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[Mission] Au nom de la Garde (Dilay & Victor)

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Au nom de la Garde
Au début, ce n’était que des rumeurs.

Il faut dire que la Garde n’aime pas parler de ses problèmes. Quelques mauvaises langues diraient même qu’elle n’aime pas parler tout court. Faute de savoir ce qui se passait vraiment dans les rangs du régiment vert-azur, les habitants de Hikmet ont donc d’abord élaboré des théories pour expliquer la soudaine baisse de moral de leurs protecteurs. Pourquoi donc les lieutenants avaient-ils l’air si grave et peu enclins à s’amuser à la taverne ? Qu’est-ce qui pouvait bien rendre les patrouilles si nerveuses ? Pourquoi tous ces éclats de voix chaque soir au Quartier-Général ?

Un officier apprécié était-il mort ? Un combat d’arène avait-il mal tourné ? Avait-on lieu de craindre une attaque ?

Et puis, quelqu’un a aperçu les recrues à l’entraînement, qui ne tiraient même pas à blanc - elles faisaient entièrement semblant. Pas la méthode la plus efficace pour apprendre à se servir d’un pistolet. Le lendemain, au marché, un soldat sur deux seulement avait un fusil dans le dos. Plus inquiétant encore, une semaine plus tard, une patrouille s’en prenait violemment à un Natif à moins d’un kilomètre de Hikmet, accusant l’homme d’avoir volé ou détourné quelque chose.

Les soupçons se sont donc précisés : il y a un problème avec les armes. Quoique d’abord réticente à le confirmer, la Garde a fini par admettre que la dernière livraison n’a jamais été effectuée. Quelques affichettes ont été placardées à la taverne, affirmant que tout coup de main pour comprendre et enrayer la pénurie serait grassement payé. Il n’y a pas eu besoin d’imprimer beaucoup de papier pour que la nouvelle se répande, tant elle préoccupe la ville. Plusieurs Gardes menacent même ouvertement de quitter le rang si on ne veille pas à correctement les équiper.

Les affiches recommandent de se rendre auprès du lieutenant Gabir, celui-là même qui a rudoyé le Natif voilà une semaine. Gabir semble d’ailleurs tout à fait enclin à renouveler l’exploit, et ce n’est pas un secret. Sur ses ordres, les patrouilles poussent de plus en plus loin à l’intérieur des terres. Chaque fois qu’elles croisent un local, elles ont pour ordre de le fouiller et de l’interroger… ce qui ne se fait pas toujours paisiblement.

Alix
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Mission :

Au nom de la Garde

Feat Artus


C’est une lettre de Fariz qui a fait reposer à Dilay le pied à Hikmet. Elle n’en avait pas particulièrement envie, elle ne se sent plus à l’aise là-bas, mais ce n’est pas pour l’Alliance qu’elle revient. La Garde a un problème, un problème du genre lucratif et Dilay mentirait en disant que ça n’a rien à voir, qu’elle n’espère aucun profit. Mais c’est la Garde, et c’est le plus important vraiment.

Fariz s’angoisse. Ils ne se sont jamais bien entendus mais quand elle débarque sur le pas de sa porte, elle voit bien que ça n’a pas beaucoup d’importance. Ils se connaissent depuis qu’ils sont gamins, comme Mitra, comme Basir, comme tous les autres. A Khorshid, c’étaient de mauvaises blagues, des bousculades dans les couloirs, des mots grossiers écrits sur les cahiers. Fariz et ses cheveux frisés dont il ne savait pas quoi faire ; il était arrivé tout gominé une fois dans l’amphithéâtre. Mitra n’arrivait pas à dissimuler son fou-rire silencieux. Elles ont même cherché parmi des parterres de fleurs semblables à des perce-neiges dans l'espoir de dégoter un rien de mousse sous les congères qui se formaient durant l'hiver histoire de coiffer un bonhomme de neige à l'effigie de Fariz.

Et il était là, planté devant Dilay, le grand dadais. Et il n’avait plus l’air d’en être un. Elle non plus, d’ailleurs, n’était plus une grande bringue mal arrangée. Elle voyait dans ses yeux ce qu’il devait deviner dans les siens.

Ils étaient arrivés pour une grande aventure et ils avaient fait face aux dangers de l’océan, à la précarité des conditions de vie de l’île, à l’hostilité des Natifs puis, pire que tout, à la politique. Si on leur avait demandé, ils auraient juré ne pas être si unis que ça, avoir davantage d’affinités avec l’un ou l’autre. Mais à présent qu’ils étaient sans personne, ça faisait mal, et c’était peut-être ça qui rassemblait ; la peine, les regrets, les souvenirs, la nostalgie… La peur.  

Dilay a marché un peu aux côtés de Fariz tandis qu’il lui déballait tout ce qu’il a vu ces dernières semaines. Ils se sont assis au stand d'un marchand pour partager un vin chaud et épicé avec quelques biscuits. Il y a en a des choses qui ont changé mais l’état de la Garde, vraiment, est le plus préoccupant. Sans défense adéquate, Hikmet est virtuellement vulnérable à n’importe quelle action hostile. Or, à l’intérieur d’Hikmet il y a des gens dont Dilay se soucie encore, à son grand damne.

Fariz essaie de parler un peu d’Hassan mais Dilay ne répond pas par autre chose que des grognements, et puis au bout de trois ou quatre, elle reste silencieuse. Il sait quand abandonner. Si elle pouvait ne pas s’appesantir ici, que le vieux savant n’ait pas l’idée d’essayer de lui payer une visite… Et puis c’est inconfortable de revenir après avoir passé autant de temps à San-Matheus, dans les draps, dans les bras, d’un thélémite. Elle a écrit à Vaast où elle allait, ce qu’elle allait probablement faire. De ne pas s’inquiéter, et que s’il ne pouvait pas de lui faire confiance.

Dilay pénètre dans la caserne. Le Quartier-Maître la connaît, pas aussi bien que celui de Nouvelle-Sérène mais un peu quand même. Elle lui fait un salut impeccable.

- J-Je cherche le lieutenant Gabir. Je viens pour les cha-chargements. Je suis prête à partir quand il faudra.

Elle n’a fait une pause que pour souffler, manger un peu, boire un coup, mais elle est équipée depuis Nouvelle-Sérène, avec sa veste délavée et ses trois flingues, le couteau qui fait la taille de son avant-bras. Elle aurait pu demander un coup de main mais elle n’avait pas envie de partager la prime et la Garde serait probablement plus tranquille avec une des leurs – ou pas tout à fait. Une extérieure avec un pied dans la porte.

Des mercenaires qui engagent une mercenaire. C’est ironique mais Dilay ne dit rien, elle mord un peu l’intérieur de la joue pour étouffer le début de sourire qui menaçait de naître sur ses lèvres.

Elle risque de déchanter quand Gabir va se pointer. Il n’est pas connu pour être un enfant de chœur et Dilay n’a aucune intention de le laisser rudoyer des Natifs pour rien… Sauf s’ils sont véritablement à l’origine des vols et planifient une attaque. Là, ce seront eux ou… Pas « nous », se dit Dilay, mais en tout cas si quelqu’un essaie la buter, elle ne va pas lui rendre la tâche plus facile.

C’est le genre de choses qui met le feu aux poudres, et Dilay veut que ce soit bien clair, dans sa tête et dans celle du lieutenant ; personne ne veut une guerre et des rares tarés qui en rêvent, un Garde devrait être le dernier sur la liste.
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A la caserne
A la caserne de Hikmet règne une ambiance morose. Les quelques gardes que croise Dilay ont tous la tête rentrée dans les épaules et le regard soucieux, même celui qui est de corvée de balayage et qui n’a même pas encore l’air adulte. Mais le quartier-maître la salue en retour et la gratifie d’un sourire.

-Pas fâché que quelqu’un de compétent se propose, souffle l’homme. Hier, on a eu toute une ribambelle d’adolescents qui a demandé si en échange de munitions ils pouvaient entrer dans la Garde avant l’âge requis.

Il secoue la tête, blasé.

-Enfin, tu as de la chance, Gabir est là ce matin. Premier pallier, tout droit. Bon courage.

Après une volée de marches en bois, Dilay peut pousser une porte donnant sur une curieuse pièce entre le bureau et la bibliothèque. Sans doute fait-elle office des deux.

Pour l’heure, il n’y a que deux personnes à l’intérieur, un homme et une femme - et ils ont l’air de discuter âprement. Leurs uniformes affichent le même grade : lieutenant.

-Si tu m’avais écoutée plus tôt, riposte la femme, je pourrais déjà être à Nouvelle-Sérène !

-Puisque je te dis que le problème est bien plus proche que…

Tous deux s’interrompent en remarquant Dilay et la saluent machinalement. La femme, une rousse d’une trentaine d’années, sort ensuite de la pièce à grands pas ; on l’entend marteler les marches pour monter dans les étages comme si les escaliers étaient personnellement responsables de sa colère.

L’homme semble plutôt proche de la quarantaine. Sa barbe grise ne parvient pas à dissimuler entièrement une vilaine cicatrice qui remonte jusque sur sa joue et il lui manque un doigt à la main gauche.

-C’est pour l’affiche ? grogne-t-il.

Gabir tire un siège et se laisse tomber dessus, comme s’il était fatigué d’avance.

-Bon, nous n’avons pas de temps à perdre, donc j’irai droit au but. La dernière livraison d’armes aurait dû être effectuée voilà deux semaines et nous n’avons toujours rien. On ne peut pas accuser une tempête, les Nautes nous ont affirmé qu’ils avaient livré le nécessaire voilà plus d’un mois à l’entrepôt prévu. Là, normalement, notre fournisseur à Nouvelle-Sérène a pris le relai et a assemblé les armes, puis les a expédiées sur la route. Mais il a dû se passer quelque chose entre temps et il me semble évident que ceux qui sont le plus à même de mettre une embuscade sur pied, ce sont les sauvages. Ils ont aussi un mobile pas bien difficile à imaginer. Alors vous vous y prenez comme vous voulez, mais il me faut des réponses et des armes, et pas forcément dans cet ordre.

Sa tirade terminée, le lieutenant déroule sur le bureau ce qui apparaît comme une carte assez sommaire des environs de Hikmet. Il tapote un chemin et le suit du doigt.

-Le chargement aurait dû arriver par là. Comme par hasard, on déniche souvent des sauvages en train de nous observer dans le coin. Mais pour le moment, on ne trouve rien sur eux. M’est avis qu’ils savent pas se servir de fusils. Si ça se trouve, ils ont juste détruit le tout.

Gabir émet un grognement.

-Vous pouvez vous joindre à la prochaine patrouille, elle part dans vingt-cinq minutes. Ou enquêter de votre côté. A vous d’en décider. S’il y a des résultats, vous serez bien payée.

Alix
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Mission :

Au nom de la Garde

Feat Artus


Dilay envoie un sourire narquois au Quartier-Maître.

- O-On peut bien laisser la jeunesse rêver.

Elle ironise, comme si elle n’était pas incluse dans le tas. Elle opine ensuite du chef, salue, et avale le chemin jusqu’à l’endroit indiqué. Pas particulièrement dérangée par la dispute, Dilay attend, les bras croisés, un peu sur le côté de la porte, en prévision du fait que quelqu’un – ou les deux – risque de passer le chambranle tout fâché et qu’elle n’a pas envie de se faire bousculer. Elle salut quand on fait de même et laisse la rousse passer sans commenter.

- O-Ouais.

Se contente de répondre la jeune femme quand Gabir l’interpelle. Ensuite elle s’approche, écoute, ses yeux bien concentrés derrière ses lunettes rondes. Elle fixe la carte et ne relève pas le nez, même quand Gabir qualifie les Natifs de « sauvages ». Dilay se contente d’une mine blasée.

Bah voyons. Ce n’est pas comme si elle pouvait lui donner tort, pourtant. Les Natifs sont les ennemis tout désignés, cependant Dilay juge que Gabir oublie bien vite Thélème. Ce serait tout à leur avantage de laisser la ville vulnérable à un raid des Natifs, voire de laisser les armes bien en vue pour que les Natifs les prennent et que le conflit s’intensifie entre eux et l’Alliance.

Dilay n’a envie d’affronter aucun des deux.

Non, les Natifs ne savent pas se servir de fusil, mais ça Dilay ne le dit pas, pas plus que ce qui lui démange la langue : qu’ils pourraient très bien apprendre. Et ça, ça ce serait vraiment pas de bol.

- J-Je vais partir en avance. Tout de suite.

Lance Dilay, comme si elle était pressée de commencer, ce qui n’est pas le cas du tout. On ne se refait pas, la mathématicienne a surtout envie d’épingler un bon repas chaud et traine des pieds d’avance à l’idée de devoir démêler tout ça, surtout toute seule. Elle préfère être entourée mais voilà : elle ne veut se retrouver sous les ordres de personne, et dans une patrouille ça doit filer droit. Elle n’a pas envie d’être parmi les tirs perdus non plus si quelques gardes, poussés par la nervosité, décident de faire feu sur des Natifs. Elle ne veut pas faire partie du groupe, responsable de ses actions, parce qu’elle ne veut porter que le poids des siennes. Alors elle dégaine sa carte à elle, cent fois mieux que ce que Gabir a entre les pattes, et lui demande de lui pointer là où la cargaison devait passer. S’il ne peut pas, elle compare du mieux qu’elle peut avant de le saluer.

- Je reviendrai, lieutenant.

Avant la nuit, de préférence. Dilay n’a pas envie de donner à cette affaire plus de temps que nécessaire. Elle grommelle un peu entre ses dents alors qu’elle sort de la caserne du Denier. Mais elle est toute prête, toute harnachée, pourquoi retarder l’inévitable ? Elle s’arme de sa carte, parce qu’elle lui fait confiance pour lui éviter quelques déboires, et se dirige vers le poste frontière établi à la sortie d’Hikmet et au-delà…

L’aventure ? Elle a intérêt à bien payer, l’aventure.
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L’aventure n’avait pas commencé pour Artus.

C’était une journée normale ou tout du moins qui s’annonçait comme telle. Le groupe de chasseurs de Vighulgsob avançait à bon train depuis qu’ils avaient trouvé la trace des cerfs, chaque membre pas plus bruyant qu’une feuille soufflée par le vent. Au milieu de la forêt dense, là où la lumière peinait le plus à percer, Les ulgs et les vailegs de chacun suivaient de près.

À l’exception d’un certain ulg brun, évidemment, qui guérissait bien mais qui avait encore besoin de temps avant de pouvoir retourner gambader auprès de son partenaire à deux jambes. Artus ne manquait pas de se sentir aussi nu que s’il n’avait pas son arc sur son épaule (et qu’il l’avait pourtant) en l’absence de Malo pour chasser. Il se tenait proche du reste du groupe pour compenser, conscient qu’il était un peu plus vulnérable que les autres et qu’un accident était vite arrivé.

C’était ainsi que son père était mort il y avait de cela longtemps : un jour comme les autres, une chasse parmi tant d’autres. En on mil frichtimen s’était manifesté sous la forme d’un animal nerveux qui avait durement troqué sa viande.
Le chasseur y songeait parfois, distraitement, avec moins d’angoisse que lorsqu’il était encore jeune et inexpérimenté. Il espérait bien sûr vivre encore longtemps, comme tout à chacun, mais il était également prêt à accepter, prétendait-il pour lui-même.

Ce ne fut néanmoins pas un animal nerveux qui troubla aujourd'hui la chasse sans crier gare ; Ewen, un chasseur plus vieux que les autres, les fit ralentir d’un geste de bras tandis que plusieurs vailegs s’arrêtaient le museau en l’air et se mettaient à renifler frénétiquement. Les ulgs, eux, avaient déjà la tête tournée dans une direction que tous regardaient à présent.

Ewen croisa le regard d’Artus et, en silence, hocha la tête à son attention. Artus se détacha du groupe au petit trot et quelques vailegs qui n’étaient pas avec leur partenaire le suivirent en soufflant nerveusement.



[Mission] Au nom de la Garde (Dilay & Victor) XGvrD6o



Artus s’éloigna notablement, si bien qu’il finit par marcher, le pas feutré, l’esprit alerte. Il avait son arc dans une main et une flèche dans l’autre, et il jetait fréquemment des coups d’œil aux vailegs pour vérifier ses intuitions et suivre une piste qui n’était pas celle d’un cerf… Ou d’un animal.

Le chasseur reconnut des bruits de pas humains, ainsi que le cliquetis caractéristique que faisait le métal et qu’aucun natif ne portait, ou bien trop peu pour lui donner l’idée d’approcher amicalement. Il désigna aux vailegs un chemin d’un mouvement de tête et les prédateurs se mirent à courir en faisant tout à coup beaucoup de bruit.

Artus, lui, commença à contourner en silence dans la direction opposée et reconnut bientôt une silhouette entre les arbres qui avait effectivement tout d’un renaígse ; à l’exception prêt que la silhouette en question se trouvait être seule.

C’était inhabituel, mais rien aux alentours ni dans le comportement des vailegs ne laissa le jeune homme penser qu’il n’avait tout simplement pas repéré d’autres intrus, aussi se contenta-t-il d’approcher sans perdre de temps.

Les grognements et les jappements des vailegs se concentraient d’un côté, et ils n’apparaissaient que dans les ombres, entre les troncs d’arbre, ou en passant proche des buissons pour les faire frémir. Aucun n’approchait ni n’attaquait, mais ils ne repartaient pas non plus. Ils avait, normalement, complètement accaparé l’attention de l’étranger ; ou alors Artus n’était pas un homme chanceux et était déjà repéré malgré lui.

Il approcha quoi qu’il en soit dans le dos de l'étranger au moment de sortir des arbres et se plaça à bonne distance, quoi qu’à un endroit où il serait parfaitement visible.

Il prit alors la parole, avec un fort accent et un rythme de phrase saccadé laissant deviner qu’il avait besoin d’une presque pause entre certaines syllabes pour réussir à tout articuler d’une traite. Sa flèche était encochée mais la corde de son arc n’était pas tendue, signe qu’il se montrait pour l’heure méfiant et pas agressif.

“Tu es trop loin de ta ville, renaígse.”

Tout autour d’eux, les vailegs s’étaient soudain tus.

Le visage d’Artus n’était pas bien discernable de là où il se trouvait, principalement à cause de la peinture noire qui en recouvrait une majeure partie, cependant cela faisait également ressortir le vert de ses yeux grands ouverts d’une façon inquiétante, à la façon d’une bête en pleine nuit dont les pupilles luisaient de cet éclat blanc inimitable.

Les battements inquiets de son cœur étaient évidemment inaudibles pour la renaígse, mais ils ne lui laissaient, à lui, aucun répit.

Il tenta d’apprivoiser ses craintes : l’étranger (qui se révélait être une étrangère) était seule, certes armée mais pas suffisamment pour espérer survivre à ce genre de menace. Elle ne ressemblait pas tout à fait à une soldate, et Artus ne connaissait pas suffisamment les différents peuples pour savoir les différencier rien qu’à une tenue qui ne portait aucun insigne officiel.

Sûrement tenait-elle suffisamment à sa vie pour se montrer diplomate ?
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Au nom de la Garde

Feat Artus


L’ouïe pourtant mauvaise de Dilay repère les halètement, ses yeux effleurent les mouvements dans les fourrés. Son cœur bat plus vite.

Bien. Elle va avoir besoin d’un bon coup d’adrénaline. Ses trois armes sont chargées, prêtes à tirer, et elle a un couteau à lancer. Elle dégaine son fusil scié sans beaucoup de cérémonie. Elle faisait plus proie plus facile à la Fête de l’Equinoxe, cette fois-ci elle n’a pas l’intention de prendre ses jambes à son cou. Elle est demeurée sur la route, parce que c’est par là que devaient venir les caisses, et que ça plaise ou non aux bestioles qui l’épient dans les fourrés, la route est une création des continentaux qui ont taillé une saignée dans la végétation épaisse. Il y a un espace dégagé entre Dilay et les arbres qui eux sont touffus, serrés comme les barreaux d’une cage. Elle ne s’est pas aventurée sous les frondaisons pour une raison : ici, elle gagne en visibilité.

Ca ne lui fait pas plaisir, l’idée de flinguer un animal, et il y a quelque chose d’étrange au fait qu’elle soit persuadée d’en entendre plusieurs. Pourquoi une meute lui collerait au train ? Ils ont des choses plus intéressantes à chasser. Et puis, le Natif sort du bois, et Dilay pose sur lui ses deux yeux d’ambre.

Une embuscade ? Entre ses dents serrées, elle pousse un soupir blasé.

Elle devrait probablement réagir plus fort que ça, sentir un bouillonnement de colère, mais à la place elle éprouve de la lassitude. Ses gestes sont aiguisés et lui paraissent plus rapides qu’à l’accoutumée, comme si le temps avait décidé de faire la course. Pourtant, dans son crâne, derrière les murs de la tempête, la clarté et le calme ont envahi son esprit. L’entrainement paie. Quelle meilleure situation pour l’éprouver ? C’est la version optimiste. Dilay renifle, ses sens tellement aux affuts que même la lumière assoupie sous les nuages de l’île lui titille la rétine.

Elle se sent comme dans son rêve, celui où elle marche dans les bois. Pour un peu le soupir du vent ressemblerait aux murmures qui courent entre les troncs et l’accompagnent jusqu’au réveil.  

Le Natif a un arc mais il n’est pas bandé, alors Dilay qui a brandi son fusil scié, davantage par réflexe, l’abaisse un rien pour le détailler du regard. Il a une drôle de gueule, de l’avis de la jeune femme qui peut bien parler. Elle n’éprouve pas particulièrement d’angoisse à le voir lui, mais l’idée de se faire écharper ne lui dit quand même trop rien. C’est qu’elle est à peu près certaine de pouvoir le flinguer avant qu’il tire sa flèche… Les bestioles aux alentours, en revanche, c’est une autre histoire.

Dilay a le souvenir cuisant des crocs du ulg planté dans sa jambe, de son haleine contre ses pieds qui battaient la terre à toute vitesse, et le battement de son cœur comme un tambours…

Et puis le Natif parle.

Est-ce que c’est une menace ? Est-ce qu’il la menace ? C’est trop cryptique pour qu’elle soit sûre et heureusement qu’il n’est pas trop loin, parce qu’avec son accent elle ne comprendrait pas un mot de ce qu’il raconte. Ce qui risque d’être malheureusement mutuel.

Elle se racle la gorge et fait de son mieux pour invoquer toute son absence de diplomatie. Elle se réfère à l’exemple d’Hassan, même si penser à lui fait plus mal que la morsure du ulg.

- O-Ouais. Vrai.

Elle admet, factuellement, d’un ton un peu désabusé mais où ne perce guère la nervosité ou la menace. Et ensuite ? Dilay fait la moue, ce qui lui fait, derrière ses sourcils froncés et ses yeux vigilants et perçants, paraître son âge. A peine sortie du moule de l’adolescence avec ses bonnes joues. Elle semble faire de grands efforts pour trouver quelque chose à dire, mais finalement elle décide de ne pas s’embarrasser de courbettes.

Ils vont peut-être s’entre-tuer. Ca ne coûte rien de demander.

- D-Dites… Je cherche des caisses. Beaucoup. ‘Les auriez pas vu ?

Elle fait de son mieux pour bien articuler, un réflexe qui peut même passer inaperçu pour son interlocuteur parce que la voix de Dilay, basse, qui roule comme le tonnerre dans sa poitrine, faible et toujours prête à se casser, semble être soigneusement mâchonnée avant de sortir de ses lèvres. Avec son drôle d’accent, on la comprend mal. Elle aimerait bien signer pour accompagner ses mots, parce qu’elle a l’habitude, mais elle ne veut pas alerter le Natif en s’agitant.

Elle n’a pas le bagout de son oncle, se morigène Dilay, elle ne sait même pas ce qu’elle est en train de fabriquer à tailler le bout de gras avec un Natif visiblement hostile. Si ça se trouve, c’est lui qui a fait un sort aux caisses. L’idée lui rend sa moue. C’est bien sa veine, qu’elle se dit. Si elle était dans un roman, elle mourrait héroïquement avec cette information en laissant là un indice de sa démise, pour que les prochains envoyés – avec lesquels elle aurait probablement dû partir – savent où chercher.

Le truc, c’est que dans l’absolu, elle se fiche comme d’une guigne des armes. Elle veut l’argent et elle veut rassurer Fariz. Et puis…

C’est là que ça la frappe. La patrouille, elle va passer par ici, et dans pas si longtemps si on en croit Gabir. Dilay a simplement pris de l’avance.  

Elle pourrait gagner du temps, le cas échéant. C’est un début de plan. Elle se dit que Vaast serait fier, ce qui n’est probablement pas vrai, parce qu’elle s’est encore mise dans le pétrin en voulant se précipiter, mais sur l’instant elle n’a pas envie de se flageller. Et quoi, si c’est le glas de sa mort prochaine ? Au moins, elle sera morte dans un état d’esprit positif.

Elle a un sourire pour elle-même qui découvre sa dent en métal, un sourire de biais, un peu canaille.

Ah. Elle aurait dû demander davantage.
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Elle admettait.

Était-ce un signe de bonne volonté ? De diplomatie ? Ou bien un subterfuge pour lui faire baisser sa garde ? Artus traitait avec les étrangers comme on traitait avec une espèce tout à fait différente, dont le langage était aux antipodes : les promesses n’étaient pas tenues, les actes prenaient en traître. Contrairement à Malwen, il ne voyait aucun intérêt à offrir une confiance aveugle dans un contexte d’intrusion franche.
Ils ne se trouvaient pas tout à fait proches du village, ni même dans une périphérie qui rendrait la présence de la renaígse encore plus inquiétante, mais c’était tout de même beaucoup trop loin pour s’y perdre complètement par hasard, jugeait-il durement.

Mais sa flèche était baissée, et son arc aussi, même s’il ne rangeait pas ses armes car il voyait qu’elle avait de ces fusils que Brid décortiquait dans ton temps libre en ayant l’air de ne pas s’inquiéter de se blesser.

De loin, il ne faisait que le distinguer : le visage de la femme brillait. D’or, surtout, à en juger par les éclats timides qui luisaient de temps à autre. Est-ce que cela voulait dire qu’elle était importante, si était décorée ainsi ?

“Caisses…?” Murmura-t-il pour lui-même.

Ses lèvres bougèrent et il répéta plusieurs fois le mot sans prononcer un seul son ; il ignorait si c’était également les soucis d’articulation de l’étrangère qui le gênait dans sa compréhension (même si ça n’en était pas ; il était simplement incapable de distinguer un accent au sein d’une langue qu’il connaissait mal) ou bien s’il peinait à resituer le terme.

Puis son visage s’éclaira.

Il se rappela de brandir encore un brin son arc, mais c’était pour la forme, car il ne pointait toujours pas l’étrangère du bout de sa flèche.
Il savait que le fusil était une arme était plus immédiate, plus meurtrière. Il en avait beaucoup entendu parler, même sans avoir beaucoup eu l’occasion de le voir en action. Il savait aussi que les vailegs qui rôdaient à présent silencieusement autour d’eux le vengeraient.

“Je n’ai vu aucune caisse, articula-t-il prudemment, sur ses gardes.

Ses yeux verts glissaient encore de temps à autre pour vérifier qu’aucune embuscade ne se tenait là, qu’elle était réellement seule ; et qu’il n’avait pas besoin de siffler des renforts.

Le chasseur comprit sans crier gare, et cela lui fit entrouvrir doucement la bouche en réalisant toutes les implications.

Ce n’était pas la renaígse qui était perdue ; elle n’en avait définitivement pas l’air, et elle ne demandait même pas son chemin.

C’était les caisses.

“Combien… Cherches-tu tes caisses ?” Interrogea-t-il maladroitement, et il était difficile de déterminer s’il demandait combien de personnes recherchaient les caisses ou bien combien de caisses cherchait la renaígse.

Il réfléchissait en même temps. Les caisses contenaient des choses (s’il ne confondait pas le mot avec un autre) ; alors que contenaient-elles ? Etait-ce précieux, dangereux ? Pouvait-il en obtenir quelque chose pour son clan ?
Devrait-il chasser l'étrangère, ou bien lui faire peur ? La tuer serait compliqué sans y perdre immédiatement la vie, bien sûr, alors il préférait rester sur ses réserves tant qu’il n’y était pas forcé.

Voilà le genre de situation qui mettait Artus sous pression : une prise de décision seul, sans aucun guide pour l’orienter d’un regard désapprobateur ou d’un hochement de tête entendu. Il aurait sans doute dû réclamer à Ewen de venir à sa place au lieu d'accepter la responsabilité qu'il lui avait confié.
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Au nom de la Garde

Feat Artus


Le Natif a dit quelque chose, Dilay est certaine d’avoir vu ses lèvres bouger un rien, mais elle n’a pas compris. Elle attend quelques instants et, heureusement, il reprend la parole.

Il n’en a pas vu. Bon.

Dilay ne connaît pas grand-chose au sujet des Natifs mais elle ne les a jamais connu dissimulateurs – quoi que les évènements de la Fête de l’Equinoxe pourraient lui donner tort. Ceci dit, la jeune femme n’est pas du genre à se gargariser de « on sait bien que ». « On sait bien que les Natifs sont ainsi et les Thélémites comme cela. »

Elle ne connaît pas ce gus, pour autant qu’elle sache il pourrait mentir comme un arracheur de dents. Cependant, dans le cas présent, il n’y a pas de raison. S’il avait tué les convoyeurs et détourné les caisses, il s’en vanterait. C’est qu’appâter Dilay dans les bois en lui chantant des histoires sur la paix et les papillons est un tantinet difficile puisqu’il a commencé la conversation en l’encerclant et en la menaçant.

Le Natif a simplement l’air de croiser cette route par hasard.

Il demande combien il y a de caisses et Dilay tire une tête de six pieds de long. Superbe. Le Natif a une question pertinente qu’elle a oublié de poser à Gabir. Elle se frotte un peu le nez en réfléchissant – elle n’a pas besoin de ses deux mains pour trouver son interlocuteur si le besoin s’en faisait sentir.

- Y-Y’en a… ‘Sais pas… Trop pour être portées par un type tout seul.

Grommelle Dilay. Elle laisse passer une fraction de secondes, toute à se demander s’il faut en dire plus au Natif, mais finalement elle soupire et abaisse légèrement son arme.

Légèrement.

- Y a des gars sur la route qui vont passer. ‘Croient que ton peuple a fait di-disparaître les caisses. Tu devrais pas rester là. Moi je veux juste continuer sur la route.

Elle désigne le chemin derrière elle qui la mènerait, ultimement, jusqu’à Nouvelle-Sérène, après sa mise en garde, un avertissement qui n’a rien d’une menace.

Peut-être qu’elle vient de flamber sa chance d’échapper à l’embuscade mais elle ne sent pas son interlocuteur très sûr de lui quant à l’idée de la charcuter. Il est en position de force, il n’a eu que des occasions, mais il ne l’a pas encore fait. Et la vérité, c’est que ça lui compliquerait beaucoup la tâche si les gardes déferlaient sur le type pendant qu’il faisait son petit bonhomme de chemin et que l’acte rendait tous les Natifs du coin encore plus nerveux.

Dilay veut juste les chercher en paix, ces caisses. Trouver le lieu de leur disparition, quelques traces, remonter la piste… C’est le plan, sauf si un Natif peinturluré sort des fourrés à chaque bosquet pour la menacer. Ce serait conséquemment plus long.
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C’était un drôle d’échange, où aucun ne semblait sûr de soi, où aucun ne se sentait très emballé ni par la situation ni par cette rencontre mais où, également, aucune arme ne se dressait au visage de l’autre. Cela convenait à Artus, bien que son regard continuait de scruter l’étrangère à la recherche d’un signe d’hostilité, d’une intention traître dans la lueur sombre de ses yeux.

Mais elle regardait sur le côté, se grattait le nez d’un air embêté, et le chasseur finit par abaisser complètement son arc en se redressant. L’un des vailegs, tout gris, les côtes saillantes et le poil plus ras que les autres, sortit de l’ombre pour se poster au côté du jeune homme, qui lui gratta distraitement derrière l’oreille car il connaissait bien celui-là.

Si elle mentait, elle mentait intelligemment, bien, car Artus avait envie d’y croire. Il se retourna à la mention du groupe qui devait venir, comme s’il pouvait déjà l’entendre approcher ; mais la vérité c’est qu’il n’en savait rien, qu’il comptait sur les valeigs ou sur ses camarades chasseurs un peu plus loin pour prévenir à temps si la menace était réelle. Il n'avait pas l'intention de s'attarder, de discutailler, avec plusieurs renaígse à la fois : cela avait pour notoriété de les rendre plus belliqueux encore.

“Non”, rétorqua-il avec toute la conviction qu’il pouvait transmettre à travers un mot aussi simple. “C’est une mauvaise idée.”

Ils s’étaient enfoncés trop profondément dans la forêt, là où la lumière perçait de moins en moins et où les vailegs se sentaient suffisamment à l’aise pour chasser un jour gris comme celui-ci.

Et pourtant, c’était une route, affirmait-elle.

Artus semblait, cette fois, un peu plus certain dans son refus, même si cela ne voulait hélas pas dire qu’il savait comment s’y prendre passé cela. Il hésita, et ses yeux verts naviguèrent entre les troncs, dans le feuillage des buissons, là où la meute s’était finalement immobilisée, calme, car leur discussion l’était également, et que le silence qui s'étendait était propre au jeune homme et pas à la tension qui régnait juste avant un conflit.

Le chasseur rangea tout à coup sa flèche dans son carquois et remit son arc à l’épaule.

“Je n’ai jamais entendu parler de caisses. Tes amis se trompent”, commença-t-il alors, définitif. Il ne se débaraissait pas de son accent, mais il essayait d’articuler au mieux, quitte à parler plus lentement encore, chacune des syllabes découpées mécaniquement. “Si je t’aide à trouver les caisses, tes amis partent. Oui ?”

Mordun ne voudrait pas d’un conflit supplémentaire après toutes les conséquences de la Fête de l’Equinoxe qu'ils n'avaient même pas fini de régler, jugeait Artus.
Espérait Artus. Car s’il se trompait…

Il frissonna. Comme il aurait aimé que Malo soit là.
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Au nom de la Garde

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Dilay lâche un grognement. Autant essayer de parler à un caillou. Qu’est ce qui est une mauvaise idée ? C’est ce qui la freine chez les Natifs, la barrière de la langue. Déjà qu’elle en a une gigantesque avec ses contemporains…

La jeune femme observe avec un mélange de fascination et d’appréhension le vaileg approcher. C’est une belle bête, et même après s’être fait taillader la cuisse par une bestiole à peu près du même genre, Dilay ne peut simplement pas être en colère envers elles. Ce sont des animaux, ils n’ont pas une once de malice sous toute cette foisonnante fourrure.

Elle fait la moue. Elle aussi, elle aimerait bien tapoter la tête d’un gros toutou qui la défendrait sur commande. Vaast protesterait sûrement parce que ledit gros toutou prendrait de la place dans le lit mais qu’importe.

Puis, alors que le train d’idées de Dilay déraille un peu, Artus range son arc. Par réflexe, un peu bêtement, elle abaisse aussi son fusil et reste là, grande bringue aux bras ballants à fixer son interlocuteur.

Mince. C’est pas une mauvaise idée ce qu’il raconte, Dilay pourrait le prendre au mot, mais le truc…

- J-Je dis pas non. Mais je suis pas importante, ‘vois ? Je leur commande pas. Je peux juste leur dire de dégager. S’ils ré-récupèrent leurs caisses… Ils auront plus de raison de venir ici.

Et, selon les directives de Darya, Hikmet doit être fortifiée contre d’éventuelles attaques. Dilay se souviendra bien de leur rappeler, à la Garde, qu’il ne leur prenne pas l’envie de revenir tirer sur du Natif à l’extérieur des murs. Le nouvel avant-poste ne va pas se construire tout seul et il faut qu’ils se mettent dans le crâne qu’ils vont finir par provoquer une nouvelle guerre à force de courir les bois en agitant leurs armes comme des crétins.

Or, Dilay en est persuadée ; aucun Garde ne vient sur Teer Fradee parce qu’il a un goût prononcé pour le front. C’est une affectation trop prisée.

- Je peux pas promettre parce que je peux pas promettre qu’ils obéiront. Mais je peux promettre que je dégagerai et que je ferai passer le message.

Résume la jeune femme, franche et directe.

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Quatre paire d’yeux attentives scrutaient la jeune femme ; seule une paire d’oreille remuait au son de sa voix.

Le vaileg qui se tenait aux côtés du chasseur finit par se désintéresser, et il retourna déambuler aux alentours, à travers les arbres, derrière les buissons, auprès des siens. Le chasseur, lui, ne bougeait plus d’un pouce. Il avait besoin de concentration pour comprendre les mots qui se prononçaient dans cette autre langue. Sa mine intense n’était pas très avenante, assombrie davantage par le noir qui maquillait tout le haut de son visage, mais Artus avait au moins le mérite du calme apparent.

Elle refusait. Prétendait ne pas être importante. Pourquoi, alors, tout cet or sur le visage ? Il la soupçonna de mentir, puis se demanda si elle n’essayait pas seulement de prétendre l’être, importante, avec toutes ces décorations luisantes. Mais la voilà alors qui se mit à articuler des mots qui ne plaisaient pas, autrement dit des mots francs, avec un regard direct, qui ne refusait de dévier, et le buste qui se redressait sans gonfler.

Une paire d’yeux attentive scrutait la jeune femme, qui avait baissé, elle aussi, son arme. Le silence s'étira encore davantage, quoi que cela n'avait rien d'inhabituel lorsque l'on connaissait le jeune homme.

“Très bien.”, prononça tout à coup Artus, dont le cœur battait à présent la chamade.

Était-ce réellement la bonne solution ? La meilleure à prendre ? Il se méfiait toujours de cette histoire de caisse, qui pourrait très bien être inventée, et du fameux groupe de renaígse qui les cherchait prétendument plus loin.

Des précautions, voilà ce qu’il devait prendre. Ainsi, il serait un peu plus certain.

“Tu viens. Je préviens mon clan. Sois…”

Il ignorait le mot juste. Fut un temps où il n’aurait eu cure de ne pas se faire comprendre ; néanmoins la présente situation ainsi que le temps passé auprès de Malwen, bon gré mal gré, lui avait enseigné qu’il était souvent mieux de savoir transmettre correctement ses intentions.
Il usa, de fait, d’un mot qui n’était pas le bon.

“… Douce.”, articula-t-il avec une légère grimace dans les traits de son visage.

Il commença à se détourner, tandis que son regard passait par-dessus son épaule pour surveiller l’étrangère. Il commençait à douter qu’elle brandirait soudainement son arme, toutefois si elle choisissait d’être stupide, il ne serait pas pris par surprise.

Il n’allait pas tarder à découvrir s’il avait raison de suivre ainsi les maintes plaintes et conseils de sa sír. Il hésiterait cependant à lui raconter une telle histoire, de crainte que ses efforts se retournent contre lui à l'avenir. Elle ne cesserait jamais d'invoquer l'argument de sa lueur de tolérance pour le forcer à en faire encore à l'avenir.

“Dis.”, réclama-t-il en même temps, l’articulation guindée par les difficultés de langage. “Pourquoi les caisses sont perdues ?”

Il y avait beaucoup de questions à poser, beaucoup de points à éclaircir. Artus ne détenait pas la moitié du vocabulaire pour savoir tout demander, et sans doute suffisamment pas non plus pour comprendre, de toute façon, ce qui lui serait alors révélé.

Mais fallait essayer, sans quoi il ne saurait pas expliquer correctement à Ewen ce qu’il avait trouvé en revenant à lui. Il pourrait ainsi lui transmettre également sa décision et vérifier quel jugement porterait son aîné à l’égard de celle-ci.

En attendant, l'étrangère allait marcher aux côtés du chasseur et au milieu de vailegs. Peut-être cela laisserait-il le temps à Artus de trouver que son idée était mauvaise et qu'il devait en changer.
Alix
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Feat Artus


Bon, au moins le Natif semble assez raisonnable. Dilay hausse les sourcils au « viens ». Veut-il qu’elle l’accompagne ? Elle le fixe, sans comprendre, et aboie le début d’un rire quand il lui dit d’être douce.

- O-Oui. S’tu veux.

Elle se contente de lancer, en tentant de ne pas le sortir d’un ton grinçant. Elle n’est pas certaine que ce soit l’adjectif le plus approprié, surtout la concernant, et elle a envie de faire une boutade, de dire qu’elle sera une bonne fille, mais vraiment c’est parce que toute la situation a quelque chose d’absurde. Le Natif est soit persuadé qu’elle est inoffensive, soit très confiant dans le fait qu’il puisse la neutraliser rapidement. Evidemment qu’il pourrait la clouer au sol sans trop d’efforts, du moins demander à ses bêtes de le faire, quelle que soit la façon dont il les tient aux ordres si fermement, mais Dilay pourrait faire du dégât avant que ce soit le cas.

Pourtant, elle ne discute pas. L’approche directe lui plaît. Avec un type du continent il aurait probablement fallu discuter davantage et les tractations auraient pris du temps.

Dilay emboîte donc le pas à Artus mais si elle ne braque pas son arme sur lui, elle ne va pas jusqu’à la ranger. Elle la laisse pendre mollement entre ses mains alors que ses yeux courent sur le pelage des vailegs. De belles bêtes, elle est heureuse d’en voir enfin de si près, des vivants en tout cas, ou qui n’essaient pas – encore – de la dévorer.

- O-On va où ?

S’enquiert la jeune femme, pas contrariante quand elle est encerclée, mais qui a quand même envie d’être payée et donc de mener leur mission à bien. Le Natif n’a-t-il pas dit qu’il allait l’aider ? Et puis il y a les Gardes qui ne vont pas tarder à pointer le bout de leur nez, sur la route. Dilay jette un regard vers celle-ci. Elle est à deux doigts de prévenir Artus, de lui lancer de faire attention, mais elle n’est pas encore certaine qu’ils soient dans la même équipe. Trop de gens comptent sur elle pour qu’elle déconne, c’est ce qu’elle aime bien se répéter quand elle a envie de faire quelque chose de parfaitement stupide et impulsif, comme suivre un Natif avec sa meute en pleine nature. C’est grandiloquent, sachant qu’il n’y a que ses pères, son frère, Alphonse et Vaast. Le chien d’Alphonse aussi, si on est généreux, et peut-être Rosmunda, mais elle rebondirait probablement vite. Ca fait 5. 5 et demi. Hey. C’est déjà pas mal. Suffisamment pour que Dilay ne se laisse pas tout à fait prendre par l’apathie qui l’accompagne partout ces derniers temps. Elle traine des talons, cela dit.
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Le pauvre ne cessait de se retourner. Incapable de ne pas imaginer le fusil pointé sur son dos, pendant qu’il se montrait tout à fait naïf en décidant de la croire sur parole, et sans doute aussi, un peu, en vérifiant qu’elle ne se perdait pas au passage. Elle avait le pas lent à travers les arbres, mais c’était commun aux étrangers, évidemment (se persuadait )-il).

Elle le suivait, au moins. C’était un début.

Autour d’eux les vailegs zigzaguaient à un rythme tranquille. La silhouette de chacun d’entre eux disparaissait puis réapparaissait par à coups. Ils ne s’éparpillaient pas, néanmoins ; ce n’était pas l’heure de jouer, de gambader et de faire semblant de se mordre en grognant. Ils retournaient auprès du groupe, et pour eux, cela signifiait reprendre la chasse.

Artus regardait le bout de meute depuis trop longtemps. Il se retourna d’un mouvement un peu brusque, comme s’il avait réussi à oublier que l’étrangère le suivait.

“Mon clan”, se rattrapa-t-il. “Nous chassons.”

Ce n’était donc pas réellement le clan tout entier qu’il était en train de rejoindre, mais bel et bien le groupe dont il s’était éloigné tout à l’heure pour partir en éclaireur. Il n’offrit, toutefois, pas davantage d’explications.

Il leur fallut quelques minutes, sans doute longues à cause du silence que le chasseur laissa s’installer malgré quelques coups d’œil prudents. Il ne se laissa pas distraire de sa surveillance par quoi que ce soit, cette fois.

Lorsqu’ils se rapprochèrent suffisamment pour commencer à entendre des bruits de discussion, les vailegs commencèrent à trottiner avec plus d’entrain, puis à courir franchement lorsque Artus leur fit un vague signe de bras en les libérant de leur rôle de protecteurs.

Ils les dépassèrent avec quelques jappements, et le jeune homme jeta un dernier regard à la renaígse.

Douce, répéta-t-il, car il n’avait toujours pas l’autre mot, docile, ou bien gentil, ou bien n’importe quoi qui soit plus approprié.

Plusieurs personnes apparurent d’entre les arbres, alertées par le retour des vailegs. Elles avaient toute la peau hâlée quoi qu’à divers degrés, et sans exception portaient un arc de facture unique ou presque à leur épaule, le tout accompagné de carquois, hachette, et de toute la variété nécessaire du matériel de casse. Plusieurs échangèrent des regards alertes entre eux, puis à Artus, au moment de repérer qu’il n’était pas revenu seul.
Il n’y avait plus seulement des vailegs mais également des ulgs autour d’eux, dont l’attitude calme et leur tendance à rester éloignés pouvait rassurer quant à leur éventuelle agressivité. Certains, tout de même, fixaient également l’intruse, et il y avait peu de choses plus étranges que de se sentir dévisagé par plusieurs animaux à la fois.

D’entre ces hommes et ces femmes, ce fut Ewen qui vint à sa rencontre. Ses yeux clairs s’attardèrent, eux aussi, longuement sur l’étrangère, mais il était suffisamment vieux (ou diplomate) pour camoufler toute forme d’aversion s’il y en avait face un fusil, même ainsi baissé.

“Artus”, appela-t-il.

L’intéressa se redressa subtilement, le regard droit sur son aîné.

“Explique-moi.”

Artus lui expliqua. L’échange se déroula à voix basse même s’il y avait aucune raison à cela puisque la femme au visage décoré d’or ne parlait (apparemment) pas un traître mot de leur langue. À son terme, leur deux regard se tournèrent vers la renaígse laissée de côté.

“Nous devons chasser, Artus”, reprit Ewen avec beaucoup de gravité dans la voix et les yeux. “Si tu penses pouvoir les éloigner ainsi, fais. Mais prends garde à leurs caisses, on ignore ce qu’elles contiennent. Ce pourrait être dangereux pour nous.”

Une femme aux traits du visage marqués par l'hostilité, la chevelure bouclée en cascade dans son dos et les bras croisés sur son torse, intervint tout à coup.

“Et pourquoi on les fauche pas, hein ? C’est juste un groupe. Ils n’ont rien à faire ici.”

Artus jeta un regard inquiet vers Galár. Il craignait qu’elle ait raison, et craignait d’autant plus de devoir se battre. Ewen, en revanche, ne lui fit pas la grâce de se retourner vers elle.

“Nous ne sommes pas des guerriers. Nous devons nourrir notre clan, ou nous aurons échoué à notre rôle.”

Ses paroles étaient mesurées, particulièrement venant d’un membre de Vighulgsob.

“Je me chargerai de prévenir Mordun de cette intrusion lorsque nous rentrerons.”

Galár n’insista pas, ce qui devait au moins signifier qu’elle attendrait de voir le chef de clan lui donner raison à elle, dans le pire des cas, ou bien qu’elle avait été convaincue, dans le meilleur.

Ewen désigna l’étrangère du menton.

“Nous allons prendre une autre route, pour éviter de tomber sur les siens. Méfie-toi. On ne sait jamais, avec eux.”

Et Artus hocha la tête avec l’impression que le poids du monde reposait à présent sur ses épaules.

Il ne devait pas se tromper.

Les chasseurs se détournèrent. Vailegs et ulgs suivirent avec la même lenteur, et tous jetaient encore des regards en arrière tandis qu’ils s’éloignaient. Artus, lui, resta planté là jusqu’au moment où il fut complètement incapable de distinguer le moindre d’entre eux à l’horizon.

Malo aurait dû être à ses côtés, puissant et intimidant, et surtout rassurant. À présent qu'il était complètement seul, il regrettait de ne pas avoir réclamé d'avoir l'un de leurs compagnons à ses côtés, mais Ewen et lui avaient rapidement conclu que cela risquait, au contraire, de faire paniquer les étrangers et de leur faire ouvrir le feu.

Il tourna alors le visage vers la femme.

“Ils chassent plus loin”, daigna-t-il, enfin, expliciter. “Nous cherchons caisses. Et vous partez. Oui ?”

Il n’y avait aucune raison qu’elle refuse à présent que le risque d’une escarmouche avait été officiellement écarté. Un autre membre de Vighulgsob aurait sans doute préféré se battre, mais Ewen avait, aux yeux d’Artus, raison : ce n’était pas leur rôle.

Et ça l’arrangeait bien.

“Les caisses ont disparu. Où ?” Marqua-t-il avec effort.
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Au nom de la Garde

Feat Artus


Ils chassent ? Dilay espère simplement qu’ils n’auront pas à aller jusqu’au village.

Elle avance aussi vite que ses pieds le permettent, mais bien moins rapidement que le Natif. Il faut dire qu’elle veut garder son équilibre et ses mains sur son arme. D’une part pour rester dans une très relative sécurité, de l’autre parce que trébucher pourrait faire partie un coup tout seul et c’est la dernière chose dont elle a besoin.

Le Natif est prudent. Il se retourne souvent, comme en sursaut. Dilay se met à lui adresser des coups d’œil blasés. Il a une meute et tous ses mais dans le coin. Elle est seule. Mais elle ne lui fait pas remarquer, et à elle-même, elle tente de ne pas s’avouer à quel point elle se sent détachée de la situation. Elle devrait être plus nerveuse, elle devrait tenir plus que ça à sa propre peau mais ça n’a jamais été son fort, et en ce moment c’est pire que d’habitude.

Elle a besoin de cette récompense, et pas beaucoup de volonté pour aller la chercher. Pourtant, elle continue de mettre un pied devant l’autre, en maudissant en silence Fariz pour l’avoir mis dans cette situation. Il n’aurait pas pu y aller, lui ? C’est toujours elle qui se retrouve dans des situations ridicules et dangereuses.

« Prend en une pour l’équipe » grommelle Dilay avec ironie avant de soupirer.

Elle essaie, mais elle n’a pas l’énergie d’être en colère bien longtemps. Ce n’est même plus drôle. Ce n’est pas une aventure. Elle est désespérée, elle doit l’admettre, et le fait que ce soit la Garde qui lui ait confié cette mission empire tout. Elle ne veut pas avoir l’air d’une tanche face à eux. Du moins, elle veut limiter les dégâts, parce qu’elle est certaine de ne pas briller. Heureusement, personne n’est là pour la voir observer d’un œil vide une discussion à laquelle elle ne comprend rien.

Ca va. Elle a l’habitude. Elle préfère regarder les vailegs et les ulgs et se demander si un jour elle arrivera à fourrer son visage dans le pelage de l’une de ces bestioles avant de secouer la tête très fort, comme elle fait avec Angelo, le chien de son oncle. Probablement pas. Mais cette pensée la motive plus que ces maudites caisses.

L’apathie enlève tout. Même la peur. Qu’est ce qu’ils pourraient bien lui faire ?

En fait, beaucoup de choses. Dilay a probablement une liste, et trop d’imagination pour s’aventurer sur ce terrain-là. Mais elle n’a pas connu de Natif très inventif sur ce sujet. Il lui tirerait probablement dessus. Ça irait. Se faire déchiqueter par une bestiole, moins, c’est plus bas haut sur son classement des morts douloureuses.

Dilay en vient à fixer le ciel, ou plutôt les frondaisons qui l’occultent, consciente que de toute façon qu’elle les surveille ou pas s’ils décident d’en finir avec elle, ça ne changera pas grand-chose, quand enfin le Natif se décide à s’adresser à nouveau à elle. Les autres s’éloignent, Dilay les a à peine dévisagés, sachant qu’elle ne retiendra pas leur visage. De toute façon la forêt était plus attirante. Elle l’est toujours, comme si dans les cernes du bois se trouvaient des faces qu’elle connaissait mais dont elle n’arrivait pas à retrouver le nom.

Elle braque ses yeux d’or sur le Natif après s’être arrachée à cette contemplation. C’est comme dans ses rêves. Sauf qu’elle ne rêve pas. Donc ça n’a rien à voir.

- T-Tu peux me ramener près du chemin ? Je peux me re-repérer de là.

Demande Dilay. Puisqu’il faut qu’elle ait une escorte, et puisque les Natifs ont l’air de ne pas prendre la direction de la patrouille du Denier, Dilay n’a pas grand-chose à ajouter. Elle lève cependant une main alors qu’elle pose la crosse de son fusil dans la terre. Elle mime le fait qu’elle va prendre quelque chose dans sa poche et s’exécute, très, très lentement pour ne pas paniquer le Natif. Une fois la carte dans sa main, elle la déroule comme elle peut puisque l’autre est prise, contre un genou, avec le côté d’une joue. Elle sait que les Natifs n’ont pas de cartographes, elle n’a appris au village de Wenshaveye, l’objet paraîtra donc bizarre au Natif mais si ça se trouve, il apprendra vite parce qu’elle lui pointe du doigt.

- L-La route.

Elle fait remonter son index le long du chemin qu’elle a emprunté et qui quitte Hikmet. Ensuite, elle tapote l’encoche où elle a marqué l’emplacement où les caisses auraient dû être livrées.

- L-Les caisses.

Elle regarde ensuite le Natif et hausse les épaules.
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«Il me faut des réponses et des armes, et pas forcément dans cet ordre.» 

Il semble que finalement, le Natif ne tienne pas à escorter Dilay très loin, car il ignore sa carte et la ramène simplement sur la route principale, la faisant ainsi revenir à son point de départ. Il s’éloigne ensuite, mais Dilay ne reste pas seule très longtemps : derrière elle, quelqu’un arrive en provenance de Hikmet.

Quand Victor entre dans la caserne de Hikmet, le quartier-maître l’envoie aussitôt à l’étage. Pourquoi l’a-t-on convoqué ? Bonne question. L’intendant n’a pas la réponse. “Il faut voir avec le lieutenant Gabir”, se contente-t-il d’affirmer.

Le lieutenant Gabir en question accueille Victor dans une petite pièce, même si accueillir est un bien grand mot. Il se contente de claquer la porte derrière lui et de le faire asseoir face à lui dans un siège rudimentaire. Entre eux, un bureau qui croule sous la paperasse. Victor a tout loisir de reluquer les cernes de son interlocuteur. En voilà un qui ne doit pas beaucoup dormir.

-Bien arrivé sur l’île, à ce que je vois. J’ai entendu parler de toi. On se foule pas trop, à ce qu’il paraît, hein ? Engagé pour surveiller quelqu’un qui sort jamais ! Même pas une cible politique, non monsieur, un bête médecin ! Sait-on jamais qu’un patient mécontent de ses bons soins veuille lui filer le compte !

Gabir ricane et s’empare d’une bouteille. Il remplit un petit verre avec quelque chose qui ne ressemble vraiment pas à de l’eau.

-Alors, fini de jouer pour le moment. J’ai besoin de monde sur le pont, comme disent les Nautes. Les gars d’ici ont pas le temps pour ça et il me faut quelqu’un qui puisse agir tout de suite. Tu as entendu parler du problème avec les armes ?

Il serait étrange que Victor n’en ait pas entendu parler. Même ceux qui ne font pas partie de la Garde ont remarqué la mine sinistre de leurs protecteurs et le manque évident de munitions.

-J’ai déjà envoyé quelqu’un à la pêche aux infos. Elle avait l’air dégourdie, et je sais que sa famille est de la Garde, mais je peux pas l’expédier seule. Dix contre un que les sauvages sont derrière la disparition des caisses, et si j’ai raison, c’est pas une personne seule qui va s’en tirer. Alors tu vas te magner de la rejoindre, et vous allez me ramener mes caisses.

Gabir avale le contenu de son verre en quelques gorgées, le repose, et ajoute sans temps mort :

-Bien sûr, si vous vous en tirez, il y aura une prime à la clé, et je la double si vous me ramenez la livraison intacte. Alors, sergent ? Pas besoin que je vous raccompagne, j’espère ?
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J'étais aussi présent dans la vie de Shayda qu'un furoncle sur une fesse qui réapparaît chaque fois qu'on l'éclate. À la différence que je reste bien plus appréciable à regarder et que, ouh, je suis plus agréable sur une fesse. Il fallait décamper du périmètre à un moment ou à un autre, mais pas sans laisser une garantie implacable qu'elle ne fera pas de coup fourré, ou je ne sais quelle fugue, façon princesse qui s'enfuit pour un rêve bleu avec un homme du peuple sur un tapis volant.

Je lui ai fait comprendre que je pouvais vérifier chaque étape de son itinéraire et qu'évidemment il y aura un bon retour pas piqué des hannetons à notre cher patron Kamil. Qui doit encore avoir un loukoum dans le museau et un thé vert brûlant pour la langue, la mienne en tout cas.

Hikmet. Là où mes jolies miches viennent danser dans une marche interminable ; pas assez de bâtiments pour voguer de toit en toit plus rapidement. Le lieutenant Gabir veut voir ma frimousse pour... J'en sais rien. Certainement pas pour fumer quelque chose, réviser nos pistolets ou bien sortir le soir pour une bagatelle tarifée ! Mais je n'ai pas ouvert la bouche pour poser trop de questions, alors sans me faire attendre je monte à l'étage, retire ma capuche, attache mon chignon et me racle la gorge.

Et voyez-vous ça, voilà que je me retrouve dans une pièce où c'est la chimie parfaite entre une pièce d'un bar embaumée d'alcool et une aile administrative en retard de quelques générations. Papiers, picole, homme gradé, hm, je sens qu'on va se marrer. Gabir ? C'est un homme qui a l'air de saisir la vie à pleine coupe avec des cernes qui ont eux-mêmes des cernes, non sans une sémantique et une posture de militaire digne de ce nom. Assis sur une chaise élimée, croisant les jambes puis mes bras sous mon torse, voilà que sa première boutade met en lumière mon travail actuel ; autrement dit que je reste planté comme un gadin à reluquer une bonne femme pour une solde qui me permet de vivre. On dirait le début d'une vanne, et pour sûr qu'elle serait drôle !

« Faut croire que ce médecin, connu de surcroît, a l'air d'être suffisamment intéressant pour y mettre du pognon sur son museau. Mais, je dois admettre que mes articulations commencent à rouiller. »

On pourrait presque entendre ma hanche. Quoi que, oubliez ce que je viens de dire, mes hanches vont très bien. Mes traits se durcissent, arrêtant désormais de jouer au con et d'écouter attentivement la gueule de la mission. Et, ouais, on est loin d'une soirée crêpes. D'un simple signe de tête, je réponds par l'affirmative à cette histoire d'armes disparues, les rumeurs courent vite lorsqu'il s'agit de parler de choses qui dégomment des personnes ou des bestioles. Ce qui coûte énormément aux personnes qui en ont actuellement besoin et qui essuient les difficultés du combat. Ça, pour le coup, ça ne me fera jamais rire.

« Comment je peux la retrouver ? Teer n'est pas petit, et des donzelles il y en a assez pour les confondre, bourré ou non. »

Je tire une moue agacée sur l'expression du lieutenant concernant les natifs, mais je vais garder le clapet fermé parce que primo il fait ce qu'il veut, deuzio, je n'ai pas envie de finir à poil, pendu par les pieds avec une cible sur le bide, et tertio, merde, c'est vrai qu'ils peuvent être sauvages, si on reste cohérent deux secondes. Mais j'ai déjà vu ce qu'un homme peut faire à un autre, et je ne suis pas certain que nous soyons systématiquement des références de diplomatie. Nos civilisations, unies par une histoire, et par laquelle nous allons devoir affronter l'avenir ensemble.

Et puis, y'a du pognon.

« Je prends, gardez mes pièces bien au chaud, on vous ramène ça en bonne et due forme. Ne me raccompagnez pas, vous avez une très belle discussion à terminer avec votre... »

Bouteille avec laquelle vous vous pintez le museau avec autant de dévotion qu'un nourrisson et sa tétine.

« ... Incommensurable travail qui s'étale sur votre table. » Que je termine, avec un sourire charmeur et une révérence si théâtrale que même moi je n'y crois pas.

Allez, on danse. Des armes et des réponses. Pas nécessairement dans cet ordre. Je quitte la pièce avec mes nouvelles informations, et... Ce visage que je dois accompagner pour le bon suivi de cette enquête. Mais, d'abord... Pipi. Nan, sérieux, ça fait des heures que je me retiens.

Lilalilaloum...
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«Il me faut des réponses et des armes, et pas forcément dans cet ordre.» 

-Connu ? répète Gabir, l’air désabusé. Jamais entendu parler. Mais loin de moi l’idée de te reprocher le fait d’être un planqué, sergent. Je te recommande même de bien garder ton poste au chaud, parce que le jour où tu en voudras plus j’aurai une liste longue comme le bras de volontaires pour le reprendre.

Gabir a une grande cicatrice sur la joue, et sa barbe ne suffit pas à la cacher. Elle tord tous ses sourires, et quand Victor évoque ses articulations on dirait que le lieutenant se moque de lui. Mais peut-être qu’il est véritablement amusé.

-Elle a pas pu partir bien loin. Elle a pris la route qui sort de la ville à pied. Elle est grande, avec la peau caramel, des cheveux noirs. Elle bredouille tout le temps mais elle a une carte et un fusil scié.

Gabir ricane quand Victor fait sa révérence.

-File avant que je te colle à l’entraînement avec les recrues, sergent.

Son ton est bourru mais il ne semble pas véritablement mal prendre la moquerie du Garde sur sa bouteille. Gabir doit être un habitué des piques du genre au vu de son rang.

Les portes de la ville sont gardées et pas qu’à moitié. Victor sera salué avec bonhommie par ses pairs, qui lui indiqueront qu’ils ont effectivement vu passer voilà peu une femme correspondant à la description donnée par Gabir. Il n’a plus qu’à suivre la route pour la rattraper, et au pas de course, parce qu’apparemment elle marchait comme si elle n’avait pas que ça à faire de sa journée.
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Au nom

de la Garde

Feat Victor


L’histoire avec le Natif et sa bande d’ulgs a pris à Dilay presque une heure, et maintenant qu’elle revient vers le chemin principal, elle ne peut pas s’empêcher de voir ça comme une perte de temps. Si ça se trouve, la patrouille de Gabir est déjà arrivée et va quand même sauter à la conclusion qu’il faut tous les flinguer.

Dilay glisse sur le talus pour remettre ses deux pieds sur la terre battue. Elle ouvre sa carte. Au moins, avec cette dernière, elle ira vite, où que la piste mène. Même la petite route où elle se trouve est répertoriée parmi tous les traits qui finissent par disparaître dans la « terra incognita » représentée par des tas de petits arbres.

Dilay roule sa carte et la range dans la poche intérieure de sa veste. C’est d’un bon pas que ses longues jambes engloutissent le reste de la distance. Elle est toujours à l’affut, chaque mouvement dans les fourrés la met sur les nerfs. A force, elle ne pointe plus son fusil de droite à gauche dès qu’elle a l’impression qu’un gland tombe par terre. C’est trop facile d’être blasée en ce moment, trop facile de s’en foutre. Elle a déjà été encerclée par tout une troupe de chasse, qu’est ce qu’elle ferait exactement s’ils revenaient ?

Elle se battrait. Evidemment qu’elle se battrait. C’est ce qu’elle a toujours fait. Sa poigne se resserre sur la sangle de son fusil.

Elle arrive toute proche de la zone indiquée par Gabir, où le chargement a été perdu. A l’embranchement du chemin, elle aperçoit une silhouette entre les arbres. Clairement humanoïde, pas un bout d’écureuil, mais heureusement pas un ulg non plus. La jeune femme recule pour mieux voir à qui elle a à faire – et se donner du champ, puisqu’ils sont à un petit carrefour elle a davantage de mobilité que sur ces chemins de terre sinueux, bordés de grands arbres qui n’offrent guère d’espace pour manœuvrer le cas échéant.

C’est juste… Un type. Un type de la Garde, à en juger par son insigne. Un Sergent. Dilay le dévisage en silence. Elle est bardée d’armes comme si elle allait monter une offense ; son fusil dans les mains, son fusil scié à la ceinture, son pistolet de l’autre côté, et son couteau de chasse dépasse de sa botte – sans parler du tromblon qui est fourré dans son dos, parmi les sangles de sa veste. Est-ce que Gabir a envoyé quelqu’un d’autre ? Est-ce qu’ils vont devoir se partager la récompense ? Oh, voilà bien sa chance… Dilay soupire, pas d’humeur, ni de parler, ni d’expliquer. Elle l’a déjà assez fait avec le Natif plus tôt. Avec un peu de chance ce gars là n’aura pas des questions stupides et il aura une avance sur salaire, alors qu’elle, elle sera payée sur les extra de la Garde. Avec un peu de chance. 

- T-Tu viens pour le... boulot ?

Elle lance au type. Elle n'en dit pas plus, s'il n'est pas là pour ça, il n'a pas besoin de savoir. Le secret, dans la Garde, ça elle l'a encore collé au corps, collé au coeur, même peut-être cousu à vif. Elle sait qu'elle ne doit pas énoncer son ordre de mission au premier venu, même si c'est aussi innocent qu'un sous-entendu.
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Quand on vous remet les miches en place, et de vous ordonner de décaniller du périmètre pour rejoindre une jouvencelle pour une histoires d'armes et de caisses de munitions, vous vous barrez fissa sans rechigner ! Alors, après un fier salut aussi droit que je suis capable de faire, je me concentre...

Effort maximum, on arrête de tortiller des fesses pour pondre droit.

Concentration. Comment ça, impossible ?  

Quittant les escaliers, je vais effectivement rejoindre l'endroit sous les indications de mes pairs, non sans poser quelques questions. Apparemment, la nana, je vais la repérer facilement. Et quand ils ont dit "facilement", je n'ai manifestement pas à poser des questions supplémentaires pour avoir deux trois trucs qui me permettrait de la différencier d'une autre.

Alors, je m'avance, essaie de réfléchir à des pistes, voir ce qu'il y a pu se produire. Surtout que, attraper autant de marchandise dans le feutré relève de l'exploit. La première qui me vient en tête c'est que possiblement des hommes se sont fait passer pour des soldats pour récupérer tout le merdier et s'en aller comme si de rien était.

Mais, ça serait trop simple, n'est-ce pas ?

Les yeux dans le vague, ils vont se resserrer quand je vais m'arrêter au lieu du méfait. Là où les méchants ont pris assez de balles pour nous faire un spectacle jeu et lumière pendant tout un siège. Puis, une phrase est lancée dans ma direction. Je fais volteface, devinant que la voix pourrait correspondre à mon potentiel binôme et bordel de... Il y a assez de flingues pour équiper tout un bataillon ! J'ai l'air léger avec mon pistolet, mon stylet dissimulé et mon épée.

Une carte et un fusil scié, qu'il disait le Gabir... Et si c'était elle la coupable, hein ? Elle a la frimousse et les fusils en tout cas.  

Cinq secondes vont s'étirer ou je serais pantois et un peu surpris. Avec mes gros yeux, j'étais actuellement la mouche la plus balèze du pays. C'est le moment aussi on voudrait faire une vanne, pour lâcher une caisse dans cette ambiance tendue, mais faut admettre que la manœuvre est pas évidente. Armée jusqu'aux dents, il n'y avait que ses oreilles qui étaient vulnérables. Et encore, peut-être que même là il y a des pistolets qui crachent de la poudre.  

« Je suis là pour le boulot. Oublie le grade sur mon uniforme, Victor fera l'affaire. »

Bon, réfléchir.

« On a le contexte, mais on a peut-être pas tous les éléments. On devrait peut-être chercher le détail de cette dernière livraison qui n'a jamais eu lieu. Voir les registres, les derniers noms, la signature avant le départ. Chercher parmi les gardes qui étaient en patrouille à ce moment-là. »

Je pose un genou à terre.

« Le sol s'est autant remué qu'un ours sur un arbre. Impossible de traquer quoi que ce soit. Peut-être questionner sur Hikmet si des loustics n'aurait pas entendu cette rumeur sur cette disparition, et si oui, ils n'en savent pas quelque chose. »

Des munitions qui se promènent, ça fait toujours du bruit.

« Mais, d'abord, t'as déjà quelque chose à nous mettre sous la dent ? »

On va arrêter de jouer les étalons qui galopent sans le coup d'envoie et se mettre au diapason avec Madame Multi-calibres.

Je ne sais pas ou on va, mais on y va.
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Au nom

de la Garde

Feat Victor


Dilay dévisage Victor de la tête aux pieds. Elle roule des épaules. Elle est sur les nerfs, ce n’est pas très juste pour son interlocuteur qui a l’air surpris de la trouver là. Elle rengaine et s’approche de lui, main tendue, un sourire facile aux lèvres.

- Dilay.

Elle lui serre la main, s’il l’accepte, et apprécie qu’il se mette directement au travail. Elle l’observe tout du long au lieu de papillonner des yeux autour d'eux pour s’aider de ses lèvres afin de comprendre ce qu’il raconte. Elle hoche plusieurs fois la tête et désigne la zone que Gabir lui a indiqué. Autant imiter Victor et aller droit au but.

- P-Pas encore regardé. Faut fouiller alentours. On trouvera peut-être des trucs.

Avec un peu de chance le méchant vilain qui aura perdu la cargaison aura laissé tomber un gros papier bien lisible avec écrit tout son plan. Dilay sourit en coin.

- ‘Sauront pas grand-chose à Hikmet. Les caisses sont jamais arrivées. Si on trouve rien ici, vaut mieux qu’on remonte la route vers Nouvelle-Sérène. Y aura peut-être des traces là-bas. Ou... Les registres. Oui.

Mais ça va leur prendre toute la journée ! Et Dilay n’a aucune envie de mêler Nouvelle-Sérène et Hikmet où on la connaît sous deux identités entièrement différentes. Cela dit, il faut bien aller là où l’argent va… Elle inspire et se dirige vers les buissons pour inspecter la périphérie de l’endroit qui a vu la cargaison s’évaporer.

- Ai… croisé des Natifs. Disent qu’ils ont rien à faire dans le coup. Z’étaient nombreux. Ils auraient pu me tuer. Facilement. Je pense qu’ils s’en fichent vraiment. Je crois pas qu’ils sauraient quoi foutre des armes.

Mais ça lui a pris une heure ! Probablement plus ! Tout ça pour apprendre que l’us et coutume du clan local c’était de tirer la gueule !
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Hélas, pas de papier nonchalamment oublié au sol qui déroule tout le plan du méchant. La terre semble avoir été rendue stérile par les incessants allers-retours des caravanes et des passants : on ne voit plus beaucoup d’herbe sur la route.

En revanche, on voit une patrouille arriver.

Elle comporte six gardes, menés par un sergent. Visiblement, ils ne viennent pas de la ville : ils y rentrent après avoir fait tout le tour. Ils sont sans doute en patrouille depuis des heures. Deux des Gardes ont les mains et les genoux salis. Il y a fort à parier qu’ils ont dû faire des pompes sur le chemin pour avoir dit ou fait une bêtise.

Le sergent, une brune qui ne doit pas avoir plus de vingt-cinq ans, s’arrête en voyant Dilay et Victor. Elle salue avec application en voyant l’habit de Victor et jette un regard curieux à celle qui l’accompagne.

-Sergent Sitara, régiment vert-azur, quatrième compagnie. Il y a un souci, sergent ? Si c’est à propos des sauvages, on en a repéré un qui nous surveillait mais il n’y a pas eu d’agression. Le caporal Evert a l’air de penser qu’ils sont quand même responsables pour… vous savez. Il est resté en arrière sur la route. Vous avez besoin de quoi que ce soit ?


Le ton de Sitara est très formel et sa posture ne se relâche pas. Une des recrues aux genoux sales derrière elle roule des yeux.
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