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[Mission - Chapitre 1] Le vase déborde

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Dans la clairière
L’endroit prévu pour le rassemblement était une clairière, à quarante minutes de marche de Hikmet. Certains avaient protesté. Ils voulaient se retrouver plus loin à l’intérieur des terres, comme si être proche de la ville revenait à se mettre en danger. Même les plus sereins n’osaient pas leur dire qu’ils avaient tort : après tout, ils se réunissaient aujourd’hui parce que l’un des leurs avait été tué par un lion. Mais Goban avait dit non. Et comme c’était son frère qui avait disparu, on avait respecté son voeu. Goban avait essayé d’entrer dans Hikmet, puis de parler aux Gardes en faction ; en vain. A en croire ses interlocuteurs, personne n’avait entendu parler d’une altercation entre une expédition et son frère. Goban avait parlé des témoins, de la fouille pour retrouver le corps, de son désespoir, mais on l’avait congédié.

D’après le Garde qui l’avait envoyé paître, il devait s’estimer heureux que les ordres soient de traiter les Natifs avec courtoisie. Goban ne s’estimait pas heureux le moins du monde et n’avait pas non plus l’intention de renoncer. Il avait donc mis sur pied cette réunion où il appelait toutes les personnes volontaires à venir parler de la situation. Il avait même spécifié que si des étrangers voulaient venir, ils le pouvaient, en gage de sa bonne volonté. La nouvelle circula donc à Hikmet, même si elle circula peu. On avait d’autres chats à fouetter, entre la gronde des scientifiques et celle de la Garde. Le sort du Natif qui s’était disputé avec une expédition n’émeuvait pas grand-monde. Il l’avait peut-être cherché, à se prendre la tête avec un groupe de personnes civilisées et armées. Sans doute son corps allait-il maintenant étancher la soif de curiosité d’un quelconque scientifique.

L’appel de Goban attira davantage d’attention du côté des Natifs. Le clan de Vighulgsob, tout proche, envoya volontiers une quinzaine d’hommes et de femmes ; la plupart étaient armés. Parmi eux se trouvait Lochlann, un ombrageux doneigad d’une quarantaine d’années. Il avait accueilli chaque arrivant de son clan avec respect ; mais les curieux venus d’ailleurs n’eurent droit qu’à une froide salutation. Lochlann avait beau être un ami de Goban, il réprouvait sa décision d’ouvrir le débat à tout le monde. D’après lui, cette affaire ne concernait que leur clan. Assis sur un tronc à la droite de Goban, Lochlann fut le premier à grimacer quand trois femmes, l’une après l’autre, firent leur entrée. La première, Elatha, étant une doneigad, l’assemblée la salua et la laissa approcher sans faire de difficultés ; mais elle put entendre des murmures dans son dos. Quant à Lochlann, il ne lui adressa qu’un hochement de tête.

La deuxième, Rim, n’eut pas droit au même accueil. Beaucoup de ceux qui étaient assis se levèrent et deux guerriers empoignèrent leurs lances. On lui lança des paroles bien peu flatteuses dans la langue native ; si personne ne se montrait agressif, beaucoup étaient en tout cas hostiles à la conteuse. La dernière, Aelina, fut reçue de la même façon ; puis quelques-uns la reconnurent et se rassirent. Elle avait agi en faveur de leur peuple, pendant cette désastreuse fête de l’équinoxe, et fut donc traitée avec moins de dédain. Au fond de la clairière, Goban resta assis sur son tronc renversé. Les épaules affaissées, les yeux cernés, il semblait grave. Son ami, lui, se leva. D’un geste, il invita l’assemblée à se réunir en cercle

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Le Vase Déborde

Ft. Rim & Aelina



J’étais  dans le village de Vignamri quand j’entendis la rumeur du conflit entre Hikmet et Goban. Son frère semblait avoir disparu, ou plutôt était entré en conflit avec un groupe de Layons et le corps avait disparu. Cela me rappelait étrangement cette affaire de corps volé par ces « Corbeaux », mais à la différence ici qu’une autre action avait été entreprise. Goban était allé voir les étrangers dans leur ville d’Hikmet pour demander pacifiquement des réponses, ou que l’on redonne le corps de son frère. Sans succès. Mais au lieu d’appeler aux armes comme beaucoup de villages entourant cette grande ville, il avait appelé à une grande réunion pour discuter de l’affaire. Mieux encore, il avait invité également des layons à venir pour discuter.

Une telle démarche était si différente des précédentes. Plus ouverte, et donnait un certain espoir. Je ne pouvais qu’encourager une telle idée, cherchant des solutions plutôt que de se ruer à la gorge des étrangers. Intriguée je décidais d’assister à cette réunion. Curieuse de la façon dont ils allaient procéder et même si des layons allaient venir, j’étais aussi inquiète de ce que des gens de mon peuple plus belliqueux ne poussent à prendre les armes. Je me mettais donc en route, rejoignant le lieu dit qui était relativement proche d’Hikmet. Etait ce pour faciliter la chose pour les renaigses, afin qu’ils craignent moins de se montrer dans un lieu trop éloigné de chez eux ? Quoi qu’il en soit, je me retrouvais à l’endroit prévu. Habillée dans mes habits de doneigad, digne et calme, je jetais un coup d’œil aux alentours.

La plupart des gens présent étaient de clans éloignés du mien, aussi je ne les connaissais pas. Mais je reconnaissais aux habits et aux peintures les clans, dont une poignée de guerriers qui ne présageaient rien de bon. Surtout qu’ils étaient accompagnés par le doneigad Lochlann. Cette personne avait une réputation qui collait au caractère ombrageux et presque sauvage des gens de Vighulgsob. Clairement il allait pousser au conflit, ce qui n’était pas pour me rassurer. Je me réjouissais d’être venue. Même si je n’étais pas beaucoup connue dans la région, je restais une doneigad et mon avis gardait un certain poids, malgré mon âge. En passant devant le groupe on me salua poliment, chose à laquelle je répondis également mais avec un sourire doux et compassionné. Lochlann me salua simplement de la tête, chose à laquelle je lui répondis également.

Je me postais pour mieux voir l’assemblée, et étant loin d’être sourde je pouvais entendre les chuchotements à mon égard. Après tout, j’étais certes connue pour aller fréquemment aider les autres villages en tant que guérisseuse, presque comme une nomade au final, mais personne n’ignorait le fait que j’étais en contact avec les renaigses à essayer de les comprendre. Peut être que certains avaient aussi entendu parler du fait que j’étais en lien fréquent avec le groupe de layons qui avait élu leur campement non loin de Wenshaveye. Ils étaient partis à présent, pour ma plus grande déception, mais il n’empêchait que pour certains des miens je devais sans aucun doute être du même acabit qu’Odran, à vouloir absolument commercer et être en lien avec les renaigses. Pourtant, même si j’étais favorable à essayer de comprendre les renaigses, je n’étais pas d’accord avec lui sur le fait de s’abaisser autant envers eux. Garder notre culture, être respecté par les étrangers et qu’ils restent éloignés de nos terres, voilà ce que je désirais. A voir ce qui pencherait dans la balance lors de cette réunion.

Il y eu un peu plus de murmures voir des éclats de voix quand un groupe de renaigse arrivèrent. Des Layons, deux femmes pour être plus précise, se firent en partie invectivés par la foule. Mais l’une d’entre elle, que je reconnaissais à présent, était une personne que bien moins de personnes osaient insulter à haute voix. Aelina, que j’avais sauvé il y a plusieurs lunes de cela d’une mort certaine alors qu’elle était en plein rêve éveillé, avait été en faveur de notre peuple lors de la catastrophe de l’equinoxe. Je souriais légèrement et en croisant nos regards inclinais légèrement la tête pour la saluer. Etant donné la situation je ne pouvais pas pour le moment montrer plus de curiosité et de rapprochement, mais je ne l’ignorais pas pour autant.

Bientôt, le groupe fut appelé à se rassembler pour commencer à débattre. M’avançant avec les autres, je prenais la peine d’être à l’opposé du groupe de guerriers et de Lachlann. Après tout, vu qu’ils seront sans aucun doute les plus bruyants et belliqueux, je préfère m’éloigner pour pouvoir  éviter leur agitation. Il n’y a rien de pire dans les assemblées que les braillards, comme si c’étaient ceux qui criaient le plus fort qui auraient raison. Nous sommes des gens de Tir Fradi, pas des mouettes devant un morceau de poisson. J’espérais aussi un minimum de dignité, surtout devant des Layons. Mais bon, nous verrons bien. Il ne restait plus qu’à Goban de s’exprimer. Il avait l’air bien fatigué, sans aucun doute las. J’espérais que cela n’allait pas le briser et lui faire prendre une mauvaise décision sous la pression des autres…

Aelina du Lys
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Feat Rim & Elatha


La fête de l’équinoxe avait déclenché des événements plus que perturbants. La jeune femme avait tâché de reprendre le cours de sa vie le plus naturellement possible mais en vain.

Depuis l’incident sa réputation avait grandi et il semblait que plus de personnes s'intéressent soudainement à elle, pas à sa boutique, mais elle personnellement. Lysha l’herboriste de Hikmet, celle qui s’était attirée la sympathie de ses pairs et osé tenir tête à un missionnaire Thélémite… En s'en sortant sans heurt. Il lui arrivait d’être interpellée et parfois l'on venait à la solliciter pour diverses raisons. Si la jeune femme se sentait plutôt déboussolée et intimidée face à tant d’intérêt, même si un peu flattée, c’était loin d’être le cas de Yavor. Fort de son mètre quatre-vingt-dix-huit et de sa carrure imposante, il s’était vite donné le rôle de garde du corps, grognant tel un ours des cavernes quand ça ne lui plaisait guère qu’on tourne autour de la jeune femme.

Pourtant… Être une source d’intérêt n’avait pas que des désavantages. Bizarrement, des portes autrefois fermées à double-tour semblaient ouvrir leurs portes et des personnes de classes supérieures émettaient l’idée que - peut-être - ce petit oisillon tombé du nid était intéressant et que les projets sur lesquels elle travaillait pourraient s'avérer intéressants eux aussi. Là encore le solide gaillard qui la suivait comme son ombre posait sur eux des prunelles sévères. Gare à ceux qui tenteraient de profiter de son ingénue protégée pour la manipuler.

Cependant, le plus grand changement de ces dernières semaines résidait ailleurs. En effet, des mesures avaient été mises en place et elles n'aidaient pas au commerce de l’herboriste. Les sorties se révélaient plus ardues, les commerçants itinérants plus rares mais surtout de nombreuses plantes durent être jetées faute de pouvoir les vendre. La raison ? Elles venaient de Teer Fradee. Beaucoup souhaitaient des produits du continent maintenant, or il était bien plus difficile de les acquérir. Aelina dû augmenter ses tarifs et choisir avec un soin redoublé la provenance des ingrédients. Ça la désolait profondément… Elle n'était pas venue ici pour faire comme à Gacane.

La jeune femme avait également passé bon nombre de jours loin de la ville, rejoignant à chaque fois qu’elle le put l’expédition de Hassan. Depuis sa rencontre avec le groupe elle avait l’impression de s’être trouvé une place quelque part. Le groupe de chercheurs l'avait accueillie le plus naturellement du monde et ils avaient noué avec elle des liens sincères. Mais au fil du temps il avait fallu se résigner, son cocon de bien-être allait bientôt devoir plier bagages et s’enfermer dans la ville. Aelina avait, de toute manière, de plus en plus de difficultés à faire le voyage tant les contrôles s’étaient fait rigoureux. Au final, elle finit par ne plus sortir du tout.

Dans ce contexte particulier, diverses tensions sont inévitablement nées. Surtout en rapport avec les Natifs, qu’on prenait bien moins en considération. Au fil des jours, Aelina perdait de son naturel joyeux : Rien ne se déroulait comme elle l'aurait souhaité. La jeune femme comprenait les mesures prises par Darya mais elle n'appréciait pas la tournure dramatique des relations avec le peuple Natif ni ce qui en découlait tout autour.

Il n'a pas fallu longtemps pour qu'un énième drame ne survienne. Une rixe, lui a-t-on dit. Depuis, le Natif en question avait disparu. Aelina avait senti son cœur se serrer en apprenant cela. Encore. Il a fallu qu'on reproduise les mêmes erreurs. Ne peut-on pas laisser tranquille ces gens et arrêter de bafouer leur dépouille ?! Rien qu'à l'idée elle en avait la nausée. Le pire était que tout le monde faisait la sourde oreille lorsque le le frère du Natif disparu vint demander, à juste titre, des explications. A défaut, il comptait bien le découvrir lui-même. Il décida alors d’organiser un rendez-vous non loin de la ville, invitant également les lions à les rejoindre s’ils souhaitaient aider.

La jeune femme comptait bien s'y rendre elle aussi. Elle dû cependant céder face à la montagne inquiète qui lui interdit de partir à nouveau seule. Et s'il lui arrivait quelque chose ? Il ne s'en remettrait pas et Galleren le tuerait, c'est certain. Alors… Elle se fit accompagnée le plus loin possible, lui promettant que si elle ne revenait pas à une certaine heure il  pourrait la chercher, de force s'il le faut. La concession fit grincer les dents de Yavor mais il respectait sa volonté. Après tout, sa présence à lui pourrait être mal perçue… Faute à son allure hostile pourtant naturelle.

Aelina fut conduite donc seule jusqu’à une petite clairière dans un silence aussi lourd de sens que les regards suspicieux qui l’y attendaient. Elle abaissa la tête, décontenancée, perturbée par les messes basses qui se chuchotaient autour d’elle. Malgré tout, ils n’avaient pas tous l’air à cran par sa présence, certains l’observaient avec un peu plus d’égard. La jeune femme en reconnu un ou deux car elle les avaient croisés à la fête de l’équinoxe. Heureusement pour elle qu’elle avait fait bonne impression. C’était sûrement la raison pour laquelle ils avaient autorisé sa présence. En revanche, une autre présence avait été moins bien reçue. Aelina jeta un regard compatissant en sa direction mais puisque les natifs se contentaient de l’observer elle n’osa pas intervenir. Ce serait mal perçu.

Devait-elle s’annoncer, d’ailleurs, se présenter pour ceux qui ne l’avaient jamais croisée ? Elle n’en était pas certaine. Un homme, sûrement le chef désigné de cette assemblée, s’était relevé et appelait à se réunir en cercle. Ce serait lui qui ouvrirait la discussion, sans aucun doute. L’herboriste s’exécuta sans un mot.

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- Depuis quand te crois-tu autorisé à m’interdire quelque chose, exactement ?
- Je ne t’interdis pas, je te déconseille… Tu n’en as pas forcément conscience, parce que tu ne fais pas partie de la Garde, mais toutes ces tensions croissantes avec les Natifs pourraient finir par aboutir à quelque chose de réellement dangereux – et ceux de Vighulgsob sont particulièrement remontés, justement…

Cessant de faire les cent pas dans la chambre, Rim se plante devant Aziz, les poings sur les hanches, ses yeux noirs irradiant de colère.

- Et à qui la faute ? Depuis le début, cette histoire de confiscation de corps est une ineptie ! Tu peux m’expliquer comment on peut à la fois vouloir la paix et voler des cadavres ? C’est une absurdité, un…
- Arrête de faire semblant de ne pas comprendre.

La voix du jeune garde s’est durcie – pour la première fois depuis qu’elle le connaît, la conteuse distingue un éclat glacé au fond de ses prunelles bleues.

- Ce sont des intérêts qui nous dépassent. Tout ce que nous pouvons faire, c’est appliquer les ordres, se montrer aussi prudents que possible, et…
- Appliquer les ordres.

Ces quelques mots contiennent tout le mépris du monde. Sans cesser de soutenir le regard du jeune homme, Rim recule lentement – un pas, puis un autre. La rage, dans son ventre, s’est transformée en brasier. D’une irrémédiable froideur.

- Dans ce cas, si c’est vraiment ce que tu penses, je te les laisse, les ordres. Remplis ta fonction. Sois un brave petit soldat discipliné. Moi, je vais jouer mon propre rôle.

Elle en a marre, de ces hostilités incessantes entre Natifs et Alliance du Pont qui ne cessent de prendre de l’ampleur – l’impression de se retrouver au beau milieu d’un dialogue de sourds où chacun s’obstine à tout faire capoter, et s’étonne que rien ne fonctionne. Marre de ne pas pouvoir quitter Hikmet sereinement, discuter avec les Natifs, aller à leur rencontre, visiter leurs villages comme elle l’avait prévu. Depuis qu’elle a fait la connaissance de Brid, à Vígnámrí, elle n’a pas réussi à renouveler cette expérience – les rixes, l’hostilité, l’insécurité, l’incertitude… Elle n’est pas venue sur Teer Fradee pour se retrouver prisonnière des murailles d’une ville. Et Darya a beau avoir les meilleures intentions du monde, il est hors de question que la conteuse reste cloîtrée à Hikmet en attendant que l’Alliance du Pont et les Natifs s’entre-déchirent. Si elle peut essayer de changer quelque chose à la situation, elle le fera. Et si les discussions n’aboutissent à rien… eh bien, discuter vaut toujours mieux que garder le silence.

Et ni Aziz, ni personne d’autre ne la fera changer d’avis.

- Ne m’attends pas cette nuit. Ni la suivante.


Elle fait volte-face, et la porte de la chambre se referme derrière elle dans un claquement sec.

*

La jeune femme ne s’attendait pas à une telle animosité.

Oh, elle se doutait de la colère et de la rancœur des Natifs, évidemment – mais pas de cette exaspération à fleur de peau, de cette agressivité à peine contenue qui éclate dans les paroles et les regards. Sans répondre aux propos accusateurs qui étouffent son « Beurd tír to mad » aussitôt qu’elle arrive dans la clairière, elle jette un bref regard autour d’elle. Des yeux sombres, des visages fermés, des expressions de méfiance ou de défi… La rage et le ressentiment sont palpables – un bref instant, elle a la sensation de se trouver au beau milieu d’un règlement de comptes tel qu’il en éclatait parfois à Al Saad, entre différents groupes de voleurs des rues, et auquel elle s’arrangeait pour assister de loin, dans l’ombre d’un muret. Sauf qu’elle est, cette fois, directement concernée – et en première ligne.

En apercevant deux hommes aux larges épaules empoigner leurs lances à sa vue, elle ne peut s’empêcher de se raidir mais s’efforce de conserver sa mine impassible. Ne pas montrer sa peur, même - surtout - face à l'intimidation : l’une des premières règles qu’elle a apprises dans la rue. Si tu ne veux pas que les autres te considèrent comme leur proie, montre-leur que tu n’en es pas une. Les gens sont comme les chiens – ils sentent la crainte. Et la savourent.

Puis un homme finit par se lever et par inviter les participants du rassemblement à se rapprocher – et Rim, soulagée que l’attention se détourne enfin d’elle, suit le mouvement. Un peu plus loin, elle a repéré une autre continentale, une jeune femme aux longs cheveux châtain qui récolte d’ailleurs elle aussi des œillades suspicieuses. Sont-elles seulement deux étrangères à être venues ? La conteuse espère en tout cas que la tension finira par retomber quelque peu… et que la discussion qui s’ensuivra pourra être un minimum apaisée. Sinon, rien de bon ne pourra en sortir.
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Lochlann
Les yeux très clairs de Lochlann se promènent lentement sur l’assemblée, et s’arrêtent en particulier sur Rim et Aelina. Il les scrute pendant plusieurs secondes chacune. Comme si elles n’avaient pas déjà fait une entrée assez remarquée chacune, voilà qu’on se dévisse le cou pour les observer, qu’on se met à chuchoter autour d’elle. A ricaner. Le poids du regard du doneigad est brûlant, son aura dans la clairière incontestable. Les Natifs assemblés appartiennent à son village, ils le connaissent, le respectent. A un groupe, il ne faut qu’un chef.

Lochlann observe ensuite Elatha. Il a un bref sourire en la scrutant, qui n’a rien d’amical. Quand il baisse les yeux sur Goban, prostré, le rictus disparaît. Il inspire et lève une main. Immédiatement, on fait silence autour de lui, on se penche en avant pour mieux le voir. Le doneigad fait un pas en avant et prend la parole, dans la langue des Natifs :

- Je doute devoir expliquer la raison de cette assemblée. Pas plus que vous, je ne veux penser jour et nuit aux étrangers et à leurs actes misérables. En plus de nos terres, ne les laissons pas voler notre temps ! Je ne vous assommerai pas avec un discours creux. Un membre de notre clan nous a été arraché, nous demandons justice, nous demandons la vérité. Ce qui tombe bien, car deux petites lionnes ont semble-t-il décidé de répondre à l’appel du généreux Goban…

De l’index, il désigne Aelina, puis Rim. Il n’inclue visiblement pas Elatha dans le « nous », car il a fait allusion à son clan, et seulement à lui. D’ailleurs, il fait un geste vers elle en poursuivant :

- Catasach nous fait l’honneur d’envoyer une des siennes. Peut-être a-t-il enfin compris que si nous tombons, son clan est le prochain.

L’évocation directe du Màl fait grimacer quelques Natifs. Il n’est guère respectueux de parler de cette façon du roi d’un clan, mais d’autres au contraire opinent du chef, ou marquent leur assentiment par des visages graves, des sourires. Une femme claque même dans ses mains.

- Allez, lionnes. Si vos paroles ont la moindre valeur, avancez et parlez.

Conclut Lochlann avant de se rassoir auprès de Goban. Pas une fois il n’a utilisé la langue du continent, ni ne s’est donné la peine d’articuler ou de ralentir son débit pour permettre aux étrangères de le comprendre. Et pourtant maintenant toute l’assemblée semble attendre d’elles qu’elles aient tout compris, qu’elles aient quelque chose à dire.

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Ft. Rim & Aelina



Le comportement de Lachlann était suffisamment clair à mes yeux pour qu'il soit déplorable. Je veux bien qu'il vienne d'un village qui est en conflit ouvert avec les layons, mais de là à vouloir utiliser de façon aussi ostentatoire ce rassemblement pour faire gagner les velléités dans le coeur des autres, je trouvais cela indigne d'un doneigad. Je le fixais froidement alors qu'il osait parler de mon Mal en mon nom, faire comme si j'étais son envoyée. L'envie d'éclaircir la situation me prenait, mais sans détour il s'était adressé de façon relativement insultante envers les pauvres deux lionnes qui avaient osées venir. Il s'était exprimé dans notre langue, rapidement et sans même prendre la peine de s'assurer qu'elles le parlaient bien. Et il osait leur demander de parler avec leur coeur ?

Cette injustice envers ces jeunes femmes me faisait autant de la peine qu'elle me révoltait, aussi avant même qu'elles puissent s'exprimer je m'éclaircissais la gorge et prenais la parole. Ma voix était forte mais calme, intelligible par tous et je restais en langue native pour exprimer.

"Lochlann, si tu désires réellement entendre des paroles de valeur de la part de ces lionnes, ne faudrait il pas être certain qu'elles ont compris ce que tu leur demande ? Nous sommes là pour obtenir des éléments de réponse et aider Goban, pas pour perdre du temps ou bien humilier les lionnes qui ont eu le courage de venir devant cette digne assemblée."

La dignité, voilà ce qu'il semblait avoir oublié. Où est notre honneur, perdu dans cette colère et ce mépris ni refoulé ni caché. Mes yeux clairs s'étaient plantés dans ceux du doneigag, ne cillant pas et me sachant du côté de l'équité. Puis, pour suivre ces mots, je m'adressais alors aux jeunes femmes, parlant cette fois-ci dans leur langue.

"Lionnes, comme vous devez le savoir cette assemblée est là pour obtenir des réponses suite à la disparition du frère de Goban, l'un des nôtres, et discuter des prochaines actions. Vous connaissez les circonstances de ce drame, tout comme le fait qu'il est venu demander justice auprès des vôtres sans aucun retour ni même considération. Si vous êtes ici, c'est sans doute que votre coeur fait écho à cette douloureuse situation. Parlez, si vous avez de quoi nous aider à résoudre cette affaire, exprimez vous sans détour."

D'un geste de la main je leur montrais l'assemblée, comme pour leur indiquer qu'elles pouvaient parler. J'avais peut être supplanté pendant un instant le rôle de maitre d'assemblée de Lachlann, mais il s'en était montré indigne. La neutralité devait être observée, et il ne devait pas oublier le véritable objectif de notre rassemblement. J'espérais qu'il allait s'en souvenir, et peu importe s'il en vient à s'en prendre à moi.

Aelina du Lys
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Le silence s’était fait dans l’assemblée. Aelina restait figée, la respiration suspendue dans le temps, suspendue aux lèvres de cet homme que tous observaient avec attention. La jeune femme attendait, comme tout le monde, ce que ce doneigad allait prononcer. Rien. Pas un mot, pas même un son ne glissa hors de ses lèvres serrées. Seuls ses yeux cristallins s’exprimaient et leur message silencieux glaça le sang de la jeune herboriste. Il fixait intensément les deux lionnes comme s’il cherchait à en extraire leurs âmes. C’était angoissant, intrusif, extrêmement dérangeant. Pour ne rien arranger à la situation, des murmures s’élevaient autour d’elles, des ricanements, d’autres yeux tout aussi voraces lui perçaient la peau comme un corbeau picorant inlassablement les yeux d’un condamné à mort.

Lorsqu’il dévie le regard, Aelina tressaille, son corps se rapprochant par réflexe vers l’autre jeune femme. Sa paume frôle son homologue, la rassure un instant. Elle tourne son visage vers la seconde Lionne, ses yeux vairons l’observant avec une douceur aussi profonde que le mépris du Natif était grand. Le contact visuel, pourtant, se brise presque aussitôt. La voix du chef s’élève tandis qu’il s’avance. Sa voix est dure, son accent est prononcé et le rythme est rapide. L'herboriste s'avance d'un pas, focalisée sur ce sens de ces paroles que son esprit tente de traduire à toute vitesse. Le débit est si rapide qu'elle ne comprend pas certains mots mais retient le message principal : Aelina était une Lionne et donc elle n'était pas la bienvenue. Son invitation à s'exprimer n'était nullement sincère. Au mieux une plaisanterie au pire une mise en garde.

Les dents de l'herboriste se serrent au même titre que ses fins sourcils se froncent à mesure qu’elle saisit le message mais son regard est attiré un peu plus loin lorsque le chef de l'assemblée évoque la présence d'une native du clan de Catasach. Aelina reconnaît immédiatement ce visage et ses traits pincés s’adoucissent alors qu'elle aperçoit en ce lieu une alliée précieuse.

La répartie de cette dernière se fait d’ailleurs immédiatement sentir. D'humeur sérieuse, Elatha prend la parole à son tour, le ton de sa voix se faisant indigné. Elle réprimande le chef de cette assemblée sans y mettre de gants puis se tourne vers les deux femmes de l'Alliance afin de leur traduire le message. Aelina secoue doucement la tête : Le geste est noble mais tient à clouer le bec elle-même a cet homme qui l'a prise de haut.

Se redressant, la jeune femme s'avance légèrement. Elle reste muette un instant, le temps de rassembler le courage dont elle s'étonne depuis l'equinox de disposer, puis elle entrouvre les lèvres, s’exprimant sans détours tant qu'elle en est capable.

« Beurd tír to mad. »

Prononce-t-elle de sa voix chantante. Elle s’améliore de jour en jour, prenant très au sérieux son apprentissage de la langue. Ses lacunes sont encore grandes et il arrive qu’elle remplace certains mots natifs par ceux de la langue commune mais elle poursuit la totalité de sa tirade en langue Native.

« Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis la Lionne Lysha. J'étais présente à la fête de l'equinox, aux côtés de Neves du clan de Vigsoneigad. Je l'ai aidée à découvrir ce qu'il s'est passé afin que justice soit faite. Si je suis venue aujourd'hui c'est dans ce même but. »

Voilà qui était dit. Qu’on n'essaie plus de la tourner en ridicule avec leur langue natale, elle la comprenait et la parlait avec suffisamment d’aisance pour prouver qu’elle s’y intéressait réellement. Quant à son propos, il se voulait le plus honnête possible : La jeune femme n’avait que des intentions pacifiques, elle espérait qu’il en soit de même pour tous… Elle n’avait pas grand espoirs concernant le doneigad et craignait qu’il ne s’emporte à son égard mais elle n’était pas venue pour lui. Non… Pour quelqu’un d’autre ici présent, Goban, vers qui elle se tourna afin de lui adresser un message. Sa voix se fait encore plus douce et respectueuse alors qu'elle s'exprime à son attention.

« Adlorhedar pour avoir accepté ma présence en ce lieu et surtout en des circonstances aussi tragiques… Es trag me, andevaurshd tír é. Je suis certes une Layona mais je comprends votre chagrin et votre désarroi. J'ai entendu dire que vous êtes venu demander de l'aide auprès des miens, sans succès. Je vous promets de mettre tout en œuvre pour retrouver a to Brátir. »

Respectueusement, Aelina posa son poing sur son cœur. Elle laissa son regard dériver sur le groupe sans s’attarder réellement sur un visage en particulier afin de s’adresser à tous sans risquer d’être saisie par une subite extinction de voix si elle venait à croiser de regards réprobateurs. Cet élan-là était courageux mais la demoiselle était bien trop impressionnable pour réussir à reprendre si elle cédait à la peur.

« N'y voyez aucun intérêt de ma part, je n'attend aucun remerciements ni récompense à cela. Je souhaite simplement que nos peuples s'entraident au lieu de se déchirer. La doneigad Elatha peut en témoigner : J'ai rejoint une expédition qui s'est établie non loin de son village et nos rapports ont toujours été mutuellement cordiaux et respectueux. J'apprends votre langue, me plie à vos us et coutumes que je découvre au fil du temps. J'ai un grand respect pour votre peuple et cela me révolte que ceux qui sont censés être de ma patrie se comportent avec une attitude aussi abjecte. Que vous me croyiez ou non, je ne souhaite que vous aider.

Si vous n’acceptez pas que l’on vous tende la main, je crains que de nouveaux drames se produisent. Vous êtes en colère, je le comprends, mais sachez que si vous faites preuve de violence les Layons répondront de même, poudre a l'appuie. Personne ne souhaite un bain de sang, croyez-moi. »


Et très certainement pas elle. Ce n’était pas la solution qu’elle désirait. Une guerre, c'était ce qui lui avait lui volé son père.

« Je ne suis pas certaine de ça mais je pense que votre ami n’est pas si loin d’ici. Il a été ordonné que les expéditions cessent, toutes ont été priées de retourner à Hikmet mais tous n’ont pas obéit à cette demande. Il est possible que que les réponses que vous cherchez se trouvent dans l’un de ces campements. Laissez-moi vous accompagner et y aller à votre place. Ils me feront confiance car je suis l'une des leurs, une scientifique. Je peux me fondre dans les campements qui sont encore établis sur vos terres et enquêter sans attirer leurs soupçons… »

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Rim ne se départit pas de son expression impénétrable tandis que le regard de l’homme qui préside l’assemblée se fixe sur elle, brûlant d’une haine et d’un mépris qui embrasent la clairière – et font naître une vague de chuchotements et de ricanements autour d’elles. Elle comprend leur colère, à eux tous – elle la connaît. Elle ressent la même quand elle pense à Selim, et à Thélème – la haine qui flamboie, enflamme… Et aveugle, aussi. Parfois.

Elle ne juge pas le clan qui les entoure, elle ne juge pas leur douleur, leur fureur, leur rage. Mais il n’en demeure pas moins que, pour sa concitoyenne et elle, la situation est humiliante. Et dangereuse – et elle ne peut s’empêcher de crisper les poings, tout en songeant au poignard dissimulé sous ses vêtements. Si la situation vient à dégénérer, elle n’est pas complètement démunie.

À cet instant, un contact, léger comme une aile de papillon, lui effleure la main, et elle tourne la tête… c’est l’autre femme de l’Alliance du Pont. Une fraction de seconde, leurs regards se croisent – elle a les yeux vairons, l’un d’un marron chaleureux, l’autre d’un vert d’une infinie douceur. Un autre regard se superpose alors à celui-ci – d’autres yeux bicolores, non pas marron et vert mais marron et doré, assortis d’une cascade de boucles brunes et d’un sourire complice. Un froid glacial s’abat aussitôt sur la conteuse, qui retire sa main et détourne la tête. Essayant désespérément de ralentir les battements de son cœur qui se sont soudainement emballés. NepaspenseràSelim nepaspenseràSelim nepaspenseràSelimnepaspenseràSelimnepaspenseràSelim.

Le sang qui a afflué à ses tempes et ses oreilles l’empêche d’entendre clairement les premiers mots de l’homme lorsque celui-ci prend enfin la parole – il lui faut plusieurs secondes pour se reprendre, et réussir à se concentrer sur ses propos. Propos, qui plus est, énoncés en langue native, et à un tel débit qu’elle ne parvient guère à en comprendre la totalité… Si elle a certes continué à apprendre et à progresser dans la langue des Natifs depuis sa visite à Vígnámrí, elle est loin de la parler couramment, et seul lui apparaît le sens général de ce discours : ressentiment, demande de justice… et interpellation directe des deux continentales. Des deux Lionnes.

Une autre femme s’avance alors dans l’assemblée pour apostropher d’une voix forte celui qui vient de parler – Rim apprend ainsi qu’il se nomme Lochlann –, le regard froid, avant de s’adresser à sa voisine et elle. Dans leur langue. Son objectif est évident : traduire et expliquer la tirade de l’homme pour leur permettre d’y répondre aussi clairement que possible, et en toute connaissance de cause. Face à elles, le visage de Lochlann s’assombrit et se ferme encore davantage, et Rim plisse les yeux. De toute évidence, des tensions existent donc au sein des Natifs à propos de la manière de traiter avec les membres de l’Alliance du Pont… Intéressant. La cordialité de la femme tranche nettement avec la rancœur et l’animosité affichées par les autres membres de l’assemblée, et la conteuse s’autorise à remercier leur interlocutrice d’un léger sourire assorti d’un signe de tête. Une alliée d’importance, au milieu de ce rassemblement hostile… À ne pas négliger.

Puis sa voisine de l’Alliance du Pont prend la parole à son tour – Lysha, apparemment. Le prénom tourne un instant dans l’esprit de Rim… Où l’a-t-elle déjà entendu ? Bien meilleure que la conteuse en langue native, elle parle pendant de longues minutes et Rim note mentalement les nombreuses informations qu’elle laisse échapper de sa voix douce. Serait-elle vraiment capable, comme elle le prétend, de récupérer le corps du Natif au nez des scientifiques qui l’ont subtilisé ? Est-ce judicieux de faire miroiter cet espoir si ténu aux yeux de ses proches rassemblés ici, et de toutes ces personnes blessées et révoltées ? Lorsqu’elle s’interrompt enfin, un bref silence s’abat sur la clairière, et la conteuse comprend que c’est à présent à elle d’intervenir.

- Andevaurshd tír é, commence-t-elle de son ton le plus respectueux en se tournant vers le frère de la victime.

Puis, reportant son attention sur le reste de l’assemblée :

- Je m’appelle Rim, et… je suis réellement désolée des conflits, des morts, des combats. Désolée, et indignée. Tous les lions ne se ressemblent pas… et je n’ai aucune sympathie pour ceux qui vous font subir ces torts.

Sa maîtrise encore fragile de la langue native l’empêche de s’exprimer autant qu’elle le voudrait et donne à ses paroles un débit hésitant, mais sa voix reste puissante et modulée. Une voix de conteuse.

- Comme Lysha, je suis prête à faire tout ce que je peux pour vous aider et… pour essayer de mettre fin à ces hostilités qui nous empoisonnent tous. Il est normal que vous vous méfiiez de nous… mais nous essaierons de vous prouver que nous sommes dignes de confiance. Par l’action… et la discussion, aussi. Car je pense que c’est uniquement en discutant, en unissant les gens de bonne volonté des deux camps, que nous pourrons, tous ensemble… trouver des solutions à ces injustices. Et à ces tragédies, achève-t-elle en jetant un regard grave à Goban.
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Lochlann ne semble pas se formaliser de l’intervention d'Elatha. Il répond à son œillade par un haussement de sourcils indifférent, et quand elle se met à parler il se contente de lui adresser un bref sourire, presque paternaliste. Il ne semble pas prendre la jeune doneigad très au sérieux. Quant aux prises de paroles de Rim et d’Aelina, elles ne paraissent pas gagner l’entièreté de l’auditoire. D’une part, l’alternance entre la langue de Gacane et la langue Natif rend confus une bonne partie de l’assemblée, d’autre part une part non négligeable des présents froncent les sourcils, sceptiques.

Certains opinent cependant du chef, d’autres font de légères moues. Beaucoup commencent à murmurer entre eux au bout d’un moment, peu habitués à ce qu’on parle autant. Les Natifs ont tendance à ne pas donner dans les grandes interventions orales, qu’on parle avec charisme ne semble pas revêtir la même importance à leurs yeux qu’à ceux des étrangers, et ils finissent par ne plus prêter une attention indivisible aux femmes, même s’ils semblaient tous écouter sans faillir au début.

A la fin de l’intervention de Rim, on murmure autour des femmes, notamment pour demander des traductions aux Natifs en présence qui connaissent la langue de Gacane. Lochlann écoute sans interrompre, l’expression indéchiffrable. Quand Goban attire son attention d’un geste, il se penche vers lui, puis opine. Goban se redresse et s’adresse à Rim, Elatha et Aelina dans le langage des continentaux :

- Bonjour Elatha, Lysha, Rim.

Commence-t-il, avec un accent à couper au couteau.

- Lionnes, merci d’être là. Savez-vous qui a mon frère ? L’avez-vous vu ? Pouvez-vous parlez aux dos-de-fer ?

Leurs discours ne semble pas lui avoir apporté les informations qu’il recherche, peut-être conçoit-il que les membres de l’Alliance se connaissent de près ou de loin comme il n’envisage pas bien la taille d’Hikmet. Il se rassoit ensuite et, après un mouvement de la main vers Lochlann, ce dernier reprend la parole, dans la langue des Natifs :

- Lionnes, la doneigad de Catasach pourra vous l’apprendre, mais mon peuple ne respecte que les actes. Une parole est facile à donner si on n’a pas l’intention de la tenir. Vous dites êtes prêtes à tout, vous affirmez même avoir déjà une solution. Alors faites. Visitez ces lieux dont vous parlez, rencontrez les gens de votre espèce. Nous ne sommes pas venus entendre vos déclarations de paix. Si vous ne pouvez empêcher les vôtres de nous nuire, si vous ne pouvez rien nous apprendre au sujet du sort de notre frère, vos mots n’ont pas de valeur.


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Mon intervention ne fut pas du goût de tout le monde, mais personne ne le contesta. lachlann resta étrangement calme, mais je ne manquais pas de voir son regard quelque peu ***. Il ne me prenait sans doute pas au sérieux. Mon aide cependant ne parut pas nécessaire, car Lysha prit la parole de façon respectueuse en langue native et s'exprima d'une belle façon. Elle proposait son aide, et même d'infiltrer son propre camps pour notre compte. Son désintéresement était également louable, mais j'entendais déjà les murmures de méfiance. Les renaigses ne font jamais rien sans raison, ou du moins sans obtenir quelque chose en retour. Pour ma part j'étais tentée de faire confiance à cette renaigse, autant parce que je l'avais rencontré et avais discuté avec elle une fois que parce que ses actes lors de l'équinoxe avaient répondus pour elle. Mais une fois de plus, je ne l'avais rencontré qu'une fois, et la prudence était de mise. Je ne relevais rien, les laissant parler.

La deuxième lionne tenta également de s'exprimer dans notre langue, mais semblait avoir plus de difficultés. Elle retourna à sa propre langue, non sans montrer son appui pour la cause de Goban et se montrer respectueuse. Pourtant, la confusion régna pendant quelques instants. Les divers discours en différentes langues n'aidait pas à clarifier les choses, mais pouvions nous faire autrement ? Si nous voulions l'aide de ses lionnes, il fallait bien être comprises par elles.

Goban finit par s'adresser à nous, nous saluant. D'un signe de la tête j'y répondis, voyant dans ses yeux la fatigue et le désespoir qui gagnait du terrain. Mon coeur se serrait pour lui, car il n'y a rien de pire que l'incertitude. Il demanda à Rim et à Lysha ce qu'elles pouvaient savoir sur son frère, et si elle pouvaient contacter les dos de fer. Mais il laissait la suite de la parole à Lachlann, qui continua dans notre langue native. Cette fois ci je ne prenais pas la peine de traduire, ayant bien vu que ces lionnes étaient capables de nous comprendre. De plus, j'appuyais pour une fois ses propos. Si elles voulaient aider, il fallait le faire par des actes et non par de simples paroles. Il les enjoignait à prendre immédiatement action. Qu'elles partent sur le champs était une bonne chose, mais je ne pouvais m'empêcher d'être inquiète. Premièrement, je craignais que des guerriers du clan de Lochlann n'en profitent pour les suivre et provoquer des conflits en étant poussés par leur colère refoulée. Deuxièmement, il fallait s'assurer que les actions allaient bien être prises pour nous aider, et que cela ne soient pas que des paroles en l'air. Certes Lysha me semblait être une personne de relative confiance et Rim me paraissait pleine de bonne volonté, mais nous ne pouvions nous permettre de rester sans nouvelle et de ne pas contrôler la situation. Je m'avançais donc de quelques pas, parlant de nouveau mais dans notre langue.

"En tant que personne neutre et ayant déjà eu affaire aux layons, je me propose pour les accompagner et vérifier que leurs actes suivent leurs paroles. Je connais également quelques sages layons qui étaient près de notre village, peut être que cela pourrait nous être utile.

Peut être que certains vont remettre en cause ma neutralité car je connais des layons, mais personne ne peut mettre en cause l'aide que j'apporte aux miens et l'intérêt que j'ai à les aider. Si je fais quelque chose, c'est pour l'intérêt des nôtres, même si tous ne comprennent pas mes méthodes. J'espérais simplement qu'on me laisse les accompagner. Cela me rassurerait, tout comme cela pourrait aussi protéger les lionnes.

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Comment pourraient-elles être prises au sérieux ? Deux lionnes montrant patte blanche n'étaient pas suffisantes pour que les Natifs leur fassent confiance… D'autant plus qu'ils avaient de grandes attentes et que la barrière de la langue était un frein important. Aelina avait fait de son mieux mais a part sa première volée de paroles seuls quelques mots restaient en langue native. A vrai dire elle se maudissait de ne pas avoir eu plus de temps… Cela aurait peut-être eu plus d'impact.

Le brouhaha confus s'épaississait autour des deux jeunes femmes et la petite herboriste sentait monter en elle une angoisse terrible. Ses jambes s'étaient misent à trembler et son esprit avait envie de s'en emparer pour partir à toutes jambes. Quelle ironie de vouloir faire preuve de courage lorsque son instinct est celui d'une biche effarouchée !

Heureusement pour elle, le Natif Goban demanda à prendre la parole. Aussitôt les yeux vairons se posèrent sur lui. Le pauvre homme était secoué de questionnements. Lysha n'avait pas les réponses mais des pistes étaient envisageables. Si les Natifs voulaient des réponses il est possible qu'elle leur en trouve… En fait il le fallait. L'équilibre précaire de la paix entre les deux peuples en dépendait.

La jeune femme était rassurée de ne pas être seule dans cette dangereuse aventure. Elatha se joignait à la recherche et même si elles ne s'étaient vues qu'une seule fois, Aelina avait confiance en son jugement et son intuition. Quant à Rim, peut-être avait-elle des cordes supplémentaires à son arc ? Elles ne seraient pas trop de trois pour trouver des réponses. Pour sa part Lysha avait trois idées en tête : interroger ses amis scientifiques revenus en ville car s'ils n'avaient pas les réponses peut-être qu'ils pourraient questionner leur propres réseaux ? Le service d’information de la ville pourrait aussi lui apporter une piste à suivre ou bien pourraient-elles tenter de se renseigner auprès de la garde ?

« Malheureusement nous n'avons pas de réponses claires à vous apporter pour l'instant mais nous pouvons enquêter et trouver des pistes à suivre. »

Commence-t-elle à répondre, à l'intention de Goban. Inutile d'épiloguer, l'herboriste avait bien compris qu'il leur fallait des actes et elle ne pourrait pas agir ici. Respectueusement, elle salua l'assemblée.

« Je ne vais pas vous déranger plus longtemps, merci de m'avoir écoutée… J'espère que nous réussirons à vous apporter les réponses que vous cherchez… »

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Les mots de l’homme sont clairs : les Natifs attendent des actes, pas des paroles. Malgré la confiance affichée un peu plus tôt par la dénommée Lysha, sa compatriote, Rim ne peut s’empêcher de s’interroger : seront-elles vraiment capables, à elles deux, d’infléchir l’avis de la communauté des scientifiques ? C’est cependant aux « dos-de-fer » que le frère de la victime fait référence – terme qui, la jeune femme le devine, doit désigner la Garde du Denier. À cette évocation, l’image d’Aziz danse un instant dans son esprit – ses yeux bleus assombris par la colère qui pulsait dans sa voix, la dernière fois qu’ils se sont vus… Le jeune garde serait-il capable de l’aider dans cette affaire ? Accepterait-il même de le faire ? À cette idée, elle ne peut s’empêcher de se mordiller la lèvre – ils se sont quittés trop énervés pour qu’elle songe déjà à le revoir… Mais, si cela pouvait être bénéfique à la mission dont les chargent les Natifs… Et leur permettre d’améliorer les relations entre l’Alliance du Pont et la population de Teer Fradee…

Plongée dans ses réflexions, elle fait à peine attention aux prises de parole qui suivent, et ne relève la tête qu’en reconnaissant la douce voix de Lysha. Elle-même n’a pas grand-chose à rajouter, et elle se contente d’opiner aux mots de la jeune femme avant de saluer à son tour l’assemblée. Pas de réunion, donc, mais une demande d’action. Et de résultat. Rim profite du léger mouvement qui parcourt alors le groupe, comme une bourrasque de vent dispersant des grains de sable ou de pollen, pour se rapprocher de sa compatriote.

- Si je comprends bien, c’est donc à nous de jouer, maintenant… Sincèrement, est-ce que tu crois qu’on a vraiment une chance de récupérer le corps ?

Elle a chuchoté, pour éviter que ses paroles ne glissent dans d’autres oreilles que celles de Lysha. La jeune femme n’a jamais été défaitiste mais, résolument pragmatique, elle se fie toujours à la réalité du terrain. Et le terrain ne lui semble, en l’occurrence, guère favorable. Qui sait si ce fameux corps est toujours entier, d’ailleurs…

- Enfin… ce n’est pas comme si on avait le choix, complète-t-elle en haussant légèrement la voix. Tu es en relation avec des scientifiques, c’est ça ? Tu vas essayer d’entrer en contact avec eux ou un de leurs campements, pour tenter d’avoir des informations relatives au cadavre ?

De nouveau, le visage d’Aziz se met à flotter devant ses yeux – son regard, sa peau, sa silhouette, son sourire… Et leur rage à tous deux. Son indignation à elle, surtout. Et l’angoisse du jeune homme – cette angoisse déguisée en colère, cette inquiétude irritée pour lui, pour elle, pour tous ces événements qui les dépassent et face auxquels ils ne peuvent, selon lui, que demeurer impuissants.

Mais Rim a toujours détesté l’impuissance.

Acceptera-t-il de la revoir, même après leur dispute ? Si elle fait mine de douter de la réponse, elle la connaît, au fond d’elle, avec certitude : oui. Bien sûr que oui. Aziz n’est pas du genre rancunier, elle le sait. En fait, la véritable question serait plutôt la suivante : acceptera-t-elle, elle, de ravaler sa fierté pour faire le premier pas ? Revenir vers lui, aussi tôt ? Pour, qui plus est, lui demander service ?

En d’autres circonstances, jamais elle n’agirait ainsi - jamais elle n'accomplirait ce qu'elle considère comme une défaite, une humiliation… Mais si Lysha et elle veulent mener à bien leur mission, elles ont besoin de la Garde. Et elles ont donc besoin de lui.

À regret, la jeune femme desserre une nouvelle fois les lèvres pour laisser tomber :

- Et, de mon côté… je connais un membre de la Garde du Denier. Je ne sais pas ce que tu en penses mais, si ça peut nous être utile… Je peux aller discuter avec lui. Et voir s’il pourrait nous aider.
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Les gens discutaient, et personne ne semblait s'opposer à ma décision de participer aux recherches. Je jetais un regard à Goban, ayant véritablement pitié de sa situation. Je ne cherchais pas à parler à Lachlann, et allais directement voir les layonas. Elles commençaient déjà à discuter entre elle, et si je n'avais pas réussi à entendre tout ce qu'elles disaient, j'avais pu saisir quelques mots qui laissaient entendre qu'elles réfléchissaient déjà à comment agir. Je m'approchais d'elles, leur parlant dans leur langue de ma voix douce et conciliante.

"Il semble que ce soit à nous d'agir pour trouver des réponses, et je vais vous aider autant que possible."

Je fixais alors Lysha, lui souriant avec douceur. Mon ton se fit un peu plus chaleureux, preuve que nous n'étions pas des étrangères et que je la reconnaissais comme une personne au moins amicale.

"Je suis heureuse de vous revoir Lysha, même si j'aurais préféré que ce soit dans d'autres circonstances."

Je posais ensuite mon regard lila sur l'autre layona que je ne connaissais pas. Je la saluais d'un hochement de la tête, et bien que je me présentais avec un peu moins de chaleur que je n'avais parlé à sa compatriote, mon regard restait doux et mon ton cordial.

"Je me nomme Elatha, fille d'Aelwenn et fille de Maë. Je suis une guérisseuse doneigad de Wenshaveye. Je ne viens pas parce que mon Mal m'a envoyé, mais bien de mon propre chef. J'espère que ma neutralité pourra vous être utile. "

Au moins avec cela je pouvais participer sans trop passer pour une personne comme Odran qui était complètement vendu aux renaigses. Pourtant, cela n'allait pas non plus aider ma réputation. La seule chose qui était à mon avantage était mon statut de doneigad, surtout s'ils pensent que je suis envoyée par Catasach. Chose que, au final, je n'avais pas une seule fois confirmée.

"En restant avec vous, je pourrais éviter que des personnes de mon peuple ne s'en prennent à vous sur le chemin. Avec une doneigad d'un clan neutre, ils ne devraient pas oser, du moins je l'espère. Pour ce qui est des vôtres... J'espère que votre présence m'aidera à ne pas être dédaignée, ou pire... capturée."

Cela restait une de mes craintes, je l'avouais. Toutes ces histoires que l'on entendait sur eux n'était pas de bon augure, mais avec la portée presque officielle de l'affaire, étant donné qu'un message avait été envoyé aux layons pour prévenir de l'affaire, j'espérais qu'ils n'allaient pas oser l'impensable et provoquer ouvertement un autre conflit. Surtout en impliquant d'autres clans, ce qui serait le pire.

En tout cas mon statut pouvait nous aider auprès des miens, et pour les layons j'espérais que mes relations d'il y a plusieurs lunes pourraient nous être utile. Avoir été proche de layons qui avaient l'air important pourrait, peut être, devenir un atout pour être entendu.

"Je connais quelques personnes dans votre grande ville qui pourraient peut être nous aider. A wenshaveye il y avait un campement de sage layons (que tu connais Lysha). Si je demande de l'aide à Hassan ou bien à Mitra, peut être qu'ils pourront interférer en notre faveur auprès des Bod Airni. Mais je doute que je puisse entrer dans votre ville, il faudra faire passer le message par un intermédiaire."

A part cela, je n'avais pas d'autres cartes en main. Mais qui sait, peut être que l'avenir prouvera le contraire.

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A présent elles étaient seules. Ca aurait été pareil sans être venue… Enfin, ils auraient peut-être eu la mauvaise idée d’attaquer si les lionnes n’avaient pas tenté quelque chose. Au moins, cela leur laissait un peu de temps et une chance d’éviter le pire. C’était mieux que rien. Lysha tenta de s’en persuader en tout cas jusqu’à ce que la brunette ne vint chuchoter à son égard ses inquiétudes.

« Honnêtement, j’en sais rien. »

L’herboriste haussa les épaules, la mine bien moins assurée que lorsqu’elle avait été tenue de plaidoyer. Sous la pression la jeune femme était capable de dire n’importe quoi et celle-ci avait été particulièrement écrasante. Malgré tout, elle avait de l’espoir, rien de bien étrange pour cette idéaliste un brin naïve.

« On a plutôt intérêt parce que si personne n’agit… »
« Enfin… ce n’est pas comme si on avait le choix. »

Acquiesça Rim en retour. Au moins les deux femmes en avaient toutes deux conscience. Les Natifs, eux, feraient quelque chose et ça n’aurait aucune conséquence positive. Le stress envahissait déjà les muscles de son corps frêle, la tétanisant déjà à l’idée des conséquences qui en découleraient forcément si elles échouent… Lysha avait déjà été confrontée à ce genre de drame, si seulement ce n’était pas trop tard cette fois…

« Tu es en relation avec des scientifiques, c’est ça ? Tu vas essayer d’entrer en contact avec eux ou un de leurs campements, pour tenter d’avoir des informations relatives au cadavre ? »
« Oui, c’est ce que je me disais. Il faut qu’on ait des pistes et je pense qu’ils pourront nous aider ou au moins avoir une information utile… »
« Et, de mon côté… Je connais un membre de la Garde du Denier. Je ne sais pas ce que tu en penses mais, si ça peut nous être utile… Je peux aller discuter avec lui. Et voir s’il pourrait nous aider. »
« Bonne idée. Vous aurez sûrement plus de succès que si j’essayais. »

Alors qu’un début de plan apparaissait, la dernière du trio vint les rejoindre. Lysha hocha la tête, autant pour la saluer que la remercier. La jeune femme était ravie de la revoir mais surtout qu’elle leur apporte son aide. La confiance était mutuelle entre elles et pour une mission aussi délicate, c'était rassurant de savoir qu’elle pouvait compter sur elle les yeux fermés.

« Ravie de vous revoir aussi, malgré la situation. »

Répondit poliment Lysha avant de laisser à la Native le soin de se présenter et d'évoquer ses inquiétudes.

« Je comprend que votre position doit être difficile, m-mais tâchons de rester positives. Pour le moment les vôtres nous laissent du temps pour agir, et c’est sûrement en grande partie grâce à votre intervention et je dois bien admettre que l’idée qu’ils nous laissent tranquilles si vous êtes à nos côtés me rassure un peu… On vous protègera nous aussi, je vous le promet. »

Joignant le geste à la parole, la jeune femme attrapa la main de la Native entre ses deux paumes, plongeant son regard doux dans le sien. Elle comprenait que les craintes de la soigneuse étaient tout aussi préoccupantes.

« S-si vous êtes d’accord toutes les deux, je pense qu’il serait bien de nous séparer dans un premier temps. Rim, vous retrouvez le membre de la Garde du Denier que vous connaissez pour savoir ce que la garde sait à propos de l’incident. Elatha je-je vais faire en sorte qu’un message parvienne à nos amis en commun, ils vous connaissent et si ça vient de moi ils vous feront confiance, dites-moi où vous souhaitez qu’ils vous retrouvent. »

Relâchant la main de la guérisseuse, elle glissa ses doigts autour de son cou et ouvrit son pendentif en laiton qui contenait un morceau de parchemin vierge. Elle pourrait faire passer le message discrètement.

« Quant à moi, je connais un endroit en ville où je pourrais avoir quelques informations utiles… Moyennant argent, mais bon, ça vaut la peine de tenter le coup. Et on se retrouve à l’entrée de la ville ensuite ? Est-ce que… C-ca vous convient ? Si-si-si c’est une mauvaise idée dites-moi, c’est ju-juste ce que j’ai pensé. »

Les joues de la jeune femme s’étaient empourprées alors que son débit de parole s’était transformé en bafouillements hésitants. Lysha n’avait pas l’intention de leur dire quoi faire, seule l’urgence de la situation l’avait poussée à réfléchir à toute allure.



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Alors que les trois femmes discutent de leur côté, elles peuvent se sentir progressivement observées. Au début, ce ne sont que quelques œillades mais à mesure qu’elles échangent, il est clair que l’attention d’une jeune femme est posée sur eux. Grande et menue, musclée et déliée, elle est assise sur une saillie rocheuse d’où pend une de ses jambes. Elle est l’image de la nonchalance, comme si toutes les discussions aux alentours ne l’intéressaient guère. En revanche, les deux renaigse et la doneigad…

Elle se redresse et la minute d’après, malgré ses œillades insistantes, elle s’éloigne pour se mêler à la foule. Car celle-ci commence à se scinder en petits groupes qui échangent avec agitation. Un Natif apostrophe Rim. Apparemment, les deux se connaissent et se sont déjà croisés à Vignamri. La conteuse va vers lui.

Plusieurs personnes viennent mettre genou à terre devant Goban qui, en l’absence de réponse claire sur la localisation de son frère, semble s’être à nouveau reclus dans le silence. Ce n’est pas une coutume que de se mettre plus bas que les endeuillés, mais Goban est si recroquevillé pour un homme de son impressionnante carrure, il fixe tant le sol, que ceux qui vont à sa rencontre semblent vouloir capter son regard de cette façon. Ou peut-être, à l’approche de l’homme, sentent-ils le poids de son deuil, qui les écrase à leur tour.

Toujours est-il que la clairière s’agite, les places bougent, Lochlann continuent de jeter des œillades à Rim, Aelina et Elatha. Il est un peu à l’écart à présent, on pourrait aisément aller lui parler. De la même façon, même s’il est très entouré, Goban n’est à présent plus directement épaulé par Lochlann. On pourrait peut-être se frayer un chemin jusqu’à lui. A cet instant, un artisan dépose à ses pieds un outil solide, comme en réparation de la perte de Goban, mais ce dernier l’ignore et le pousse un peu du pied quand l’artisan s’éloigne. Il ne semble pas réceptif à toutes ces effusions.

Enfin, il y a la femme, la native, qui épiait tout à l’heure le trio. Elle est en retrait dans les frondaisons et fait plusieurs discrets gestes à l’attention d’Aelina et d’Elatha pour qu’elles viennent à sa rencontre.

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Aelina fit une proposition, que nous nous séparions pour couvrir le plus de terrain et d'informations possible et de se retrouver à l'entrée de la ville plus tard. Elle proposait également de se faire messagère pour moi à l'intérieur de la ville, à condition que je lui dise le point de rendez-vous. J'opinais de la tête, agréant à cette solution.

"En effet, cela est une bonne solution. Mais prudence dans nos séparations. Je connais un endroit pas trop loin de la ville mais qui est tout de même éloigné des grands chemins et sans qu'il y ait des prédateurs. Ils pourront me rejoindre là, près de l'Arbre Couché. Je vous ferais un dessin."

Je n'étais pas à l'aise à l'idée de me rapprocher autant de cette ville et toute seule. Même pour le point de rendez-vous je ne comptais pas m'y trouver seule, espérant quérir auprès de Lochlann deux ou trois de ses guerriers pour rendre le rendez-vous plus tranquille. La chose pour laquelle en revanche je refusais était le point de rendez-vous final, juste devant les portes de la grande ville.

"Je ne pense pas que je pourrais me rapprocher aussi près de l'entrée de la grande ville, c'est trop dangereux pour moi. Peut être avant ce que vous appelez un... avant-poste ? Mais en attendant, nous pouvons sans doute trouver des informations ici.... Je crois que certains souhaitent nous parler."

J'avais en effet remarqué pendant l'ouverture du débat les regards appuyé d'une jeune femme de Teer Fradee, qui après avoir disparu un instant dans la foule se trouvait à présent à nous faire discrètement des signes pour la rejoindre. Et d'un autre côté, je voyais Lochlann seul à attendre, ce qui pourrait aussi s'avérer être une opportunité.

"Cette femme nous observe depuis un moment et nous fait signe. Mais je pense qu'il faut que j'aille parler au doneigad Lochlann avant. Si je suis seule il voudra sans doute plus facilement me parler, et pour vous la jeune femme ne semble pas farouche. Nous pouvons discuter avec eux et nous retrouver un peu plus tard pour partager ce que nous avons regroupé comme informations."

C'était selon moi la meilleure solution pour l'instant. Les choses en accord, nous nous séparions. Tranquillement je faisais mon chemin jusqu'à Lochlann, bien que chaque pas fit augmenter les battements de mon coeur. Je n'avais pas peur de parler à un autre doneigad qui avait l'âge d'être mon père, mais sa disposition belliqueuse n'était pas pour me rassurer. Je faisais de mon mieux pour garder mon sang-froid, me rappelant que j'étais aussi légitime que lui ici, et qu'il n'était pas mon supérieur non plus, spirituel ou bien de clan. Arrivant à son niveau, je plantais mes yeux clairs dans les siens, soutenant son regard un instant avant de le saluer avec politesse.

"Je te salut, Doneigad Lochlann."

Ma voix n'avait pas tremblé, et pourtant je sentais comme un filet d'eau glacée me courir dans le dos. Ca y est, maintenant je ne peux plus reculer devant cette conversation. Je me postais légèrement de biais à lui, me permettant ainsi de garder un regard sur les autres personnes présentes. Mes yeux se posèrent sur Goban, l'ombre de lui-même, recroquevillé et refusant tout contact avec les autres malgré leur volonté de le soutenir. J'étais triste pour lui, poussant un léger soupire de compassion. Je devais prendre sur moi, car je faisais les choses pour lui après tout. Je commençais donc à interroger de façon directe le doneigad, parlant d'une voix calme et posée, tournant mon regard de nouveau vers lui.

"Le frère de Goban s'est dit-on disputé avec une expédition de layons. Que sait on de ce qu'il s'est passé ? Sait on pourquoi il est entré en contact avec eux ?"

J'avais encore beaucoup d'autres questions, car je voulais être sûre du contexte de ce conflit, de ce qu'il s'était passé. Même si cela était du point de vue de son clan et du doneigad qui à mon sens ne cherchait qu'une bonne excuse pour mener la guerre. Mais je devais y aller petit à petit, et espérer que Lochlann n'allait pas se renfermer parce qu'il pense que j'agissais uniquement pour les intérêts des renaigses. restait à voir sa réaction.

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Feat Rim & Elatha


Elatha émit une petite réserve concernant l’idée de la jeune femme de se séparer mais dans l’ensemble, elle était en accord avec l’idée, proposant même de faire un dessin du point de rendez-vous. En revanche, elle n’était pas à l’aise avec l’idée de se retrouver devant l’entrée. Lysha hocha la tête, restant ouverte aux propositions. L’une d’elle consistait d’ailleurs à rester encore un moment pour tenter d’obtenir d’autres informations avant de risquer que les natifs ne quittent les lieux. Ils s’étaient d’ailleurs séparés en petits groupes et Rim se fit interpellée par l’un d’eux.

Pendant tout l’échange entre les trois femmes, l’herboriste avait senti un regard insistant posé sur elle. Elle n’en était pas certaine toutefois jusqu’à ce que Elatha, qui se trouvait face à elle, lui en fasse la remarque et propose d’aller voir ce qu’elle leur voulait. Lysha se retourna aussitôt, constatant alors de ses propres yeux qu’une jeune femme perchée sur une saillie rocheuse les fixait du regard. D’un autre côté, la doneigad était hésitante, ayant le sentiment qu’une discussion avec Lochlann pourrait leur apporter des éléments importants.

« Oui, je suis d’accord. Allez le voir, il sera plus à votre écoute que si je suis présente… Je vais aller voir ce que cette femme a à nous dire et on se retrouve ensuite. » acquiesce-t-elle.

Sans attendre plus, Elatha se détourna, laissant le soin à la membre de l’Alliance de retrouver la trace de la femme qui venait de quitter son perchoir pour se joindre à la foule. La petite brune se met alors également en marche, cherchant du regard où cette grande et élancée inconnue avait pu aller. Finalement, elle la repéra un peu plus loin. Placée en retrait dans les frondaisons, elle lui adressait quelques gestes discrets. Aelina s’y dirigea après un rapide regard autour d’elle. Personne ne semblait faire attention à la brune et l’inconnue avait l’air de vouloir s’entretenir en toute discrétion.

« Euh… bonjour. » amorça-t-elle avec timidité. « J-j'ai vu que vous nous observez depuis un moment… »

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Les larmes de la terre
Lochlann observe Elatha approcher et incline la tête en retour.

- Je te salue, Elatha du clan des Yígaíg srodí.

Répond-il sans animosité affichée. Il semble assez détaché de la situation, blasé presque. Lochlann n’est pas bien grand et pourtant quand il se redresse, sa présence est indéniable. Les ramifications de sa marque, l’avancement des modifications corporelles sur son corps, la décoloration complète de ses cheveux, les racines qui s’y emmêlent… Peut-être le doneigad est-il proche de se livrer au dieu aux mille visages, mais sa connexion est indéniable, ce qui ne peut faire que renforcer son autorité et son aura.
Lochlann écoute Elatha en silence puis incline un rien le chef sur le côté, les lèvres frémissantes.

- Il nous a été arraché, sans même une trainée de sang. Son frère et lui s'étaient séparés pour trouver du bois après avoir aperçu un groupe d'étrangers. Goban a préféré monter dans les falaises mais Tadhg... Tadhg a dû aller à leur rencontre. Il est passé par la route du bas, là où marchaient les étrangers. Ou peut-être l'ont-ils traqué dans les bois. Les étrangers nous prennent pour des biches qu'ils peuvent acculer entre les arbres.

- Alors que nous sommes des ulgs !

Hurle une femme dans la foule, reprise par plusieurs autres qui frappent leurs lances contre le sol pour appuyer ses paroles. La tête de Goban s’abaisse à nouveau et il soupire, les yeux mi-clos, comme si tout ce vacarme l’écorchait. Même Lochlann prend une inspiration un peu agacée, le regard braqué sur Elatha.

- Goban a dit ne pas savoir d'où venait le son du bâton de feu à cause de la pierre. Il semblait venir de partout. Il a erré longtemps dans les bois à la recherche de son frère et il ne l'a jamais trouvé.

Lochlann décoche ensuite une oeillade glacée à la femme qui a crié et elle se tait. Il semble songer que le moment est à la gravité et au recueillement, pas aux cris de guerre inconsidéré. Cependant, il n'a pas l'air lui-même de prôner le pacifisme... Sa résolution est plus froide. Visiblement, il n'est pas pris par l'émotion du moment, il a réfléchi mais difficile de dire à quelle conclusion il est arrivé pour rassembler tous ces gens en un même lieu.


De son côté, Aelina se retrouve nez à nez avec l’inconnue qui lui adresse un sourire. Elle n’est pas on ol menawí et porte des marques faciales comme Aelina n’en a encore jamais vu. Cette dernière a éventuellement pu repérer une habitude, notamment à la fête de l’équinoxe, d’utiliser des motifs ou des couleurs bien identifiables pour chaque village. L’inconnue doit donc appartenir à un qu’Aelina ne connaît pas. Elle a le visage tout blanchi, autour et sous ses yeux se trouve des traces qui descendent sur son visage comme des sortes de larmes. Elles ont la couleur de la terre après la pluie.
L’inconnue pose doucement un index effilé sur ses lèvres avant d’encore faire quelques pas de côté pour être tout à fait à l’abri de feuillage épais de ce qui ressemble à un immense épicéa.

- Je te salue, Aelina.

Dit l’inconnue qui a dû retenir le nom de la jeune herboriste quand Lochlann l’a prononcé. Elle parle très bien la langue de Gacane, quoi que son accent rende sa voix plus rauque, son phrasé moins fluide.

- Il faut que tu rentres dans ton grand village de pierres, Aelina. Tu es en danger et ton village l’est également. Les intentions de Lochlann en rassemblant notre peuple ne sont pas pacifiques. Tu dois en avertir ton village ou des gens souffriront.


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Ft. Rim & Aelina



La réaction Lochlann fut moins froide et distante que ce qu'elle aurait cru. Elle était plutôt plaisamment surprise par sa volonté de lui dire ce qu'il en était. Elle écouta attentivement, hochant de la tête et

"Y a t'il un moyen de savoir pourquoi Tadhg a voulu aller sur leur chemin, s'il était au courant de leur présence ? Les gens de votre clan sont certes pleins de force et courageux comme les ulgs, mais pas sans prudence et ni sans intelligence. C'est étrange, il devait savoir que c'était dangereux d'y aller, surtout seul contre un de leur groupe. Avait il une raison de vouloir leur parler ou les attaquer  ? "

Je ne connaissais pas les circonstances précises de l'inimitié entre Tadhg et les renaigses. Leur clan était ouvertement hostile envers eux, ce qui ne rendait que d'autant plus étrange le fait que l'un d'entre eux aille à leur rencontre alors que ce n'était pas un guerrier. Il y avait quelque chose là dessous, mais je ne savais pas encore quoi. Et pourtant, connaitre les circonstances d'un côté et de l'autre allait être capital pour résoudre cette affaire. Mais autre chose également me titillait.

"Vous dites qu'il y a eu un coup de feu mais pas de trainée de sang. En général les Layons ne prennent les corps des nôtres que s'il y a un intérêt pour eux. Est ce que Tadhg était un On ol menawí ? Cela pourrait justifier qu'ils aient voulu le capturer même si Tadhg ne les avait pas attaqué, car ils semblent être très curieux des nôtres qui portent la marque."

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[Mission] Feat Rim & Elatha


De quel peuple pourrait bien venir la femme ? Ses marques ne ressemblaient à aucune déjà aperçues lors de l'équinoxe. Sa tribu n’avait pas jugé bon de se mêler à ce rassemblement de tous horizons mais l’attitude de l’inconnue laissait à penser qu’ils ne voyaient pas les étrangers d’un œil mauvais, peut-être voulaient-ils garder une certaine forme de neutralité ? La femme est intriguante en tout cas, après avoir fait signe à la membre de l’Alliance de s’approcher voilà qu’elle l’intime au silence tout en l’entrainant plus encore à l’écart du groupe, là où personne ne pourrait les observer ou éccouter leur discussion. Là, enfin, elle s’autorise à prendre la parole mais ce qu’elle confia alors eut de quoi glacer le sang de la jeune herboriste.

« En danger ? » reprit-elle, surprise et inquiète. « Je te crois mais… Je ne peux pas sonner l’alarme sans raison valable sinon personne ne va me croire. Que sais-tu exactement de ses intentions ? Tu as vu ou entendu des choses allant dans ce sens ? »

Soudain une lueur illumina les pupilles de l’herboriste. Un “et si ?” dont elle peinait à croire mais qui pourrait tout changer dans cette sordide histoire. Si Lochlann avait volontairement rassemblé son peuple aux abords de la villes avec des intentions hostiles, était-ce vraiment dans l’esprit de venger l’un des siens ou bien était-ce une action plus réfléchie ?

« Est-ce que… Le frère d’Odran à vraiment disparu… à cause des miens ou est-ce une mise en scène, un prétexte pour nous attaquer ? Ça-ça me parait absurde, Ordran avait l’air réellement bouleversé, mais… »

La brunette se mordit la lèvre inférieure, son esprit tournant à pleins régime. Depuis qu’elle avait assisté aux premières loges de la bêtise humaine et vu jusqu’où les gens étaient prêts à aller pour défendre leurs intérêts ou propager la haine, elle n’était plus certaine de vouloir garder la foi absolue dans les paroles d’autrui.

« J’ai assisté à ce qu’il s’est passé à l’equinox, et avec ce que tu me dis, j’envisage tout maintenant. »

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Les larmes de la terre


- Avaient-ils une raison de l’attaquer ?

Réplique Lochlann à la question d’Elatha.

- Tadhg n’est pas allé à leur rencontre avec l’arme à la main. Il n’est même pas certain qu’il ait voulu leur parler. Peut-être les a-t-il croisés et ont-ils décidé de s’en prendre à lui. Nous n’en savons rien mais le bruit du bâton de feu rend le coupable clair.

Assène le doneigad avant de prendre une inspiration et d’à nouveau aviser Goban. Ce dernier a fermé les yeux. Lochlann en revient donc à son interlocutrice et écoute la suite de ses questions :

- Non, il n’y avait pas de trace de sang, pas de sang du tout, rien que les ulgs aient pu flairer non plus. Son corps a été pris, j’en suis certain. Il n’était pas lié mais cela les Lions ne sont peut-être même pas capables de le savoir. Qui sait s’ils possèdent assez d’intelligence pour reconnaître la marque du dieu aux mille visages sur nos corps ?



La femme aux peintures de larmes dévisage Aelina puis ses yeux s’égarent aux alentours, scrutateurs, prudents. Il fait humide et sombre dans les sous-bois et une entêtante odeur d’humus et de décomposition agresse les narines. De gros champignons d’une taille jamais vue sur Gacane s’épanouissent à la base d’un tronc proche.

- Regarde-les, ils sont venus avec autant d’armes qu’un dantrig a d’épines. Ils murmurent leur colère entre eux. Ils sont prêts à être bêtes. Ils n’ont pas de plan mais ils seront bêtes. Ils attaqueront la ville ou un Lion au hasard.

Prédit la native alors que de loin leur parviennent les murmures dans la clairière. Dans le brouhaha des conversations, même sans le comprendre, on perçoit effectivement une sorte d’excitation, presque de frénésie, qui couve et enfle. Plus le groupe reste ainsi réuni, plus les uns chuchotent avec les autres, plus cette frénésie devient contagieuse.

A la question d’Aelina, la femme a un sourire sans joie.

- Je ne sais pas, Aelina des Lions. C’est un temps sombre pour que je ne sache pas. Je devrais pouvoir faire confiance à l’honneur d’un clan, à l’honneur d’un clan qui tient tant à son honneur.

Elle reconnaît à mi voix.

- La souffrance de Goban est sincère mais si le corps de son frère n’a pas été retrouvé peut-être qu’il a été emporté par un animal. Peut-être qu’il est tombé d’un ravin. Peut-être que les renaigse l’ont tué. Ça n’a pas d’importance : ils croient quelque chose et ils ne changeront pas d’avis. Tu dois te mettre à l’abri ou ils pourraient être bêtes contre toi aussi.

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J'écoutais attentivement Lochlann, tout en regardant de temps en temps Goban. Il était certain que nous pourrions rien tirer de lui pour l'instant, et le doneigad ne semblait pas avoir beaucoup plus d'informations utiles. A part confirmer que Tadhg n'était pas un on ol menawi et qu'il ne les avait pas approché avec une arme à la main, il semblait juste convaincu que cela était de la faute des renaigses. Mais quelque chose dans ses dires me mit la puce à l'oreille? Je posais mon regard sur lui avec une certaine surprise.

"Tadhg a donc... disparu ? Si les Ulgs n'ont rien pu flairer c'est inquiétant. Mais qui sait ce que les Renaigses ont pu manigancer pour en arriver là."

Ma réponse se fit en fronçant des sourcils, paraissant peinée. Pour autant, intérieurement je pensais tout autrement. Les ulgs sont de bons flaireurs, et s'il y a eu coup de feu sur Tadhg il devrait y avoir des traces de sang. Mais les ulgs n'ont trouvés aucune trace, comme s'il avait... disparu. Aussi deux questions se posaient: est ce que le coup de feu était vraiment contre Tadhg, et s'il n'y avait pas de trace de sang, alors peut être qu'il est encore en vie. S'il était quelques part dans la nature les ulgs auraient retrouvés ses traces. Tout cela était bien étrange, mais quelque chose ne concordait pas. Je trouvais cela trop facile pour aussitôt vouloir attaquer les renaigses, sans preuves. Certes ils n'y mettaient pas une très bonne volonté pour nous donner des informations, mais peut être qu'il y avait autre chose que nous ne savions pas.

Mes yeux se posèrent sur les deux renaigses qui discutaient avec d'autres personnes. Elles pourront nous aider, c'est certains, mais je restais méfiante envers Lochlann. Je devais à présent jouer double jeu pour m'assurer qu'ils ne nous mettent pas de bâton dans les roues. Pour cela, rien de tel que de montrer que j'étais bien du côté des nôtres.

"Nous devons utiliser les deux layonas à nos fins. Elle auront sans doute des moyens pour en savoir plus sur ce qu'il s'est passé. Profitons de ce qu'elles souhaitent aider pour aller là où nous ne pouvons pas aller, et apprendre ce que l'on ne nous laisse pas apprendre. L'une d'entre elle était présente à la fête de l'Equinoxe, son honneur et sa position sont donc en jeu."

Le fait qu'elle soit reconnue pouvait être à double tranchant, mais je restais optimiste sur la question. C'est mieux que rien. Mais nous ne pouvions pas compter que sur cela; Je me tournais plus franchement vers le doneigad, lui faisant part de ma demande.

"Nous devons en savoir le plus possible, mais il est préférable d'être prudent. Je ne leur fais pas confiance, surtout si nous devons nous rapprocher de leur ville. Puis je demander à quelque uns de tes guerriers de m'accompagner pour ma protection ? Si les layons sont au courant de ce conciliabule, certains pourraient vouloir en profiter pour nous attaquer une fois isolés."

De cette façon, j'espérais au moins lui montrer que je n'étais pas vraiment contre lui, mais aussi que quelques uns de ses guerriers à ma disposition le rendrait aussi responsable de ce qui pourrait arriver. J'aurais protection, mais en même temps si jamais un accident arrive et que ses guerriers attaquent sans raison sur place il ne pourra nier une certaine responsabilité. Du moins, j'espère que cela n'en arrivera pas jusque là.

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Oui… Aelina n’était peut être pas la femme la plus intelligente de la contrée mais elle n’était pas bête. Les natifs présents en ces lieux étaient tout sauf disposés à attendre en toute sérénité. Ils chuchotaient entre eux, s’agitaient, montraient des signes d’instabilité et parfois certains exprimaient bruyamment leur colère. L’un d’entre eux, ou même un groupe, pourrait avoir un geste irréfléchi. L’échine de la petite herboriste se hérissait à l’idée qu’ils pourraient l’agresser, elle, venue les aider.

« Je resterai sur mes gardes, merci… » dit-elle avec sincérité. « … mais je compte avant tout tenir ma promesse. Quelle que soit la vérité sur cette disparition, je tiens à la mettre en lumière. Pas pour les miens, pas pour les tiens non plus. Pour Goban. »

Le regard de la jeune femme se posa sur l’homme effrondré non pas avec pitié ou une compassion dénuée d’une réelle profondeur, mais au contraire une lueur vivace. Celle de quelqu’un qui connaît la souffrance sans pour autant baisser les bras.

« Kwa awalem seg. Encore merci pour l’avertissement…  »

La brunette salua respectueusement la native avant de quitter la pénombre. Elle se dirigea vers le frère du disparu, le salua. Elle resta humble mais pas au point de s’écraser au sol comme le faisaient ses semblables. Pour la jeune femme, la possibilité que le disparu soit toujours en vie était une possibilité à ne pas négliger, alors elle ne comptait pas faire comme si elle baissait les bras avant-même de commencer.

« Je vous salue Goban. Pourrais-je vous parler un instant ? » demande-t-elle. « J’aimerais pouvoir me rendre là où votre frère à disparu. Je pourrai peut-être y trouver des indices sur ce qu’il s’est produit, comme j’ai pu le faire lors de l'Équinoxe… Mais si vous pouviez me dire tout ce dont vous vous souvenez, même des détails, cela me serait d'une grande aide. »

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Les larmes de la terre


Lochlann fixe Elatha de ses yeux vifs. Goban se contente d’opiner du chef quand Elatha tire la conclusion que son frère a disparu. Quant au doneigad, il écoute la femme de Wenshaveye sans commenter. Il hausse seulement les sourcils quand elle suggère qu’il envoie des guerriers à ses côtés.

- Tu peux demander.

Il la raille brièvement avant d’embrasser les alentours d’un regard. Il scrute les visages de ceux assemblés avant de simplement répondre.

- Tu auras quatre des guerriers de mon clan.

Goban a l’air déconcerté à ça mais Lochlann l’intime au silence d’un regard.

- Ce n’est qu’une seule vie et elle est déjà perdue. Il y a des problèmes plus importants.

Lance la Native à Elatha, l’air désapprobateur. Elle fait claquer sa langue contre son palais alors que l’herboriste s’éloigne et pousse un soupir. Elle se détourne d’Aelina sans chercher à la retenir et s’enfonce dans les bois.
Aelina parvient aux côtés d’Elatha, de Goban et de Lochlann. Goban lève les yeux sur la jeune femme du Pont et l’écoute. Il fronce légèrement les sourcils comme s’il faisait un effort de réflexion, mais Lochlann prend la parole avant qu’il n’ait pu le faire.

- Si les ulgs n’ont rien trouvé, tu ne trouveras rien non plus.

Il décoche une œillade pas franchement aimable à Aelina avant d’en revenir à Elatha.

- Raconte à ta camarade ce que tu veux faire. Je vais rassembler les guerriers. Je suis certain que tout se passera selon tes souhaits.

Le doneigad se relève et aide Goban à faire de même. Il le mène à travers la clairière et ils commencent à discuter avec plusieurs des Natifs réunis là, du moins Lochlann part, Goban a toujours l’air un peu hébété et on ne lui prête pas beaucoup d’attention. A mesure que Lochlann fait le tour du cercle des présents, de plus en plus de regards tombent sur Aelina et Elatha. Certains visages sont goguenards. Mais les voilà à présent hors de portée de la voix d’autrui, comme elles-mêmes ne peuvent entendre ce qui se dit.
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Les larmes de la terre


Elatha et Aelina partirent pour les portes d’Hikmet entourées des guerriers promis par Lochlann. Heureusement pour elles, elles ne purent les atteindre car Lochlann n’avait aucune intention d’exposer ses hommes : son but était de laisser parler Elatha pour qu’ensuite un de ses guerriers ne tire sur un Garde. Le fait de prendre une doneigad de Wenshaveye au milieu du conflit aurait bien arrangé le doneigad, cela aurait forcé le Màl du village à prendre position.

Mais il ne serait pas loin de le devoir, car sur la route les deux femmes et la troupe croisèrent une patrouille du Denier. La confrontation fut immédiate, aucun mot ne put même être prononcé avant qu’elle n’ait lieu, preuve que les tensions avaient visiblement atteint leur point de rupture.
Le sol fut gorgé de sang ce jour-là, et les bruits de la chair qu’on tranche, des coups de fusil qui partent tout seuls, les cris de peur, de douleur, les halètements d’agonie… Tout cela, les Gardes qui crurent Aelina en danger parmi ce groupe de Natif, essayèrent de l’en préserver en l’attirant de leur côté et en la « protégeant » de leur mieux. Elatha fut, pour sa part, attirée à l’écart in extremis par la native croisée par Aelina plus tôt.

Sur le chemin gisaient onze cadavres. Six natifs et cinq gardes. Ce fut l’une des escarmouches les plus sanglantes et les plus directes depuis l’arrivée de l’Alliance du Pont sur Teer Fradee. Personne ne se pressa pour venir chercher ses morts, cette fois. On donna l’ordre de reculer, on se marcha dessus, on trébucha sur ses membres disjoints qui gisaient au sol. Aucun des deux côtés ne semblait plus exulter que l’autre, il y avait des blessés, et surtout des yeux hagards qui se fixaient alors que chacun battait en retraite.
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