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Voilà vingt ans que les dieux sont silencieux. Même le PÈRE DE L'AUBE, cette immense montagne qui couvre NYMLERITH et dont le fanal éclairait les cieux, s'était éteint.

   Depuis, le monde a été en proie aux conflits, les flammes de la guerre se sont ravivées et la confiance qui régnait depuis des centaines d'années a volé en éclats.

   Certains royaumes, qui vivaient en bons voisins, ont construit forteresses et murailles et se regardaient désormais en chiens de faïence, traitant le moindre mouvement suspicieux avec paranoïa.

   Le plus grand don des dieux, l'OEIL DIVIN, était désormais traité comme une arme si rare et précieuse qu'il fallait empêcher quiconque de le posséder ou garder secret sa possession, car plus personne ne s'en voyait accordé et les anciens porteurs se faisaient vieux, ils n'étaient plus les grands combattants d'autrefois.

   Les éléments semblaient plus déchaînés, les routes de commerce moins sûres, les prix grimpaient par nécessité, les dettes et les famines grandissaient, le brigandage et le banditisme refaisaient leur apparition alors qu'ils n'étaient auparavant qu'un mauvais souvenir d'une époque archaïque.

   Dans les pays voisins de MERIDIEM et HALOGIA, on avait même vu des tentatives de coup d'état, provoquées par le pessimisme ambiant et l'idée que la fin du monde était proche et que c'était la faute des gouvernements en place.

   La situation semblait si désespérée que même les nations les plus résilientes et optimistes avaient commencé à considérer la guerre à grande échelle comme une solution à court terme, non seulement pour l'économie mais aussi par motif religieux pour peut-être faire revenir ces Dieux disparus.

   Il y avait bien sûr ceux qui ne s'en sortaient pas si mal avec le monde en proie à une telle angoisse. La nation d'OROCHI, fondée sur le commerce, profitait de son isolement et des prix grandissants pour se maintenir à flot et garder la tête haute sans risque de conflit, se permettant de manger à la table de tout le monde et même bénéficier de la protection des autres nations face à la montée en popularité de la piraterie et du banditisme.

   Mais les nations commençaient à manquer de moyens et la protection proposée devenait de plus en plus mince, même pour ceux qui profitaient grâce à leur système économique, les fondations commençaient à s'effriter.