Sahar - Alliance du Pont - Ingénieure

L’estomac retourné par les flots agités, Sahar se tient au bastingage. Le teint blême, elle fixe l’horizon et se rappelle l’honneur qui lui a été fait : partir pour Teer Fradee. Un honneur reflétant son travail acharné, et la chance que la vie lui a insufflé dès sa naissance.

Fille d’une lieutenant-colonel réputée et d’un médecin dévoué, elle a eu les meilleures conditions au sein de l’Alliance pour sortir du lot et s’épanouir. Certes, sa mère était très prise par les stratégies du front et les décisions politiques de leur patrie, mais elle n’en était pas moins un soutien sans faille pour sa fille et ses ambitions. Son père exprimait son amour en l’emmenant avec lui lorsqu’il en avait l’opportunité. Il espérait lui donner le goût de la médecine et le désir de suivre ses pas ou même de le dépasser en réussissant à devenir alchismiste. Par ses parents, par leur expérience, Sahar connait le véritable visage de la guerre. Elle a vu des estropiés, des traumatisés. Elle a entendu des échanges virulents tard dans la nuit sur une avancée de Thélème et ses parents qui partaient en urgence. Admirative de leur implication, la fillette aimerait les rendre fiers. Elle lit beaucoup, elle s’intéresse à différentes sciences. Son esprit se pose de nombreuses questions, surtout sur le fonctionnement des technologies de leur quotidien. Elle expérimente, à son échelle. Une sarbacane faite en seringues pour lancer des petites boulettes de parchemin sur le voisin, un cône d’argile un peu difforme qui amplifie sa voix pour surprendre sa nourrice, comparer la vitesse de chute de différents objets et y accrocher des plumes pour essayer de les faire voler, ou juste remonter l’aiguille du pendule du salon pour gagner une heure d’éveil supplémentaire... Les livres de physique ou de chimie qu’elle lisait instillaient ces créations un peu folles dans son esprit trop immature pour les comprendre pleinement.

Née dans les conditions idéales pour gravir les marches de la société, Sahar peut choisir quelle académie rejoindre. Et le choix est difficile. Surtout lorsque sa mère l’encourage vers l’armée et son père vers là où il connait de nombreux médecins.

Mais Sahar a un rêve. Celui qui la pousse depuis sa tendre enfance. Celui qui lui fait toujours lever les yeux vers les nuages. Celui qui s’est déclenché lorsque ce petit oisillon qu’elle a sauvé avec son père a finalement pris son envol...
Sahar rêve du ciel.
Sahar rêve de voler.
Et pour réaliser ce rêve : elle deviendra ingénieure.

L’académie est un défi que Sahar relève la tête haute, et le dos courbé sur son bureau. Elle travaille avec acharnement. Motivée autant par son orgueil et sa volonté de rendre ses parents fiers que par sa curiosité et son enthousiasme débordant pour les sciences.

Sa rigueur et sa créativité lui permettent de traverser la première année avec brio. Elle obtient l’accès aux études qu’elle souhaitait et c’est avec un entrain toujours aussi présent qu’elle s’y engage.  

Les études - cette période bénite à ses yeux - la mènent ensuite vers le travail. Du moins, l’espérait-elle. La jeune fille à l’enthousiasme infinie pour les livres et les expériences en avait oublié l’importance de l’humain et du réseau. Elle se retrouve donc coite à la sortie des études quand des élèves moins performants mais plus éloquents décrochent les meilleurs postes. Heureusement, la chance de sa lignée la sauve. Grâce à l’influence de sa mère, Sahar se retrouve dans une équipe occupée à développer de nouvelles technologies pour l’armée. Elle est soulagée, et ravie. Elle en oublie presque son rêve qui n’est qu’une plume enfermée dans un médaillon. Le front dépend d’eux, et l’image des blessés vus dans sa jeunesse hante son esprit sans qu’elle n’ose l’avouer. Elle travaille dur, chose aisée pour elle. Ce rythme est devenu sa nature. Mais à coté, elle se force. Elle discute et écoute, le pied trépignant d’impatience. Sahar apprend - lentement - à travailler en équipe. Et petit à petit, découvre qu’elle apprécie échanger avec les autres et leurs idées différentes. L’équipe trouve un équilibre et réussissent leur mission. Leur dernière découverte est une percée majeure pour les soldats au front : la conserve. Un petit pot de métal qui permettra aux soldats d’avoir des vivres sur le long terme ! Et pas n’importe quel métal, Sahar est bien placée pour en parler car ses travaux portaient sur le fameux fer blanc.

Cette découverte leur apporte gloire et honneur.
Notamment celui pour une partie de l’équipe de partir à Teer Fradee...

Sahar possède les qualités nécessaires pour son travail : elle est curieuse, inventive et obstinée. Elle est capable de travailler des heures durant si la motivation est présente, et celle-ci peut autant être là par passion que par orgueil. La jeune femme est en effet assez fière et peut se montrer compétitive.

C’est aussi une grande rêveuse. Elle désire plus que tout réussir à voler. Le ciel, les nuages, les oiseaux... ce monde la fascine et elle aimerait ardemment voir la terre d’en haut. Elle évite de trop dévoiler ce souhait, préférant éviter de passer pour une enfant qui fantasme ou de donner des idées à des rivaux.

Au niveau social, Sahar s’entend globalement correctement avec les gens : elle a un sourire agréable et sait hocher de la tête. Au fond, elle doit faire de gros efforts pour interagir avec les ceux qu’elle considère comme dénués d’intérêt. Elle peut rapidement se perdre dans ses pensées plus passionnantes à ses yeux que le récit d’un vieil radotant ou bien changer de sujet un peu maladroitement. Elle est loin de maîtriser l’art de la conversation des politiques mais y travaille et progresse petit à petit. Elle essaye de lire davantage sur la diplomatie et la rhétorique.

Ce qui la rattrape souvent en communauté, c’est son grand cœur. Sahar est tendre. Il lui arrivait d’aider son père avec certains patients - en tant que distraction ou présence humaine réconfortante - et elle a gardé une main prête à aider. Son premier sauvetage, un oisillon, est à l’origine de son rêve. Elle est consciente de l’impact réciproque que peut avoir un encouragement ou un secours.

Pour conclure, Sahar est parfois coquette. Elle aime les bijoux et coiffer ses cheveux. Elle apprécie la musique. Elle aime se balader à l’air libre, considérant que ça l’aide à réfléchir quand ses bouquins n’ont pas la solution. Elle adore les bibliothèques évidemment. Elle est allergique aux poils de chat. Elle boit du vin mais se force à rester modérée. Les maux de crâne, très peu pour elle !