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Ça sent l'aventure ! - Dilay et Alphonse

Alphonse Fléchard
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Alphonse Fléchard
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Sur le pont du navire, le vent matinal lui glaçait ses vieux os. Les yeux encore collés de s'être levé de si bonne heure, Alphonse serrait ses doigts engourdis autour de sa tasse de café chaud, en n'ayant sur le moment qu'une seule envie : se recoucher.

Mais difficile de dormir, même à bord d'une cabine de bateau confortable, quand tout le monde autour de vous se pressait et courait dans tous les sens. Il était littéralement tombé de sa couche lorsqu'il avait entendu la vigie beugler "TERRE EN VUUUUE", ayant d'abord cru qu'on attaquait son campement et ses compagnons...avant de se souvenir qu'il n'était plus un garde actif sur un front de guerre.

À ses côtés, l'enfant à la marque étrange sur la joue, baptisée "Rose" faute de mieux (et parce que avouons-le, sa marque avait la couleur et la consistance d'une tige de fleur) essayait encore de se défaire de la robe à froufrous et rubans roses et blancs qu'Alphonse lui avait achetée juste avant leur départ. Certes, elle avait coûté son pesant d'or et avait entamé leurs réserves, mais au moins la gosse ne ressemblait-elle plus à un vieux sac de pommes de terre transporté illégalement. Davantage à une petite noble, escortée par un garde du corps, vieux, là aussi faute de mieux.

En tous cas, personne n'avait posé de questions. Il faut avouer que depuis qu'Angelo, son chien - si c'était toujours le sien, il commençait à en douter - avait pris la résolution de la suivre partout, les gens se faisaient moins curieux. Personne n'a envie de se mettre en travers de la route d'une petite fille qu'un molosse de quatre-vingt kilos chaperonne, et le contraste entre l'énorme animal et l'enfant si menue renforçait d'autant cette impression.

"Touche pas, Rose." lui dit Alphonse, plus pour la forme, sachant pertinemment que de toutes façons elle n'en ferait qu'à sa tête. Il s'agenouilla, posant sa tasse à terre, et de ses deux mains, réajusta au mieux le toquet à plume d'oies qui surplombait sa tête.

Elle faisait la moue. Décidément, elle n'aimait vraiment pas cette robe, ni cette coiffe. Le vieil homme soupira, et lui parla à voix basse, se voulant rassurant.

"C'est presque fini, d'accord ? On est arrivés, on va pouvoir te trouver autre chose de mieux. Tu sais quoi ? Tu pourras même choisir, si tu veux."

Alphonse ne savait toujours pas si elle comprenait un traître mot de ce qu'il disait. Mais elle eut l'air de relever un peu la tête, le prenant au défi, et s'arrêta enfin de gigoter dans tous les sens, se tenant tranquille jusqu'à leur arrivée.

Une fois le navire amarré solidement, le ponton descendu, les passagers descendirent, les uns après les autres. Le soixantenaire patienta un peu, laissant d'abord aller à terre les quelques pigeons qui avaient eu le malheur de jouer aux cartes avec lui et d'y laisser leur or. C'est qu'on s'ennuyait vite, lors de ces longues traversées, et après tout, il avait bien besoin de se remplumer un peu.

"C'est pour la robe de la petite..." se convainquait-il.

Certain désormais que tout danger était écarté, il salua les Nautes, prit ses affaires, la petite et son chien, et mit pour la première fois pied à terre sur ce nouveau monde.

La première chose qui le frappa, c'était l'odeur. Contrairement au vieux continent, pas de charognes laissées à pourrir pour être brûlées plus tard, pas de fumées d'usines tournant à plein régimes, pas d'eaux croupies dans des ruelles mal pavées. Rien. Ça sentait l'air marin, la nature, et d'aucun aurait même dit : ça sentait l'aventure.

Avançant par-delà le port jusqu'à l'entrée de la ville, il salua l'un des gardes, le gratifiant même du salut traditionnel pour la forme, avant de lui demander si il savait où se trouvait la taverne...et surtout, s'il connaissait une certaine Dilay.
Alix
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Ca sent

L'aventure !

Feat Alphonse


Il était encore assez tôt pour qu’Abel soit debout. Pour lui, c’était la fin du service et cela équivalait à un petit repas avec ses collègues, juste avant d’aller se coucher. On ne les affichait pas exactement à la vue du client le reste de la journée mais ceux qui venaient boire si tôt se fichaient généralement comme d’une guigne que des travailleurs du bordel partagent un bouillon en bavassant sur les derniers ragots. Ils étaient souvent trop pressés, trop malheureux, ou encore trop saouls, parce que les matinées n’étaient que la continuité de nuits trop agitées.

Abel avait relâché un peu le laçage de son corset et passé l’équivalent d’une robe de chambre, rembourrée d’un col de fourrure. Un peu excentré il ne prêtait attention qu’au bol fumant entre ses mains, sachant pertinemment que quand il irait se coucher en bas, il faudrait au moins ça qui lui tienne au corps pour se réchauffer.

La table à laquelle se trouvait Abel était excentrée dans la salle, proche de la cheminée ronflante, mais comme tout était encore très calme, cela ne l’empêcha pas de capter un nom familier. Il dévisagea pendant plusieurs secondes le vieil homme qui s’adressait au garde. Ce dernier semblait se souvenir de la femme dont il parlait surtout parce qu’elle était grande mais était bien infichu de donner davantage de renseignements. Alix était une fille qui attirait les ennuis, des récents et des anciens, même si elle ne parlait d’aucun. Abel le savait, à ses cicatrices, à son tempérament, à ses attitudes et à ses grommellements. Or, Alix le protégeait, lui et pas que lui. Il l’appréciait, vrai de vrai, même si elle n’était guère loquace. Il l’appréciait même beaucoup et si quelqu’un la cherchait pour des raisons néfastes il préférait être le premier à l’en informer.

Alors Abel se leva et arbora son plus gentil sourire pour aborder le soixantenaire.

- Un client matinal !

Il lui dit en croisant ses bras pour coincer ses mains sous ses coudes. Abel était grand et mince avec de très longs cheveux. Sa voix ne faisait pas de manières et n’était pas criarde non plus, elle était toujours lisse, voluptueuse. Douce.

- Vous cherchez quelqu’un ?




Alix écrit en #d5a952 - Elle est bègue, malentendante et s'exprime avec un accent.
Elle est également connue sous le nom de Dilay ou d'Alix de Courcelles.
Elle s'exprime à l'oral après un tiret et signe entre guillemets.

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Alphonse se faisant interpeller par le jeune homme, il cessa de discuter avec le garde de faction à l'entrée, non sans l'avoir salué, pour se tourner vers son nouvel interlocuteur.

Le soixantenaire sut reconnaître immédiatement ce dernier comme l'un des travailleurs du bordel. Souvent, des gens qui exerçaient ce métier plus par nécessité qu'autre chose, même s'il en avait croisés certains et certaines qui étaient là par pure commodité. Mieux valait en effet être dans un lieu au chaud, sous surveillance pour éviter les dérapages, quitte à se faire un peu rogner la paie, que de faire les cents pas dehors, de nuit, dans le froid, à espérer que les rencontres n'en seront pas des mauvaises.

Tout jeune, il avait voulu s'occuper de surveiller une maison de passe, mais on lui avait fait rapidement comprendre que c'était là davantage un emploi de garde expérimenté. Ceux qui n'avaient pas encore tout à fait la vingtaine avaient bien plus souvent tendance à ne pas empêcher leurs yeux, voire leurs mains, de déraper, et on confondait bien vite, à cet âge-là, le travail et le plaisir...quand on engloutissait pas la solde en une soirée sur un coup de tête, à deux, à trois, ou à plus.

Aujourd'hui, Alphonse aurait pu avoir les finances lui permettant ce genre de soirées débauchées, mais il n'en avait plus ni l'énergie et encore moins l'envie. Et toute cette jeunesse le fatiguait d'avance...il préférait prendre son temps pour ce genre de bagatelle, avec quelqu'un dans ses âges de préférence. Ce qu'on trouvait plus rarement dans les bordels.

"Enchanté, mon bon monsieur." dit Alphonse avec un sourire, tout en rapprochant un peu la petite qu'il tenait toujours par la main de la cheminée. "Alphonse, Alphonse Fléchard. Je ne suis malheureusement pas un client matinal, mais je cherche bien quelqu'un en effet."

Le vieil homme tira de l'une de ses nombreuses poches un cigare, qu'il entreprit de tendre à Abel, proposition somme toute amicale.

"Dilay, une jeune femme, grande et baraquée comme une armoire en chêne. Cheveux bruns, peau sombre, petites cicatrices sur le visage...c'est de la famille, voyez-vous, si l'on peut dire : j'ai servi dans la Garde avec ses pères, quand j'étais peut-être aussi jeune que vous, voire moins."

Si Abel accepte le cigare, c'est de bon cœur qu'Alphonse l'allumera pour lui. S'il le refuse, il le mettra dans sa propre bouche et ne se privera pas de commencer à le fumer.

"Vous devez voir passer du monde, par ici. Ça vous dit quelque chose ?"
Alix
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Alix
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Ca sent

L'aventure !

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Abel saisit avec délicatesse, du bout de ses ongles polis comme des perles, le cigare et laisse son interlocuteur l’allumer. Il le tient entre deux doigts et détourne un rien le visage pour souffler la fumée. Ses yeux clairs et brumeux sont songeurs à la description d’Alix, comme s’il prenait tout le temps de se rappeler de qui pouvait bien parler cet Alphonse.

En réalité, Abel réfléchissait surtout à ce qu’il pouvait dire ou ne pas dire. Alphonse, cela lui disait certainement quelque chose, et Alix avait effectivement deux pères, tout deux d’anciens Gardes. Elle avait des rapports amicaux avec le Quartier-Maître et Erika, la maîtresse des lieux, mais eux ignoraient probablement tout des soucis de la brune. Alphonse finirait par trouver quelqu’un qui lui indiquerait où se trouvait Alix. Si ce n’était pas Abel, ce serait un garde.

Abel inspira une nouvelle bouffée du cigare.

- Ca me dit bien quelque chose. Beaucoup de bijoux sur le visage ?

Il ajouta avec un bref sourire à l’attention d’Alphonse, autant pour le cirage que pour la conversation. Le bras croisé sur son torse soutenait l’autre avec lequel il fumait.

- Elle vient parfois dans l’arène. C’est une fille costaude ! Et elle se promène avec un grand type baraqué…

Plaça Abel d’un ton songeur, que l’autre sache qu’Alix n’était pas une pauvre fille démunie, surtout depuis qu’elle était sous la protection du thélémite. Abel préférait ne pas donner de détails, même pas la couleur des cheveux de ce dernier, parce qu’Alix lui avait promis de garder le secret de leur relation, mais il devait bien abattre quelques cartes. Sans son travail, sans amis, si ce n’est lui et il n’avait guère d’influence, Alix était une proie facile. Peu s’inquiéteraient de sa disparition, Abel lui-même ne connaissait pas bien son emploi du temps.

- Je la vois souvent sur le port, elle joue près des pêcheurs, surtout vers midi.

Ils lui donnaient souvent du poisson parce qu’elle les distrayait pendant qu’ils chargeaient les caisses sur la charrette. Il faut dire qu’Alix était bonne luthière et qu’elle s’attirait quelques services et quelques pièces en se produisant ainsi.

- Elle est aussi sur la place, parfois. La place marchande : vous voulez que je vous indique ? La ville n’est pas bien grande et le quartier marchand a été fini tout récemment ! Il y a les ambassades, vous ne pouvez pas le rater.

Ajouta Abel. C’étaient deux endroits très peuplés où elle aurait largement le temps de voir venir un visage malvenu, ou au contraire une figure appréciée, et d’agir en conséquence. Bien mieux que d’envoyer Alphonse tout droit chez elle.




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Gardant la main tenant l'allumette aussi fixe que possible, Alphonse se fend d'un sourire lorsqu'il constate que son interlocuteur est amateur, comme lui, de ce genre de petit plaisir. Pas de gros toussotements derrière, pas de yeux larmoyants de novice, pas de moue dégoûtée, il avait affaire à un homme d'expérience en la matière - et c'était bien là quelque chose qu'il appréciait.

Tandis que ce dernier semblait réfléchir à la question, le soixantenaire laissa ses yeux se balader aux alentours, presque par pudeur, pour lui laisser du temps. Il était assez admiratif de ce que les gens avaient réussi à bâtir sur cette île, dont il foulait le sol pour la première fois. Passé le port, qui en soit était déjà impressionnant, la Garde, la taverne...tout cela lui était familier, et quelque part il était assez soulagé de constater qu'on avait réussi à importer ici l'une des choses les plus importantes à ces yeux : le confort.

À la question qui lui était posée, le rappelant à la conversation, son visage trahit son soulagement. Quelqu'un la connaissait, et allait pouvoir l'aider.

"Oui, beaucoup de bijoux sur le visage ! Elle a commencé par les oreilles, petite, et elle a jamais trop su s'arrêter !"

À la mention de cette anecdote, il se mit à rire, spontanément. Il ne s'en était pas rendu compte jusque-là, tant sa vie avait été bouleversée sur les derniers mois...mais Dilay lui manquait. La revoir lui ferait du bien.

De savoir qu'elle se mettait toujours sur le groin dans l'arène le fit sourire également. Gustav, son père, avait mis un point d'honneur à ce que sa formation soit aussi complète que possible, et Alphonse avait pu la voir à l'œuvre à bien des occasions, envoyant un bon crochet dans la mâchoire pour terminer un long combat. Par principe, et peu importe ce qu'il y avait en face, il pariait toujours sur elle. Il avait eu des gains, et il avait eu des pertes...mais il ne regrettait absolument rien.

La mention d'un type baraqué à ses côtés, c'était nouveau en revanche. Dilay avait beau être très sociable, elle n'avait jamais trop eu l'air de s'intéresser à l'idée de se trouver un Jules, donc ça pouvait potentiellement être un partenaire commercial ou quelque chose dans ce genre-là.

"Ça me surprend pas !" dit tout simplement Alphonse, le sourire aux lèvres. "Son père l'a bien entraînée, et je l'ai déjà vue faire tomber des types qui avaient au moins trois fois sa taille !"

C'était bien évidemment faux, puisque personne ne faisait trois fois la taille de la jeune femme, mais Alphonse était beaucoup trop enthousiaste pour que ça ne soit pas contagieux.

"Et je ne suis pas surpris non plus qu'elle ait ramené son luth ! Elle joue aussi du piano, vous savez ?" dit Alphonse avec une certaine fierté dans la voix. "Même si je me doute que le ramener sur le port, ça doit pas être évident !" Il partit dans un grand éclat de rire, tout aussi fier de sa plaisanterie.

"Vers midi, sur le port, donc ? Ça va nous laisser le temps de nous prendre un petit verre, pas vrai ma belle ?" interrogea-t-il Rose, qui était bien trop occupée à faire faire des grimaces au chien de ses deux mains. Ce dernier, docile, se laissait faire, remuant sa lourde queue qui frappait contre la pierre de la cheminée non loin.

"J'veux bien que vous m'indiquiez la place marchande, ce serait très appréciable. On vient d'arriver, y'a même pas deux heures on était encore sur le navire. Je vous avoue que je suis soulagé, j'avais peur de devoir passer toute la ville au peigne fin pour réussir à lui mettre la main dessus. Vous êtes notre bonne étoile. J'vous paye un verre, pour vous remercier ?" lui proposa en toute simplicité le vieil homme.

"Vous pourrez m'faire découvrir ce qu'on boit de local dans l'coin, comme ça."
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Abel continua d’adresser un sourire égal à l’homme tout en tirant sur le cigare tout au long de ses précisions. C’était attendrissant de voir le soixantenaire s’émerveiller au sujet d’Alix comme si c’était sa propre gamine. Peut-être qu’Abel finirait par y croire… S’il ne trempait pas dans le milieu où il travaillait. Certes, il était moins tendu qu’en allant aborder Alphonse mais s’il fallait qu’il croie tous les jolis récits qu’on faisait sur la bonne foi du type d’en face, il serait déjà dix fois mariés.

Son regard se fit surtout curieux en avisant la petite fille dans sa robe pleine de fanfreluches.

- On ne voit pas beaucoup d’enfants par ici.

Remarqua doucement le jeune homme qui avait fait un signe délicat à un employé pour que ce dernier lui apporte de quoi soutenir les cendres du cigare. Ce n’était pas juste avant l’ouverture qu’il allait saloper les sols de la taverne, il ne voulait pas avoir affaire à Erika.

- Venez.

Proposa Abel quand Alphonse affirma qu’il voulait bien qu’on lui indique la place marchande. Il sortit de l’établissement, non sans bien tirer sur les courroies qui retenaient son vêtement pour se prémunir du froid. Rien n’y fit ; il le mordit dès qu’il passa la tête à l’extérieur. Abel se contenta de tirer sur le cigare, blasé. Ce n’était pas grand-chose de supporter ce temps-là pour vivre sur une île où la guerre et surtout la maladie n’existaient pas.

- Nouvelle-Sérène est petite. Vous avez de la chance, mais vous verrez ! On y trouve ce que l’on veut bien plus facilement que sur le Continent.

Assura Abel à Alphonse avec un nouveau sourire. Il indiqua ensuite avec soin en désignant les rues à prendre qui s’étendaient devant lui pour déboucher sur la place du palais. Il en désigna le sommet du doigt, on le voyait poindre entre les habitations vétustes et les échafaudages. Le sol n’était pas pavé ici, certains avaient tout de même mis des lattes de bois pour éviter de marcher dans la boue, si épaisse comme il pleuvait beaucoup ce printemps là qu’elle formait par endroits de véritables bassins où on s’enlisait jusqu’aux genoux. Ensuite, Abel pénétra à nouveau dans la taverne.

- Ma foi, pour le verre, ce n’est pas de refus. Et ça tombe bien pour mademoiselle…

Abel adressa un bref signe de la main à Rose.

- … Il n’y a pas d’alcool local. Si vous voulez goûter les spécialités du coin, ce sont des fruits pressés.

Il s’abstint de préciser que c’était ce qui devait valoir le plus cher sur la carte parce qu’Erika n’en avait pas encore des caisses et qu’on commençait à peine à savoir ce qui était comestible ou non… Et que, d’ailleurs, c’était la même Alix qu’Alphonse cherchait qui ravitaillait régulièrement la taverne.
Abel fit s’assoir l’homme et la fille avant de leur proposer une des « spécialités de la maison ». Même si la cuisine n’était pas encore ouverte, on pouvait bien hâter un serveur pour qu’il mette les mains à la pâte… Après tout, il n’y avait pas d’heure pour faire des affaires.





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Rose pencha légèrement la tête sur le côté, en retournant son regard à ce grand homme aux cheveux longs qui l'observait. Elle avait cette façon de fixer les gens en silence, qui pouvait peut-être mettre un peu mal à l'aise...aussi Alphonse s'empressa de servir le bobard habituel la concernant.

"Ha, surtout des enfants comme celle-là, vous pouvez me croire. Pas bavarde, très timide. Son père est un type du continent, assez fortuné, qui me l'a confiée afin que je la remette à sa grand-mère, une dame qui vit sur l'île, avec un titre à rallonge que très honnêtement je n'ai pas retenu par cœur...vous savez comment ils sont, à se rajouter du suffixe et du préfixe partout."

Il prit la main de la petite, et l'emmena avec lui à sa suite. Il passa la porte de la taverne, écoutant avec soin les indications données par Abel, tirant de sa besace un carnet et un crayon afin d'éviter d'oublier quelque chose d'important. Précaution nécessaire, surtout quand on commençait à se faire vieux, et il en avait bien conscience.

L'idée d'une place marchande l'enchantait. Le commerce était la meilleure façon de renflouer ses caisses, pour peu qu'on sache ce qui s'achetait, ce qui se vendait, et plus important encore, ce qu'il était interdit de vendre ou d'acheter...d'aussi loin qu'il se souvienne, on pouvait toujours trouver son bonheur pour peu qu'on le cherche au bon endroit. Dans une ruelle pas trop éclairée ou à l'arrière d'une boutique, par exemple.

Se promettant d'aller jeter un œil plus tard, il rentra de nouveau dans l'établissement à la suite du jeune homme, le suivant pour installer la petite fille sur un tabouret haut, au comptoir, et s'asseoir à son tour. Angelo, lui, s'allongea mollement aux pieds du tabouret de Rose, poussant un long soupir las.

"Merci, encore une fois." dit-il en éloignant un peu son propre tabouret du comptoir - on avait pas idée d'en construire des si larges que le ventre ne passe plus, enfin. "Pas d'alcool local, vraiment ?" répondit-il, plus que surpris, tandis que Rose adressait à Abel le même signe de la main, sans probablement avoir la moindre idée de ce qu'elle faisait là.

"C'est un manque à gagner terrible, ça. Pas même une petite poire, avec des fruits locaux ? Personne a de distillerie ? Pas que j'aime pas ce qu'on fait chez nous, j'en ai usé des coudes de vestes à force de les lever...mais ça fait partie de ce qu'on aime bien découvrir quand on arrive quelque part. Qu'est-ce qu'on mange, qu'est-ce qu'on boit..."

Il fit un peu la grimace quand Abel lui proposa des fruits pressés. Pour la gamine, pourquoi pas, mais lui, il voulait quelque chose d'un peu plus fort. Il venait pas de passer des mois en mer pour se faire servir un jus de pomme chaud à l'arrivée.

"Bon bah...on va quand même faire goûter à la petite. Un verre de fruit du coin pour elle, un verre d'alcool pour moi - pas trop fort, hein, on est que le matin - et une gamelle d'eau pour le chien, vous seriez un amour. Et faites-moi donc voir vos spécialités de la maison, oui, qu'on se cale une dent creuse avant d'aller fouiner au port."

C'est qu'il faisait faim, après tout. Et s'il ne trouvait pas Dilay là-bas, qui sait combien de temps lui faudrait-il encore chercher la jeune fille à travers la ville...
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Qu’il y croit ou pas, Abel ne commenta pas après avoir dévisagé Rose. Il lui adressa un gentil sourire. Avoir un enfant faisait partir de ses projets à long terme et il appréciait voir une petite bouille sur l’île ; on aurait dit que cette dernière n’attirait que des grabataires ou de jeunes gens, comme lui, avides de commencer leur vie. Nombreux étaient les adolescents mais les tout jeunes enfants demeuraient sur le Continent, probablement à cause des dangers que Teer Fradee recelaient encore. Pour Abel, c’était idiot, car l’île s’était avérée bien plus sûre que ne l’avait jamais été sa ville natale en campagne.

- Je sais.

Se contenta de répondre le jeune homme avec un sourire entendu.

Abel reprit une grande bouffée du cigare, sourit, et secoua doucement la tête en entendant Alphonse le remercier. Il le laissa s’assoir et s’accouda nonchalamment au comptoir lui-même.

- On pourrait faire une liqueur avec un fruit local, je suppose.

Admet Abel qui n’y avait jamais réfléchi auparavant et que la réponse d’Alphonse laissait songeur. Peut-être y avait-il là une manne, mais pas une dans laquelle Abel irait trifouillait.

- Non, ce qu’il y a, c’est qu’aucune plante qu’on a découvert ne peut être tournée en un nouvel alcool, voyez ? Il paraît même que les Natifs n’en ont pas.

Le jeune homme commanda une bière brune de bonne qualité pour le soixantenaire et un alcool de fruit pour la jeune fille. Il en choisit un dont les clients disaient grand bien, surtout après avoir appris qu’elle était l’enfant d’une famille fortunée. Elle devait avoir le palais fin. Dans cette même veine, il conseilla à Alphonse un minestrone au poisson et demanda scrupuleusement aux cuisines de mettre de « bons morceaux » dedans – il savait que certains petits malins pouvaient couper la tomate avec trop d’eau, voire qu’une tête pouvait se glisser dans le mélange si on se sentait de faire des coupes au budget imprévu.

Il apporta lui-même sa gamelle au chien et distribua de longues caresses sous son menton et sur son flanc tout en finissant son cigare. Il papota volontiers un peu davantage avec Alphonse avant de le laisser prendre congé, lui, la fille et le chien.

Abel partit ensuite dans les tréfonds du bordel, et plus loin, jusqu’à sa chambre. Il eut du mal à dormir ce matin-là. Il s’inquiétait pour Alix.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~


Dilay s’est levée aux aurores. Pas faute d’avoir eu l’aspiration de dormir, mais voilà elle commence à s’habituer aux à ces horaires matinaux. La faute à courir toute la ville avec des bottes aux semelles trop fines à la recherche de quelque chose à faire pour la journée.

Ce soir, il y a les cartes, aime-t-elle à se répéter, même si ça n’arrive pas à rendre moins solide le nœud qui entoure ses tripes. Même un jour faste, elle en vient à se morigéner. Quel que soit le montant de la paie, il n’est jamais suffisant pour l’apaiser, ce nœud-là, alors Dilay se traine un mal de ventre depuis un bon mois. Ca la rend de mauvais poil, et certains jours elle doit probablement ne pas se trouver de clients pour cette exacte raison.

Aujourd’hui, elle n’arrive même pas à prendre son petit déjeuner. Ce n’est pas que rien ne lui fait envie, au contraire, mais l’idée de toucher à ses stocks fait monter d’un cran l’angoisse qui glougloute déjà à petits bouillons comme une mauvaise ritournelle dans ses oreilles.  Elle reste un peu prostrée près de l’âtre éteint, parce qu’elle n’ose pas non plus le recharger en bois, même si elle a froid, même si sa gorge la brûle. Enroulée dans sa couverture, elle n’a envie de rien qu’elle ne puisse se permettre et est donc réduite à fixer le poêle d’un œil innocent.

Elle pourrait aller à l’arène – pas à cette heure, mais plus tard – et taper sur un type, peut-être deux, histoire de. Ca, ça lui ferait quelques pièces en plus, et ça la défoulerait en même temps. Le truc, c’est que si elle se blesse, Vaast va lui faire toute une histoire, sans parler du fait qu’elle ne pourra pas bien travailler le lendemain.

« Tant pis » elle a envie de se dire, têtue, mais elle s’est promis que ça ne lui traverserait plus la tête. « Tant pis », comme un défi. Qui pourrait la mettre à terre, tellement qu’elle n’arriverait pas à marcher droit au retour du soleil ? Ah ! Elle aimerait bien voir ça.

Elle ne peut pas, pourtant. Libre comme jamais, et jamais elle n’a davantage senti les barreaux se rapprocher. Elle peut presque sentir le métal froid contre sa peau, et l’envie de se frapper la tête contre sa cage l’envahit quand la rage est difficile à ravaler.

Elle n’est pas lire. Elle est seule, et ses responsabilités reposent sur ses seules épaules. Elle a bien songé à en parler à Vaast mais elle ne sait pas bien comment formuler les choses. Elle a lâché l’Alliance pour elle et pour lui, surtout pour elle mais un peu pour lui. Avouer ses difficultés, ce serait risquer qu’on lui rétorque que c’était son choix. Elle se le dit déjà suffisamment. Et puis, la plupart des jours, elle n’y pense pas, ou le moins possible, et c’est très bien comme ça. Tout déballer le rendrait trop réel.

Dilay préfère courir.

Après avoir fait sa toilette – à l’eau froide – elle prend son luth et se dirige vers le port. Ses articulations lui font mal mais elle se dit qu’au moins elle va faire d’une pierre deux coups : peut-être trouver sa pitance, si les pêcheurs se sentent généreux ce matin, et faire un peu travailler ses doigts douloureux. Quand elle se met en place, il y a le petit chien qui est abritée à l’ombre d’un tas de caisses et le cœur de Dilay se sert.

Elle n’a rien pour elle et donc encore moins pour lui. Il doit le savoir, parce qu’il ne s’approche pas. A croire qu’il sent le nuage tout noir dans laquelle Dilay a la tête.

Peut-être qu’il a peur. Dilay sent un mauvais goût dans sa bouche en se disant ça et elle préfère commencer à jouer.



Alix écrit en #d5a952 - Elle est bègue, malentendante et s'exprime avec un accent.
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Alphonse appréciait les bonnes choses, et le moins que l'on puisse dire, c'est que le minestrone au poisson avait du goût et de la texture. Il en aurait bien repris, mais c'était là par pure gourmandise, et il fallait tout de même qu'il garde un œil sur ses finances. L'alcool était tout aussi appréciable que la compagnie, et pour peu qu'il n'ait rien eu à faire ce jour-là, il aurait pu apprécier de s'installer sur un fauteuil confortable, près d'un feu ronflant, à somnoler paisiblement les mains sur le ventre.

Abel était un jeune homme tout à fait charmant et serviable, aussi Angelo ne fit-il aucune manière, une fois sa gamelle servie et lapée, à se laisser papouiller et flatter allègrement. Au contact de Rose, il avait l'air d'apprécier de plus en plus le contact et les grattouilles, ce qui aurait pu peut-être inquiéter Alphonse s'il n'avait pas déjà un sujet plus pressant sur les bras.

En effet, la petite fille, après avoir bu son verre de jus de fruit, se mit à pleurer doucement. Le vieil homme fit des pieds et des mains pour expliquer qu'elle était sûrement très fatiguée par le voyage, et que c'était une enfant très sensible. "Ha, vous l'entendriez pleurnicher le soir quand je lui lis une histoire, c'est à vous fendre l'âme."

La réalité était toute autre, et le soixantenaire en avait bien conscience : la petite devait connaître ces fruits, si elle était du coin, et elle n'avait pas dû y goûter depuis au moins plusieurs mois. De quoi vous secouer n'importe qui, c'est certain.

Lorsqu'Abel prit congé, Alphonse ne pût s'empêcher de se sentir un peu soulagé malgré lui. Si on posait trop de questions sur la petite, assurément, on allait découvrir que quelque chose clochait. Et attirer l'attention sur elle, notamment l'attention des Inquisiteurs, était bien la dernière des choses qu'il souhaitait.

Une fois la note réglée, l'heure de se diriger vers le port était venue, et il aurait menti s'il avait prétendu qu'il n'avait pas un peu le cœur qui palpitait à l'idée de revoir Dilay...

Il y a pas mal d'agitation, ce qui est bien normal après tout. Les pêcheurs levés aux aurores sont en train de décharger leurs prises de la matinée, et c'est déjà la foire d'empoigne à qui vendra son poisson ou son crustacé au meilleur prix. Certaines de ces bestioles sont inconnues à Alphonse, qui admire leurs écailles colorées, ou leurs pinces gigantesques. À l'occasion, il ne rechignerait pas à croquer là-dedans, voir un peu quel goût ça peut avoir.

À force de déambulations, il finit, enfin, par entendre le son d'un luth. C'est une grosse bouffée de nostalgie qui l'envahit soudainement, celle d'une époque où ils étaient tous à table, à plaisanter, rire, jouer aux cartes, faire des projets insensés ou raconter des histoires de plus en plus rocambolesques à force d'être répétées, dans les vapeurs d'alcool ou de fumées de cigares.

Il l'aperçoit, enfin. Haa, bon sang, ce qu'elle était plus grande que dans ses souvenirs. Le temps passait si vite, qu'il n'arrivait pas toujours à oublier l'enfant qu'il avait connu, pour voir la femme qu'elle était aujourd'hui. Une femme qui avait mauvaise mine, cela dit, en toute objectivité. Mangeait-elle suffisamment ? Est-ce qu'elle dormait comme il faut ?

Faisant pour le moment fi de ses inquiétudes, il emmena la petite et le chien à sa suite. Se rapprochant avec bonhommie, il fût bientôt assez proche pour qu'elle n'ait qu'à lever les yeux pour le reconnaître.

Alors, il s'arrêta là, devant elle, et se tint tout simplement droit, avec un sourire au visage, à attendre.
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L'aventure !

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Abel n’eut heureusement pour Alphonse aucune question sur le comportement de la petite fille, estimant que ce n’étaient pas ses affaires.

Dilay, en revanche, en a environ dix à cent à la seconde où elle relève les yeux sur la silhouette bien charpentée du soixantenaire. Au début, elle ne percute pas. Elle continue même à jouer, par réflexe, la bouche ouverte dans une comique expression de pure surprise.

Il lui faut un trésor de patience pour même parvenir à poser son luth. Si ça avait été quoi que ce soit d’autre elle l’aurait probablement envoyé en l’air et n’aurait pas pris le temps de le mettre soigneusement de côté. Mais dès qu’elle a les mains libres, elle se jette au cou de son « oncle ». Elle l’écrase contre lui et le soulève presque de quelques millimètres du sol.

Ca a été difficile, depuis le procès contre de Bardi. Dilay n’a plus vu grand monde, et Alphonse fait partie du lot. Les lettres n’arrivent pas à combler la distance et la jeune femme éprouvait toujours de la tristesse à l’idée que ses pères et leur si proche ami étaient séparés d’un bout à l’autre du Continent. Dilay commençait à se dire que, de toute façon, Alphonse allait faire la fin de sa vie à sa guise. Après tout, le gaillard est à la retraite, peut-être souhaite-t-il la paix et la routine.

Mais apparemment non, apparemment le revoilà parti pour une aventure et Dilay ne s’étonne même pas qu’il soit là, elle ne se récrit pas, elle le presse contre lui et enfouit un peu son visage près du cou de son oncle.

Pour un peu, elle en pleurerait. C’est peut-être ce qu’elle est en train de faire, sans s’en rendre compte. Elle émet un petit son étranglé avec sa voix rauque, un peu cassée. Elle a la tête qui tourne à cause du soulagement et de son cœur qui bat si vite.

Elle ne croit pas en la chance, mais ça c’est une sacrée, sacrée bonne surprise, plus que gagner un gros tas de pièces d’or, plus que se faire couronner princesse du carnaval, plus qu’à peu près tout ce auquel Dilay peut songer et il faut dire que penser, elle n’y arrive pas bien à la seconde. Elle est débordée par les émotions jusqu’à ce que tout son corps soit pris d’une sorte de secousse.

C’est qu’elle a été seule, oui. Elle a été seule longtemps, dans son petit bouge humide, dans sa tente sous les étoiles, alors que ses camarades, alors que la ville entière, dormait à quelques mètres. Mais ça n’a rien à voir.

Ce n’était pas sa famille.

Maintenant, tout va aller. Peut-être pas bien, mais au moins mieux.

Dilay relâche le soixantenaire et fait presque un bond en arrière pour mieux le regarder et s’assurer de son teint et de sa santé, les lunettes de travers après l’avoir si fort serré. Elle ouvre la bouche pour prendre la parole, par habitude ; cela fait une bonne année qu’elle n’a fréquenté personne qui comprenne la langue des signes. Mais ça aussi, c’est ce qui est si bon, si familier. Elle se met immédiatement à signer.

« Depuis quand est-ce que tu es en ville ? Qu’est ce que tu fabriques ici ? Tu vas bien ? Est-ce que c’est papa qui t’envoie ? »

Dilay a deux façons de signer « papa » avec une légère variation dans le geste. Cette-fois ci, elle évoque assez clairement Gustav et pas Eser. Quand elle signe pour parler de lui, son mouvement est plus dynamique.

Le petit chien, quant à lui, en voyant s’approcher Angelo s’est terré sous ses caisses et surveille la scène avec méfiance.



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Rien qu'à voir sur le visage de Dilay l'expression de poisson hors de l'eau qui ne dépareille pas avec le reste des marchandises exposées sur le port, Alphonse ne peut s'empêcher d'éclater de rire, fier de lui.
Et lorsque la jeune femme se rue sur le vieil homme pour le serrer dans ses bras, le soulevant presque de terre, son rire se mue en une explosion. Tonnant aux alentours au point d'attirer le regard des badauds, le rire du soixantenaire est proche de celui d'un jeune enfant (d'une centaine de kilos, certes), terriblement franc et contagieux.

Tandis que Dilay enfonce son visage dans son cou, le rire se radoucit, alors que les grosses mains d'Alphonse viennent se poser sur le dos de la musicienne, remuant légèrement comme pour l'apaiser. Est-elle en train de pleurer ? Ce ne serait guère étonnant, car il n'est pas en reste lui-même, et de grosses larmes de joies perlent aux coins de ses yeux fatigués. L'étreinte a pu durer trente secondes ou dix minutes, il ne saurait le dire. Le temps s'est figé, sur ce port, parmi ces gens qui n'existent plus aux alentours. Ne restent qu'un vieil homme et celle qui est la plus proche d'une fille pour lui.

Quand, enfin, ils se séparent, Alphonse essuie ses yeux d'un revers de ses manches, et a un petit rire attendri en voyant les lunettes de Dilay de travers. Méticuleusement, il les remets en place, avant de lâcher un "voilà" de satisfaction, de poser ses mains sur les épaules de la jeune femme, et la regarder avec un mélange de fierté et de tendresse quelques secondes.

Dilay commence, bien sûr, à lui poser tout un tas de questions, et le soixantenaire est soulagé de constater qu'il n'a rien perdu de sa compréhension de la langue des signes. Il hoche la tête, et commence, à son tour, à signer pour lui répondre.

"Y'a pas trois heures, on était encore sur le bateau !" lui répond-t-il en désignant Angelo, et Rose, à ses côtés. Cette dernière observe la scène, l'un de ses sourcils levé. Elle n'a pas bien l'air de comprendre ce qui se passe, mais les bijoux de Dilay et leur éclat dans le soleil attirent semble-t-il son attention.

"C'est pas Gustav qui m'envoie, même si j'aurais préféré...et je vais bien, oui, mais j'irai encore mieux quand on se sera posés les miches sur des chaises autour d'une table bien garnie. Faut qu'on fête nos retrouvailles comme il se doit ! Tu connais l'endroit, alors c'est toi qui choisis : on va manger et boire où tu veux !"

Le débit de conversation de Dilay lorsqu'elle signe est terriblement enthousiasmant et contagieux. Aussi Alphonse ne peut-il s'empêcher d'essayer d'aller au même rythme, emporté par la fougue de la jeune femme. Les marins aux alentours risquent de ne pas oublier tout de suite ce curieux duo, accompagné d'une petite fille couverte de fanfreluches roses et blanches, et d'un énorme chien noir.

Angelo, d'ailleurs, renifle en direction du petit chien qui s'est réfugié sous ses caisses, remuant la queue, et s'approchant avec bonhommie...
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Ca sent

L'aventure !

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Dilay extrait de sa poche un mouchoir brodé dont elle tamponne le visage d'Alphonse en secouant légèrement la tête, un sourire aux lèvres. Elle lui laisse ensuite et l’écoute sans l’interrompre, même si ce qu’il lui apprend la fait froncer les sourcils. Sa présence sur l’île est donc une coïncidence ? Pas que Dilay se croit le centre du monde, qu’Alphonse irait sur Teer Fradee où beaucoup veulent se trouver juste pour elle mais elle n’a jamais entendu le soixantenaire exprimer le souhait de s’y rendre. Et la gamine…

La gamine.

C’est qui, cette gamine ?

Dilay lui louche dessus, intriguée, en jaugeant toutes les fanfreluches qu’on lui a collé. Elle la désigne à Alphonse et signe :

« Qui est-ce ? »

Puis, avec un sourire canaille, elle ajoute.

« Tu n’es pas un peux vieux pour avoir une enfant surprise qu’on dépose sur le pas de ta porte ? »

Dilay n’imagine pas son oncle dans les bras d’une jeunette, pour sûr. Peut-être est-ce sa petite fille ? Ou la petite fille d’un ami ? C’est étrange pourtant que jamais Dilay n’en ait entendu parler, n’ait rien lu sur elle dans une lettre.

Un peu gênée par la proposition d’Alphonse, Dilay réfléchit, en dansant d’un pied sur l’autre. C’est qu’elle n’a pas les sous pour manger dehors et elle n’a pas très envie d’amener son oncle dans le bouge qui lui sert actuellement de maison. Pourtant, elle n’en rougirait pas. Elle est fière de ce qu’elle en a fait, pour le peu de place qu’il y a, mais en ce moment être chez elle c’est synonyme de toute cette fumée qui lui empoisse le crâne. Le vent marin semble la chasser alors Dilay tient à en profiter.

« Je connais un type qui vend du poisson sur le port. Il le grille sur place, devant les clients avec de drôles d’herbes qu’il y a dans le coin. Elles sont un peu poivrées. C’est moi qui les lui ai trouvées, alors il me fait un prix. J’y suis allée avec un ami la première fois. Il faut que je te le présente ! »

S’enthousiasme d’abord Dilay en appuyant très fort le dernier signe pour marquer toute son excitation, à la pensée de ses escapades nocturnes avec Vaast, et de tout ce qu’elle a à raconter, et surtout de tout ce qu’elle peut enfin raconter maintenant qu’elle n’est pas confinée à balbutier et bidouiller des périphrases pour tenter de sortir ce qui lui trotte dans le crâne. Ce n’est pas le moment de parler de ça à Alphonse, pas tant qu’elle n’a aucune idée de ce qu’il fabrique ici, d’être certaine qu’il n’a aucun ennui aux trousses, mais c’est comme ça. Dilay a l’habitude des longues séparations avec sa famille. Quand on a un père dans la Garde, ça ne manque pas. Discuter comme si on avait arrêté la conversation voilà un jour et qu’on la reprenait sur le fil, alors que cela fait des mois, semble tout à fait naturel à la jeune femme.

« Avant, tu ne voudrais pas me raconter pourquoi tu es là ? Est-ce que tu as un endroit pour dormir ? Tu as combien sur toi ? »

Ajoute donc Dilay qui reprend une mine plus sérieuse. Elle capte du coin de l’œil Angelo qui avance sa grosse truffe vers le petit chien et explique :

« Il est peureux comme un lapereau. »

Elle appelle ensuite Angelo et enroule ses bras autour de lui, enfouit son visage dans sa fourrure, même s’il ne sent pas très bon. Elle le gratte sous le menton en opinant vigoureusement du chef comme pour appuyer sur à quel point c’est un beau garçon. Le petit lévrier vient se presser contre la botte de Dilay, comme s’il voulait aussi un peu d’attention, mais ne semble pas avoir l’audace d’attirer son attention d’un jappement.



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"Haa...baah...que veux-tu..." bredouille à peine un Alphonse aux yeux encore rougis, tout attendri qu'il est. L'émotion fût vive, et elle a tendance à rester séjourner en toile de fond.

À la question de Dilay toutefois, un air un peu plus morne se dégage du visage du soixantenaire. Qui est vraiment Rose, d'ailleurs ? C'est à peine s'il a pu discuter avec elle. Tout ce qu'il sait, c'est qu'elle est originaire de l'île, qui a l'air sacrément grande et plutôt bien peuplée. Retrouver sa famille ou des gens la connaissant, ça va être essayer de retirer une aiguille de pin du dos d'un hérisson.

"Jeee..."

Il hésita. À peine arrivé, il n'allait tout de même pas débarquer avec ses soucis et en charger la jeune femme comme on lui jetterait ses valises au visage. Il n'était pas un margoulin, et encore moins homme à se défaire de ses responsabilités. Aussi fit-il un choix somme toute assez logique à ses yeux : il prit sur lui de mentir.

"...l'accompagne juste, jusqu'à sa famille. Des types fortunés, assurément, pour se payer le luxe d'avoir un garde du corps de mon calibre, accompagné de son fidèle molosse de guerre."

Angelo, allongé sur le sol, les babines bien réparties de chaque côté de son museau en deux crêpes de bave et de poils, n'avait en rien l'allure d'un fidèle molosse de guerre.

"Et je n'ai aucun enfant surprise." dit-il avec assurance, le nez relevé, faussement blessé dans son honneur somme toute tout relatif. "J'ai toujours fait très attention à ne pas engrosser les femmes des autres, ce serait un manque de respect considérable."

À la proposition de Dilay de se rendre au grill de poissons, l'eau monte à la bouche d'Alphonse, surtout lorsqu'on parle d'herbes poivrées en assaisonnement. C'est que ça a l'air rudement bon, toute cette histoire.

"Ma foi, si en plus il te fait un prix, joignons donc le pratique à l'agréable ! Indique la marche, qu'on te suive, ma toute belle !"

À la mention de cet ami, qu'il faudrait lui "présenter", tiens donc...l'un des sourcils du vieil homme se lève. Un ami, hein. Ça fait même pas une demie-journée qu'ils sont ici, et ça fait pourtant déjà deux fois qu'on le mentionne, ce fameux ami...

"Ha oui ?" feint le soixantenaire. "Un partenaire commercial, je gage ?" demande-t-il, feignant l'ignorance, tout en se mettant à suivre la jeune femme pour peu qu'elle daigne leur indiquer le chemin du repas.

Les questions de Dilay, toutefois, se mettent à fuser, et bien vite chassent ses chances d'en apprendre davantage sans avoir à trop en révéler de son côté.

"Bworf, tu sais ce que c'est...l'ennui d'une petite vie bien rangée, la retraite trop paisible, pour quelqu'un qui a passé sa vie à bouger..."

C'était totalement du pipeau et ça allait se voir comme le nez au milieu de la figure. Alphonse adorait sa petite vie bien rangée et sa retraite trop paisible, de même que les quelques fois où il braconnait un peu, histoire de ne pas perdre la main.

"...enfin, disons que sur le vieux continent, il y a pas mal de vieilles histoires pas très intéressantes, et que je voulais...changer un peu d'air."

C'était sûr, ça ne passerait jamais.

"Un endroit où dormir ? Ha, pas encore, mais ça ne saurait tarder. J'ai emmené avec moi toutes les économies que j'avais de côté, donc je devrais être confortable au moins un mois ou deux, pour peu que je n'essaie pas de les faire fructifier, ces économies. Mais je vais essayer de les faire fructifier quand même, ça va me remettre d’aplomb."

Et pour le coup, ça, c'était vrai. Faire de l'argent à partir de tout et de rien, ça avait toujours été un défi stimulant pour Alphonse, et il avait développé ce regard sur les choses aux alentours, celles qui étaient en mesure de lui rapporter de quoi se refaire, ici aussi, une petite vie bien rangée et une retraite trop paisible...avec un peu de braconnage et de contrebande. Pour pas perdre la main.

Angelo remuait la queue de contentement, heureux comme tout d'avoir de l'affection, et pas dérangé pour deux sous de la présence de l'autre chien, tout jaloux qu'il soit, à ses côtés.

"C'est quoi comme race, ça...on dirait un lévrier en biscuits trop secs." s'interrogeait-il en observant la bête...
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Ca sent

L'aventure !

Feat Alphonse


Des types fortunés ? Au début, Dilay, bonne patte, pas suspicieuse, et incapable de reconnaître un mensonge ou une expression suspicieuse, surtout de la part d’un proche, gobe les paroles d’Alphonse. Elle continue de le couver du regard, cependant. Elle émet un grognement qui est en réalité un rire alors que son oncle qualifie le chien de « molosse de guerre » et redouble d’attention envers celui-ci, lui papouillant les flancs avec application.

« Ne prend pas la mouche. Elle ne te ressemble même pas. »

Taquine la mathématicienne quand Alphonse prend un air faussement offensé. Dilay le dit sans avoir bien regardé la petite, et comme elle est agenouillée et à son niveau, elle s’intéresse à elle avec une attention redoublée.

Elle fronce légèrement les sourcils. Malgré le fait que son oncle l’enjoigne à reprendre la route, elle ne se relève pas tout de suite. Là, sur la joue de l’enfant, semble s’étendre des racines, ou peut-être de l’écorce, une marque avec laquelle Dilay est familière… Mais Alphonse pas, évidemment. Elle s’approche un peu plus de l’enfant, levant les mains pour lui indiquer qu’elle ne lui veut aucun mal et répond à haute-voix à Alphonse.

- N-Non. On s’écrit.

Au sujet de Vaast, ce qui peut vouloir tout et rien dire, mais c’est quasiment toujours le cas quand la jeune femme est obligée d’utiliser sa bouche plutôt que ses mains pour communiquer. C’est que sur le moment, elle ne fait pas face à Alphonse, signer serait délicat.

Les mots du soixantenaire se perdent un peu dans le torrent des réflexions de Dilay quand elle réalise qu’elle n’a pas la berlue après avoir retiré ses lunettes. Elle les glisse dans ses cheveux pour les faire tenir sur son front et se redresse de toute sa hauteur avant de pivoter vers Alphonse. Il lui dit qu’il a amené les économies de toute une vie, parti précipitamment puisqu’il ne lui a même pas écrit. Même s’il était pris d’un brusque vent de folie et décidait d’abandonner tout ce pour lequel il avait travaillé, une vie tranquille, enfin, la retraite, ce auquel tout Garde aspire, il l’aurait informé de son arrivée. Son départ devait avoir été fait dans la hâte.

Malgré son expression à présent devenue grave, mais toujours calme, presque plus calme encore que ses grands sourires, l’excitation bien retombée, Dilay signe :

« Est-ce que tu es suivi ? Je doute qu’on puisse lire ce que je raconte. Contente toi de lever un doigt pour oui et deux doigts pour non. »

Une part d’elle se demande s’il sait dans quoi il a mis les pieds, s’il sait que la petite qu’il se trimballe est une native. Après tout, on ne parle pas de leurs marques sur le continent. L’a-t-on payé pour la ramener à son peuple ? Mais pourquoi était-elle sur le continent en premier lieu ? Quelque chose ne tourne pas rond, et vraiment, Dilay ne veut pas que la petite souffre, mais son intérêt premier va vers son oncle. S’il a des ennuis… Elle carre les épaules. Dilay ne se dit même pas que ce n’est pas exactement ce dont elle a besoin en ce moment, ça ne lui vient pas à l’idée d’accuser son oncle de mentir, de se fâcher, de se tendre. Son instinct protecteur est trop fort pour s’embarrasser de ces détails. Le problème d’un membre de sa famille, c’est son problème.

Dilay délaisse donc le pauvre petit lévrier, qui se permet enfin un pitoyable petit gémissement à peine audible à l’attention de la petite fille avant de venir lui trembloter dans les pattes.



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On s'écrit, hein ? C'était en dire trop ou pas assez, ça. Assurément, il y avait anguille sous roche, et Alphonse était plutôt doué pour tirer les anguilles de leurs cachettes.

"Tiens, vous vous écrivez ? Ça doit être genre, un petit gratte-papier maigrichon, j'imagine ?"

Il savait très bien que Vaast devait être un "grand type baraqué", selon la description faite par Abel, à la taverne, mais il aimait lancer sa ligne dans les courants profonds : on ne savait jamais ce qu'on pouvait y trouver.

De son côté, Rose ne bronchait pas, tandis que Dilay s'approchait d'elle. Elle se laissa inspecter, n'ayant manifestement pas peur de la jeune femme, semblant même plutôt curieuse des bijoux dorés qui ornent son visage.

Quand enfin Dilay se redresse, et signe à Alphonse, ce dernier doit s'y reprendre à deux fois pour vérifier qu'il a bien compris ce qu'on lui demande, clignant des yeux à plusieurs reprises.

« Est-ce que tu es suivi ?"

Ah merde. Elle avait compris.

Le soixantenaire ne voulait rien tant que de s'occuper seul des soucis qu'il traînait derrière lui, et surtout ne pas inquiéter plus que de raison la jeune femme. Mais elle était trop perspicace pour son propre bien, ce qui malgré la situation ne manqua pas de gonfler d'orgueil le cœur du vieil homme...quelle maligne, celle-là !

Est-ce qu'il était suivi...probablement pas. Mais poursuivi ? Peut-être. Il était parti très rapidement, et surtout sans prévenir personne de sa destination. Il faudrait assurément beaucoup de temps avant qu'on ne remonte sa trace jusqu'ici, et il ne comptait pas s'embarrasser éternellement de Rose qui, elle, était beaucoup plus reconnaissable que lui, en raison de ses marques sur le visage.

Les Inquisiteurs chercheraient-ils à la récupérer ? Peu probable. Mais chercheraient-ils à venger la mort de leur collègue et de ses sbires...ça, pour le coup, y'avait davantage de chances.

"Contente toi de lever un doigt pour oui et deux doigts pour non. »

Alphonse afficha un grand sourire détendu, et dans un geste qui aurait pu paraître tout ce qu'il y a de plus naturel à qui n'était pas dans la conversation...il afficha trois doigts.

"Tu sais ma belle, même si j'ai très faim, et que je n'ai pas mangé depuis...oh, au moins trois bonnes heures...je n'aurais rien contre une petite visite chez toi, histoire qu'on dépose les bagages. Ça nous ouvrirait certainement, l’appétit, qu'en dis-tu ?"

Se replier dans un endroit sûr, d'où on pourrait élaborer un nouveau plan d'action. Une tactique simple qui, si elle avait fait ses preuves sur le champs de bataille, pouvait tout aussi bien se révéler utile quand on était qu'un ancien bidasse avec de potentiels morpions thélémites aux fesses...
Alix
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A la question d’Alphonse, Dilay laisse échapper un grognement rauque qui tient lieu chez elle de rire. Elle secoue la tête et tourne le torse le temps de signer :

« Pourquoi est-ce-que quelqu’un qui écrit devrait être tout maigrichon ? Tu n’as jamais tenu de plume de ta vie ? Pourtant ta ceinture a l’air de tirer un peu. »

Elle lui décoche un sourire narquois à ça. Sans l’ombre d’un doute, elle n’a pas l’intention d’être méchante, mais puisqu’il plaisante au sujet de son précieux Vaast, elle fait de même. Bien sûr, Alphonse ne peut pas savoir qui est pour Dilay cet ami, et d’ailleurs elle ne répond pas davantage, pas encline à s’étaler sur ce sujet pour le moment. C’est que le reste a quand même l’air beaucoup plus important.

Quand Alphonse lève trois doigts, Dilay roule des yeux d’un air qui semble vouloir dire « sérieusement ? » mais il lui semble vaguement comprendre qu’il doit vouloir dire qu’il n’est pas certain, ou les deux solutions à la fois, ce qui revient à peu près au même.
« Je te préviens, c’est pas le grand luxe. »

Elle signe alors qu’il propose qu’ils se rendent chez elle pour casser la croute.

« Je suis armée. Mon pistolet est dans le revers de ma veste. »

Elle l’informe ensuite, au cas où, qu’ils aient besoin de s’en servir plus tard. Dilay s’intéresse ensuite encore une fraction de secondes à Rose et fait la moue. Elle est bien silencieuse. Probablement qu’elle ne comprend pas du tout la langue des continentaux, mais ne devrait-elle pas au moins faire un peu de bruits ?

Mitra la comprendrait probablement, mais Mitra n’est pas le genre de personnes qu’on peut mettre facilement dans la confidence, surtout pas quand un membre de la famille de Dilay est impliqué, aussi la jeune femme chasse-t-elle cette idée en prenant le chemin de sa petite barraque. Au moins elle n’est pas loin du port. Il s’agit d’une demeure de pêcheur qui commence par un petit escalier étroit plongeant dans les profondeurs du logis. Le mur le long de l’escalier et les poutres sur le côté sont clouées de casseroles et d’affaires qui pendent ci et là, faute de place pour ranger plus bas. Le lit est surrélevé, casé dans un placard, ainsi on peut le fermer en journée. Autour il y a un point pour tirer l’eau et faire sa toilette, et de l’autre côté un autre avec un poele et des tas d’affaires éparpillées. C’est visiblement là où Dilay passe ses journées car il fait très humide dans le petit logis délabré. Il fait aussi froid, ce qui explique la présence de couvertures au sol mais pas le fait que le poele soit tout à fait éteint. On dirait qu’il n’a pas été allumé depuis plusieurs jours. C’est que Dilay fait des économies, et puis, théoriquement, le printemps est là. C’est ce qu’elle se répète. Le truc c’est qu’au printemps sur Teer Fradee il fait quinze degrés et il pleut des hallebardes.

Dilay n’a plus habité dans un environnement si misérable depuis qu’Eser faisait survivre les jumeaux sur son seul salaire. Autant dire qu’à 8 ans, elle était censée en avoir fini d’un aussi grand dénuement. Et Dilay a essayé pourtant, cela se voit. Elle a récupéré des tentures et des voilages qu’elle a accroché aux murs et au dessus du placard avec de jolies plissures pour donner un peu de couleur et éviter les infiltrations. Elle a retapé un petit divan avec grand soin. Elle a remis un pied à une table de chevet qui ne tenait plus debout. Mais parmi ces efforts, il règne un sentiment de défaite. L’humidité commence à avoir le dessus, un des pans de tissu n’a pas été recloué alors qu’il pique du nez, un coussin a été laissé sur le canapé alors qu’il était en plein reprisage et n’a jamais été poursuivi. Dilay n’a pas le temps. Dilay n’a pas la force.

Mais, devant Alphonse, elle a l’air alerte, habituelle. Elle fait signe à tout ce beau monde de rentrer puis pose son luth avec soin sur le lit après avoir ouvert les panneaux de bois pour le révéler. Elle s’assoit dessus. Il y a une petite lucarne tout en haut, seule source de lumière, il fait donc assez sombre dans le logis et on a vite froid quand on reste immobile. Dilay semble avoir l’habitude. Elle s’enroule dans une couverture et signe.

« Assieds-toi où tu le souhaites. Raconte-moi. Tu as vraiment faim ou c'était pour l'esbrouffe ? »

Elle désigne son petit garde-manger en hauteur avant d’ajouter.

« J’ai des amis à la taverne du Denier. Tu pourrais séjourner là-bas quelques temps si tu as des ennuis. Il y a quelques chambres de libres dans le bordel. »

Et ce n’est pas un environnement connu pour être plein de balances… Quoi que tout dépend de qui est aux trousses d’Alphonse. A cette pensée, Dilay se redresse, sa couverture toujours sur les épaules. Elle va s’emparer de son fusil. L’objet dépare sur le bois rongé et les tissus un peu mité parce que sa ligne pure et simple indique qu’il est probablement de très bonne qualité, une arme typique du Pont. Dilay roule légèrement des épaules et se rassoit, le fusil sur les genoux. Elle fixe Alphonse. Elle attend visiblement qu’il se mette à table.





Alix écrit en #d5a952 - Elle est bègue, malentendante et s'exprime avec un accent.
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Alphonse se mit à la suivre, sans cesser de se répéter "quel culot tout de même". Comment ça, sa ceinture avait l'air de tirer un peu ? Sa ceinture était tout ce qu'il y avait de plus adéquate. Bon, elle serrait un peu lorsqu'il était assis, certes, mais il fallait bien que son pantalon tienne.

Sans qu'il ne s'en rende vraiment compte, Dilay a réussi à lui faire perdre le fil de la conversation sur son ami mystérieux, occupé qu'il était désormais à s'assurer en marchant que son profil n'était pas désobligeant à regarder. Après tout il était un ancien de la Garde...à la retraite, d'accord, mais toujours bon pied, bon œil !

"Ma ceinture me va très bien. Je suis dans une parfaite forme pour mon âge, et je suis encore capable de faire plus de pompes que n'importe quel blanc-bec, qu'on se le dise." renchérit-il, piqué dans sa fierté. C'est qu'on avait son petit orgueil, tout de même.

"Ce n'est pas le grand luxe" lui dit-elle. Et ça n'avait pas seulement l'air d'être de la fausse modestie, comme l'aurait lâché un noble avant de faire visiter son manoir pendant deux heures de marche du troisième étage aux sous-sols. C'est que c'était probablement un petit appartement modeste, décoré avec quelques meubles bons marchés - mais toujours avec goût, ça, il en aurait mis sa main au feu.

Que Dilay soit armée n'était pas pour le surprendre, d'autant qu'elle avait grandi entourée d'armes et dans le tumulte de récits de guerres, que ça soit ceux de ses pères ou les siens - souvent romancés, du reste. "Mais hé, vous auriez vu les petits et leurs grands yeux, vous en auriez sûrement fait de même" se dit le vieil homme en son for intérieur à un auditoire imaginaire.

L'arrivée au domicile de son hôte lui fait toutefois l'effet d'une douche froide. "Diantre" se dit-il "ils l'ont remisée à la cave". L'endroit, quoiqu'on ait fait des efforts pour le rendre aussi habitable que possible, est humide et froid. Le poêle n'a pas l'air d'avoir été utilisé depuis un moment et la seule lucarne rend le tout parfaitement sinistre. Comme il s'y attendait un peu, les meubles ont l'air d'être de la récupération, par-ci par-là, mais un il-ne-sait-quoi d'inachevé lui donne l'impression que tout ici bas n'est pas rose...y compris le moral.

Cependant, il n'y aurait pas de jugement, pas de pitié, et pas de larmoiements d'apitoiement entre eux. Si Dilay voulait parler de sa situation, si elle voulait de son aide, elle n'avait qu'un mot ou qu'un geste à faire, et il se plierait en quatre en mettant toutes ses ressources à sa disposition pour l'aider. Si elle n'en avait pas envie ou qu'elle voulait à tout prix se débrouiller seule, alors il respecterait son choix. Ils n'étaient pas du même sang, mais ils étaient de la même famille...et Alphonse regretta, un peu, son isolement sur le continent, alors que cela devait être difficile ici pour la jeune femme. S'il en avait eu vent plus tôt, il n'aurait probablement pas attendu toutes ces mésaventures pour rappliquer.

Se posant sur le canapé, la fillette et le chien sur ses talons, il inspecte les alentours avec un hochement de tête et une moue admirative, comme on apprécierait les dorures d'un grand établissement. "Ma foi..." commence-t-il "...les travaux de rénovations de l'aile ouest ont sûrement pris un peu de retard, mais je suis persuadé que les jardins donneront de très belles fleurs cet été."

Dilay se tenait maintenant face à lui, une arme à feu sur les genoux. Une belle arme à feu, d'ailleurs, qui vaut certainement plus cher que n'importe quel mobilier dans la pièce. Mais un guerrier ne vend pas son arme au diable.

Elle attendait. Ah. Elle devait vouloir qu'il lui raconte tout. Alphonse hésitait, se balançant de gauche à droite sur le canapé...mais bworf, après tout.

"Alors...par où commencer ?" se lança-t-il. "C'était une belle fin de soirée, et j'avais sorti du four un délicieux merlu aux pommes de terre au beurre..."

Et il lui raconta toute l'histoire. De la venue de Vitiano, à sa rencontre de nuit avec ces types louches, ce sac qui pleurait, la gamine à l'intérieur, et la venue de cet Inquisiteur, chez lui, où tout avait si mal tourné. La mort de son ami, de ces hommes, Angelo qui avait été le meilleur toutou qu'on puisse trouver dans tout Gacane, et l'incendie puis sa fuite, enfin.

Le tout lui avait pris plus d'une bonne heure, tant il pouvait se perdre en circonvolutions. Mais toute l'histoire avait été déballée, et il se tournait vers Rose, qui s'était endormie contre lui, le chien sur ses genoux - et sur les siens, tant il prenait de la place.

Il observa Dilay. Cette fois, c'était à son tour d'attendre qu'elle se mette à table.
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« Mais oui. Je t’emmènerai à la pêche à la rombière. »

S’amuse Dilay en voyant son oncle tout mécontent au sujet de sa remarque.

Une fois qu’ils sont tous coincés dans son petit logement, elle répond d’un sourire narquois à la remarque d’Alphonse.

« J’aimerais bien avoir un jardin un jour. Ce n’est pas si différent ici, regarde. »

Elle plaisante en désignant une mousse qui commence tranquillement à pousser au niveau d’un angle du mur. Dilay est décontractée parce qu’Alphonse ne fait aucune remarque désobligeante. Elle serait bien incapable de savoir quoi faire de son souci, pour le moment. Elle fait le tour de sa propre situation, de loin, quand elle en a le courage, mais la plupart du temps elle préfère ne pas y penser, ne pas réveiller l’ours qui dort.

Lorsqu’enfin l’homme se met à table, Dilay le fixe, les bras reposant sur son fusil. Elle prend de multiples positions durant le récit, pas statique. Elle bat du pied, agite les jambes, s’assoit sur son mollet, puis sur son pied, puis s’étend sur le côté. C’est qu’Alphonse a de la gouaille, il ne risque pas de lui épargner les détails. Elle ne l’interrompt pas, ni avec sa voix ni avec ses mains. Son visage se lit facilement. A aucun moment du récit elle n’a l’air franchement inquiète. Elle est en revanche assez perplexe, voire carrément fâchée. C’est qu’on a essayé de faire du mal à son oncle, qui est à présent en fuite, tout comme elle d’une certaine façon.

Le comportement de l’inquisiteur lui paraît louche. Et Dilay conclue sur ça à la fin.

« S’il avait le soutien de Thélème pour ses bêtises, il n’aurait pas eu besoin de t’embaucher. Il fait ça sous le manteau, il ne doit pas avoir de fonds extensifs. Les navires partent trop sporadiquement pour qu’il soit déjà sur tes talons, sur l’île. Nous avons une longueur d’avance, nous devrions en profiter pour mettre l’enfant à l’abri, et toi aussi, par la même occasion. »

A son air narquois, il est évident que c’est ce qui importe véritablement à Dilay.

« J’ai des amis dans le bordel de Nouvelle-Sérène. Tu pourrais y loger quelques temps, ce n’est pas là qu’on irait te chercher. Ils pourront te dire ce qu’ils pensent de ta ceinture. »

Elle le taquine, apparemment pas bien alarmée par ce qu’il lui dit. Ce n’est pas étonnant. Dilay ne le prend pas par-dessus la jambe, au contraire, elle réfléchit au problème alors qu’elle signe, mais elle n’est pas du genre à paniquer. A ses yeux, c’est souffrir deux fois.

« En attendant, j’aimerais joindre l’ami dont je t’ai parlé. Il est de Thélème, il pourrait nous aider à régler ce souci. Il faut qu’on ramène la petite aux Natifs mais pas n’importe comment. Il ne faudrait pas qu’ils croient que c’est nous qui l’avons pris et je ne parle pas leur langue. »

Dilay place Vaast assez négligemment au milieu de tout ça. Evidemment qu’il l’aidera, elle n’en a aucun doute… Le truc, c’est que ses dernières lettres sont restées sans réponse. Il doit être déployé ailleurs qu’à San-Matheus, et si la jeune femme désire le revoir, elle éprouve également une certaine appréhension. Devant lui, il faudra bien qu’elle vide son sac.







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"L'emmener à la pêche à la rombière" ? Peuh. Bien que ça n'ait pas toujours été le cas, Alphonse avait du goût pour des femmes qui n'étaient ni ennuyeuses, ni prétentieuses. Et puis, il préférait pêcher des truites dans les rivières... au moins, elles ne disaient pas de bêtises.

En voyant Dilay plaisanter sur la mousse qui pousse au niveau du mur, le soixantenaire ne peut s'empêcher de sourire, même s'il n'aimerait rien tant que venir ici un matin de bonne heure pour nettoyer tout ça et mettre un coup de peinture. Et amener un petit plant de tomates, tant qu'à faire ?

Une fois son récit terminé, le vieil homme écoute attentivement sa nièce lui faire part de ses hypothèses...

"S’il avait le soutien de Thélème pour ses bêtises, il n’aurait pas eu besoin de t’embaucher. Il fait ça sous le manteau, il ne doit pas avoir de fonds extensifs."

C'est vrai, ça. Il n'y avait pas vraiment réfléchi, mais c'était bizarre qu'on ait besoin de faire ça en catimini si c'était quelque chose d'officiel. Et si ce n'était pas officiel, alors il y avait moins de chances que ça s'ébruite de trop... mais il y en avait encore pas mal qu'on cherche à étouffer l'affaire, en faisant taire les témoins gênants.

« J’ai des amis dans le bordel de Nouvelle-Sérène. Tu pourrais y loger quelques temps, ce n’est pas là qu’on irait te chercher. Ils pourront te dire ce qu’ils pensent de ta ceinture. »

Loger dans le bordel ? Ce ne serait pas la première f... non mais ! Ça va aller avec sa ceinture, maintenant ! Affichant une mine boudeuse, Alphonse se passe tout de même la main sur le ventre... quoi ? Il avait pris tant que ça ? Bon c'est vrai qu'il ne se dépensait plus aussi souvent que lorsqu'il était toujours en activité, mais tout de même... il allait falloir résoudre ce problème prioritaire, et quoi de mieux que de se trouver un petit boulot tranquille dans le coin ? Et par tranquille, il entendait "qui paie pas mal pour pas beaucoup d'efforts".

"En attendant, j’aimerais joindre l’ami dont je t’ai parlé. Il est de Thélème, il pourrait nous aider à régler ce souci."

"De... de Thélème ?" demande Alphonse, écarquillant les yeux. "Il est... dans le commerce, peut-être ? Ou bien, euh... c'est un domestique ? Un musicien ? Un prostitué, peut-être ?"

"Pas un religieux, pas un religieux..." semblait trahir son regard. C'est qu'il n'avait aucune envie qu'un dévot prêchi-prêcha vienne se mêler de ses affaires, d'autant qu'il était mouillé dedans jusqu'au cou, et qu'il venait d'en refroidir au moins trois. Bon, deux dans les faits, il pouvait toujours en mettre un sur le compte du chien et de son enfance difficile.

"Il faut qu’on ramène la petite aux Natifs mais pas n’importe comment. Il ne faudrait pas qu’ils croient que c’est nous qui l’avons pris et je ne parle pas leur langue. »

Il y avait aussi le cas de Rose, en effet. Alphonse se demanda, en voyant la gamine dormir profondément sur ses genoux, le chien lui servant de couverture, quel était son véritable prénom, et si sa famille était toujours en vie.

"Bon... et bien, je vais me rendre au bordel en premier lieu, histoire de me planquer. Est-ce que ma nièce préférée serait disponible pour m'accompagner, et partager un repas avec moi ? C'est que, je vais avoir besoin de quelqu'un pour me faire découvrir les plats du coin."
lança-t-il, dans un sourire. Le régime pouvait bien attendre un peu.
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La tête d’Alphonse quand elle lui annonce qu’elle a un ami Thélémite arrache un grognement, le placebo d’un rire, à Dilay. Elle secoue la tête et signe.

« On dirait que tu as mangé un crapaud. Oui, c’est un religieux ? Tu as peur des bures, maintenant ? Une allergie aux chapeaux ? Tu sais que je ne proposerais pas l’aide d’un homme préchi-précha qui pourrait nous attirer des ennuis. Justement, il pourrait tout arranger ! »

Elle ponctue le point d’exclamation muet par un grand sourire, en frappant son poing dans sa paume.

« Il est vraiment, vraiment, intelligent. »

Elle signe beaucoup plus de « vraiment » que ça en roulant des yeux pour bien appuyer son propos. Elle a un frisson d’angoisse en songeant au fait qu’il va falloir qu’elle revoit Vaast, qu’il va la voir dans cet état, et qu’il n’est pas du genre à se satisfaire d’une petite explication concise et timide. D’un autre côté, Dilay brûle de savoir ce qu’il fait, et pourquoi ses mots restent lettre morte – littéralement. S’est-il attiré des ennuis ? Ce n’est pas le genre de Vaast, il est trop scrupuleux, mais d’un autre côté elle le sait capable d’une certaine sécheresse qui pourrait probablement lui valoir quelques engueulades. Mais plus que ça ? Ici ? Si ce n’est pas la brume – tant que ce n’est pas la brume.

« Fais-moi confiance, Alphonse, tu veux bien ? »

« Alphonse », elle a un signe pour lui, pas son prénom, lui en tant que personne, comme elle en a un pour tous ses proches. Une variation du signe pour « oncle », mais qui n’appartient vraiment qu’au soixantenaire qui lui fait face et semble s’inquiéter de sa bedaine.

« Si c’est toi qui offre, bien sûr. »

Signe Dilay à la proposition du repas avant de mimer une courbette exagérée en agitant sa main, comme pour dire « après-toi ». Peut-être que là, elle va pouvoir prendre un vrai repas. Alors qu’elle fait claquer la chambre de son fusil pour le remettre en place, elle dévisage la petite. « Rose ». Ensuite, Dilay regarde Alphonse.

« C’est incroyable qu’elle te suive partout comme ça, tu ne trouves pas ? Elle est très docile. Tu as réussi à communiquer avec elle ? »

Dilay peut ressentir de l’empathie pour l’enfant, ne pas être capable d’exprimer ses besoins, ses émotions, ses envies… tout cela alors que des adultes la fixent, incrédules et hagards. Elle lui fait un sourire et signe « Bonjour ». Ensuite, elle tente d’articuler :

- Beurd tír to…

Mais elle n’est pas certaine de la fin. Mat ? Son sourire se transforme en grimace et elle remet son arme dans son holster avant d’approcher de la porte. Mieux vaut ne pas donner de faux espoirs à la petite en lui faisant croire qu’elle peut être comprise. Par l’entrebâillement, parce qu’elle tient mal sur ses joints, elle peut surveiller la rue. Tout à l’air normal. Alors elle sort et referme le battant derrière Alphonse, le chien, et la fille.



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"Si j'avais peur des bures, jeune fille, j'en aurais soulevé beaucoup moins souvent qu'à mon tour." lance Alphonse sur le temps de la demie-plaisanterie. C'était déjà probablement arrivé qu'il ait eu une aventure avec une femme de Thélème, de là à ce que ça soit une religieuse il n'avait pas été jusqu'à vérifier.

"Non, ce qui m'inquiète, c'est d'aller chercher de l'aide auprès d'une faction qui cherche probablement à nous retrouver, la petite et moi, que ça soit fait sous le manteau ou non. Comment savoir si on peut lui faire confiance..."
commencera-t-il, avant finalement de s'interrompre puis de soupirer. Il relèvera la tête, et lancera un regard vers Dilay.

"Très bien... je te fais confiance, donc si tu me dis que tu lui fais confiance, c'est bon pour moi. Puis s'il est vraiment vraiment vraiment vraiment vraiment intelligent, en plus, hein."

Le vieil homme a un sourire attendri. Bien sûr qu'il faisait confiance à la petite. Il lui confierait sa vie, c'était dire, même si autant que possible il préférait ne pas avoir à la parier de sitôt.

"Bien sûr que je t'invite. En ta qualité d'Ambassadrice des goûts étrangers de notre nouvellement fondé Commerce de dégustation. Nous allons devoir faire une étude très sérieuse et approfondie des us et coutumes alimentaires des habitants de cette île. On fera passer l'addition en notes de frais sur le dos de l'association, va, ce sera pas la première fois que je fais ça."


Alphonse fait le choix d'en plaisanter, d'en rire. Il ne veut pas prendre trop au sérieux les choses qui pourtant le sont, parce qu'il sait que le moral est ce qui doit être maintenu à flot à tout prix chez un soldat. Et quoi de mieux qu'un peu d'humour sur une situation pas si terrible pour aller dans la bonne direction ?

« C’est incroyable qu’elle te suive partout comme ça, tu ne trouves pas ? Elle est très docile. Tu as réussi à communiquer avec elle ? »

"Pas vraiment."
reconnaît le soixantenaire, qui jusque-là a surtout fait attention à ce qu'elle ne s'éloigne pas trop. "Elle a ri quand le chien l'a léchée. Elle a pleuré quand elle a bu un jus de fruits du coin à la taverne. Mais c'est à peu près tout. Je pense qu'avec le coup des inquisiteurs, elle a dû comprendre que j'étais de son côté, et surtout que le chien était de son côté."

Comprenant qu'on parle de lui, l'animal remue la queue, sans bouger de sa position allongée sur les genoux de Rose.

"Mais elle n'a pas vraiment parlé. J'espère qu'elle va bien. J'ai déjà vu des gros gaillards à la guerre qui, après un assaut particulièrement rude, restaient murés dans le silence un moment. Ils avaient besoin d'espace... et de temps."

La petite observe Dilay qui s'approche d'elle. Si elle ne réagit pas aux signes de la jeune femme, tout change lorsqu'elle entend "Beurd tír to..."

C'était comme si ses yeux s'illuminaient de nouveau, ils s'ouvrirent en grand, de même que sa bouche, et l'enfant se mit à parler de façon frénétique.

"Oi ! Nod fradí! Lémat rádids neis yechtem ?"

S'en suivra une longue tirade où plusieurs termes reviendront, notamment : Luchtom, Saul lasser, Alphanse, Angelo, et Vigsoneigad.

"Eh beh." se contentera de dire Alphonse, voyant que la petite a finalement un sacré débit. "On dirait que ça va mieux. Même si je n'ai pas compris un traître mot de ce qu'elle a dit."
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Dilay roule des yeux et signe un rire un peu narquois ou en faisant une grimace à Alphonse. Elle s’empresse ensuite de signer, alors qu’elle tapote ses doigts contre ses avant-bras une seconde avant, visiblement empressée de répondre à son oncle mais ne voulant pas l’interrompre :

« Ce n’est pas une faction, c’est une personne ! Il ne se représente que lui-même ! »

Ce n’est pas vraiment vrai. Vaast est un inquisiteur, il lui a bien expliqué – il est à part, il veille sur le cœur des croyants, quelque chose comme ça… Mais n’est-ce-pas justement son rôle de remarquer une profonde injustice faite à une petite fille ? Et au-delà de ça, Dilay ne peut pas croire qu’il ne l’aiderait pas du tout.

« Il va te trouver un plan pour t’en sortir, en deux temps trois mouvements. »

Affirme Dilay avant de laisser échapper un bruit entre l’aboiement et le grognement. C’est son rire, mal formé, mal entrainé, parce que ça s’éduque, comme le langage, et qu’elle n’a jamais vraiment pu. Elle en a honte, elle ne rit jamais, si ce n’est en présence de sa famille.

« Tu plaisantes mais je fournis la tenancière de la taverne en produits locaux. J’ai eu une liste d’une petite herboriste d’Hikmet complétée par mes propres déductions. Je peux te dire ce qu’Erika vend bien trop cher, en premier lieu. »

Elle ponctue sa remarque d’un air blasé, avant de préciser.

« Erika est la tenancière. »

Dilay fixe Alphonse alors qu’il lui explique ce qu’il sait au sujet de la petite – en substance, absolument rien. Elle regarde ensuite Rose. La comparaison avec la guerre lui serre un peu l’estomac. Est-ce qu’on peut être si jeune et si affectée ? Eser, son père, a eu des périodes de mutismes quand ils étaient jeunes, avec son frère, mais ça Dilay ne s’en souvient pas trop. Elle ne le sait que dans les récits de Celik. Heureusement « Rose » se met à piailler d’un coup, comme ramenée à la vie. Dilay s’agenouille devant elle et mâchonne l’intérieur de sa joue alors qu’elle fait de son mieux pour écouter tout ce qu’elle lui dit.

- V-Vigsoneigad ?

Elle répète. Elle se désigne ensuite, en tapant sur son torse, puis désigne Rose, clairement, ayant l’habitude de devoir se faire comprendre d’une façon très rudimentaire. Puis elle met sa main à plat, paume vers le haut, et d’un index suivi d’un majeur elle mime le fait de marcher dans une direction qu’elle pointe ensuite en répétant.

- Vi-Vigsoneigad.

Une façon de dire « Toi + moi on va aller à Vigsoneigad. »

Puis, Dilay se tourne vers Alphonse et signe rapidement.

« Il nous faut doublement l’aide d’un thélémite. Ils sont copains comme cochon avec les habitants de ce village. Du moins, c’est ce que j’ai entendu dire, je ne me suis jamais aventurée si loin dans les marais, mais mon ami lui y est déjà allé. »

Dilay connaît quelqu’un qui pourrait tout arranger – Mitra. Elle pourrait parler à cette gamine, et tout lui expliquer. Mais, bizarrement, elle fait plus confiance à son beau soldat rencontré durant une chaude nuit de Sérène qu’à son amie dont la fidélité remonte à plusieurs années. La jeune femme s’empourpre, livre ouvert, mais elle ne commente pas sur ce qui lui traverse la tête.

Une fois dans la rue, Dilay mène à nouveau le petit groupe vers la taverne du Denier. Elle fait entrer Alphonse par la grande porte après avoir retiré son chapeau et son éternel manteau. Elle essuie bien ses pieds, pour ne pas se mettre à dos Erika et va commander une tournée de tielles, de petites tourtes fourrées à la pomme de terre, au riz, aux oignons, et aux fruits de mer, aujourd'hui des moules couvertes d'une sauce tomate épicée. S'il y a bien quelque chose qu'elle peut recommander à Alphonse ici, ce sont les produits de la mer. Certes, ce sont les mêmes qu'à Sérène, mais leur fraicheur, leur goût iodé, n'a rien à envier à ceux de la pêcherie du Grand port.

Elle commande aussi des jus d'une racine un peu amer avec un sirop pour la faire passer. Elle espère qu'Alphonse ne fera aucune remarque sur le manque d'alcool, ce n'est pas un sujet dans lequel elle a envie de remettre les pieds avec sa famille. Il doit être assez malin pour savoir que ne pas la voir boire dès le matin est déjà une prouesse qui n'avait pas été accomplie depuis ses 19 ans, et elle espère qu'il aura assez de tact pour ne pas le relever. Et ne surtout pas en parler devant Vaast. A cette heure, à une autre époque, elle serait déjà passée à plus fort que la bière, et il y aurait eu le digestif en fin de repas, peut-être deux ou trois verres. Après tout, ils sont petits.

Mais Dilay tient ses vœux. Elle n'a pas commandé quelque chose de trop cher, même si elle se fait inviter. Ca reste la famille, quand même ! Et dès que l'heure est bonne, aux alentours de midi, elle fausse compagnie à Alphonse pour aller voir Abel.



Alix écrit en #d5a952 - Elle est bègue, malentendante et s'exprime avec un accent.
Elle est également connue sous le nom de Dilay ou d'Alix de Courcelles.
Elle s'exprime à l'oral après un tiret et signe entre guillemets.

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Alphonse Fléchard
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"Il est de Thélème, c'est un religieux, mais il n'est pas un de leur représentant...?"

Le doute est présent, bien sûr. Mais il est rapidement balayé dans l'esprit du vieil homme. Si Dilay lui assure qu'il va les aider, et qu'Alphonse peut lui faire confiance, alors il n'a besoin de rien d'autre.

"Bon. Nous verrons bien. En attendant, il va falloir qu'on aille goûter à tous ces petites douceurs que tu fournis à la tenancière, jeune fille. C'est que, pour mieux me fondre dans le décor, il va falloir que je goûte d'un peu de tout... imagine donc si d'aventure l'un de ces inquisiteurs vient me trouver, et constate mon ignorance sur la qualité du ragoût du coin. Il aurait de terribles soupçons, pour sûr."

Le vieil homme a l'air parfaitement sérieux, tout en hochant gravement la tête. Pour qui le connaît bien, il est évident qu'il plaisante.

"Erika, nous voilà !"


Mais le soudain débit de Rose les garde en place encore un court moment. C'est que la gamine a décidé de s'exprimer d'une traite afin de compenser son silence des dernières semaines.

"Ça veut dire quoi, ça... Vite son nez gad ?"

À l'écoute de Dilay, il hoche la tête au fur et à mesure qu'il comprend qu'il s'agit d'un village, et qui plus est un village qu'un thélémite pourrait très bien connaître.

"Oh... un village, donc. Bon au moins, on a une destination. Reste à savoir ce qui nous attend là-bas... je suppose qu'ils vont forcément nous accueillir à bras ouverts, si on leur rapporte la p'tite ? À moins qu'ils s'imaginent qu'on fait partie de ceux qui l'ont embarquée et qu'ils décident de nous zigouiller... hmph. Je préfère ne pas y réfléchir le ventre vide."

Embarquant à sa suite le chien et l'enfant, Alphonse suit sa nièce à l'extérieur, et le petit groupe chemine gaiement jusqu'à la taverne du Denier.

Assis à table, les plats finissent par arriver... les tourtes aux fruits de mer, les jus de racines au sirop... Alphonse se laisse guider, insistant pour goûter à ce qu'on lui conseille, redemander des plats qu'il a apprécié, reprendre des jus pour tout le monde. Même Angelo, sous la table, a le droit de goûter à quelques bouchées. Sa grosse queue bat la mesure sur le plancher, et la petite se met à rire de bon cœur lorsque le vieil homme se met à chanter une vieille chanson de soldat. Une chance pour Rose, elle ne comprend pas les paroles, assez salaces au demeurant.

Dilay se retirant, le soixantenaire se décide à aller prendre une chambre. S'il a pas mal dépensé aujourd'hui, chaque pièce valait son pesant d'or, car chacune lui a permis de passer un bon moment en compagnie de sa famille.

Et pour la suite, et bien... il allait bien falloir remplir de nouveau la panse et le porte-monnaie, pas vrai ?
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