour protéger Alphonse, Thaddeus. Cédric, il va pas abandonner.

- Non. Je me doute qu'il soit gentil.


Aïe. On y venait, finalement. La petite voix à l'arrière de la tête d'Alphonse, qui lui intimait que des soucis étaient à l'horizon. Il arrivait à la faire taire la plupart du temps lorsqu'elle devenait trop forte, mais la prenait toujours en considération tout de même. Une tape sur l'épaule ? Si Cédric lui mettait la main dessus, ça en viendrait aux mains, à tout le mieux.

- Comme je vois les choses, il y a deux solutions et je vous laisse juge, Alphonse.

Le vieil homme se penche sur la carte déployée par Carlotta, qu'il remercie d'un sourire et d'un bref hochement de tête. Il écoute avec attention les propositions de Thaddeus.

Le choix est tout sauf évident.

D'un côté, il pourrait bénéficier de la protection de son nouvel ami, et devenir proprement intouchable au milieu de toutes ces nouvelles demeures qui ne manqueraient pas de pousser comme des champignons. Il avait désormais possiblement un ennemi, et possiblement un ennemi puissant. Et si la mère de De Livois entendait parler d'Alphonse - et ça ne manquerait pas de lui remonter aux oreilles - et voulait se venger ? Pas sûr que de proposer de jouer aux cartes aux margoulins envoyés pour le rosser soit suffisant pour les calmer. Ça avait l'air d'être la solution la plus évidente, mais elle avait un coût que le vieil homme n'était pas forcément prêt à payer : s'il acceptait, il allait se mettre la corde au cou avec d'Altieri et ses complices. Pas que la petite bande soit désagréable, bien au contraire, mais il travaillait seul depuis longtemps et avait ses habitudes. À son âge, on n'en changeait pas facilement.

D'un autre côté, la seconde parcelle était plus grande, plus loin, et lui aurait permis de rester un peu à l'écart des autres. Sa tranquillité lui était devenue précieuse avec l'âge. Est-ce qu'il fallait se mettre à disposition de son bienfaiteur pour éviter des ennuis qui, si ça se trouve, ne pointeraient même pas le bout de leur nez ? Il y avait toujours une possibilité que la mère De Livois laisse pisser pour éviter un scandale ou une bêtise du genre, et que le Cédric soit muté à Hikmet ou San Matheus, là où il n'en entendrait plus parler. En plus, il y avait une petite rivière, de quoi se remettre à la pêche, qui était un des passe-temps favoris d'Alphonse. Et avec les bois pas loin, de quoi chasser un peu... l'air frais ferait du bien au chien, et à lui, ne le cachons pas. Il pourrait même envisager d'arrêter de fumer.

- Votre nièce, Alix, elle joue aux cartes, hein ? Elle a déjà demandé à parler à Thaddeus mais elle a pas réussi à nous recruter un gars qu’on voulait. Pourquoi est-ce qu’elle s’intéresse à nous ? C’est une gamine, non ?

Le vieil homme relève la tête, interrompant sa réflexion, les yeux écarquillés. ll se met à parler vivement à grands renforts de gestes pour appuyer son discours.

- Si elle joue aux cartes ? Mais ma belle dame, c'est une experte, une championne, quelqu'un qui a tout appris de son vieil oncle sur comment gagner en trichant, et qui n'en a même pas besoin pour gagner parce que c'est le plus gros cerveau qu'on puisse trouver sur l'île. C'est qu'elle a étudié les mathématiques ! Et pas qu'un peu ! Et si ce n'était que ça ! Vous la verriez, oh, ma merveille, elle est bâtie comme une armoire, c'est qu'elle descend de temps en temps dans l'arène, et elle botte des culs plus souvent qu'à son tour ! Et elle est d'un raffinement ma nièce ! Elle a des bijoux sur le visage à la manière qu'ont les plus beaux oiseaux de se parer de leurs plumes. Puis travailleuse avec ça ! Et modeste. Et fière ! Elle tient ça de son père.

Ha ça, il ne fallait pas lancer Alphonse sur le sujet, il était intarissable. S'il pouvait filer un coup de pouce dans la bonne direction à sa nièce, il n'allait sûrement pas s'en priver.

- Et pour répondre à votre offre généreuse, messire d'Altieri... je pense que mon choix va se porter sur cette parcelle.

De son doigt, il tapota la carte, à l'emplacement central.

L'autre parcelle, à l'écart, près de la rivière et de la forêt, lui faisait davantage envie, il est vrai. Mais il n'était pas venu sur Teer Fradee pour se la couler douce. Il était venu ici parce qu'il avait potentiellement des ennemis aux fesses, parce qu'il avait dû fuir le continent plutôt que le quitter par choix.

Et il y avait Alix. Si le temps de la retraite était doux au vieil homme, il n'était pas de ceux qui resteraient les bras croisés alors que sa famille avait besoin de lui. Pour sa nièce, il était prêt à signer un pacte avec le démon en personne. Reste à espérer qu'Altieri n'en était pas un.
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Fortune a un grand sourire lorsqu’Alphonse passe les pièces à Thaddeus. Pas qu’il ait cessé de sourire, de toute façon. Mais Thaddeus les remet d’abord à Carlotta qui se lève pour aller peser le sac. Elle donne une estimation de la somme avec cette seule donnée, et effectivement Alphonse était en possession du genre d’argent dont on ne se débarrasse pas facilement, sans que ce soit une fortune.

Pendant ce temps, Fortune propose déjà plusieurs costumes pour aller se présenter devant la matriarche de Livois. Il modifie sa voix en passant dans chaque rôle avec une aisance déconcertante, certaines ont sincèrement l’air de sortir d’une autre bouche. Thaddeus est surtout concentré sur Alphonse. Sur son choix.

- Vous avez vu une occasion, vous l’avez saisie. Je respecte ça. J’espère vous revoir, Alphonse.

C’est ainsi que Thaddeus salut Alphonse en le ramenant à la porte. Il lui tend la main et la serre avec un sourire. L’occasion pour prendre l’or de Livois ou pour travailler pour Altieri ? Ce dernier ne lui a encore rien demandé, et dans la façon dont il le formule il semble presque s’attendre à ce que ce soit Alphonse qui revienne vers lui et pas l’inverse.

Fortune souhaite à Alphonse bonne chance et lui promet qu’il passera faire coucou à lui et à la communauté qu’ils vont construire de temps à autre, mais qu’il ne le verra probablement pas. Thaddeus demande à Carlotta de « raccompagner » Alphonse. Pas à Fortune le mage, pas à la grande dame dans la pièce d’à côté, à Carlotta et à son flingue. Elle accepte sans rechigner et mène Alphonse dans les ruelles d’un pas décidé, tout en regardant autour d’elle, prudente. Elle marque quelques haltes, à chaque fois de fausses alertes. Lorsqu’ils arrivent proches de l’emplacement qu’Alphonse aura désigné comme étant sa résidence, Carlotta lui lancera.

- J’vais aller la contacter, votre nièce, si ça vous tient à cœur.

Elle observe Alphonse des pieds à la tête, puis les abords, plongés dans l’obscurité, son pistolet sur l’épaule, sa main sur la hanche, les lèvres un peu pincées dans une expression de souci sincère.

- C’est pas une vie pour les jeunes mais si c’est la vie qu’elle veut…

Elle expire puis tend une main à Alphonse, ses longues tresses d’argent illuminées sous la lune.

- Soyez prudents.

Eux deux. Eux tous. Carlotta n’a pas l’enthousiasme de Fortune ou la retenue d’Altieri. Quelque chose cloche dans cette foutue ville, et elle ne semble pas encline à faire semblant du contraire.

Le lendemain, Alphonse recevra le titre de propriété de sa parcelle sur laquelle il pourra officiellement commencer des travaux deux semaines plus tard. Autour de lui, le nouveau quartier pousse comme un champignon. Une excavation d’une nouvelle mine est en cours, quelqu’un est en train de bâtir un moulin, et tout cet effort est aidé par l’exploitation d’une nouvelle scierie ouverte en bordure des terrains mis aux enchères. L’ambiance dans les premiers temps véhicule un enthousiasme contagieux, chacun est prêt à s’entraider, à échanger service contre service, savoir faire contre savoir-faire. Alphonse pourra très vite trouver sa place ; le propriétaire de la grande parcelle boisée le laissera sans mal aller chasser sur ses terres et au-delà et sa venaison deviendra prisée des habitants du coin. Il pourra apercevoir, plusieurs fois, au crépuscule, Cédric, ou peut-être n’était-ce qu’une impression. Une fois dans une ruelle, une fois derrière le mur en construction de la maison d’à côté, une fois perchée sur la colline où se construit le moulin…

Un service de Gardes du Denier semble-t-il payés par Thaddeus Altieri et ne sont pas considérés comme Gardes de la ville, mais uniquement de ces lopins de terre, fait des rondes régulières et viennent s’enquérir d’Alphonse davantage que des autres. Cela lui donnera encore davantage l’aura d’être quelqu’un d’important. Ce qui vient avec ses responsabilités et ses attentes.

Thaddeus ne le recontactera pas au début, jusqu’à ce qu’un incident dans la mine ne provoque une contagion de l’eau, et ne répande la maladie à travers le quartier, puis jusqu’à Nouvelle-Sérène. Elle touche le système digestif et n’est guère mortelle mais évidemment, les partisans d’Ortian s’en seront servis. Altieri aura fait envoyer deux médecins de l’Alliance parler aux habitants du coin et juste avant cette intervention, Carlotta se sera présentée chez Alphonse.

Elle lui aura demandé de veiller à rassurer les habitants durant l’allocution peut-être un peu alambiquée des médecins. C’aura été présenté comme un service… Entre voisins. Entre connaissances. Entre gens qui doivent à présent se serrer les coudes. Ça ne mange pas de main, mais un pied là-dedans et ce ne serait que le début.

[Alphonse gagne 150 pièces d’or.
Il gagne des liens avec Thaddeus Altieri et l’a aidé à bâtir l’esquisse de son projet d’un quartier auto-géré à l’extérieur des portes de Nouvelle-Sérène. Alphonse sera à présent reconnu par les PNJs comme un « sympathisant » de la cause de Thaddeus Altieri, pour le meilleur ou pour le pire.
Il gagne un lopin de terre dont il est à présent propriétaire et peut disposer à sa guise.
Sa réputation auprès de Maeva d’Ortian et de ses soutiens passe en inamicale.]

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