Kerhawen, fille de Mialig, fille de Cerwiden — Native — Guerrière.

Kerhawen plante son marteau au sol et observe sa mère. Parfois, elle a envie de faire de ses ossements une couronne, tant elle l'insupporte. Toujours pleine de cœur, pleine de soulagements, pleine d'attentions. Une parfaite guérisseuse. Si seulement, un jour, elle se mettait à hurler, à rager, à frapper contre les parois de la tente familiale: qu'elle devienne une harpie, une fois dans sa vie ! Mais non. Même lorsque les soleils brûlants avaient tué son mari, le père de Kerhawen, Mialig n'avait pas bronché. Elle n'avait pas pleuré, pas hurlé, seulement eu des gestes de réconfort, et...

« Tu sais que j'ai raison, crache Kerhawen. Je vais quitter Wenshaveye et aller voir ceux qui veulent se battre, eux. Qui se fichent si les resnaigse sont en vert, en jaune, en couleur de blette écrasée ou montés sur des bestioles brunes. Je dois venger nos brátir et fátir.
— Et moi, les soigner. Je comprends que tu aies ta voie à suivre, même si je ne soutiens pas ta démarche. Fais seulement attention où cela te mène. Tu ne peux pas tuer tous les étrangers par toi-même comme tu le prétends, et ta ferveur ne fera que les rendre plus agressifs encore. Tu dois faire preuve d'empathie envers tous.
— Pour finir poignardée pour leurs piécettes, tandis qu'ils pêchent nos poissons et déboisent nos forêts ! Comment peux-tu être aussi aveugle ? Ne pas réagir ainsi ? Ils nous déciment et tu restes à préparer tes remèdes comme s'ils allaient suffire ou ramener les morts à la vie ! »

Toute sa jeunesse à suivre sa mère au bois pour la cueillette de ses plantes médicinales, à l'observer les moudre et en faire des remèdes, sans que jamais Kerhawen ne retienne quoique ce soit. Toute son adolescence à suivre son père dans ses entraînements physiques, à courir derrière lui et croiser le fer jusqu'à l'épuisement, pour que cette complicité lui soit arrachée par les premiers colons. Kerhawen ne voulait plus être celle qui suit, celle qui apprend en silence, celle à qui il arrive des choses plutôt qu'une force de mouvement elle-même. Ce soir, elle partira et ne reviendra pas, se convainc-elle ; mais peut-elle réellement abandonner sa mère là...

« Fais attention à toi, Ker. Et reviens-nous. Tu sais que tu seras toujours la bienvenue auprès de moi. »

Fanatique: Kerhawen est obnubilée par la terre de ses ancêtres et le bien-être des clans natifs, et cela se ressent à travers toutes ses actions. Elle cherche à protéger ce qui fait sa vie et sa nature, par tout moyen que ce soit, même les plus violents. Son mode de pensée se résume à « est-ce bon pour nous, est-ce bon pour en on mil frichtimen, est-ce bon pour tír fradí ? »

Illuminée: Kerhawen est persuadée que, comme en on mil frichtimen est en tout et partout, elle doit collectionner toutes les traces de son pouvoir et s'en parer, afin de se protéger du mal amené par les colons autant que des dangers étrangers. Elle passe donc de longs moments à récupérer breloques et bibelots, bois flottés ou coquillages étranges, ou même morceaux d'étoffe et pièces étrangères, autant dans la nature que sur les cadavres de ses adversaires.

Intolérante: Kerhawen est persuadée que les natifs ont la réelle raison de la vie, du monde et du reste, que son île est sacrée et ne supporte pas l'envahisseur, et discuter avec elle de cela est peine perdue ; elle restera toujours bornée dans ses idéaux. De plus, elle est révulsée par les inégalités et hiérarchies des sociétés étrangères, ne saisissant pas comment les hommes peuvent s'ordonner ainsi face à un dieu qui les rend égaux devant la mort.

Persévérante: Kerhawen n'abandonne pas. Tout au plus, elle reporte à plus tard. Il n'y a pas de place pour l'échec dans sa vision du monde et encore moins pour l'abandon. Si cela doit causer sa perte, c'est ainsi — ajoutée à son pragmatisme, cette persévérance est la raison pour laquelle elle s'entraîne sans relâche et vit majoritairement renfermée sur elle-même: il est difficile de transiger avec autrui.

Résiliente: Kerhawen n'ayant pas le droit d'abandonner, elle se relèvera toujours si sa force lui permet — et sa force le lui permet heureusement souvent. Elle sait encaisser, autant mentalement que physiquement. Deuils, blessures, peu importe ce qu'on lui jette au visage, elle finira par triompher et marcher sur ses deux pieds à nouveau.

Pragmatique: Kerhawen n'a aucun scrupule. Pas le moindre. Ce qui doit être fait est fait, quelque soient les conséquences et les faux-semblants, les jugements et les heurts. Si elle doit faire violence pour obtenir ce qu'elle veut, ou que des sacrifices doivent être accomplis, elle ne reculera pas devant ceux-ci.