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[Event] Le mystère de Selveggia

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Le mystère de Selveggia
-C’est pas censé être l’été ?

Ceridwen se contenta de hausser les épaules. Ah, pour construire des bâtiments plus hauts que les arbres il y avait du monde, mais pour savoir quand mettre de la fourrure sur les épaules il n’y avait plus personne, songea la chasseresse. Remo, à côté d’elle, frissonnait dans ses vêtements de soie.

-Tu es sûr que des gens vont venir ? murmura Ceridwen pour la troisième fois.

-Je te l’ai dit, Ceri, dans les villes il y a des panneaux. Avec de l’écriture dessus, expliqua laborieusement son ami. J’ai vu le nom de Selveggia.

La Native ne répondit rien, et Remo reporta son attention sur le village.

Pour un peu, on pouvait prendre Selveggia pour ce qu’elle était voilà encore six mois : un amas de maisons en bois dispersées autour de chemins pompeusement baptisés par les gens assez optimistes pour s’être installés aux alentours. Mais il ne fallait pas l’observer bien longtemps pour commencer à repérer ce qui clochait.

Tout d’abord, et c’était le plus flagrant en pleine journée : le silence. Ni voix, ni bruits de pas, ni même un pépiement d’oiseau. On n’entendait que le vent gémir et siffler.

Ensuite, il y avait les maisons. Remo avait déjà vu des bâtisses abandonnées, sur le continent, quand toute la famille avait été décimée par la malichor. Les fenêtres étaient condamnées, les portes fermées, parfois même on peignait les murs de rouge ou de blanc - c’était la coutume chez lui. Mais ici, rien de tel. Les portes étaient souvent entrebâillées, les volets ouverts. Comme si les gens s’étaient volatilisés sans prendre le temps de donner un tour de clé.

Pour finir, il y avait tout ce qui se passait la nuit, mais Remo refusait de rester une nuit de plus. La première lui avait suffi. Même Ceridwen avait trouvé cela troublant et Ceridwen n’était jamais dérangée par rien.

Le ciel commençait déjà à s’assombrir, remarqua l’homme. Il jeta un coup d’oeil à son amie et se releva.

-Allez, Ceri, viens.

-Tu veux partir ? chuchota la chasseresse. Mais tu me disais que les autres renaígse allaient venir, qu’ils retrouveraient tout le monde !

Remo réprima un frisson.

-Ils viendront demain. Aucune personne saine d’esprit n’entrerait ici en soirée.

Ceridwen n’avait pas l’air convaincue, mais elle se releva aussi, et après un dernier regard à Selveggia, elle se défit de sa pelisse de renard pour la jeter sur les épaules de Remo. Sans rien ajouter, elle emprunta le chemin du retour.


Carte de Selveggia

HRP
Bienvenue à cet event de Halloween !

Tous les participants ont reçu un message privé, à consulter avant de participer !

L’ordre des posts est libre. Cela signifie que vous pouvez poster autant et aussi peu que vous le souhaitez, sans attendre quiconque.

Les MJ de cet event sont Vaast et Rosmunda, qui seront à l’affût pour faire réagir l’univers à vos choix et actions. Allez-vous explorer cette maison à l’ouest ? Regarder si on a laissé des pièces dans la fontaine ? Tenter de récupérer de vieilles lettres ? Vous endormir dans une cave pour vérifier les rumeurs ? Vous organiser avec les autres personnages ou leur mettre des bâtons dans les roues ?

Joyeux Halloween et bon jeu !

Erika Acquisto
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Cette histoire l'intriguait avant même qu'on lui lance ce défi. Elle devait bien se l'avouer, elle aimait ce genre de récit. Les histoires de fantômes, de mystères et d'épouvantes, celles qui nous font frissonner le soir quand on y repense alors que notre esprit glisse vers les ténèbres du sommeil. Pourtant avant de se décider à partir pour de bon, elle avait pris le temps de la réflexion. Oui, elle aimait ces histoires, qui n'étaient que des inventions - peut être ?- mais depuis l'équinoxe, d'autre horreur se glissaient de temps en temps dans ses pensées. La seule différence c'est que celles ci étaient vrais, elle les avait vu de ses propres yeux durant la fête et, même si elle y pensait de moins en moins, ces visions avaient tendance à apparaître de temps en temps, lorsqu'elle laissait son esprit s'échapper un peu trop loin. Peut être était-ce la raison pour laquelle elle s'était enfermée à nouveau dans sa routine, elle qui cherchait a s'en échapper avant cet événement. Mais voilà, ces rumeurs sur ce village - dont elle avait entendu parlé quelques fois dans des conversations - piquaient sa curiosité à nouveau.

Alors évidemment, quand on lui a en plus lancé le défis d'y ramener une "bouteille hantée", Erika n'avait plus hésité, peut être l'avait elle prit comme un signe qu'il était temps de se reprendre. Elle qui n'était pas superstitieuse, la voilà qui voyait un signe maintenant.

- Ah, ce n'est pas passé dans l'oreille d'une sourde ! Je satisfais toujours mes clients !

C'est ce qu'elle avait dit avant qu'on ne se masse autour d'elle afin de discuter du meilleur chemin a prendre. Elle nota tout ce qu'on lui dit sur un morceau de papier qu'elle fourra ensuite dans sa poche. Ce qu'elle n'avait pas prévu c'est que ceux qui avaient perdu de la famille viennent lui demander de leur ramener de leur nouvelle, si elle trouvait quoi que ce soit qui pouvait expliquer leur disparition et elle avait acquiesçait. Elle avait posé son tablier en cuir à sa place, et était sortie de son établissement, le laissant sous la supervision de son second. Elle était repassée chez elle afin de s'habiller correctement pour une petite expédition hors de Nouvelle-Sérène. Elle détacha ses cheveux roux qui tombait jusqu'au milieu de son dos et posa son chapeau sur sa tête. Dans sa besace en cuir, elle pris un carnet et quelques mines. Ça faisait un moment qu'elle n'avait pas dessiner, voilà encore une bonne occasion de s'y remettre. Elle y reflechi encore un peu...était-ce vraiment une bonne idée ? Bah, elle ferait comme d'habitude, elle se posera cette question quand elle sera rentrée.

Ce que ça faisait du bien de sortir de sa ville. C'était presque comme prendre un grand bol d'air frais. Elle profita de la route, parfois elle s’arrêtait quelques minutes pour croquer ce qu'elle voyait, se refaire la main avant d'arriver au village. Elle se surpris même à laisser divaguer son esprit pour se créer des scènes une fois qu'elle serait au village. Le trajet passa même plutôt rapidement. Elle avait croisé quelques personnes, les avait saluer avant de repartir. C'est ainsi qu'elle arriva environs une heure avant que le soleil ne se couche. D'après ce qu'on lui avait dit, elle était sensée arriver par le sud, et de ce qu'elle voyait devant elle, ça devait en effet être le cas.

C'est au niveau de la première maison qu'elle s'arrêta. Elle observa le chemin en face d'elle, bordé de maison vide. Le village était silencieux, et c'était encore plus flagrant maintenant qu'elle n'entendait plus ses propres pas. Pas un bruit. Elle sorti son carnet, et profita de cet instant pour dessiner cette allée qui n'était traversé que par le vent. De longue minute s'écoulèrent, elle prenait son temps, mais pas trop non plus. Le soleil finissait sa lente descente, dans quelques minutes, il ne serait plus là alors elle commença a avancer entre ces maisons vides aux portes entrouvertes. Quelques part, elle attendait qu'une porte finisse par claquer, à cause du vent, ou de quelqu'un qui serait resté. Les rumeurs étaient peut être fausse ?
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Le Mystère de Sleveggia

Event



Les rumeurs allaient ces derniers jours dans le village. Des bribes de paroles ramenées par des personnes d’autres villages venus rendre visite à leur famille, ou encore quelques un qui ont entendu parlé certains renaigse. Des choses se passent au village de Selveggia. Des choses qui en inquiètent plus d’un.

Autour du feu, les discussions allaient de bon train pour commenter la tragédie qui avait frappé ces renaigse. Leur village avait été dépeuplé sans raison, sans crier gare. Cela inquiétait les renaigses bien entendu, et bien moins les gens de notre peuple. Après tout, c’était de leur faute de ne pas avoir écouté les conseils. Ils avaient voulu s’installer à un endroit qui n’était pas propice à un campement, peut on alors vraiment les plaindre, n’est ce pas de leur propre bêtise ? Et l’on sait à quel point l’île pardonnait rarement ce genre d’erreur. En parlant de ces renaigses on me jetait quelques coups d’œil, comme si on attendait ma réaction. Il était connu dans le village de ma propension à me rapprocher de ces étrangers, de chercher à les comprendre, à les aider même. J’étais triste pour eux, en effet, mais ne le montrait pas. Ils avaient voulu s’installer avec de bonnes intentions, sans vouloir faire le moindre mal aux gens de notre peuple, ce qui est déjà louable de la part des renaigse. Cependant s’ils n’avaient pas écouté les conseils prodigués par les personnes qui connaissaient bien cette région, que pouvions nous faire d’autre ? La tragédie était sans doute inévitable.

Ce qui l’était moins et qui pesait plus dans les conversations, c’était le fait qu’il n’y avait pas que des renaigses qui avaient disparus. On avait rapporté que certains des nôtres n’avaient plus donnés de nouvelles, ces disparitions étranges liés à cet endroit ne pouvait être une coïncidence. Et c’est cela qui me gênait le plus. Qu’une personne puisse en effet faire une erreur de jugement et se retrouver à périr pouvait arriver, mais plusieurs au même endroit... J’en discutais avec d’autres doneigada, qui eux même ne semblaient pas comprendre ce qui aurait pu se passer. Je savais peser sur moi des regards, une certaine attente. Je voyageais souvent sur l’île pour aider les nôtre, en apprendre plus sur le renaigse. Qu’allais je faire ? Ce n’était pas si loin de notre village, et les renaigses allaient sans doute envoyer des leurs.  Cela me tarauda une bonne partie de la nuit suivant cette conversation, et je pris la décision le lendemain d’agir. Enfin au moins me renseigner sur ce qu’il s’était passé, et tenter de retrouver les traces des nôtres disparus.

J’informais quelques personnes et mon Mal que j’allais partir en direction de ce village pour tenter de comprendre ce qu’il s’était passé. Si cela était vraiment l’œuvre de l’île et d’une imprudence, ou bien si cela pouvait être lié aux renaigse. Je ne cachais pas mon objectif de retrouver les nôtres, ne mentionnant pas les renaigses disparus. Même si cela m’intriguait, je devais avant tout m’occuper des miens, de notre peuple. Ma décision fut prise, et je partais l'après-midi après avoir fait mes affaires.

Connaissant les chemins, j’espérais ne pas croiser de renaigse inopportuns, ou bien en colère qui pourraient croire que ces disparitions sont de notre fait. J’avais préparé ma besace habituelle avec de quoi soigner des plaies, détoxifier, de l’eau et de la nourriture. Prudente j’avais sur moi un couteau de pierre, car même si mon lien en ces lieux restait fort, on ne savait jamais sur quoi l’on pouvait tomber. Sur la route, évitant soigneusement les endroits où les prédateurs avaient pour habitude de chasser, je croisais le chemin de mon familier qui avait sentit ma présence pour sortit de terre. Cernunnos semblait d’humeur à me joindre dans ma balade, chose que je n’allais pas refuser étant donné la protection supplémentaire que cela me donnait. En compagnie du Yorglan vert je continuais la marche, arrivant peu à peu vers le dis village. Le ciel s'assombrissait, sa pâmant de ses dernières couleurs avant d'annoncer l'arrivée de la nuit. Le crépuscule n'allait pas tarder, sans doute d'ici une heure, pas plus. Arrivant par le chemin de l’automne, j’émergeais avec prudence des arbres, me rapprochant des maisons au style renaigse. J’écoutais, attentive aux murmures des lieux pour entendre ce qu’ils avaient à me dire. J’observais également l’attitude de Cernunnos, qui avait un instinct plus aiguisé que le mien pour sentir le danger venir. Car tout village abandonné laissait à l’ile de reprendre ses droits, et la faune qui s’invitait n’était pas toujours la plus sympathique. Prudence donc, prudence…


Yndris
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Le mystère de Selveggia
Event Halloween


Selvegia allait redonner tout son sens à la présence d'Yndris sur ces terres. Elle était là pour enquêter sur la présence de démons, à l'origine… Et jusqu'ici elle avait participé à un débat risible et une altercation avec une native plutôt raciste (à raison ou à tort, l'entrevue ne lui avait pas convenu). L'inquisitrice valait mieux que cela. Elle était là pour prouver leur existence, comprendre et s'il le faut s'en débarrasser une bonne fois pour toute. La blonde n'avait pas hésité une seconde : Il fallait qu'elle le voit de ses yeux.

Le chemin avait été long et pénible. Solitaire, aussi. L'inquisitrice n'avait souhaité aucune présence. De toute manière le bougre qu'on lui aurait mit entre les pattes l'aurait gênée… Mais pourtant elle s'était sentie mal à l'aise tout le long, comme si son corps protestait face à son idée absurde de se rendre dans un lieu hanté. A moins que ce ne soit son moyen de transport désastreux qui lui donnait de l'urticaire… Une chariotte transportant des fagots de paille. C'était la seule personne à avoir accepté de la conduire là-bas.

Soudain les roues s'arrêtèrent brusquement et l'on faisait signe à l'inquisitrice de descendre. Ils étaient pourtant encore loin de la destination, ce qui surprit la jeune femme. Elle jeta un regard interrogateur au conducteur.

« Je n'irai pas plus loin, cet endroit me file les chocottes… Vous êtes vraiment sûre de vouloir y aller ? »
« Ça ira. » dit-elle pour toute réponse.

Sautant à pieds joints sur le chemin de terre, la jeune femme salua le fermier d'un hochement de tête. Il sembla hésiter encore un instant mais finalement il se remit en marche, repartant dans une direction opposée. Bien. Autant se dépêcher avant que la nuit ne tombe.

Heureusement, Yndris était bien préparée. Coiffée d'une longue tresse lâche, elle portait un chapeau aux teintes chaudes mais sobres se mariant avec sa tenue et égayé d'une plume. Chemise blanche, gilet seyant et longue cape pour le haut. Pantalon surmonté de longues bottes pour le bas. Yndris avait l'air d'une noble voyageuse mais pour autant son appartenance n'était pas clairement affichée. Elle était également équipée de sa fidèle épée, ses bagues magiques et un sac bien rempli à son épaule.

Malgré sa bonne allure de marche, elle arriva lorsque le soleil commençait à se coucher, ce qui commençait déjà à la rendre nerveuse. Lorsqu’elle aperçut enfin le village, elle ralentit, saisit par l’étrangeté qui s’en dégageait. Pas un bruit ne se faisait entendre si ce n’est le sifflement du vent, quant aux habitants il n’y avait pas âme qui vive… Oh, si ! Quelqu’un se trouvait là. Une femme à la chevelure rousse, un carnet à la main, déambulait entre les maisons de la route marchande.

« Eh ! » lança-t-elle de loin. « Vous êtes une habitante ? »

Tenue de Yndris:

Cuán
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Putain. Encore une fois, une emmerde à venir impliquant des renaígses et c'est lui qui s'y colle. Cuán n'en a vraiment pas envie mais le Mál l'a décidé alors il y va. Soi disant qu'il a plus d'expérience car il a déjà rencontré des renaígses à cette fameuse fête qui a discrédité en partie Vighulgsob à cause des actions d'un imbécile. Encore ça, merde ! Le voilà donc encore en route, à partir voir ce qu'il est advenu de renaígses disparus. Mais le natif le sait bien. C'est très certainement leur punition pour ne pas être restés chez eux, sur leur île natale. Et c'est bien fait. Le guerrier en est sûr. Tout ira dans ce sens.
Sur le chemin partant à ce village de renaígses Cuán se met à réfléchir. Y aura t-il beaucoup de renaígses les cherchant ? Va t-il devoir coopérer avec eux et ceux qui leur tendent les bras ? Tout cela l'énerve. Le guerrier devient rouge. Il n'a pas envie d'aider qui que ce soit à les retrouver vivant, c'est très bien comme ça.
Après quelques heures de marche, Cuán arrive enfin à ce qu'il suppose être le village en fin d'après-midi, par le chemin à l'ouest, la hache à la main.
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Le Mystère de Sleveggia

Event



J'arpentais en silence les quelques rues, à l'affût. Tout était étrangement silencieux, et je ne détectais pas d'animal aux alentours. Cernunnos flairait le sol, par endroit, mais ne semblait pas plus alarmé que cela. Jusqu'à ce qu'il se retourne en grondant, grattant de ses pattes écailleuses la terre. Je reconnaissais cet état de tension, nous n'étions plus seuls. Je me retournais, prudente et me cachant au coin d'une maison. Je ne m'étais pas beaucoup éloignée du chemin par lequel j'étais arrivée, et je fus étonnée de voir quelqu'un. Vu ses habits, c'était un des nôtres. Rassurée, je sortais de ma cachette et le hélais. Peut être qu'il pourra m'en apprendre plus.

"A to, oi! Es tu du village ? "

Je m'avançais vers lui, faisant un signe à Cernunnos de me suivre et l'apaisant avec le Lien. Il n'était pas un ennemi, du moins je le pensais. en m'approchant de lui, je fronçais des sourcils en voyant ses peintures bleues sur le visage et son faciès. Il ne m'était pas inconnu. La lumière se fit, et c'était avec encore plus de surprise que je regardais.

"Je te reconnais... Tu es Cuán, guerrier de Vighulgsob. Je suis Elatha, doneigad de Wenshaveye. Nous nous sommes rencontrés il y a plusieurs lunes de cela. Que fais tu ici ? Es tu également à la recherche des nôtres disparus ?"

Je ne savais pas s'il se rappelait de moi, quand je l'avais soigné suite à sa bataille contre les Layons. En tout cas il était à la fois rassurant de savoir qu'il y avait un guerrier sur lequel je pourrais compter, et inquiétant de se dire qu'une personne telle que lui qui méprise les renaigses soit ici. Reste à savoir s'il est venu sauver les nôtres, ou autre chose...

Erika Acquisto
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La jeune tavernière ne s'était pas rendu compte a quel point elle était absorbée par le croquis qu'elle faisait. Elle repérait les lignes principales du paysage devant elle, puis ajouté de très léger détail par ci par là. Ça faisait un moment qu'elle n'avait pas fait ce genre d'exercice et ça lui avait manqué. En fait elle était tellement concentrée sur ce qu'elle faisait qu'elle n'avait même pas entendu la femme qui arrivait derrière elle. Pourtant le village était silencieux, ces traits de crayons semblaient presque perturber l'ambiance qui planait au dessus de ce village, alors les pas de quelqu'un aurait dû l'alerter. Mais non, c'est ce qui explique que quand elle entendit un "Eh !" derrière elle, la rouquine sursauta, faisant presque tomber son crayon. Elle enfoui rapidement son matériel dans sa besace en cuir et se retourna rapidement.

- Vous êtes une habitante ?

Erika toisa la jeune femme d'un rapide coup d’œil, une mauvaise habitude. Ce n'était pas une native d'ici. Les vêtements qu'elle portait était du continent. Elle afficha un sourire sur son visage, comme si elles n'étaient pas toutes les deux au milieu d'un village désert où tous les habitants avaient disparus. En même temps, la présence de quelqu'un d'autre la rassurait.

- Ah ! Vous m'avez fait peur, je ne vous ai pas entendu arriver.

Elle pinça son chapeau qu'elle abaissa légèrement et inclina la tête pour saluer la femme en face d'elle. Son ton était un plutôt enjoué pour la situation actuelle mais bon...c'était Erika en même temps. Elle parlait un peu plus fort que tout le monde et avait une gestuelle un peu exagéré.

- Une habitante ? Non, non pas du tout, je ne suis pas d'ici...et vous ?
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Le mystère de Selveggia

Des murmures qui se muaient en rumeurs, tout ce qui avait à sujet le village de Selveggia était voué à être la cible des fantasmes les plus fous. Les âmes d’un village entier se seraient volatilisé du jour au lendemain, ne laissant que pour trace de leur existence les ruines de leur vie passée. Les plus folles théories avaient d’ors et déjà été prononcée : un démon aurait dépeuplé ce village, volant et damnant les âmes de ses habitants. Cette rumeur, bien que simple, avait le don étonnant de provoquer une réaction presque allergique chez tout ceux qui pouvaient avoir le courage de la prononcer à voix haute. Ils accompagnaient toujours cette information de signes religieux, de prière pour le salut de leur propre âme, suivit d’une autre pour les pauvres âmes qui auraient subies un sort aussi tragique.

Quand les premières rumeurs vinrent à ses oreilles, Lucius n’était pas intrigué au point de vouloir se rendre jusqu’au village, soupirant simplement face à des collègues qui le détournaient de son travail. Mais au fur et à mesure qu’il entendait parler de Selveggia, sa curiosité s’en retrouvait piquée. Il était loin d’être un combattant ou un démonologue hors pair, il avait laissé les soins de ses spécialisations charmantes à d’autres personne d’autant plus passionnée que lui. Non, il s’y rendrait simplement pour constater l’état du village, et si les rumeurs concernant ce démon étaient fondées, il en rendrait compte à ceux qui étaient le plus compétent à ce sujet. Lui aurait pris note de tout ce qu’il avait vu et compris à propos de ce village, c’était un rôle bien plus que suffisant pour lui. Et ça lui éviterait les incessants regard que lui lançaient ses collègues dans les archives qu’il côtoyait.

C’est par la route des pierres vertes que Lucius arrive à Selveggia, avançant d’un pas lent, constatant le silence qui régnait sur le lieu. Il balaya du regard les environs sans vie du village. Il s’était à moitié attendu à ce que les rumeurs soient fausses, a ce qu’il s’agisse d’une mauvaise farce pour moquer les voyageurs trop curieux. Mais il ne voyait ni n’entendait une âme qui vive, seulement le gémissement du vent qui s’engouffrait entre les habitations.

Il semblait qu’il avait bien fait de prendre ses anneaux, quelque soit la raison pour laquelle les habitants avaient disparu, cela n’augurait rien de bon.


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A peine met il un pied dans le village normalement désert que le guerrier entend une voix qu'il reconnait. La doneigad de Wenshaveye. Que fait-elle ici ? Cuán n'a pas le temps de lui demander que c'est la question qu'elle lui pose. Que doit-il lui répondre ? Déjà que lui-même ne le sait pas trop, en plus il ne sait pas si elle partagera le même avis. Le natif répond à son interlocutrice dans sa langue :
"Je t'ai reconnu moi aussi. Mon Mál m'a envoyé ici pour hmmm... voir ce qu'il s'est passé ici."
Cuán ne sait pas si elle est vraiment de son côté et se garde de lui dire tout ce qu'il pense. Est elle aussi ici pour dire aux renaígses que c'est ce qui les attend à tous si ils restent ici. Le natif hésite encore et continue :
"Et toi ? Que viens-tu faire dans ce village ? Des nôtres sont à soigner ? Tu viens aussi, envoyée par ton Mál ?"
Le guerrier veut savoir si Elatha est ici de son plein gré ou si comme lui elle a été missionné sans avoir trop la possibilité de refuser.
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Le Mystère de Sleveggia

Event



Cuan disait me reconnaitre, et m'expliqua succinctement que son Mal l'envoyait ici. Par contre, je me demandais pourquoi il avait hésité sur ses raisons et qu'il restait aussi vague. Bien qu'il fasse sombre, je pouvais voir à son expression qu'il n'était pas à l'aise. Pourquoi ? Je n'eus pas le temps de l'interroger qu'il me retourna ma propre question. Et contrairement à lui je n'eus aucune hésitation ni malaise à dire ouvertement mes intentions dans ce village.

"Je suis ici pour savoir ce qu'il est arrivé aux nôtres. Mon Mal ne m'envoie pas, mais l'inquiétude règne dans le village et j'ai tout simplement décidé de voir ce qu'il en était pour trouver des réponses."

C'était plus ou moins la même version que la sienne, mais j'allais plus loin dans mes explications.

"Cela me parait étrange que les nôtres aient disparu alors qu'ils connaissent les dangers de ce lieu. Je viens vérifier si cela est dû à la volonté d'en Ol Mil Frichtimen, s'il est possible de retrouver et de sauver les nôtres. Ou bien voir si cela est dû aux renaigses. Dans ce cas là, il faudra prévenir les nôtres et se montrer plus prudent encore."

Je regardais les alentours, qui restaient sans bruit, avec juste nos propres respirations et les quelques grognements d'impatience de Cernunnos. La nuit allait tomber, et il n'est pas des plus sages de rester à la merci des prédateurs qui sortent au crépuscule. Je regardais les maisons abandonnées, silencieuses comme des tombes. Je sortis alors de ma besace une fiole remplie de luciole, un de mes accessoires pour m'éclairer un peu la nuit.

"Veux tu que nous enquêtions ensemble ? Nous pourrions faire un premier tour du village avant que la nuit ne soit complètement tombée, mais je ne suis pas certaine que nous puissions distinguer grand chose. Ou alors nous pouvons aller dans leurs étranges maisons, peut être que nous trouverons quelques indices et trouver un endroit pour passer la nuit."

Je lui laissais le choix, car après tout l'un et l'autre étaient possibles. Cependant l'heure tourne, et les prédateurs rodent.

Alix
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Le mystère

de Selveggia

Event d'Halloween


La première fois que Dilay a entendu parler de Selveggia, c’était de la bouche de Vaast.  Elle se serait presque laissé distraire par le fait qu’elle trouvait qu’il avait une petite moue charmante quand il était frustré. Presque. C’était le soir, l’inquisiteur venait de rentrer à son logis que Dilay ne quittait pas. Elle avait passé la journée à remplacer des lattes de parquet. Elle n’avait pas exactement envie de discuter de choses hantées pendant qu’elle prenait son bain et avait davantage pour plan de pulvériser de l’eau sur Vaast jusqu’à ce qu’il la rejoigne. Mais cette parenthèse n’était que ça – une respiration, fugace. Dilay ne pouvait pas échapper à ce qui se trouvait au-dehors, et ce qui se trouvait au-dehors agaçait son amant ce soir-là. Beaucoup de choses pouvaient embrumer l’esprit de Vaast, il partait parfois souriant pour rentrer bougon, ou pire, atone. Dilay l’écoutait alors, ou elle jouait pour lui. Le récit qu’il faisait des évènements donnaient davantage envie à la mathématicienne de tirer quelques accords sordides à son luth.

Sa curiosité était piquée. Le lendemain, autour du repas, jaillissaient de ses mains et de sa bouche un flot de questions. Certains croyaient qu’un esprit malin avait fait disparaître toute une ville, ou quelque chose dans ce goût-là. Dilay et sa terrible mémoire des noms n’arrivent pas bien à se souvenir si elle connaît la ville, mais il lui semble que quelqu’un a peut-être évoqué une affaire d’habiter dans les bois et qu’il y avait de l’argent à se faire. Dilay n’y a pas trop cru, et même si ça avait été le cas, ça n’aurait pas rapporté suffisamment pour éponger ses dettes. Les travaux manuels, il faut commencer petit pour aller vers gros, si on a de la chance on passe d’ouvrier au fait d’acheter son atelier. Alors Dilay ne s’est pas appesantit sur la question, mais c’est vrai que Selveggia c’est une idée qui lui trotte dans la tête. C’est presque comme si ces gens avaient touché du doigt le rêve de tellement de colons : avoir leur terre, vraiment à eux, et en vivre, sans avoir à massacrer des Natifs ou à se mêler aux intrigues terribles qui s’importent par cargos du continent.

Pourquoi un démon serait venu se mêler à l’affaire ? Qu’est-ce-que ça lui apporterait ? Il paraît que des Natifs ont disparu, eux aussi, alors ce ne peut pas être leur faute. Dilay interroge donc Vaast : y a-t-il des démons sur cette île qui ne soient pas apparentés aux Natifs, qui ne soient pas en leur contrôle ? Comment reconnaîtrait-on une présence démoniaque si on en voit une ? Là, l’inquisiteur doit bien le savoir, Dilay boue de se rendre là-bas, parce qu’il lui remet anneau et chapelet. Elle lui jure qu’elle le portera une fois sur les lieux, comme ça a l’air de lui tenir tellement à cœur.

Et puis elle prend la route. Ce qui naît d’une décision évidemment impétueuse, car il s’agit de Dilay, devient un plan un peu plus arrêté au fond du crâne de la mathématicienne alors que ses pieds avalent les kilomètres sur la route de terre battue.

Selveggia, c’est exactement de ce genre de choses que les gens qui suivent Thaddeus Altieri rêvent. C’est d’ailleurs ce modèle là qu’il vend régulièrement, quoi que plus proche de la civilisation. Or, Dilay et Rosmunda ont évoqué les façons dont elles pourraient se faire des connexions… Prouver que Selveggia fonctionne, ou au moins rapporter ce qui n’a pas marché pour pouvoir faire différemment, semble une bonne idée à Dilay.

Et puis qu’est ce qu’elle va faire d’autre ? Elle est sans emploi fixe, tous ses revenus viennent de petits boulots et de ce que lui offrent ses parties à la taverne du Denier. Elle a bien dans l’idée d’accepter une mission sur le tableau d’affichage de la Garde du Denier mais la majorité impliquent de taper sur au moins une personne à au moins une reprise et Dilay se voit mal trainer sa petite coéquipière là-dedans.

C’est peut-être la meilleure idée que Dilay a eu depuis des semaines, et comme elle est comme un loup en cage qui finit parfois par en mordre les barreaux, elle saisit l’occasion d’aller au moins faire une petite promenade parmi les ruines de ce qui aurait pu être.

Ca la dégoûte de voir la silhouette du village alors qu’elle s’en approche. L’emplacement a l’air bien, la terre est meuble, l’air sent bon la pluie et le frai… Tous ces efforts, partis en fumée, c’est exactement ce genre de choses qui angoissaient Rosmunda la première fois qu’elles les ont évoquées. Enfin, la brunette était plus anxieuse à l’idée que quelque chose se passe mal, elle n’a pas spécifiquement parlé d’arrivée de démons.

Dilay n’y croit pas, de toute façon, c’est ce qu’elle se répète alors qu’elle allume la lanterne à sa ceinture parce que le crépuscule est tout proche et qu’on n’y voit goutte entre les arbres. Les explications de Vaast à leur sujet sont toujours emmêlées. Peut-être que tout le monde s’est persuadé qu’il y avait un démon, alors tout le monde est parti ? Mais non, les thélémites peut-être, mais les autres… Aucun citoyen de la Congrégation qui se respecte ne laisserait son gagne-pain pourrir à ciel ouvert pour des fariboles.

Dilay ne veut pas s’en moquer. Cela semble très réel pour Vaast, elle le voit bien dès qu’il en parle, mais pour elle il ne peut pas exister d’êtres à la fois informes et corporels dont les règles de création et d’action évoluent autant que celles d’un jeu mené par un ivrogne. Ce doit être autre chose, ou un ensemble de choses, sur lesquelles les thélémites ont choisi de mettre un seul mot. C’est sûrement arrogant de penser pouvoir élucider ça, ça bien plus que le mystère de Selveggia, mais même ce dernier demeure ambitieux. Au pire… Quoi ? Il y aura probablement des pillards en tout genre, charognards venus se repaître dans les ruines, et peut-être des gens de la Garde ou d’autres mercenaires envoyés par les grands dignitaires des trois grandes villes. A priori, personne sur qui Dilay ne devra tirer, et si ça ne vaut pas son poids en or, alors elle se tire, c’est ce qu’elle se répète. Elle n’a pas peur. Elle n’est qu’une gamine très armée. Elle est un soldat entraîné. Elle n’est personne – sans titre, sans nom, sans emploi, sans faction. Elle va peut-être réussir là où tout le monde a échoué, et ça, ce serait chouette. Elle ne croit pas à la chance, mais peut-être, peut-être…

Et tout ça tourne dans sa tête, en boucle, en alternant.

Dilay brandit sa lanterne devant elle. Elle est arrivée, l’ombre de la première maison se dresse devant elle. Elle aurait aimé se rappeler ce qu’on lui a dit, outre ce que Vaast a soutenu, elle aurait aimé avoir d’autres versions de la même histoire, d’autres pistes. Tant pis, il va falloir improviser. Alors qu’elle arrive par la rue de la Providence, Dilay remarque immédiatement les premiers habitations. Elle n’attend pas. Elle frappe aux portes closes, s’il y en a encore, elle lance :

- Il y a quelqu’un ?

Et si personne ne répond, elle entre dans les trois demeures, l’une après l’autre. Elle reste sur le palier de chacune et procède d’abord à un balayage visuel en tenant sa lanterne à bout de bras. Dans son autre main, elle a son pistolet.
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Cela faisait quelques temps maintenant qu'Aamir entendait parler du ce village, Selveggia. Laissant trainer sa carcasse et ses oreilles dans les rayons de la bibliothèque centrale de Hikmet, il avait glané, ici et là les informations nécessaires au dessin global d'un mystère qui préoccupait visiblement les autorités. Aux bars qu'il fréquentait aussi on en parlait, plus généralement pour se moquer du manque d'enthousiasme suscité par l'appel aux bonnes âmes pour démêler cet évènement, se gaussant de ces aventuriers tout juste bons à être payés pour faire des promenades sur l'ile. Bien évidemment, Aarmir se contentait de prendre des notes dans un carnet, acheté spécialement pour cette affaire.

Une fois les rumeurs couchées sur le papier, l'heure était à la vérification dans les livres. Cela lui pris deux jours pour tirer les informations et les croiser, et, au final, les rumeurs et "on-dit" se révélèrent, dans l'écrasante majorité des cas, du maquillage pour un seul et unique évènement : la disparition totale des habitants du village. Le jeune homme se demandait souvent pourquoi il continuait à perdre son temps à écouter les rumeurs, mais parfois, une piste en sortait... parfois...

Quoiqu'il en soit, le mystère était très tentant pour le jeune homme, recherchant une autre forme de stimulation cérébrale. Pour se préparer à l'expédition, il commença par aller voir le barbier. Il ignorait combien de temps il serait parti, et il ne voulait pas avoir à gérer une pilosité de sauvage. Une fois rasé de frais, il acheta trois carnets supplémentaires, de quoi écrire, de quoi manger et cuisiner, de quoi dormir et se changer, ainsi que de quoi se faire une lessive de temps en temps et de quoi se laver. Fourrer tout ceci dans un sac s'avéra une épreuve en soit, qui fut résolue en achetant une besace à ceinture pour mettre les carnets et le set d'écriture. Il passa la soirée précédent son départ à polir son épée en relisant ses notes (il en récolta une belle coupure à l'auriculaire droit).

Le jour du départ, il fit ses adieux à son père adoptif, mis son sac sur le dos et parti d'un bon pied sur les routes. Rapidement, il fut satisfait de l'achat de la besace, attraper rapidement carnet et crayons fut très utile, et ledit carnet se rempli rapidement de pensées et croquis. La distance le séparant de son objectif fut rapidement parcourue, un des avantages d'être un géant aux yeux du monde, c'est qu'on avance vite. Mais rapidement, à l'approche de son objectif, l'atmosphère changea.

Les oiseaux tout d'abord. Pas un ne chantait à l'approche du village. Oh, certes, les petits volatiles sont très facilement effarouchés par la présence humaine, et ceux qui n'y sont pas habitués fuient ou se cachent à la moindre suspicion. Mais on entend les chants de ceux qui sont suffisamment loin pour ne pas se sentir en danger. Là, rien. Comme si l'entièreté de la zone représentait un danger pour les oiseaux. Aucune trace, non plus, d'autres animaux plus grands, pourtant abondants dans les villages, comme les poules, lapins, chats, chiens, chèvres, etc. Aucun cadavres non plus, prouvant que lesdits animaux, si tant est qu'ils aient été présents, avaient disparus eux aussi.

Le vent qui soufflait, n'apportait aux oreilles du jeune homme que son souffle, rien ne trahissait la vie ici. Aamir fronça les sourcils. Il prit un peu de temps pour griffonner deux ou trois observations sur son carnet avant de le ranger et de poser la mains sur le pommeau de son épée. Le ciel devenait de plus en plus sombre, la nuit allait pas tarder à tomber. Il lui fallait trouver un endroit pour la nuit, et il commençait à espérer que les maisons qu'il apercevait avaient encore un toit fonctionnel.

Il entra donc dans le village par la route marchande nord, une heure avant la tombée de la nuit selon ses estimations, pour trouver un patelin comme figé dans le temps. Les maisons qu'il voyait avaient souvent portes et fenêtres ouvertes, comme si quelqu'un était parti en pensant revenir rapidement. Mais le vent lui apporta d'autres informations : des voix. Le jeune homme devint plus suspicieux. A qui ces voix appartenaient-elles ? Était-ce celles des responsables ? Ou encore celles d'aventuriers comme lui ? En tout cas, elle renforçaient l'atmosphère lourde et pesante des lieux. Et aussi la volonté de Aamir de se trouver un endroit sûr où il pourrait poser son barda et se reposer en toute sécurité. Il tira son épée du fourreau et s’avança vers la première maison qu'il voyait, à sa droite.
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Cuán tique à la remarque d'Elatha sur les renaígses. Bien sûr que c'est leur faute. Pas forcément entièrement mais dans tous les cas des natifs ont disparus car ils les ont aidé. C'est sûr ! Il répond alors à la doneigad :
"Quoi qu'il se soit passé les renaígses sont forcément responsables de ce qui a pu arriver aux tr... notres qui les ont aidés."
Il marque une légère pause et reprend :
"Ils ne sont bons qu'à nous créer des problèmes ceux là..."
Le natif se demande si son interlocutrice est d'accord avec lui, au moins pour la première partie. Il jette rapidement un coup d’œil à Cernunnos qui grogne aux côtés de sa maîtresse. C'est vrai que la soirée pointe le bout de son nez.
Lorsque Elatha lui propose d'enquêter ensemble, Cuán lui répond directement :
"C'est une bonne idée, on ne sait jamais on pourrait tomber sur des renaígses, autant partir en reconnaissance du village et des alentours avant de ne plus rien pouvoir voir. Nous aviserons ensuite."
Le guerrier resserre sa prise sur sa hache.
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Le guerrier semblait toujours fidèle à lui même, à détester les renaigses. Mais je sentais également qu'il avait quelque chose contre les nôtres qui étaient en affaire avec eux. Allait il me détester également, me mettre des bâtons dans les roues ? Il ne m'en fit cependant pas la remarques, ronchonnant simplement encore contre les renaigses en disant que tout était de leur faute, et sans aucun doute ce qui était arrivé à ce village. Même si je laissais le bénéfice du doute aux renaigses, je penchais aussi pour l'avis de Cuan.

"Il y a de fortes chances oui. Raison de plus pour les retrouver. Si c'était un accident de chasse cela ne concerne que la volonté d'En Ol Mil Frichtimen, mais pour ce qui est des renaigses... nous devons tout de même protéger et aider les nôtres."

Des disparitions parce que l'île avait réclamé sont droit était une chose, qui ne nécessitait pas forcément un sauvetage. Tout le monde connait les règles, ce dont il faut faire attention, et périr revient à une faute de sa part ou bien à la volonté de celui aux Milles Visages. Les renaigses eux étaient bien plus imprévisibles, ne semblaient obéir à aucune règle et ne rien respecter. Même si certains des nôtres étaient à vouloir de façon poussée les suivre, et donc forcément de se faire berner, il me peinait toujours de savoir que leur naïveté et leur manque de prudence les aient fait rencontrer ce type de danger. Je n'étais pas contre le rapprochement avec les renaigses, mais avec la plus grande des prudences et tout en conservant nos propres traditions.

Le cas de Selveggia relevait donc à mon sens d'une opération de secours, et vérifier si les renaigses n'avaient pas encore inventé autre chose pour mettre la pagaille sur l'île. Savoir ce qu'il en est et prévenir les autres villages pourrait s'avérer utile pour éviter d'autres tragédies du genre. Cuan avait accepté de faire route ensemble et proposait de commencer à explorer les rues du village avant que la nuit ne tombe complètement. Peut être que nous croiserons certaines personnes, même si j'avais des doutes. Mais bon, tant qu'à faire repérer les lieux serait utile pour le lendemain, ou si quelque chose se passe cette nuit. J'hochais de la tête, prenant bien en main mon pot de luciole pour nous éclairer un peu.

"Allons y. Cernunnos, prend les devant et préviens nous si tu sens quelque chose."

Je m'étais tournée vers mon familier, lui caressant la tête. Il ne comprenait pas vraiment mes mots, mais le Lien fort que j'avais avec lui permettait de véhiculer mes intentions sans aucun problèmes. Il renacla, puis marcha au devant de nous sur quelques mètres, aux aguets. La nuit tombait et le silence qui entourait les lieux était étrange. Nous avancions, observant les maisons abandonnées. Elles n'étaient pas encore réclamées par la forêt et l'île, sans doute parce que l'abandon avait été récent. J'essayais de voir s'il y avait eu des preuves d'attaques, comme des objets brisés, des choses qui auraient été renversées, brûlées. Je n'étais pas chasseuse, mais certains signes étaient assez évidents pour que je puisse analyse la situation. Nous avancions, jusqu'à arriver près de ce que les renaigses appelaient "fontaine". Une source d'eau du village, ouverte à tous et qu'ils mettaient de façon surprenante en valeur. Je me demandais pourquoi ils ne faisaient tout simplement pas l'effort d'aller jusqu'à la rivière, mais sans doute par praticité et sécurité il était mieux pour eux de l'avoir dans le village. Je réfléchissais à ce que les renaigses pouvaient inventer de toujours plus étonnant, quand je sentis d'un coup l'anxiété de Cernunnos. Puis un bruit, qui résonnait presque comme un écho lointain. Je me figeais, me tournant vers Cuan.

"Tu as entendu ?"

Je ne sais pas si c'est le village vide qui déforme le son, mais je ne savais reconnaitre si c'était un bruit de choc, ou bien d'un éclat de voix. N'étions nous pas si seuls que cela ? Cernunnos était revenu vers nous, grondant et en alerte, fixant une des rues de la croisée. Oui, sans doute qu'il y avait quelqu'un. Ou quelque chose.

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Le mystère de Selveggia
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Vu de près la femme ne semblait pas avoir les traits d'une habitante, vestimentairement parlant la rouquine avait un style trop continental. Elle lui adressa un sourire aimable, la saluant d'un mouvement de chapeau. Yndris hocha également la tête en retour, lui adressant d'un ton poli quelques mots en retour.

« Navrée, je ne voulais pas vous effrayer. Je suis venue enquêter sur la disparition des habitants. »

L'endroit était lugubre, c'était peu de le dire. Pas une âme qui vive… Bien que la rousse soit elle aussi venue de loin, c'était une bonne chose. L'inquisitrice pouvait parfois se montrer effrayante mais elle aussi avait ses propres peurs, l'obscurité et la solitude mêlées auraient fait des ravages dans son esprit.

« Cet endroit donne des frissons, j'avoue ne pas être mécontente d'être tombée sur quelqu'un. Je m'appelle Yndris, et vous ? »

Elle attendait la réponse, puis reprit la parole tout en s'avançant dans la rue vide, scrutant les environs.

« Vous avez remarqué quelque chose de significatif ? »

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Le soleil se couche


Par la route marchande nord l'aventurier Aamir pénètre seul dans le village abandonné. Face à lui une longue rue aux nuances claires-obscures grâce aux derniers rayons de soleil traversant à grand-peine forêts et bâtiments. Tout à l'air à la fois vivant, frais, neuf, et mort. Le natif de l'Alliance ne se préoccupe pas des voix qu'il entend à sa gauche et entame l'exploration de Selveggia pour comprendre son destin mystérieux. La maison vers laquelle il se dirige prudemment repose dans un silence rassurant. On n'y sent aucune présence et, de fait, par les fenêtres sans vitres on ne distingue personne. Comme la plupart des habitations du village elle est en bois, presque entièrement. Pas du bel ouvrage, mais fonctionnel. Les épaisses planches formant murs et toits sont peintes de motifs floraux élégants cherchant à égayer le paysage, mais qui ici ne rend le tout que plus sinistre.

La porte s'ouvre sans effort, rien ne la bloque et elle laisse entrevoir une vaste pièce unique où est disposée une grande table en bois, deux bancs et une large cuisine avec tout ce qu'il faut de chaudron, écuelles, poêles, cuillères, placards et, face à la porte, un vaste four à pain en briques expose sa gueule noire, grande ouverte, face au nouveau visiteur. Il y a encore de la nourriture dans les étagères, de grosses miches de pains stockées près du four et d'épais manteaux sont suspendus contre le mur à la gauche d'Aamir. Au sol, un fusil s'étend de tout son long contre la terre battue. A droite, une ouverture laisse entrevoir, dans l'obscurité, une autre pièce. Beaucoup de poussière flotte, mais on peut distinguer de nombreuses paillasses servant à dormir. Quatre en tout, dont une suffisamment large pour accueillir deux personnes. Le tout est posé sur un grossier planché surélevé par rapport à la pièce principal.

Dans la chambre se trouvent d'innombrables effets personnels. Des jouets en bois, une poupée de chiffon habillée avec un précieux tissu couleur océan, des outils aussi disposés dans un coin et, sur le plus grand lit, de sous un édredon délavé, dépasse un cahier à couverture de cuir servant de livre de comptes à la famille qui vivait ici. Mais dans lequel, sporadiquement, on peut trouver des énoncés plus intimes.

« A Selveggia ils mangent beaucoup de pain. Tout le monde travaille fort et a bon appétit, même les enfants. C'est un plaisir à voir. »
« On dirait qu’ici aussi il y a des taupes, comme du temps de mon grand-père sur le continent ! Ça fait deux trous que je rebouche. Ça amuse beaucoup Gabriel. »
« Judith apprend la vannerie avec une voisine qui vient de l'Alliance. Ses paniers sont déjà magnifiques et se vendront un bon prix. »
« Gabriel était malade pendant quatre jours. On a cru le perdre, mais l'eau de la fontaine est si pure qu'il a pu guérir. C'est miraculeux. Selveggia est miraculeuse. »



Lucius, pieux parmi les pieux, arrive de son côté par la rue des Pierres Vertes. L'une des plus longues du village. Devant lui, deux rangées maladroites de modestes cabanes. Le vent dans son dos les fait grincer, presque s'agiter sur leurs maigres fondations, mais une maison ne flanche pas. Elle est à une vingtaine de mètres plus loin et possède même un étage. Ses murs sont blanchis à la chaux et il s'en dégage une inquiétante atmosphère de manoir hanté.

Mais ce qui est plus sûr de happer l'attention du théologien, c'est bien deux personnes tout au fond de la rue, difficiles à détailler d'aussi loin et à cette heure, mais qui semblent avoir un échange serein : une femme visiblement âgée, courbée sur une canne nouée, et un grand homme couvert de fourrures et armé d'un arc. Ils n'ont pas encore vu Lucius et il n'émane d'eux aucune hostilité particulière.



Erika et Yndris, quant à elles, prennent leurs précautions avant d'entrer dans Selveggia et de s'y croiser - peut-être à raison. Toujours est-il que sur la route marchande sud elles ne remarquent rien qui sorte de l'ordinaire d'un village réputé hanté. Le bois craque, un hurlement de loup se fait entendre au loin, mais tout au bout de la rue, vers ce qui semble être la place principale du village, elles peuvent finir par remarquer des formes qui se meuvent dans la pénombre, des gens.



Et ces gens ce sont les deux natifs, Cuán et Elatha, qui progressent prudemment jusqu'à la place de la fontaine où se réunissait, il n'y a pas si longtemps, une foule d'idéalistes travailleurs. Mais aujourd'hui plus rien, ni personne. Pourtant à leur droite s'élève une haute maison, presque trois niveaux. Sa silhouette, autrefois impérieuse et rassurante, jette aujourd'hui une ombre terrifiante sur toute la place de la fontaine. Celle-ci se trouve en face des deux Natifs lorsqu'ils arrivent depuis l'Ouest. Tout autour d'eux des tas d'autres voies quadrillent l'ancienne colonie et de nombreuses masures les observent. Rien de brûlé devant ces dernières ; tout juste Elatha pourra-t-elle remarquer une brouette renversée sur le côté.

La fontaine coule encore, c'est bien le seul son qui se fait entendre hormis le vent semblant toujours un peu plus fort. Le débit est modeste, mais suffisant pour, aux belles heures de Selveggia, subvenir à tous les besoins des villageois, du bétail et des cultures. L'ouvrage est fait en pierre de taille, élégant et sobre, sans fioriture hormis une inscription sur le socle de la fontaine, à demi enfoncé dans le sol.

« Selveggia, l'espoir de tous les peuples du monde, fut fondée en 1227 par la vendeuse de fourrure Juliana Magiore, la religieuse Cécilia et le botaniste Shamsdin. Tous trois portaient la volonté de cohabiter sur Teer Fradee, dernier havre de paix de ce monde, et de montrer que la paix et la prospérité vont de pair. Ayez une pensée pour eux. »

Le reste de la place est composé de quelques étals garnis de pains, plantes locales, vaisselles d'argile destinés à être vendus à la population. Tout est laissé à pourrir sur place et une forte odeur embaume les lieux. Un autre élément qui pourrait attirer l'attention du duo est la présence d'un poteau de bois d'une taille conséquente, plus de deux mètres, orné de plumes et de cornes et surtout de lampes particulières puisqu'elles ne circulent que chez les natifs. Remplies de plantes cavernicoles, elles attirent les lucioles toutes les nuits et permettent à ce peuple de s'éclairer convenablement. Le poteau comporte également une gravure : « Emplacement de Maighréad ». Prénom inconnu, mais indéniablement d'origine native. Il s'agit là d'une sorte de repère pour les Natifs de passage qui souhaiteraient commercer avec les villageois. Cet idéal avait peut-être été partagé par plus d'êtres humains que ce qu'on aurait pu imaginer de prime abord.



Un petit écriteau planté dans la terre indique à Dilay qu’elle se trouve sur un chemin baptisé “rue de la providence”. Un nom tellement thélémite qu’on pourrait s’étonner qu’il ne soit pas accompagné d’un symbole solaire. Mais non, il n’y a que ces quatre mots, tracés encore d’une main malhabile à la peinture noire. Cette dernière a commencé à s’écailler un rien. En face du panneau, quelques bâtisses, aux portes desquelles l’aventurière frappe - du moins pour les deux premières, car la troisième n’est plus sur ses gonds. Elle gît à l’intérieur, à plat sur le sol. A-t-elle été arrachée ou défoncée par quelque chose ?

La première maison est la plus petite. Elle ne comporte qu’une grande pièce, et la lampe de Dilay suffit amplement pour examiner tout ce qu’elle contient. Un grand lit de bois brut recouvert d’un matelas dont on voit les coutures et d’une fourrure brune. Une table, deux chaises, deux armoires. Malgré le dénuement de l’habitation, le bois de tous ces meubles est joliment sculpté. Le menuisier qui s’est occupé de les fabriquer a dû mettre du cœur à l’ouvrage.
Sur une caisse à côté du lit repose un papier. Si Dilay s’approche, elle pourra y lire les mots suivants :
« Abia dit qu’un jour un inquisiteur lui a dit d’écrire tout ce qui se passait. Je ne sais pas si ça servira mais on ne sait jamais. Il est cinq heures et Ern dit qu’il a entendu quelque chose gratter. J’ai fait le tour, aucun rat. »
« Deux heures du matin. Même bruit. »
« Une heure du matin. Horloge tombée du mur. C’était un cadeau de maman… »
« Pleine nuit (je ne sais plus l’heure depuis que l’horloge est tombée). Ern veut partir demain. Je ne sais pas quoi faire. »

La deuxième maison est plus vaste. Elle comporte au moins trois pièces, car Dilay peut distinguer deux portes depuis l’entrée. Le salon où elle se trouve exhibe fièrement un bel autel, accolé au mur de gauche. Au-dessus de celui-ci se trouve un tableau si grand qu’il faudrait deux hommes pour le transporter. Il représente un homme debout, un chapelet à la main, résolument en marche. Pour peu qu’on ait déjà vu des représentations de Saint Matheus, il n’est pas difficile de l’identifier.
La toile doit avoir de la valeur, car la peinture est magnifique. Le cadre doré semble avoir été réalisé sur mesure. Il serait difficile de le retirer sans rien abîmer. L’objet est pourtant mal accroché - il est de travers, on voit un clou au mur qui était censé retenir le coin droit.
Rien d’autre dans la pièce n’est aussi ostentatoire. Les meubles sont sobres, la cheminée vide, le sol dénudé.

La troisième maison doit être celle du menuisier local. La première pièce est presque entièrement convertie en atelier. Il y a beaucoup d’outils sur l’établi, et Dilay peut distinguer deux chaises en construction. Il y a également un objet moins utilitaire presque terminé - on dirait un cheval à bascule, sauf qu’il y a une tête d’andrig à la place de celle du cheval. Sur le côté sont gravés les mots “pour Caomhán, qui apprend si vite”.

Le sol est parsemé de petits copeaux de bois - ce qui permet de distinguer aisément un drôle de chemin vierge de tous débris, comme si on avait traîné quelque chose sur le sol. Quelque chose de large. Cette trace va de l’entrée à la deuxième pièce, qui fait office de chambre. Soit on a traîné quelque chose depuis la chambre jusqu’à dehors, soit l’inverse.

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Le mystère

de Selveggia

Event d'Halloween


Dilay consulte et s’empare des notes. Elle les fourre dans sa besace avant de faire le tour de la première maison avec une patience qui ne lui est pas familière. Elle déteste ça, l’impression d’être un chien d’arrêt, mais l’entraînement monte comme l’alcool monte au nez, sauf que cette fois-ci il lui illumine l’intérieur du crâne, tout du moins c’est l’impression que Dilay en a. Le temps paraît étrangement liquide et les pensées de la mathématicienne sont comme figées. Elle ne réfléchit pas, elle fait. D’abord, elle examine chaque mur, puis chaque plinthe, puis les plafonds. Elle regarde si des copaux de bois sont tombés, s’il y a des traces de griffes, ou d’une quelconque instabilité du bâtiment. Après tout, la région est volcanique et la première théorie de la jeune femme a été que des secousses aient pu effrayer les habitants peu habitués par ces phénomènes. Elle teste la solidité des murs en les tapotant, la lanterne à la main. Dès qu’un bruit vient la déranger, elle sort son arme, même le moindre petit grattement. Ensuite, c’est l’armoire qui y passe. A nouveau, Dilay en cherche le fond, puis un éventuel double fond, et les mêmes traces : déséquilibre, passage d’animaux… ou d’hommes. Elle tente de ne pas trouver de débris de l’horloge, de ne pas laisser les mots répandus sur le papier lui trainer dans la tête.

Dans la seconde maison, la jeune femme se plante devant le tableau. Elle l’éclaire de sa lanterne et le contemple sous toutes ses coutures. Grâce à Isaure, elle a l’œil. Elle comprend très vite à quoi elle a à faire. Et pourtant, elle n’y arrive pas. Elle a de quoi, dans son sac, faire sauter les dorures pour dérober cet or là et elle en a besoin. Peut-être que la personne qui vivait là aussi, mais ça ce n’est pas son problème.

Dilay tourne sur elle-même. Son ombre est immense. Heureusement, elle n’a pas à la regarder. Elle se demande si de Bardi occupe le manoir de Serene. Elle ignore quelle réponse elle préfèrerait, car s’il n’y a mis personne, alors tout doit ressembler à peu près à ça ; poussiéreux, décrépi. Dilay n’est pas spirituelle, pour elle tout ce qui fait l’essence de la vie c’est le bruit et le mouvement, que ce soient les cris ou les rires. Elle carre ses épaules pour se donner du courage, l’impression d’avoir pénétré dans un tombeau la prenant aux tripes. Elle a le chapelet de Vaast et l’anneau d’Isaure mais elle est seule, elle le sait bien. Ce ne sont pas des bibelots qui la sauveront, et pendant un instant son esprit s’affole, et l’endroit paraît étouffant. Avant qu’elle ait pu savoir comment, elle s’est précipitée au dehors et inspire l’air à grosses goulées.

C’était trop comme le palais des courants d’air, et, comme fiévreux, l’esprit de Dilay la bombarde d’idées ridicules : et si la malichor était venue sur l’île et avait emporté tous ces gens ? Comme si cela avait pu passer inaperçu, comme si on avait pu ne pas reconnaître les signes, comme si la malichor était une personne, une faucheuse qui arrachait les cœurs des poitrines au lieu d’une bête, bête…

« Un petit indice ? Une lumière qui pointerait dans la bonne direction ? Je prendrais n’importe quoi. Tu as dû voir ce qui s’est passé. Donner un coup de main, ce n’est pas une action directe, tu sais ? Il fait nuit. Ça restera entre nous. »

Elle signe d’une main face au tableau de San Matheus avant de pousser un gros soupir. Elle ne peut pas désosser le tableau, il lui rappelle trop Isaure, et cela l’agace, pas encore au point de frapper dans ses choses mais visiblement suffisamment pour tenter d’entrer en communication avec des toiles inanimées.
Dilay décoche une œillade à l’autel et vient y poser son chapelet. Elle se sent un peu idiote en le faisant, mais peut-être que tous ces trucs magiques sont reliés d’une façon ou d’une autre, et que cela permettra « d’activer » le chapelet. Elle ne sait pas et personne n’est là pour la regarder drôlement, alors elle tente sa chance.

Ensuite, il y a la troisième maison, qui met du vague à l’âme dans le cœur de Dilay. On a tant voulu peaufiner les détails, en faire son véritable chez-soi.

« C’est injuste » elle songe, et puis elle se dit que la vie est injuste, et puis elle se dit qu’elle n’aime pas penser comme ça, amère et sans allant. Elle prend peut-être davantage de temps que nécessaire pour aviser chaque objet, imaginer les mains qui les ont façonnées, avant de tomber sur la note.
Ça, c’est un animal de l’île et ça, c’est un nom Natif. Dilay pose sa lanterne en faisant bien attention à ce qu’elle soit close pour qu’elle ne mette le feu à rien. Elle prend note du nom, sait-on jamais, car elle sait pertinemment qu’elle ne le retiendra pas, même pour tout un empire.

Dès qu’elle repère la trainée au sol, Dilay sautille loin pour ne pas y laisser trainer ses propres gros pieds. Elle s’agenouille pour estimer ce qui a pu être trainer selon sa taille ; chose ou personne. Elle suit, en canard, la trainée jusqu’à la porte en notant tout obstacle dans lequel aurait pu se prendre quelque chose : cheveux, morceau de vêtement, sang… Toute paroi qui porterait une trace d’une potentielle lutte ou indiquerait la direction dans laquelle on se dirigeait. Ensuite, elle se rend au dehors, toujours en canard, parce qu’après tout personne ne la regarde et que le soleil mourant ne va pas se gausser d’elle. Sa lanterne est toujours braquée vers le sol, dans un angle qui produit le moins d’ombre pour tenter de bien tout voir. Dilay cherche à savoir vers où se dirige la trainée et jusqu’à où elle est encore visible. Si elle ne trouve rien, elle reviendra dans la chambre pour la fouiller, aviser ce qu'on a bien pu y amener, réservant le même traitement à chaque meuble et encadrement de porte.
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L'exploration de Dilay


Dilay distinguera des marques de construction sur les murs et au plafond - de petits traits de crayon par-ci, des entailles pour se repérer par-là. Les parois ne sont pas bien épaisses. Sans doute tout juste assez pour arrêter le vent et la pluie. On devait vite avoir froid par ici l’hiver dernier.
Pas de traces de griffures, ni de grattements. Quant aux armoires, elles contiennent bien peu d’affaires. Il reste une couverture un peu moisie dans la première. La deuxième comporte cinq étagères, dont seules deux sont encore occupées - de la vaisselle. Soit les habitants de cette maison n’avaient vraiment pas grand-chose, soit ils sont partis en emportant ce qu’ils pouvaient.

Le signe de main qu’adresse la jeune femme au tableau, dans la seconde maison, n’est récompensé d’aucune lumière divine. Saint Matheus continue d’avancer dans sa direction inconnue, impavide, son chapelet à la main. Il a exactement le même nombre de perles que celui de Vaast.
Le bijou fait un drôle de bruit sur l’autel. Pour peu que Dilay se montre curieuse, elle découvrira que la planche de bois peut être soulevée. Sous l’autel, il y a un petit livre de prières et des fleurs séchées.

L’étrange trace de la troisième maison est large. Soit on a traîné un gros sac, soit un animal, soit même un homme. Difficile de savoir.
Si Dilay ne trouvera aucune trace de lutte, elle pourra dénicher la chambre, au fond de la maison. Le lit est défait, la couverture tombée au sol. Comme le sol de cette pièce-là est immaculé, impossible de deviner si la trace vient de là - ou va jusque là. Un coffre au pied du lit renferme encore quantité de vêtements et de sous-vêtements. A côté, un panier comporte d’autres affaires personnelles : rasoir, savon, brosse à vêtements, peigne, boutons de rechange, un crayon oublié, et un ruban bleu.
Dehors, la trace ne se poursuit pas. Les intempéries ont dû tout effacer. Mais l'examen minutieux de Dilay lui permettra de découvrir quelques copeaux de bois au-dehors. La trace allait sans doute bien de l'intérieur vers l'extérieur.

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- Ne vous excusez pas, j'aurais du vous entendre arriver. Il n'y a pas âme qui vive pour le moment.

Elle laissa le silence quelques instants, afin d'illustrer ses dires. Le village ne donnait aucun son qui pourrait laisser deviner une présence humaine.

- Erika Acquisto, enchantée. Je suis de votre avis aussi, la compagnie des autres et toujours plus agréables, surtout dans un endroit pareil.

Erika laisse un sourire sur son visage. Maintenant qu'elle est sortie de sa bulle, l'ambiance angoissante du village semble l'entourer de nouveau. Avoir un quelqu'un a ses côtés était rassurant.

- Non, rien pour l'instant, je suis arrivée il y a peu. Je propose qu'on avance dans le village. Ces maisons ont toutes l'air abandonnées, peut être qu'on aura quelques choses plus au centre.

Elle met ses mains dans les poches de sa veste et se tourne pour reprendre la route avec sa nouvelle rencontre. Elle lui sourit et ce dernier se fige sur son visage quand elle aperçoit des silhouettes plus loin sur le chemin, dans la pénombre.

-Tiens, tiens. Elle se racle la gorge. Il semble y avoir d'autre personne là bas. Comme quoi, ce village n'est pas si désert !

Elle laisse échapper un rire, nerveux peut être, et fini par avancer sur le chemin. Même si sa démarche est tranquille, comme s'il s'agissait d'une promenade, la tenancière reste sur ses gardes, elle serre et desserre les poings dans ses poches, imaginant plusieurs scénarios de quand elles arriveront à la hauteur des personnes.

- Qu'est ce que vous faites dans ce village, en fait ?

Lorsqu'Erika arrive proche des natifs - reconnaissable par leur vêtement - elle ralenti le pas et entame la discussion dès que la distance le lui permet.

- Bonsoir ? Vous êtes des habitants d'ici ?

Avec un peu de chance ils diront oui, elle pourra avoir une réponse, prendre ce qu'elle était venue chercher et repartir à Nouvelle-Sérène.
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Pendant un moment, Aamir reste le carnet de cuir en main, assis sur la grande paillasse. Perdu dans ses pensées il en oublie momentanément de prendre des notes sur son carnet. Mais ce flottement ne dure que très peu. Il range sa trouvaille dans sa besace et sort de quoi mettre ses pensées sur le papier. Et pour ce faire, retourne à l'entrée de la maison. Il observe avec attention la porte et les fenêtres, en quête d'éventuelles traces d'effractions. Chambranle, serrures, loquets, il scrute, observe, étudie, et prends des notes.

La pièce de vie, dont le sol est en terre battue, il le sait, le lui apprendra pas grand chose. Hormis la présence intrigante du fusil sur le sol. Pour le jeune homme, ce fait est le seul élément perturbant de la pièce. En effet, là n'est pas la place d'une telle arme, surtout dans une maison abritant une famille complète. Le jeune homme fait un rapide schéma de la pièce et de la position du fusil dans son carnet avant de s'en emparer et de regarder s'il est toujours fonctionnel, s'il a servit juste avant de tomber au sol, s'il est vraiment tombé au sol (en regardant la profondeur de la trace), où sont les moyens d’entretien et où sont ses munitions, si le fusil est fonctionnel, une arme supplémentaire ne sera pas du luxe... au pire il servira de massue. Il regarde aussi les provisions. Ayant décidé de voyager relativement léger, il n'en a pas apporté beaucoup, pariant sur un périple assez court, un complément de nourriture ne serait pas pour lui déplaire. Il regarde aussi les manteaux, essayant de voir s'ils ont été confectionnés sur place, pouvant donner des indications sur quelques activités annexes du village, et la qualité de leur fabrication. Par curiosité, il jette aussi un regard dans le four, tâtant le foyer à la recherche d'une éventuelle irrégularité.

Puis il retourne dans la chambre, qui ne lui apprend rien de plus que ce qu'il en avait déduit la première fois : la maison était le foyer d'une famille d'au moins quatre personnes, mais plus sûrement de cinq. La présence de comptes dans le carnet, et également du four à pain lui fait se demander s'il n'était pas dans le logis du boulanger et la boulangerie temporaire...

En relisant le carnet, outre la joie évidente de la personne qui note les quelques traces de la vie quotidienne autre que les chiffres, rendant la disparition des habitants aussi mystérieuse que navrante, un détail éveille les soupçons du jeune homme. La fontaine, dans une des entrées du carnet, se voit attribués des effets quasi miraculeux. Aamir fronce les sourcils. Un enfant tellement malade que ses parents le croient perdu, qui boit de l'eau et qui guéri aussi vite... aucune difficulté à croire à un miracle, mais dans la situation présente, le jeune homme n'y voit qu'un élément suspect.

Après avoir posé ses affaires dans la première maison, sauf sa ceinture besace contenant ses carnets et ses moyens d'écriture, il sort de la maison et va explorer la suivante, gardant à l'esprit sa suspicion vis-à-vis de la fontaine, mais essayent de voir si d'autres éléments le ramène vers elle. Fusil en main, il avance prudemment vers la porte de la maison voisine.
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L'exploration d'Aamir


Les ouvertures examinées par Aamir ne sont témoin d’aucune violence. Seule la porte d’entrée dispose d’une serrure, et elle n’a pas été forcée ; quant aux fenêtres, elles ne sont faites que d’une ouverture couverte d’un volet improvisé. Les gens qui vivaient ici n’avaient peut-être pas les moyens de faire installer de vraies fenêtres en verre.

Le fusil auquel s’intéresse l’aventurier est posé de travers en plein milieu de la pièce principale. Il n’a fait qu’une éraflure dans le sol poussiéreux. Quoiqu’il soit d’un modèle un peu vieillot, il est en bon état. On a dû l’entretenir avec soin. Il ne reste qu’une balle dans l’arme.

Un des murs est marqué d’une trace qu’Aamir pourra aisément identifier : on a tiré dessus - ou bien on a manqué sa cible et la balle a atterri dans le bois.

Il reste en effet quelques provisions dans la maison, essentiellement de la viande mise à sécher et du pain trop sec pour être encore mangeable.

Les manteaux sont en fourrure. Un vrai luxe sur le continent. Ils sont néanmoins cousus un peu maladroitement, mais les habitants s’en moquaient sans doute : la fourrure, ça tient chaud, voilà l’essentiel.

Le four quant à lui a été bien construit.

La deuxième maison dans laquelle entre Aamir est plus petite. Elle est presque entièrement vide, ce qui est facile à voir car elle ne comporte qu’une pièce. Il reste seulement un lit, sans matelas, et une table.

Une feuille est posée dessus. On a écrit hâtivement quelques mots sur le papier.

“Se vilage est maudi. Moi, je par. Si vous liser sa, parté aussi.”

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Le mystère de Selveggia
Event Halloween


Pas âme qui vive, c’était un peu un euphémisme. Cette ville était déserte de toute vie et la voir se plonger progressivement dans l’obscurité la rendait d’autant plus glauque. Heureusement pour cette personne atteinte de nyctophobie, la blonde était tombée sur une personne fort chaleureuse en la personne de Erika Acquisto. L’inquisitrice lui rendit d’ailleurs la même politesse lorsque la rouquine se présenta en retour.

« Enchantée de même. » Elle laissa un court soupir glisser entre ses lèvres. « Je vois. Essayons un peu plus loin. Le centre-ville nous donnera sans doute quelques pistes à suivre. »

Les deux femmes s'engouffrent alors plus en avant du village. Erika affichant un sourire, sans doute pour tenter de leur donner du courage et, à défaut d’être une grande adepte des visages souriants, Yndris lui renvoyait au moins un visage amical, quelque peu froissé par son sentiment d’insécurité. Elle resta d’ailleurs sur le qui-vive, ses yeux passant sur chaque ombre étrange que ces décors abandonnés créaient, jusqu’à ce que la rousse lui signale une présence un peu plus loin.

« Ou peut- être que nous ne sommes pas les seules curieuses ? » se hasarde-t-elle, tout de même intriguée.
« Qu'est ce que vous faites dans ce village, en fait ? »
« sans doute la même chose que vous. Un village entier qui se fait abandonner du jour au lendemain, le tout parsemé d’histoires de fantômes et de monstres… Il y a forcément une explication et j’aimerais bien découvrir laquelle. Pas vous ? »

Elles n’eurent pas trop l’occasion de discuter davantage, arrivant enfin à déceler à quoi ressemblaient les silhouettes aperçues de loin. Ils avaient tout l’air de natifs, eux. C’était une bonne chose, ils sauraient sûrement leur en dire plus sur la situation étrange de ce village. Erika les questionna d’ailleurs sur leur origine.

« Vous avez l’air d’être du coin… Vous savez ce qu’il s’est passé ici ? » renchérit-t-elle.

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Le mystère

de Selveggia

Event d'Halloween


Les premiers sont partis, se dit Dilay. La fouille de la maison et les notes concordent. Le second… Elle inspecte l’autel sans beaucoup de ménagement et consulte quelques prières de derrière ses lunettes. Elle le fait avec un mélange de curiosité et d’envie de se réconforter mais ses lèvres frémissent très vite d’un sourire goguenard.

Que va-t-elle faire si elle rencontre vraiment un démon ? Lui envoyer le livre à la figure ? Lui en réciter une partie ? Non, bien sûr. Elle va lui trouer le crâne. Cette idée se renforce quand Dilay est confrontée à la large trace au sol. Elle s’agenouille près des copeaux de bois et les saisit entre le pouce et l’index avant de les renifler. Elle fait de même avec la terre, au cas où que ça sente la poudre, le souffre, le sang… Beaucoup de choses ont une drôle d’odeur ici et Dilay a le nez très fin : les vapeurs des marécages pour commencer. Ce pourrait donner une piste de ce qui tirait, d’où il passait, si c’était un homme, qu’il avait des bottes et des choses coincées sous sa semelle.

L’idée que ce puisse être un Natif est la première qui traverse l’esprit de la mathématicienne. On a beau dire qu’ils vivaient en paix avec les colons dans le coin, d’autres moins sympathiques ont pu venir, surtout après la fête de l’Equinoxe. Mais ça ne concorde pas – les tensions se sont avivées sur l’île après ladite fête, et Selveggia a commencé à se dépeupler avant. Et il aurait fallu beaucoup de Natifs très motivés pour terrifier tout un village. Et si c’était quelque chose d’interne ? Des rivalités ? Un sabotage ? Le truc, c’est que Dilay ne voit pas à qui ça profiterait.

Elle retourne dans la seconde maison, celle du thélémite, quand elle a cessé d’inspecter la troisième et qu’elle a attesté qu’il n’y avait rien dans le lit, dessous, et sous le matelas.

Sa lanterne tendue en avant, Dilay commence à inspecter les deux pièces dans lesquelles elle n’est pas encore entrée à l’intérieur de la demeure du pieux homme.
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*Curieux* pensa le jeune homme en examinant la feuille. L'écriture indiquait un certain empressement, l'écriture était très anguleuse et malhabile. Mais le contenu de cette note tranchait brutalement avec le contenu du carnet de la maison précédente, beaucoup plus enthousiaste. L'aspect aussi tranchait. Autant la précédente était plus accueillante et chaleureuse, autant que puisse l'être une maison abandonnée, autant celle ci sentait l'austérité, voire la pauvreté. L'état d'esprit révélé par les écrits était-il influencé par la richesse des occupants ? l'atmosphère souriait-elle d'avantage aux riches qu'aux démunis ?

Puis il se souvint de l'impact de balle dans le mur. Non, quelque chose s'était définitivement passé en ces lieux. Mais au vu du dépouillement de cette masure, ce n'était pas ici qu'il en apprendrait d'avantage.

*encore une maison et je vais voir la fontaine* se dit-il. Après tout, la seule piste valable qu'il avait, pour le moment, c'était cette fontaine dite miraculeuse.

Serrant le fusil dans ses mains, il progressa pour visiter la troisième maison. En progressant, il se dit qu'il investiguerai sur les voix qu'il avait entendues en pénétrant dans le village.
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Suite de l'exploration


Sans surprise, les copeaux de bois sentent avant tout le bois, l’humidité et la terre. Oubliés sur le sol depuis qui sait combien de temps, ils ont pu perdre une odeur moins forte qui aurait donné davantage d’indices.

La deuxième pièce dans la maison thélémite se révèle être toute petite. Elle ressemble à un bureau, même si elle manque cruellement de meubles. La bibliothèque sobre derrière est taillée dans une essence locale et ne contient que six livres. Deux parlent de Teer Fradee, trois de religion, et le dernier est un livre d’histoires pour enfants.
Le bureau en lui-même semble aussi avoir été assemblé sur place. Il contient encore beaucoup de fournitures : papiers, enveloppes, encre, crayons… Le tout est très bien rangé.
Le seul papier qui n’est pas vierge se trouve dans le premier tiroir. Il est couvert de noms et d’adresses, principalement sur le continent. La première ligne indique par exemple “Maturin (menuisier) : soeur habite au 3, rue des mâts, Sérène”.
Quant à la dernière pièce, il s’agit sans surprise de la chambre. Il y a là un vaste lit qui remplit la majorité de l’espace, une armoire sans portes, et un baquet. Il règne dans la pièce une odeur difficilement soutenable d’eau sale ; le baquet n’a pas été vidé depuis longtemps.
Il n’est pourtant pas dit que ce soit la première chose à remarquer. Le lit - structure en bois, matelas et fourrures compris - est saccagé. Des plumes ont volé dans tous les sens, les oreillers ayant été éventrés, et des échardes pointent dans tous les sens. Pire encore, en s’approchant on peut voir qu’une partie de ce qui reste est imbibée de sang séché. Il n’y a pourtant que quelques gouttes au sol autour et rien du tout dans les autres pièces. La chambre est dépourvue de fenêtre.



Aamir doit choisir pour entrer dans la troisième maison : forcer la serrure ou entrer par la grande fenêtre. Non pas qu’on ait bêtement fermé la porte à clé et ouvert la fenêtre d’à côté, mais cette dernière a été brisée. Les échardes de verre encore accrochées au cadre restent dangereuses.
A l’intérieur, une myriade de bouts de verre parsème le sol. La première pièce semble faire office de cuisine et de séjour ; elle comporte table, chaises et ustensiles. Quelques objets plus étranges décorent l’endroit : une sculpture représentant un ulg est posée sur la cheminée, et une grande jarre de fabrication native - contenant visiblement de l’huile - attend dans la cuisine.
La deuxième pièce contient deux lits d’une place et un meuble encore plein de vêtements. Cachée entre les plis d’une robe de la Congrégation repose encore une petite bourse contenant quelques pièces. Au sol sont éparpillées des cartes, sans doute issues d’un jeu interrompu. Sur plusieurs d’entre elles, de la boue.
Ici aussi la fenêtre est brisée, mais elle semble l’avoir été de l’intérieur : tous les bris de verre sont à l’extérieur.

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