Le deal à ne pas rater :
Réassort du coffret Pokémon 151 Électhor-ex : où l’acheter ?
Voir le deal

Comme un avant-goût d'aventure | Aamir

Invité
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Anonymous
Invité
Infos
Liens
Reput
- Ah, Rim, tu tombes bien ! J’avais justement quelques questions à te poser.

La jeune femme, qui venait de dégringoler les escaliers descendant des chambres de l’auberge, s’arrête brusquement, coupée dans son élan. Et elle qui pensait pouvoir manger rapidement avant de filer à la bibliothèque… Elle se compose néanmoins un visage avenant en se tournant vers Tarik. Inutile de contrarier le patron de l’Auberge du Griffon qui, contre une chambre, des repas et une petite somme d’argent, lui permet d’organiser des veillées de contes dans sa salle principale plusieurs soirs par semaine.

- Oui ?

Si le tenancier, petit homme chauve, bedonnant et débonnaire, n’est guère impressionnant, Rim a rapidement compris que sa figure joviale dissimule en réalité une certaine intransigeance – en particulier lorsqu’il s’agit d’argent.

- On m’a dit que tu es allée conter à la Taverne du Denier la semaine dernière… C’est vrai ?

Ah. C’est donc ça. Rim hoche la tête, d’un mouvement peut-être un peu trop sec.

- Effectivement.

Attendre la suite. Et essayer d’ignorer les grognements de son estomac, qui commence à gargouiller avec bien peu de discrétion.

- Tu ne m’en as pourtant pas demandé l’autorisation…

Demandé l’autorisation ? Un éclair de colère traverse la jeune femme, qui se contraint cependant au calme. Respirer. Et ne pas oublier que son contrat avec Tarik dépend avant tout de sa capacité à négocier.

- Je suis désolée si l’initiative que j’ai prise a pu vous froisser, ce n’était pas mon intention. Nous n’avions jamais stipulé que mes soirées de contes devaient se cantonner à l’Auberge du Griffon, et…
- Mais tu aurais pu le supposer. Ou au moins me demander mon avis. Tu es logée et nourrie ici, et tu pars voir ailleurs ? Comment je suis censé le prendre ?
- Absolument pas mal, je vous assure. Je vous le répète, nous n’avons jamais parlé d’exclusivité d’aucune sorte, et me rendre de temps en temps à la Taverne du Denier ne m’empêche pas de consacrer la majeure partie de mon temps à l’Auberge du Griffon. Et puis…

Malgré l’agacement qu’elle sent poindre en elle, elle esquisse un sourire. Finement ironique.

- … plutôt que craindre que je finisse par vous faire faux bond, vous pourriez envisager ça comme une manière d’attirer chez vous de nouveaux clients. Des personnes qui m’auraient entendue à la Taverne du Denier pourraient peut-être avoir envie de m’écouter plus souvent, et venir à l’Auberge du Griffon spécialement dans cet objectif ? Qui sait ?

Tarik n’avait visiblement pas songé à cette opportunité, car il reste silencieux quelques longues secondes avant de hausser les épaules, dans un geste mi-grognon mi-embarrassé :

- Bon, ça va. Tu es libre, après tout…

L’argent. Toujours le meilleur des arguments.
Rim l’observe tourner les talons avec un regard moqueur, puis prend de nouveau la direction de la salle à manger de l’auberge.

- Alors, tu as réussi à amadouer Ours Bougon ? Le pot de miel que tu lui as promis était suffisamment alléchant à ses yeux ?


Elle jette un coup d’œil complice à l’homme qui vient de la rejoindre.

- Par contre, ne compte pas sur moi pour apaiser ses foudres quand il aura découvert les multitudes de surnoms que vous lui donnez…

- Oh, allez… Qui ne plaisante jamais sur le dos de son patron, hein ?

La jeune femme s’est bien entendue avec Marwan dès les premiers jours qu’elle a passés à l’auberge – ce serveur moustachu au sens de l’humour piquant et à la répartie cinglante. Il lui rappelle un peu ses amis laissés à Al Saad - le bagout et la fausse nonchalance des mendiants accoudés à un étal, le rire facile mais le regard vif. Trop de points communs pour ne pas se lier d’amitié, sans doute…

- Bon, je te sers quoi, ce midi ? Le ragoût de viande ou le poisson grillé ?
- Du poisson, s’il te plaît.

Elle le remercie d’un sourire tandis qu’il repart vers les cuisines, puis balaye la salle du regard. Plutôt clairsemée, aujourd’hui – peut-être est-il encore un peu tôt. La table où elle a l’habitude de manger, dans le fond, à côté d’une fenêtre, est libre. Zigzaguer entre les chaises, les bancs et les clients, éviter une serveuse qui manque de renverser une carafe d’eau sur sa robe orangée…
Et puis, alors qu’elle allait enfin s’asseoir, un homme, qu’elle vient de dépasser, attire son attention. Seul à sa table, aucune assiette posée devant lui – seulement une choppe de bière à moitié entamée. Mais surtout… il lit. Elle ne parvient pas à voir le titre de l’ouvrage, mais les illustrations qui s’étalent en travers de ses pages sont éloquentes : d’immenses paysages débordant de végétation, des hommes et des femmes aux visages tatoués habillés de vêtement en peau… Un livre sur Teer Fradee et son peuple, de toute évidence.
Si Rim n’a pour le moment jamais quitté Hikmet, ses objectifs n’ont pas changé – et parmi eux, recueillir des légendes auprès des Natifs, faire la découverte de leurs mythes, connaître leurs histoires, leurs histoires à eux.
Peut-être cet inconnu, qui semble lui aussi s’y intéresser, pourrait-il être une voie d’entrée ?
Après une très légère hésitation, la jeune femme se décide à se rapprocher de l’homme qui, plongé dans sa lecture, ne semble pas la voir arriver.

- Bonjour… Excusez-moi ?

Bref flottement entre le tutoiement et le vouvoiement – face à la tenue soignée du client, ce dernier l’a finalement emporté.

- Ça vous dérangerait si je m’asseyais à votre table ? J’ai vu votre livre, et je dois dire qu’il a éveillé ma curiosité…
Invité
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Anonymous
Invité
Infos
Liens
Reput
Cela faisait maintenant six mois que le jeune homme se trouvait à Hikmet. D'abord émerveillé et complètement dépaysé, il avait parcouru la ville de long en large et en avait assez rapidement fait le tour. Le temps de se renseigner sur la faune et la flore, et glaner quelques informations en laissant traîner les oreilles au moments opportuns sur les marchés de la ville ou lors de réceptions, et il s'était aventuré en dehors des murs de la cité. Pas trop loin car, s'il était curieux et brûlait d'aller plus en avant pour explorer les environ, il avait ouï dire qu'il était dangereux d'aller trop loin. Or, il avait trop longtemps attendu cette opportunité pour la voir écourté à cause d'une préparation faite à la va vite. Heureusement, grâce au métier de son père adoptif, il avait accès à une base d'informations extrêmement bien fournies, et avait aussi ses fidèles carnets avec lui. Il prit l'habitude de compulser les ouvrages dans les auberges de la ville, avec une bonne bière, en tirant sur sa pipe.

Au fil de ses lectures, il avait trouvé des points de similarité entre différentes cultures, et avait commencé à s'interroger sur une origine commune de toutes ces cultures. Afin d'affirmer ou d'infirmer cette théorie, il lui fallait explorer des territoires vierges et aussi étudier une peuplade primitive, ou du moins avec une tradition orale aux origines remontant à bien avant l’émergence de Thélème et de l'Alliance du pont. Tout naturellement, il commença donc à s'intéresser aux Natifs de Teer Fradee. Bien qu'assez complètes de son point de vue, les études liées à ce peuple et à sa culture laissaient de nombreuses zones d'ombres et il planait une aura de mystères autour de ces natifs. Ce jour là, c'est de nouveau une étude de ce peuple qu'avait Aamir devant les yeux, alors qu'il sirotait une bière à une table d'une auberge au nom pompeux d'"Auberge du Griffon".

Ce matin, Sa'ad, son père adoptif, lui avait annoncé qu'ils avaient encore une réception le soir même, la troisième en deux semaines. Le jeune homme avait accueilli la nouvelle avec un soupir désabusé sous le regard amusé de son père, puis tout deux s'étaient rendu à la bibliothèque principale d'Hikmet, où travaillait Sa'ad. Aamir, comme à son habitude, avait commencé par rôder dans les rayons à la recherche d'un ouvrage éveillant sa curiosité. Puis, quand il le trouva, commença à le compulser en prenant des notes. alors que midi approchait, l'envie de boire une bonne bière commença à travailler le jeune homme, et il sorti du bâtiment imposant de la bibliothèque pour se mettre en quête d'un débit de boissons. Il connaissait l'auberge où il était en ce moment. La bière n'y était pas meilleure qu'ailleurs, l'auberge avait l'avantage d'être relativement calme, proche de la bibliothèque et pratiquait des prix raisonnables. Aamir y prit donc place et commanda une bière. Avec un rituel bien établit, le jeune homme lisait chaque chapitre et résumait dans un de ses carnets, ce qu'il en avait tiré. Lorsqu'un chapitre lui posait d'avantage de problèmes, il avait pour habitude de le relire en fumant sa pipe. Là aussi, le "rituel" entourant la préparation et le nettoyage après utilisation de la pipe avait pour effet de stimuler la réflexion du jeune homme.

Alors que l'endroit se remplissait de personnes cherchant à se remplir la panse, Aamir lui tirait rêveusement sur sa pipe, les yeux rivés sur le livre ouvert sur la table, un de ses carnets reposant sur ses cuisses et le rebord de la table.

- Bonjour… Excusez-moi ?

Aamir leva la tête, la pipe au bec, pour voir qui l'avait ainsi saluer. Son regard tomba sur une jeune femme encombrée d'un plateau portant un repas. La salle était bien pleine mais loin d'être bondée, et de nombreuses tables proposaient des places de libre. Que lui voulait donc cette demoiselle ?

- Bonjour, puis-je vous aider ?
- Ça vous dérangerait si je m’asseyais à votre table ? J’ai vu votre livre, et je dois dire qu’il a éveillé ma curiosité…

Le jeune homme accueilli cette annonce avec un sourcil droit arqué de surprise. Il était présent dans la salle depuis un bon moment, et c'était la première personne dont l'ouvrage éveillait la curiosité. Mais Aamir n'était pas du genre à étouffer ce comportement, au contraire. Un sourire suivit rapidement la surprise du jeune homme, et il fit amicalement signe à la jeune femme de s'asseoir à sa table en y faisant de la place.

- Je vous en prie, prenez place, dit-il en commençant à éteindre sa pipe, au cas où la demoiselle soit dérangée par la fumée. Puis-je supposer que le peuple des Natifs et sa culture vous intéressent ?
Invité
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Anonymous
Invité
Infos
Liens
Reput
Une fois un bref instant de surprise passé, l’homme l’invite à s’installer à sa table – son étonnement est encore perceptible sur son visage, dans le cillement de son regard, comme un nuage effilé qui s’étire dans la clarté du ciel, mais son sourire est avenant. Amical, même. Rim tire une chaise et s’assoit devant lui.

- Merci.

Puis, remarquant qu’il s’apprête à éteindre sa pipe, sans doute de crainte que cela ne la dérange :

- Non non, continuez à fumer, ne vous inquiétez pas pour moi. Je suis habituée à l’odeur.

Elle n’a jamais fumé, mais elle a fréquenté tant de lieux hantés par les pipes, les cigares et les cigarettes en tous genres qu’elle n’y prête à présent plus guère attention. Dans les tavernes, la fumée fait partie du paysage, au même titre que les chopes d’alcool, les plaisanteries grivoises ou les bagarres d’ivrognes.

L’homme attend qu’elle soit installée pour l’interroger d’une voix aimable, et elle lui glisse un coup d’œil à la fois curieux et amusé. Il a une manière peu commune de parler, de tourner ses phrases – des inflexions à la tonalité affable mais dont la courtoisie, définitivement mondaine, trahit aussitôt sa classe sociale : il ne fait pas partie des couches populaires. Rim en a la certitude – une certitude fichée dans la peau, avec cette intuition infaillible des gens du peuple qui reconnaissent immédiatement leurs pairs et identifient, tout aussi sûrement, ceux qui ne font pas partie de leur monde.

- Vous supposez bien. Je peux vous retourner la question ?

Son sourire amusé s’épanouit, pendant quelques secondes, au coin de ses lèvres.

- Pour tout dire, je n’ai pas encore eu le temps de lire moi-même des ouvrages de ce type, mais j’en ai envie depuis que je suis arrivée ici… J’ai entendu dire qu’il y avait une bibliothèque, dans les environs – je comptais d’ailleurs m’y rendre dans l’après-midi. Peut-être que votre livre vient de là-bas, justement ?

Tout en parlant, la jeune femme a commencé à émietter son pain tout en observant son voisin de table. Peau claire, la petite trentaine, des yeux très verts, les cheveux aussi noirs que les siens. Poli, de toute évidence, et indubitablement sympathique. Un carnet griffonné de notes est ouvert sur ses genoux, et elle arque les sourcils en le remarquant.

- Votre lecture a l’air de vous tenir à cœur, en tout cas… Vous y mettez beaucoup de sérieux.

De nouveau ce sourire, légèrement ironique, mais sincère. C’est la première fois qu’elle rencontre quelqu’un qui semble s’intéresser à ce point aux Natifs, et elle est réellement curieuse de discuter avec lui.

- Oh, et je m’appelle Rim, au fait. Enchantée que vous m'ayez accepté à votre table.
Invité
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Anonymous
Invité
Infos
Liens
Reput
La fumée et l'odeur ne semblant pas incommoder la jeune femme, selon ses propres dires, c'est avec un plaisir non dissimulé qu'Aamir tira une grande bouffée de fumée de sa pipe. En la regardant s'installer face à lui, il pris quelques instants pour la détailler. Une jeune femme charmante et qu'il devinait harmonieusement proportionnée, elle n'éveillait en lui en cet instant qu'une curiosité bienveillante. Après tout, ils semblaient partager la même vis-à-vis des peuples natifs de cette terre.

-Vous supposez bien. Je peux vous retourner la question ?
- Etudierais-je cet ouvrage sinon ? répondit le jeune homme, un sourire malicieux aux lèvres. La pipe coincée dans sa bouche, il tourna le livre sur la table, pour que la jeune femme face à lui puisse, sinon lire, du moins tourner les pages et se rendre compte de la quantité d'informations qu'il contenait.

-Pour tout dire, je n’ai pas encore eu le temps de lire moi-même des ouvrages de ce type, mais j’en ai envie depuis que je suis arrivée ici… J’ai entendu dire qu’il y avait une bibliothèque, dans les environs – je comptais d’ailleurs m’y rendre dans l’après-midi. Peut-être que votre livre vient de là-bas, justement ?

Aamir prit quelques secondes pour réfléchir. La ville possédait une grande bibliothèque, dite "Principale" et quelques "annexes" de tailles variables disséminées en ville, ce qui impliquait un flux assez important de livres et de documents au sein de la ville. La bibliothèque principale se trouvant être la seule à proximité de l'auberge, le jeune homme en déduit que la demoiselle devait parler de celle là.

- Précisément en effet. Mon père adoptif en est l’Archiviste, ce qui m'offre l'opportunité de consulter à ma guise nombre d'ouvrages inaccessibles au public.

Tout en répondant, il vit posé sur lui le regard de la jeune femme, elle devait profiter de sa réponse pour détailler quelque peu son vis-à-vis. Il la laissa faire de bonne grâce-ne venait-il pas d'en faire de même quelques instants auparavant?- et tira doucement une nouvelle bouffée de fumée de sa pipe. Il vit, non sans amusement, les sourcils de la demoiselle s'arquer lorsqu'elle aperçu son carnet de notes. Cela surprenait parfois, mais Aamir avait cette manie de noter ses idées, observations et interrogations dans des carnets, il en avait une étagère complète dans sa chambre.

-Votre lecture a l’air de vous tenir à cœur, en tout cas… Vous y mettez beaucoup de sérieux. Oh, et je m’appelle Rim, au fait. Enchantée que vous m'ayez accepté à votre table.
- Qui aurait refusé si charmante compagnie à sa table ? Je m'appelle Aamir, et oui, la quête de savoir implique un minimum de sérieux... de plus j'ai parfois beaucoup trop de questions se bousculant là haut pour tout retenir, dit-il en tapotant de l'index son crâne, il faut donc en écrire un maximum pour en garder une trace.

Il esquissa un petit sourire malicieux en coin avant de reprendre.

- Plus sérieusement, j'ai pris pour habitude de noter mes pensées, observations, réflexions et interrogations sur des carnets afin de mieux les organiser. J'en ai ainsi une trace, ce qui me permet de revenir dessus lorsqu'un élément nouveau pouvant les étayer ou apporter un élément de réponse survient. J'ai une étagère pleine des carnets que je tiens depuis que je suis en âge d'organiser ma réflexion, j'y reviens régulièrement. C'est, d'une certaine façon, ma deuxième tête. Mais une tête qu'on peut organiser et arranger à sa guise,conclue-t-il avec un petit clin d’œil.

Après une nouvelle bouffée de tabac de sa pipe, il s'amusa à souffler la fumée par les narines en arquant un sourire. Il venait de repenser à la réflexion de Rim concernant la bibliothèque. Le fait qu'elle soit à présent une connaissance du fils adoptif de l'Archiviste pouvait lui ouvrir quelques portes là bas.

- Je viens d'y songer mais... souhaitez vous que je vous accompagne lors de votre visite de la Bibliothèque principale ?

Invité
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Anonymous
Invité
Infos
Liens
Reput
Un homme qui aime manier la malice, donc. Soit. Ça lui plaît. Et qui se trouve être, qui plus est, le fils adoptif de l’archiviste de la bibliothèque d’Hikmet – heureuse coïncidence. Rim a une moue approbatrice à l’annonce de cette nouvelle, puis commence à grignoter un morceau de pain sans cesser d’écouter son interlocuteur. Aamir… À son penchant facétieux s’ajoute un certain goût pour la flatterie, apparemment, mais la conteuse ne réagit pas à son compliment – seule une lueur moqueuse aiguise-t-elle son regard tandis qu’elle continue, imperturbable, à mordre dans sa tranche de pain.

- Je comprends ce que vous dites par rapport aux carnets. Le mien m’accompagne aussi partout où je vais.


Carnet qui lui sert cependant davantage à noter les histoires qu’elle entend au détour des rues et des gargotes qu’à consigner ses pensées ou ses réflexions.

- Mais cela doit demander une certaine logistique, de transporter cette étagère au gré de vos déplacements, plaisante-t-elle en esquissant un sourire. Et de disposer de suffisamment d’espace pour l’installer là où vous habitez.

Remarque peut-être révélatrice de l’enfant des rues qu’elle a été, habituée à se déplacer sans cesse, à posséder peu de choses et à ne garder avec elle que le strict minimum pour survivre. Dormir dans une vraie chambre – une chambre d’auberge, certes, mais une chambre tout de même – et non pas dans des bâtiments abandonnés a constitué à ses yeux, en arrivant à Hikmet, une réelle innovation.

Quelques secondes de silence songeur s’écoulent lentement, Aamir tirant pensivement des bouffées de sa pipe, Rim terminant son morceau de pain – puis l’homme reprend la parole, et la conteuse lui jette un regard agréablement étonné. L’accompagner lors de sa visite à la bibliothèque ? Pas qu’elle ait besoin de guide, mais la présence d’un proche de l’archiviste serait sans nul doute un atout, et lui permettrait peut-être d’accéder à de meilleurs ouvrages.

- Ce serait avec plaisir ! C’est gentil à vous de le proposer. Est-ce que vous seriez disponible après le repas ?
- Le poisson grillé de madame est avancé, glisse à cet instant, comme un fait exprès, une voix exagérément cérémonieuse à son oreille.

Une assiette se pose devant elle et la jeune femme relève la tête pour croiser le regard taquin de Marwan.

- Je remercie monsieur pour sa diligence, réplique-t-elle sur le même ton, avant que le serveur ne s’éloigne sur un clin d’œil complice.

Le plat, qui sent délicieusement bon, réveille aussitôt l’appétit de Rim, qui se saisit de ses couverts.

- Ça ne vous dérange pas si je mange ? Je vous promets de ne pas tacher votre livre… ni vos carnets.

Question essentiellement rhétorique, toutefois – elle ne compte guère se priver de son déjeuner.

- Et si ce n’est pas indiscret, ça fait longtemps que vous vous intéressez au peuple natif et à sa culture ? interroge-t-elle tout en commençant à découper son poisson. Est-ce que vous avez appris des choses intéressantes à leur sujet ?
Contenu sponsorisé
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Infos
Liens
Reput
  • Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum