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[Mission] Secrets, secrets (Dilay & Hélène)

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Monsieur Carrisi


Il est huit heures et demie du matin quand la porte s’ouvre enfin.

Cela fait plus d’une demi-heure qu’on fait attendre les deux femmes dans l’antichambre. Ce n’est pas qu’elle est désagréable, cette antichambre, au contraire : elle est pourvue de tapis, de meubles, d’une large fenêtre donnant directement sur une ruelle de Nouvelle-Sérène. Mais autant faire attendre n’est pas une grande marque de politesse.

Peut-être monsieur Carrisi, chez qui les invitées se trouvent, a-t-il songé que Dilay ne méritait pas beaucoup d’égards. Après l’avoir reçue une première fois voilà plusieurs jours, il l’a invitée à revenir “si elle souhaite vraiment faire ses preuves”. Voilà une attitude qui ne laisse pas entendre qu’il compte lui faire beaucoup de cadeaux en attendant.

Mais dans le cas d’Hélène, c’est plus nébuleux. Peut-être monsieur Carrisi a-t-il entendu quelque rumeur qui le pousse à mépriser l’héritière, ou bien se moque-t-il de ménager la noblesse. Ou bien veut-il voir à quel point la jeune femme a envie de le voir ?

C’est qu’on a recommandé l’homme à Hélène. D’après une riche marchande, c’est un des proches d’Altieri, lui-même une des personnes les plus influentes à Nouvelle-Sérène. Certes, Altieri n’est pas très apprécié de la majorité de la noblesse, mais c’est justement une raison supplémentaire de s’en faire un ami : c’est ainsi qu’on tire son épingle du jeu !

La marchande en semblait en tout cas convaincue. Elle a fait l’éloge d’Altieri et de Carrisi à Hélène pendant un bon quart d’heure. Que ses compliments aient été sincères ou qu’ils aient visé à manipuler l’héritière pour aider indirectement Altieri à avoir un pied dans la noblesse, ça, la marchande ne l’a pas dit…

-Mesdames. Pardonnez l’attente, j’avais quelques dossiers en souffrance.

L’homme qui vient d’entrer dans la pièce s’incline. Si sa voix est agréable, son visage l’est moins : il porte deux grandes estafilades en travers du nez. Son sourire est un peu déformé, mais il ne semble pas en concevoir de gêne. Son habit vert est légèrement démodé, mais la couleur tape-à-l'œil de sa veste brodée est encore éclatante.

Carrisi fait entrer ses deux invitées dans son bureau, une vaste pièce claire et très décorée. Sans perdre de temps, il s’installe de l’autre côté du meuble, laissant deux chaises moins confortables aux demoiselles. Les yeux de l'homme sont d’un gris presque transparent et il fixe Dilay et Hélène avec une acuité inhabituelle.

-Eh bien, mesdames, je crois que vous êtes ici pour la même raison. Vous aimeriez bien rencontrer Altieri. Seulement voilà, Altieri, il est très occupé. Mais il trouvera bien le temps de rencontrer la personne qui lui obtiendra l’amitié de Ruspoli. Le nom vous parle peut-être ? Cette chère d’Ortian convoite également les faveurs de notre homme.
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Hélène s'était levée exceptionnellement tôt ce matin-là.

Bien décidée à obéir à son père pour retrouver enfin le continent et la civilisation - cette île ne comptant vraisemblablement pas dans cette définition - la jeune fille s'était convaincue qu'elle devait mieux se faire connaitre, et soigner ses relations en était le premier pas.
Ainsi, elle avait jeté son dévolu sur le sieur d'Altieri, une des personnalités les plus en influentes de cette misérable cité en construction, pour se faire inviter aux réceptions mondaines et aux opportunités à laquelle elle avait évidemment droit de par son rang dans la société.

Seulement il y avait un problème. Presque personne ne la connaissait à la Nouvelle-Sérène ; et on lui avait chaudement recommandé de passer par un roturier, monsieur Carrisi, qui était un ami, ou l'homme d'affaire dudit noble. De fait, sa porte était plus aisée à atteindre et il saurait l'introduire lui-même auprès de son illustre connaissance.
Et voilà que cela l'obligeait à se lever tôt et à piétiner dans une antichambre pendant que le bourgeois se faisait désirer comme un arrogant petit coq de basse-cour !

Néanmoins, la jeune fille chercha à prendre son mal en patience. Il était vrai qu'elle venait demander une faveur, et que personne n'aimait les quémandeurs ; de fait, elle chercha à se montrer gracieuse envers l'inconnue qui partageait le petit salon d'attente en lui destinant un sourire, puis qu'elle s'installa sans se plaindre sur la chaise inconfortable que Carrisi lui "offrit".
Hélène le trouva fort disgracieux, même rebutant, et apprécia encore moins partager l'entrevue avec une roturière, comme si elles étaient égales du point de vue de la société ! Elle se rappela à temps de continuer à faire bonne figure, arquant délicatement un sourcil tandis que son interlocuteur leur dévoilait son jeu.

Il s'agissait en réalité d'un sordide histoire de marchandage et d'échanges de "bons procédés" : en nouant des relations entre d'Altieri et le dénommé Ruspoli, d'Altieri se montrerait enclin à lui rendre son service. C'était affreusement banal, mais une première pour la jeune demoiselle qui se voyait contrainte d'y faire ses premières griffes.
Elle feignit cependant d'être rompue à l'exercice, et prit la parole d'une voix qui se voulait légère et blasée :

- "Eh bien, voilà qui ne me surprend guère. Mais j'ai besoin, pour ce faire, de mieux connaitre monsieur Ruspoli. Que possède t-il ? Que lui manque t-il, pour parfaire à son bonheur, et que monsieur d'Altieri pourrait bien lui apporter ?"

Elle songea qu'il lui faudrait mieux connaitre le sieur Ruspoli, et eut brusquement une idée. La jeune femme à ses côtés, qui avait tout intérêt à l'aider, pouvait bien détenir... la solution.
Oh, elle avait bien hâte de sortir de ce bureau désormais !
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Mission :

Secrets, secrets

Avec Hélène


Dilay s’est déjà présentée au bourgeois, et, sans surprise, il attendait plus d’elle que quelques mots. Pas très jolis, d’ailleurs, parce qu’elle lui a bégayé dans l’oreille en se prenant métaphoriquement les pieds dans le tapis. Au début elle n’a pas touché au rapport qu’elle a trouvé sur le cadavre au bord de la route, il reposait simplement dans ses affaires. Elle avait du travail, en tout cas c’est ce qu’elle aime bien se dire. Elle passe davantage de temps à en chercher qu’à faire quelque chose qui lui vaudrait quelques pièces à la fin de la journée. Alors, le message a attendu, et un jour que Dilay s’ennuyait particulièrement elle a commencé à abattre le code. Ca lui a un peu fait des nœuds à l’estomac. Elle préfèrerait sans doute être en train de faire ça dans la cave de chez Hassan plutôt que d’user ses bottes sur les routes. Ca rapporterait plus, aussi.

Mais il faudrait faire de la politique. Dilay déteste la politique. Or, assise sur une chaise, avachie, sans même tenter de se donner l’air plus noble qu’elle ne l’est, c’est exactement de la politique qu’elle est en train de faire. Du moins, elle y a mis le bout des orteils. Au moins, elle croit un peu en ce qu’Altieri veut faire. Au moins, elle n’aura pas l’impression d’avoir de la chaux sur la langue en vantant ce qu’il peut apporter à Nouvelle-Sérène. Et ce type n’a pas une réputation intacte, contrairement à d’Ortian sur qui circulent certes des tas de rumeurs, mais pas plus que sur une autre noble. Altieri, il a travaillé avec la Garde. Il a vu des choses. Il a peut-être même fait des choses. Ce n’est pas de mots dont Dilay a besoin, il lui faut un allié qui fasse assez peur, même si ce n’est que par l’ombre qu’il projette, histoire de se gagner un peu de temps.

Ainsi, quand ce qui a l’air d’une jeune noble entre dans la pièce, Dilay lui décoche un bref sourire sans cesser de tapoter le sol du pied en égrenant les secondes. Elle s’est vêtue d’une chemise blanche brodée et d’un pantalon bouffant serré à la taille par une ceinture aux ronds de métal ornementés. Une tenue à la fois du Pont et de l’Alliance, une dans laquelle elle se sent confortable avec ses grosses bottes ferrées. Elle n’a pas fait tant d’efforts que ça pour aborder Carrisi. Ce n’est pas lui qu’il faut impressionner, et vu la façon dont il l’a traité il trouverait probablement ridicule de la voir débarquer toute endimanchée.

En revanche, la noble, elle est mignonne. Petite, fine, blonde, elle ressemble un peu à Adélie ce qui ne dispose pas exactement Dilay à son égard. Elle retient pourtant son jugement. Ca ne la regarde pas… Ou du moins ça ne la regardait pas jusqu’à ce qu’elle comprenne que la jeune femme doit être là pour des raisons similaires aux siennes puisque Carrisi les reçoit ensemble.

Dilay s’incline très courtoisement face au bourgeois et s’incline également devant la jeune noble pour la laisser pénétrer dans le bureau en premier. Elle lui succède en décochant un regard périphérique dans le bureau et fixe ses yeux dorés sur Carrisi quand il prend la parole. Elle a ensuite une petite moue un peu blasée. C’est si classique que si c’était un roman c’en serait décevant, parce que Dilay l’aurait vu venir. Elle opine à tout ce que dit la noble et hausse pesamment les épaules.  

- E-Entendu parlé.

Se contente de remarquer Dilay, ce qui l’embête d’ailleurs un peu. De Ruspoli n’est pas du genre à avoir besoin de quoi que ce soit, du moins pas à ce qu’il paraît. C’est plutôt les autres qui ont besoin de lui. Sa discrétion ne permet pas d’avoir grand-chose à se mettre sous la dent pour deviner comment le charmer.

- V-Vous avez quelque chose à lui proposer ?

Elle demande en haussant les sourcils. Si Carrisi n’a rien c’est qu’il les teste, ou qu’il donne une tâche impossible pour voir si quelqu’un peut le faire à sa place ; qu’il délègue, en somme. Mais Dilay doute qu’il n’ait pas creusé lui-même la question après les avoir fait venir toutes les deux. Dilay elle-même n’est pas très importante – Alix, elle s’est présentée comme ça, pas Alix de Courcelles mais Carrisi sait peut-être. Verona l’a prévenue qu’il se disait des choses à son sujet dans certaines franges de la noblesse de Nouvelle-Sérène, sur une héritière disparue pour certains, une parvenue pour d’autres. Dilay n’a rien entendu elle-même. Peut-être que ses oreilles ne trainent pas aux bons endroits, ou peut-être que Verona ment. Elle entretient son contact pour des raisons encore obscures pour Dilay, ce qui la met mal à l’aise.

Elle, alors, on peut l’envoyer s’échiner en vain. La petite blonde à ses côtés en revanche… Carrisi ne la ferait pas marcher dans un cul-de-sac. A moins qu’elle soit d’une famille très mineure. Toujours possible, songe Dilay en lui décochant un regard. Une part d’elle se satisfait que Carrisi n’ait pas fait de distinction entre elles deux.
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En scène


Carrisi ricane quand Dilay dit avoir entendu parler de Ruspoli et fait un geste théâtral pour la désigner à Hélène.

-Eh ben voyez, votre camarade le connaît. Vous allez pouvoir la questionner à loisir. Quant à ce que monsieur Altieri pourrait lui apporter, votre question me blesse.

Et l’homme de poser la main sur son cœur avec un sourire narquois. Mais qu’il moque Hélène ne l’empêche pas, cette fois-ci, de répondre à son interrogation, que Dilay appuie. Peut-être craint-il qu’elles ne se retrouvent muettes face à Ruspoli qui pourrait poser la même question…

-Altieri pourrait en remontrer à Ruspoli question contacts, et je ne dis pas ça à la légère. Ruspoli est un homme intelligent. Il doit bien voir qu’ils font partie du même monde. Je suis sûr qu’ils ont déjà des connaissances en commun. Il serait tout naturel qu’ils se rencontrent enfin. Altieri pourrait élargir sa zone d’influence et le protéger de certaines familles nobles peu appréciatives de notre homme. Et bien sûr, tout service mérite récompense. Je parle pour vous également, mesdames. On gagne toujours à être favorablement connu d’Altieri.

L’homme sourit en désignant son bureau confortable - pour ne pas dire luxueux.

-Vous pouvez me croire.

Et puis Carrisi se relève, marche vers une fenêtre et pointe l’extérieur.

-A cette heure, Ruspoli doit faire son marché. C’est un homme d’habitude.

Carrisi souffle un petit rire. Apparemment, il trouve cela drôle.

-Vous avez une bonne chance de parvenir à quelque chose ensemble, ajoute-t-il en se retournant vers ses invitées. Je vous invite donc cordialement à la jouer coopératif. Sur ce, mesdames, en scène.

Avec un léger sourire en coin, Carrisi va leur rouvrir la porte.
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L'impolitesse, et même l'outrecuidance de l'homme choqua profondément la jeune femme. Comment osait-il se moquer d'elle, puis lui montrer la porte comme si elle n'était rien ?

C'était lui qui n'était rien ! Il ne possédait aucune mine, et se croyait important tandis qu'il n'était qu'un intermédiaire ; aussi Hélène se redressa t-elle avec toute la dignité dont elle était capable, salua brièvement le grossier personnage d'un hochement impérial, avant de se diriger vers la sortie, tout en lissant sa belle robe de percale blanche à la dernière mode.

Elle passa la porte néanmoins avec un certain soulagement. Au moins, elle n'aurait plus à parler avec lui, et prit une profonde inspiration en sortant enfin dans la rue.
Il fallait réfléchir posément.

Elles allaient devoir rencontrer Raspoli, un homme qu'il faudrait persuader de mettre en relation avec un homme influent. C'était donc qu'il devait également l'être, dans un sens du moins - Hélène émit un soupir. Cette histoire étrange ne lui serait jamais arrivée sur le continent ; mais il fallait en prendre son parti.
Avec un doux sourire, la noble de la Congrégation se tourna en direction de la roturière, lissa encore le tissu délicat de sa jupe encombrante.

Ne pouvait-elle pas jouer de ses possessions ? De son nom ?

- "Bien... Je suis heureuse d'être sortie de la maison de ce malotru. Je me présente, je suis dame Hélène de Thanlis. Je suis la représentante de ma famille ici. Et vous ? A qui ai-je l'honneur ? Il va nous falloir trouver un angle d'approche, mais si nous lui promettons protection... il semble qu'il en ait besoin, alors il profitera sûrement de l'occasion. Qu'en pensez-vous, ma chère ?"

Allait-on lui faire rencontrer un criminel ? Ce serait certainement l'occasion de mieux connaitre "la faune" de la Nouvelle-Sérème, à défaut de lui faire rencontrer des relations réellement utiles.

- "Je pourrais aussi lui dire qu'on m'a recommandé de le trouver, afin de mieux explorer le monde des affaires en ville. Cela semble crédible, n'est-ce pas ?"

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Secrets, secrets

Avec Hélène


Dilay regarde fixement Carisi déblatérer et quand il se moque de la blonde, elle hausse les sourcils et croise les bras. Elle patiente, jusqu’à ce qu’il ait fini. Elle lui adresse un haussement d’épaules et suit l’aristocrate hors de la pièce. Visiblement, ils ne vont rien tirer du type et il a l’air de n’avoir rien à faire du statut de la jeune femme.

Pas particulièrement émue – dire qu’elle a connu dire serait un euphémisme – Dilay ressort dans la rue en se demandant ce qu’elle va bien pouvoir fabriquer pour convaincre leur cible de leur parler et en prime de bien vouloir les écouter. Et s’il pense que d’Ortian est un meilleur parti ? Et s’il s’en fiche ? Mais à la façon dont Carisi tournait les choses…

Dilay baisse les yeux sur Hélène alors qu’elle se présente. Elle hausse haut les sourcils quand elle lui donne du « ma chère », mais ne s’en plaint pas, au contraire. Ce n’est probablement qu’une façade mais enfin il est toujours agréable de ne pas se faire cracher dessus, même si c’est du bout des lèvres. Ca rendra la coopération plus facile. Elles n’ont pas besoin de devenir les meilleures copines du monde.

- A-Alix. Enchantée ma-mademoiselle.

Lance Dilay, malgré l’envie qui la titille de déployer elle aussi les titres dont elle a hérité. Mais ce n’est que de l’orgueil mal placé, autant faire profil bas. Hélène propose quasiment de s’occuper de tout elle-même, ce n’est pas la paresseuse Dilay qui va s’en plaindre. Et pourtant… Ca lui fait un petit pincement d’entendre quelqu’un se présenter comme l’héritière et la gestionnaire de terres et de biens. Elle se demande si elle pourra un jour le sortir avec autant d’aplomb.

- J-J’en pense que Ruspoli a des ennuis.

Explique la brune en faisant quelques pas pour s’éloigner du bâtiment et se placer dans un renfoncement où aucune charrette ne risque de les frôler. C’est une supposition, mais si elle doit se référer à la façon dont Carisi leur a présenté l’affaire…

- Peut-être pas de gros ennuis. Mais c’est un type qui donne des informations. Il doit en avoir de mauvaises sur des gens. Carisi a insisté sur le fait qu’Altieri pourrait le protéger. C’est qu’il doit en avoir besoin. Peut-être même qu’il le sait pas et qu’Altieri sait, lui. En plus Altieri…

Dilay se racle la gorge avant de poursuivre, sa voix rauque est peu articulée.

- … Est un espion. Un truc comme ça.

C’est ce qu’on dit, en tout cas. Enfin « on », ce sont tous les camarades de jeu de Dilay dans le sous-sol de la taverne du Denier, les gardes eux-mêmes et les travailleurs du bordel avec qui elle est amie. Pas la source la plus fiable, parfois, d’autant que le Denier serait plutôt favorable à Altieri sans qu’on ait grand-chose à lui dire. Peut-être exagèrent-ils son prestige.

- Q-Quand Ruspoli dit « du même monde »…

Dilay hausse les épaules. De Ruspoli est un noble, et pas Thaddeus Altieri. La réputation d’Altieri et le métier d’Altieri intimide… Ruspoli, lui, a l’air d’avoir plutôt envie de jouer la carte de la discrétion. D’Altieri semble essayer de le tirer à son niveau.

- ‘Pense pas que Ruspoli va se jeter sur l’occasion. Altieri est pas le seul à pouvoir l’aider. Peut-être qu’il veut s’en sortir seul. Faut lui dire pourquoi c’est le meilleur choix. Si on lui avance l’angle du danger en premier, ‘pourrait le vivre comme…

Nouveau raclement de gorge.

- U-Une menace.

Mais le placer dans le tas d’arguments ferait des merveilles, une petite incitation, surtout si elles arrivaient à découvrir exactement de quoi il retourne.

Dilay regarde Hélène de haut en bas. Thanlis elle a dit ? Elle se demande si elle l’a déjà croisée à un des bals que donnait Isaure. Le nom ne lui dit rien mais sa mauvaise mémoire des patronymes lui joue peut-être des tours.

- C-C’est un type discret. Faire jouer votre nom est une bonne idée. Ça le mettra en confiance.

Surtout si la famille de Thanlis est réputée, c’est une marche de transition ; Ruspoli pourra se dire qu’il ne faut pas affaire avec d’Altieri tout de suite, mais avec une jeune femme de bonne famille. Mais encore faut il que la famille de Thanlis le soit, réputée…

- M-Mais je pense pas que faut prétendre. Il pourrait se sentir a-acculé si on dit qu’on est là pour autre chose que pour lequel on est là pendant trop longtemps. ‘Pourrait croire qu’on se moque de lui ou qu’on a de mauvaises intentions.

Résume Dilay avant de prendre une grande inspiration. Elle a déjà bien assez parlé, heureusement que ce ne sera pas à elle de mener la conversation qui arrive…
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Hélène de Thanlis marchaid dans la rue à petits pas. A tout petits pas.

Plus elle entendait parler de cette histoire, plus elle la trouvait louche, et plus elle regrettait de s'y être fourrée. Bien sûr, un espion pouvait être utile dans cette ville et cette nouvelle civilisation inconnue, pour mieux comprendre la concurrence et en observer les activités - mais la demoiselle se rendait compte de son immense inexpérience en la matière, ce qui lui faisait redouter les réactions avides de ses interlocuteurs.

Elle avait également conscience que son père devait la faire suivre pour connaitre ses activités et mieux suivre ses prises de décision, car il ne lui accordait aucune confiance pour gérer ses affaires, malgré les apparences. Cette certitude bridait plus encore sa confiance en elle ; mais il fallait en conserver l'apparence à tout prix.
L'enjeu était de taille, et plus la noble écoutait son interlocutrice, plus elle comprenait que cette dernière était bien plus expérimentée qu'elle. Il s'agissait donc d'une précieuse alliée dans cette bataille dont Hélène n'avait qu'une vague idée des règles, et qui lui donnait de précieuses informations tout en cheminant.

Heureusement, tout cela lui donnait des idées. Elle avait tout de même quelques armes ; et il faudrait les utiliser au maximum.

- "Bien... Nous pouvons prétendre que j'ai besoin de lui pour un travail. Les mines de mes concurrents ont besoin d'être espionnés, tout comme leurs propriétaires, et nous avons donc besoin du travail conjoint de Raspoli et d'Altieri pour mener cette mission à bien. J'ai entendu parler d'eux, et le principal travail de Raspoli sera de persuader d'Altieri. Ainsi, nous les mettront tous les deux en contact. Nous remplirons notre but plutôt deux fois qu'une, qui me semble très satisfaisant. Mais pour être plus convaincante, j'aurai dû emmener ma dame de compagnie, et c'est le rôle que vous remplirez, si vous le voulez bien, ma chère. Vous devrez parler à ma place, surtout quand il s'agit d'argent - je trouve ça atrocement ennuyeux, et cela serait plus simple si vous vous occupiez des détails. En l'absence de mon homme d'affaire, vous devez donc tenir ce rôle, c'est logique..."

La jeune fille considéra son interlocuteur avec une bienveillance un peu paternaliste, en lui offrant un gracieux sourire aussi naïf qu'empli de ce sentiment de supériorité inconsciente des classes sociales favorisées.

- "Vous semblez bien informée sur tout ce qui se passe à la Nouvelle-Sérène. Je pense que nous formons une bonne équipe, et si tout se passe bien, il serait bon que nous nous retrouvions à nouveau, pour faire plus ample connaissance. Qu'en pensez-vous ? Je gage que cela nous serait mutuellement profitable..."

Le duo approchait enfin du marché, et Hélène ne se sentait guère à l'aise dans un endroit aussi populaire. Elle sentait que sa robe délicate dénotait parmi la masse industrieuse, que son port de tête n'encouragerait guère le peuple à lui faire confiance, aussi tourna t-elle encore la tête en direction de la dénommée Dilay.

- "Vous devriez aborder Raspoli en premier, et me présenter. C'est ce que ma dame de compagnie ferait."
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Secrets, secrets

Avec Hélène


« Atrocement ennuyeux ? Oh, pauvre de vous. »

A envie de répliquer Dilay. Elle croise les bras, un demi sourire aux lèvres, alors qu’elle dévisage Hélène. Elle ne se formalise pas vraiment de la façon dont elle lui parle. Une gamine comme ça ne doit pas savoir s’exprimer autrement.

- V-Vous voulez les duper.

Remarque Dilay, parce que Ruspoli ne sera probablement pas exactement satisfait de découvrir que d’Altieri les envoyait. Mais après tout, c’est le nom d’Hélène qu’elle met en jeu… Résistant à cet élan de paresse, Dilay se raisonne et ajoute :

- ‘Coutez, on peut faire comme ça. Faut juste que vous soyez honnête. Dire que vous avez parlé à d’Altieri avant.

Après tout, le but d’Hélène est peut-être véritablement cela : se servir des contacts de Thaddeus Altieri pour les affaires de sa famille. Dilay note dans un coin de sa tête qu’Hélène est dans le domaine des mines, ou plutôt la famille d’Hélène, car de l’aveux de la patricienne, les affaires, ce n’est pas trop son truc. A croire que l’univers se moque de Dilay en lui donnant pour partenaire la blondinette.

- O-Ouais.

Se contente de répondre Dilay au sujet de l’arrangement mutuellement profitable. Hélène n’a pas tort, elle a même probablement davantage raison qu’elle ne le croit. Dilay pourrait bénéficier de quelqu’un ayant déjà un pied dans le domaine d’affaires de sa famille adoptive ; les deux pieds, même. En revanche, Dilay discerne mal ce qu’elle, elle pourrait apporter à son interlocutrice. Elle doit probablement la prendre pour plus importante qu’elle ne l’est vraiment en jugeant qu’elle est « bien informée ». Dilay se retient bien de la détromper, ou de l’informer qu’elle est une très mauvaise menteuse. Elle s’est un peu entraînée avec Vaast, mais elle a comme l’impression qu’il n’aimerait pas ce plan-là. Il insisterait pour mieux se préparer. Il aurait probablement déjà passé une soufflante à Carrisi. Dilay peut presque l’entendre, sa voix claquer de ce ton qui tente encore d’être aimable. Ca la fait sourire. Elle en aura des trucs à lui raconter.

- Bon. A votre guise, ma-mademoiselle.

Réplique Dilay, plus amusée que renfrognée par le plan. Il est plein de trous. Elle n’a pas la dégaine d’une dame de compagnie, vêtue comme ça. Mais elle saura compenser. Elle ramène ses cheveux en arrière d’une main et avance vers les guérites du marché, à temps pour se rappeler qu’elle n’a aucune idée de la dégaine de Ruspoli.

Sa démarche est différente, elle écarte moins les jambes, elle carre moins les épaules. Elle prend moins de place, elle se décale même pour laisser passer un type et s’excuse courtoisement. C’est une toute autre façon d’occuper l’espace mais ce n’est pas assez lointain, l’époque où elle n’avait rien à prouver, pour que Dilay ne sache pas comment mettre un pied devant l’autre. Elle fouille les étales du regard. Pas question qu’elle aille faire la queue, même pour de faux. Elle ne veut pas dépenser une pièce. Elle scrute les clients de derrière ses lunettes. D’habitude, a dit Carrisi. Quelqu’un qui sait parfaitement où il va… Les yeux de Dilay passent par-dessus la silhouette d’une femme et lisent brièvement les quelques mots sur les lèvres d’un homme trop bavard. Dans tout ce brouhaha, elle est virtuellement coupée du monde. L’appellerait-on qu’elle ne l’entendrait pas. En revanche, ses yeux fonctionnent toujours bien, eux, et ils ont l’habitude d’analyser la foule quand elle ne peut plus compter sur son ouïe.

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Au marché


Le marché de Nouvelle-Sérène n’est pas aussi étendu et fourni que son jumeau de Sérène, mais il ne manque ni de clients ni d’intérêt.

L’immense majorité des échoppes vend des produits du continent, et on vante haut et fort les mérites de sa marchandise ; mais ci et là on commence à vendre quelques petites choses de l’île. Et puis, bien sûr, il y a les produits frais, ceux qu’on utilise pour la cuisine : ceux-là on ne les importe que rarement.

-Achetez de la viande fraîche, chassée hier, oui mesdames et messieurs ! Pas chère, de la grasse, de la maigre, plus forte en goût que tout ce que vous connaissez  ! Approchez, approchez !

-C’est tout de même plus cher que la semaine dernière, se plaint un client du bout des lèvres.

-Ah, que voulez-vous, mon bon monsieur, la ville s’agrandit, il n’y en a pas pour tout le monde… Moi, je m’adapte…

-Tout de même, commence le client...

Mais le marchand, soudainement inspiré, l’interrompt pour se remettre à hurler :

-Approchez, mesdames et messieurs ! Une viande de cette qualité, il n’y en aura pas pour tout le monde !

Dilay a beau examiner la clientèle, des gens qui ont l’air habitués il y en a beaucoup. Il faudra aux deux femmes un peu de patience, au milieu de la foule, du bruit et des odeurs, sans compter qu’on les interpelle volontiers. Ou plutôt, on interpelle volontiers Hélène.

-Mademoiselle ! Une dame de votre qualité doit porter les plus beaux bijoux ! Approchez donc !

-Dame, une bonne bouteille aide à toutes les négociations ! Amenez mon vin à votre table et tous vos partenaires commerciaux se plieront à vos exigences !

-Mademoiselle, vous devez absolument essayer cette poudre fine ! Jamais je n’ai vu peau qui en bénéficierait davantage ! Non, attendez, je veux dire…

-Madame ! Une fourrure pour vos nuits froides ! J’en ai du continent, j’en ai de l’île ! Une merveille, propre, chaude !

Mais alors que le vendeur de fourrures s’égosille, trois boutiques plus loin une petite femme lance :

-Ce sera tout, monsieur Ruspoli ?

L’homme face à elle hoche la tête, lui adresse un sourire, et lui glisse une pièce dans la main. Il ajuste ensuite sa besace qui a l’air bien pleine et s’éloigne du marché d’un pas tranquille.

Ruspoli n’attire pas le regard. De taille moyenne, il est ganté et armé - on distingue aisément sa rapière. Ses vêtements ont l’air sobre à première vue, avec leur couleur brune passe-partout. Seule la chemise blanche et un collier de pierres vertes ressortent, mais un œil averti saura voir que le tout est très bien coupé. Sans doute du sur-mesure.

Sous son chapeau à larges bords, son visage bronzé est plutôt agréable. Il porte une fine moustache et a pour seul signe distinctif un grain de beauté sous un de ses yeux noirs. Il semble avoir la petite quarantaine. Malgré sa démarche nonchalante, l’homme regarde sans cesse autour de lui.
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Secrets, secrets

Avec Hélène


Tout cela autour d’elle est pour Dilay un brouhaha incohérent dont elle ne perçoit que des bribes, des mots qui n’ont pas toujours de sens les uns mis à la suite des autres. Elle escorte Hélène comme une dame de compagnie se devrait de le faire, en faisant signe aux marchands de se tenir tranquilles quand elle comprend qu’ils l’interpellent. Elle fait davantage garde du corps que dame de compagnie mais la jeune femme n’a guère le temps d’y penser, parce qu’elle se préoccupe surtout de chercher Ruspoli. La patience, ce n’est pas son fort, mais les marchés, elle aime bien, la foule et le bain de bruit, comme elle appelle ça, même si elle ne saisit pas la moitié, Dilay aime être en public, elle aime tourner des yeux curieux vers les dernières arrivées du continent, autant pour la mode dans l’assiette que vestimentaire. Ce qui se vend le plus cher l’intéresse, évidemment, quand cela vient de l’île, cela lui donne des idées sur ce qu’elle pourrait proposer à ses rares clients, et elle s’imagine, en quelques secondes, monter dix affaires différentes.

Ce n’est pas qu’elle ne pourrait pas le faire. C’est qu’elle ne sait pas si l’investissement en vaudrait la peine. Elle ne sait pas si c’est ce qu’elle veut faire non plus.

Et pour le moment, il lui faut trouver le bonhomme. Quand elle entend son nom, elle avise Hélène, comme pour s’assurer qu’elle a percuté la même chose qu’elle, puis s’avance vers Ruspoli. Elle ne va pas à trop grands pas, qu’il n’ait pas le sentiment qu’on le file. Puisqu’elle a appris la filature, Dilay ajuste sa démarche un rien plus rapidement que celle du bourgeois pour le rattraper sans avoir l’air de lui courir après.

- M-Monsieur R-Ruspoli.

Ça commence mal, mais au moins elle n’a pas oublié son nom. N’est-ce-pas ? C’était bien Ruspoli ? Elle n’y pense pas et plonge dans une révérence parfaitement exécutée, dont le degré d’inclinaison suggère que Dilay n’est pas une simple domestique mais qu’elle ne se considère pas d’un rang égal à Ruspoli pour autant.

- Pardonnez-moi, monsieur.

Elle fait ensuite, et se donne le temps d’articuler la suite en faisant un geste lent pour se tourner et dérouler son bras dans la direction d’Hélène.

- P-Permettez-moi de vous p-présenter…

Elle fait faire un petit mouvement de plus à sa main, histoire de gagner une seconde supplémentaire, tout en poursuivant.

- M-Mademoiselle Hélène de T-Thanlis.

Peut-être Hélène aurait-elle voulu que Dilay ajoute qu’elle était représentante de sa maison, et tout le tintouin, mais cela sonnait drôlement comme une façon de taper du poing sur la table avant même qu’une discussion ne se soit vraiment engagée. En outre, c’est trop long et Dilay peine déjà à bien retenir le nom de la demoiselle.

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Hélène de Thanlys avait l'impression de naviguer à vue au milieu d'une mer de rochers mortels.

Le marché était un endroit distrayant et populaire, qu'elle aurait adoré fréquenté en d'autres circonstances. Elle se promit d'en faire le tour plus tard, car elle avait besoin de connaitre les produits disponibles, ainsi que leurs prix - le plus important dans les affaires étant de pouvoir investir où il le fallait.
Néanmoins, trop préoccupée, la noble ne fit pas attention aux différents marchands qui l'interpellaient, se fiant à sa jolie robe et aux bijoux discrets, mais de prix, qu'elle portait en cette matinée sur le Nouveau Monde.

Tout en cheminant à côté de la jeune femme, Dilay, elle se fit la réflexion que le sieur Ruspoli pouvait ne pas se trouver qu'une simple condition pour rencontrer celui qu'elle désirait atteindre. Il pouvait être, malgré - ou grâce ! - à ses différentes accointances, un atout supplémentaires dans sa manche. Après tout, elle pouvait avoir besoin de trouver des marchandises rares et chères à acheter et à revendre, y compris auprès de la populace, et avoir des relations était, d'après les dires de sa mère, plus important encore que de posséder des biens matériels.

Néanmoins, elle avait conscience de son immense inexpérience, et son estomac se noua, alors que sa compagne trouvait enfin, dans le refuge de la foule, la "cible" qu'elles étaient venues chercher.
Faisait-elle une grossière erreur ? D'Altieri ricanerait-il de son subterfuge - qui n'en était pas vraiment un, car elle y voyait une réelle opportunité, malgré tout - et dévoilerait-il le pot aux roses ? Et que faire si leur interlocuteur ne s'en laissait pas conter, et refusait tout bonnement leur proposition ?

En ralentissant, la demoiselle laissa Dilay rattraper le bougre, puis faire les présentations. Il devenait difficile d'hésiter, et Hélène dut se jeter à l'eau malgré le frisson de terreur qui lui parcourait l'échine.
Elle prit alors son regard le plus hautain, offrit un sourire empli d'assurance à son interlocuteur (du moins, elle espérait que cela le paraisse !), avant de prendre elle-même la parole.

- "Mon bon monsieur, je suis bien aise de vous rencontrer. On m'a longuement parlé de vous... je suis Dame de Thanlys, représentante de la Maison du même nom. Ma famille a acheté une mine, et j'en suis la gérante. Avez-vous un instant, afin que nous parlions affaire ? Nous devrions certainement trouver un établissement où nous pourrions parler à l'abri des oreilles indiscrètes, je suppose."

De ce qu'elle en savait, on ne pouvait parler aux milieu des hurlements des matrones et des enfants qui couraient dans leurs jambes ; une boisson chaude et une chaise confortable serait tout indiquées pour commencer à faire affaire.
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Faire des affaires


Interpellé par Dilay, l’homme se retourne.

Quoiqu’il affiche un léger sourire courtois et incline la tête devant les deux femmes, Ruspoli a le regard acéré de ceux qui ont l’habitude de devoir déduire un maximum de choses d’un minimum de détails. Des chaussures de Dilay aux bijoux que porte Hélène, rien ne lui échappe et il fait un pas tranquille en avant pour se rapprocher de ses interlocutrices.

-Mademoiselle de Thanlys, répète Ruspoli.

Il a une voix agréablement modulée mais un timbre incroyablement passe-partout, à l’image de son visage.

Quand Hélène mentionne sans attendre l’achat d’une mine, il hausse les sourcils, et son sourire s’élargit quand elle enchaîne sur sa proposition de trouver un établissement pour y discuter.

-Je vois que vous ne perdez pas de temps. Je suis néanmoins au regret de vous annoncer que je ne suis ni propriétaire d’une mine, ni gestionnaire de mineurs. Je suis donc curieux quant à votre demande de… faire affaires.

Son air un rien paternaliste laisse entendre qu’il songe qu’Hélène a fait une erreur de débutante en s’adressant à la mauvaise personne, mais quelque chose ne cadre pas avec cette théorie : Dilay, qui n’a pas grand-chose d’une dame de compagnie. Il lui jette donc un nouveau coup d’oeil intrigué.

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Hélène expira brièvement par le nez.

Elle était étonnée que cet homme, soit-disant intelligent, en tout cas rusé quant à sa réputation, se montre si borné dans sa vision des choses. Mais la jeune femme ne pouvait nier non plus qu'il n'était pas forcément évident de comprendre le raisonnement qui l'avait poussé à aborder les choses dans cet angle - sans parler qu'elle n'avait pas le profil courant des personnes qu'il devait fréquenter.

Elle esquissa donc un charmant sourire, bien que déterminé - son cœur battait si fort qu'il lui semblait prêt à bondir hors de sa poitrine - puis son regard azuré se porta sur Dilay.
Les épaules bien droites, elle déclara alors :

- "Je vous propose de clarifier cette histoire confortablement installés. Ma chère, vous connaissez sûrement une auberge qui soit correctement fréquenté à cette heure-ci ? J'aurai besoin que vous puissiez nous guider."

En déglutissant discrètement, elle rajouta, cette fois les yeux fixés sur ledit sieur Raspoli, dont elle n'aimait ni le ton paternaliste, ni la mine patibulaire. Mais enfin, n'étais-ce pas une folie que de vouloir à tout prix plaire à un homme qui semblait si douteux ? Importait-il vraiment qu'il l'introduise dans les cercles les élevés de l'île, alors qu'elle aurait pu le faire elle-même ?

- "Sachez que ce n'est pas du tout une erreur, mais qu'il ne s'agit ni de m'aider à gérer mon affaire, ni de m'adresser à un autre propriétaire de mines, ce qui serait plutôt étrange de ma part. Vous avez, il me semble, une autre réputation. Et c'est de celle-ci dont j'aurai besoin. Mais je ne peux vous en dire davantage ici, au milieu des marchands de poissons, ne croyez-vous pas ? Cela me paraitrait malséant. Mais si vous nous suivez pour savoir ce dont il s'agit précisément, je vous promets que vous ne le regretterai pas, car je peux vous payer."

Elle espérait ainsi le convaincre à la suivre ; mais elle espérait... que disait-elle, elle priait pour le soutien de sa comparse. Elle se sentait si vulnérable...
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Avec Hélène


Dilay se met à réfléchir dès lors qu’Hélène suggère qu’elle leur trouve une auberge. Elle ne va pas les amener chez Erika, pour sûr, mais un endroit où ils seraient au vu et au su de tout le gratin ne ferait pas leurs affaires. Son esprit saute de possibilités en possibilités – il n’y en a pas tant que ça – et s’arrête sur un petit établissement proche de la place commerçante, et donc des ambassades. Cosmopolites mais fréquentée par des gens qui ont le moyen de faire le voyage et de loger dans ce quartier.

Dilay a une révérence à la suggestion d’Hélène, comme pour assurer qu’elle s’en occupe dès à présent, et s’apprête à ouvrir pour eux la foule.

Le payer ? Aïe. Il ne faudrait pas que le bourgeois pense que la noble le prend pour un simple garçon de course. Dilay tâche de masquer sa grimace et lance :

- V-Vos talents sont, dit-on… i-i-inestimables.

Elle plonge un instant ses yeux dans ceux de l’homme. Elle ne sait pas trop ce qu’elle espère y lire, ni quelle expression elle a sur le visage mais elle espère que c’est à peu près ce que Vaast ferait dans une telle situation. Elle a choisi ses mots avec soin – talents, pas services. Il n’est pas une commodité qu’on achète, il ne semble pas aimer briller en société et ne doit donc avoir cure qu’on fasse pleuvoir sur lui de l’or. Il a en sa possession des choses bien plus précieuses.

Dilay s’incline à nouveau – ça fait trois fois de trop aujourd’hui – puis leur fait courtoisement signe de la suivre. Elle leur fraie sans mal un passage avec sa carrure, tout en se faisant la réflexion qu’elle ressemble davantage à la garde du corps d’Hélène qu’à sa dame de compagnie.

Ah. Qu’importe. Elle est nulle pour jouer la comédie, Hélène aurait dû s’y attendre.

C’est injuste. Dilay ne lui a pas dit. Mais elle préfère être butée qu’être inquiète.

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Au café


Ruspoli incline la tête sur le côté. Son sourire poli se fait intrigué tandis qu’Hélène insiste, et il a un petit rire.

-Ma foi, puisque vous voilà si déterminée, je m’en voudrais de ne pas entendre ce qui vous tient tant à cœur.

Il n’a aucune réaction quand Hélène mentionne sa réputation d’espion, mais l’idée qu’elle le paie lui tire une ombre de sourire. Son regard se pose bien vite sur Dilay quand celle-ci renchérit pour rattraper le coup et, pour finir, il incline la tête.

-Je suis disposé à vous suivre, mesdames. Je suis néanmoins au regret de vous informer que mon prochain rendez-vous aura lieu dans deux heures et que je ne peux me permettre de le manquer, aussi faudra-t-il hélas que je me sépare de votre compagnie avant midi.

Sur ce, il leur emboîte effectivement le pas. Ruspoli a le regard vagabond et paraît sur le chemin sourire à beaucoup de gens ; il lève son chapeau à deux reprises et fait la charité à un mendiant sur le chemin. Une fois le trio arrivé à bon port, il opine, l’air d’approuver le choix de Dilay.

Il propose une table proche de la porte et s’assied dans un fauteuil confortable avec autant d'assurance que s'il avait rendez-vous avec Hélène et Dilay depuis trois mois. Il commande une parte de tarte aux légumes et un simple verre d’eau, puis lance :

-Eh bien, ma chère, je suis tout ouïe. Vous évoquiez si j’ai bien saisi mes nombreuses relations. Il est certain que j’en tire quelques bénéfices… pour moi et ceux que je considère comme mes amis.

Sur ce, il lève son verre comme pour rendre hommage à Hélène, sourit en coin, et boit une gorgée.
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Hélène de Thanlys détestait cette situation.

A vrai dire, elle détestait cette fichue île, cet horrible exil et toute les personnes qui s'y trouvaient. Mais voilà : la jeune fille n'avait guère le choix. Il lui fallait à tout prix faire ses preuves, et passer par cet homme vulgaire et rustre qui pensait qu'un sourire entendu suffisait à l'enjôler semblait un bon chemin dans cette voie - ce dont elle doutait, cependant, de plus en plus.

Néanmoins, désormais, la représentante de sa Maison ne pouvait plus faire marche arrière.

Elle commanda ainsi un thé aux saveurs locales, ainsi qu'une viande fourrée aux légumes - à ses yeux, le seul met qui soit presque raffiné - esquissa un sourire à son interlocuteur. Elle aurait pouvoir compter sur le soutien de la fille, Dilay, mais n'en espérait plus beaucoup. Peut-être cette dernière saurait-elle convaincre Ruspoli, si elle échouait ?

En tout cas, il fallait garder espoir, ou elle aurait déjà fait tous ces efforts pour rien.

- "Cela me semble évident. Voyez-vous, comme je vous l'ai dit tout à l'heure, je possède une mine. Ainsi, j'aurai besoin de certaines informations sur la concurrence de cette île. C'est là que vous entrez en jeu, car j'ai besoin d'un homme qui puisse passer inaperçu, et récolter des informations pertinente de façon discrète. Bien entendu, vous serez rémunéré tout à fait correctement... si j'ai ce que je demande. Je sais également de source sûre qu'un homme du nom d'Altieri serait opportun pour cette mission, car il a de nombreuses relations. Je vous mettrais en contact, afin que vous puissiez vous coordonner. Il est essentiel d'avoir un réseau le plus étendu possible, vous en conviendrez, pour ce genre d'affaires... délicates."

Voilà. Les dés en étaient jetés, la proposition était faite. A voir si le poisson mordait à l'hameçon : en attendant, la damoiselle n'en menait pas large. Elle détestait l'idée de frayer avec des ruffians, et avait grand-hâte d'en finir avec cette entrevue qui n'était rien de moins que sordide.

Elle hocha la tête à l'intention de la servante qui déposa les plats et le thé, et, saisissant sa tasse pour se donner contenance, en goûta une gorgée, en fermant brièvement les yeux.

- "D'ailleurs, ma chère amie que voilà sera certainement curieuse de vous suivre dans vos pérégrinations. Bien qu'elle soit d'une agréable compagnie, elle n'est pas tout à fait à mon service pour cela. Elle sera bien aise de participer à votre entrevue avec le sieur Altieri et de négocier alors une avance que je vous verserai après cette première étape."

Hélène avait déjà prévu, dans sa tête, de transmettre ainsi une lettre au sieur d'Altieri pour lui expliquer toute l'histoire - mais aussi, le bien qu'il pouvait en retirer pour son portefeuille, s'il jouait le jeu et accomplissait cette mission supplémentaire.
Ainsi, chacun sortirait gagnant de cette histoire, dans plusieurs sens du terme.

N'étais-ce pas le principe de chaque négociation réussie ?
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Avec Hélène


Dilay préfère aller s’afférer près du comptoir, proposant à sa « maîtresse » et à Ruspoli d’aller poser leurs commandes elle-même et de bien s’assurer de leur arrivée. C’est qu’elle n’a pas envie de manger elle-même, l’établissement est trop cher pour elle. Du moins le considère-t-elle – ce serait une dépense frivole et elle n’a pas faim. Elle n’a jamais faim quand il s’agit de mettre la main au porte-monnaie.

Elle se sent un peu stupide, à faire la conversation à un membre du service, avec ses bottes crantées qui indiquent qu’elle donne plus de coups de pieds aux fesses qu’elle ne traverse les couloirs bien astiqués d’un manoir local, et elle est certaine que Ruspoli l’a remarqué. Il lui reste une seule carte pour lui mettre la puce à l’oreille si Hélène se prend les pieds dans le tapis. Mais non, se dit Dilay, de plus en plus nerveuse alors qu’elle s’assoit aux côtés du duo pour les écouter échanger. La blondinette parle comme si elle possédait un empire, sa famille doit probablement être très riche, et elle très influente. On ne saurait lui dire non.

N’est-ce-pas. N’est-ce-pas ?

La suggestion finale d’Hélène fait encore tourner le rôle de Dilay. Voilà qu’on la dirait sorte de mercenaire, ce qui est certainement une meilleure idée que de la faire passer pour sa dame de compagnie. La jeune femme roule des épaules en silence.

- N-Nous ne pouvons pas p-prédire la con-concurrence. Elle se crée chaque jour. Vous devez connaître celle qui existe. Et Altieri la future. Il la… Il en est… à l’origine.

Articule Dilay vers Ruspoli, essayant d’appuyer ce qu’Hélène explique. Ce n’est pas un ordre, c’est une suggestion, ce n’est pas exactement les obliger à travailler ensemble, c’est un jeu de dupes ! Et à présent Ruspoli est dans le secret ! C’est ainsi que Dilay essaie de le présenter, même si la pensée vient à peine de la traverser : Altieri doit rendre le travail de Ruspoli plus difficile. Parce que…

- I-Il couronne des gens.

… Avec les méthodes de l’opposant de Maeva d’Ortian, les propriétaires terriens sont censés fleurir de rien, de la poussière. Certes, la Congrégation a toujours encouragé chacun à s’élever de sa condition mais, si certaines histoires d’un succès retentissant et fulgurant sont connues, elles sont rares.

Dilay s’interroge pendant un instant : et si c’était le but d’Altieri ? La gentillesse ne peut pas la motiver, alors si c’était ça ? Balancer dans le jeu des inconnues, au sens propre comme figuré. Et les nobles se diront – ils n’ont pas les codes, ils ne sauront pas jouer leurs cartes. Mais Dilay n’est-elle pas l’exemple du contraire ? Il y a quelque chose de délicieux à être sous-estimé, il y a une opportunité dans le dédain qui brûle dans les yeux d’un interlocuteur. Et ces gens seraient redevables à Altieri. Il s’en assurerait probablement. Dilay compte faire en sorte de ne jamais trop lui en devoir.

- Ça complique tout.

Ajoute finalement Dilay. Elle sait qu’elle ne pourra rien lire sur les traits de Ruspoli, elle n’a jamais été douée à ça, mais elle l’observe avec une curiosité ouverte. A-t-il un réseau dans les bas-fonds ? A-t-il les mêmes contacts qu’Altieri ? Ont-ils une sphère d’influence si similaire qu’ils ne feraient que se marcher sur les pieds ? Ou pourraient-ils se compléter ? Pour rompre un peu la fixité et l’intensité de son regard, la jeune femme redresse ses lunettes sur son nez.

Elle sait que tout se lit sur ses traits, mais elle ne peut pas passer la conversation renfrognée, la seule expression qu’elle peut tenir des heures sans discontinuer. Qu’importe si elle apparaît candide. Même ainsi, elle parvient généralement toujours à surprendre.

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Début des négociations


Confortablement installé, Ruspoli boit une gorgée d’eau en écoutant la proposition d’Hélène. Pour l’instant, il n’a pas l’air d’en penser grand-chose et pour un peu on pourrait croire qu’il s’amuse de la situation.

Du moins jusqu’à ce qu’Hélène mentionne Altieri.

Ruspoli s’immobilise une fraction de seconde, puis repose son verre et tourne la tête vers Dilay qui prend le relai. Il est toujours aussi difficile de lire son expression, mais on pourrait la qualifier de pensive. Il jette un coup d’oeil à Dilay, assise à côté sans rien devant elle.

-Madame, permettez que je vous invite à déguster quelque chose avec nous. Vous allez sans me trouver bien délicat mais il me déplaît de discuter affaires à une table où tout le monde n’est pas servi.

Ruspoli semble attacher beaucoup d’importance aux apparences et à l’étiquette - un trait qui n’est pas rare au sein de la Congrégation Marchande. L’homme sort sa bourse, rappelle une servante et prie donc Dilay de faire son choix sur la carte. Il recommande au passage la soupe de poissons ; peut-être est-il un habitué. Si Dilay refuse de prendre quoi que ce soit, il lui commandera un simple verre d’eau.

-J’entends beaucoup parler de monsieur Altieri, ces temps-ci, dit-il enfin d’une voix veloutée. J’ai toujours de l’estime pour ceux qui savent tirer leur épingle du jeu… mais je crains que l’or ne suffise pas à s’attacher mes services. Je vis confortablement, mesdames, et mon commerce se nourrit d’informations plus que de pièces.

Il mord dans sa part de tarte et semble l’apprécier.

-Qu’Altieri ait des relations de son côté et crée la concurrence de demain - ou du moins qu’il s’y emploie - je n’en doute pas. Mais qu’aurait-il donc à m’apporter qui vaille la peine que je m’associe à lui ? Ce n’est un secret pour personne qu’il s’oppose à la politique menée par madame d’Ortian et l’aristocratie congrégationniste risque de ne pas apprécier… du moins, dans sa majorité, ajoute-t-il en fixant Hélène.

Il sourit de nouveau et mord de nouveau dans sa part.
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- P-Pas du tout.

Réplique Dilay quand il dit qu’elle va le trouver bien délicat.

- Je suis honorée.

Que choisir, à présent ? Dilay réfléchit rapidement et elle se rabat sur un risotto aux champignons locaux après avoir remercié Ruspoli pour sa suggestion. Pas trop riche, pas trop pauvre, il ne faut pas qu’elle ait l’air d’un aspirateur – même si c’est absolument le cas – qui va jusqu’à lécher les miettes de main sur la table, ni qu’elle veuille abuser de l’argent du type en prenant le plat le plus extravagant. Cela signifierait aussi qu’elle n’y a jamais goûté, puisque ce sont des ingrédients chers pour la simple raison qu’ils viennent du Continent mais leur qualité gustative ne saurait être avérée par ce simple fait.

Who, se dit Dilay. Elle réfléchit vraiment comme Vaast, même si l’idée n’est pas sans ironie. Jouer aux échecs avec des petits pois ne va pas l’aider à se renflouer.

La jeune femme écoute alors qu’elle se contente pour manger. Elle n’a heureusement ni oublié l’ordre d’usage des couverts, ni la tenue à table, ni la bonne façon de déguster son vin. En revanche, elle n’arrive pas à calmer l’impatience dans sa jambe.

- A-Apprécie-t-elle déjà votre travail…à sa juste valeur ?

Glisse Dilay. La pauvre n’est pas voulue, elle cherchait ses mots, mais ça claque se dit-elle, ça n’aurait pas pu être mieux placé. Elle observe Ruspoli d’un air neutre. Probablement qu’il se dit qu’elle doit garder ses cartes pour elle et lui jeter un regard entendu, mais la réalité c’est qu’elle n’a aucune foutue idée du poids de ce qu’elle vient de dire. Si ça se trouve, elle a appuyé sur un secret intime, raison de dix ennemis jurés en embuscade entre leur table et celle de leurs voisins, ou alors elle n’a rien dit d’intéressant du tout parce qu’en réalité Ruspoli n’a aucun problème avec personne et que c’est quelque chose d’idiot qu’a sorti l’autre type pour faire son intéressant, ou sur la foi de rumeur. L’autre problème c’est que Dilay n’a aucune façon de savoir si Ruspoli va mordre ou pas parce qu’elle lit aussi bien les expressions faciales que les pierres de cette île – c’est-à-dire pas du tout.

Alors elle mange son risotto, neutre dans un océan de neutralité qui est davantage constitué d’un bon iceberg de confusion et d’une envie heureusement réprimée de ricaner face à l’absurdité de la situation. Elle a été formée pour ça, elle est dans son élément, mais elle ne parvient pas à devenir joueuse de talent. Elle ne perçoit pas les signes, elle ne sait pas mentir, et elle ne tire aucun plaisir à ces discussions barbantes là où elles sont le sel de l’existence de certaines personnes. C’est comme être mime, après avoir diligemment appris par cœur, elle reproduit et elle placarde par-dessus des manières qui tiennent davantage du réflexe à force de les avoir répétés.


Mais la blondinette a un vrai titre, elle. Et sa dégaine d’aristocrate doit bien solidifier la crédibilité de ce que raconte Dilay. A moins qu’il ne faut pas qu’elle abatte sa carte, celle où elle affirme être la dernière héritière des Courcelles, ça, vraiment, ça l’intéresserait probablement le Ruspoli. Ça, ça vaudrait probablement qu’il se bouge les miches pour simplement aller rencontrer Altieri ! Mais Dilay n’a pas magouillé toute cette situation pour se jeter aux loups de cette façon. Elle en a assez d’avoir l’impression, dès qu’elle s’entretient avec quelqu’un de la haute, qu’elle a ça coincé dans la gorge, comme une marionnette dans son grand manteau. « Vous inquiétez pas », qu’elle leur dirait « je peux la faire parler, la vraie, la Alix de Courcelles ». Et elle se sortirait de là, toute de bois et de fils, et elle aurait une grande gueule, au moins aussi acérée que sa plume.

C’était probablement dans un de ses cauchemars une fois.

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« A secret's worth depends on the people from whom it must be kept. » 

L’homme sourit à Dilay quand elle commande, visiblement satisfait qu’elle accepte.

Alors qu’on apporte le risotto aux champignons, un homme en livrée de valet entre soudain dans l’auberge. Il va droit à la table du trio, s’excuse, et explique à mots couverts à Hélène qu’on la rappelle chez elle de toute urgence. Après une nouvelle excuse et deux révérences, le valet escorte Hélène à l’extérieur. Le tout n’a pas pris une minute.

Ruspoli cille. Il boit une gorgée et invite Dilay à changer de place : il lui propose celle juste en face de lui.

Sa question lui fait hausser un sourcil.

-Ah, madame, personne n’apprécie mon travail à sa juste valeur.

Il sourit et goûte de nouveau sa tarte.

-Cela semble vous préoccuper. Et je détesterais me rendre à mon prochain rendez-vous alors que nous sommes au beau milieu d’une passionnante discussion. Alors soyons simples, qu’en dites-vous ?

Il termine sa tarte et boit une nouvelle gorgée.

-Beaucoup de mes clients sont de la noblesse. Ils ne sont pas unanimement ravis de mes services, mais m’associer à Altieri augmenterait drastiquement le nombre des mécontents, vous ne croyez pas ?

L’homme repose son verre et contemple Dilay. Elle ne s’est toujours pas présentée et il doit commencer à s’interroger sérieusement sur l’identité de son interlocutrice.
Alix
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Feat Hélène


Dilay mange lentement, avec la bonne cuiller, du moins si elle n’est pas trop rouillée. Lorsque Ruspoli parle, ses yeux sont sur lui. La blondinette a dû prendre congés. Bien. Voilà qui va de mal en pis ! Comment va-t-elle dégainer un argumentaire convaincant maintenant que son seul argument de poids s’en est allé par la semaine ?

Il ne reste plus qu’à improviser, vraiment.

- S-Si c’est que je crois…

Maugrée Dilay. Elle prend une bouchée du plat, mâche, déglutit, tout en observant les environs. Une coquetterie qu’elle ne se permettrait jamais d’habitude. Elle est pétrie de nervosité, son ventre fait tellement de nœuds qu’elle sent à peine le goût du riz dans sa bouche. Il faut qu’elle rassemble ses mots, parce qu’à elle, ça lui paraît plutôt clair.

- Si Altieri est pas bête il vous affichera pas avec lui. Vous allez dans les cercles qui l’in-intéressent… C’est mutuel.

Elle hausse les épaules.

- V-Vous serez jamais que vous à leurs yeux. Aux nobles. Ingrats.

Elle plonge de nouveau sa cuiller dans le bol.

- I-Il doit comprendre votre travail. Il en vit. Ça se sait. Ça se dit comme une mauvaise chose. Hypocrites.

Alors qu’elle avale sa seconde bouchée, elle prend une inspiration. Les nobles ont toujours besoin de leurs jouets, jusqu’à ce qu’ils les cassent.

- U-Une visite coûte rien. Sous le manteau ?

Elle a un geste en point d’interrogation. Pourquoi pas ? Elle n’a guère de doute qu’il puisse se montrer aussi discret qu’il le désire.

- Y peut vous pro-protéger. Vous couvrir. Aller là où vous pouvez pas. Ce sont pas des fiançailles. Pourquoi rendre ça public ?

Et elle lève un index pour signifier, l’air plutôt blasé, qu’à son avis, ce n’est pas pour dans longtemps. Quand les gens ont faim, le plomb a d’un coup l’air moins effrayant. Et puis même la bise de Ruspoli pourrait tout d’un coup devenir une tempête. Il donne dans un métier dangereux. Il utilise, il se fait utiliser. De l’avis de Dilay, il ferait mieux de surveiller ses arrières.

- L’a pas besoin d’être toujours fâché avec les nobles. Peut-être qu’avec vous, ils seraient bons amis.

Elle ajoute, parce qu’après tout, ce doit être dans l’ordre du faisable pour quelques uns, et Ruspoli a peut-être besoin d’entendre que c’est un partenariat équitable. Qu’il pourra y mettre sa propre touche, avoir du contrôle, être dans l’oreille du pouvoir ou simplement conserver des conversations courtoises dans des restaurants bon chic bon genre pour toutes les futures affaires d’Altieri. Peut-être même qu’il y arrivera, qu’est ce qu’elle en sait Dilay à ce que se disent ces gens-là ? Si elle cerne le vœu d’Altieri, il désire pouvoir mettre les pieds dans un monde où il est persona non grata, entendre secrets et confidences. En échange, il pourrait probablement ratisser si bas, là où Ruspoli ne mettrait probablement pas ses souliers de peur qu’ils soient pleins de bouts ou de sang. Ils étaient deux faces d’une même pièce, deux rapaces, aux yeux de Dilay. Elle n’aimait ni l’un ni l’autre.

Mais elle devait composer avec. Et la vérité était assez triste : si la ville crevait de fin, elle crèverait probablement pas la dernière.

- ‘Savent aussi où leur intérêt est. Doivent juste le voir.

Pas qu'elle s'en réjouisse, et ça se voit. Trahie, bafouée, Dilay - Alix - n'a pas particulièrement envie de baiser des deux joues les cousins des familles qui n'ont pas levé le petit doigt tout en sachant pertinemment que de Bardi venait après elle. Mais ce n'est pas son panier de crabes, elle se contente de l'ouvrir et d'y foutre ce qu'on lui demande dedans. Elle ne compte pas descendre là-dedans.
Au moins, si ça ne réussit pas, elle aura gratté un repas gratuit...  
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C’est en silence que Ruspoli écoute Dilay développer son argumentaire. Il n’a aucune réaction, du moins jusqu’à ce que la jeune femme qualifie les nobles d’ingrats. Il souffle par le nez et sourit en coin.

-Si demain je travaille avec un noble puis que je décide de quitter sa compagnie, je devrai signer des papiers. Si demain je travaille avec Altieri et que je quitte sa compagnie…

Ruspoli ne termine pas, mais il sous-entend visiblement que l’homme n’apprécierait pas du tout - voire que lui-même se retrouverait en danger.

Ou est-ce une façon de mettre Dilay en garde ? Il la regarde avec attention.

-Mais je reconnais que cela mis à part, son offre est intéressante. J’ai des yeux et des oreilles en nombre considérable et même ceux qui n’ont que les leurs savent que le vent tourne. Altieri grimpe et grimpe…

Ruspoli tourne la tête pour regarder par la fenêtre.

-J’y réfléchirai, madame.

Il se relève et soulève son chapeau.

-Ce fut un plaisir de vous rencontrer. Je vous recommande le thé au citron de la maison. Et si jamais un jour vous avez besoin de mes services, adressez-vous donc à madame Fortier au marché. Elle saura où me trouver.

Il sourit à Dilay, remercie courtoisement le personnel du restaurant, et pousse la porte.

Dilay recevra le lendemain une courte lettre de Carrisi. Ce dernier explique que Ruspoli a bel et bien pris contact avec Altieri, et que Dilay a donc rempli sa part du marché.

Le ton est loin d’être euphorique. On peut se permettre de douter que l’entrevue ait donné des fruits. Carrisi semble néanmoins disposé à reconnaître que Dilay a bel et bien aidé sa cause, et il a joint quelques pièces à sa lettre, à défaut d’y joindre plutôt une invitation à rencontrer Altieri.

Dilay gagne de la réputation auprès d’Altieri.
Elle gagne 100 pièces d'or.
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