Les prédéfinis

Histoire : Venue des classes populaires, Flavie n’a pas eu une enfance très tendre. Elle a dû apprendre à se débrouiller jeune tôt et à prendre des responsabilités. Elle est entrée au service de marchands à peine adolescente et a continué son petit chemin dans le monde de la domesticité avec des recommandations de ses anciens employeurs. Son but était d’obtenir un poste au Palais du prince d’Orsay à Sérène, mais sa curiosité fut piquée en entendant parler de Teer Fradee.

Flavie fait partie de ces travailleurs qu’on a envoyés sur l’île pas en quête de gloire mais parce qu’ils étaient nécessaires au bon fonctionnement d’une ville. La femme travaille à présent au palais de la gouverneure, et elle s’en contente très bien. Nouvelle-Sérène est une petite ville, et il a été facile de s’y faire un réseau en étant parmi les premiers arrivés.

En espérant se faire remarquer par la gouverneuse en personne, quand Flavie a appris que celle-ci avait un intérêt pour la culture native, Flavie a décidé de se pencher sur le sujet aussi. Elle a cependant développé une véritable fascination pour ce peuple et sa culture, idéalisant leur existence par rapport à la sienne. Elle se prend parfois à rêver de s’échapper pour vivre à leur façon.

Caractère : Flavie est très aimable, travailleuse, elle n’a laissé que des bons souvenirs là où elle a été employée. Cependant quand elle se retrouve parmi ses pairs, elle n’a pas sa langue dans sa poche. D’aucuns diraient que c’est une vraie pie bavarde, avide de ragots. Elle n’épargne pas ses patrons dans ses commérages, et en récolte tout autant de la part de ses collègues. Elle prend la vie comme elle vient, c’est une bonne vivante, et elle jure qu’elle n’a pas de temps pour ressasser le passé.
Flavie peut-être un peu autoritaire si on lui donne un nouveau domestique à former, elle peut avoir l’amour vache pour établir ses limites d’entrée.

Histoire : Orianne est la fille batarde d’un ou d’une aristocrate de Sérène et de son ou sa partenaire originaire de Peren. C’est là-bas qu’Orianne a grandi, avec son parent de la bourgeoisie. La famille d’Orianne était tout à fait typique des standards de la Congrégation et aussi Orianne y reçut-elle une éducation correcte sans bénéficier de beaucoup d’affection. Il n’y eut pas beaucoup d’émoi quand elle choisit de partir faire ses études à l’étranger, à Thélème précisément où elle développa ses talents magiques. Sans accointances particulières avec la théocratie, Orianne choisit de voir le monde, jusqu’à l’Alliance du Pont même, en se faisant par la même occasion un réseau. Elle ouvrit son commerce (ce qu’il vend est libre) avec très vite comme but d’amasser assez d’argent pour partir sur Teer Fradee. Maintenant que c’est chose faite, Orianne s’intéresse au fait d’investir à long terme. Des terres pour construire, une mine ou une exploitation pour produire… Qu’importe, même si cela demande de se mettre à dos les locaux. Son égo sera satisfait seulement quand elle aura eu le sentiment de valoir la branche aristocratique de sa famille qui l’a rejetée.

Caractère : Orianne essaie de toujours avoir le bon mot pour la personne en face d’elle. Elle a un bagout et un culot à toute épreuve, tant qu’il s’agit de vendre et d’acheter, peu de choses l’arrêtent. Elle n’apprécie pas forcément de devoir tout faire dans les règles et croit au bienfait de voies détournées, plus ou moins violentes, pour parvenir à ses fins. Le mode de vie de Sérène, « ne pas faire de vagues » ne lui convient pas toujours mais Orianne n’a pas le choix. On se méfie à Nouvelle-Sérène des gens de Peren et elle doit montrer patte blanche.

Histoire : Tesni fait partie du clan de Vighulgsob. Elle y est née, et a depuis enfant baigné dans les secrets et le mysticisme. Sa mère était une artisane réputée qui fabriquait les appeaux et les substances permettant aux membres du clan d’apprivoiser les animaux sauvages de Teer Fradee. Une technique connue du clan seul.

Tesni a très vite voulu faire la même chose que sa mère mais celle-ci avait déjà choisi un apprenti en la personne de son aîné, et elle était très occupée à le former. Tesni passa beaucoup de temps dans l’atelier de sa mère à regarder sans pouvoir participer, et quand elle s’échappait au dehors pour vagabonder personne ne s’inquiétait trop d’où elle allait, si ce n’est un doneigad de son clan qu’elle croisait souvent dans une clairière où il méditait. Lui et Tesni s’entendirent bien.

Tesni ne voulait pas devenir chasseresse, cueilleuse ou chasseuse. Sa raison ? « Tout le monde fait déjà ça ! »

Alors Tesni fit ce que quasiment personne ne faisait : elle devint gardienne des secrets. Il lui fallut se trouver auprès des doneigada de son clan à de nombreuses reprises avant qu’on lui confie le savoir de la langue secrète des doneigada. Après cela, alors qu’elle avait 22 ans, elle voyagea beaucoup sur l’île pour inscrire dans la roches les promesses officielles que les Natifs se faisaient entre eux.


Caractère :Tesni connaît les chemins vers les villages cachés, là où on fait la grande-chasse, là d’où vient le Haut-Roi, là où siège le Conseil. Elle sait beaucoup de choses que peu de gens savent, et cela lui va très bien. Sans être orgueilleuse, elle connaît sa propre importance pour son peuple. Il y en a peu des comme elle, et elle n’est appelée qu’à des moments importants Elle est très indifférente à la question des étrangers, parce qu’elle n’a pas eu à beaucoup les croiser. Si son clan a une opinion très arrêtée en la matière, Tesni ne la partage pas. D’ailleurs, elle ne se trouve pas très proche des membres de Vighulgsob. Elle se sent un peu extérieure à tout, à force d’être de passage dans des clans différents, de séjourner ci et là, elle n’a pas le temps de former de vrais attachements. Pas qu’elle le veuille réellement. Elle se sent davantage observatrice que participante, et c’est une drôle de sensation parfois. Cela lui fait de temps à autre jouer des tours aux gens, rien que pour voir ce qui va se passer. Pas qu’elle ait une attention maligne. Elle s’ennuie. Elle se sent seule. Et pour la très entière Tesni, elle ne sait pas si c’était vraiment ce qu’elle voulait pour sa vie – mais dans son peuple on ne pense pas comme ça. Elle a son chemin, elle ne peut pas en changer maintenant.

Histoire : Bleddyn est né dans le village de Vighulgsob où il a suivi les traditions de son clan et a vite appris à se battre et à chasser, sans questionner le destin qui était tout tracé devant lui. Il a acquis l’amitié d’un animal sauvage vers l’âge de 16 ans, avec lequel il entretient une relation fusionnelle. C’est peut-être le seul être avec lequel Bleddyn était vraiment en symbiose dans son clan. Il se levait le matin, vaquait à ses tâches, et se couchait le soir, sans jamais s’éloigner de plus de quelques dizaines de kilomètres de son village dans un cycle sans fin qui serait probablement le même jusqu’au jour de sa mort. Bleddyn ne voulait rien, jusqu’à ce que les étrangers fassent leur apparition sur le territoire de son clan.

Bleddyn avait toujours pris l’isolement de son clan comme quelque chose de naturel sinon d’inévitable, sans vraiment l’apprécier pour autant. L’arrivée des étrangers fit éclater des tensions sur la façon de répondre à cette intrusion, et Bleddyn était parmi les rares à ne pas décider d’attaquer à vue. Il éprouvait même une certaine curiosité. Celle-ci le poussa toujours plus loin des siens, jusqu’à ce qu’il ne se sente plus en accord avec les valeurs de son clan, s’il l’avait jamais été un jour. Aux côtés de son familier, il quitta tout ce qu’il avait connu pour intégrer un autre village : Vignámrí. Là, comme le village cherchait de nouvelles âmes, on l’accueillit à bras ouverts, mais Bleddyn ne se sent pas encore tout à fait à sa place. Passer d’une farouche autarcie à une ouverture complète sur le monde a de quoi déstabiliser, et Bleddyn est encore perplexe sur ce qu’il ressent vis-à-vis des étrangers.

Caractère : Bleddyn est quelqu’un de réservé, d’aucuns diraient que c’est un solitaire. Il aime sa routine, et communique plus avec son familier qu’il ne parle avec des gens de son peuple. Il est cependant observateur, alerte vis-à-vis de son environnement. Cette dernière qualité en fait un très bon pisteur, même s’il hésite encore à partager tous les savoirs qu’il a appris dans son ancien village avec le nouveau. Bleddyn est un homme attaché à la tradition et au devoir. Sa défection de Vighulgsob en a surpris plus d’un. Il la doit à sa curiosité, qui le fait souvent s’éloigner du chemin balisé de son existence

Histoire : Cerys est née dans le village de Vigsoneigad. Ses parents sont cueilleurs mais depuis toute petite, Cerys, elle, n’était intéressée par rien de tout ça. Adolescente, elle est devenue l’apprentie d’un doneigad du clan. Encore maintenant, Cerys n’a pas encore fait suffisamment ses preuves pour sortir de ce tutorat, alors que la jeune femme estime qu’il est largement temps. Elle a développé pour la vie monotone de son village, rythmé par les saisons, connu pour rien en particulier, un certain dédain et se rêve parfois membre d’un clan plus respecté.

Cerys a pourtant des talents non discutables. Elle connait les secrets des plantes des marécages et sait survivre dans cet environnement inhospitalier avec brio. Elle s’échauffe parfois tant et tant l’esprit avec son professeur qu’elle peut passer plusieurs jours seule loin du village, ce qui lui a permis de rencontrer quelques étrangers. Cerys est prise entre deux feux en leur parlant. Les étrangers étaient sur Teer Fradee presque sa vie entière et nulle catastrophe n’est jamais arrivée, leurs histoires sont bien plus passionnantes que celles d’une chasse. D’un autre côté, réussir à leur nuire pourrait lui valoir l’appréciation d’autres clans plus puissants que le sien.

Caractère : Cerys est assez misanthrope, ce qui a toujours été en opposition avec la vie très soudée de son village. Elle a un caractère bien trempé et on peut facilement la contrarier. Elle aime passer des moments seule à méditer et à prier, dans des petits rituels quotidiens.  Elle estime beaucoup son propre temps, qu’elle dévoue à ce qu’elle juge bon et pas nécessairement aux intérêts de sa communauté, ce qui explique en grande partie qu’on ne la juge pas encore prête à prendre les fonctions pleines et entières de doneigad.

Histoire : Mitra est née dans la ville de Khorshid, au centre de l’Alliance du Pont. Son parcours de vie est plutôt typique d’une fille de la classe moyenne : deux parents, quelques frères et sœurs, une petite maison en ville, un animal de compagnie… Sans être une élève exceptionnelle, Mitra est douée à l’école. C’est relativement attendu d’elle ; plusieurs de ses ancêtres ont été professeurs à l’Académie de la ville, on dit même que c’est un membre de sa famille qui l’a fondé. En somme, jamais la famille de Mitra n’a quitté Khorshid. Et elle non plus. Ses parents tentent de la préserver : elle ne connaît personne qui est parti à la guerre, et ils font tout pour lui épargner la vue des malades de la malichor. Mais Mitra est une fille curieuse et sensible, elle voit plus que ce qu’on veut bien croire, apprend des choses de la bouche de ses camarades de classe, mais joue le jeu pour que ses parents ne s’inquiètent pas.
 
Jeune adulte, quand elle est admise à l’Académie, au lieu de choisir une voie prestigieuse, elle devient linguiste. On lui en rebattra les oreilles tout le reste de sa vie, souvent. Pourquoi diable a-t-elle pris une spécialisation que l’on juge inutile ? Mitra n’écoute pas, comme souvent. C’est ce qu’elle veut faire, c’est ce qu’elle fera. Elle a son diplôme et elle rejoint les rangs de l’expédition du Professeur Hassan qui part pour Teer Fradee. C’est une occasion inespérée pour la jeune femme, la possibilité d’étudier un peuple dont on ne connaît pas encore la langue ou aucune des pratiques.

Caractère : Mitra a beau être quelqu’un de studieux, elle est terriblement tête en l’air. Elle oublie régulièrement ses affaires, les horaires de ses rendez-vous, et l’organisation est un vrai casse tête pour elle. Elle peut rester plongée dans un sujet qui l’intéresse pendant des heures sans voir le temps passer.
Mitra est quelqu’un de gentil, avec le cœur sur la main. Même si elle a du mal à s’imposer, elle arrive toujours à ses fins en se contentant de faire comme si les voix de ses détracteurs n’existaient pas. Beaucoup lui prêterait un fond de naïveté mais ce n’est pas qu’elle ne connaît pas les problèmes, c’est qu’elle préfère les ignorer. Peut-être que si elle ne pense pas à ce qui ne va pas, cela va disparaître ?

Elle est profondément fascinée par les Natifs. Au début, ils étaient simplement une opportunité inédite, mais à présent elle aime tout chez eux, de leur culture, à leur langue qu’elle apprend assidument. Le travail est parfois sur le point de la déborder, d’autant qu’elle sait que son temps parmi les Natifs pourrait être limité : les tensions grandissantes entre l’Alliance et les Natifs risquent d’annuler l’expédition, et Mitra serait alors rappelée à Hikmet. Elle ne pourrait pas le supporter quand elle a enfin trouvé son aventure.

Histoire : Aref est né en province dans un territoire qui n’avait pas rejoint l’Alliance du Pont depuis très longtemps. Il est de la classe moyenne et a été élevé par un seul de ses parents (père ou mère, libre), et n’a pas connu l’autre. Aref a fait ses classes de médecine dans une Académie à la réputation moyenne, ce qui ne l’a pas empêché d’apprécier le cursus. Il a pratiqué dans une officine pendant quelques années avant que son seul parent ne décède (cause laissée libre).

Aref a décidé qu’il avait besoin de bouger de sa ville de naissance après cela. Il est devenu médecin pour la garde du denier en espérant que cela le changerait radicalement. Il a été envoyé sur le front et confronté aux ravages de la guerre mais aussi et surtout de la Malichor jusqu’à ce qu’il passe davantage de temps à disséquer des cadavres qu’à soigner des vivants. Cela a profondément affecté Aref. C’est au poste de médecin de la garde qu’Aref est venu sur Teer Fradee sur laquelle il réside depuis peu. Hanté par ce qu’il a vu, il est décidé à trouver un remède à la Malichor.

Caractère : Aref n’a jamais eu l’ambition de certains de ses pairs, il se contente généralement de bien faire son travail sans chercher à briller ou à attirer l’attention sur lui. Il est conciliant, sociable, et a de l’humour. Il a embrassé la vocation de médecin pour aider les autres, concept qui a un peu fait froncer le nez de certains de ses collègues.

Aujourd’hui, Aref est plus amer. Il s’est isolé de ses amis, a perdu sa moitié (genre libre) qui ne l’a pas suivi sur Teer Fradee, tout ça parce qu’il se renferme dans son travail. Lui-même s’en rend compte et parfois cela l’inquiète, même s’il ne veut pas que sa résolution flanche.

Histoire : Danyal vient d’une bonne famille de l’Alliance. De grands érudits qui ont publié de grandes choses. Lui-même n’a jamais été bien doué pour les études, malgré tout ce qu’on a dépensé pour ses précepteurs. Finalement, sa mère a décidé de mettre cet argent à destination de quelque chose de plus permanent, et a trouvé à Danyal une place dans la Garde du Denier. Il y est rentré avec des avantages que d’autres n’avaient pas puisque ses parents avaient payé ses supérieurs, et a été plutôt épargné dans les entraînements. Il a été envoyé sur un cadre d’opération épargné par les combats : Teer Fradee. Mais Danyal n’est pas satisfait pour autant. Il s’ennuie et se sent mis à l’écart. Il a donc commencé à vendre des informations à un membre de Thélème. Jeu très dangereux qui pourrait lui coûter cher s’il est découvert.

Caractère : Danyal n’est pas un mauvais bougre mais la vérité c’est qu’aussi bon vivant et farceur qu’il soit, il est un peu fainéant. Les qualificatifs de « bien brave » et « gentil garçon » de la part de ses parents, il en a eu par-dessus la tête dans son enfance, considérant que c’était leur façon de ne pas lui dire qu’ils le trouvaient tout simplement bête, pas à la hauteur. Il a toujours cherché à attirer l’attention par des comportements un peu risqués, ses tractations avec Thélème n’étant que la dernière frasque en date dont il ne mesure pas nécessairement les conséquences.