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Terre Inconnue, rencontre inattendue. [ft. Brid]

Louis du Rivier
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Louis du Rivier
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On raconte que l’argent ne fait pas le bonheur, en tout cas il le facilite car si d’habitude Louis était heureux de mener une expédition en terre inconnue pour parfaire ses connaissances du monde qui l’entoure, cette expédition elle n’avait pas de grand dessein de parfaire son compendium qu’il s’évertue à rédiger. Il s’agissait d’une sortie en forêt pour refaire le plein de plantes pour ses concoctions qui s’avère jusqu’à présent la seule entrée d’argent dont dispose le jeune homme depuis son arrivée sur l’île.

Si la recherche et les documents sont bien organisés, les comptes et les stocks semblent moins être le fort du naturaliste. Alors qu’il voyait sa bourse devenir dangereusement maigre, il comptait la renflouer en faisant une nouvelle fournée de médicaments qu’il revendrait aux cogneurs de la taverne du denier ou bien à d’autres habitants de la ville. Si cela lui faisait plaisir de pouvoir aider son prochain, il espérait quand même réussir à trouver un mécène pour financer ses recherches et ne plus devoir passer la plupart de son temps à se battre pour la moindre piécette.

“Voyons la vie du bon côté, au moins c’est une belle matinée, et je n’ai pas croisé de bête hostile jusqu’à présent...”

*C’est bien chanceux d’ailleurs, car si tu en croisais une mon petit louis, je crains fort qu’elle n’ait pas grand-chose à se mettre sous la dent... et que tu n’as pas non plus grand chose à mettre entre toi et elle... enfin sauf si tu fais confiance en tes talents d’épéiste pour venir à bout d’un Vaileg... Ceux que tu as pu voir étaient pour le moment déjà trépassés ou bien dans une cage prête à être massacrés pour le plus grand plaisir des soiffards de l’arène. *

Malgré le fait que la journée semblait bien s’annoncer, le jeune homme demeurait seul pour cette expédition, manquant de moyen pour embaucher quelqu’un. Les quelques pièces qui lui restaient furent investies dans une carte des environs et dans les provisions pour sa sortie.

Avoir une imagination active n’est pas forcément la meilleure des choses, lorsqu’on arpente une forêt inconnue guidé par une carte à la précision douteuse, ou l’on peut croiser des prédateurs allant d’un équivalent à un loup du continent à celui d’un ours. Sur ces pensées peu optimiste le jeune homme prend en main son épée, et d’un habile mouvement de main déplie sa lame dont les composants creux viennent cliquer les uns dans les autres avec un bruit satisfaisant.

Il savait que cette babiole qu’il avait créé chez ses parents était plus adaptée à servir d’arme de fortune qu’on peut cacher sous un manteau, et qu’elle serait probablement moins efficace contre une bestiole faisant un poids certain. Mais l’effet placebo est quelque chose de connu, et bien que l’utilité de la lame contre un adversaire potentielle reste discutable, son effet sur l’esprit du jeune homme lui est indiscutable.

Le jeune homme procède donc, s’enfonçant dans la forêt, en prélevant les quelques herbes utiles qu’il trouvait çà et là, gardant le cap vers le bosquet de saules qu’on lui avait indiqué comme propice à la récolte de ses matières premières.
Brid
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La fin du printemps et le début de l’été étaient les périodes les plus actives pour Brid. Il fallait faire les récoltes pour l’hiver et la cueilleuse ne dérogeait jamais à son devoir. Aujourd’hui, pas de quêtes de plante rare, pas de demande d’une doneigad, pas de requête d’un de leur élève. Elle œuvrait pour son village et pour lui seul. Elle regrettait l’époque où s’éloigner pendant plusieurs jours ne lui procurait aucune angoisse. Celle qu’elle éprouvait était certes vague, mais elle croissait avec les mois et tandis que Brid l’observait en pensée, elle reconnaissait son étrangeté.

Si elle partait en expédition dans les montagnes comme avant, elle craignait de revenir pour trouver que quelqu’un avait fait une nouvelle bêtise. Ce pouvait être Odran, Treasa ; vraiment, après qu’une jeune chasseresse ait été bannie, qu’une presque-enfant ait été tuée à la Fête de l’Equinoxe, ce pouvait être n’importe quoi.

Brid détestait qu’une seule de ses pensées se perde à ces considérations absurdes, car elle observait chaque jour avec un agacement muet des membres de son clan plus absorbés par ces sujets que par leurs devoirs. Elle sortait chaque pas que faisait le soleil aussi sûrement que les siens au creux des bois. Un village qui n’était pas prêt pour l’hiver devrait faire des sacrifices auxquels Brid n’avait pas envie de penser. Elle avait connu les grandes faims qui avaient frappé Vignamri après que les hommes venus de la mer aient capturé leurs plus grands doneigada et tué leurs guerriers. Il n’y avait plus personne pour récolter les fruits et les noix, alors. Et à force de fourbir ses armes et de s’imaginer coiffé par l’un des chapeaux des étrangers, on s’éparpillait. On dépensait même une énergie précieuse. L’hiver tombait sans prévenir, dans trois mois il ferait froid. Brid s’activait donc depuis l’aube, probablement parce qu’un des aînés dont elle avait l’habitude de s’occuper était malade depuis la veille. Elle était inquiète, elle était même contrariée, ce qui lui arrivait rarement.

Vaquer à sa tâche lui faisait du bien, cela lui vidait l’esprit, l’ancrait dans le moment. Et il fallait croire que comme la nature clémente pouvait faire tomber un beau fruit sur une tête après une sieste contre un tronc, elle avait aussi la capacité de conjurer des étrangers pour égayer la journée de Brid.

Elle avait suivi celui-là pendant quelques minutes à peine. Elle portait un sac déjà plein à moitié donc elle referma sans bruit le couvercle de joncs tressés. L’étranger se baissait… L’étranger ramassait des plantes, comme elle.

Brid sourit. Elle s’était juré que s’il n’y avait pas lieu, elle ne le suivrait pas plus de dix minutes. Mais voilà qu’il dégainait un singulier objet ! Elle n’avait jamais vu une lame se déployer de cette façon, et puis c’était trop tentant : elle allait pouvoir jouer son coup préféré. Alors que l’homme s’intéressait à un autre plan, elle s’exclama :

- Attention ! C’est dangereux ! Ça gratte ! Ça gratte partout !

C’était, évidemment, totalement faux… quoi que particulièrement distrayant, à chaque fois.
Louis du Rivier
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"Attention ! C’est dangereux ! Ça gratte ! Ça gratte partout ! "

La voix soudaine fera sursauter visiblement Louis qui ne pensait pas croiser quelqu’un, il marqua une pause de plusieurs longues secondes avant que son cerveau se remit à fonctionner. Il continue ensuite son mouvement, mettant la plante avec les autres, si elle avait une propriété urticante, il ne l’avait pas remarquée lors de ses manipulations précédentes.

Il se relève ensuite pour regarder la personne qui l’a interpelée ainsi haussant un sourcil en voyant une native.

“C’est gentil de vous inquiéter pour moi madame, mais de ce que j’ai pu voir de ces plantes, elles ne semblent pas avoir cet effet. De plus je suis équipé”

Il montre sa main gantée de cuir avec un petit sourire satisfait. Puis d’un geste habile défait le clapet maintenant la lame dépliée avant de la faire revenir dans son manche.  

“J’imagine que vous êtes une locale... enfin que vous êtes originaire d’un village des environs, nous pouvons peut-être nous entraider...”

Le jeune homme savait bien évidemment quoi demander à la native, il était très probable que ses connaissances de la forêt et des choses qui y poussent soit bien supérieur à celles de la personne lui ayant cédé cette carte a la précision douteuse.

Le plus compliqué serait de trouver quelque chose qui intéresserait l’autochtone car bien qu’il fût sur l’île depuis assez longtemps pour écouler son pécule. Il n’eut pas le temps de récolter assez d’informations sur les locaux pour savoir ce qui pourrait les intéresser.

*Voyons Louis, si tu ne sais pas ce que la personne d’en face veut, tu peux lui demander... après tout le meilleur moyen de se faire plumer et de s’engager dans une transaction sans information. *

L’homme prend une grande inspiration, s’apprêtant à faire un laïus de présentation avant de se raviser, son interlocutrice parlait certes leur langue, c’était nécessaire pour l’avoir prévenu, mais son vocabulaire et sa maitrise globale était une variable inconnue, il lui fallait faire attention à sa manière de s’exprimer, car des relations cordiales seraient nécessaires pour le bon déroulement de ses recherches sur l’île.

Des présentations, et une demande simple, voilà qui devrait au moins lui permettre d’estimer le niveau de maitrise de la langue de son interlocutrice et de s’y adapter.

Il finit donc de ranger son arme pour dissiper toute perception d’hostilité possible avant de prendre la parole.

“Je me nomme Louis du Rivier, est-ce que je peux vous poser quelques questions sur les environs ?”
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Il était vrai que l’étranger était venu préparé. Brid contempla encore un instant sa drôle de lame alors qu’elle disparaissait puis ses yeux noirs se posèrent sur l’homme.

- Quand vous les mangez. Ca peut prendre des mois.

Affirma Brid, le visage l’incarnation du sérieux. Elle traça un chemin sur son propre ventre, comme pour mimer quelque chose qui remontait à l’intérieur puis se toucha la gorge.

- Et ça fleurit ! Dans votre bouche !

C’était une petite improvisation mais elle était plutôt fière d’elle. Elle s’appuya contre un tronc, aussi confortable en forêt qu’elle l’était partout sur sa terre. Alors que l’homme lançait qu’elle devait être une locale, Brid eut envie de répondre que bien sûr que non, elle venait d’un endroit très loin, de l’autre côté de la mer, mais elle lui épargna cette bêtise. Il l’avait eu à « entraide ». Il était rare, fort rare en vérité, que les étrangers présentent la chose ainsi. Elle avait appris de nombreux mots pour parler d’échange, transaction était celui qu’elle préférait et elle s’était entrainée avec soin à le dire. Entraide ? Voilà un terme qu’utilisait un frère ou une sœur de clan. Un égal. Elle s’était donc immobilisée, attentive.

- Je suis Brid.

Répondit la cueilleuse après que Louis se fut présenté. De toute évidence, l’accent quoi qu’audible de la native, était très léger face à d’autres de son peuple. Elle devait avoir eu l’occasion de parler ou d’entendre parler souvent.

- Si tu poses des questions stupides tu auras des réponses stupides.

Prévint Brid en passant au tutoiement, plus naturel pour elle puisque la forme honorifique ne demandait pas un changement de pronom dans sa langue maternelle. Ce n’était pas un défi, une boutade, ou de la fierté mal placée. C’était un simple avertissement pour qu’aucun d’eux ne perde leur temps. Elle s’était déjà amusée de conversations sans queue ni tête avec des étrangers – quelle importance, son nom de frère et de sœur et ce qu’elle avait mangé ce matin même ? – mais aujourd’hui, elle était simplement trop occupée. Et l’étranger semblait également s’être affairé. Brid espérait pouvoir lui tirer les coins qu’il connaissait le mieux, elle aimait mentalement les garder en tête car certains lieux que les étrangers avaient d’abord foulés pour ramasser de la giroflée étaient à présent exploités pour leur bois. Brid avait une routine et détestait qu’on la bouleverse, se préparer à la possibilité à l’avance était toujours plus prudent, sans parler de l’éventuelle concurrence.

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- Quand vous les mangez. Ça peut prendre des mois.

- Et ça fleurit ! Dans votre bouche !


*Eh bien Louis, il faudra faire bien attention lors des prochains mois car bon nombre de butors vont se retrouver à avoir une bouche aussi fleurie que leur langage... Voilà qui serait poétique... note ça dans un coin de ta tête, il y a moyen d’en faire un bon compte pour enfant avec une bonne morale... tu sais le genre qui se vend bien si ton compendium ne rencontre pas le succès attendu...*

L’ironie des combattants qui a défaut d’avoir la fleur au fusil risquaient de l’avoir au bec fit sourire le naturaliste.

- Je suis Brid.

- Si tu poses des questions stupides tu auras des réponses stupides.


*Mince Louis, toute ta stratégie pour établir un rapport en parlant de tout et de rien tombe à l’eau, voilà qui fait d’elle un terrible adversaire, mais comment vas-tu t’en sortir ? *

Une grande inspiration par le nez, et on souffle par la bouche, on chasse les pensées absurdes comme ces boutades ont chassés la nervosité du jeune homme, et on reprend son sérieux.

“Très bien Brid, je suis ravi de faire ta connaissance”

Louis accompagne ses paroles d’un hochement de tête courtois.

“Je suis à la recherche d’un bosquet de saule, je souhaite prélever de l’écorce pour effectuer une préparation d’antalgiques car tel est mon gagne-pain en ville actuellement. Si tu as connaissance d’autres herbes et plantes locales ayant des propriétés médicinales je serais ravi d’échanger une connaissance contre une autre.”

Après tout ce n’est pas comme si l’homme avait des pièces sur lui a lui proposer, et il ne savait pas réellement ce qui faisait office de cours légal chez les natifs.

“Bien entendu si tu souhaites autre chose nous pouvons nous arranger et nous pourrions procéder à un troc plus matériel si ce que je peux t’apprendre ne t’intéresse pas.”

Le jeune homme devait bien avoir quelques bricoles faisant du bruit et ayant des couleurs attrayantes à proposer à la native, qui bien qu’elles n’aient pas de grande valeur monétaire, la vraie valeur d’un objet de ce genre venait de leur originalité et de leur excentricité. Eh bien qu’une babiole basée sur un roulement à billes, ou bien consistant d’un alliage ayant eu un traitement thermique superficiel lui donnant des couleurs inhabituelles.

Après tout si ces bidules n’intéressaient pas une native, elles n’intéresseraient pas grand monde et il pourrait ranger au placard son titre d’inventeur !
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- Oui.

Lança simplement Brid lorsque l’étranger lui assura être ravi de faire sa connaissance. Le temps passait et elle ne savait que rétorquer à leurs mots superflus, ils prenaient beaucoup de temps pour dire quelque chose qui se résumait généralement en quelques phrases. Cependant, telle était leur voie, et ce n’était pas de celles qui agaçaient Brid.

- Gagne-Pain ?

Elle répéta avant qu’un sourire en coin n’ourle ses lèvres. Grâce au contexte elle pouvait supposer que Louis voulait dire que c’était son métier, ou que c’était quelque chose de couteux, elle n’arrivait pas à décider. Elle s’amusait de tous les mots que les étrangers avaient pour le commerce ou les concepts qui leur rapportaient quelque chose. Elle n’avait encore jamais entendu cette expression-là.

Du saule, disait-il. Voilà qui n’était pas si difficile à trouver, et peut-être était-ce une bonne chose qu’il ait croisé la route de Brid. Elle avait tendance, tout en les asticotant, à aider les étrangers sur ces questions, ce qui attisait la colère de certains de ses amis. Mais voilà, selon la femme, ils finiraient par trouver. Les étrangers n’étaient pas si bêtes. Autant savoir où ils allaient, quels coins étaient à présent fréquentés, et surtout leur montrer ceux qu’on pouvait le mieux surveiller, ceux qui n’étaient pas forcément les plus abondants.

Mais, ce qui intéressa vraiment Brid, ce furent les paroles suivantes de Louis. Une connaissance ? C’était bien la première fois qu’on lui proposerait de faire troc d’une telle chose, ou qu’un étranger considérait l’emplacement d’une ressource comme une « connaissance ». Certains lui avaient montré leurs gribouillis, leurs « cartes » ; un lieu semblait rarement valoir pour eux comme une idée, on proposait davantage ce que Louis proposa ensuite, des objets physiques. Alors que Louis avait eu raison lors de sa première proposition, c’était une connaissance, c’était quelque chose qui se transmettait, cela ne valait ni du verre, ni du métal. Brid en avait suffisamment ces jours-ci, et si elle ne voulait pas que sa demeure se transforme en véritable débarras, comme la maison de chasse où on pendait les carcasses et entreposait le matériel, elle devait faire preuve de modération. Seuls les objets uniques qu’elle n’avait pas encore vus l’intéressaient, ou ceux susceptibles de participer à la réparation de ce qu’elle possédait déjà.

Brid était enthousiaste, mais elle modéra son entrain. L’étranger pouvait ne rien savoir d’intéressant, ainsi elle lui posa la question qui était toujours la même tant elle l’avait répétée avec les saisons qui passaient :

- Connais-tu la mer ; les bateaux, les rames, les filets ?

C’étaient les seuls mots du vocabulaire des flots dont elle était certaine. Les derniers, elle songeait qu’elle serait bientôt capable d’en tresser elle-même. Elle n’y était pas encore tout à fait parvenue, les filets des hommes venus de la mer étaient coupants comme herbes des champs. Elle ignorait ce qui, dans leur composition, ou dans leur façon d’être assemblés, donnait cette propriété qui, à coup sûr, emprisonnait le poisson. Car il était facile de faire un panier pour l’y piéger, mais le poisson était très glissant. S’il se faisait mal tout seul contre le filet, il avait autant de difficultés à s’en défaire. Et la solidité de ces cordes pouvaient être dédiée à bien d’autres services qu’à la pêche.
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- Gagne-Pain ?


Louis s’en rendait compte petit à petit, mais il lui faudrait peut-être ajuster son vocabulaire lors de ses discussions avec les natifs. La confusion potentielle pouvait être dommageable. Il prit note mentalement d’utiliser moins d’expressions du language courant et d’être plus littéral dans ses propos.

“Il s’agit d’une expression, une manière imagée de se référer à quelque chose. L'expression que j’ai utilisé gagne-pain fait référence à une activité me rapportant de l’argent. C’est une manière imagée de rapprocher l’activité que nous exerçons et le fait qu’elle nous permet de nous sustenter, même s'il y a des étapes tierces entre l’action et le fait d’obtenir de quoi à manger.”

Son interlocutrice semblait réceptive a sa proposition d’échanger des informations au vu de sa réponse.

- Connais-tu la mer ; les bateaux, les rames, les filets ?

*Ne serait-ce pas la chance habituelle des du Rivier qui te sourit aujourd’hui aussi mon petit louis ? De toute les questions qu’une habitante de cette île reculée qui n’a pas découvert la plupart des technologies que nous prenons pour acquises sur le continent, il faut qu’elle te pause une question sur quelque chose qui n’est pas de ton ressort... Mais qui sait, peut-être qu’elle se contentera des bases, après tout cela devrais être à ta portée...*

Le jeune homme se racle la gorge

“Je dois bien vous avouer que je ne suis pas un naute, ni un pêcheur donc mes connaissances pratiques laissent quelque peu à désirer, cependant je peux partager avec vous des enseignements théoriques. J’ai déjà monté des bateaux miniatures lorsque j’étais enfant, et bien que je ne sois probablement pas à même de faire les plans d’une caravelle, je devrais pouvoir vous fournir des plans pour une barque ou une petite embarcation... Pour ce qui est du travail du bois cependant je doute de pouvoir vous aider, mon talent manuel est plus dans l’herboristerie, la taxidermie, et la métallurgie.”

Louis essaye de se remémorer tout ce qui aurait rapport et ce qu’il pourrait présenter ayant rapport à la mer.

“Pour les filets, bien que je n’en ai jamais tressé moi-même, je devrais pouvoir vous fournir un schéma de leur système de fermeture ? Ou bien vous expliquer le principe de flottaison pour un filet flottant ? En ce qui concerne la mer, je peux vous donner quelques apperçus sur le fonctionnement des marées ? Si vous avez des cartes.”

L’homme expose une partie de son savoir comme un marchand placerait ses biens sur un étal, ou pour rester dans le champ lexical maritime comme la native semblait y porter un intérêt particulier, comme un pêcheur plaçant des hameçons. Reste à savoir ce qui allait faire mordre son interlocutrice... [/b]
Brid
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Brid écouta tout ce que Louis voulut bien lui explique au sujet d’un gagne-pain sans être certaine d’en avoir compris la moitié. Elle le fixa, cilla, puis se fendit d’un sourire et fut honnête avec lui :

- Tu utilises beaucoup de mots.

Ce n’était pas dit sur le ton du reproche, et Brid ne comptait pas en asséner à l’étranger. Il lui rappelait Adamo qui sautillait dans tous les coins en agitant ses mains, toujours fébrile. Le flot de mots qui s’échappait de ses lèvres, Brid avait cessé d’y prêter attention mais au tout début elle essayait de compter combien il en usait pour construire une seule phrase.

- Les étrangers mangent beaucoup de pain ?

S’enquit Brid. Ce devait être le cas pour que ce devienne part de l’expression pour trouver sa pitance. Est-ce qu’ils utilisaient toutes ou la majorité de leurs yeux jaunes pour acheter cette matière un peu moite et molle ? L’idée amusa Brid mais elle en doutait.

Louis ne fut pas plus succint dans la seconde partie de sa réponse, et Brid prit un soin encore plus grand à suivre le flot de la pensée du jeune homme. Un bateau miniature ? Voilà qui l’intriguait. Elle ignorait tout à fait ce qu’était une caravelle.

Au moins, l’homme semblait se montrer honnête. Il admettait ses lacunes, il mettait en avant ses forces, et l’une d’entre elle interpella Brid plus que les autres :

- La métallurgie ?

Métal, il y avait le mot métal, ce devait être l’art d’en produire, une matière tout à fait absente de l’île avant l’arrivée des étrangers, si ce n’était dans les épaves des hommes venus de la mer qui parsemaient les rivages de Tir Fradi.

Brid opina plusieurs fois du chef sur la fin pour signifier qu’elle avait tout compris, puis elle se plongea dans ses pensées. Elle s’interrogeait sur la valeur véritable de ces choses pour que Louis les propose avec tant de désinvolture, surtout pour du saule. Négociaient-ils toujours pour de l’écorce ? La culture de Brid la poussait à dire que oui, les négociations chez les Natifs étaient directes, les termes s’ils changeaient étaient très clairs. Elle avait appris au contact des étrangers qu’ils pouvaient parler d’une chose et d’une autre à la fois, et sur le même ton, et avec les mêmes mots ce qui avait de quoi dérouter.

- Tout à la fois pour du saule ? Une chose ? Quelle quantité de saule tu veux ?

Voilà les détails qu’il fallait établir. Ils pouvaient probablement se parler par le commerce, c’était la seule langue que les Natifs et les étrangers semblaient avoir en commun pour le moment, mais le commerce n’était rien sans règles établies. Brid le savait mieux que personne dans une société où le troc dominait, la valeur d’une chose était extrêmement conditionnée à celle qu’on voulait bien lui accorder, au lieu, à l’acheteur et au vendeur.

- Je n’ai pas de cartes. Les dessins d’un endroit ? Je n’ai pas ça. Ça n’existe pas ici.

Reprit tout de même Brid. Elle voulait en informer Louis car c’était un autre sujet de préoccupation des étrangers.
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- Tu utilises beaucoup de mots.

* Voyons Louis, fais plus simple, tu n’es pas dans une soirée ou tu as été trainé de force, et tu n’as pas en face de toi un dignitaire quelconque avec qui il est bien vu de croiser le fer verbalement pendant cinq minutes pour communiquer des salutations distinguées appropriées à son rang, sa famille, sa position, et la phase de la lune sous laquelle il est né.  

Ton interlocutrice est une native, quelqu’un qui ne parle pas cette langue que tu emploies pour lui faire pleuvoir des mots dans les oreilles tel des grêlons sur le crâne de quelqu’un ne s’étant pas abrité à temps en hiver*

Il était vrai que Louis avait la mauvaise habitude de parler plus que nécessaire, ce n’était pas spécialement qu’il aimait entendre le son de sa voix, bien que ça ne lui déplaise pas. Il s’agit d’une vieille habitude qu’il avait gardé pour faire fuir toute personne pensant l’aborder pour lui tenir la jambe en soirée mondaine. C’était peut-être immature, mais lorsqu’il voyait un vautour lui tourner autour cherchant à picorer les miettes de son influence au sein de sa maison, il prenait un malin plaisir à les gaver d’informations qui leur étaient parfaitement inutiles. Si quelqu’un venait s’enquérir de l’état des affaires de sa maison, il repartait un quart d’heure plus tard avec la physionomie et les raisons du développement d’un lapin des plaines, et bien qu’il ait reçu ce qu’il cherchait comme informations parmi le véritable vomi verbal, la leçon était comprise, venir parler à Louis du Rivier en soirée était comme passer sa tête dans un piège a collet pour manger l’appât.


- Les étrangers mangent beaucoup de pain ?

La question laissa le jeune homme de marbre pendant un instant, il n’avait jamais pris le temps de se poser réellement la question.

“Oui... et non j’imagine ? Le pain est simplement un aliment très commun, et considéré comme basique. Si je devais mettre une pièce sur l’origine, je dirais que ça aurait servi à l’origine pour référer à un travail mal rémunéré permettant juste de s’acheter le pain servant à se sustenter... Ou bien un métier ou les travailleurs étaient payés en pain. Je suis naturaliste pas étymologue, les subtilités du langage ne sont pas mon fort.”

Louis hausse les épaules pour accompagner sa tirade, pour convier le fait qu’il n’en sait pas plus.

- La métallurgie ?

“ Le travail du métal, ou comment l’on passe d’un minerai ressemblant à un caillou coloré à ça.”

Le jeune homme déplie sa lame d’un geste du poignet, et essaye de la mettre dans un rayon de soleil passant au travers du feuillage pour la faire briller. Tentative qui sera ratée étant donné que vu son usage anecdotique et qu’il ne l’a pas entretenue depuis son arrivé sur l’île la surface est quelque peu ternie.

Néanmoins malgré le fait qu’il ait raté son effet il arbore un léger sourire, toujours aussi fier de son invention, bien que la manufacture laisse à désirer à certains endroits et qu’elle manque d’attention à la finition.

D’un mouvement tout aussi fluide que lorsqu’il a sorti l’arme, il défait le loquet maintenant en place la partie haute de la lame lui permettant de se replier dans la partie basse, et ensuite d’un mouvement de poignet, il range le tout dans le manche. Une démonstration fluide et potentiellement impressionnante si l’on ne sait pas le nombre d’essais ratés et de gants s’étant fait amputer le bout du doigt lors du perfectionnement de ce mouvement.

- Tout à la fois pour du saule ? Une chose ? Quelle quantité de saule tu veux ?

Le jeune homme sourit, elle mordait à l’hameçon, elle était intéressée par ce qu’il proposait.

“ Non, comment pourrais-je l’expliquer de façon que ce soit compréhensible... Chez nous les marchands ont souvent plusieurs choses qu’ils vendent, ils les affichent soit sur leur étal soit de manière écrite dans un catalogue, cela permet d’attirer l’attention de potentiels acheteurs et de leur laisser savoir quels biens ils peuvent acquérir ici.”

Le jeune homme fait une pause pour vérifier si la native suit toujours en haussant un sourcil avant de continuer.

“ Dans notre cas, c’est similaire, ne sachant pas exactement ce qui serait susceptible de vous intéresser, je vous propose différentes choses. Vous pouvez choisir ce qui vous intéresse le plus, et nous pouvons ensuite procéder à un échange de connaissances.”

Le jeune homme continue ses explications en y alliant quelques gestes de la main.

“Je songeais à remplir un sac d’écorce, afin d’avoir un stock pouvant me durer un certain temps... et de ne pas avoir à refaire un voyage de sitôt... bien sur la quantité que je prélèverais dépendra surtout de l’état des saules, car c’est bien beau de prélever mais si j’expose l’arbre a une maladie ou que je cause sa mort, cela serait l’équivalent d’éventrer une poule pour obtenir un œuf.”

Pendant un instant le jeune homme marque une pause se demandant s'ils ont des poules ici au moins... et se faisant une remarque interne.

“C’est fou ce qu’on utilise comme expression dans le langage courant, compliqué pour la compréhension si c’est traduit littéralement.”

“Si vous souhaitez acquérir plus de conaissances, nous pourrons procéder à un autre échange par la suite.”

Avance Louis, qui bien que la jeune femme semble avoir voulu lui jouer un tour au début de leur rencontre, pouvait disposer de connaissances sur les herbes locales lui faisant gagner du temps sur son compendium, pouvant tester directement les effets lui ayant été dévoilés plutôt que d’effectuer des batteries de tests génériques consommant beaucoup de temps et de matière première.
Brid
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Brid
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- Vous échangez vos yeux jaunes contre de la nourriture ?

S’étonna Brid. Elle avait été témoin des façons des étrangers mais elle avait surtout vu qu’ils utilisaient ce qu’ils appelaient « or » pour acquérir leurs bâtons de feu ainsi que beaucoup de bijoux, d’autres colifichets : et cela semblait logique, un métal contre un autre. Ne pouvaient-ils pas trouver leur pitance eux-mêmes ? Leurs yeux jaunes semblaient plus rares que ne l’était la viande ou les baies.

Les yeux de Brid étincelèrent un instant lorsque Louis expliqua précisément ce qu’était la métallurgie. Bien sûr, se trouver sur l’eau avait tout son intérêt, d’aucuns auraient pu qualifier sa passion d’obsession même si la femme n’aurait pas été d’accord. La preuve : elle savait ce qui, au long terme, apporterait le plus de bénéfices. Et si Louis était honnête…

- Tu le fais, toi ? Tu sais extraire le cœur de la pierre ?

… C’était indubitablement la connaissance la plus utile mais également la plus complexe qu’il devait posséder. Brid s’imaginait qu’on ne l’apprenait pas du jour au lendemain. Elle observa son petit tour, d’abord impassible car s’il essayait de la menacer elle rassemblait prestement ses pensées pour réagir, mais ses épaules se détendirent lorsqu’elle comprit qu’il ne cherchait qu’à agiter son outil. Il intriguait toujours autant Brid.

Louis se lança dans une explication de leurs pratiques commerciales. Voilà qui était toujours bon à garder en tête et Brid, puisqu’ils étaient dans l’esprit de l’échange, décida de faire de même.

- Nous avons des marchands aussi. Avec plusieurs choses qu’ils étalent. Mais toute chose peut s’échanger. Je pourrais dire… L’endroit des saules est une connaissance. La quantité que tu vas en prendre. Parce que ce n’est pas ta terre. Je pourrais dire il faut quelque chose en échange, parce que pour moi ça vaut quelque chose. Je pourrais te montrer comment mieux prendre l’écorce. Et ça aussi ça vaudrait. La négociation peut être longue. C’est un…

Un instant, elle chercha le bon mot, le visage un peu contracté, avant de poursuivre.

- … équilibre. Un équilibre ? Ce n’est pas que le marchand qui propose. Il propose mais parfois non. Parfois il est juste marchand et quelqu’un vient le voir et lui demande pas ce qu’il a mais quelque chose qu’il voudrait qu’il obtienne et les conditions sont plus difficiles à établir parce que le marchand vend son temps pour chercher et le demandeur achète son souhait. Ils doivent se mettre d’accord sur ce qui vaut le plus cher. Quelque chose qui vaut pour l’un ne peut rien valoir pour l’autre. Une envie est abstraite. Ici nous voulons tous les deux quelque chose.

La tête légèrement penchée sur le côté, le torse incliné vers l’avant, témoignage de son intérêt pour leur échange, Brid écouta Louis affirmer qu’il ménagerait les arbres. Bien. C’était un bon réflexe, Brid en étant satisfaite, pas par une envie sacro-sainte de protéger la nature – Tir Fradi s’en sortirait avec ou sans elle – mais parce qu’elle aussi avait besoin de ces saules. Elle tint d’ailleurs à le signaler à Louis.

- Tu dois penser aux gens qui viennent aussi. Les clans chassent aux mêmes endroits, prennent aux mêmes endroits. Ce n’est pas… chez quelqu’un.

Elle songeait que la notion pouvait être un peu délicate pour les étrangers qui ne cessaient de mettre des piquets autour de parcelles de la forêt et de chasser au fusil ceux qui s’en approchaient. Brid comprenait la praticité de la chose : elle n’aurait pas aimé que quelqu’un entre dans sa maison non plus, mais elle trouvait stupide d’étendre la notion trop loin. Le clan des Ulgs noirs en faisait la démonstration encore et encore en patrouillant dans « sa » forêt comme un essaim de frelons. Voilà que les liens s’effritaient, qu’on ne voulait pas mener leur guerre à leur côté. Quant aux ressources, si chacun se mettait à s’accrocher à trois arbres, les clans mourraient les uns après les autres. Les étrangers aussi, si le ventre de leurs navires n’étaient pas pleins de choses qui venaient d’ailleurs. Il fallait sillonner l’île pour trouver tout ce qui était nécessaire pour passer l’hiver, c’était comme si le dieu aux milles visages leur inculquait une leçon ; les graines dont la poudre préservaient la viande ne se trouvait pas du proche des coins les plus giboyeux.

- Tu peux faire attention. D’autres ne feront pas attention. Tu dois savoir réagir si ta source devient… morte.

Conseilla Brid qui était loin d’affirmer que tout son peuple savait se montrer patient ! Evidemment que des Natifs tuaient des arbres, appauvrissaient de bonnes clairières où la récolte était jadis facile, car ils faisaient des erreurs, qu’on ne formait pas les jeunes sans qu’ils en commettent.

Brid n’avait jamais eu d’apprenti elle-même. Peut-être était-ce pour cette raison qu’elle s’empressait de transmettre au premier venu. Un instant, l’idée la gêna. Était-elle si solitaire qu’elle en venait à materner un étranger ?

- Je veux bien t’échanger l’emplacement. Je peux te montrer comment prendre l’écorce au mieux. Tu veux pour quoi ? Tresser ? Manger ? Mais ça fait deux choses… Alors… Je voudrais pour… flotter.

Flotter, n’était-ce-pas le début pour réussir à aller où que ce soit ? Le problème de tout ce qu’elle mettait à l’eau c’est que ses essais sombraient, les uns après les autres.

- Et tenir ton outil. Je veux le voir près. C’est quoi un naturaliste ? Qu’est ce que tu fais avec la nature ?

Brid observa Louis pendant une fraction de secondes puis hasarda.

- Tu vis dedans ?

Il y avait un rien d’ironie dans son ton.

- Comment un homme des bois arrive à plier les pierres ?

Puisqu’il disait travailler le métal, voilà que Brid était curieuse. Il semblait jeune, et plus avisé que d’autres parmi les siens. Était-il quelqu’un d’important ? Une sorte de sage parmi eux ? Était-ce pour cela qu’il ne pouvait prononcer une phrase uniquement si elle faisait une vingtaine de mots, ainsi que les doneigada aux liens les plus forts avec le dieu aux mille visages s’exprimaient d’une drôle de façon ? L’idée amena un nouveau sourire aux lèvres de Brid. Elle pencha la tête de l’autre côté, comme pour avoir un autre point de vue sur Louis.
Louis du Rivier
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Vous échangez vos yeux jaunes contre de la nourriture ?

Louis sourit, le fait que quelqu’un ne sache pas comment fonctionne le système monétaire était étrangement rafraichissant pour quelqu’un ayant grandi au sein de la faction la plus régie par ce dernier.

“Oui, bien sûr, je dirais même que c’est leur but “principal”. Enfin pas vraiment leur but est d’établir un objet universel pour l’échange de bien et de service car il est plus simple d’échanger une monnaie que de trouver une personne qui dispose de quelque chose qui t’intéresse et trouver quelque chose qui l’intéresse en retour pour procéder au troc. Le système monétaire permet d’avoir un objet d’échange qui intéresse et est utilisé par tout marchands ou prestataires. Peu importe avec qui tu négocie, tu peux utiliser les pièces que tu réfère par yeux jaunes. Il n’y a que le montant qui va différer en fonction de plusieurs critères, le premier étant la rareté de l’objet.”



- Tu le fais, toi ? Tu sais extraire le cœur de la pierre ?

*Bonne question louis... serait-tu capable de tenir une pioche avec tes petits bras sans les rompre comme des brindilles ? C’est une question rhétorique bien sur étant donné que même des enfants peuvent effectuer ce travail dans certaines régions. *

“Non, il s’agit d’un métier différent de ce que je sais faire. La personne extrayant les minerais est un mineur, la personne travaillant ce minerai est un métallurgiste ou forgeron en fonction de ce qu’il fait exactement avec. Je suis apte à faire fondre et à modeler le métal avec les outils adéquats.”

Lorsque la native présente sa vision de l’échange le jeune homme écoute, légèrement amusé du fait de retrouver une version plus primitive de leur mode de fonctionnement actuel. Cela le confortait dans l’idée que le système monétaire était le meilleur moyen d’échange.

- Tu dois penser aux gens qui viennent aussi. Les clans chassent aux mêmes endroits, prennent aux mêmes endroits. Ce n’est pas… chez quelqu’un.


“ Voilà qui est... novateur, enfin l’explication de cette notion de partage doit trouver racine dans votre culture commune... Nous continentaux disposons d’une notion plus ferme de la propriété par notre histoire et la taille de l’environnement ou nous avons évolué. Je conprends votre façon de voir les choses cependant.”

Le ton du jeune homme se voulait neutre, il aurait détesté paraitre condescendant, surtout que montrer du mépris pour la culture de son interlocutrice aurait été le moyen le plus rapide de mettre un terme abrupt à l’échange.

- Tu peux faire attention. D’autres ne feront pas attention. Tu dois savoir réagir si ta source devient… morte.

“ C’est l’une des raisons principales pour laquelle le fait que les continentaux ont une notion de propriété plus prononcée, c’est une manière... optimiste de voir les choses, mais si nous disposons d’une ressource et des connaissances pour l’exploiter durablement, il est de notre devoir envers nos proches et notre société de protéger cette ressource. Si un autre groupe vient et détruit la ressource en l’exploitant de manière non durable, son absence se fera ressentir chez les nôtres.”

L’explication du naturaliste était volontairement un peu floue, car il préférait occulter les détails les plus sordides. Et il n’avait pas vraiment envie de renforcer leur image d’envahisseurs potentiels et promouvoir l’idée de la dissuasion par la violence.

- Je veux bien t’échanger l’emplacement. Je peux te montrer comment prendre l’écorce au mieux. Tu veux pour quoi ? Tresser ? Manger ? Mais ça fait deux choses… Alors… Je voudrais pour… flotter.


Un sourire se dessine sur le visage de Louis, bien que la conversation ne fût pas déplaisante en soi, elle avait un but initial, et il semblerait qu’ils y revenaient gentiment.

“J’utilise l’écorce de saule pour ses propriétés médicinales. Je m’en sers comme ingrédient principal pour une décoction que je vends. De nombreuses personnes n’ont pas les connaissances pour traiter certaines afflictions, et je leur vends la médecine nécessaire pour diminuer la douleur ressentie. C’est là ma principale source d’yeux jaunes sur l’île. Mon gagne-pain.”

Le jeune homme prend un moment pour se craquer le cou avant de continuer, marquant une légère pause et faisant monter légèrement la tension.

“Vous souhaitez flotter... C’est vague comme notion... Précisons un peu voulez-vous bien ? Est-ce que vous souhaitez apprendre à nager ? Vous souhaitez des connaissances pour augmenter votre flottabilité ? Ou vous souhaitez comprendre comment le principe même de flottaison fonctionne ? Ou bien... vous voulez savoir comment faire transiter des choses via une rivière ? Faire une embarcation ? Vous comprenez bien qu’il me faudra un peu plus de précision pour déterminer quel savoir vous intéresse afin que nous procédions à notre échange.”

Louis avait des véritables montagnes de connaissances à faire valoir, mais la question plus importante était “Est-ce que cette personne comprend même la différence entre ces notions ?”

- Et tenir ton outil. Je veux le voir près. C’est quoi un naturaliste ? Qu’est-ce que tu fais avec la nature ?

- Tu vis dedans ?

* Bonne question Louis, est-ce que tu serais même capable de vivre seul dans la nature pendant deux jours ? *

“Vous pouvez examiner ma lame si vous le souhaitez, cependant je vais la garder en main pour des raisons évidentes de sécurité, vous pourriez vous faire mal en prenant en main un objet contenant des parties amovibles.  

Pour ce qui est de mon occupation, un naturaliste est une personne amatrice des sciences naturelles, je suis actuellement sur cette île pour cataloguer son contenu, Pour vous donner un exemple plus concret si j’écris un article sur la créature nommée Lenvras, j’y référencerait ses habitudes alimentaires, son mode de vie, les régions dans laquelle ils sont trouvables, leur morphologie, la manière dont ils sont faits, la solidité de leur écailles, s'ils ont du poison ou autre sécrétion, quels principes actifs contiennent elle, est-ce qu’il y a un intérêt a les chasser ? Est-ce que leur viande est comestible ? Ou se situent ils dans la chaine alimentaire ? Ce genre d’informations... et non, je ne vis pas dans la nature, je ne serais probablement pas capable de survivre très longtemps, surtout si je croise un prédateur.”



- Comment un homme des bois arrive à plier les pierres ?

Le jeune homme rit franchement, l’œil nouveau apportée par brid était rafraichissant, et sa soif de connaissance résonnait avec son intérêt pour la découverte.

“ Voilà que vous me demandez de révéler mon plus grand secret...”

Louis prend un air grave et marque une pause un court instant avant de rigoler de nouveau.

“Disons simplement que la métallurgie est un savoir transmis dans ma famille, et que mon occupation de naturaliste est un savoir que j’ai appris de mon côté. Et... je m’en voudrais de ne pas vous corriger, nous plions et donnons forme au métal, non à la pierre. Le métal est contenu dans la pierre comme vous l’appelez mais il a des caractéristiques propres.  

Si ma mémoire ne me fait pas défaut cependant, les armes que vous maniez et l’obsidienne de votre pointe de lance sont des rochers eux... Plus précisément de la pierre fondue, puis refroidie rapidement ce qui a altéré sa forme. Il y bien entendu d’autres éléments qui rentrent en compte, mais je ne suis pas assez versé pour m’y aventurer.”


Il était vrai que les traités de géologie étaient lointains dans son esprit et bien que les connaissances sur les minerais étaient toujours les bienvenues, la seule fascination qu’il éprouvait pour les papiers académiques ayant pour thème la pierre était sur le simple fait que quelqu’un avait pu rédiger cela sans s’endormir la plume a la main.
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