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[Mission] Ne tirez pas sur le messager

Le Scribe
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Ellis de Vignámrí


Voilà deux ans, Ellis, chasseur de Vignámrí, a été choisi pour incarner l’Andrig blanc durant la Grande Chasse, et une nuit durant il a échappé à ses poursuivants. Approchant la trentaine, Ellis n’est plus exactement considéré comme « jeune », il est à cet âge où il commence à gagner le respect de ses pairs tout en demeurant encore suffisamment rigoureux pour être de toutes les aventures. Et il en a vu ! Ellis, on le connaît dans d’autres villages, quand il croise des groupes de chasse il n’est jamais contre le fait de s’associer, de discuter, de partager astuces et protection alors qu’il part parfois des jours en pleine nature. Honorable et dévoué, Ellis était probablement promis à un grand avenir jusqu’à ce qu’une blessure récoltée en assistant un autre chasseur de Vighulgsob ne le force au repos. Il n’a pas participé à la Grande Chasse de l’année dernière alors qu’on lui donnait de grandes choses, on n’a plus vu son visage amical surgir parfois dans les forêts de l’île, et quelques rumeurs étaient échangés parmi les chasseurs des villages des parties basses de Teer Fradee : allait-il participer à la Grande Chasse de cette année ?

La question reste en suspens car la dernière apparition publique d’Ellis était à la Fête de l’Equinoxe où il a peu quitté le côté d’Odran. Ce dernier a, dit-on à Vignámrí, beaucoup visité Ellis durant sa convalescence. Ils ne se connaissaient à peine que de vue auparavant : Ellis était le soleil dans un ciel où Odran avait la pâleur de la lune, il était presque inconnu de l’île jusqu’à la Fête de l’Equinoxe. Et à présent c’est Ellis qui semble vivre dans son ombre, peut-être lié par la reconnaissance.

Toujours est-il que récemment le mot à couru jusque parmi les adeptes de Treasa : Odran va officiellement envoyer un allié sur la route pour aller porter à Nouvelle-Sérène un message de paix. Pour la première fois, un Natif sera reçu au palais de la Gouverneuse. Et cet allié n’est autre qu’Ellis. Cela a plongé Treasa dans une grande agitation, et elle qui n’a jamais été que décisive a tempéré pour une fois le caractère de ses alliés. Sans qu’elle l’ait déclaré de vive voix, Treasa ne rechignerait pas tout à fait contre le fait qu’on brutalise un autre Natif si celui-ci est traître à ses yeux. Mais malgré le lien qui lie Ellis à Odran, Treasa était sans concession : elle ne voulait qu’aucun mal ne soit fait directement au jeune homme. Parmi les plus proches de Treasa on murmure que peut-être elle espère qu’il pourra être arraché à la route qu’il a choisi. Ces derniers temps elle accuse volontiers Odran d’avoir une langue de serpent et de ne pas valoir beaucoup mieux que les Embrume-Esprits.

Mais Odran est visiblement fier de son nouvel allié car il a fait savoir à tous les villages proches qu’Ellis allait partir sur Nouvelle-Sérène et les a conviés à envoyer leurs propres soldats, chasseurs ; leurs propres frères et sœurs pour escorter Ellis et assister à ce moment qui marquera sans nulle doute l’Histoire de l’île.  
Cerys
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Cela faisait un certain temps que Cerys avait disparu de son village. Ses pérégrinations l'ont conduites dans des lieux dont même les Natifs doivent au pire ignorer l'existence, au mieux s'y rendre guère. Un endroit parfait pour méditer en toute sérénité. Mais qui dit tranquillité, dit solitude. Bien que ce soit justement le but recherché par la jeune voglendaig, sa curiosité finit par la pousser à retrouver la civilisation. La fouine qui est en elle ne peut ignorer les événements qui se déroulent sur l'île, surtout en ces temps troublés.

C'est donc de bonne humeur qu'elle arrive à Vigsoneigad, vite accueillie par la nuée d'enfants qui savent qu'ils auront des cadeaux de la jeune femme. Pendant ces moments de solitude, elle aime ramasser toutes sorte de végétaux pour en faire des poupées ; tailler le bois pour en faire des figurines ; tresser les roseaux. Elle est bien loin d'égaler les artisans dont c'est la spécialité mais ces travaux, d'assez piètre qualité, amusent les plus jeunes.

Bien vite, Cerys trouve ses parents qui, ayant pris l'habitude des absences de leur fille, ne sont plus étonnés ni de la voir débarquer ni de ses disparitions. Si sa mère lui fait le plaisir d'une étreinte, Nolhan se contente d'un bref regard. Cela n'empêche pas la jeune femme de déballer sa besace, remplie de fruits en tout genre. Elle a toujours vu ses parents travailler et bien que ce ne soit pas vraiment son métier, cueillir des denrées comestibles pour le village reste une tâche qu'elle accomplie chaque fois qu'elle part. Ou plutôt, qu'elle revient.

Néanmoins, son retour n'est pas désintéressé, et bien vite, elle se met à écouter les histoires. N'ayant pas pris partie ni pour Odran ni pour Treasa, Cerys tient quand même à savoir qui prend l'ascendant sur l'autre. Elle ne suivra absolument pas le mouvement -sauf si c'est dans son intérêt- mais elle a bien conscience qu'elle doit se tenir au courant des changements. Qui sait, une opportunité d'approcher les villes pourrait se présenter. Justement...

Evidemment, Cerys a déjà entendu parler du chasseur Ellis qui s'était illustré lors d'une Grande Chasse comme Andrig blanc. Après une "disparition" inquiétante, le revoilà au côté de Odran pour offrir un message de paix à Nouvelle-Sérène. L'occasion rêver pour la future doneigad de croiser des étrangers ! Sauf que s'afficher ainsi avec un partisan de Odran risquerait de fragiliser son image de voglendaig neutre. Bien que son but soit uniquement de rentrer dans la cité, Cerys sait très bien à quel point les ragots peuvent aller vite, entre villages.

Après avoir échangé avec presque tout le village pour se laisser le temps de réfléchir, sa décision est prise : elle part trouver Ellis pour l'accompagner sur les routes. Aussitôt arrivée, la voilà repartie (bon, le lendemain quand même) pour retrouver l'ancien chasseur devenu apôtre de paix. S'il part de Vígnámrí, il sera vite à Nouvelle-Sélène. Cerys va devoir marcher et passer par les chemins les plus directs pour espérer l'intercepter avant la cité.
Cuán
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Les mots de Treasa résonnent encore dans la tête de Cuán lorsque il les entend de son Mál. Cet ordure d'Odran envoie un messager, Ellis, un ancien Andrig Blanc, chez les renaígses pour discuter de choses aussi idiotes que la paix. La paix ?! Avec ces envahisseurs ? Le chasseur a t-il perdu la raison ? S'allier avec des renaígses qui bafouent leurs traditions et se croient les maîtres de Tír Fradí ?! Le guerrier n'arrive pas à comprendre. Est-ce qu'Odran a profité de sa faiblesse lorsque le chasseur s'est blessé pour le mettre de son côté ?
Même si Cuán ne tient pas spécialement à le faire, le Mál a raison, il faut aller raisonner Ellis pendant qu'il en est encore temps. Et cela sera probablement difficile si Odran l'abreuve de son narratif atroce depuis la blessure du chasseur. Il va d'abord falloir rattraper ce dernier. Le guerrier va rapidement prévenir Brádách de son absence puis s'élance sur les chemins hors du village pour retrouver ce messager improvisé.
Ce fichu Odran ! C'est encore à cause de lui que Cuán doit quitter le village et s'éloigner des siens.
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Neve de Wenshaveye


Lorsque Cuán et Cerys partent sur les chemins de leur île ancestrale, il pleut. Et il pleuvra ainsi pendant des heures. Rien de très inhabituel en cette saison, mais la visibilité est réduite par la taille des gouttes. Au moins les animaux sont-ils éveillés par cette drachée. Cerys peut apercevoir plusieurs jeunes cerfs dont la ramure est en bonne voie de pousse pour la saison des amours. De son côté, Cuán pourra attester de la présence d’un ulg solitaire dans les buissons, probablement âgé si on en juge par sa taille impressionnante. Il observe le guerrier passer en silence, immobile. Une bénédiction peut-être pour sa mission à venir ? Ou le présage que le Dieu aux milles visages veille, malgré l’absence de son messager, le haut-roi.

Il aurait été bien pratique de pouvoir le contacter face à une telle situation. Mais si Vinbarr a disparu, son village n’est pas beaucoup plus coopératif pour aider à se débarrasser des renaigse. Niché dans les hauteurs comme de nombreux autres, il ne se préoccupe pas de la menace pour ne l’avoir jamais vu traverser son territoire. Cuán et Cerys eux peuvent bien la voir, balafre sur la terre, la route construite par les étrangers, alors qu’ils approchent de Vígnámrí.

Ellis n’est pas encore parti. A la sortie du village, il a visiblement fini de recevoir les bénédictions et les requêtes des autres habitants, probablement tout ce qu’ils espèrent qu’il pourra dira aux renaigse. On distingue encore les traces de dizaines de pas dans la boue où se tient Ellis, pas tout à fait seul.

Pour qui a connu le guerrier, au sourire facile et à la musculature déliée, il est difficile de le reconnaître. Amaigri, son visage a été atteint par ce qui ressemble vraisemblablement à un jet d’acide, abimant irrémédiablement son œil droit à présent d’une pâleur laiteuse. Un chasseur qui ne peut plus tirer à l’arc – un chasseur qui ne peut plus chasser.

Bien protégé, comme un paquet précieux, Ellis est à peine quitté par Odran quand Cerys arrive face aux immenses os de baleine qui cernent le village. Elle peut distinguer l’homme s’éloigner, l’alpaguer même si elle le souhaite. Ellis est toujours accompagné d’une jeune femme que Cerys peut connaître, et dont Cuán peut se rappeler. Neve, du village de Wenshaveye. Voglendaig au même titre que Cerys, Neve a participé à la Fête de l’Equinoxe et a découvert avec d’autres le corps de Merryn. Depuis, elle est venue à Vigsoneigad à plusieurs reprises pour deviser avec sa famille. Sa présence ici ne peut être une coïncidence ; elle s’est déjà entretenue une fois avec le vieux Màl de Vigsoneigad, et les raisons qu’une si jeune femme ait cet insigne honneur étaient bien floues pour les villageois. Mais si elle transmettait un message de la part d’Odran car elle a maille à partir avec lui, tout pourrait s’expliquer.

Odran aussi est jeune. Pas bien plus âgé que Cerys et on l’écoute, lui. Les Màl reçoivent sa parole, alors qu’il n’est pas doneigad, alors qu’il n’est qu’un obscur artisan dont le nom semble pourtant être sur toutes les lèvres.

Quoi qu’il en soit, Neve est apprêtée avec beaucoup de soin, tant qu’on la confondrait presque avec une doneigad. Elle a peut-être voulu se donner l’air plus âgée en marquant son visage des peintures traditionnelles de son clan et en les faisant engloutir quasiment l’intégralité de ses traits. Elle conserve avec Ellis, la tête levée vers lui qui est si grand pour la moyenne des Natifs. Peut-être va-t-elle l’accompagner sur sa route ? En tout cas, aucun autre clan ne semble avoir répondu à la demande d’Odran pour seconder son messager, ou du moins s’ils ont envoyé qui que ce soit Ellis les retrouvera plus tard sur son chemin. 
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Emmitouflée dans sa peau de loup, ses bois enfoncés dans sa capuche lui permettant de l’avoir légèrement surélevée, Cerys marche d’un bon pas entre les fougères. L’esprit au plus proche de la nature, elle ne s’ennuie pas. Même s’il pleut, elle respire. Et lorsqu’elle croise ces animaux auxquels Cerys se sent particulièrement liée depuis sa cérémonie du lien, elle sait que le Dieu aux milles visages bénie son périple. D’ailleurs, voir les cerfs avec leur fier ramure fait penser à la jeune femme que lorsque ses propres bois seront complètement poussés, il lui faudra trouver une solution pour s’abriter la tête de la pluie.

Quand la voglendaig pose un pied sur la route construite par les étrangers, un frisson la parcourt. Anxiété, excitation, appréhension, plaisir ? Probablement un mélange de tout ça. En tout cas, elle est bien incapable de trier ses sentiments alors que Vígnámrí se dessine devant elle. Un soupir de soulagement s’échappe de sa poitrine lorsqu’elle avise le petit groupe devant le village ; le messager ne semble pas encore parti.

Pour y être déjà venue une ou deux fois, Cerys sait à quoi s’attendre en venant ici. Pourtant, elle restera toujours émerveillée par la beauté des os qui entourent le village. Par la pureté de leur présence. En on míl frichtimen est particulièrement présent dans ces reliques qu’il a laissé sur terre.

Saisie d’un courage inspiré de sa dévotion sans limite, Cerys s’approche du groupe qui commence à se disperser, Ellis partant accomplir sa mission. Néanmoins, son enthousiasme est rafraichie alors qu’elle reconnait Neve. De douloureux souvenirs viennent obscurcir son esprit ; le drame qui s’est produit parmi les siens hante encore certaines de ces nuits les plus agitées. Cerys a côtoyé quelques fois Merryn et Elowen. Et elle a été aussi choquée que les autres habitants de Vigsoneigad en apprenant ce qu’il s’est passé. Surtout que terre histoire n’est pas finie puisqu’on n’a pas retrouvé tous les intrigants.

Ce que ne comprenait pas Cerys, c’est la présence de Neve ici, aux côtés de Ellis, soit disant complètement métamorphosé depuis la dernière fois que la jeune fille l’ait vu. Elle a revêtu une tenue voyante et surdimensionnée par rapport à son titre, plongeant encore plus Cerys dans la confusion. Mais, elle ne peut plus faire marche arrière. On l’a vu approcher. Elle est suffisamment près pour faire le chef du courant pacifique : Odran. L’ignorant avec superbe, Cerys franchit les derniers mètres pour se poster près du duo.

« Bonjour à vous deux. Je suis Cerys, fille de Alani, fille Breena. » Tournant son regard vers l’ancien chasseur, elle reprend : « je souhaite t’accompagner à Nouvelle-Sérène. »

Elle arbore un air sûr d’elle, ce genre d’expression qui dit « je ne te demande pas ton avis, je viens aussi ».
Cuán
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Si Cuán peut profiter du trajet pour s'émerveiller de la beauté de l'île, il a plutôt choisi de le passer à soupirer, râler et bougonner. Quelle idée à la con Odran a encore mis dans la tête de ce grand chasseur pour que, non content de tendre les bras aux renaígses, il courre dans leurs sales pattes. Ces fichus sauvages qui n'ont aucun respect pour Tír Fradí, les natifs qui l'habitent depuis toujours et la faune. Alors pourquoi un chasseur avec toute sa tête irait les rejoindre, même en tant que messager ? Le guerrier ne comprend toujours pas et ça l'énerve.
Le natif arrive finalement aux abords du village de Vígnámrí, il reconnait au loin cette ordure d'Odran et lui lance un regard mauvais et méprisant tout en le passant, sachant bien qu'il ne tirera rien d'une conversation avec cet opposant. Il rejoint alors Neve et Ellis, ainsi que d'une femme que le guerrier ne reconnaît pas. Attend. Neve ? Comment se rappelle t-il de son prénom ? Elle a du participer à la fête de l'équinoxe... Cela ne fait aucun doute. Il ne manque presque que ce salopard de Cadell pour que tous les natifs présents à la fête soient ici. Il réprime cette pensée et déclare :
"Bonjour à vous trois. Je suis Cuán, fils de Fiádh, fille d'Aoífe."
Puis, le guerrier tourne son regard vers le chasseur diminué et continue, d'un ton solennel :
"Je ne comprend pas pourquoi tu vas chez les renaígses et espère te dissuader de le faire."
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Deux routes


L’apparition de Cerys tire à Neve un sourire ravissant et un salut impeccable, quoi que pas très humble, comme si elle ne se reconnaissait pas à son rang. Elle a visiblement gagné en confiance ces derniers mois. Y a-t-il donc une autre façon de gagner du galon que Cerys ne connaît pas ? La simple association d’Odran et de Neve donne-t-elle à cette dernière l’audace d’observer Cerys comme si elles n’appartenaient plus tout à fait au même monde ? Et ce monde de la laisser faire sans réprimande ? Alors qu’Odran n’est ni roi, ni doneigad.

- Bonjour, Cerys.

Fait Neve d’une voix qu’elle a aussi l’air d’avoir un peu travaillé pour la rendre un peu plus grave. Cerys peut apercevoir qu’autour du cou de la jeune voglendaig pend quelque chose de brillant, à n’en pas douter une breloque renaigse.

Ellis, quant à lui, observe Cerys. Il n’a aucun de ces atours, son habit est celui traditionnel d’un chasseur. Il ne porte qu’un charme un peu usé, probablement offert par un doneigad de son village pour lui donner protection et bonne chance. Il esquisse un sourire face à l’aplomb de Cerys.

- On dirait que je n’ai pas mon mot à dire.

Il s’amuse, ce qui lui vaut un regard en coin de Neve qui semble désapprouver, comme s’il n’y avait pas là raison de plaisanter.

- Je suis Ellis, fils de…

Mais il n’a pas le temps de finir sa phrase que Cuán déboule dans la conversation avec autant de subtilité qu’un coup de poing. Ellis lui jette un regard curieux alors qu’il est si direct dans ses intentions. Cela ne semble pas déranger le chasseur, au contraire. L’honnêteté est appréciable et il répond.

- Moi qui croyais qu’Odran exagérait en disant que mon périple allait attirer l’attention…

N’est-il donc pas au courant qu’Odran a fait courir le mot dans plusieurs villages ? Le sourire d’Ellis, malgré sa cicatrice, ravive le charme qu’il devait avoir. Il a l’air bonhomme, quoi qu’il ne parle pas très fort, comme si hausser le ton l’épuiserait. Neve intervient immédiatement en lançant à Cuán.

- C’est Treasa qui t’envoie ? Vous ne croyez pas déjà en avoir assez fait ? Nous ne voulons pas de vous ici !

- Visiblement le Dieu aux mille visages nous a porté deux voix dissonantes.

Tempère Ellis en désignant Cerys et Cuán.

- Ils ont fait du chemin. Nous pouvons au moins les écouter.

Neve lui jette un nouveau regard, à la fois blessé et presque apeuré. Elle foudroie Cuán des yeux en serrant les poings alors que son habit de cérémonie teinte légèrement dans le mouvement.

- Je suis Ellis, fils d’Eilidh, fille d’Isla.

Reprend Ellis visiblement attaché au fait de se présenter correctement lorsque ses deux interlocuteurs en ont fait de même. Neve elle, ne dit rien de plus, mais tout dans son attitude prouve qu’elle hésite à carrément chasser Cuán. Mais appeler des guerriers de Vígnámrí serait rompre l’espèce de guerre froide entre Odran et Treasa. Aucun des deux n’a encore porté un coup aussi direct à l’autre pour le moment.
 
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Décidément, Neve semble être une personne complètement différente depuis la dernier fois. Ce n’est qu’une voglendaig, comme Cerys. Elle n’a pas encore été faite doneigad, Cerys en est persuadée car sinon, elle serait au courant. C’est donc en égale que Neve aurait du la saluer. Alors, par En on míl frichtimen, pourquoi regarde-t-elle le monde de haut ? Cette attitude déplait fortement à la jeune femme. Evidemment, elle rêverait de pouvoir faire la même chose : s’émanciper, être forte et indépendante, être enfin doneigad. Une pointe de jalousie perce son enthousiasme mais Cerys la balaye. Elle doit rester concentrée. Aujourd’hui, son but, c’est d’escorter le chasseur pour atteindre Nouvelle-Sérène.

Son aplomb semble plaire à Ellis et Cerys lui retourne son sourire, ravie d’avoir suscité l’approbation de cette personnalité connue, et la désapprobation de Neve. Mais encore une fois, l’excitation de la brune est douchée par l’arrivée énergique d’un certain Cuán. Qui n’est clairement pas guidé par les mêmes motivations que le reste du groupe. C’est bien ce que Cerys craignait : se retrouver embarquée dans une guerre politique.

D’un autre côté, se retrouver en présence d’un émissaire de Odran et de Treasa, si c’est bien le cas, en même temps est une situation assez inédite. Et Cerys est en première ligne pour ne pas en rater une miette ! Elle aura une histoire historique à raconter à son clan et à faire propager sur toute l’île. Alors, malgré les aires assez rustre de ce fameux Cuán, Cerys garde le sourire alors que Ellis calme le jeu. Peut être que Neve est en voie de devenir quelqu’un d’important, mais elle ne semble pas savoir garder son calme. Contrairement à Cerys.

« Je ne suis pas impliquée dans les affaires de Odran ou de Treasa. Je ne viens pas non plus représenter Vigsoneigad. Je suis là… comme témoin neutre dans cet événement inédit. »

Ce n’est pas complètement faux, après tout. Elle sera effectivement un témoin privilégié de ce qu’il va se passer. Pour le meilleur ou pour le pire.
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Cuán sourit légèrement lorsque Neve s'énerve. Ainsi, la pourriture dans le cerveau d'Odran s'est bien déversée en elle aussi, pas seulement en Ellis. Après cela semble logique, Odran ne ferait pas escorter le chasseur par quelqu'un d'encore sain de son propre village. Le chasseur s'étant présenté, la voglendaig qu'il n'a pas reconnu prend la parole. Elle est.. neutre ? Elle vient ici pour se promener ? Sérieusement ? C'est très étrange. Personne n'aime se retrouver dans ce genre de situation normalement. Bah, peut-être qu'elle dit vrai et qu'elle veut juste regarder la catastrophe de plus près. Au moins ce ne sera normalement pas une gêneuse. Le guerrier s'adresse à Ellis :
"Quelles sont tes intentions auprès des renaígses ? Ne vois-tu pas qu'ils veulent éradiquer tout de nous jusqu'à nos traditions ? Tu voudrais renier tout ça ?"
Cuán marque une pause et reprend :
"Ce n'est pas logique, surtout que tu as été un bon Andrig blanc, il y a deux ans. Tout ça ne représente plus rien pour toi ?"
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Deux routes


Ellis a l’air surpris de la déclaration de Cerys mais le sourire lui revient rapidement. Il a l’air un peu douloureux, un peu de travers, comme si tout son visage ne répondait pas au même rythme.

- Neutre ? C’est nouveau ?

Il taquine immédiatement, ce qui fait rouler des yeux Neve.

Bien sûr que ce n’est pas nouveau, c’était même la norme avant que la situation ne se tende à la Fête de l’Equinoxe. Depuis, c’est comme si chacun avait un avis et Ellis se contente de soupirer, comme d’envie, pour la position de Cerys.

- Comment oses-tu…

Commence Neve à l’intention de Cuán mais Ellis lui fait signe de se calmer. C’est une accusation sérieuse sur l’honneur du chasseur, et Neve la prend avec hargne, mais l’homme lui-même n’est pas chiffonné, du moins il reste stoïque alors qu’il se tourne face à Cuán.

- Cuán, fils de Fiádh, fille d'Aoífe. Tu viens parler au nom de Treasa ? Bien. J’aimerais qu’elle soit venue en personne. Mon peuple est ma vie.

Il touche son torse, au niveau de son cœur, tout en le disant.

- Comme je suppose que c’est le cas pour toi. Je ne trahis personne en allant voir un pouvoir étranger. Je ne compte pas plier l’échine. Je veux parler. Je veux comprendre. Je veux voir le village des étrangers dont tout le monde parle et les bâtons de feu qui ont fait du mal aux nôtres. Je veux questionner leur reine. Quand je serai satisfait, je rentrerai et tout le monde pourra me questionner, et je dirai la vérité. Je dirai la vérité car elle devient plus rare qu’un été sans pluie.

Il semble sous-entendre qu’il ne la connaît pas lui-même. Il est donc encore indécis.

- Viens avec nous, Cuán. Viens avec moi. Vois pour toi-même, parle avec moi. Je suis un chasseur. Si ces étrangers doivent devenir ma proie, je dois les connaître.

La main tendue, fraternelle et facile, rappelle les temps d’avant, où les clans n’étaient pas aussi fragmentés, il y a encore dix ans à peine… Pas étonnant qu’on parle tant d’Ellis parmi les villages loin de la montagne. Il est bonhomme, mais son ton est assuré, presque passionné. C’est certainement un bon orateur, parmi les Natifs du moins, le genre qui a le cœur sur les lèvres, franc, déterminé. Tout ce que n’est pas Odran dont on dit qu’il a convaincu chacun de ses soutiens, en petits groupes, en aparté, derrière le rideau de sa tente. Il n’est pas surnommé le serpent pour rien parmi les adeptes de Treasa. Quelle que soit la façon dont il s’est attaché la loyauté d’Ellis c’est un bon représentant pour parler à des Natifs traditionnalistes.

Pourrait-il mentir ? En ces temps, l’on est plus sûr de rien… Mais ce serait une atroce accusation. Il semble tant y croire, qu’il va voir et que la vérité va lui apparaître. C’était ainsi, avant. Les Natifs ne mentent pas, ou du moins ils ne sont pas supposés le faire. Croit-il vraiment que les étrangers seront honnêtes avec lui ? Ou songe-t-il qu’il pourra voir clair dans leur jeu s’ils ne le sont pas ? C’est difficile à dire. Quoi qu’il lui ait pris, Ellis croit sincèrement à ce qu’il dit. S’il y a un menteur, ce n’est pas lui, mais peut-être les mots dont on l’a nourri…

- C’est une très mauvaise idée, celui-là est connu pour ne pas savoir garder sa lame à sa ceinture.

Glisse Neve en toisant Cuán.

- Nous voulons la paix. Treasa décimerait les enfants de Tír Fradí ! Elle veut son propre clan, elle veut être reine !

Ajoute la jeune voglendaig. Des rumeurs courent au sujet de Treasa également, quant à son avis sur Cadell et ses actions. Elle a toujours répété qu’il fallait le retrouver mais n’a jamais rien dit sur ce qu’elle pensait sage de faire ensuite… Même ses plus proches ne peuvent pas jurer avoir entendu Treasa qualifier la situation autrement que comme un « gâchis ». Elle n’est pas venue présenter ses condoléances à la famille de Merryn.

Et à présent, Cerys se retrouve avec un véritable spectacle sous les yeux. Il semble qu’elle soit bien parvenue à un endroit où on écrira une petite portion de l’Histoire de son île.

- Ce sont de graves accusations.


Tempère Ellis avant d'ajouter, plus bas, en désignant le village tout proche.

- Il y a des enfants tout près, si nous devons nous disputer comme des charognards sur une proie, faisons le sur la route.
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"Neutre ? C’est nouveau ?"

Cerys le dévisage, presque choquée par cette interrogation. Bien sûr que non, ce n'est pas nouveau, c'est même, normalement, l'état d'esprit d'un natif ! Finalement, l'expression du chasseau fait comprendre qu'il plaisante. Alors, la jeune femme se détend, rassurée de constater qu'elle n'a pas affaire à un idiot.

Lors de l'échange qui suit entre Neve et ce fameux Cuán, Cerys ne bronche pas. Elle ne réagit ni aux propos des uns, ni aux déclarations enflammées de l'autre. Elle s'est dit neutre alors elle exprime le visage de l'impartialité. Pourtant, en son fort intérieur, elle est pendue aux lèvres de Ellis. Il s'exprime avec une telle aisance et fluidité, on ne peut que le croire sincère. D'ailleurs, elle ne songe pas un instant qu'il puisse mentir ; ce n'est pas une pratique native.

Si la jeune voglendaig ne se tenait pas au courant, elle pourrait penser que c'est l'homme en face d'elle, le chef du parti pacifique. Dire qu'il n'est qu'un émissaire. D'un calme incroyable, comparée à sa compagne. Qu'elle manque de sang-froid ! J'espère qu'elle saura se tenir face aux étrangers.

En tout cas, elle qui voulait voir l'Histoire se façonner sous ses yeux, Cerys est ravie ! C'est donc d'un pas léger qu'elle s'engage sur la route à la suite de la proposition de Ellis, prête à suivre la suite de l'échange houleux.
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Ellis semble bien doué avec les mots. Mais il se trompe. Cuán déclare :
"Tu te trompes Ellis, fils d’Eilidh, fille d’Isla. Treasa n'a pas à me donner d'ordres. C'est mon Mál qui m'a demandé de venir, suite à l'invitation d'Odran. Lui aussi ne comprend pas l'intérêt que vous portez tous aux renaígses alors qu'ils sont nos ennemis."
À peine a t-il eu le temps de répondre au chasseur que Neve, cette furie, déverse tout son fiel. Au moins elle n'a pas la langue dans la bouche, il faut le reconnaître. Mais cela irrite Cuán. Il répond à la native assez séchement.
"Assez ! Tu espères hurler plus fort que les ulgs ? Tu es aveuglée par ton attachement à cette langue de serpent qu'est Odran ! Ne vois-tu pas que c'est lui même qui tente de tirer profit de cette invasion par les renaígses ?!"
Le guerrier se tourne à nouveau vers Ellis :
"Je ne te connais pas assez pour savoir si tu tiens parole. Moi je ne tiens pas à parler à ces raclures. Ils ne sont là que pour tuer les nôtres et notre façon de vivre. Ils sont dangereux. Plus dangereux encore que les animaux de Tír Fradí. Si tu veux leur parler, sache qu'ils ne sont que mensonge. Ils vont vouloir t'embrouiller, tout comme le fond les Embrume-Esprits !"
Cuán fait une pause et reprend :
"J'accepte de t'accompagner un moment car c'est ce que m'a demandé mon Mál. Si je n'arrive pas à te convaincre d'ici là alors j'accepterais de t'accompagner dans leur village. Tu as raison sur un point, calmons nous un instant. Les enfants n'ont pas à s'occuper de ça."
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Le long chemin


Ellis incline la tête à la mention du Màl de Cuán. Le chasseur semble respecter le fait que le guerrier ait agi sur ordre de son roi.

- Je ne comprends pas non plus qu’on condamne ceux qui leur parlent.

Explique le chasseur, d’un ton songeur. Il s’écarte d’un pas pour laisser de la place à Cuán et Neve. La jeune voglendaig a peut-être atteint la vingtaine, mais ce serait bien tout, elle a encore sur le visage la rondeur de l’enfance. Sa langue est pourtant acérée comme une ronce car elle réplique, loin de se démonter.

- Je pourrais dire la même chose de toi ! Treasa va s’enfermer dans ce village qu’elle veut construire, et pour quoi ? Isolés de vos frères et de vos sœurs, est-ce ainsi que vous honorerez la tradition ?

Ellis se pince brièvement l’arrête nasale, le visage crispé, mais le moment de faiblesse est passager. Il observe Cerys alors que les deux autres s’écharpent, et lui adresse un sourire.

- Cerys… Cerys…

Il s’appesantit sur le nom un instant, il en prononce chaque syllabe avec soin mais il ne semble rien lui évoquer alors il lui demande.

- De quel clan viens-tu, Cerys ?

Lorsque Cuán lui adresse de nouveau la parole, il se tourne vers lui pour lui dédier son attention pleine et entière. Pendant une fraction de secondes il semble de nouveau se plonger dans ses pensées puis répond :

- J’entends. Si la parole des étrangers est si puissante, qui de mieux placé que d’autres de mes frères et sœurs pour me mettre en garde avant que je ne tombe sous leur coupe ? Et inversement ? Avise comment notre peuple se déchire et se divise. Si ces étrangers ont véritablement embrumé l’esprit de certains des nôtres, pourquoi les haïr ? Si cette perfidie atteint leurs coeurs, alors ils sont victimes.

Avec un bref sourire en coin, il ajoute.

- Ne rabaissons pas ainsi nos intellects ! A moins qu’ils ne possèdent une puissante magie, nous serons capables de voir clair à travers leur jeu, n’est-ce-pas ?

Mais dans le précédent discours d'Ellis, il semble prendre le guerrier au pied de la lettre : que les esprits peuvent, littéralement, être embrumés. Il est superstitieux, ou du moins il le serait aux yeux d'un continental. On le qualifierait davantage de "respectueux" chez les Natifs.

Lorsque Cuán qualifie Neve d’enfant, Ellis a un bref rire, pas moqueur mais attendri. Il semble accorder un point au guerrier. Il inclinait le chef pour aviser Neve et probablement lui dire quelque chose, mais elle-même a le regard rivé vers les os de baleine. Tout près de l’un d’eux se tient une silhouette que l’on reconnaît sans mal malgré l’averse. Il s’agit d’Odran. Figé, Ellis le contemple un instant, le visage moins jovial d’un coup, puis il se détourne et se met en marche, les épaules carrées, comme s’il était prêt à endurer ce qui suivait. Il reprend la parole.

- Je rejoins Neve sur un point : je n’adhère pas à l’idée de Treasa de nous replier où que ce soit. Nous ne devons pas éviter les étrangers, comment comprendre ce qui nous fait face ? On m’a parlé de bâtons qui crachent des pierres avec la force de dix arcs.  

Son ton est un peu absent, mais il propose ensuite, à mesure qu’ils pataugent dans la boue sur le chemin de terre.

- Je respecte ton intention, Cuán, et les ordres de ton Màl. Tu m’honores en voulant bien m’accompagner. Faisons tous les deux ce qui nous paraît juste.

Avec ce temps, on voit très mal aux alentours, et la silhouette des ruines de Didri au loin qui domine le paysage a quelque chose de sinistre. Il est très difficile de s’y rendre, mais on dit que les bâtiments là-bas appartenaient aux hommes venus d’au-delà des mers, ceux qui ont été chassés, voilà des Eons… Pour reposer le pied sur l’île malgré tout, semble-t-il.

- Comment vas-tu, Cerys ? Cela fait du bien de voir un visage amical ! Je me réjouis que tu ais décidé de nous accompagner.  

Lance Neve à sa camarade voglendaig comme si elles se connaissaient depuis une vie entière. Ses bijoux et ses charmes tintent probablement très joliment mais le bruit des trombes d’eau empêche qu’on entende quoi que ce soit. Contrairement à Ellis, Neve semble toute rassérénée d’avoir vu Odran et ignore à présent royalement Cuán. Ce dernier se fait très vite interpeller par Ellis.

- Prudence, il y a eu des attaques sur ce chemin dernièrement et elles n’étaient ni la faute d’un animal, ni d’un étranger.

Il n’a pas envie préciser à voix haute ce que cela signifie, mais la possibilité n’est pas nulle sur l’île. Certains bannis, certains ermites, perdent la tête et sont de véritables dangers pour leurs pairs. Cependant on les retrouve généralement dans les parties plus hautes de l’île, dans les forêts denses. Il est moins facile de se cacher ici, un feu de camp se verrait de loin, mais les falaises qui cernent la route font d’excellents points d’embuscade…
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Si le plan des étrangers est de détruire les Natifs, ils n'auraient pas pu mieux s'y prendre. Leur simple présence sur l'île suffit à embraser les esprits et déclencher cette lutte intestine. Deux camps revendiquant des opinions diamétralement opposées et complètement extrémistes suffisent largement à briser la quiétude du peuple originel. C'est affligeant de constater que par tradition ou besoin de changement, l'un ou l'autre sont prêts à jeter aux orties l'harmonie de Tír Fradí. Même Cerys, pourtant pas la plus attachée aux traditions, comprend la nécessité d'arrêter cette guerre civile inutile.

Entendre cette discussion politique hérisse le poils de Cerys. Elle qui s'en est toujours tenue le plus loin possible pour ne pas être forcée de choisir un parti ou l'autre, là voilà au coeur d'un débat complètement vain. Heureusement, Ellis relève largement le niveau. Il manie les mots avec un tel talent que la jeune femme en vient presque à le jalouser. Si elle était capable de pareils discours, ça ferait longtemps que Eochaid l'aurait fait doneigad. Cette pensée intrusive est vite balayée lorsque le chasseur lui demande d'où elle vient.

"De Vigsoneigad. C'est la première fois que tu me vois mais je t'ai déjà vu lors de la Grande Chasse."

Cerys lui sourit, sa seule façon de lui montrer un quelconque soutien sans prendre parti. Après tout, aussi agréable soit-il, il reste l'émissaire de Odran et la jeune femme refuse de s'acoquiner d'une façon ou d'une autre avec ses idéologies. Son intérêt envers les étrangers lui vient de sa curiosité. Pour autant, elle garde toute sa lucidité.

Ecoutant d'une oreille attentive la conversation malgré la pluie, Cerys reste concentrée sur le chemin. Il est hors de question qu'elle glisse devant Ellis et Neve et s'étale dans la boue. Cette dernière approche pour engager la discussion, pour le plus grand étonnement de la brune. Les deux voglendaiga n'ont jamais été particulièrement proches. Bien que la plus jeune soit souvent venue à Vigsoneigad, ces derniers temps, pour soutenir la famille endeuillée, elles n'ont jamais discuté plus que ce que les conventions demandent. Leurs quelques échanges restant purement formels et liés à leur profession : "tu trouves de la menthe, toi ? Ah non, j'ai du mal, par contre j'ai ramassé des trompettes de la mort, là bas. Sympa. Tu as essayé le baume contre les tendinites ?"
Bref, rien de quoi se considérer comme amie.

"Je vais bien, Neve. Je suis contente d'être là aussi. Puisse En on mil frichtimen guider nos pas."

Cerys lui jette un coup d'oeil, toujours aussi surprise de la voir ainsi vêtue. Elle a vraiment du mal à digérer son ascension sociale. Il ne manquerait plus que Neve soit faite doneigad avant elle !
Est-ce que j'ai envie de me rapprocher de Odran pour devenir celle que je veux ? Une vaste question que Cerys compte bien méditer comme il se doit. Hors de question de passer à côté d'une opportunité.
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Cuán se retient de justesse d'hurler une réponse à Neve, l'ayant traité d'enfant juste avant pour la même chose. Il lui dit alors :
"Le but n'est pas de s'isoler de nos frères et de nos sœurs mais de les protéger au mieux !"
Le natif reporte son attention sur Ellis lorsque ce dernier lui répond. L'ancien chasseur semble si sûr de lui mais quelque chose dans son discours ne va pas. Bien sûr que ceux qui se font avoir sont des victimes. Mais ceux qui propagent des discours d'ouverture alors ? Eux sont plus des complices. Cuán en est convaincu.
"Il y a une différence entre un frère égaré par les Embrumes-Esprits et..."
Le regard du natif se tourne vers la silhouette d'Odran qui vient de réapparaître sous la pluie battante.
"... celui qui fait tout pour se tourner vers eux pour ses propres intérêts."
Ellis reprend la parole et le guerrier croit entendre Neve à nouveau.
"Comme je viens de l'expliquer à Neve, le but de Treasa n'est pas de s'isoler du reste de nos frères et sœurs mais de les protéger ! Les bâtons de feu sont terrifiants et font des ravages parmi les guerriers de notre village ! Il faut se préparer à combattre ! Je comprend que tu ais besoin d'en savoir plus si tu ne les as pas vu en combat mais c'est dangereux, ils vont probablement essayer de nous tuer avant même que nous ne posons un pied dans leur village."
Cuán ne prête pas attention à Neve ou son interlocutrice et les laisse discuter ensemble, bien content que la première soit distraite par la deuxième et ne crache pas plus de venin.
"Ce qui me paraît le plus juste c'est de rebrousser chemin avec vous tous pendant qu'il en est encore temps et que personne ne meurt de la fourberie de ces crevures. Quand bien même nos avis divergent sur beaucoup de points, nous avons tous deux envie de veiller sur les nôtres alors j'imagine que tu comprends."
À la dernière remarque du chasseur, le guerrier sert la hache dans son poing, préparé à toute attaque des quelques fous qui traineraient dans le coin.
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- J’espère avoir fait bonne impression.

Réplique Ellis, avec bonhommie, à Cerys.

- Je ne pouvais pas te voir ou qui que ce soit d’autre. C’est un grand honneur d’être l’andrig blanc, mais si tu savais comme la parure n’est pas pratique !

Il semble tout de même ravi du souvenir. A l’époque, il était taillé, athlétique. Aujourd’hui, on s’étonne de ne pas le voir grelotter sous la pluie. Son regard s’égard un instant. Peut-être songe-t-il à endosser ce rôle une fois de plus pour la Grande Chasse qui arrive bientôt… On peine à l’imaginer porter la lourde peau. Cela ne l’empêcherait probablement pas d’essayer. On ne chasse pas une personne malade ou diminuée d’un village mais son statut s’en trouve largement diminué. L’âge et les périls de la vie ne sont pas des traces d’une existence bien menée, mais sont proportionnels à la perte d’utilité d’une personne. Tout le monde doit faire sa part dans un village, où l’harmonie ne règnerait plus.

Pas qu’elle semble encore très présente…

Alors que Cuán observe Odran celui-ci a l’audace de lui faire un signe de la main. En tant que l’un des plus proches de Treasa, le rouquin commence à être reconnu par certaines personnes, et Odran ne peut pas ignorer ses prises de position. Son expression est indéchiffrable à cette distance mais le geste est amical.

Ellis, qui fixe la route, lance au guerrier :

- Nous sommes d’accord, alors. Bien. Nous devrions compter les points qui nous rapprochent, pas ceux qui nous divisent.

Il écoute Cuán lui expliquer le plan de Treasa, sans sembler même gêné par son ton vif. Le chasseur semble d’excellente disposition. Il opine brièvement du chef et relance son interlocuteur :

- Vous comptez vous replier pour mieux revenir, mais armés ? Préparés ? Si c’est votre but, partir tous dans ce nouveau village n’est pas une bonne idée. Il faut des gens près des étrangers. Des gens qui pourront repérer leurs positions avant d’attaquer. C’est ce dont je parle : nous ne pouvons pas nous couper des étrangers ou agir comme s’ils n’étaient pas là. J’aimerais qu’ils ne le soient pas, crois-moi, Cuán. Mais à présent… Même si le but est de les bouter de notre terre sacrée… Tu te souviens de la légende des Hommes venus de la mer ? Ils ont réduit les nôtres en esclavage, et c’est depuis leur sein que nous avons frappé. N’est-ce-pas ?

Ellis se tourne vers Neve et Cerys. Après tout, ce sont elles les voglendaiga, elles qui doivent connaître les histoires.

- Pensez-vous que les étrangers viennent du même endroit que les Hommes venus de la mer ? Eux n’avaient pas de bâton pour cracher du feu… Est-ce que vous savez comment on les manie ?

A ce sujet, Ellis s’adresse à l’assemblée entière.


- Qu’il nous donne la patience…

Plaisante Neve à mi-voix à l’attention de Cerys tout en fixant sans se cacher Cuán. Ellis dodeline de la tête.

- Je comprends, Cuán. Si la peur s’insinue dans les veines des féroces guerriers de ton clan c’est qu’il y a des raisons d’avoir peur. Ne me pense pas désinvolte, tes mots me…

Il est interrompu par le cri de Neve :

- Regardez !

Un peu plus loin sur la route, il y a une silhouette affalée dans la boue. Dans les flaques autour de lui, on distingue le reflet du ciel gris… et le rouge éclatant d’un sang encore frai. Quelque chose s’agite autour du corps, un animal à quatre pattes que les quatre Natifs ont pu peut-être un jour voir : c’est un chien, un animal que les étrangers ont amené sur l’île. Celui-ci n’est pas bien grand et va et vient autour de ce qui semble être son maître, si Cuán devait en juger par son attitude qui, bien que la comparaison soit un peu ridicule à cause de la différence de taille, n’est pas différente de celles des ulgs avec leurs dresseurs. En voyant les Natifs, le chien aboie, comme pour les appeler. La silhouette tressaute mais ne bouge pas plus que ça. Il s’agit visiblement d’un étranger.

Ellis a immédiatement sorti son arc. Sa longue rémission ne lui a pas fait perdre ses réflexes ; il a assemblé l’objet avec sa corde en une fraction de secondes, et a encoché l’instant d’après. Il scrute les hauteurs. Ils sont entourés d’un pan de falaise sur leur droite, presque identique à celui sur leur gauche. Ils sont entièrement encaissés, et Ellis le remarque immédiatement à haute voix.

- Nous sommes à découvert.

Il décoche une œillade à Cerys et Neve. Cette dernière s’avance déjà vers le blessé, visiblement désireuse de lui apporter ses soins et fait à Cerys.

- Alors nous devons le mettre à l'abri ! Tu viens ?

Le chien pousse un jappement déchirant.

L’étranger a été frappé par deux flèches, elles sont clairement de facture native.

Ellis paraît tiraillé. Visiblement, il n’a pas envie de laisser quelqu’un, même un étranger, saigner à mort sur la route qui mène à son village. Il doit également songer à toutes les implications – les étrangers pourraient se fâcher, s’en prendre aux siens… Mais il doit également se considérer responsable de leur groupe, notamment des deux voglendaiga qui ne sont pas armées. Il semble cependant leur faire une totale confiance pour évaluer la situation.
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« J’espère avoir fait bonne impression. »

Oui, très bonne. Cerys ne répond rien mais lui adresse un sourire éloquent. Elle aurait aimé l’entendre raconter son point de vue lors de la Grande Chasse. C’est une histoire qu’elle n’a jamais eu l’occasion d’entendre et elle en est persuadée, doit être passionnante. Surtout avec les talents d’orateur que possède Ellis. Incarner l’andrig blanc est un honneur qu’elle ne connaitra jamais. Le vivre par procuration des expériences d’autrui lui suffit. Elle le dévisage de nouveau alors qu’il semble perdu seul En on míl frichtimen sait où. Il n’a plus rien à voir de l’homme qu’il était lors de l’évènement mythique. Cerys imagine très bien ce qu’il doit ressentir, maintenant qu’il est affaibli et probablement moins utile pour son clan. Oui, elle se met très bien à sa place, étant elle-même presque paria.

Le plan de Treasa tel qu’il est expliqué par le guerrier déplait fortement à la jeune femme. Déjà qu’elle ne supporte plus de rester trois jours avec son clan, alors vivre renfermé les uns sur les autres dans un même village, quelle horreur ! Cerys finirait folle, elle en est convaincue. Autant directement vivre avec les étrangers.

Quand Ellis évoque la première fois que les renaígses sont venus sur l’île et ont massacré leur peuple, la brune repense à sa rencontre avec le groupe qui recherche les traces de leur ancêtre. Ils n’avaient pas l’air particulièrement menaçants jusqu’à qu’ils montrent leur étrange magie. La suite de l’entrevue s’est faite sur un ton bizarre, à mi chemin entre la méfiance et l’intérêt. Avec une pareille atmosphère, la possibilité de tisser de bons liens avec eux ne semble pas impossible.

Cerys n’a jamais vu de bâton qui crache le feu, elle ignore tout de leur capacité ou façon d’être maniée. Et c’est un savoir qu’elle n’est pas sûre de vouloir acquérir. Elle sourit à Neve et reporte son attention sur la route. Le cri poussé par sa jeune camarade la fait sursauter. Elle avise aussitôt le corps ainsi que l’animal. Son sang se glace et elle regarde autour d’elle, comme si elle pouvait voir le ou les auteurs du crime par sa simple volonté.

Neve s’avance aussitôt vers le corps alors que Cerys a une hésitation, avisant l’étranger, les falaises puis Ellis qui semble attendre une décision de la part des jeunes femmes. Si le blessé est à l’agonie, Cerys le laissera. S’il a une chance de survit… elle avisera.

Elle rejoint aussitôt Neve et balaye la situation du regard. Au premiers abords, il n’est pas grièvement blessé. Pourtant, la couleur et l’odeur que dégagent les plaies et les flèches sont éloquentes : du poison. Il n’est pas encore condamner mais le tirer d’affaire ne sera pas une mince facile.

« Aide moi, Neve. Il faut le porter doucement. S’il bouge trop, la toxine va se disperser très vite. »

Cerys reprend le contrôle de la situation. Malgré l’urgence, elle se sent calme. Elle évite de penser qu’à tout instant, elle peut être elle-même la cible d’une flèche, sinon son courage fondra comme neige au soleil. Non, elle pense au fait que cet homme, elle sait comment le sauver.
Pour tenter de calmer le chien qui aboie toujours, Cerys lui chuchote doucement quelques mots dans la langue des étrangers:

« Tout doux, tout doux. Ça va, calme. »
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Cuán ne comprend pas Ellis. Le but n'est pas d'éviter le contact avec les renaígses mais de se préparer à les affronter. C'est vrai qu'une poignée d'éclaireurs seraient utiles. Ah, les hommes venus de la mer. Le guerrier se rappelle brièvement d'une histoire à leur sujet et ne prête pas attention à la pique de Neve à son encontre. Le natif n'a de toute façon pas le temps d'y penser bien longtemps que la jeune femme le sort à nouveau de ses réflexions. Pour quelque chose d'important cette fois. Un renaígse. Gisant au sol. Cuán s'en réjouireait peut-être dans d'autres circonstances mais là non. Cela complique sa journée, d'autant plus que les deux jeunes  femmes se sont ruées sur le renaígse pour lui porter assistance sans même faire attention aux alentours. Le guerrier est sûr qu'il peut compter sur Ellis, qui n'a visiblement pas perdu ses réflexes. L'animal près du corps ne ressemble pas à un ulg mais semble attaché au renaígse tel que le font les ulgs au village.
La priorité va à la sécurité du groupe et du poids mort qu'ils se coltinent à présent. Ce n'est qu'un renaígse, pas une grosse perte en soit, mais Cuán doit faire avec. Le natif analyse rapidement le terrain et court rejoindre les deux femmes et le renaígse tout en scrutant le haut des falaises. Cuán regarde alors le corps du blessé. Visiblement l'homme s'est fait attaqué par au moins un natif.
Le guerrier annonce :
"Les flèches viennent de notre gauche. Nous ne pouvons pas rester aussi exposés ici ! Il y a un léger repli dans la falaise juste là, allons-y vite ! Je vais vous aider à y emmener le renaígse."
Puis il parle fort pour se faire entendre de ceux restés en arrière :
"Rejoignez nous là-bas en longeant le flanc gauche de la falaise !"
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L’odeur est caractéristique, ce pauvre bougre a d’abord été frappé à la jambe par une flèche enduite d’un venin caractéristique d’un amphibien des marais. On le prélève sur sa peau. Les Lewolan en mangent d’ailleurs en période des amours pour augmenter la toxicité de leur salive, une preuve de domination parmi leur espèce. Le poison a un effet extrêmement lent, il provoque d’abord des tremblements, puis la paralysie.

Neve est agenouillée près de l’étranger, sa robe dans la boue. Elle referme ses doigts sur les siens alors qu’il tend la main vers elle, mais il semble vouloir se dérober à son étreinte.

- Chhhh… Parlez-pas.

Lui dit Neve dans la langue du continent mais l’étranger grogne et continue d’ouvrir et de fermer la bouche. C’est un gamin, il n’y a aucune chance qu’il soit plus âgé que Neve, pas encore considérée par une adulte selon les standards de tous les clans. Rien n’indique qu’il soit armé, il ne porte même pas un couteau de chasse comme de nombreux Natifs, aussi utiles pour prélever du petit gibier que pour avancer dans la végétation drue au printemps.

- Emb… Em…

Articule péniblement l’homme. Neve l’empêche de bouger à lui prendre les doigts comme ça. Ca ne le réconforte pas, au contraire, parce qu’il veut pointer de l’index quelque chose. Mais ses grognements sont interprétés par la jeune native de Wenshaveye comme des râles peinés – ils pourraient même être vus comme de l’agressivité. Un instant, les yeux sombres de l’homme accrochent un instant ceux de Cerys et il tente de chuchoter à nouveau le début du mot, avant que ses pupilles ne roulent sur elles-mêmes. Elles vont pour désigner la falaise de gauche, vers un point en particulier, où se trouve un grand arbre dont les racines s’agrippent fermement à la paroi rocheuse alors qu’il se situe juste au bord, à deux doigts de la chute. Dans ce paysage pelé, un arbre de cet âge est singulier, solitaire, il n’y en a pas d’autres alentours. Et si Cerys relève la tête, elle aura l’impression d’apercevoir une silhouette mais peut-être est-ce une déformation de l’écorce. L’ordre de Cuán claque. Déplacer le renaigse ne sera pas chose aisée, parce qu’il a également une flèche dans l’épaule. Il est étrange qu’on ait voulu le clouer sur place comme ça, sans le tuer, ou si lentement… Comme si on avait justement souhaité que quelqu’un le trouve juste ici, encore capable de parler. Pour qu’il puisse délivrer un avertissement ? Il n’est pas assez conscient pour ça. Il semble un instant perdre connaissance alors que Neve tente de saisir ses bras. Le chien sautille aux alentours et pousse un cri retentissant. A nouveau, l’analogie est étrange mais il peut sembler à Cuán avoir déjà entendu les ulgs moduler le même son pour prévenir d’un danger imminent.

- Neve, protège-nous !

S’exclame Ellis d’un ton retentissant mais calme. Il la repousse pour qu’elle laisse le renaigse, jugeant visiblement qu’elle n’a pas assez de force, et il regarde Cerys articulant « 1… 2… » pour qu’ils puissent le soulever de concert, lui par les épaules, elle par les jambes.

Neve de son côté ramène ses mains à elle et commence à faire s’allonger les racines pour les abriter, mais la pousse est terriblement lente. Malgré ses atours, ce n’est encore qu’une apprentie.

Un autre trait fuse, et frappe le renaigse dans le bras cette fois. Il pousse un cri étouffé, mêlé à un sanglot, et perd connaissance pour de bon. Une voix s’élève dans la tempête. Elle parle dans la langue des trois Natifs.

- Soyez gentils : partez et laissez moi l’étranger.

Ce qui n’a aucun sens, si la femme – car à l’entendre, c’en est une – était là depuis tout ce temps, elle aurait eu tout le temps d’achever sa proie. Non, on dirait qu’elle veut jouer avec, torturer l’homme.

Ellis relève la tête au son de la voix. La reconnaissance luit dans ses yeux, éclaire son visage qui se referme. Il connaît cette femme, et pas en bien.

Cuán est raillé par une Native qu’il ne connaît pas et qui a un arc pointé sur eux. Voilà une situation épineuse, même si Neve travaille aussi vite qu’elle le peut. Peut-être pourrait-il s’accrocher à ce une de ces racines puisqu’elle en a tant attiré une qu’elle commence à être toute proche d’eux. La voix venait après tout de juste au-dessus de leurs têtes…
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Il faut être bien renseigné pour utiliser une toxine pareille. Les sourcils froncés, Cerys réalise que ce poison est confectionné grâce à un animal de ses marais. Une technique propre à son clan, tout comme les chasseurs de Vighulgsob sont les seuls à dompter les ulgs.

Le renaigse tente de dire ou montrer quelque chose mais Neve le serre si fort qu'il ne peut pas bouger. Si les flèches et le poison ne le tuent pas, Neve s'en chargera. L'irritation commence à saisir la jeune femme alors qu'elle ne peut pas agir comme elle le sent. L'étranger désigne quelque chose avec ses yeux ; Cerys se retourne pour essayer de voir. Cet arbre seul semble bien singulier dans ce paysage désertique. Là-bas, il y a... une proéminence de l'arbre ? Ou bien une personne ? Autre chose ?

Elle n'a pas le temps de s'appesentir dessus, Cuán donne des instructions claires et pour une fois, Cerys est tout à fait d'accord. Ellis vient à la rescousse des deux jeunes femmes et aide Cerys à porter le blessé. Neve s'occupe de la magie, bien trop lentement. Bien trop faible.

Le tir la surprend. La puissance du projectile la déséquilibre et elle se sent tomber en avant. Elle réussit à se rattraper en posant brutalement un genou à terre, se mordant la lèvre sous la douleur vive. Mais, elle n'a pas lâché l'étranger ; bien qu'il se soit évanoui.

"Soyez gentils : partez et laissez moi l’étranger."

La voix vient du haut. De l'arbre ? C'était donc la femme que Cerys a vu ? Se rapprocher de la falaise est effectivement une bonne idée, son angle de tir sera amoindri. Ou alors, il faut faire tomber l'arbre pour faire chuter la chasseuse, si elle est bien dessus. Un peu radical mais quand elle est tirée comme un lapin, Cerys ne souhaite pas faire dans la dentelle.

L'expression de Ellis change complètement, intriguant la brune. Il sait.

"Ellis ! Par En on mil frichtimen, qui est-ce ?" chuchote-t-elle furieusement. Puis, plus fort : "Soyez gentille, évitez de nous tirer dessus !"
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Putain. Qui est la connasse qui vient de tirer sur le groupe ? C'est la première pensée qui passe dans la tête du guerrier qui s'énerve du fait qu'une native les vise. Elle semble ne vouloir s'en prendre qu'au renaígse mais elle a surtout décoché sa flèche dans un groupe de natifs et aurait pu les blesser.
De plus si elle voulait tuer ce renaígse l'archère aurait pu le faire depuis un moment. S'amuse t-elle avec lui au lieu de l'abattre ? Ce n'est pas une bonne chose. Les layons seraient très certainement capables d'une telle cruauté. Mais une native ? C'est très certainement une folle errant en solitaire...
Et là c'est le mot de trop. Qu'on soit gentil ?! Le guerrier s'énerve et hurle :
"Tu veux quoi toi ?! Qu'on soit gentil alors que tu nous tires dessus et que tu te comporte comme ces crevards de layons ?! T'as intérêt à vite t'expliquer avant que je te rattrape !"
Le natif s'élance sur les racines pour rattraper l'inconnue.
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- Une exilée de mon clan.

Répond Ellis, la mâchoire serrée, alors qu’il fait de son mieux pour manœuvrer le pauvre jeune homme, à présent aussi pâle que les plumes d’une chouette effraie.

Il continue de le manœuvrer comme il peut, même si forcément le choc a failli le faire lâcher l’étranger. L’impact d’une flèche est violent, le recul brutal, mais malgré sa silhouette qui a toute entière tressailli, Ellis tient bon. Il observe Cuán faire, un peu ahuri, mais ses yeux vont très vite vers l’arbre.

- Garde l’étranger ici. C’est après lui qu’elle a et après moi.

Murmure Ellis à Cerys en approchant son visage du sien pour qu’elle soit la seule à pouvoir l’entendre. Tout se passe très vite. Il repose l’étranger au sol avec un luxe de précaution, et laisse Cerys en plein milieu du chemin avec un blessé pour aller… Se cacher contre la roche ? Il se rue vers là où se trouvait un instant plus tôt Cuán, se mettant hors de portées des tirs du même coup. On entend la voix de la femme résonner une nouvelle fois.

- Je vais te faire manger tes dents, parjure ! C’est vous qui les aidez !

Elle hurle sur Cuán mais alors qu’Ellis disparaît à sa vue, elle éclate de rire, un rire qui ressemble davantage à un sanglot.

- J’en étais sûre ! J’en étais sûre ! Vous avez vu ça ?

Elle mugit à travers la pluie, et Ellis reprend son arc, encoche, sans bander la corde. Il prend une posture compliquée, le corps arc-bouté vers l’arrière pour pouvoir tirer vers le haut, verticalement. Cerys peut voir que la silhouette semble elle-même encocher une flèche. Elle va les viser à nouveau, elle et l’étranger. Ellis lui a demandé de ne pas bouger…

Cuán n’a aucune difficulté à s’agipper aux racines mais c’est un beau bestiaux, et l’arbre émet un craquement pittoyable. Neve, qui tentait encore de travailler sur les racines, les yeux à moitié collés par les bourraques qu’elle se prend et la concentration, pousse un cri :

- Qu’est ce que tu fais ?!

Cette intervention et le mouvement du tronc, qui penche un rien vers le vide, semble interpeller leur assaillante, et alors qu’elle allait tirer dans la direction générale de l’étranger et de Cerys elle se penche, voit Cuán… Mais surtout s’expose, son corps dépasse de la sailli rocheuse, et Ellis bande rapidement sa corde avant de lâcher. S’il avait attendu, la corde tendue, il aurait épuisé son bras pour rien alors qu’un tir vertical a déjà, fatalement, peu de force. Impossible de dire s’il l’a touché mais on entend la femme jurer, et sa silhouette vacille, elle perd son équilibre, d’autant que des morceaux de la falaise glissent alors que Cuán continue son ascension. La femme chute, mais ne doit pas être si blessée que ça parce qu’elle parvient à se rattraper au guerrier, comme elle peut. Accrochée à lui, l’arbre doit supporter leurs deux poids, si le guerrier n’a pas simplement été emporté dès que la femme s’est agrippée à son vêtement.

Ce n’était plus que de la poussière, à présent de grosses pierres tombent du côté d’Ellis et de Neve. Le chasseur tire la voglendaig d’un coup sec avant de se précipiter, sans se mettre juste en dessous de Cuán si celui-ci se laisse tomber – en manœuvrant bien, il pourrait amortir sa chute avec la femme qui s’accroche à son dos, mais il le sentirait passer quand même. Et d’un instant à l’autre, quand elle aura retrouvé son équilibre, elle pourrait le poignarder par derrière. Pour le moment elle s’agite comme un vers, elle glisse, sa prise n’est pas ferme.

Cerys et l’étranger, quoi que trempés, sont finalement épargnés par tout ce fracas si la voglendaig n’a pas bougé.
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Le bruit d'une flèche décochée entre à peine dans les oreilles du natif que Cuán se retrouve avec la mystérieuse ennemie agrippée à lui. Il parvient tout juste à ne pas chuter avec elle et voilà que l'archère se débat. C'en est trop. Le guerrier hurle :
"T'es conne ou quoi ?! Si tu fais que bouger tu vas chuter ! Tu tiens si peu à la vie ?!"
Cuán se fiche bien de la chute de celle qui leur a tiré dessus mais cette dernière risquerait d'emmener le guerrier dans sa chute et il veut éviter ça. Le natif essaye rapidement de voir si il a d'autres prises disponibles car ses mains ne tiennent plus bien sur celles actuelles. Avec ce poids en plus c'est quasiment impossible. Il va falloir se préparer à la chute finalement. Quelle journée de merde. Pas le temps de réfléchir bien plus. Le guerrier lâche prise lors d'une énième agitation de sa partenaire de chute. Le natif a au moins l'avantage d'être un peu amorti en arrivant au sol.
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"Une exilée de mon clan."

Cerys n'a pas le temps de rebondir là-dessus, il y a bien plus urgent à régler, comme le mourant qu'ils se trimballent. Enfin non, que Cerys porte seule puisqu'Ellis lui annonce que la folle en a après le renaigse et lui-même.

"Quoi ? Non, Ellis, atte..."

La jeune femme tente de le retenir mais il est déjà près de la falaise, à l'abri. Tandis qu'elle, elle est bien exposée à rester en plein milieu du chemin. Et visiblement, même s'il fait un temps de chien, l'exilée la voit très bien. En on mil frichtimen, sors moi de là.

Ne pouvant se résoudre à abandonner le blessé, Cerys retire sa peau de loup pour en faire un coussin à mettre sous sa tête. Il a l'air de souffrir le martyr à cause des blessures et surtout du poison. Elle a dans son sac un pot d'onguent pour le soulager mais elle ne peut se résoudre à détacher ses yeux de la femme qui les pointe de sa flèche. Elle tire sa dague, comme si elle était capable de dévier un tir, comme si elle en avait la force. En vérité, elle va probablement se prendre le projectile mais au moins, la folle ne pourra pas achever le renaigse.

Le coup ne vient jamais grâce à la distraction de Cuán et au tir prodigieux de Ellis. L'exilée chute et Cerys se couvre la bouche en poussant un cri de surprise. Oh oui, elle est très bien placée pour ne pas en louper une miette. La chasseuse se rattrape au guerrier de  Vighulgsob mais celui-ci ne tarde pas à lâcher prise.

"Cuán ! Ellis ! Neve, vous allez bien ?"

Cerys se triture les mains, hésitant entre se précipiter vers le groupe pour s'assurer qu'il n'y a pas de mort et rester au chevet de son patient.
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La native qui les attaque ne semble avoir d’autre choix que gigoter si elle veut éviter de tomber, elle n’a aucun équilibre et veut visiblement une prise solide. Mais Cuán est trempé, elle aussi, il pleut, et elle aurait finalement mieux fait de se laisser tomber car lorsque le guerrier lâche, ils chutent de trois mètres à peine… Cependant, Cuán retombe sur la femme. Elle émet un bruit affreux, une sorte de gargouillis en crachant une gerbe de sang. Cuán a écrasé son ventre, il a écrasé ses côtes, la femme tente de respirer, elle étouffe, de son sang, de sa salive, de ses poumons probablement perforés. Elle se débat faiblement sous le guerrier alors que son crâne a violemment heurté le sol et que certains de ses membres ont pris un angle inconfortable. Son œil gauche n’a même plus l’air de vraiment regarder dans le bon sens.

Cuán n’est pas dans le même état mais il pourra sentir tout le poids du choc, dans sa nuque, dans son dos, il est secoué, le cerveau vivement agité. Il est probable qu’il souffre de micro-fractures au niveau du tronc, et qu’il soit totalement sonné pendant plusieurs secondes, et encore troublé pendant de longues minutes. Mais le pire c’est que la native sous lui tenait encore une de ses flèches dans sa main, et il s’est à moitié empalé le bras dessus, même si elle n’a pas pénétré très profondément. Il ne peut savoir si elle est empoisonnée, pas dans son état, il ne peut pas savoir grand-chose pour le moment, même si ses sens, notamment la douleur, lui reviendront vite.

Cerys, de son côté, témoin de la scène peut parfaitement voir ce qui s’apparence à un amas de membres dans lesquels sont pris la femme et Cuán. Il y a du sang, qui leur appartient à tous les deux. Du côté du petit éboulement, personne n’a l’air blessé lorsque la poussière retombe. Neve tousse parce qu’Ellis a dû l’attraper par le col un peu vivement pour l’éloigner, seule partie de sa tenue qu’il avait à portée. Elle se frotte la gorge et observe Cuán et la guerrière avec horreur. Elle souffle quelque chose qui ressemble à une prière au Dieu aux mille visages, à un souhait de « pas encore » ; pas cette horreur, pas une nouvelle fois, pas comment pendant la fête de l’Equinoxe. Ce n’est probablement pas qu’elle n’a jamais vu de cadavre, surtout puisqu’elle habite dans un village connu surtout pour ses guérisseurs, et la mort fait partie de la vie. C’est surtout que ce sont encore deux membres de son peuple qui s’écharpent.

Ellis n’a pas ces états d’âme, en un instant il est redressé.

- Cerys, l’étranger, le poison, s’il te plaît. Réveille le, son esprit est en train de partir.

Il lui demande en s’approchant de Cuán. Il doit avoir également repéré que c’était une toxine des marais et songer que Cerys est la mieux placée pour s’en occuper. Lui cueille le guerrier en soutenant sa nuque du mieux qu’il peut, et le soulève alors que la femme sanglote en tentant d’articuler le nom d’Ellis. Les mâchoires serrées, il se concentre sur Cuán. Il décoche un regard à Neve, paralysée au début. Il a l’air agacé mais il ne crie pas, il ne s’énerve pas, ses gestes demeurent précis, concentrés, et calmes.

- Cuán ?

Il tente de l’allonger comme il peut, à côté de la native qui les a attaqués. Neve vient enfin l’aider après environ une minute, mais le guerrier est un beau bestiau et le déplacer avec précaution lorsqu’il perd du sang n’est pas une mince affaire.

L’étranger auprès de Cerys gémit faiblement. Son chien s’est réfugié derrière la voglendaig, il feule avec crainte, agité, les oreilles couchées.
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