Anselme Beauchene - Congregation Marchande - Marchand

Avant de connaitre l’histoire d’Anselme, il faut rapidement passer en revue celle de ses parents.
Son père venait d’une famille modeste, et débute une carrière de charpentier. Très vite, il se lasse, et se tourne vers une activité plus lucrative : il rachète des caisses de marchandises au rabais, grâce à d’habiles négociations, ou à des services rendus, et les revend avec une marge plus que raisonnable. Très vite, il gagne de quoi ouvrir sa propre boutique, qui engendre suffisamment de bénéfices pour en ouvrir une seconde. En quelques années, il amasse une véritable fortune.
Lorsqu’il rencontre sa future femme, elle aussi issue d’une famille d’ouvriers modestes, et qu’il décide de l’épouser, celle-ci s’habitue facilement à son nouveau train de vie, et décide de prendre en main la gestion administrative et comptable des affaires, laissant le soin à son époux d’aller sur le terrain.
De cette union naquit Anselme, qui fut confié aux nourrices et autres domestiques. Sa mère était bien trop occupée pour s’occuper d’un bambin, et son père trop souvent absent. Il le fut de manière définitive après un ultime voyage en mer, le bateau ayant sombré lors d’une tempête, mais non sans laisser un souvenir à son épouse et à son fils : quelques mois plus tard, un nouvel enfant, Garell, vit le jour, sans père.
Bien qu’élevés dans les mêmes conditions, les deux enfants développèrent des tempérament différents. Si Anselme était colérique, dissipé, bagarreur et jaloux, son frère était calme, posé, réfléchi, solitaire. Ce dernier sera d’ailleurs un atout précieux pour aider sa mère à l’expansion de l’affaire familiale.
L’écart se creusa au fil des années. Anselme découvrait chaque jour de nouveaux vices, boisson, drogue, jeux d’argent, et un certain nombre d’autres activités plus ou moins licites. Il sombra plus profondément encore lorsque leur mère quitta ce monde, touchée par la malichor. Le jeune homme connu alors sa période la plus sombre, hanté par ses démons et par la perte de toute chance de travailler sur sa relation compliquée avec sa mère. Heureusement, la bienveillance de Garell lui évita le pire.
À ce jour, le quotidien de la famille Beauchene est simple : Anselme règle quelques contrats entre deux beuveries, profitant des richesses de Teer Fradee (le bois et les minerais étant le gros de l'activité familiale, qui vend des outils et matières premières destinées aux ouvriers et artisans), et Garell s'efforce de maintenir leur fortune en travaillant depuis Serene.

C’est un gosse. Un sale enfant pourri gâté.
Depuis son plus jeune âge, il ne supporte pas qu’on puisse lui dire non. La faute de ses parents, probablement, qui lui ont toujours, ou presque, tout passé, tout payé. Qui a le temps de gérer un enfant quand on a un empire à bâtir, après tout ?
Son père souvent absent et sa mère trop occupée à gérer les affaires familiales n’ont pas permis à Anselme de grandir dans un environnement convenable. Les rares interventions de ses parents dans son éducation étaient soit trop laxistes, soient trop strictes, sans jamais de juste milieu. Si les conséquences se faisaient déjà ressentir dans l’enfance, elles finirent par être désastreuses à la sortie de l’adolescence.
Le jeune homme est devenu quelqu’un d’impulsif, de colérique. Il veut tout, tout de suite, et refuse catégoriquement qu’on lui réponde par la négative. Il n’hésite pas non plus à mentir et à tricher pour arriver à ses fins, mais sait tout aussi bien faire preuve de franchise, surtout si celle-ci peut s’avérer grinçante, voire blessante.
Pourtant, parfois, cette franchise peut être bénéfique. Disons qu’il faut savoir lire entre les lignes. Il arrive qu’il masque sa franchise en maquillant un compliment avec une critique acerbe, ou un compliment avec une blague douteuse. Ceux qui le connaissent savent que ce comportement est celui d’un homme blessé et souffrant d’un terrible manque d’affection, et que l’odieux personnage cache en réalité un ami loyal, bien que souvent désagréable.
Anselme est un jeune homme excentrique, exubérant, mais qui ne se montre que par son comportement. En effet, s’il apprécie plus que tout dilapider la fortune amassée par ses parents avant leur disparition, il ne le fera qu’en jouant, en buvant ou en rémunérant un large éventail de services rendus. Pas de grandes fêtes, pas d’habits luxueux, non, ce n’est pas ce qu’il veut montrer. Il veut montrer qu’il existe, et marquera le monde d’une manière ou d’une autre pour ce qu’il fera, pas pour ce qu’il dépensera d’un argent qui n’est pas le sien.