Le deal à ne pas rater :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot 6 Boosters Mascarade ...
Voir le deal

Les Académies

Narration
A bord d'un navire naute, en vue de l'île
Narration
Admin
Infos
Pièces d'or : 1564
Messages : 406
Congrégation Marchande : 0
Natifs : 0
Thélème : 0
Alliance du Pont : 0
Icone : Les Académies UKWzHqo
Citation : Pose les premiers pavés, observe ceux qui les foulent
Liens
Reput
Les Académies

       « J'ai passé ma première année à pleurer, moi aussi. Mais si tu t'accroches, je te promets que ça en vaudra la peine. Les Académies sont le cœur de l'Alliance, c'est là que tout se joue. Tout. »

—Une biologiste à sa sœur étudiante
 

     
La vie à l’Académie

L’Académie est accessible à partir de 17 ans. Certaines personnalités fortunées de la Congrégation Marchande aiment envoyer leurs enfants à l’Académie pour le prestige davantage que pour le savoir.

L’Académie est payante. Elle est bien plus chère pour les citoyens d’autres nations que l’Alliance du Pont. Une famille de classe moyenne, si elle a des économies, peut financer les études de son enfant mais attention : certains cursus prestigieux, comme celui pour devenir alchimiste, demandent à prendre de nombreuses matières. Chaque matière choisie en plus a un coût.

Les professeurs de l’Académie sont sous la supervision d’un maître de classe. Le maître de classe supervise un niveau entier (première année, deuxième année…). L’Académie elle-même est sous la tutelle d’un recteur, un poste très prestigieux et très prisé.

L’Académie se fait en 4 ans : 1 an de cursus commun à tous les étudiants, 3 ans de spécialisation. Il arrive, notamment pour les futurs alchimistes, qu’on prenne encore une année supplémentaire, appelée année de consolidation.

Il n’est pas rare que des personnes affirmant « avoir été à l’Académie » n’aient suivi que la première année de tronc commun. Très intensive, elle couvre des disciplines considérées fondamentales (mathématiques, langues, astrologie, biologie, philosophie…) et comporte de nombreux examens.

L’Académie est connue pour être une manne d’opportunités. Y étudier, c’est théoriquement pouvoir transcender son milieu social d’origine : on peut rencontrer des gens qui sont dans le commerce, dans la finance, dans l’artisanat… Dans les faits, puisqu’étudier une matière a un prix, un fils d’alchimiste a plus de chances de devenir alchimiste lui-même ; et l’armée a tant d’importance qu’un fils d’officier aura un meilleur départ qu’un fils de marchand, même riche. Ces avantages ne suffisent néanmoins pas à se garantir une bonne place par la suite : les Académies diplôment énormément d’étudiants chaque année. La concurrence est rude.

Les étudiants doivent trouver leurs propres logements en ville mais il est courant que des bailleurs louent des dortoirs dans le quartier autour de l’Académie. Même les plus riches ont intérêt à y être : l’Académie n’est pas qu’un lieu d’étude, on y fait de la recherche, on y reçoit des personnalités extérieures à la Province, voire au Pont. C’est un honneur d’être choisi pour servir le thé durant un colloque important.

A la fin de l’année, un face-à-face est organisé entre l’étudiant et le maître de classe. Entre étudiants, on appelle cette période « les cent jours » car le protocole veut que chaque étudiant aille présenter son projet de spécialisation dans le bureau du maître de classe, par ordre alphabétique. Comme un entretien peut durer jusqu’à 2h, et que les étudiants sont très nombreux en première année, l’attente peut effectivement prendre des semaines.

Le maître de classe prend sa décision en concertation avec les professeurs. Les notes ne sont pas le seul facteur pris en compte : on se penche également sur le comportement de l’étudiant, ses manières, son intérêt pour les colloques et toute activité non obligatoire. D’autres composants entrent en jeu, les moyens financiers de l’étudiant ainsi que ses relations, et celles de sa famille.

Les résultats de l’entretien de première année sont donnés par un pli privé aux étudiants. Parfois il s’agit d’un tout autre cursus que celui qu’ils avaient envisagé, mais qu’on a jugé bon pour eux à leur place. S’ils déclinent, ils doivent quitter l’Académie.
     

L'Académie militaire


L’Académie militaire où on forme les jeunes conscrits ou les engagés volontaires est très souvent attenante à la plus grande Académie d’une province. Les formations militaires durent entre 1 et 3 ans. Plus vite on va sur le terrain et plus elles sont courtes. Plus on choisit une branche logistique et administrative, comme la cartographie, plus elles sont longues et il arrive que des élèves de l’Académie militaire aient des cours en commun à l’Académie civile.

Les Académies militaires ont du personnel sur place puisque les élèvent vivent sur les lieux. C’est aussi là-bas qu’on trouve de nombreux prototypes d’armes, une cantine, ainsi que des bains pour les élèves fourbus après les entraînements. Il n’est pas rare que des jeunes de l’Académie civile veulent pouvoir profiter de ces accommodations. C’est interdit dans les faits mais les professeurs laissent souvent faire. On pense qu’il est bon de laisser la jeunesse des deux côtés se mêler et se découvrir, surtout que d’importantes fractures se dessinent ces dernières années entre les militaires et les scientifiques. Les premiers s’embourbent dans une guerre où plus aucune technologie « miracle » ne semble pouvoir les aider, et les seconds sont accusés d’être toujours plus passifs, de se tirer dans les plumes au lieu d’aider leur nation, de publier des essais qui brassent du vent au lieu d’entrer dans le concret. En bref, on dit du milieu académique qu’il a perdu ses lettres de noblesse, quoique ce soit lui qui devienne de plus en plus influent. Il faut dire qu’en l’absence de victoire majeure, de bataille décisive, il n’y a plus grand-chose à célébrer en tant que militaire, alors que la recherche n’a jamais été aussi active et prolifique autour du sujet de la malichor… C’est un combat entre un honneur abstrait et une influence concrète.


     
Après les études : le monde de la recherche


Les diplômés les plus chanceux ont déjà des relations dans le monde académique. Même désargenté, un étudiant malin et qui n’a pas ménagé son temps et a épié tous les petits rassemblements mondains à l’Académie pour en être, peut s’être fait un tel réseau qu’il n’aura aucun mal à trouver un mentor d’envergure. Cela lui prendre simplement dix fois plus d’efforts, au bas mot, et même alors, ce n’est pas fini.

Deux personnes ayant suivi les mêmes études n’obtiendront pas le même titre à la fin suivant qu’elles se dévouent à la recherche ou à la pratique. Par exemple, un biologiste et un médecin pourront avoir étudié les mêmes matières ; mais le premier a dédié sa carrière à l’étude théorique de son sujet, le deuxième est un praticien qui œuvre sur des patients.

Lorsqu’un étudiant est employé par un mentor pour devenir son apprenti, il travaille sous sa houlette. Ses découvertes deviennent celles de son aîné, et certains professeurs ne comptent pas se laisser surpasser dans leurs propres disciplines. Il est courant, les premières années, de ne pas se faire créditer pour son travail dans une publication, ou de n’être cité qu’en bas de page. Le nom qui trône sur le document est celui du Professeur et non de ses élèves.

Car oui, on parle toujours de Professeur et d’élèves, même si on n’est plus à l’Académie ! Un Professeur est une personne qui dispense un enseignement ou une formation, que ce soit à des étudiants ou à des diplômés. Un Professeur ne fait néanmoins pas qu’enseigner.

Une Académie publie tout au long de l’année dans un journal qui lui est propre. Ce journal contient des publications – le fruit des recherches des Professeurs rattachés à l’Académie. Ces publications, validées par le recteur, les maîtres de classe et les autres Professeurs, font et défont les réputations des Académies.  Les publications les plus importantes donnent lieu à des colloques où l’on invite tout le gratin du milieu scientifique concerné. Il n’est pas rare qu’une publication soit entièrement dédiée à s’opposer à une autre venue d’une Académie rivale !

C’est une pratique courante dans le Pont que de toujours écrire en se plaçant sous l’autorité de sa hiérarchie, par respect, par devoir, et même si l’on n’en récolte pas directement les fruits on devrait se montrer contents d’avoir participé au bon déroulement des choses. D’être, en somme, un rouage dans une machine.

Certains diplômés choisissent de rechercher seuls et de publier seuls, ou en groupes de chercheurs, sans hiérarchie particulière. Ils sont cependant bien comptés parmi les effectifs d’une Académie et peuvent effectuer leurs recherches à l’intérieur de son laboratoire et de sa bibliothèque, publics et gratuits d’accès. Le matériel y est souvent de moins bonne qualité que dans des laboratoires privés qu’un Savant (terme désignant une personne instruite) peut fournir à sa petite équipe.

Se faire publier, et qu’on remarque sa publication, est un parcours du combattant. Il faut à la fois suivre et anticiper les derniers sujets à la mode dans la recherche, il ne faut pas marcher sur les platebandes de chercheurs plus établis dans le milieu. La science est en constant mouvement, même si le statu quo sur de grands sujets ne peut pas être ébranlé. La date précise d’une vieille bataille ou la préférence entre une scie à crans ou à dents pour les dissections sont des questions qui peuvent donner lieu à des débats passionnés qui voient s’opposer des camps entiers, avec des publications de vives rebuffades. Même au sujet de la malichor, on croirait voir s’affronter des équipes à la veille d’une rencontre sportive : certaines Académies sont derrière tel grand Professeur, d’autres derrière son rival. Ce n’est un jeu qui n’a de sens que pour ses participants mais qui fait la politique du Pont.


 
Culture, politique et Académies


L’emphase que met l’Alliance du Pont sur l’éducation est, entre autre, un moyen d’uniformisation. Elle est la nation la plus cosmopolite de Gacane, elle doit présenter un front uni au monde, et cela passe par des valeurs communes. Voilà pourquoi la philosophie est une matière si importante au sein des académies, et que l’attitude prévaut parfois sur les notes. Même la cérémonie de fin d’année avec le maître de classe est codifiée. Dans une nation qui apprécie la pudeur et qui accorde une grande importance à la différence entre vie publique et vie privée, il faut apprendre tôt que l’intégration passe par l’assimilation. Un adulte peu familier des rituels qui entourent le thé ou de la bonne façon de s’adresser à un bureaucrate ne pourra pas aller bien loin.

Il existe quelques Académies parmi les moins célèbres qui acceptent sans sourciller les pots-de-vin. La jeunesse de l’Alliance se presse dans les Académies, il faut bien les financer, et en province on a rarement la chance d’avoir des professeurs reconnus dans tout le pays pour leur travail, bénéficiant de fonds publics et privés en conséquence. Il faut donc s’en remettre à de riches donateurs. On a tendance à affirmer que ces Académies sont de moins bonne qualité que celles des plus grandes villes. Ce n’est pas forcément vrai.

Certains Savants accèdent à de hautes positions administratives. C’est surtout le cas lorsqu’ils ont été en lien avec l’administration du Pont durant leur carrière. On distingue généralement deux types de Savants.

• Il y a tout d’abord les Professeurs, qui se centrent sur la recherche pour le compte de leur Académie, dans leur milieu entouré de scientifiques.
• Les autres sont des praticiens : les médecins qui officient dans les hôpitaux ou ont leurs propres cabinets, les ingénieurs qui travaillent auprès de l’administration centrale, les alchimistes qui vendent de la pharmacopée. Ceux-là ont tendance à ne pas publier et à être surtout reconnus pour et par leur pratique.

L’argent a beau être le nerf de la guerre pour faire tourner le pays et la recherche, rechercher ouvertement le profit est mal vu et exclut du monde scientifique. Il est infamant d’être un ingénieur en armement qui ne travaille qu’avec des fabricants au lieu de s’associer à l’armée, d’être un alchimiste ou un médecin installé chez des clients privés et fortunés. Et pourtant, de telles pratiques sont ce qui permet à de jeunes scientifiques de vivre, et cela peut leur ouvrir des portes. On accueillera à bras ouvert un médecin du Pont dans la Congrégation, et même s’il est médiocre il peut espérer un salaire coquet. Le prestige de ses études suffit bien à une nation qui ne connait pas un système fondé sur l’intérêt collectif avant l’intérêt privé.

La relation difficile que le Pont entretient avec ses propres riches, qu’on accuse, comble de l’ironie, de ne « croire en rien » et d’être facilement achetés, de ne pas avoir un véritable attachement ni à la nation, ni à son bien-être, remonte à la fondation du Pont. Il a failli ne jamais voir le jour, et a peiné à se trouver une identité face à la Congrégation Marchande. Le Pont, plus jeune nation de Gacane, s’est formé contre et non pour. Contre la religion, contre le prosélytisme, contre l’hypocrisie du monstre qu’était Thélème, plus intéressé par engloutir un grand nombre de vies que par se soucier de leur bien-être respectif, de la cohérence de son état. Contre la Congrégation Marchande, individualiste, gangrénée par la corruption, serpent qui se mord la queue. Dans le Pont, on croit que Thélème et la Congrégation finiront par se dévorer eux-mêmes. En attendant, la guerre ne se fait pas avec des idées, quel que soit l’amour que le Pont leur porte.


Compte fondateur, ne pas MP.
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum